Sky Belladona

D’apparence chétive, la belle Sky est en réalité une véritable adversaire qui vous en fera voir de toutes les couleurs. Bien qu’elle n’y paraisse pas forcément son corps a été façonné par la charpenterie, ses bras en sont musclés et capables de porter des charges assez lourdes. Cependant, sa carrure restant fine et moyenne, elle fait bien souvent en sorte que tout l'équipage s’affaire afin de transporter les matériaux un peu trop pesant pour elle ; là est toute la malice d’une femme. Ayant la connaissance parfaite des limites de son corps, elle a su faire de ses faiblesses de réels atouts afin de ne pas être condamnée à la défaite. En effet, grâce à son mètre soixante-six et à ses formes point trop volumineuses, la jeune femme a su profiter de sa légèreté afin de gagner en rapidité ; ce qui, en général, a de quoi étonner ses adversaires et la porte à son avantage lors d’un début de combat. Il en est de même pour son visage. Ses traits fins et de semblant calmes sont tout autant déstabilisants pour ses opposants. Lorsque ses grands yeux s’assombrissent pour laisser place à une personnalité plus agressive et pugnace, il est plutôt récurrent de les voir rester béas devant un tel retournement à 180 degrés. D'un semblant gentillet, elle peut donc changer d'expression aussi aisément qu'un chef cuisine de bons takoyashis grâce à la maitrise parfaite de son être; ou presque. Elle détient ce mystérieux pouvoir de l'influence... lorsque ses douces lèvres s'étirent en un sourire de bonheur concret, tout son visage s'en voit illuminé ainsi que ceux de ses compères. Ses pommettes en sont légèrement rosies et ses paupières s'en voient closes. Aurais-je oublié de mentionner la souplesse de notre cher sujet? Il me semble que oui et pourtant c'est quelque chose qui lui est, encore une fois, bien utile. Telle une gymnaste elle peut exaucer n'importe quelle cabriole grâce à une forte souplesse travaillée depuis l'enfance, tant dans le dos que dans les jambes. Il faut bien avouer que la charpenterie, grâce à cette capacité, se fait plus aisée et bonheur à vous si jamais vous la retrouvez dans une position des plus incongrue simplement parce qu'elle a décidé d'aller enfoncer un clou dans un endroit improbable.

Passons à l'un des côté physique important de notre pirate. Par un simple coup d’œil vous remarquerez assez aisément qu'elle est dotée d’une particularité très singulière à savoir ses cheveux, dont la couleur est des plus… originale. Bleus. Oui, vous ne rêvez pas, là est toute la magie de cet univers. Sachez d’ailleurs que ce « détail » est l’un des caractères dominant de la demoiselle et ce qui permet de l’identifier clairement lors d’une conversation. Posséder un atout atypique ne peut être qu’un avantage en ce monde où les pirates se bousculent et où la renommée se fait difficile. Fière de sa crinière ? Complètement. Elle la dompte d’ailleurs grâce à un foulard qui empêche toute mèche de cheveux indésirable de lui tomber dans les yeux. Si vous descendez un peu plus bas que sa crinière, vous apercevrez un mystérieux collier qui orne son cou. Héritage de sa mère, il est ce qu’elle a aujourd’hui de plus précieux. Bien qu’elle en connaisse en rayon en ce qui concerne les matériaux, celui utilisé pour la fabrication de ce bijoux reste inconnu à l’heure actuelle ; autant pour la concernée que pour le reste de la population. Étrangement il semble être plus éclatant lorsqu’elle requiert des forces supplémentaires, l’apaise lorsqu’elle se sent seule ou encore l’aide à trouver le courage de continuer son aventure quand le moral n’y est plus.
Enfin, au dos de la jeune pirate se trouve un sabre; anodin et passe partout, il est le stéréotype de la piraterie. Elle le fait tenir grâce à un système de sangle et lui est facilement accessible grâce à sa poignée pointée vers le ciel. D'un geste nécessitant aucune souplesse mais de l'entrainement, elle l'empoigne et est prête au combat en un rien de temps.

Ah, que dire. Sky, c'est un peu l'illustration parfaite de l'expression "il faut se méfier de l'eau qui dort". En effet, tout son être dégage quelque chose de calme et de posé ; elle apparait comme une personne en retrait mais dont la présence se fait toujours ressentir. Tout ça n’est pas forcément contradictoire pour quelqu’un d’aussi charismatique qu’elle, cela dit il y a une explication à tout ça. Et si la demoiselle Belladona n’était pas aussi discrète qu’il n’y paraitrait ? Cela expliquerait pas mal de choses. Très caractérielle, elle sait cependant se contrôler et fait preuve d’un self-control remarquable ; à quelques exceptions près. Ne vous avisez pas de venir la déranger lorsqu’elle bricole, le revers pourrait s’avérer fatal ; si jamais elle vous remarque. La charpenterie, c’est son élément. Dès lors qu’elle a les mains occupées par ses outils de travail elle est comme réfugiée dans une bulle qui l’isole du monde extérieur. A tel point qu’il pourrait s’effondrer autour d’elle qu’elle ne s’en rendrait même pas compte. Vous comprendrez donc que dans ce genre de moment personne n’est dans la capacité de venir la déranger, sauf éventuellement quelqu’un de trop insistant. Dans un premier temps elle ne remarque personne, à fond dans son travail et rien d’autre cependant une fois qu’elle aura remarqué que quelqu’un tente de communiquer avec elle, elle tentera d’écarter la gêne par un saisissant « dégage » (ou quelque chose qui s’en rapproche). Libre à la personne d’insister ou non, mais dans le cas d’une tendance positive se passeront des énervements un peu plus musclés ; si on peut dire ça comme ça. Pour cette simple raison elle serait capable de rentrer dans une fureur noire et de décimer tout ce qui se trouve autour d’elle ; rien que ça. Vous l’aurez compris, vaut mieux la laisser tranquille lorsqu’elle est occupée avec ses « bébés ». Fidèle, elle marquera donc un point d’honneur à veiller à la protection de ceux qu’elle aime tout en démontrant un certain détachement. Bien que possessive, la jeune pirate n’aime pas montrer son affection et s’efforce de garder une barrière entre elle et les autres afin d’éviter d’être prise au dépourvu. C’est bien connu, avoir une confiance aveugle c’est foncer droit dans un mur, ainsi s’obliger à ne pas s’attacher autant qu’elle le voudrait à une personne lui permet un recul sur n’importe quelle situation. La sagesse en elle-même consiste à prendre du recul sur le monde de loin après tout, on peut donc brièvement en déduire que Sky cache une partie de sagesse en elle.

Cela dit la jeune pirate n’en est pas pour autant casanière bien qu’elle reste assez mystérieuse, pour beaucoup elle garde un côté jovial et railleur qui plait assez à ses camarades. Il n’est pas rare qu’elle s’isole quelques fois dans son coin, une petite heure de solitude minimum par jour ne lui fait pas de mal, mais cela ne l’empêche pas pour autant d’aimer la compagnie d’un équipage ; de gens actifs et chaleureux qui la font rire. Faisant preuve d’une répartie de fer, elle sait parfaitement manier l’art du langage, c’est d’ailleurs pour cette raison que vous ne l’entendrez jamais écorcher ne serait-ce qu’un seul mot. Fourbe et très calculatrice, elle sait se saura souvent se sortir de situation périlleuses grâce à sa malice et son ingéniosité. Charmeuse, la plus grande faiblesse des hommes n’a –presque- plus aucun secret pour elle ; en abuser pour obtenir ce qu’elle souhaite ou pour un simple plaisir personnel ne la dérangera pas le moins du monde.

A vrai dire beaucoup de choses ne la gênent pas. En dehors du côté « charpenterie addict » la demoiselle est quelqu’un de facile à vivre avec un côté sociable et volontaire qui sont véritablement un plus au sein d’un équipage. Quelque peu nonchalante tout de même, elle aura cette façon d’abuser des bonnes manières tout en se foutant royalement de vous ; rien de bien méchant cependant. Adepte des enfantillages, elle viendra souvent vous voir d’un air tout à fait sérieux afin de vous préparer l’un de ses petits tours. Quelque peu enfantine tout en restant légèrement sauvage et calme, Sky n’est franchement pas quelqu’un de facile à cerner. En revanche en ce qui concerne ses ennemis, c’est une toute autre histoire ; son attitude en devient des plus simple. Persévérante, confiante et rapide, elle s’acharnera sur son adversaire jusqu’à ce qu’il tombe au sol et ne puisse plus se relever. Sans pitié, elle est pourtant souvent pénalisée par son côté observateur. Étant obnubilée par les faiblesses de ses opposants, tant qu’elle ne les aura pas détectées elle ne pourra frapper réellement et les mettre hors combat. De plus elle s’épuise rapidement, de par une vitesse importante et une endurance incontrôlée mais aussi à cause de neurones qui sont bien trop actifs en ce genre de situations. Frappant de ses poings afin de se servir habilement de la force de ses bras, elle a acquis quelques techniques de frappes plus ou moins efficaces. En tant que fourbe, son point fort est forcément l'attaque surprise. Le coup du cache-cache ça marche à chaque fois et elle ne s'en lasse pas.

La vie en gâte certains, d’autres un peu moins. A vrai dire Sky ne se situe en rien dans la catégorie de ceux que mère nature a décidé de condamner à une existence hors du commun. Du moins, en apparence. La voie qu’elle a choisie est déjà en elle-même peu traditionnelle pour notre société qui base son critère de normalité sur ceux de la Marine. Soit. Sachez simplement qu’il ne faut pas s’attendre à des aventures extrêmement périlleuses au sein de cette biographie.


Originaire de South Blue, l’enfant était promise à une existence calme et sereine. Rien n’avait l’air de pouvoir entraver la vie de cette gamine si joyeuse en angélique. Volontaire pour aider son père sur le chantier, Sky fut plongée dans l’art de la construction maritime dès son plus jeune âge ; faisant naître une passion grandissante en elle. Son monde était parfait et des plus caricatural. Il arrivait quelques fois que certains pirates s’arrêtent un temps sur l’île afin de prendre du repos au village et de faire réparer leur bateau. Dans ces cas-là une dizaine de personnes s’afféraient au chantier, Sky y compris. A neuf ans elle était déjà capable de participer activement à la construction d’un navire, sa technique et ses connaissances du bois étaient déjà impressionnantes pour une simple fillette. Les pirates étaient là depuis une semaine, et il faut dire qu’ils avaient rythmé la vie des habitants de la petite ville. Toujours à rire, à discuter gaiement avec les personnes qui croisaient leur chemin ; ils étaient à l’opposé de l’image que le gouvernement véhiculait de la piraterie. La conception de sans foi ni loi n’était pas valable pour eux. Certains venaient même apporter leur aide au chantier afin que le rythme soit plus cadencé. Seulement ce jour-là tout fut différent. Leur navire avait été réparé avec la plus grande précision, le soin qui y avait été apporté étant indescriptible. Le matin même, alors que Sky aidait sa mère à l’auberge, il se faisait entendre quelques murmures. L’enfant avait d’ailleurs pu remarquer un changement d’attitude chez certains pirates, certains agissaient plus timidement ; comme si quelque chose les gênaient et les mettait mal à l’aise. Cette chose fût toute trouvée une fois que, toute haletante et excitée de retrouver le chantier, la jeune Sky se stoppa net devant le spectacle qui s’offrait à elle. Le capitaine de l’équipage en avait visiblement contre son père et les ouvriers. Figée, elle observait la scène, voyait son père se faire mettre à terre par un homme qui lui reprochait d’avoir fait de son bateau une épave incapable d’accéder à GrandLine. Lâche, incapable et sûrement trop jeune pour avoir une quelconque réaction, elle n’était qu’une simple spectatrice parmi les autres. Tous étaient stupéfaits devant un tel changement de comportement. Le capitaine était devenu sans foi ni loi, les pirates qui se tenaient derrière lui avaient un air fier et conquérant. Déçue de ceux avec qui elle avait tant rit, son regard emplit d’innocence et de questionnement se tournait vers eux, c’est alors qu’elle s’aperçut que nombreux d’entre eux n’arboraient pas cette expression dédaigneuse et dominatrice mais plutôt celle d’une soumission et d’un désaccord. L’un d’entre eux croisa ses prunelles, ses gestes furent discrets mais compréhensifs. Il fallait qu’elle parte, qu’elle aille le plus loin possible. Pourquoi ? Elle n’en savait rien, son instinct lui dicta ses pas et c’est derrière elle que son père se fît violemment tuer. Ses dernières paroles resteront à jamais gravée dans sa mémoire ; sans l’avoir vu à ce moment elle ne pouvait s'empêcher d'imaginer l’expression qu’il devait arborer à cet instant précis. « Vous n’êtes pas à la hauteur de votre navire, vous en paierais les conséquences. Incapables. », telles étaient les paroles qui résonnaient dans sa tête tandis que ses pas s’accéléraient en direction de l’auberge où sa mère travaillait. La prévenir et s'enfuir, c'était là tout ce qui comptait maintenant pour elle. Son endurance n’avait jamais été autant sollicitée, le paysage ne se résumait plus qu’à des couleurs qu’elle feignait d’identifier ; la seule chose qui comptait était d’aller de l’avant, encore et encore, jusqu’à arriver devant le chaleureux bâtiment. « En payer les conséquences », qu’est-ce que ça voulait dire ? Quelles conséquences ? Pour quelles raisons ? Tout était flou et sans réponse. Violemment, elle poussa la porte de l’auberge. Créant un vacarme familier en montant bruyamment les marches, l’enfant savait pertinemment qu’à l’heure actuelle sa maternelle afférait dans les chambres afin de les rendre plus accueillantes encore que la fois précédente. A bout de souffle, elle tenta d’expliquer de sa voix fluette la situation, cependant un bourdonnement de plus en plus précis se faisait entendre. Via un simple coup d’œil par la fenêtre, la demoiselle comprit que les hors la loi s’attaquaient maintenant au village. Effrayée et tétanisée, Sky suivit les conseils de sa mère qui lui ordonnait de se cacher sous le lit le temps qu’elle les convainc de partir. Le moment fatidique arriva. Un dialogue se fit, des supplications puis un coup de feu. Un cri. Une femme qui tombe au sol. Elle la voyait étalée par terre, sa main qui se dirigeait étrangement vers elle et son sang qui commençait à créer une flaque de plus en plus importante. Les pas d’un nouveau protagoniste se firent entendre au même instant où… « MAMAAAAAAAAAAAAN ! ». Sortant de sa cachette, la demoiselle fut alors confrontée à un homme au regard sanguinaire. « Toi, t'vas y passer aussi.
- Non arrête! Laisse la gamine tranquille!
- Hein? A quoi tu joues Blaine? T'fais dans babysitting maintenant?
- Tss tais-toi abruti. Ammène-là jusqu'au cap'taine, elle pourra nous être utile.
- Si t'étais pas le vice, j'te promets que je l'aurais zigouillée.»
Menée comme un vulgaire bestial au capitaine une fois le massacre terminé, Sky fut présentée à ce monstre. Soit disant qu'elle avait du potentiel et que, si malédiction il y avait, l'équipage y échapperait grâce à la présence de la fille de celui qui leur avait prédit un avenir sombre. La vision trouble, elle ne pouvait accorder de l'attention à ce bourreau, ses pensées étaient bien trop perturbées pour une petite gamine. Elle revoyait sans cesse l'image de sa mère, bien qu'elle ne se trouvait plus à ses côtés son esprit était toujours avec elle. Bien qu'elle s'en soit sortie saine et sauve, Sky Belladona mourût en cet instant. Sa vie fut brisée, devint imparfaite et elle commença alors à se renfermer sur elle-même. ce type en face d'elle, elle l'emmerdait; quoi qu'il puisse lui dire elle l'ignorait. Elle détestait tout autant celui qui avait jugé de son "utilité" au sein de l'équipage. Jamais elle n'échangerait ne serait-ce qu'une parole avec eux, jamais elle ne leur ferait confiance, toujours elle les détesterait. Le pacte conclue avec elle-même, elle fut alors trainée dans une pièce où elle fut enfermée; priée de se reposer.

Au fur et à mesure Sky était devenue la gamine qui servait de larbin au charpentier. Chargée de planter des clous, encore et encore, ou de se trimballer des planches de bois ; c’est d’ailleurs à cette époque que la jeune fille apprit à quémander de l’aide afin de ne pas avoir la tâche à sa charge. A vrai dire cela n’était pas difficile, bien que plus de la moitié de l’équipage la considérait comme une simple gamine qui pourrait être liquidée ou utile pour un échange incessamment sous peu, le vice-capitaine était un allié de taille. S’il l’avait sauvée ce jour-là ce n’était pas pour une simple question de malédiction, mais plutôt parce que sa mort « aurait été un véritable gâchis ». Tels étaient ses mots. Bien trop jeune pour les comprendre malgré ses efforts, l’enfant se contentait d’acquiescer et de le solliciter pour divers travaux qu’elle ne pouvait exercé seule. Au fur et à mesure il devint sa seule famille, son point de repère. Seulement voilà, Sky n’est pas destinée au bonheur familial. L’équipage s’était attaqué à beaucoup plus gros qu’eux et le combat se transforma en véritable massacre. Cela faisait maintenant quelques minutes que les hostilités avaient été engagées et l’issue en était déjà évidente. Sachant se battre correctement grâce à ses sept années de voyage en mer avec ces truands qu’elle déteste toujours à l’heure actuelle, la demoiselle de dix-sept ans préféra s’éclipser discrètement du combat. Leur heure était venue, ils allaient payer pour ce qu’ils avaient fait et il n’était pas question qu’elle partage sa mort avec ces êtres infâmes qui l’avaient traitée en esclave. Cependant elle ne s’était pas contentée de leur obéir au doigt et à l’œil. Ayant fouiné, recherché, mené ses enquêtes, elle en était venue à la conclusion que le bateau sur lequel elle avait été embarquée de force contenait dans ses plans quelque chose de mystérieux. Un détail clochait, il rendait l’embarcation plus puissante. En réalité l’énorme barque regorgeait d’un potentiel inexploité, son père voulait sans doute parler de ce détail dans ses dernières paroles. Elle avait longtemps potassé, fait des esquisses et imaginé de nouvelles façons de faire afin d’obtenir des modèles plus performants mais jamais elle n’avait compris la véritable énigme que représentait ce bateau. Au combat, il ne restait plus que les trois personnes les plus fortes de l’équipage. Le reste avait été clairement battu. Si le compte se faisait de manière rigoureuse, alors quatre pirates étaient encore de la partie ; la jeune Sky, apparemment animée par une rancœur amère envers cette catégorie sociale était pourtant bel et bien dans leur camp. Du moins officiellement. Ayant récupéré un sabre au sol afin de se protéger du moindre attaquant, la demoiselle était prête à s’enfuir au risque de sa vie ; laissant derrière elle celui qui l’avait chaperonnée. Il l’avait prévenue, face à un tel affrontement contre la Marine ils avaient peu de chances de s’en sortir. « C’est ta chance. Pars. », telles avaient été ses recommandations. S’exécutant, la demoiselle courut en direction du navire, passant par moult et moult cachettes afin de passer inaperçue. Son souffle était court, le stress à son maximum. Il fallait qu’elle réussisse à atteindre cette foutue carcasse. Depuis le temps, le navire n’était plus qu’une épave ; tout comme ses propriétaires. Ils n’étaient que de vieux personnages n’ayant pas réussi à se faire une place dans la piraterie. Au final ils n’étaient plus que de vieux aventuriers pleins de nostalgie qui voguaient sur les mers. Ce suicide collectif était leur idée. Attaquer la Marine pour se faire remarquer et tenter d’avoir enfin un semblant de reconnaissance dans le milieu ; l’idée principale était en soit des plus ridicules. On a le niveau ou on ne l’a pas, ce manque de rationalité avait le don d’agacer la jeune femme. Quoi qu’il en soit cela lui donnait enfin une occasion de s’enfuir. De fil en aiguille elle avait fini par se résigner à rester avec eux afin de rester auprès du vice-capitaine qui était devenu fortement malade.
Montant en toute discrétion sur le navire, la belle fût malheureusement repérée. Partir avec le navire n’était plus possible, de toute façon il était bien trop lent. Courant en direction d’un canot de secours (son père était un génie) elle prit le large, dans l’ombre du grand navire qui la cachait et la rendait imperceptible aux yeux des Marines. « Adieu …» Laissant couler son chagrin, elle ramait dans l'espoir de rejoindre la petite île qu'ils avaient entraperçue le matin même.

Deux ans plus tard, nous sommes en 1923. En lisant le journal, Sky constate le compte rendu d'une bataille ayant mal tourné entre pirates et marines sur East Blue. L'histoire lui fait pitié, encore un village devant supporter la crétinerie des deux partis. Sous un soupire, elle plie délicatement le journal et le repose sur le comptoir. « Bon, que je décampe d'ici. Il est temps que j'intervienne parmi tous ces crétins. » De son air de femme agacée par la bêtise du monde, elle sortit du bar et, après un détour vers sa petite maisonnée, prit la mer. Cela faisait deux ans qu'elle logeait sur cette petite île, trop proche à son goût du lieu de mort de son "père adoptif". Ses projets s'étaient précisés, elle allait prendre la mer et préciser ses recherches. Elle s'était d'ailleurs entrainée au sabre afin de renforcer sa défense et avait mis au point une petite embarcation solide qui pourrait la conduire à GrandLine. En réalité un détail la titillait. Il y avait quelque chose de mystérieux chez les embarcations. Son père lui avait un jour expliqué qu'un bateau possédait une âme, plus une moins fidèle en fonction du lien entre le navire et son propriétaire; cependant Sky ne peut se limiter à une telle explication. Il y avait autre chose, elle en était convaincue. De plus, le Léviathan l'intriguait, son existence venait de lui prouver que ses connaissances étaient loin d'être riches en matière de navire. Il lui fallait s'enrichir, en savoir plus et surtout comprendre des clés qui lui étaient pour l'instant inaccessibles si elle se contentait de rester sur cette petite île perdue de South Blue. Au fond tout cela n'était que prétexte afin de partir à l'aventure et de s'adonner à une vie qu'elle a pourtant détesté auparavant. Gardant une certaine rencoeur, la jeune femme ne fait pourtant pas partie des personnes bornées qui s'obstinent à faire d'un cas une généralité. N'ayant jamais eu l'occasion d'avoir de véritables amis et compagnons, elle s'adonne au rêve de trouver un équipage qui saura la considérer à sa juste valeur. Comme ceux des contes.


Peut-être qu’au final la vie de cette demoiselle n’est pas si futile qu’il n’y parait et que je l'avais annoncée. Considérez-là comme il vous plait, il n'empêche qu'elle est bien décidée à rejoindre GrandLine afin de se confronter à tous ces puissants navires.

« Cette île me sors par les yeux ; c’est simple, je n’en peux plus. Ce besoin d’aventure qui me lacère l’esprit depuis des années est à son paroxysme, il faut que je prenne la mer ; ça en devient primordial. A vrai dire cela fait deux ans que je prépare mon voyage, l’embarcation est enfin prête et je n’en suis pas peu fière. J’y ai mis tout mon cœur, c’est mon bébé et j’ai pleine confiance en lui cependant j’ai toujours eu tendance à aimer les défis du coup j’ai repoussé mon départ afin de pouvoir participer à la compétition des pêcheurs de l’île. Ces types sont aigris et débiles mais je dois bien avouer qu’ils possèdent des bateaux aux idées intéressantes ; d’ailleurs je tends à penser qu’ils ne les méritent pas. Leurs regards noirs et, pour certains, insultes machistes faisaient peine à entendre, ils étaient pathétique et j’allais leur montrer. Concentration, excitation, détermination.
PAN.
Le départ était lancé, j’allais les écraser impitoyablement. Pensant prendre la tête de la course dans un premier temps, je fis vite surprise d’en voir un puis deux puis trois passer devant moi. What the fuck, ils étaient comme apparus du nulle part ! Leurs rires railleurs me donnant sérieusement envie de leur foutre mon point dans la gueule, mon visage se crispa et je mis le paquet. S’ils me larguaient dès le début, j’étais foutue. M’activant afin de déployer les voiles en fonction du vent bien que mes connaissances en météorologie soient ma plus grande faiblesse, une voix s’éleva et j’eu aisance à deviner qu’elle s’adressait à moi. « Pas la peine poupée, les étrangères ça gagne pas ! » Le type de l’embarcation juste devant moi venait de me narguer ouvertement. Mon envie ? Le démonter pièce par pièce tel un bateau en ruine. « Appelle moi comme ça encore une fois et je te fais bouffer ton embarcation t’as pigé ? » Son rire rauque et cliché du type exécrable me fit grincer des molaires ; il fallait que je trouve une solution rapidement au lieu de me laisser déstabiliser par ces clowns. Prenant légèrement de la vitesse, je fus brusquement freinée par un rocher qui venait détruire l’un des ailerons de mon bébé. Inadmissible, c’était inadmissible ! La rage montant, je sentais que j’allais amèrement regretter d’avoir voulu m’immiscer dans cette course pour pêcheurs désillusionnés. Je ne pouvais plus avancer, c’était clair et net. Un moment d’inattention avait eu raison de moi et ma pseudo concentration. Peinant à nous dégager de là je réussis contre toute attente à reprendre de la vitesse. La course n’était plus perdue d’avance, ils allaient saigner s’il le fallait. Après tout le fair-play c’est réciproque, ils se foutent de ma gueule, ils en paient les frais. D’autant plus que l’un d’entre aux avait tenté de m’envoyer, lorsqu’il me doubla, ses ridicules sardines afin de me déconcentrer ; ridicule vous avez dit ? Complètement. Cela dit je ne comprenais pas la technique afin d’avancer plus vite, le vent le récif et tout ça j’y connais rien et je m’en fou ; alors forcément… dur d’être opérationnel. Si je voulais me lancer à la mer en quête de nouvelles aventures (c’est très héroïque tout ça) il fallait absolument que je trouve un équipage. L’ignorante que je suis pourrait me retrouver au sein de Calm Belt sans comprendre ce qui est en train de se passer. Soit. Un type, sûrement le seul qui demeurait encore derrière moi, de son piteux petit radeau issu de cinq rondins de bois commençait à triturer la coque de mon bateau afin de voir si elle était en état de flamber avec une simple lanterne. Lui aussi je ne l’avais pas vu arriver. Je manquais clairement de polyvalence. Bref, le fait est que j’étais vraiment trop à l’ouest et qu’il avait bel et bien réussi à foutre le feu à mon bébé. MON BEBE. Bon allez je l’avoue… j’avais les larmes aux yeux. Non mais sérieusement, vous ne vous imaginez pas le mal intérieur que ça m’a fait, j’y avais passé des jours, des jours durant à m’imaginer tout ce que j’allais pouvoir vivre grâce à ce magnifique fruit de mon travail qui était maintenant en train de brûler pitoyablement et que j’étais dans l’incapacité d’éteindre. Je déteste les gens qui s’apitoient sur leur sort. Ce qui explique peut-être pourquoi j’ai sauté sans réfléchir sur le ridicule radeau du dé traqueur, tout en le frappant violemment avec l’épée qui était solidement calée dans mon dos quelques secondes auparavant. J’ai entendu des échos comme quoi j’avais eu l’air possédée par le diable lorsque j’ai frappé le vieux irrespectueux… en réalité, je l’avais carrément tué. Pas le moins du monde choquée par mon geste je l’ai même jeté à l’eau. Il avait tué mon bébé, j’ai tué sa pauvre vie ; de toute façon il était sur ses derniers jours, ça se voyait rien qu’au nombre de rides apparents sur son visage. En panique, j’envoyais de l’eau inutilement sur Debby (c’était son petit nom) mais rien n’y faisait… elle mourrait.
Il faut parfois savoir passer à autre chose, là ce qui comptait le plus c’était la course. Bien qu’elle était fiche d’avance, tant pis il fallait au moins que j’arrive au bout pour pouvoir retourner sur la terre ferme ; hors de question de remonter à la nage. Tranquillement malgré-moi je vis la ligne d’arriver se rapprocher lentement et, surprise, lorsque je la passai enfin au bout de quelques heures d’ennui intense à bord des rondins ficelés en radeau je fus scrutée par une centaine de visages consternés. Je les ignorais et remonta la baie avant de rejoindre l’auberge. Je devais tout recommencer, mon bateau était fichu.

- Et tu n’as même pas un peu de scrupule pour le type que tu as lynché ?

- Non, pas le moindre pourquoi ?

- C’est pas tous les jours qu’on tue un pêcheur pour un simple bateau…

- Pardon ?! C’était pas un simple bateau ! C’était Debby. Tu peux pas comprendre. D’ailleurs je suis sur le point de mettre à terme John. J’en ai marre de pourrir sur cette île, il faut que je parte ; ça m’oppresse. En plus le regard des pêcheurs me rend dingue, de tout le village d’ailleurs ! Encore heureux qu’ils n’aient pas appelé la Marine, ils sont trop cons pour ça.

- Puis la Marine a d’autre affaires plus importantes sur le feu, je pense.

-Ouais, aussi. J’en ferais peut-être partie plus tard, de ces affaires plus importantes. Aaah... vivement que j'ai terminé les derniers détails de bébé John pour enfin prendre la mer et affronter les vents.

- Dois-je te rappeler que les vents c'est pas ton fort?

- On s'en fou. Resserre moi une bière. »