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Second Chances [1624]

On y est. Ca m’a foiré mon effet et j’ai pas pu finir le beau gosse, mais on y est. GrandLine. L’Cap des Jumeaux. Les deux phares d’légende. GrandLine ! J’lâche mon apparence d’démon pour un instant. L’temps d’apprécier la montée qu’est derrière nous. D’maudire ce fruiteux qu’a pourri ma descente. J’en ai rien vu à cause d’lui. Ca m’donne des envies d’meurtre sale. Des envies d’refaire. Mon r’gard s’pose au hasard sur Oz, qu’a atterri derrière nous avec la douceur et l’élégance d’un rorqual. R’vient à l’intrus, allongé par terre en train d’reprendre conscience dans une mini flaque d’son rougeaud. R’part sur l’géant. R’vient à l’autre. R’part. J’ai une idée. Une putain d’idée qu’elle est pas encore dans les annales du globe-monde. Pour cause qu’personne l’a encore eue. Sauf moi.

J’ai une épiphanie aussi. Ce con. Cet intrus. C’beau gosse. Mec. J’le connais. En douce. Ca m’revient maint’nant. Jsuis à Las Camp dans un bouge minable avec le Noah. Jfais signer un pap’lard à toute cette congrégation d’truands qui m’accompage aujourd’hui pour les lier par un serment qui vaut rien à ma destinée. A mon av’nir. Jfais signer sur un avis d’recherche. Un avis d’recherche à quarante-cinq patates. Et la vie prend un nouveau sens pour Reyson D. Anstis. J’ai toujours envie d’le cramer pour avoir troué mon navire. Y a des choses qui changent pas. Mais déjà j’mollis un peu dans la résolution. J’le sens. Jsuis faible. J’aime bien les pointures. Et j’avais dit qu’faudrait qu’on cause lui et moi. Un jour. Alors j’adapt’ mon idée.

Mais elle rest’ cool. T’inquiète.

Avant ça par contre. Jsens qu’les gars ont b’soin d’un ptit mot pour saluer l’arrivée dans c’pays où les bisounours règnent plus en maîtres. Un mot avant, un mot après. C’est r’dondant mais l’homme a b’soin d’être rassuré. Et jsuis l’Cap’. Jprépare mes ordres en leur laissant l’temps d’observer l’coin. Les phares. La d’mi-douzaine plus une épave qui nous entourent et qu’Jack évite sans problème. La mer qui s’calme un peu sous l’beau temps qu’y fait d’ce côté d’la montagne alors qu’on approche des tours jumelles. Fraîch’ment r’construite, tiens, pour une des deux. Avec un fanion en haut. Peuh, pas prétentieux pour deux ronds d’aller foutre un drapeal là-haut, tiens… C’quai caché où on va s’poser tranquill’ment. C’silence de nouvelle ère. Pis moi qui l’brise.

Ca y est, z’y êtes les ptits gars. Un jour, ptet, s’vous faites pas l’grand saut comme not’ cher Walt dont les morceaux doivent êt’ tombés dans l’coin, v‘pourrez vous vanter d’avoir passé Reverse Mountain.

Mais vous réjouissez pas trop. J’ai dit juste avant qu’z’alliez en baver et ça c’tait qu’le début. Jvous garantis des lunes et des lunes d’sang et d’aut’ trucs pas nets. Y en a d’autres qui vont canner, ’pouvez en êt’ sûrs. Ceux qui veulent rester sont les bienv’nus, y aura b’soin d’leur mimines d’ici la fin. Ceux qui veulent s’tirer et attendre qu’un pleutre réussisse à passer l’coin pour les prendre à bord et les ram’ner à leur maternelle, c’est pas d’bol, jvous laiss’rai pas voir demain. Des volontaires quand même ?


J’compte jusqu’à dix. Aucun lève la main. Bons garçons. Bonnes filles.

Bien. Alors c’parti. Noah, t’restes à l’ancre pour r’taper la coque de l’Ecume. T’prends toutes les r’ssources humaines dont t’as besoin. Et si ça t’suffit pas, j’ai vu des trucs bouger dans les phares, ça t’fra ptet de la main d’œuvre supp’. Maya, Afro-Girl, pouvez l’aider à jouer les DRH mais pour vous, c’est mission infiltration et récolte d’tout c’qu’est utile dans ces pigeonniers. Alex, tu t’démerdes pour t’refaire une santé prompto. Sans doc’ en état on ira pas loin. Jack et moi on va faire un tour en goélette pour discutailler d’not’ invité. Avec not’ invité. Oz ! OH, OZ !! Ouais. Tu m’prêtes l’esgourde, gros ?! …

Jcligne des yeux, ça comprend, ça intègre, ça s’agite. En deux temps trois mouv’ments on est sur la Santa avec not’ cher hôte et les autres s’sont répartis leur tâche. J’regarde Jack au volant avec son con d’singe sur l’épaule. Avec sa conne d’clope au bec. J’m’en allume aussi pour pas être en reste. J’aime l’métier d’Cap’, j’aime mes gars. Pas trop pack’ faut pas déconner mais j’les aime. Comme un Saigneur aime ses ouailles.

Oz nous suit à la brasse, nous aide à avancer à cont’-courant en nous poussant deux-trois fois à la poupe. Sur l’trajet vers l’fond du défilé, vers la cascade en pente qu’on vient d’descendre et qu’j’ai la lubie de r’monter, j’avise un truc qui brille encore sur une des épaves. Un truc en forme d’cisailles. J’en cause au wotan. Y nous laisse deux s’condes et m’ramène le machin. J’aurais bien plongé pour y aller moi-même mais y paraît qu’jpeux plus, rapport que j’srais maudit. Bah. C’pour ça qu’les dieux ont créé les sous-fifres. M’ramène le machin en l’tenant comme quand tu prends une fourmi ent’ les doigts quand t’es un humain d’taille normale. En galérant pour pas l’écraser. Puis y m’le tend gentiment en r’prenant son pousse-pousse. C’est un gentil Oz, y nous aime bien et tant mieux.

Jcligne deux ou trois fois pour être sûr de c’que j’vois. J’ai dans les pattes une paire d’cisailles en or. La classe. La conn’rie. Sérieux, quel couillon a pu vouloir s’faire faire des cisailles en or ? Les mystères d’la vie… Mais c’est un signe. Un signe qu’la fortune va nous sourire sur GrandLine. Qu’l’étape jusqu’au Nouveau Monde s’ra fructueuse. Et tandis qu’on s’approche d’la r’montée, jsouris comme un niais. J’aime bien les fruits d’l’aventure. Pis j’me rappelle un truc. J’avais presqu’ oublié, héhé. J’m’approche d’la proue avant qu’les hostilités commencent pis en prenant Jack à témoin j’vais foutre une beigne à c’ui qu’est attaché. Au l’beaupré. Pour l’réveiller. S’il l’était pas.

Alors Reyson D. Anstis, content d’ta place à nos côtés ?


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    Je ne vous raconte pas l'étrange rêve que j'avais fait. Comme à mon habitude, j'avais aisément pris un otage en lui présentant mes doigts pointus sous la trachée. Seulement, personne ne semblait s'en soucier. Au contraire, mes gestes provoquèrent le rire parmi les camarades de cet homme. D'ailleurs, celui-ci se mit aussi à rire. Qui rirait dans ce genre de cas ? C'était le premier indice qui m'avait mis sur la piste du rêve, bien que le plus gros restait à venir.

    L'homme à qui la vie ne tenait qu'à… quelques millimètres ? Et bien, rigoler ne lui suffisait pas, il s'avançait vers ces pointes capables de lui transpercer la peau sans problème. D'ailleurs, je sentis un liquide chaud couler sur mes doigts. Du sang. Le pirate continuait tout de même d'avancer comme si de rien n'était, il traversa ainsi ma main tout en se faisant percer la gorge d'un bout à l'autre. Pourtant, et malgré le sang qui dégoulinait de son cou, il se tenait encore debout. Je sais que l'on vivait dans un monde étrange, notamment avec des fruits du démon. Mais je n'avais jamais entendu d'un fruit qui avait la particularité de rendre son possesseur indifférent des blessures mortelles. Non, il n'y avait qu'une seule solution : tout cela n'était pas réel !

    Pourtant, j'avais beau me dire que tout cela n'était pas réel, je commençais à paniquer, si bien que mon corps semblait paralysé. L'homme se retourna vers moi, me faisant face malgré tout le sang qui dégoulinait. Là, je reconnus son visage. Je l'avais déjà vu quelque part. Je crois bien qu'il s'agissait d'un criminel possédant une prime bien supérieure à la mienne… Mais pourquoi je rêvais de lui ? Il me tint le bras et mon cœur fit un bond dans ma poitrine. Les extrémités de mes membres se mirent à trembloter, comme si trop de sang passait par là. D'ailleurs, un peu de ce précieux liquide s'échappa par mes narines tandis que ma poitrine se faisait de plus en plus sentir. Sur le coup, je ne savais pas comment réagir. Quelle hormone pouvait me sortir de ce pétrin ? Que faire face à un homme invulnérable ? J'ignorais aussi bien la réponse à ces questions que ce qui se passa ensuite. Le trou noir.

    Tout ce que je puis vous dire, c'était qu'à tous les coups c'était un rêve. Pourquoi ? Disons que le prochain souvenir que j'avais, j'ouvrais les yeux comme si je revenais d'un profond sommeil. Je vous l'avais bien dit que j'avais fait un rêve ! Ou plutôt un cauchemar. Par contre, je pense que j'aurais préféré continuer à roupiller. J'ignorais comment j'étais arrivé là, mais j'étais ligoté sur un navire que je ne connaissais ni du bois d'Adam, ni d'Eve. Devant moi se dressait l'homme invulnérable de tout à l'heure. Encore lui ? Il tenait des ciseaux en or… Circoncision ? Oh, qu'est-ce qui se passe ici ? Où suis-je ? Tournant la tête de tous les côtés, je remarquais qu'on montait Reverse Moutain. Mais bizarrement, les phares étaient dernière nous… On allait à contre courant ? Sur cette montagne dépassant les nuages ? Encore une fois, une chose irréaliste. C'était donc un autre cauchemar ? Un rêve dans un rêve… Etais-je entrain de me faire inceptionniser ?

    Le pirate aux cisailles s'approchait dangereusement de moi. Mais bon, je n'avais pas besoin d'avoir peur, c'était qu'un rêve non ? Allez, frappe moi si ça te chante, ça ne me fera rien. Moi aussi je peux être invulnérable si je veux… Aie ! Et mais, pourquoi j'ai senti son coup ? Ce n'était pas un songe ? Qu'est-ce qui c'était passé bordel ? Et depuis quand on frappe un homme sans défense ? La bouche de mon agresseur s'ouvrit. T'avait intérêt à me présenter des excuses ! Tiens, il connaissait mon nom. Si j'étais content de ma place avec eux ? Euh… il rigolait hein ? S'il a le sens de l'humour, autant lui montrer que je n'en suis pas en manque non plus.

    " Je crois que je pourrais facilement m'y attacher… Oh, mais que dis-je ? J'y suis déjà attaché ! "


    Bien évidemment, j'avais répondu cela sur le coup et sans prendre le temps de réfléchir. Déjà que je n'étais pas vraiment en position de force, tout ce que mes paroles risquaient de faire étaient de l'énerver davantage. Surtout que je n'aimais pas cette proximité avec ces ciseaux… J'ignorais pourquoi, mais le mot circoncision venait en boucle dans mon esprit. Pas touché ! Fermant le poing, mes doigts vinrent se planter dans ma paume avant d'injecter de fortes doses d'hormones de croissance. Lentement, mon corps se mit à gagner en volume. La corde qui m'enveloppait se faisait de plus en plus sentir, mais ne lâchait pas prise. Il ne fallut que quelques secondes avant que je ne pousse un crie de douleur, comme si l'on essayait de broyer mon corps avec des liens, sauf que ce n'était pas la corde qui serrait mais moi qui prenait progressivement plus de place. Aucun doute possible, ce n'était pas un rêve.

    Les fils qui composaient la corde cédaient les uns après les autres tandis que mes cris allaient en grandissant, surpassant même le bruit des vagues qui fonçaient contre le navire. Cela prit une bonne dizaine de secondes jusqu'à ce que les liens cèdent totalement. J'avais alors trois fois la taille du pirate aux ciseaux, mais mon corps était couvert de marques rouges, comme des strangulations plutôt profondes. J'avais l'impression que toute ma peau me brûlait… Courant en direction de l'arrière du navire à la recherche d'une issue de secours, je m'injectais des hormones qui accéléraient la régénération de la peau. L'ancienne et douloureuse couche tombait à terre tandis qu'une autre la remplaçait alors que j'arrivais au bout du navire. De l'eau, il y en avait partout. Remarque, qu'est-ce que j'imaginais trouver ? On était sur Reverse Moutain là ! Tiens, quelque chose bougeait dans l'eau… Ah ! Une tête qui couvrait plusieurs fois ma taille en sorti ! C'était ça qui permettait au navire d'avancer malgré le courant ?

    Lentement, et un peu déçu de n'avoir pas trouvé d'issue, je me retournais vers le pont. Si j'avais bien compris, il n'y avait plus que le combat comme choix possible, la fuite étant exclue. Mais, ce super primé devant moi est invulnérable ! Non, c'était un rêve… Cela n'avait pu être la réalité ! Fort de cette conclusion, je repartis dans une course, mais cette fois vers le pirate qui avait osé poser la main sur moi. Arrivant à sa hauteur, je joignis mes deux mains ensemble, au-dessus de lui, avant de les fendre sur mon adversaire telle une masse. Vu ma taille et ma force, soit il se prenait le coup, soit le plancher de son navire ne restera pas intact…
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Deux caprices, pour c't'arrivée. De Tahar. D'abord r'faire la descente. Pourquoi pas. On risque pas d'revoir l'paysage avant une douille. Autant en profiter. Ensuite... L'p'tit malin. L'preneur d'otage. L'a du zéro sous son nom. dixit le Cap', qu'voudrait en faire un Saigneur. Ou voir à... Hm. J'sais pas trop si ça m'plait. J'sais pas trop pourquoi. J'me d'mande toujours d'ailleurs, alors qu'on r'monte le canal, aidé d'Oz. Ou grâce à Oz. Dans l'bon sens. L'gus est là.Sur l'pondt bas. Coltiné d'cordages. Pour qui s'tienne calme. Rapport aussi qu'c'est pas un manche. A c'qui s'dit. Alors si on pouvait éviter d'cramer l'rafiot plus que d'hab'. L'artisan vous r'merciera. Ouais, ouais.

Drôle d'vision. Autours d'moi. En pano'. Celle d'la montée. Pas beaucoup ont pu s'bouffer ça, j'parie. Voir Grand Line s'éloigner, obscurcie par mes bouffardes, ça t'palpe les mirettes. Pour sûr. Sur l'pont du bas, l'mutant r'vient à lui. Les mutants. Une histoire qu'puait l'mythe. Et en fin d'compte... Deux fois qu'j'en mire, en quoi? Même pas une lune. Par contre, sur l'pourquoi, j'sais toujours pas. On m'a expliqué, mais ça puait l'arnaque. Une histoire comme quoi les pouvoirs venaient d'un régime spécial de fruits. Pas n'importe lesquels. Des fruits d'Hubémon. Une île apparemment. D'Grand Line probablement. Les mutants s'raient donc des sortes d'supers végétaliens. des végétaliens snobs. ... Bas mec celle là, dure à avaler. Arf.

L'mutant donc. S'réveille. Et Tahar engage le palabre. J'entends pas. J'écoute pas non plus. J'fumaille pépère, ruminant qu'c't'une idée à la con. C'gus, on d'vrait l'refroidir et l'balancer à la flotte. En gardant la tête, pour la prime. L'type attaque. S'viande. Il y passe. Logique. Normal. Mais v'là... La logique et Tahar. D'jà, ça s'échauffe. Ça sent la rupture d'négoce. L'gus fait l'dur. Nous fais une démo' gratos d'ses pouvoirs. Il peut grossir et grandir. Apparemment. Assez qu'pour faire péter ses liens. Rude. Mais j'tique. Les traces sur sa peau. Lacérée. Hm. Comme s'il gonflait, plus qu'il ne fortifie. T'jours est-il qu'le gus est libre, et qu'prit entre tous les feux, il envisage qu'un seul échappatoire. La cogne... Moi qu'voulait du calme. Arf. Ça m'énerve... Un peu d'tranquilité bordel?! D'quoi apprécier l'moment. Juste ça...

Reyson bondit sur l'Cap'. Semble qu'il ai pas encore compris. Soit. Laissons lui s'faire les pieds. Laissons le comprendre l'ordre naturel des choses, ici. dans l'monde des Saigneurs. Et puis, si y doit s'passer des merdes, si Tahar s'laisse dépasser par la passion, ben j'serai là. Si on m'crève l'espace, si on m'l'envahit. J's'rai prêt. Et j'te jure, j'te jure, la réponse sera un concentré d'salop'rie. J'suis pas jouasse. J'sais pas pourquoi. Et mes intentions sont mauvaises. C'est tout c'qui m'faut pour d'venir une crasse. Héhé.
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Putain le con.

Mais putain le con.

Bon, tu m’diras, l’ai cherché. L’ai titillé. L’ai mis en condition pour que. Mais merde. On t’hémorrage. On t’capture. On t’attache. Tu r’commences direct à taper sur tout c’qui bouge, toi ? Moi oui. Mais toi ? Non, pas forcément, hein ? T’attends. Tu discutes un peu. Tu sondes. Tu d’mandes pourquoi à la limite. Avec agressivité. Ben lui non. Lui y montre qu’il a pas froid aux yeux. Direct. Lui y s’lève. Recta. Malgré les cordes. Montre ses biceps gonflables. Arme ses patates. Les lâche.

Et m’explose mon putain d’plancher.

Non mais sérieux…

Non mais sérieux. Le mec il est tout seul avec des gars pas nets. En train d’rmonter Reverse par l’flanc est sur un bateau rouge tracté par un géant qui commence à rigoler à pleines dents pack’ le courant lui chatouille les noix. Et quand Oz rigole, ça t’secoue. Mais lui non. Lui non. Lui y tape. Jcroyais m’y connaître, en demeurés finis. En névrosés complets. En psychotiques en cours. Mais lui. Lui. Lui vient d’me baiser au bas mot deux caisses d’rubicond. Deux caisses des nectars qu’on s’traîne d’puis Las Camp. D’puis l’début. D’pinard qu’Jack et moi on a fait un pacte éthylique comme quoi on y toucherait avec modération tellement il est bon pour nos palais viciés par les trucs pas nets.

Jregarde Jack. Qui m’regarde pas. Qui r’garde l’autre. L’démon. L’petit démon. D’un air mauvais. Noir.

Un laïus m’vient sur la couleur du Jack. L’noir arc-en-ciel. L’noir de l’œil poché qui tourne avec l’heure qui passe. L’noir qui dit m’cherche pas. Mais on a pas l’temps pour ça. Notre hôte s’met déjà en tête d’encore m’aplatir. L’espère quoi ? Qu’une fois qu’y m’aurait buté on l’laisserait partir ? Là où il est ? A la nage ptêtre ? J’lâche mes cisailles. Dans un coin. Dans la cabine. Dur. Faut viser avec la gravité conne. Les chiens aussi j’les lâche. Le chien. Pour l’mater. Lui l’intrus. C’moi l’chef de meute.

Moi l’démon.

Ecoute mon bon, t-

Que jcommence. Mais jfinis pas. Tout c’verre brisé qui s’tire à vau-l’eau par tous les trous du sol baisé m’fait trop mal. M’atteint. Personnellement. M’grignote le capital ouverture d’esprit. Comme un cancer. Foudroyant. Héhé. Jte fais languir, j’arrête. Ca m’vient des tripes. Ca m’vient comme ça. Ca m’sort des palmes. Du sanglant. Beaucoup d’sanglant. Plus qu’j’en ai dans mes veines. Dans sa gueule à lui. Vite. Très vite. Qui l’fouette. A plat. Une claque. Une gifle. Une averse subite. Accélérée par la pesanteur. Pis qui tourne autour d’lui après être tombée. Qui reste. Qui l’noie pendant qu’y s’débat d’dans pour pas s’noyer. C’est moi l’démon. C’est moi l’démon. Compris ? Tu t’calmes ? Ou jte calme.

Jcompte jusqu’à dix. Vingt. Trente. Beaucoup.

M’calmer. J’cherche à m’cont’nir. Jvoulais y causer. Pas l’buter c’est plus pratique. Pour ça. J’me contiens. La poche d’rouge s’arrête d’tourner. Finit sa course à la poupe. Passe le Jack. Finit dans la flotte. Traînée. Comme la vinasse. Comme le verre. L’Anstis peut récup son souffle. Veut. Fait.

R’garde Reys’. R’garde. On est à mi-montée. Bientôt on est là-haut. Aux cieux. Bientôt on r’descend. Alors r’garde. Et fais pas chier. R’commence pas. Laisse-nous profiter d’la vue. C’te fois.

Sinon. Pas qu’j’t’aime pas, ptit. J’aime personne. Mais t’as ruiné partie d’ma cave. Et jte fais une offre en or là. Comme les cisailles. Tu restes tranquille, j’te casse pas. On t’casse pas. Tu restes pas tranquille, tu t’casses. Alors profite. Après tu rembourseras.


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Dernière édition par Tahar Tahgel le Lun 9 Avr 2012 - 15:02, édité 1 fois
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    Alors, ce n'était pas un rêve ? Lorsque j'avais vu les ciseaux, le mot circoncision avait hanté mon esprit si bien que je ne pensais à rien d'autre qu'à empêcher le détenteur des cisailles de faire quoi que ce soit. Non, je n'ai pas de traumatisme lié à la découpe boursière. Et quand bien même, je ne vous dirais rien ! Depuis que j'ai mangé un fruit du démon, je suis capable de changer les apparences. Je l'ai fait tellement de fois que je ne me souviens plus de ma forme d'origine. Était-ce celle que j'incarnais en ce moment ou une autre ? Quel est le visage légué par ma mère et mon père ? Mais dans toutes ces interrogations, il y avait une seule chose dont j'étais sûr : je n'avais jamais touché aux bijoux de famille, elles étaient donc originels. Par conséquent, je me devais de les défendre jusqu'au bout !

    Seulement, le dieu des glands - non, pas le dieu des écureuils, l'autre gland – ne semblait pas être de mon côté. Mon coup ne porta pas, un liquide rougeâtre m'enveloppa, me mijota comme si j'étais la viande d'un bouillon. Malgré ma taille, la bulle me prit entièrement dans son sein, m'ôtant l'accès à l'air libre. Étrangement, il y avait un courant à l'intérieur de cette substance qui m'empêchait de la quitter, me faisant tourner dans tous les sens. L'air commençait à me manquer, quelques bulles s'échappaient de temps en temps de ma bouche. Surtout que je n'étais pas très doué en apnée. Que voulez-vous, ma malédiction m'interdisait en quelque sorte tout entraînement me permettant de m'améliorer dans ce domaine. La seule matière aquatique où j'excellais était la noyade. Et c'était d'ailleurs à cela que j'expérimentais à ce moment.

    Mes poumons se vidaient, j'avais expiré toute l'air que j'avais en moi, le liquide me paraissait de plus en plus pesant… Celui-ci se décida à partir sans prévenir, se jetant dans la mer. J'étais allongé sur le sol, toussant pour recracher le liquide que j'avais bu avant de pouvoir inspirer de nouveau. Mes vêtements étaient tâchés de cette substance que je qualifiais de sang au vu de son gout. Le même pouvoir que dans mon rêve… Alors, tout était réalité depuis le début ? Couché par terre, je levais les yeux vers ce pirate invulnérable. Comment faire pour l'avoir ? Tiens, il n'avait plus les ciseaux en main. M'étais-je trompé sur ses intentions ? En tout cas, je n'étais plus apte à faire quoique ce soit, pour le moment. Ma respiration était lourde, mon cœur pompait rapidement pour réapprovisionner mon organisme en oxygène. Si vite que j'avais mal au torse, comme si on posait une enclume sur moi. Mon corps reprenait sa taille initiale, l'effet hormonale se dissipant, et le trajet sanguin devenait alors moins long, favorisant ainsi mon rétablissement. Mais il me faudra sans doute quelques minutes avant de pouvoir prétendre être de nouveau en forme.

    Le pirate m'indiqua qu'on était à mi-monté et que je devais rester tranquille pour qu'il puisse admirer la vue. Ce qui sous-entendait qu'il était concentré sur le paysage, et je devais attendre qu'il n'y ait plus rien qui le distrait pour agir ? Remarque, je n'étais pas en état pour le moment. Mais son pouvoir… Un homme normal ne serait pas capable de faire de telle chose. Il devait être maudit comme moi. Par conséquent, on possédait la même faiblesse : l'eau de mer, l'eau qui grondait tout autour du navire. Bon, pousser quelqu'un d'invincible n'était sans doute pas dans mes cordes. Mais si c'était le navire qui sombrait ? Le navigateur ne pouvait avoir de tel pouvoir car chaque fruit était unique.

    Me relevant lentement, je chuchotais un très bien à l'intention du pirate, comme pour lui montrer ma soumission. Du moins, pour le moment. Je m'approchais de l'homme à la barre avant de m'assoir à côté. Je devais attendre d'avoir pleinement récupéré avant de tenter quoique ce soit. Mon cœur commençait à ralentir, mais je sentais que je n'étais pas totalement rétabli. Vu qu'il fallait passer un peu le temps, autant poser une question au navigateur, histoire de tuer le temps mais aussi de récolter quelques informations par la même occasion.

    " Comment tu fais pour supporter ce gars… sanguinaire, sanglant, sanguinolent, … Cette sangsue sans faiblesse et cent fois trop sûr de lui… Sans compter tout ce sang qui s'écoule de lui comme s'il ne sentait rien... "

    Bon, je faisais semblant d'être sympathique. Pardon ? Que j'arrête tout ces sang-sans-cent ? Essayez un peu de me comprendre. Faites face à un homme pareil, et ce sera le seul mot ou le seul son qui vous passera par la tête un certain temps. D'ailleurs, ce serait vraiment top que le navigateur puisse me filer quelques astuces par inadvertance… Bien que ce soit sans doute trop demandé. Ah, encore un sans. Par contre, celui-là n'était pas fait exprès, alors me tapez pas, vous risquerez de me faire saigner…
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Tiens toi tranquille. Apprécie. C'est l'idée. Et la dynamique des Saigneurs. Carnage, d'accord. Mais toujours en appréciant les p'tites choses d'la vie. Parlant d'p'tites choses, y en a qui s'répandent. Des p'tites choses en bouteille. D'la bonne gnôle. Idée à la con. J'l'avais dit. Enfin, pensé. Mais personne n'écoute jamais. Mes pensées. Arf. L'Cap' a fait son taf. L'gus capte p't'être qu'on est pas jouasse. Mais en mode tranquillité. Pourtant. Débiles et sans soucis.

Il a r'pris sa forme normal. L'a dégonflé. L'autre. Red'venu un standard. Comme Tahar, qu'a quitté sa forme baveuse. J'commence un peu à griller la mécanique de ces machins. Leurs pouvoirs. Les pouvoirs. Un peu. Un truc est sûr, c'est qu'ça rend mastard. J'vais d'voir me renseigner, 'stoire d'éviter les surprises. Parlant d'ça l'autre type vient s'poser près d'moi. Ola! Pas trop près! Laisse moi d'l'espace, j'suis venimeux. Y s'pose, l'cul au plancher. Pour ouvrir son claque bave. S'en échappent des plaintes qui suent un mélange d'doute, d'résignation, matiné d'fourberie.

Hin Hin. Tahar? Une sangsue? Vrai qu'il transpire pas mal. Après comment j'le supporte... J'te d'mande si t'es éjaculateur précoce moi?

Sans faiblesse? Héhé. C'est plutôt toi qu'en as trop.

J'taf pépère. Tâchant d'me r'tenir. J'sais par contre pas garder c'te reproche qui m'taraude la trogne.

Mais c'est moi, où j'ai entendu d'la 'teille qui s'crachait en poussière d'verre?

Mes mires lui adressent un r'gard tellement salace qu'même moi ça m'terrifie. Vraiment. Un truc comme hors d'moi. L'impression qu'ma froide rage contenue coule vers l'type. Pour aller l'môker, toute seule. Héhé. C't'agréable. Tellement tangible. Et vrai. Un délire passager, c'est pas. Plutôt une nouvelle partie d'moi qui prend ses aises. La vilaine. L’impromptue.

On en r'parlera, mais gaspiller... c'est mal.

Qu'j'laisse tomber, en matant l'paysage. Putain d'paysage. Lointain. Sublime. A conquérir. Y a qu'à se servir. Et c'est pour bientôt. L'temps d'régler c'petit détail. L'temps d'une descente, bientôt. Donc. En même temps, l'air ambiant m'titille l'pif. Une impression, proche du connu. Nouvelle pourtant. Mais qui m'laisse aucun doute qu'en à la suite des évèn'ments. ... Hm. C'est la main toujours solid'ment grippée à la barre, qu'j'alpague l'Tahar. Y s'tient là, sur l'pont, qu'admire son reflet dans l'air.

Débouchons une gnôle, pour mieux penser. Va être temps d'décider si on r'descend seul ou ensemble, non? Tant qu'le clinquant cogne encore.

On m'regarde bizarre, comme si j'avais une longueur d'avance. C'est rare Même l'singe, qu'était pas loin, en train d'torturer un souris. Elle passait là, la souris, faut croire. Soit. Les mires en merlan donc. Tous.

Quoi? V'sentez pas qu'une tempête se lève? Une drôle d'tempête...

Sans aucun doute. C'est dans l'vent... Jamais senti ça. Comme ça. Mais ça augure rien d'bon... C'est Grand Line ici. Oublions pas.
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Héhé. Pratique ces p’tites bêtes-là. Les fruits. Jcherche quand j’l’ai bouffé. L’archipel. L’trou dans la mine et les tarés du sous-sol. L’autel. S’y z’avaient su les pauv’ vieux. M’auraient pilé. Pas l’inverse. J’aime bien ma chance. Ma vie. J’me touche l’ego à travers la ch’mise pour la r’mercier.

En face l’Reys’ récupère, consent. Assent. Pis va taper la bavette à Jack. J’observe, curieux. J’note. Les réactions du Jack. Que j’sens s’tendre. Qui s’tend. Pis qu’y m’nace. Sombre. J’le sens d’puis là où j’me tiens. Près du trou dans l’plancher j’me tiens. Trou que j’regarde. Pis qu’j’quitte des globes pour en r’vnir aux deux jeunes. Le Jack, y m’nace comme la tempête qui nous collait aux basques d’puis avant Reverse et qui va nous r’joindre, s’lon lui. Ou alors c’t’une autre. Une nouvelle. Une vraie. ’verra bien. J’avais oublié c’côté d’Grand Line. C’t’humeur changeante de l’endroit.

J’embrasse la vue aussi. La vue sur tout c’qu’on quitte pour mieux y r’tourner. Avec panache. Oz lutte cont’ le courant démentiel. Tient bon, c’pas un Wotan pour des clous. A un moment y glisse et faut qu’y s’tienne à une falaise pour pas r’descendre en mode gros tas d’chair à la trajectoire incontrôlable. Ca s’coue sal’ment, y nous r’tient par la proue. Doué l’géant. Pis on r’part. Vers le haut. Bientôt.

’propos d’humeur changeante. L’Sans Honneur veut du bouchon qui saute et du truc qui coule. J’le mire. Y m’mire. On s’mire. J’mire le Reys’. S’tient bien maint’nant. Compris les règles d’préséance du coin ? Sais pas. ’verra. Allez, allons. J’avais glissé pendant l’accroc. J’retourne au trou dans l’bois. Accès direct à la cave, c’pas un mauvais aménagement au final. J’ricane. J’ricane jaune pack’ toutes les bouteilles d’résineux sont défoncées et qu’y a plus qu’du rhum mais j’ricane en imaginant l’newbie avec une carte pro d’architecte. D’architecte extérieur.

Okay. L’rouge faut l’laper. Reste que d’l’ambré. Jpropose qu’ça aille. Chope.

Et jbalance. Une 'tanche chacun. Ca fait deux pour vers Jack. Pas d’blème pour t’nir la barre quand même, l’a six palmes d’sormais après tout. Avec son con d'singe. Et une pour moi aussi. Ca fait trois. Pis jme laisse tomber jusqu’à la poupe. Sirote. M’pose cont’ le bastingage. R’garde vers l’arrière, l’eau.

Allez Reys’, t’as entendu l’Jack, faut s’décider. Tu r’descends d’vant, ou avec nous ?

L’offre m’semble honnête. Moi pas mais l’offre si. Faudra raquer. S’rendre utile. Réparer. Faire avec les autres. Sûr qu’Alex aura l’accueil truand. Si y a accord. Accord temporaire au moins. Y a aussi du pour et du contre dans l’bras du Jack qui tient la ‘teille à moitié offerte. Moi, j’ai un doute soudain.

Dis-moi pas qu’tu bois pas. On s’rait obligés d’décider pour toi. Et tu veux pas.

Cinq, quatre, trois. Oz galère mais on y arrive. Vive Oz le géant.


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Dernière édition par Tahar Tahgel le Mar 20 Mar 2012 - 9:15, édité 1 fois
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    Le navigateur n'était pas une fine bouche. Moi qui ai trop de faiblesse ? Fais gaffe où je te change en une petite fille, on verra ensuite si j'ai trop de faiblesses. La politesse était donc méconnue de tout l'équipage ? Enfin, il n'y avait plus que deux personnes du dit équipage sur ce navire. Devais-je aussi compter leur monstre de compagnie qui nageait derrière le bâtiment ? En tout cas, ils n'avaient peut-être pas le sens de l'hospitalité et de l'accueil, mais ils avaient le sens de l'ivresse. Sur les cinq prises de paroles du navigateur, trois étaient dédiées pour des bouteilles. Pas que ce soit totalement incompréhensible, je serais pareil si quelqu'un renverserait mon saké, mais il y a des limites tout de même ! Bien que je ne les connaisse pas non plus. Mais lorsqu'il ne s'agit pas de nos propres victuailles, on voit tout de suite la situation sous un autre jour, comme s'il s'agissait d'une chose tout à fait normale, une erreur humaine, qui n'avait pas à éveiller une quelconque colère…

    Mais au moins, il ne parla pas que de ça. Il mentionna aussi… une tempête ? Lui, il avait déjà bu quelques verres, non ? J'avais beau levé la tête au ciel, je ne voyais pas l'ombre d'un nuage à l'horizon. Impossible qu'une tempête n'arrive si vite… Si ? A moins qu'il ne parle d'un élément climatique qui n'arrivera que d'ici quelques jours. Mais dans ce cas là, je pouvais aussi jouer le devin. Après la pluie vient le soleil, lorsque celui-ci disparait la lune viendra le remplacer, si je dis quelque chose on me frappera… Voyez, je suis tout aussi doué que le navigateur n'est-ce pas ? Bien que je ne m'y connaisse pas dans ce domaine.

    En tout cas, la réaction de l'autre pirate venait renforcer ma thèse de l'équipage ivre. Écoutant les belles paroles du navigateur, il chercha des bouteilles par le trou nouvellement formé avant d'en envoyer deux vers Jack. Ne me demandez pas comment il a fait pour les attraper tout en tenant la barre car cette histoire frôle la singerie… Et pour moi, pas de bouteille ? Bande de radin ! Ah, j'avais le choix entre descendre seul ou avec eux ?

    " Tu m'offres un radeau ? "

    Le regard sombre du pirate sanglant me fit comprendre que non. C'était soit le supplice de la planche, soit rester sur le pont de ce navire. Avais-je vraiment le choix ? Franchement, c'était une question rhétorique. On me demandait de choisir entre la vie et la mort. Surtout qu'à priori, je n'arrivais pas à vaincre l'autre pirate, j'étais donc obligé de me plier à ses conditions. Bien que ma respiration était revenue à la normale, bien que j'étais de nouveau en forme, je n'étais pas sûr de pouvoir rivaliser avec eux. Pour une fois dans ma vie, je ne choisirais pas la voix du suicidaire… Je tendis ma main vers le navigateur afin de prendre la bouteille qui m'était dédiée.

    " Ça te va comme réponse ? "

    Voilà, j'étais maintenant condamné à rester avec eux. Condamné ? Disons que c'était plutôt une bénédiction vu la situation, en plein sur Reverse Moutain et sans navire, il était préférable que je reste où j'étais. Mais bon, je parviendrais tout de même à user de mon ingéniosité à un moment ou à un autre. Il me suffisait d'attendre quelques gorgées, le temps que le navigateur soit un peu moins net d'esprit afin que je puisse trafiquer un peu la barre. Ouais, c'était le bon plan… Oh, des nuages commençaient à approcher. Le navigateur n'était pas si dingue que ça alors ?
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On voulait une deuxième descente. Pour l'adré'. L'panache. On va l'avoir, j'vous l'dis. Pleine d'beauté, d'périls elle sera. Héhé. Car. Car c'est v'nu plus vite qu'j'pensais. En fait. Déjà, ça s'prépare. De ci de là. Dans l'étendue bleu clairette, au d'ssus d'nos trognes, les schismes s'font. Les cassures. Sombres et menaçantes. Dang'reuses à souhait. J'dois t'dire, Mère Nature, tu clinques. Et j't'respectes, mais genre au zénith. T'as la force, Mère Verte. Quand tu MÔK la tronche, t'y vas franco. Pas avec des pincettes. Tu mets les moyens, et sont carrément balaizes. Ouais la Miss, toi, on peux pas te test'. Tes nuages, inodores incolores, y a pas un pet d'temps, grondent et tonnent. Maint'nant. Sonnent comme d'la cloche funeste. Et même mon pif plutôt finaud s'est fait prendre d'vitesse.

J'mate les trois amis. Ouais, Oz aussi. Ouais, Rey' ami. On est tous amis quand la mort est pas loin. Et la rosse est à la porte. Suis l'seul à m'en rendre compte. Non.. Tahar a maté aussi. Il est p't'être immortel maint'nant... mais ça l'taraude. Y semble. Héhé. Une bouteille vole. D'ma main à celle d'l'invité. Qui l'attrape comme l'grand garçon qu'il est. Tout fouine qu'il est. J'ai vu l'brillant d'son globe. Quand j'ai commencé à boire. Comme le reflet d'une porte d'sortie, dans sa tête. L'espérait p't'être que j'm'enivre? Qu'j'lâche les rennes, dans un moment d'transe. Héhé. L'a p't'être pas mal d'zéro en d'sous d'son nom. Plus qu'moi, c't'un fait. Il en a dans l'ventre. Aussi. Mais croire qu'Jack s'inoffensive sous l'effet d'la gnôle, c't'une erreur. L'genre d'erreur qui peut couter une claque. Voir une douille. 'Fin. Une erreur masta, quoi.

Soit. La fraîcheur des rencontre, toussa, ça pousse. Les p'tites erreurs, d'jug'ment par exemple. D'un coté, d'l'autre aussi. J'laisse couler. Philosophe. D'ici quoi... l'quart d'heure? l'gus tiendra à ma vie autant qu'à la sienne. On est dans la même mouise, Là. Maint'ant. On est sur l'même bateau. Et c'est moi conduit. En fin d'compte donc.. Y a plus important. Là. Maint'nant.

Bois l'ami.


Qu'j'fais au fourbe Reyson.

C'te mer nous insectise déjà. L'veut nous noyer. Comme des fourmis. Ça s'passe maintenant. Ici.

J'suis tout sourire. J'vous jure. L'danger qu'survient. Comme ça, si soudain. Si dur, et présent. Ca m'fait claquer le palpitant. Ça m'fait m'sentir.. vraiment vivant! J'en ai l'frisson. C'te mort, notre mort, si proche. Vraiment tangible. Ici, sur c'te mer, on survit. Et j'suis fait pour ça. Eux aussi? Oz commence à suer contre l'courant. Continu, qui s'agite alors qu'c'était d'jà pas l'bac à sable. Lui est une créature taillée pour ici. Y s'plaira. Quant au Cap', j'ai arrêté d'tenter. L'décoder, toussa, c'est peine perdue. Lui-même s'y risqu'rait pas. Reste l'autre. Posons lui la question. Pas laisser filer l'temps qui manque.

Dame La Mort est jamais loin d'nous. Tu r'marques?

C'était pas une question. Oups. En parlant j'ai bavé d'la gnôle sur mon linge. 'Reusement, ma patte fait aussi torchon. J'reprend, à un Reyson qu'a l'air septique.

J'crois qu'adopter c'te Miss, c'est être sûr d'crever en homme libre.

Ça c'en était p't'être une, d'question. Va savoir. Sur ce, j'lampe c'qui m'reste. De rafiat. Rata, dans l'gosier. Utilise la 'teille vide pour bloquer la barre. Juste l'temps. Juste l'temps d'grimper vers les cordages, 'stoire d'lever les voiles. En r'pensant à c't'histoire d'homme libre. J'sais pas si l'gus a compris. J'sais pas si moi non plus. D'ailleurs. ... Arf. On m'souffle d'ces trucs, parfois. Qu'j'me d'mande qui m'écrit.

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Personne t’écrit ptit Jack. Pas plus qu’quelqu’un l’écrit lui. L’Reyson. Pas plus qu’quelqu’un m’écrit moi. T’imagines un zigue oser m’écrire ? Hinhin. Naeh. Y a juste toi, juste moi, juste lui. Juste nos caboches plus ou moins raisonnables. Raisonnées. Plus ou moins remplies. Avec plus ou moins d’rêves. D’rêves plus ou moins glorieux. Lui par exemple. Reyson. Il est raisonnable. Il a dit oui. Il a raison. Il est raisonnable. Et moi par exemple. Moi j’ai pas d’rêves. Ca m’empêche pas d’être glorieux mais j’ai pas d’vue d’ensemble. D’coin où aller pour faire que’qu’ chose. Ca encombre ces trucs, j’me dis. Ca t’empêche d’goûter l’instant. Puisqu’à chaque fois tu r’gardes ailleurs.

Bof, moi jveux être ça. C’est bien mais jveux plutôt êt’ là. C’mieux là-bas. A Wonderland. Et au final comme la Faucheuse a toujours ses plans à elle, tu t’fais couper les pattes avant d’arriver à ton destin. Et t’as l’air con. Ah ben merde, j’ai pas profité. Si j’aurais su. Ah ben merde.

Voilà.

Moi aussi j’aime Sophie. Sois pas jalouse, la Mer, ça veut dire que j’philosophe. Moi aussi jbibine vite. Moins qu’le sans honneur, mais plus qu’le Reys’. Premier servi, premier servi. J’ouvre la pogne, l’verre vide tombe dans l’eau. S’fait piler par deux vagues d’sens contraire. T’étais poussière et r’viendras poussière. Ciao la ’tanche. Sens contraire, jcalcule.

Reverse, deuxième.

L’coin où tout bascule. L’seul endroit du monde d’où tu contemples ton passé et ton futur. Ton avenir. Si t’en as un. L’seul endroit où jpourrais faire des rêves. Où jpourrais. Un éclair s’la joue j’invente l’électricité. Salut les gars, moi jsuis la tempête, comment z’allez ? Prêts à crever encore une fois ? Mais. C’est Oz qu’sert d’paratonnerre. Ca l’chatouille sous l’bras. Y nous lâche. Nous largue les amarres. Et s’pique un plongeon d’vant nous. Avec ses ratiches grandes comme moi. Avec sa gueule haute comme un phare qui sourit et ses ancres en acier massif à la taille. Et la Santa bouge pas.

En équilibre.

Et la Santa meurt pas. Pas aujourd’hui. Et Jack en haut du mât meurt pas. Pas aujourd’hui.

Jack joue les singes et l’singe joue Jack.

Joue pas au con, Anthrax. Joue pas au con…

L’singe décoince la barre.

Jcherche du r’gard. Côté des Blues. Mais jvois rien. Des nuages, du sombre. Pis d’l’eau. La chute. Personne. Rien. Pas d’dieux. Toujours pas. Jsuis l’roi du monde plus qu’eux. Toujours. Et derrière moi. Et au-d’ssus d’moi. Y a qu’la Dame. Et sa faux. Qu’la Dame patronne qui m’prend l’épaule. Qui m’rend dingue. D’puis tout c’temps qu’est ma copine. Mon kif. Ma muse. A moi.

Jusqu’à tant qu’elle en aura marre.

Qu’ce soit l’heure.

L’heure d’ma mort. Mais là. Mais là ma mort, elle a un goût d’embrun. D’mouette foudroyée. D’algue fouettée par un courant à mille nœuds par graine d’instant. Goût d’fer presque. D’sang proche. D’vent.

C’est pas pour aujourd’hui. Aujourd’hui c’est profite. Laisse faire. Pars en vrille et profite.

Et toi Reyson, t’es un homme libre ?


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    Ah, une bouteille. C'était tout de même mieux que la baignade ensanglantée de tout à l'heure. Mais bon, je devais faire attention à garder mes esprits pour m'échapper plus tard. Remarque, ce n'était pas une seule bouteille qui allait avoir raison de ma raison ! Le navigateur me parle d'une drôle de personne. Dame La Mort ? Qui sait ça ? De toute évidence, ses parents ne voulaient pas d'elle. Bah quoi? Qui donnerait ce nom à son gosse ? Honnêtement, comment peut-on vivre avec le nom de Mort ? A part d'en Harry Potter bien entendu, où ils font quelques variantes. La Mort est un voleur là bas, par exemple.

    Et mais, parlait-il vraiment d'une personne existante ? Ah, il faisait son beau parleur, son philosophe. Je comprends mieux, il faisait allusion à la faucheuse en l'appelant Dame La Mort. Plutôt original… Tu veux philosopher ? Et bien philosophons. Adopter Dame La Mort c'est être sûr de mourir en homme libre… Donc si on choisit d'abandonner notre liberté, d'être prisonnier, on n'aura pas à l'adopter et on ne mourra donc pas vu que sa faux restera loin de nous ? Le secret de la vie éternel venait d'être dévoilé. Refusez votre liberté, ne vous battez pas pour elle, en échange vous aurez une vie, ce qui est plutôt pas mal, même mieux que la liberté en faite. Car bon, si tu meurs tu n'es plus vraiment libre de faire ce que tu veux. Ah, la vie éternelle, avoir tout le temps que tu veux, ne pas courir après les secondes, ne pas regarder sur son épaule si la faucheuse se promène par là… Ah, si on me donnait ce choix… Je choisirai la liberté et la mortalité !

    Non mais, qui voudrait d'une vie interminable ? Ce serait une vie monotone, ennuyante, sans surprise. Tout le côté attrayant de la vie se trouvait dans le fait que l'on pouvait la perdre à tout moment. Ce goût du risque, cet adrénaline face au danger, cette sensation d'être mortel, c'était ça qui rendait la vie vivante ! C'était ça qui nous distinguait de vulgaires zombies ! Lorsque le pirate sanguinaire me demanda si j'étais un homme libre, ce fut fièrement que je levais ma bouteille presque finie en tonitruant un oui magistral digne d'un vieux qui venait de boire. Je tournais ensuite la tête vers la barre, pour faire part au navigateur de mon raisonnement fort raisonnable et philosophiquement correct.

    Seulement, le seul mot qui me traversa l'esprit fut "Hein ?". En effet, le navigateur s'était transformé en singe ! Des pattes de singe, des poils de singes, une tête de singe… Un vrai singe ! Le navigateur avait mangé le zoan du macaque ! Classe… Mais ce fut juste après que je remarquais le véritable navigateur dans les cordages. Il faisait certes le singe, mais il avait toujours son allure humaine. Oh, tout de suite il était moins classe… Il avait le don pour tout casser lui ! A moins que je n'avais bu une ou deux gorgées de trop ? Mais non, cet anesthésiant de l'esprit ne peut m'avoir si facilement. En plus il fait beau, profitons du voyage…

    BAM ! Un éclair éclata et s'écrasa juste à côté de moi, me réveillant en sursaut de ma tranquillité. Les dernières gouttes de la bouteille tombèrent sur le plancher. Hé mais, que font tous ces nuages sombres ici ? Où est passé le soleil ? Remarque, l'éclair qui venait de s'écraser signifiait qu'il valait mieux arrêter les vacances et partir au boulot. Déjà que j'avais choisi la liberté, je risquai alors d'y laisser la peau. Laissons tomber l'histoire de saboter la barre, le suicide sera pour une autre fois. Par contre, un singe qui naviguait, je n'étais pas vraiment confiant. Le pirate sanglant, lui, n'en avait que faire. Sauf qu'on n'était pas tous invincibles !

    Me levant, abandonnant la bouteille vide au sol, je bousculais l'animal pour poser mes mains sur la barre. Bon, la position était bonne. Et maintenant, on fait comment pour naviguer ? Je suis sensé tourner la barre de quelle côté ? Le singe ne semblait pas aimer mon entraînement à la navigation et il escalada mes épaules. Plantant deux doigts dans mes narines, il tentait de tirer ma tête vers l'arrière pour reprendre sa place d'avant. Étrangement, le navire se dirigeait dangereusement vers le récif… Mais attention, ce n'était en aucun cas à cause du manque d'expérience du teneur de la barre, non, tout était de la faute du teneur du teneur de la barre. Le navigateur pouvait peut-être faire son travail les doigts dans le nez, mais moi non ! Surtout si c'était pas mes doigts en plus.
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Qu'ils se battent! Ça divertira Anthrax! Anthrax aime voir les grands singes sans poils en frapper d'autres. Rîîîîk îîîk îîîk! Ils se toisent depuis longtemps maintenant. Et Anthrax s'ennuie. Il est temps qu'ils passent à l'action, qu'ils le divertissent. Rîîîk îîîk îîîk! Anthrax veut que ce soit l'esclave qui gagne. L'esclave d'Anthrax! Il est bête, mais Anthrax aime le voir casser des choses, des gens. Il fait ça bien, et ça plait à Anthrax! Oui, il faut que l'esclave gagne. Plutôt que le nouveau grand singe, ou le grand singe rouge.

Je le vois d'ailleurs. Je le vois, l'esclave, qui bouge. Grimpe. Il tenait une roue avant. Il s'y accrochait, sans faire à attention Anthrax! Son maitre! Sale grand esclave. Montre du respect pour moi! Je profite qu'il parte pour prendre sa place. Pour tenir la roue. C'est une place pour le chef de groupe. Une place digne d'Anthrax! D'ici, je pourrai regarder le ciel qui devient noir. Qui casse et crie. Pour Anthrax! Le ciel me salue. Et eux ne se battent toujours pas... Anthrax s'ennuie. Rîiîîk îîîk îîîk!

Je regarde l'autre singe. Le nouveau. Il s'approche. Il s'approche d'Anthrax! Et fait un geste! Non! Tu te trompe stupide singe sans poil! Ce n'est pas Anthrax qu'il faut attaquer, ce sont les autres! Attaque-les! Rîîîk îîîk! Attaque les et meure! Le ciel craque pour saluer ma demande, mais l'autre n'a toujours pas compris. Pire, il me pousse! Il pousse le maître des singes! Moi! Celui devant qui toute vie doit se faire humble! Tu paieras ça! Tu le paiera à Anthrax! D'ailleurs: Esclave! Attaque le! Venge ton maitre Anthrax, plutôt que de faire l'homme sur ces lianes! Je le veux mort avant que le morceau de bois qui flotte arrive en bas de la pente! Exécution!

Ou peut-être que... Peut-être qu'en fin de compte, il n'y aura pas de bagarre. Pas de bagarre, mais tout de même des morts. Trois exactement! Rîîîk îîîk îîîk! Car le bout de bois tremble. Tangue. Plus que d'habitude, lorsque c'est l'Esclave d'Anthrax qui tient la roue. C'est le nouveau grand singe. Il est terriblement nul. Il va précipiter tout le monde dans la vilaine eau. Et Anthrax n'aime pas l'eau! Mais ce n'est pas grave. Anthrax se trouvera un point haut, pour éviter les gouttes. Et il rigolera en regardant les trois singes se noyer. Après il n'aura plus qu'à trouver un autre esclave. Peut-être un des autres singes sans poils. La femelle ? Oui elle. Elle fera une bonne femme pour Anthrax. Les autres le suivront pour l'honorer. Pour honorer leur maître, tellement clément qu'il les laisse vivre. Vive Anthrax! , ils crieront! Vive Anthrax! Mais d'abord, Anthrax va grimper jusqu'au sommet du bout de bois. Rîîîk îîîîk îîîîîîîk!

On est bien, en hauteur. On est plus proche du ciel qui gronde pour Anthrax. Et on peut observer l'esclave! Il crie quelque chose qu'Anthrax n'écoute pas. Il le crie au singe rouge, puis au nouveau singe. Il crie et court vers la roue. Ils sont deux à la tenir maintenant! Allez-y ! Battez-vous, stupides créatures! Mais, Anthrax s'accroche! Quelque chose à cogner! La bout de bois a remué violemment! En bas, ils ont tremblé! Si fort que le nouveau a été éjecté! Rîîîîk îîîîk îîk! Anthrax rie en la voyant voler vers les flots! Anthrax rie, et félicite l'esclave, qui a gagné. Qui a repris la roue. Le bout de bois ne tremble plus maintenant. C'est bien Esclave. Tu as fait comme Anthrax a dit! Dorénavant, tu répondras au nom de Monsieur Esclave! Oui! Allez, dis merci à Anthrax! Rîîîîk îîîk îîîîk !
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L’Reys’ est un zigue libre. Qu’y m’dit. Beugle. L’Anthrax aussi. Un singe libre. Un singe con. Qu’va finir en pâtée pour Oz. La Santa pareil. Libre aussi l’batal. Putain d’trop libre. Libre genre y a personne à la barre, ou genre y a trop d’monde. Choisissez. J’m’en fais pas, jchoisis pas. Aujourd’hui c’est profite, pars en vrille et profite, qu’j’ai dit. Alors jregarde. Spectate. R’garde l’singe-homme grimper à la pointe du grand-mât. Laissant l’bon monde s’foirer sans lui. R’garde l’homme-singe r’descend’. R’descend’ ’ssayer d’sauver la barque. R’garde l’Reys’ faire son trou, son ptit trou, un dernier ptit tr. Ah ben non. Jme tiens d’justesse à que’que chose et jregarde l’Reys’ voler.

Traître, les descentes à soixante degrés, pour s’la mettre tranquille d’ssus avec le Jack. D’jà qu’il est traître tout seul, si en plus y a des récifs qu’s’invitent… Et crac-boum, encore d’la réparation en vue pour le Noah, donc. Putain, mais ça va aller ouais, l’cassage de flottant, là ?! Rogntudju. M’fin. On a beau plus beaucoup l’entendre d’puis qu’y s’est mis en tête d’plus parler bézef pour faire son mystérieux classe, au moins l’brave Siegfurson chôme pas. Faut voir l’bon côté des trucs.

Think positive. Yeah.

Ca sert, l’Jack lutte et r’prend la main. On zigzague mais on zigzague au milieu. Y s’met à bien juter.

Ah, attends.

Think tout court. Ejection du Reys’. Plus eau. Plus bras gonflé-dégonflé version mastoc. Plus démon. Ah ben. Egale mort par noyade que c’est pas classe ? Ah ben. Bouge les jambes mon gars, bouge les jambes. Ouais, veux bien croire qu’t’as l’courant qui t’aide pas mais bon t’es un warrior ou t’es pas un warrior ? M’dis pas qu’y a erreur sur l’marchandage, qu’tu cherchais à m’entuber et qu’tu les vaux pas tes quarante-cinq mill’. -ions. Allez. M’dis pas.

T’as pas appris la brasse quand t’étais môme ? Ces beaux gosses qui s’croient tout fort, jte jure.

Si, t’as appris ? Putain, et c’est si fourbe que ça, un fruit ? Merde. ’reus’ment qu’j’ai pas fait l’essai d’puis que. D’puis. Merde ! C’tait pas marqué sur les ptites lignes dans la caverne, ça. Les vieux auraient pu m’dire au lieu d’me bénir. Groumpf. Faut qu’j’me traîne à braver ça, m’frait chier d’crever comme tu fais, là… Hein, qu’est-tu jactes, Jack ? Est-ce qu’on lui lance un truc ? Pourquoi ?

Ah. Vrai. L’noyage. T’as des r’mords mon bon ? Héhé, t’défrise pas, jdéconne. Nan mais t’as raison, pour un entretien d’embauche ça craint, après on va s’taper une réput de connards s’ça s’sait. Et on veut pas passer pour des crevures, nah. Bon, allez, Jack a dit.

Y a urgence soudain. Une gaffe, un bout’, et jvise. Ent’ les gouttes grosses comme le pogne.

Beh où t’es mon couillon ?

Harpon-style, jme sens l’âme d’un baleinier. Avec les conditions du baleinier, mer noire comme t’imagines et vagues comme t’imagines pas. Mais sans la baleine à pas louper. Pourtant c’pas large Reverse. Comme un couloir. Un éclair encore. Ca y est, j’ai r’péré la cible. La boule qui nous suit ent’ deux eaux. La nuit tous les poissons sont gris. Jtire. Jloupe. Jtire. Jtouche. Et jtire encore.

Sur la corde c’te fois. Ca porte malheur d’dire corde ? Tant pis, c’pas la première fois. Pis j’aime bien l’malheur. C’est mon pote l’malheur. L’fils qu’j’ai eu d’la passeuse. Oh, hisse. Oh, hisse. Allez, r’viens à nous ptit gars, r’viens. L’Alex va m’en vouloir s’tu calanches là et qu’jte rapport’ pas.


Second Chances [1624] 661875SignTahar
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    Tout le monde connait la maxime du plus on est de fou, plus on rit. Seulement, je n'étais pas sûr qu'elle soit applicable dans toutes les situations. La preuve, on était de plus en plus de fous à vouloir tenir la barre, mais aucun de nous ne rigolait. L'effet contraire se produisait plutôt. L'humeur ne s'envola pas, moi si, mais pas l'humeur. Si c'était ça le 7ème ciel, je crois qu'une vie dans un couvent ne me dérangerait pas autant que ça. En tout cas, je pus constater de mes magnifiques talents en tant que navigateur. A moins que ce ne soit de la faute des récifs… Oui, c'est ça, c'est de leur faute ! Ils n'avaient pas à se mettre en travers de mon chemin, bien qu'ils soient à cet endroit depuis plusieurs dizaines d'années… Mais la faute ne me revenait pas, je n'étais pas d'accord !

    Et puis, qui rejetterait la faute sur une personne que Dame La Mort serrait dans ses bras ? Personne, ce serait vraiment odieux ! Quoi que, ce terme correspondrait aisément au pirate sanguinaire… Bref, revenons à mon envol si vous voulez bien. Sujet très important étant donné qu'il me menait vers un bain d'eau froide, donc vers l'accomplissement des règles d'hygiène les plus élémentaires qui soient… Hein ? Qui a écrit ce scripte ? Mais ça ne va pas bien la tête ? Tu n'as pas compris le personnage ou quoi ? Il est maudit ! Une baignade signifie la mort pour lui, pas une douche ! Devant la violence de la scène qui se produisit entre l'auteur et le narrateur, nous préférons vous passer une courte page de publicité.

    L'one piece est inaccessible, dit un vieil homme tandis que le pirate lui répondit : je l'aurais un jour, je l'aurais ! Vint ensuite une troupe de danseuse déguisée en pirate, un bandeau sur l'œil, en chantant : c'est le trésor que j'préfère, c'est l'trésor !

    Voilà ! Maintenant que j'ai donné deux ou trois leçons à cet auteur de pacotille, on peut reprendre l'histoire. Alors, où en étions-nous… La bagnad… La noyade ! Vous voyez les oiseaux qui voyagent tranquillement dans le ciel ? Et bien, je faisais comme eux, mais seulement durant quelques secondes, le temps que prit la gravité pour me faire retrouver le sol, ou plutôt la surface de la mer dans ce cas précis. J'avais beau avoir essayé de frapper dans la coque du navire pour stopper ma chute, celui-ci était hors de portée. Et n'ayant pas vraiment la tête à faire des saltos durant le plongeon pour avoir une bonne note du jury, je finis ma chute par un plash. Et oui, un plash, et non un plouf. Je sais, j'ai honte…

    Mais là n'était pas le plus important. Dès mon corps trempé dans l'eau de l'océan, mes forces quittaient mon corps par tous les pores. Impuissant, je regardais la surface s'éloignait de plus en plus tandis que je sombrais lentement vers le fond. Mais ce n'était pas une mort très tranquille, au contraire, n'oublions pas qu'il s'agissait de Reverse Moutain. Les courants me faisaient tourner dans tous les sens, m'empêchant même de garder correctement le peu d'air que j'avais pu sauvegarder. Descendant la montagne à la nage, ou plutôt à la noyade, je me pris un rocher en plein ventre, me faisant expulser immédiatement l'air restant dans mes poumons.

    A court d'air et de force, mes yeux se fermèrent, ma vision s'obscurcissait. Je ne sentais même plus la violence du courant qui jouait avec moi comme un pantin, qui me déplacer selon ses envies. Et savez-vous quelle pensée me traversa l'esprit alors que j'étais aux portes de la mort ? On dit bien que la véritable nature d'un homme se dévoilait durant ce moment non ? Et bien, je m'étais dit qu'au moins je mourrais avec du bon alcool dans le sang ! Je m'en allais avec un bon goût sur les papilles… Comment ça c'est tout ? Bah, il y avait bien ce sentiment de regret envers la marine, je n'aurais pas su venger les miens, ceux de mon île natale qu'ils envoyèrent par le fond. Ah, c'était donc ça qui vous intéressez, et non l'alcool ? Très bien, voilà donc le fond de ma pensée, couvert par mon penchant pour la boisson.

    Qui s'occupera de la marine une fois que je ne serais plus là ? Qui leur montrera qu'ils se disent justicier mais que ce n'est qu'une comédie ? Qui se dressera devant leur jugement ? Qui vengera leurs victimes ? J'aurais tellement voulu être un plus grand obstacle pour eux. J'aurais tellement voulu matérialiser la mort sur leurs épaules. J'aurais tellement voulu les blesser comme ils m'avaient blessé… Je ressentis une douleur aigue dans ma main. Voilà, c'était ce genre de blessure dont je parlais ! Euh… Attendez une minute. Depuis quand la mort par noyade est accompagnée par un mal de main ? Rouvrant les yeux, je vis un harpon planté dans ma main. Qui était le con qui me confondait avec le messie ? Je n'avais jamais signé pour que mes mains soient trouées !

    Le harpon se dirigea vers la surface. Par réflexe, ma main libre vint de poser dessus dans le cas où il traverse ma chaire et s'en va sans moi. Quelques secondes après, ma tête refit surface et inspira en grand coup. D'autres secondes après, je me retrouvais sur le pont du navire, arrachant le harpon de ma main tout en grimaçant. Affalé par terre, je tentais tant bien que mal de stabiliser mon organisme, le ravitaillant de nouveau en oxygène. Mais plus mes forces me revenaient, plus je sentais de nouveau mes membres, plus la douleur de ma main devenait vive. Mon regard noir suivi le cheminement du harpon, finissant par se poser sur le pirate sanguinaire. C'était donc lui ?

    " Avais-je l'air d'un requin ou d'un messie ? Ça ne va pas la tête ? Tu voulais m'achever ou quoi ? Et ne dis surtout pas que c'était pour abréger mes souffrances ! "

    La douleur se faisant plus forte, je n'eus d'autre choix que de m'injecter des hormones de vigueur afin de l'ignorer. Mon sang se mêlait aux gouttes océaniques sur le pont, bien vite balayé par la pluie et la tempête qui faisaient encore rage. Le mal se dissipant, mon esprit s'éclaircirait, ainsi que mes pensées. Au final, il m'avait tout de même sauvé la vie… A sa façon, et donc pas la bonne, mais il avait éloigné Dame La Mort, preuve que ma vie avait une importance à ses yeux. Un homme qui avait besoin de moi, et qui donc me protégerait, surtout si cet homme était invincible, était une idée forte attrayante. Malgré tout, il n'eut droit qu'à un petit merci au milieu d'un murmure, le coup du harpon revoyant de beaucoup mon sauvetage à la baisse. J'espère qu'il ne fera jamais maître nageur...

    Pendant ce temps là, on s'approchait du bout de Reverse Moutain, pour la seconde fois… Et s'ils voulaient refaire un tour, sauveur ou non, je descendrai du navire !
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On dit qu'quant on t'sauve, tu dév'loppes une dette à vie envers ton bienfaiteur. Chez les Saigneurs, on a prit l'pli d'douter du concept d'longévité. D'mort au lit. Alors on prélève la dette l'plus vite possible. Toute taxe compris. Un harpon dans la patte, contre ta vie, ça l'vaut. Non ? Tahar hisse l'gus sur le pont, à d'mi conscient, et j'note, intérieurement;

*Reyson craint l'eau*


Il reprend son souffle, lentement. S'met bien grâce à ses drôles d'trucs. Ses pouvoirs. Comme Tahar, lui aussi en a maintenant. Et je fais tilt. Est-ce que...

*Tahar craint aussi l'eau?*


Possible. Voir si ça s'confirme. Ça pourrait être un atout. Pas qu'j'me sente d'humeur poutchiste, non. Mais un gus comme l'Tahar, j'préfère avoir un as dans ma botte, au cas où il... Au cas où. Héhé. Si c'est vraiment ça, c'est trop con. La flotte c'est pas ce qu'y manque, dans l'coin.

Pendant qu'je pense, l'Cap des Jumeaux s'représente. La vue est toujours d'Enfer. Mais l'était temps qu'on arrive. J'ai dressé la barque, c'te rosse. Mais j'peux pas en dire autant pour les vagues. On passe d'justesse l'entrée. On manque d'se bouffer les coraux. J'te passe l’amarrage. Une vrai crasse. On était content d'poser l'panard sur c'fichu cailloux. Moins par contre d'pas croisé âmes qui vivent. Ou p't'être si. Chié, avec c't'orage d'dingue, on voit plus à dix mètres. Où sont les autres bordel...


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