J’adorais ce colonel. Rien qu’un fainéant qui m’refilait ses tâches avec bon cœur. Croyait-il vraiment que j’allais rester longtemps son bras droit à ce rythme ? Saleté d’officier ! J’me demandais toujours comment ce gars avait pu être promu colonel un jour, vu comment il était lamentable ; autant physiquement que mentalement. Effectivement, Rodriguez (C’était son nom) était d’une mocheté alarmante. Il avait de gros yeux globuleux, un crane complètement rasé et un visage rempli de boutons dégueulasses. De plus, il était plutôt court, trapu et plus grave encore, ventripotent ! C’est dire sa laideur et son inutilité sur le terrain si besoin s’faisait sentir. L’homme aurait pu se rattraper au niveau de sa conduite, mais là encore, c’était vraiment pas gagné : Il était arrogant, imbu de lui-même, autoritaire quand il n’le fallait pas, fainéant (Moi encore, ça allait…) et peureux par-dessus l’marché. Un homme exécrable en tous points. J’émettais l’hypothèse selon laquelle il avait passé son temps à cirer les pompes aux hautes strates, car l’homme et il fallait bien l’reconnaitre, avait plutôt l’art de la rhétorique. J’ne voyais que ça d’ailleurs. Car sa nullité et ses abus m’pesaient sur les épaules : J’étais officieusement l’homme qui dirigeait la caserne de Logue Town, même si officiellement, Rodriguez était au devant de la scène…
C’est comme d’habitude que j’étais dans mon bureau, entrain d’éplucher les dossiers que mon bon supérieur m’avait laissé. Cela faisait au moins cinq heures que j’planchais là-dessus, quand la pendule à coucou d’mon horloge sonna huit heures du matin. Depuis mon bureau fermé à double tour, j’pouvais entendre les différents cris des soldats locaux qui effectuaient leurs échauffements matinaux. Et vu l’intonation de leurs voix, on pouvait dire qu’il y avait foule. J’étais plutôt heureux car ceux-ci pour m’alléger mon travail, prenaient dorénavant l’initiative de vaquer à leurs devoirs sans que j’vienne le leur ordonner. Il n’fallait pas compter sur Rodriguez, car celui-ci ne se réveillait qu’à environ onze heures pour prendre son petit déjeuner, avant de repartir une nouvelle fois l’royaume de Morphée. L’étais grave vu de cet angle, hein ? Et c’était rien d’le dire ! J’aurai même pu le signaler à mon vice-amiral de père, mais j’ne le fis. Tout simplement parce que j’n’avais pas envie de me rabaisser à mon niveau… Sans compter que ma femme m’aurait interdit ce procédé. De ce fait et par amour pour la belle Aisling, j’prenais tout sur moi. Sans jamais broncher. Même s’il fallait avouer que j’refilais parfois mon boulot à d’autres subordonnées. J’étais p’être actif sur le coup, mais ma flemme légendaires se signalait déjà en ces moments là…
C’est en bouclant un dernier dossier que j’eus un énième soupir. C’était enfin terminé et j’avais du temps pour moi. J’aurai pu aller directement dormir, mais je n’avais pas spécialement sommeil. Pour la première fois d’mon existence dira-t-on. Il m’fallait donc quelque chose à faire et quelque chose de moins fatiguant, ouaip. Pendant que je réfléchissais, mes yeux se perdirent un peu partout… Et c’est deux minutes plus tard qu’une idée lumineuse me vint en tête : Faire un saut à l’infirmerie. Faut dire que depuis que j’avais sauvé Rachel il y a maintenant deux mois et des poussières, j’ne lui avais rendu visite qu’une ou deux fois. Seule ma femme et le staff médical restaient constamment auprès d’elle, pendant que j’me confrontais aux pirates qui affluaient toujours autant dans cette ville. A croire que la présence des marines ne les effrayait pas. Mais il n’était certainement pas questions de laisser cette ville devenir une zone de non droit malgré l’affluence massive de forbans dans le coin. J’me mis à sourire et me levai suite à mon constat intérieur, avant de porter mon manteau de commandant sur épaules. J’n’en étais pas peu fier. Mais il m’fallait gagner des gallons, histoire d’avoir des responsabilités plus décentes que celles que Rodriguez m’faisait prendre sans trop de vergognes. Sur ces pensées là, j’refermais la porte derrière moi et sortit en silence…
A peine avais-je toqué à la porte de la chambre spéciale de ma nouvelle protégée, que je fis mon entrée. Avec un plateau plein de victuailles délicieuses. Il y avait un rideau… Un grand rideau blanc qui divisait la salle en deux et qui n’me permettait pas de voir derrière. Seuls les reflets des fenêtres ouvertes étaient visibles sur lesdits rideaux qui remuaient doucement au gré de la brise fraiche. Rachel était-elle encore endormie ? Se faisait-elle ausculter par ma femme derrière ? Toujours est-il que je posai le plateau sur la première table que je vis avant de me présenter. « C’est Salem ! » L’ton de ma voix avait été plutôt taquin. Aussi bien pour Rachel que pour la présence hypothétique d’Aisling. J’finis par gratter ma chevelure et sourire pour être plutôt présentable. Même si les poches en dessous d’mes yeux étaient vraiment visibles. Les travaux nocturnes (Mis à part les chevauchées endiablées avec ma femme) c’était définitivement pas mon truc. J’aurai voulu m’avancer derrière l’rideau, mais il m’fallait maintenant patienter. L’avait beau avoir quatorze ans, mais j’respectais son intimité, ce pourquoi j’avais demandé une chambre exclusive pour elle, tout juste à côté de l’infirmerie. N’étais-je pas adorable, hé ? « Si j’ne te vois pas dans les vingt prochaines secondes, j’viens te chercher ! » Qu’avais-je ajouté tout sourire. Car il me tardait d’la voir.
C’est comme d’habitude que j’étais dans mon bureau, entrain d’éplucher les dossiers que mon bon supérieur m’avait laissé. Cela faisait au moins cinq heures que j’planchais là-dessus, quand la pendule à coucou d’mon horloge sonna huit heures du matin. Depuis mon bureau fermé à double tour, j’pouvais entendre les différents cris des soldats locaux qui effectuaient leurs échauffements matinaux. Et vu l’intonation de leurs voix, on pouvait dire qu’il y avait foule. J’étais plutôt heureux car ceux-ci pour m’alléger mon travail, prenaient dorénavant l’initiative de vaquer à leurs devoirs sans que j’vienne le leur ordonner. Il n’fallait pas compter sur Rodriguez, car celui-ci ne se réveillait qu’à environ onze heures pour prendre son petit déjeuner, avant de repartir une nouvelle fois l’royaume de Morphée. L’étais grave vu de cet angle, hein ? Et c’était rien d’le dire ! J’aurai même pu le signaler à mon vice-amiral de père, mais j’ne le fis. Tout simplement parce que j’n’avais pas envie de me rabaisser à mon niveau… Sans compter que ma femme m’aurait interdit ce procédé. De ce fait et par amour pour la belle Aisling, j’prenais tout sur moi. Sans jamais broncher. Même s’il fallait avouer que j’refilais parfois mon boulot à d’autres subordonnées. J’étais p’être actif sur le coup, mais ma flemme légendaires se signalait déjà en ces moments là…
C’est en bouclant un dernier dossier que j’eus un énième soupir. C’était enfin terminé et j’avais du temps pour moi. J’aurai pu aller directement dormir, mais je n’avais pas spécialement sommeil. Pour la première fois d’mon existence dira-t-on. Il m’fallait donc quelque chose à faire et quelque chose de moins fatiguant, ouaip. Pendant que je réfléchissais, mes yeux se perdirent un peu partout… Et c’est deux minutes plus tard qu’une idée lumineuse me vint en tête : Faire un saut à l’infirmerie. Faut dire que depuis que j’avais sauvé Rachel il y a maintenant deux mois et des poussières, j’ne lui avais rendu visite qu’une ou deux fois. Seule ma femme et le staff médical restaient constamment auprès d’elle, pendant que j’me confrontais aux pirates qui affluaient toujours autant dans cette ville. A croire que la présence des marines ne les effrayait pas. Mais il n’était certainement pas questions de laisser cette ville devenir une zone de non droit malgré l’affluence massive de forbans dans le coin. J’me mis à sourire et me levai suite à mon constat intérieur, avant de porter mon manteau de commandant sur épaules. J’n’en étais pas peu fier. Mais il m’fallait gagner des gallons, histoire d’avoir des responsabilités plus décentes que celles que Rodriguez m’faisait prendre sans trop de vergognes. Sur ces pensées là, j’refermais la porte derrière moi et sortit en silence…
Quelques minutes plus tard…
« Toc toc toc »
« Toc toc toc »
A peine avais-je toqué à la porte de la chambre spéciale de ma nouvelle protégée, que je fis mon entrée. Avec un plateau plein de victuailles délicieuses. Il y avait un rideau… Un grand rideau blanc qui divisait la salle en deux et qui n’me permettait pas de voir derrière. Seuls les reflets des fenêtres ouvertes étaient visibles sur lesdits rideaux qui remuaient doucement au gré de la brise fraiche. Rachel était-elle encore endormie ? Se faisait-elle ausculter par ma femme derrière ? Toujours est-il que je posai le plateau sur la première table que je vis avant de me présenter. « C’est Salem ! » L’ton de ma voix avait été plutôt taquin. Aussi bien pour Rachel que pour la présence hypothétique d’Aisling. J’finis par gratter ma chevelure et sourire pour être plutôt présentable. Même si les poches en dessous d’mes yeux étaient vraiment visibles. Les travaux nocturnes (Mis à part les chevauchées endiablées avec ma femme) c’était définitivement pas mon truc. J’aurai voulu m’avancer derrière l’rideau, mais il m’fallait maintenant patienter. L’avait beau avoir quatorze ans, mais j’respectais son intimité, ce pourquoi j’avais demandé une chambre exclusive pour elle, tout juste à côté de l’infirmerie. N’étais-je pas adorable, hé ? « Si j’ne te vois pas dans les vingt prochaines secondes, j’viens te chercher ! » Qu’avais-je ajouté tout sourire. Car il me tardait d’la voir.