On y est. Ca m’a foiré mon effet et j’ai pas pu finir le beau gosse, mais on y est. GrandLine. L’Cap des Jumeaux. Les deux phares d’légende. GrandLine ! J’lâche mon apparence d’démon pour un instant. L’temps d’apprécier la montée qu’est derrière nous. D’maudire ce fruiteux qu’a pourri ma descente. J’en ai rien vu à cause d’lui. Ca m’donne des envies d’meurtre sale. Des envies d’refaire. Mon r’gard s’pose au hasard sur Oz, qu’a atterri derrière nous avec la douceur et l’élégance d’un rorqual. R’vient à l’intrus, allongé par terre en train d’reprendre conscience dans une mini flaque d’son rougeaud. R’part sur l’géant. R’vient à l’autre. R’part. J’ai une idée. Une putain d’idée qu’elle est pas encore dans les annales du globe-monde. Pour cause qu’personne l’a encore eue. Sauf moi.
J’ai une épiphanie aussi. Ce con. Cet intrus. C’beau gosse. Mec. J’le connais. En douce. Ca m’revient maint’nant. Jsuis à Las Camp dans un bouge minable avec le Noah. Jfais signer un pap’lard à toute cette congrégation d’truands qui m’accompage aujourd’hui pour les lier par un serment qui vaut rien à ma destinée. A mon av’nir. Jfais signer sur un avis d’recherche. Un avis d’recherche à quarante-cinq patates. Et la vie prend un nouveau sens pour Reyson D. Anstis. J’ai toujours envie d’le cramer pour avoir troué mon navire. Y a des choses qui changent pas. Mais déjà j’mollis un peu dans la résolution. J’le sens. Jsuis faible. J’aime bien les pointures. Et j’avais dit qu’faudrait qu’on cause lui et moi. Un jour. Alors j’adapt’ mon idée.
Mais elle rest’ cool. T’inquiète.
Avant ça par contre. Jsens qu’les gars ont b’soin d’un ptit mot pour saluer l’arrivée dans c’pays où les bisounours règnent plus en maîtres. Un mot avant, un mot après. C’est r’dondant mais l’homme a b’soin d’être rassuré. Et jsuis l’Cap’. Jprépare mes ordres en leur laissant l’temps d’observer l’coin. Les phares. La d’mi-douzaine plus une épave qui nous entourent et qu’Jack évite sans problème. La mer qui s’calme un peu sous l’beau temps qu’y fait d’ce côté d’la montagne alors qu’on approche des tours jumelles. Fraîch’ment r’construite, tiens, pour une des deux. Avec un fanion en haut. Peuh, pas prétentieux pour deux ronds d’aller foutre un drapeal là-haut, tiens… C’quai caché où on va s’poser tranquill’ment. C’silence de nouvelle ère. Pis moi qui l’brise.
Ca y est, z’y êtes les ptits gars. Un jour, ptet, s’vous faites pas l’grand saut comme not’ cher Walt dont les morceaux doivent êt’ tombés dans l’coin, v‘pourrez vous vanter d’avoir passé Reverse Mountain.
Mais vous réjouissez pas trop. J’ai dit juste avant qu’z’alliez en baver et ça c’tait qu’le début. Jvous garantis des lunes et des lunes d’sang et d’aut’ trucs pas nets. Y en a d’autres qui vont canner, ’pouvez en êt’ sûrs. Ceux qui veulent rester sont les bienv’nus, y aura b’soin d’leur mimines d’ici la fin. Ceux qui veulent s’tirer et attendre qu’un pleutre réussisse à passer l’coin pour les prendre à bord et les ram’ner à leur maternelle, c’est pas d’bol, jvous laiss’rai pas voir demain. Des volontaires quand même ?
J’compte jusqu’à dix. Aucun lève la main. Bons garçons. Bonnes filles.
Bien. Alors c’parti. Noah, t’restes à l’ancre pour r’taper la coque de l’Ecume. T’prends toutes les r’ssources humaines dont t’as besoin. Et si ça t’suffit pas, j’ai vu des trucs bouger dans les phares, ça t’fra ptet de la main d’œuvre supp’. Maya, Afro-Girl, pouvez l’aider à jouer les DRH mais pour vous, c’est mission infiltration et récolte d’tout c’qu’est utile dans ces pigeonniers. Alex, tu t’démerdes pour t’refaire une santé prompto. Sans doc’ en état on ira pas loin. Jack et moi on va faire un tour en goélette pour discutailler d’not’ invité. Avec not’ invité. Oz ! OH, OZ !! Ouais. Tu m’prêtes l’esgourde, gros ?! …
Jcligne des yeux, ça comprend, ça intègre, ça s’agite. En deux temps trois mouv’ments on est sur la Santa avec not’ cher hôte et les autres s’sont répartis leur tâche. J’regarde Jack au volant avec son con d’singe sur l’épaule. Avec sa conne d’clope au bec. J’m’en allume aussi pour pas être en reste. J’aime l’métier d’Cap’, j’aime mes gars. Pas trop pack’ faut pas déconner mais j’les aime. Comme un Saigneur aime ses ouailles.
Oz nous suit à la brasse, nous aide à avancer à cont’-courant en nous poussant deux-trois fois à la poupe. Sur l’trajet vers l’fond du défilé, vers la cascade en pente qu’on vient d’descendre et qu’j’ai la lubie de r’monter, j’avise un truc qui brille encore sur une des épaves. Un truc en forme d’cisailles. J’en cause au wotan. Y nous laisse deux s’condes et m’ramène le machin. J’aurais bien plongé pour y aller moi-même mais y paraît qu’jpeux plus, rapport que j’srais maudit. Bah. C’pour ça qu’les dieux ont créé les sous-fifres. M’ramène le machin en l’tenant comme quand tu prends une fourmi ent’ les doigts quand t’es un humain d’taille normale. En galérant pour pas l’écraser. Puis y m’le tend gentiment en r’prenant son pousse-pousse. C’est un gentil Oz, y nous aime bien et tant mieux.
Jcligne deux ou trois fois pour être sûr de c’que j’vois. J’ai dans les pattes une paire d’cisailles en or. La classe. La conn’rie. Sérieux, quel couillon a pu vouloir s’faire faire des cisailles en or ? Les mystères d’la vie… Mais c’est un signe. Un signe qu’la fortune va nous sourire sur GrandLine. Qu’l’étape jusqu’au Nouveau Monde s’ra fructueuse. Et tandis qu’on s’approche d’la r’montée, jsouris comme un niais. J’aime bien les fruits d’l’aventure. Pis j’me rappelle un truc. J’avais presqu’ oublié, héhé. J’m’approche d’la proue avant qu’les hostilités commencent pis en prenant Jack à témoin j’vais foutre une beigne à c’ui qu’est attaché. Au l’beaupré. Pour l’réveiller. S’il l’était pas.
Alors Reyson D. Anstis, content d’ta place à nos côtés ?
J’ai une épiphanie aussi. Ce con. Cet intrus. C’beau gosse. Mec. J’le connais. En douce. Ca m’revient maint’nant. Jsuis à Las Camp dans un bouge minable avec le Noah. Jfais signer un pap’lard à toute cette congrégation d’truands qui m’accompage aujourd’hui pour les lier par un serment qui vaut rien à ma destinée. A mon av’nir. Jfais signer sur un avis d’recherche. Un avis d’recherche à quarante-cinq patates. Et la vie prend un nouveau sens pour Reyson D. Anstis. J’ai toujours envie d’le cramer pour avoir troué mon navire. Y a des choses qui changent pas. Mais déjà j’mollis un peu dans la résolution. J’le sens. Jsuis faible. J’aime bien les pointures. Et j’avais dit qu’faudrait qu’on cause lui et moi. Un jour. Alors j’adapt’ mon idée.
Mais elle rest’ cool. T’inquiète.
Avant ça par contre. Jsens qu’les gars ont b’soin d’un ptit mot pour saluer l’arrivée dans c’pays où les bisounours règnent plus en maîtres. Un mot avant, un mot après. C’est r’dondant mais l’homme a b’soin d’être rassuré. Et jsuis l’Cap’. Jprépare mes ordres en leur laissant l’temps d’observer l’coin. Les phares. La d’mi-douzaine plus une épave qui nous entourent et qu’Jack évite sans problème. La mer qui s’calme un peu sous l’beau temps qu’y fait d’ce côté d’la montagne alors qu’on approche des tours jumelles. Fraîch’ment r’construite, tiens, pour une des deux. Avec un fanion en haut. Peuh, pas prétentieux pour deux ronds d’aller foutre un drapeal là-haut, tiens… C’quai caché où on va s’poser tranquill’ment. C’silence de nouvelle ère. Pis moi qui l’brise.
Ca y est, z’y êtes les ptits gars. Un jour, ptet, s’vous faites pas l’grand saut comme not’ cher Walt dont les morceaux doivent êt’ tombés dans l’coin, v‘pourrez vous vanter d’avoir passé Reverse Mountain.
Mais vous réjouissez pas trop. J’ai dit juste avant qu’z’alliez en baver et ça c’tait qu’le début. Jvous garantis des lunes et des lunes d’sang et d’aut’ trucs pas nets. Y en a d’autres qui vont canner, ’pouvez en êt’ sûrs. Ceux qui veulent rester sont les bienv’nus, y aura b’soin d’leur mimines d’ici la fin. Ceux qui veulent s’tirer et attendre qu’un pleutre réussisse à passer l’coin pour les prendre à bord et les ram’ner à leur maternelle, c’est pas d’bol, jvous laiss’rai pas voir demain. Des volontaires quand même ?
J’compte jusqu’à dix. Aucun lève la main. Bons garçons. Bonnes filles.
Bien. Alors c’parti. Noah, t’restes à l’ancre pour r’taper la coque de l’Ecume. T’prends toutes les r’ssources humaines dont t’as besoin. Et si ça t’suffit pas, j’ai vu des trucs bouger dans les phares, ça t’fra ptet de la main d’œuvre supp’. Maya, Afro-Girl, pouvez l’aider à jouer les DRH mais pour vous, c’est mission infiltration et récolte d’tout c’qu’est utile dans ces pigeonniers. Alex, tu t’démerdes pour t’refaire une santé prompto. Sans doc’ en état on ira pas loin. Jack et moi on va faire un tour en goélette pour discutailler d’not’ invité. Avec not’ invité. Oz ! OH, OZ !! Ouais. Tu m’prêtes l’esgourde, gros ?! …
Jcligne des yeux, ça comprend, ça intègre, ça s’agite. En deux temps trois mouv’ments on est sur la Santa avec not’ cher hôte et les autres s’sont répartis leur tâche. J’regarde Jack au volant avec son con d’singe sur l’épaule. Avec sa conne d’clope au bec. J’m’en allume aussi pour pas être en reste. J’aime l’métier d’Cap’, j’aime mes gars. Pas trop pack’ faut pas déconner mais j’les aime. Comme un Saigneur aime ses ouailles.
Oz nous suit à la brasse, nous aide à avancer à cont’-courant en nous poussant deux-trois fois à la poupe. Sur l’trajet vers l’fond du défilé, vers la cascade en pente qu’on vient d’descendre et qu’j’ai la lubie de r’monter, j’avise un truc qui brille encore sur une des épaves. Un truc en forme d’cisailles. J’en cause au wotan. Y nous laisse deux s’condes et m’ramène le machin. J’aurais bien plongé pour y aller moi-même mais y paraît qu’jpeux plus, rapport que j’srais maudit. Bah. C’pour ça qu’les dieux ont créé les sous-fifres. M’ramène le machin en l’tenant comme quand tu prends une fourmi ent’ les doigts quand t’es un humain d’taille normale. En galérant pour pas l’écraser. Puis y m’le tend gentiment en r’prenant son pousse-pousse. C’est un gentil Oz, y nous aime bien et tant mieux.
Jcligne deux ou trois fois pour être sûr de c’que j’vois. J’ai dans les pattes une paire d’cisailles en or. La classe. La conn’rie. Sérieux, quel couillon a pu vouloir s’faire faire des cisailles en or ? Les mystères d’la vie… Mais c’est un signe. Un signe qu’la fortune va nous sourire sur GrandLine. Qu’l’étape jusqu’au Nouveau Monde s’ra fructueuse. Et tandis qu’on s’approche d’la r’montée, jsouris comme un niais. J’aime bien les fruits d’l’aventure. Pis j’me rappelle un truc. J’avais presqu’ oublié, héhé. J’m’approche d’la proue avant qu’les hostilités commencent pis en prenant Jack à témoin j’vais foutre une beigne à c’ui qu’est attaché. Au l’beaupré. Pour l’réveiller. S’il l’était pas.
Alors Reyson D. Anstis, content d’ta place à nos côtés ?