T’en veux chérie ? C’est d’la limonade…
Haha, t’ai bien eue, hein ? En même temps, pas t’nir l’alcool violent quand on a tes tifs, ça l’fait pas. T’parles d’un pouvoir de la coupe afro… Enfin bon. Fini la marrade post-butage de pigeon, temps d’reprendre le fil des choses là où on l’a laissé. Jprends une gorgée d’plus et mate un peu ma pogne gauche. D’dans, jserre le fourreau du Narnak. J’l’ai réparé comme j’ai pu avec de la corde et une manche de ch’mise prise sur un des macchab’ qui traînent dans l’coin. C’pas du grand art mais ça tiendra l’temps d’trouver une nouvelle gaine. Ou un forgeron. Un mec qui s’y connaît en ces choses.
Après un r’niflage pas classe pack’y fait humide, enfin j’me r’lève et j’jette un r’gard alentour. Un r’gard aux gars. Chacun s’est occupé d’soi. S’est essuyé comme y pouvait des torrents d’sanglant giclés d’la pintade quand elle a canné. S’est rincé l’gosier un peu. S’est pansé un poil, avec l’concours ou pas du vieux Bishop qu’a décidément un bon grain à la place ou dans l’neurone. Et maint’nant, avec Walt qui s’est barré comme un toqué tàl sans qu’j’aie l’temps d’lui dire que j’allais lui tailler les oreilles s’y nous continuait à nous laisser en plan, moi j’me r’trouve avec cinq paires d’bras à occuper.
Celle de Jack qui s’tape avec c’con s’singe qui lui colle aux basques depuis la matinée. Celle d’Alex qui r’vient avec le matos de Maya. Celle de Maya justement, qui vient d’se faire deux copains bien à elle. Celle de Noah qu’a récup la masse du borgne et qui fait joujou avec. Et la mienne. J’compte pas celle d’Oz. Lui il a l’air d’vouloir rester avec Hope pour s’occuper du méga-ramier. Tant mieux, ça f’ra des bras pour aider Afro-Girl à ram’ner les pièces de barbaque aux navires, d’l’autre côté d’l’île.
Là où on va.
J’propose à ceux qui veulent d’rester avec elle et j’laisse Hope r’tourner à son pigeon. Pis on s’envole avec les zouaves qu’ont la violence dans l’sang. Y commence à être tard, on va arriver là-bas à la nuit vu l’temps qu’on a mis à grimper jusqu’à c’te clairière. On doit être au milieu d’l’île. Après une ptite lieue d’grimpette on atteint un piton rocheux qui surplombe tout. L’genre de truc mi-falaise mi-colline. Mi herbeux mi caillouteux. J’glisse sur deux ou trois graviers et j’m’étale même une fois. Suis pas complèt’ment r’mis des parades du piaf. Ca m’fait r’penser à la masta fête qu’on va s’taper plus tard. Quand on aura r’trouvé les autres et la réserve à spiritueux d’la Santa.
Mais d’abord.
D’abord, comme prévu, l’soleil s’couchote là-bas dans l’coin. D’abord, d’ici pas longtemps on s’ra dans l’noir. D’abord, la nuit, tous les gens sont gris. D’abord, ces galeries à fleurs de falaise là-bas. Celles où jdevine les pépites qui brillent dans l’néant tout noir de l’intérieur. D’abord.
Ces foyers étalés sur tout le flanc du coteau en face.
Dans les bois, dans les arbres, dans la garrigue. Sais plus bien quand c’était mais j’ai déjà traîné dans des villages de chercheurs d’or. Jparle pas d’un village de mineurs. Jparle d’un village de chercheurs d’or. C’est différent. L’mineur pro aime à s’regrouper en un village bien délimité et organisé pour se mettre minable tous ensemble avec ses collègues le soir après quinze heures de taff acharné et avant d’recommencer l’lend’main. L’chercheur d’or est plus un indépendant. Certes, y r’chigne pas à taper la bavette avec ses voisins d’la concession plus haut ou plus bas, pack’ on obtient rien en tirant dans les pattes de ses compères dans c’métier, à part du plomb et pas d’or. Mais les distances d’sécurité sont plus importantes ent’ les gens. Les propriétés plus éparpillées. On vit à la cool. A la hippie.
A preuve, donc, c’coteau tout entier qu’est occupé par, quoi… Allez, cinq cents, mille pelés ?
Autant dire personne.
Autant dire qu’à aussi peu nombreux qu’on est, ça va nous prendre toute la nuit d’les r’grouper, d’les otager pendant qu’on massacr’ra leur bétail et leur bien. D’les massacrer ensuite entre deux lâchers d’enfants illégitimes. J’ai une pensée pour nos victimes. Une autre pour leurs bourreaux. Pour nous.
Pis j’me fais une torche rapide avec un bois, une masta tranche d’graisse pigeonnière récupérée plus tôt par habitude militaire, et une autre ch’mise. Et j’lance la marche au flambeau en f’sant l’premier pas.
Manqueraient les ch’waux pour faire style on est les cavaliers d’la Fin. Mais au final ça changera nib.
Haha, t’ai bien eue, hein ? En même temps, pas t’nir l’alcool violent quand on a tes tifs, ça l’fait pas. T’parles d’un pouvoir de la coupe afro… Enfin bon. Fini la marrade post-butage de pigeon, temps d’reprendre le fil des choses là où on l’a laissé. Jprends une gorgée d’plus et mate un peu ma pogne gauche. D’dans, jserre le fourreau du Narnak. J’l’ai réparé comme j’ai pu avec de la corde et une manche de ch’mise prise sur un des macchab’ qui traînent dans l’coin. C’pas du grand art mais ça tiendra l’temps d’trouver une nouvelle gaine. Ou un forgeron. Un mec qui s’y connaît en ces choses.
Après un r’niflage pas classe pack’y fait humide, enfin j’me r’lève et j’jette un r’gard alentour. Un r’gard aux gars. Chacun s’est occupé d’soi. S’est essuyé comme y pouvait des torrents d’sanglant giclés d’la pintade quand elle a canné. S’est rincé l’gosier un peu. S’est pansé un poil, avec l’concours ou pas du vieux Bishop qu’a décidément un bon grain à la place ou dans l’neurone. Et maint’nant, avec Walt qui s’est barré comme un toqué tàl sans qu’j’aie l’temps d’lui dire que j’allais lui tailler les oreilles s’y nous continuait à nous laisser en plan, moi j’me r’trouve avec cinq paires d’bras à occuper.
Celle de Jack qui s’tape avec c’con s’singe qui lui colle aux basques depuis la matinée. Celle d’Alex qui r’vient avec le matos de Maya. Celle de Maya justement, qui vient d’se faire deux copains bien à elle. Celle de Noah qu’a récup la masse du borgne et qui fait joujou avec. Et la mienne. J’compte pas celle d’Oz. Lui il a l’air d’vouloir rester avec Hope pour s’occuper du méga-ramier. Tant mieux, ça f’ra des bras pour aider Afro-Girl à ram’ner les pièces de barbaque aux navires, d’l’autre côté d’l’île.
Là où on va.
J’propose à ceux qui veulent d’rester avec elle et j’laisse Hope r’tourner à son pigeon. Pis on s’envole avec les zouaves qu’ont la violence dans l’sang. Y commence à être tard, on va arriver là-bas à la nuit vu l’temps qu’on a mis à grimper jusqu’à c’te clairière. On doit être au milieu d’l’île. Après une ptite lieue d’grimpette on atteint un piton rocheux qui surplombe tout. L’genre de truc mi-falaise mi-colline. Mi herbeux mi caillouteux. J’glisse sur deux ou trois graviers et j’m’étale même une fois. Suis pas complèt’ment r’mis des parades du piaf. Ca m’fait r’penser à la masta fête qu’on va s’taper plus tard. Quand on aura r’trouvé les autres et la réserve à spiritueux d’la Santa.
Mais d’abord.
D’abord, comme prévu, l’soleil s’couchote là-bas dans l’coin. D’abord, d’ici pas longtemps on s’ra dans l’noir. D’abord, la nuit, tous les gens sont gris. D’abord, ces galeries à fleurs de falaise là-bas. Celles où jdevine les pépites qui brillent dans l’néant tout noir de l’intérieur. D’abord.
Ces foyers étalés sur tout le flanc du coteau en face.
Dans les bois, dans les arbres, dans la garrigue. Sais plus bien quand c’était mais j’ai déjà traîné dans des villages de chercheurs d’or. Jparle pas d’un village de mineurs. Jparle d’un village de chercheurs d’or. C’est différent. L’mineur pro aime à s’regrouper en un village bien délimité et organisé pour se mettre minable tous ensemble avec ses collègues le soir après quinze heures de taff acharné et avant d’recommencer l’lend’main. L’chercheur d’or est plus un indépendant. Certes, y r’chigne pas à taper la bavette avec ses voisins d’la concession plus haut ou plus bas, pack’ on obtient rien en tirant dans les pattes de ses compères dans c’métier, à part du plomb et pas d’or. Mais les distances d’sécurité sont plus importantes ent’ les gens. Les propriétés plus éparpillées. On vit à la cool. A la hippie.
A preuve, donc, c’coteau tout entier qu’est occupé par, quoi… Allez, cinq cents, mille pelés ?
Autant dire personne.
Autant dire qu’à aussi peu nombreux qu’on est, ça va nous prendre toute la nuit d’les r’grouper, d’les otager pendant qu’on massacr’ra leur bétail et leur bien. D’les massacrer ensuite entre deux lâchers d’enfants illégitimes. J’ai une pensée pour nos victimes. Une autre pour leurs bourreaux. Pour nous.
Pis j’me fais une torche rapide avec un bois, une masta tranche d’graisse pigeonnière récupérée plus tôt par habitude militaire, et une autre ch’mise. Et j’lance la marche au flambeau en f’sant l’premier pas.
Manqueraient les ch’waux pour faire style on est les cavaliers d’la Fin. Mais au final ça changera nib.