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Je suis venu, j'ai bu, j'ai tout oublié... [PV : Plume Geronimo]

    - Bordel... non mais qu'est-ce qui m'est arrivé... ?


Ce qu'il s'est passé, telle est la question à laquelle j'aimerais apporter une réponse au plus vite. J'me souviens plus de rien, l'trou noir, comme si l'on m'avait vidé de tous mes souvenirs de la veille. C'est frustrant, d'autant plus lorsque l'on se réveille au beau milieu de nulle part, affalé sur le sol crasseux de ce qui s'apparente à une ville. S'endormir en pleine rue et n'en avoir aucun souvenir, ne pas comprendre comment j'ai pu en arriver là, le cauchemar... Qu'est-ce que j'fous étalé sur la route, le crâne martelait par un horrible mal de tête, les vêtements en piteux état, la gorge sèche et être pris par une sensation de malaise ? Absolument aucune idée... la foule s'étant amassée tout autour de moi non plus ne semble pas être au courant ! Il n'y a qu'à voir les visages d'ahuris qu'ils affichent, ils sont visiblement surpris de me voir me relever... Attendez, ils n'ont quand même pas cru que j'étais mort ? Tseuh, j'suis pas l'genre de gars à crever dans un lieu aussi dégueulasse, d'une manière aussi minable ! Pourtant... j'dois avoir une tronche plus proche d'un mort-vivant que d'un gars en parfaite santé. Il vaudrait mieux que j'me tire avant que tout cela ne m’agace, j'pas envie de causer un massacre dans de telles conditions. Me relevant lentement, j'constate que ma vue flanche légèrement.

    - Non mais sérieusement... dans quoi est-ce que j'me suis encore foutu... ?


Prononçant ces quelques mots à voix basse, d'un air blasé, j'ôtais la poussière présente sur mon costume d'un revers de main avant de faire volte face, titubant pour m'éloigner d'ici. Retourner au Quartier Général, demander un rapport de mes actions d'hier soir à mes hommes afin de tirer tout cela au clair, cela semble le plus préoccupant. Néanmoins, je ne suis pas encore au courant de l'endroit où j'me trouve. En observant un plus attentivement l'coin, j'commence à douter que ce soit une île m'étant connue. Du moins, une île que j'ai l'habitude de fréquenter. Il y a d'abord ces espèces de murailles tout autour, tellement imposantes que même un aveugle pourrait les apercevoir. Je n'ai jamais eu l'occasion d'observer un truc pareil auparavant. Heureusement, j'trouve ces structures tellement minables et l'idée en elle-même de couper la ville par des murs pareils me déplaît. D'autant plus que le tout offre à la ville un aspect circulaire qui me donne envie de vomir... 'faut vraiment que j'me tire d'ici. Mais avant, satisfaire quelques besoins vitaux me semble indispensable pour y parvenir. J'ai mal au crâne... j'ai soif... et tellement faim que j'pourrais avaler un ours en entier. Levant les yeux dans l'espoir d’apercevoir un restaurant aux alentours, j'vois que des constructions à la con...

    - C'est quoi cette ville... pas de restaurant... pas de viande... pas de viande... pas de quoi se remplir la panse... c'est pourtant évident... non ?


Cela me semble parfaitement clair de mon côté, si je parviens à trouver de quoi retrouver de l'énergie, j'penserai à toucher deux mots à l'abruti qui a bâti cette ville. Et qu'il repose dans sa tombe ne m'en empêchera pas, vous pouvez en être assuré. J'vais lui arracher le couvercle de son cercueil, après avoir creusé au pied de sa stèle, une fois son cadavre entre mes mains, j'vais lui briser chacun de ses os et les disperser dans les moindres recoins de cette île merdique. L'esprit rempli de pensées machiavéliques, j'arpente les rues d'un air faiblard, la langue pendante, à la recherche du bonheur. Il ne me fallut pas loin de vingt longues minutes à marcher sous un soleil de plomb, avant de tomber nez à nez avec un bâtiment servant de la bouffe. Les derniers mètres avaient été les plus abominables de toute ma vie, la délicieuse odeur de viande grillée s'échappant de la cheminée et des fenêtres ouvertes de l'édifice, j'vous raconte pas la réaction que cela avait provoqué à l'intérieur de mon estomac lorsque cet arôme atteignit mes narines. Déjà que mon ventre hurlait famine depuis mon réveil... Je débarquais en trombe à l'intérieur de l'édifice, dégoulinant de sueur, crocs à découvert, sous les regards intrigués d'une centaine de personnes.

Un étrange bruit de planches se fracassant sur le sol se fit entendre tout proche de ma position, à l'endroit exact où les portes auraient dû se trouver. Se pourrait-il que mégarde, j'ai pu pénétrer à l'intérieur du restaurant un poil trop brusquement, faisant de moi l'auteur de ces fâcheux dommages ? J'ai bien peur que la réponse à mes interrogations se trouve au bout de mon nez... Remarquant à l'instant le bout de planche planté à l’extrémité de mon nez, je m'empressais de retirer le morceau de bois avant de le balancer loin derrière moi. Faire disparaître les preuves est une chose essentielle lorsque l'on se trouve dans une situation délicate. Tachant de paraître le plus naturel possible, je m'avance alors à une table, prenant place délicatement, attendant alors impatiemment qu'un serveur vienne prendre ma commande. Le soucis, c'est que les gens n'ont pas des yeux juste pour la déco' du faciès. Ils ont tous vu un dingue fracassé l'entrée des lieux, moi en l’occurrence. Les serveurs ne sont pas à exclure du lot. Aussi, lorsque je remarquais l'un d'eux semblant en pleine discussion avec ce qui s'annonçait comme le patron de la bâtisse, je sus que j'allais avoir de sérieux ennuis avant de pouvoir déguster une bonne côte de porc... Cette journée s'annonce chaotique...
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Enfoiré, allé, c’est ça, fout l’camp! CONNARD!!!

Il était arrivé la veille, s’étant embarqué sur un petit navire marchand, un sloop composé d’un équipage de dix pauvres types. Il s’était fait engager par le capitaine pour charger et décharger le contenue de son bateau. Aucun salaire, c’était juste pour partir d’une île minable. En arrivant sur ce morceau de terre, il s’était tout de suite décider de faire sauter les impressionnantes murailles! Elles étaient grandes! Elles avaient de l’importance! Et des explosions assez importantes pour les faire tomber seraient tout simplement magnifiques! Plume pencha sa tête pour éviter la bouteille qu’elle lui lança

Allez! Fout l’camp! Espèce de paumé!

Plume défonça la fenêtre du bordel et sauta en bas, ses deux patins pendant chaque coté de son cou, il faisait trop chaud pour les porter inutilement, alors il se promenait nu pied. La pute du deuxième étage continuait de l’invectiver. Il avait passé une bonne nuit avec ce petit bout de femme, noir de peau, noir de cheveux et des yeux d’un vert des plus magnifiques… C’était une beauté comme on en rencontre rarement dans des bordels comme ici. Pourquoi elle était fâchée? Simple, il n’avait pas d’argent, assurément elle était en colère d’avoir travaillé toute la nuit pour rien… mais bon, Plume l’avait déjà oublié en tournant le coin de la rue. Il cherchait des magasins où on vendait de la poudre, ou de quoi en faire. Pas pour maintenant, mais pour un futur proche, pour son nouveau projet.

Cela faisait une heure, et il en avait trouvé trois, trois petits magasins minables qui n’avaient pas assez de matériel pour provoquer une fissure… Et là, au moment où il tourne la rue, il voit un vieillard assis, le dos appuyé sur la façade d’un bâtiment, un pot devant lui, rempli de Berry. Il geignait, et des tarés, probablement aussi pauvres que lui, donnaient des pièces! Le ventre de Plume grogna, il avait faim, il avança, se pencha et prit l’argent du vieillard. L’itinérant lui répondit par son plus beau sourire édenté, voyant que l’homme devant lui mesurait deux mètres, était tout en muscle, et son œil aveugle le rendait encore plus terrifiant. Maintenant, il fallait trouver un restaurant, en espérant qu’il soit pas aussi merdique que leurs magasins d’armes, pensa l'ex-esclave.

Il n’avait aucune affiche de magasin, il faisait chaud et ça puait. À part les murailles, il n’y avait vraiment rien dans… PAF!... Plume tituba et tomba dans la poussière, faisant poudroyer le chemin. Il voyait flou, avait envie de vomir. Il grogna en essayant de se relever, mais ses bras avaient perdu d’un coup toute sa force. Il s’écrasa à nouveau au sol tandis que le vieillard qu’il avait volé venait de reprendre son pot et son argent avant de partir à la course. Il avait reçu un coup à la tempe, un bout le bois trainait à côté de l’ancien gladiateur. Un homme vint l’aider à le remettre sur pied.

Ça va t’y?

Il avait un drôle d’accent.

Y a un type qui vient d’vous p’end’e vot’e monnaie!

Plume était rouge de colère, la mâchoire serrée, de sa large main, il prit le collet de l’homme devant lui, ravalant une sa nausée.

C’est lui qui m’a frappé?

Mais non, mais non. Le bout d’bois v’nait d’pa’t là!

Reprenant le contrôle de ses mouvements, il se dirigea vers le commerce qu’il pointait, le poussant sans trop de vigueur. Son visage était rouge, ses poings serrés et son œil lançait des éclairs. Il entra dans l’établissement.

C’EST QUI L’ENFOIRÉ QUI M’A LANCÉ CE BOUT DE BOIS?!?!?

Pour montrer qu’il était vraiment en colère, il donna un coup de pied dans un tabouret qui alla éclater sur le mur, l’autre côté de la salle. En voyant le monde le regarder, il comprit que le message avait passé…
    Confortablement assis à ma table, j'observe le serveur et le patron avec attention, tentant de comprendre la discussion à distance. De ce que j'peux supposer, cela n'a pas l'air si dramatique pour le gérant, fort heureusement pour sa survie et celle de son restaurant. C'est clair que s'il venait à vouloir me foutre une correction pour les dégâts occasionnés avant de me foutre dehors, j'vais légèrement mal le prendre. Cela ne semble pas être dans ses projets, il s'avance d'un pas tranquille vers moi, le serveur lui emboîtant le pas. Deux belles têtes de cons se présentaient à moi et j'allais devoir faire un effort pour ne pas succomber à l'envie de les arracher des cous et épaules les supportant. D'un sourire que je devinais être faux, le gérant du coin s'adressa à moi, sur un ton aimable, mais qui avait le don de me faire grimacer. Quel lèche-cul celui-ci. Sans doute qu'il ne doit pas avoir envie de s'attirer des problèmes en me foutant dehors comme un malpropre.

      - Je vous souhaite la bienvenue dans notre établissement monsieur.... ?
      - Monsieur Stark.
      - Oh, Stark, voilà un nom qui me parle, auriez-vous un lien avec André Stark ? Je me présente, Lanny Eskrokery, directeur du...
      - Il ne me semble pas t'avoir demandé ton nom. Comme il se pourrait que je sois le fils de ce type, pourquoi, cette ordure vous a causé des problèmes ?
      - Je... Oh non monsieur, bien au contraire, nous sommes en très bonnes relations. Vous permettez que nous prenions votre commande ?
      - Faites-vous plaisir, c'est pour cela que j'suis venu après tout, j'ai les crocs. J'pourrais bien avaler un ours si vous aviez cela en réserve !


    Le magnifique sourire carnassier salement intimidant que je lui dévoile semble le convaincre de cesser la discussion pour le moment. Il commençait à me gonfler, d'autant plus qu'il semble complètement avoir laissé de côté l'histoire de la porte d'entrée depuis que je lui ai dévoilé mon nom. Ce genre de pisseuse comme il peut l'être me donne des envies de meurtre. En réalité, cet homme, Lanny, est l'un des pires salopards que mon père puisse fréquenter sur South Blue. Pour avoir passé des heures dans une salle de classe rien qu'à moi à tenter de mémoriser chacune des relations d'affaires importantes pour la famille, j'me souviens parfaitement du profil de cet homme. Un escroc de la pire espèce, profitant de la moindre opportunité pour s'enrichir, quitte à trahir de vieux amis d'enfance. Seul les Berrys ont de la valeur à ses yeux, le reste ne représente qu'un moyen comme un autre pour les obtenir. Je n'avais jamais pu associer de visage à ce nom, désormais, c'est chose faite. Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il a bien la tête d'un aigrefin.

      - Monsieur... voulez-vous bien annoncer votre commande s'il vous plaît ?
      - Hein ? T'es sourd gamin ou quoi ? J'ai demandé à ce que l'on me serve un ours.
      - Navré monsieur, mais cela est impossible, nous n'avons pas de viande provenant d'ours à vous proposer...
      - Toi... tu commences à me gonfler... apporte-moi ce que t'as de plus gros en viande.
      - Tout de suite monsieur, ce sera donc un morceau de dinosaure fraîchement venu d'une île de Grand Line.


    Hein ? Ils sont sérieux ? Ils sont pas foutu de me servir de l'ours, mais un dinosaure, cela ne semble pas poser de problème ! C'est vraiment un endroit pour les dingues ici. Ah oui tiens, en parlant de cela, il faudrait peut-être que je... La suite de ma phrase ? J'ai pas eu le temps d'la finir, un autre abruti vient de débarquer dans la salle en hurlant un truc du genre '' Qui est le connard qui m'a refait la tronche avec c'tte planche ? ''J'irais bien lui répondre que c'est moi, mais j'hésite un instant en apercevant la musculature de c'type. C'est fou ce que les gens peuvent abuser sur la musculation parfois. Enfin bref, ma viande est prête, un morceau colossale qui a du mal à tenir sur la table, autant vous dire que l'autre rigolo je m'en cogne complètement. J'plante donc ma fourchette dans la nourriture, suivi de près par le couteau qui entame une découpe d'un morceau, le tout dans un silence de mort. Le calme plat, voilà ce qui cloche dans cette action. Portant ma fourchette à la bouche, j'avale le morceau avec enthousiasme.

    Tant que personne ne vient briser le silence, c'est parfait. J'aime déguster mon repas sans un bruit. C'est à cet instant que j'remarque que tous les yeux sont rivés sur ma personne. Pourquoi est-ce que tous ses guignols me regardent avec autant d'insistance ? J'ai encore un morceau de planche sur la tronche ou quoi ? Rapide vérification. Non, ce n'est pas cela. Alors quoi, c'mon repas qui les intéresse à ce point ? J'pense pas non plus, certains bouffent une espèce de grosse sourie jaune à rayures noires donc bon... Tous continuent de me fixer, avant de brusquement détourner leurs regards sur le cinglé et son problème de bois. Hum... intriguant ce petit manège. Je les regarde à mon tour, ils me regardent. Je regarde le cinglé qui me regarde également. Les autres nous regardent alors, tandis que le grand gaillard et moi-même les regardons. En gros, tous nous nous regardons. Et le petit jeu semble s'éterniser plusieurs longues secondes, s'approchant plus à présent de la petite minute. Cela en devient insoutenable pour certains, ils semblent sur le point de craquer. Ils vaudraient mieux pour eux qu'aucun ne l'ouvre, j'ai le doigt qui effleure la gâchette de mon pistolet.

    Je vais même aller plus loin en me montrant plus convainquant. Dévoilant aux yeux de tous mon arme, je la dépose lentement sur le bord de la table, à portée de main. Comprenne qui pourra, pour moi le message semble clair, le premier qui l'ouvre le fera pour la dernière fois de sa misérable existence. Et il faut croire qu'avec ma tronche, l'addition du flingue et de la tête de tueur suffit à maintenir le calme dans la salle. Du moins, l'espace de quoi ? Quelques secondes seulement, le temps que j'me serve une autre bouchée de ma viande, un pauvre fou craque et se met à hurler. Pas juste pour me faire chier ou défier mon autorité, non, l'on voit clairement à son air d'attardé qu'il vient de griller son cerveau à se maintenir muet comme il le faisait jusqu'à présent. Il y a des gens comme cela... de vrais bavards ! Ni une ni deux, j'me lève de ma chaise, empoigne cette dernière et la balance à la tronche du pauvre homme. S'enchaîne alors le truc le plus incroyable de la journée. L'mec ramasse la chaise en plein visage qui explose au contact et se répand sur le sol en plusieurs morceaux.

    Mais ce n'est pas tout ! Semblant sur le point de perdre connaissance, il titube, avant de poser le pied sur un débris de chaise et de trébucher, s'étalant alors sur le dos comme une pauvre merde. Il n'en a pas terminé le bougre ! Dans sa chute, le malheureux tente de se rattraper aux bords de la table à ses côtés. Manque de bol, il rate son coup et ne fait qu'entraîner cette dernière dans sa chute. La table bascule alors à son tour assez violemment et les couverts présents s'envolent de la nappe, de quelques mètres. Forcément, tout ce qui s'envole dans les airs finit par retomber au sol si tant est qu'il ne possède pas d'ailes pour planer. Sur qui pensez-vous qu'ils finissent cette envolée sauvage ? Sur le pauvre homme... Couteaux et fourchettes s'enfoncent dans la chair comme dans du beurre, visant respectivement les yeux et la gorge. Oh merde... qui aurait cru qu'une telle chose aurait pu se produire avec un malheureux lancé de chaise ? Certainement pas cet abruti que l'on nommera désormais, cadavre. Putain... j'imagine déjà les conséquences d'une telle poisse...

    Ils se mettent tous à hurler, traumatisé par la scène à laquelle ils viennent d'assister ! Le seul parmi tout ce beau monde qui ne semble pas si apeuré que cela, c'est le colosse en colère. Ouai, l'mec que j'ai agressé par inadvertance. L'on dit que les malheurs des uns font le bonheur des autres, trouvera-t-il le temps de rire de ma situation ? J'sais pas vraiment, mais j'vois-là une aubaine de retourner la situation à mon avantage. Vous allez voir. Me rapprochant de lui, je m'arrête une fois venu à sa hauteur, laissant exprimer ma joie d'un léger ricanement.

      - Dit l'ami, il me semble t'avoir entendu chercher l'individu responsable de ton agression ? Ou plutôt devrais-je dire, les responsables. Car vois-tu, j'ai assisté à la scène et je suis en mesure de te dévoiler les identités des ordures en question. Je me présente, Lazar Stark.


    Je lui dévoilais alors le sourire le plus faux qu'il me soit permis de produire, l'idée étant de le mettre en confiance afin de mieux le manipuler. Tout un tas d'idées se profilait dans mon esprit, ne restait qu'à s'assurer que ce gars soit de mon côté pour que cette journée s'achève de la meilleure des façons. Afin de l'encourager à me croire, je tendais l'index vers l'un des clients du restaurant. Sans doute celui le plus à même de servir de victime improvisée. Pas rasé, des vêtements minables, une taille raisonnable pour une musculature finement développée, de quoi m'assurer d'un beau spectacle si l'autre enragé lui sautait dessus.
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    Il lui fallut quelques instants avant que son œil s’habitue assez au changement de lumière pour bien discerner les visages des gens de la pièce. Un bon nombre de bouseux, des serveurs avec des têtes de fouines ou d’idiot et un type avec une bouille de cinglé. Étrangement, suite à la question du pyromane, tout le monde le regardait, puis se retournait vers Plume. Puis il regarda directement dans les yeux des types avec un air menaçant. Il devenait de plus en plus en colère! Pourquoi le monde ne répondait pas à sa question! C’était simple pourtant! Il fallait peut-être montrer qu’il était sérieux et faire exploser un truc, comme du type au fond, ou même la bâtisse en entier. Il se refusa à la dernière option, l’édifice était merdique, n’avait pas assez de valeur et de beauté pour provoquer un incendie ou une explosion digne d’être considéré comme étant belle.

    L’homme que fixait le géant de deux mètres déposa un fusil sur sa table, un homme s’urina dessus à quelque pas de Plume, l’odeur qui s’ensuivit fut désagréable pour celui-ci. Il commença à soupçonner l’homme devant lui, les regards dans sa direction, l’air menaçant, l’arme déposée d’une façon classe, mais tout aussi intimidante. Un homme commença brusquement à crier. Quoi? Pas grand-chose de discernable. Sans doute le fou du village, qui allait aussi devenir l’exemple qu’il fallait répondre aux questions du borgne. Mais pendant qu’il glissait sa main vers une de ses bombes et qu’il s’emparait de son briquet, l’homme s’effondrait au sol avec le son d’une chaise qui éclate. Le marchand de chaises du coin allait surement être content à la fin de la journée…

    Scène pitoyable à vrai dire. Des ustensiles s’envolent lorsqu’il, en chutant, fait brusquement culbuter une table. Des couteaux dans les yeux et des fourchettes dans la gorge, il se noyait maintenant dans son sang. Mais bon, il devait sans doute le mériter, parce que personne ne s’avança pour l’aider, et puis Plume s’en fichait royalement. L’ancien gladiateur se gratta alors la tête, faisant une moue de déception, maintenant, comment faire passer le message qu’il souhaitait avoir la personne qui lui avait lancé un truc?

    Le type qui avait un fusil se leva alors et se dirigea vers lui. C’était lui qui avait lancé la chaise au mourant… au mort maintenant, il venait de trépasser. Franchement, le type avait une gueule désagréable, des habits à la con, était petit (à côté de Plume) et il puait le lendemain de veille. Finalement, ce n’était pas un type qui semblait s’occuper des gens qui vont lire des livres aux enfants malades. Le type ricana avant de commencer à parler. Son haleine était désagréable, mais les odeurs infectes, Plume y était habituée. Donc, la gueule de furet se présenta, un certain Stark machin-chouette, mais à part ce bout lassant il dit qu’il connaissait l’enfoiré, ou plutôt les enfoirés, qui avait osé, comme disait le petit homme qui avait balancé la chaise, l’agresser.

    Enfin quelqu’un qui répondait à la question qu’il avait posée à l’assembler. Finalement, le monde le regardait peut-être parce que c’était le type le moins con du groupe et qu’il savait comment dire intelligemment qui lançait des portes par la tête des passants! De plus, il lui souriait, ce qui, normalement, est une bonne chose, enfin, c’est ce que croyait Plume. Machin pointa ensuite un homme dans la salle. Pouilleux, des vêtements d’ouvriers en loques, une grosse moustache qui semblait plus sale qu’autre chose, de grosses mains qui semblaient avoir travaillé toute leur vie, avec des ongles coupés courts, des dents jaunes… enfin, un ouvrier typique. Il semblait suffisamment inconscient et fort pour l’attaquer quelqu’un comme un lâche. L’ange se tourna vers lui. Il devint blême. Le type devait être bègue, parce qu’il semblait vouloir dire quelque chose en pointant un doigt vers Plume et Stark.

    Prenant une bombe à sa ceinture, il l’alluma avec le briquet qu’il avait en main et la lança nonchalamment vers le bègue. C’était une toute petite bombe, mais elle explosa au visage de l’homme. La seconde avant la détonation, la salle entendit le couinement de l’homme. Le pauvre bougre tomba au sol, inerte, le visage calciné, le peu de dents qu’il lui restait étaient tombés, sa respiration lente et faible montrait qu’il était encore en vie, mais dans un très mauvais état. L’audience était sur le choc, personne ne bougeait, ni ne respirait. Tandis que Plume, un sourire triomphant regardait les gens autour en tournant, affichant une posture d’un homme ayant triomphé d’un immense périple. Puis, il se retourna vers…qui déjà? À oui!

    T'as dit qu'ils étaient plusieurs, Skark?

    En disant ces mots, il s’appuya sur l’homme, un sourire malsain aux lèvres. Son avant-bras était posé sur l’épaule de Stark, le regardant de haut, il jouait, avec sa main libre, avec deux bombes de bonne grandeur, en jonglant, faisant sauter l’une pour laisser la place à l’autre.
      Boum ! L'explosion, bien que minime, retentissait dans la pièce, arrachant la totalité des dents du faux coupable, devenu ma première victime. Le pauvre... cela ne doit pas être simple de terminer sa vie en tant que victime d'un coup monté, crever pour des raisons dont il n'est pas coupable. Quelle joie ressentit devant un tel spectacle ! C'est magnifique toutes les manières qu'il existe pour tuer une personne, c'est insoupçonnable même. Pour autant, si la démonstration du grand gaillard avait été divertissante, quelque chose manquait, le petit détail rendant le travail inachevé. L'on aurait cru que l'accusé trouverait la mort, ce ne fut pas le cas. La joie dont j'étais envahi s’évanouit aussi brièvement qu'elle était apparue, laissant place à une moue de frustration. Hey ! Une explosion parfaite est effective lorsque la personne ou la chose la subissant réside à l'état de poussière ou y succombe. Il respire encore l'asticot, 'faut le finir ! Voulant lui coller une balle dans le crâne pendant qu'il lutte sur le sol, ne souhaitant de toute évidence pas mourir, j'remarque que j'ai laissé mon pistolet à silex sur la table...

      Qu'il patiente l'espace de quelques secondes, je reviens vers lui bientôt. Qu'il profite de ce sursis que la chance lui offre, je vais mettre fin à son existence très bientôt. Me faufilant à travers les tables, j'arrive à la mienne, récupère mon arme et retourne immédiatement aux côtés du colosse. Tout juste à temps pour le voir se retourner vers moi, un air triomphant au visage. L'idiot savourait sa fausse vengeance, c'était bien risible de profiter de lui de la sorte tout en évitant de subir ses foutues bombes. Et même si le fait qu'il me nomme par mon nom m'exaspère, je m'efforce de lui rendre son sourire, faisant mine de chercher parmi les rescapés une nouvelle cible. Dégageant en premier lieu le bras gênant de tout-en-muscle, j'ai horreur que l'on me salisse mon costume. C'est alors que je remarque la pagaille qui règne en maître dans la pièce. Un véritable foutoir. Des chaises éparpillées partout, des tables renversées, des verres et couverts qui voltigent, des cris insupportables d'hommes et femmes en panique, tous semblent vivre un cauchemars. Tous donneraient n'importe quoi pour quitter cet enfer et aucun ne pense à utiliser la porte de sortie ?

      L'être humain ne cessera de me surprendre tant sa stupidité est affligeante. Je ne pense pas qu'il faille posséder un quotient intellectuel de malade pour comprendre que la meilleure option dans ce genre de situation, c'est de se tirer en vitesse ! Pourquoi est-ce qu'ils s'obstinent à se ridiculiser autant ? J'sais pas moi, j'me retrouve à leur place, j'cherche à fuir au plus vite, pas à tourner en rond dans l'attende de recevoir une bombe à travers la tronche quoi... M'enfin, j'suis pas venu pour faire des commentaires sur la façon de se conduire des autres, à la base j'suis venu bouffer. Idée que je n'ai pas oublié, y'a juste quelques petits détails à régler avant de pouvoir passer à table sans être interrompu. L'premier est en cours, calmer les ardeurs du grand bonhomme avec son air d'attardé en le laissant massacrer tout ce joyeux petit monde. L'second suit son cours également, allant de pair avec le premier, à savoir faire le tri dans la salle. Pour l'troisième... cela risque d'être un peu plus compliqué, j'garde ce point secret donc. En attendant, la mort doit encore frapper. Avançant lentement vers le malheureux gisant à terre, la gueule cramée par la bombe, je l'observe se débattre à ma vue.

      J'en éclate de rire ! C'est tellement bon d'être une ordure ! Cette petite mise en scène a le mérite d'instaurer un silence de mort tout autour de nous. Encore une fois, alors que la faucheuse semble sur le point d'emporter l'un d'eux, ils se taisent et observent. Certains se demandent de quelle manière elle va frapper. Une balle de pistolet ? Avec un couvert ? Une bombe ? Tous se trompent, je viens d'être traversé par une nouvelle idée. J'aime quand l'inspiration m'offre son soutien dans des moments aussi critiques. Fasciné par la douleur torturant l'individu, je l'observe un instant pleurer sur son sort, l'écoute me supplier. Merveilleux ! Il était temps de l'achever et passer à autre chose, nous avions assez perdu de temps avec cet homme. Usant de ma capacité spéciale, la dévoilant aux yeux de tous, je formais une orbe chimique dans le creux de main. De ma main libre, j'ouvrais en grand la bouche du civil, lui déposant le petit cadeau explosif au fond de la gorge. D'une extrême précision, ayant au préalable ajusté la taille de l'orbe pour éviter qu'elle ne touche quoi que ce soit, je lâchais mon petit bébé. Refermant immédiatement la bouche du type, l'explosion qui suivi fut quelque chose.

        - Niahahahahah ! J'adore le son d'une explosion ! Cette effusion de sang, c'est énorme ! Bwahahahahah ! Admirez la beauté d'une mort aussi violente, il n'y a rien de plus stimulant !


      Pour le coup, que mon costume soit complètement taché du sang de ma victime, je m'en contrefoutais complètement. Je commençais sérieusement à prendre mon pied ici ! La petite explosion avait entraîné un détachement complet de la tête au reste du corps. En fait, elle avait surtout entraîné l'éparpillement de la cervelle du gars aux alentours. Comme de la lave jaillissant d'un volcan, il faut seulement considérer que le cou est le volcan est le sang la lave. Pour les morceaux de cervelles... des lapillis ? 'Fin, vous visualisez le délire quoi... Attrapant l'énorme cuisse d'un poulet aux proportions bien au-dessus d'un volatile normal, je mordais dans la viande d'un coup de croc énergétique. Certains disent que le sexe creuse l'estomac, ils n'imaginent pas ce qu'un meurtre peut donner envie de bouffer ! Pour autant, je ne terminais pas la cuisse entre mes doigts, y'avait toujours ce bruit d'une foule en panique qui me faisait chier. D'un geste agacé, j'expédiais le morceau de viande droit sur la tronche à tout-en-muscle. Je l'aurais presque oublié cet idiot.

        - J'ai surtout dit que je me nommais Lazar Stark. Donc mon prénom c'est Lazar mon gros, 'faudrait réfléchir un tant soit peu ! J'ai horreur que l'on me nomme Stark, c'les troufions qui m’appellent Monsieur Stark ! Sinon, j'commence sérieusement à avoir les crocs, tu ne voudrais pas qu'on fasse exploser le reste pour se mettre à table plus vite ? Interdiction de faire sauter la table où j'étais installé, j'veux terminer mon repas !


      Si j'avais imaginé qu'ils iraient tous se jeter sur la table en question en s'imaginant survivre ainsi ? Franchement pas non, 'faut savoir qu'ils restent coincés avec nous alors qu'on ne les retient pas... Toujours est-il qu'ils s'entassent au possible tout autour de ma table, formant un bouclier de chair et d'os à l'aspect vraiment solide. Le tout me donne une autre idée ! Un verre de vin rouge à la main, il reposait seul à une table, je n'allais pas laisser un verre plein moisir de la sorte, je me rapprochais du brun lanceur de bombes.

        - Mon gars, j'viens d'avoir une idée énorme ! Tu balances des bombes, moi aussi en quelque sorte. Le truc c'est que l'on provoque des explosions tous les deux. J'me demande lequel d'entre nous parviendra à faire la plus délicieuse des déflagrations ! On a tout un tas de chair pour tester nos capacités, autant en profiter ! Le but étant de produire la plus énorme des déflagrations, mais également de libérer l'accès à la table. Les mecs qui t’ont agressés sont encore parmi la masse, double intérêt donc ! T'en dis quoi mon gros ?


      Dernière édition par Stark Lazar le Lun 26 Mar 2012 - 12:13, édité 1 fois
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      Il repoussa le bras de l’homme le plus baraqué de la salle. Il repoussait ainsi le bras de Plume. En tant que tel, ce mouvement n’aurait pas réellement provoqué la colère sa colère normalement, mais l’air de dédain qu’il affichait était insultant. L’homme qui avait repoussé s’approcha alors de l’homme qui respirait faiblement, Plume nota l’arme à feu qu’il tenait. Il riait d’une façon désagréable, se moquant du vaincu. Les gens, dans leur nouvelle panique ne fuyait pas, il est vrai que, souvent, faire le mort pouvait être utile pour survivre et s’enfuir pouvait provoquer une réaction que l’on ne soupçonnerait pas, de ce Stark, il était trop imprévisible, il avait quand même tué un homme sans raison apparente avec un tabouret… mais ce n’était pas le problème de Plume, il voulait se venger des salopards qui l’avaient attaqué. Mais Plume commençait de plus en plus à vouloir massacrer machin, il devenait de plus en plus rouge. Il commença à penser à le tuer, il lui faisait dos et riait trop fort pour entendre son briquet allumer une bombe. Il avait plusieurs raisons de le tuer d’ailleurs, il l’avait dédaigné, il n’avait pas répondu à sa question qui était pourtant très simple et, ensuite, il ne se souciait aucunement de lui!

      Stark se pencha soudainement, glissant dans la bouche du pauvre bougre une étrange lueur. L’instant d’après, la tête déjà défigurée de l’inconscient explosa, son coup devenant un geyser de sang, sang qui se rependait sur le sol. La populace cria en reculant. Plume lui pensait pendant que l’autre riait à tut tête. Est-ce que machin avait mangé le fruit Boom Boom? Comment pouvait-il le récupérer à ce taré? Est-ce que c’est faisable? Mais comment le vaincre avec des bombes, alors que les explosions n’ont pas défait sur lui? La mer était trop loin pour le projeter à l’intérieur, alors il fallait ses patins. Il se dépêcha de les mettre, ils pendouillaient encore sur son épaule. En essayant de mettre la première, il tomba à la renverse, rendant burlesque la scène, si on oublie qu’il tomba dans une marre de sang de l’autre pauvre con. Il mit l’autre tout aussi rapidement et se releva. Il était plus grand d’environ 3 pouces, ce qui se remarquait quand même. Le type qui avait tué les deux hommes était criblé d’une matière rosâtre. Avec un détachement étrange, Plume prit conscience qu’il s’agissait du cerveau du malheureux.

      L’homme s’approcha d’une table, et prit une cuisse de dinde beaucoup plus petite que la normale, il avait été habitué à manger d’énorme truc pour avoir le plus de protéines possible, donc cela lui semblait risible comme repas. Un truc le frappa soudainement au visage, et une réaction de surprise envahit alors son visage. Il se trouvait dans un restaurant, ce qu’il cherchait plus tôt! Il y avait de la nourriture partout, c’était des petits plats, mais bons! Il y avait quand même des choses à manger! C’est vrai quand n’y repensant, le monde mangeait quand il était arrivé, et c’était rare que des gens se rassemblassent pour manger dans un endroit autre qu’un restaure ou une salle à manger! Il cessa de rêvasser au moment ou l’autre lui lança sa petite cuisse de dinde au visage… Il passa son immense main sur son visage pour essuyer la sauce, il avait maintenant deux autres raisons pour maraver le type devant lui.

      Ensuite, il commença à insulter Plume. Lui parlant comme un débile profond. Lui interdisant de pas faire-ci, de faire cela à la place. Il se souciait de sa table, alors il ne va pas être content dans quelques instants. Plume devenait rouge, puis se calma complètement, un sourire béat s’afficha sur son visage. Le fruit Boom Boom ne fonctionnait pas avec des lueurs! C’était avec le corps! Les parties du corps! Le type n’utilisait donc pas ce fruit, mais un autre truc que Plume se fichait royalement, parce qu’il y avait encore de l’espoir de trouver ce fruit! Il se trouva alors libéré d’un poids immense! Ses épaules et sa mâchoire se décrispèrent. Puis, il se concentra sur le con et tout ce qui se passait dans la pièce. Les gens reculaient vers la table ou Stark se trouvait au début. Le type s’approcha, un verre de vin à la main, il était à porté des longs bras de l’ange.

        - Mon gars, j'viens d'avoir une idée énorme ! Tu balances des bombes, moi aussi en quelque sorte. Le truc c'est que l'on provoque des explosions tous les deux. J'me demande lequel d'entre nous parviendra à faire la plus délicieuse des déflagrations ! On a tout un tas de chair pour tester nos capacités, autant en profiter ! Le but étant de produire la plus énorme des déflagrations, mais également de libérer l'accès à la table. Les mecs qui t’ont agressés sont encore parmi la masse, double intérêt donc ! T'en dis quoi mon gros ?


      Il l’énervait, et là ce n’était pas seulement son ton condescendant, sa tête de fouine ou le qu’il ne répondait toujours pas à la question! Non! C’était son « concours »! Malgré l’haleine fétide de Stark, il s’approcha à deux pouces de son visage. Appuyant son gros doigt sur le front de machin.

      T’es idiot ou quoi? Considéré belle une explosion seulement de sa grosseur et du nombre de gens qui y périssent, t’es un imbécile toi, non, Stark? La beauté d’une explosion ce n’est pas la quantité qui de dommage qui la défini, c’est la qualité ou la signification de l’objet ou des gens qui périssent. Quelle beauté cela donnerait, de faire tuer des types comme ces merdes? J’en tuerais cent milles des coups, que cela m’ferait ni chaud ni froid, étant donné qu’ils ne valent rien!


      Il se retourna vers les gens qui avaient arrêté de crier, et avança vers eux, ou plutôt vers la table de Lazar, avec son gros steak. Le monde reculant à chaque pas. Ils étaient apeurés, tremblant, pleurant et bavant pour le prouver. Arrivé à la table, il lui donna un coup terrible, elle monta au plafond et éclata en mille morceaux. Les morceaux retombèrent sur les individus qui s’étaient penchés en pleurnichant et couinant. Il se retourna vers le type.

      Tu vois, j’ai brisé un interdit, cela à beaucoup plus de valeurs que toutes les vies réunies ici! Maintenant, dis-moi qui sont les types qui m’ont lancé l’bout de bois, pour que j’puisse partir au plus sacrant!
          - Toi mon gros, tu m'as l'air bien parti pour me faire chier tant que je ne t'aurais pas fait exploser la tronche... J'ai essayé d'être sympa et t'éviter une mort explosive, mais tu ne me laisses pas le choix. T'es vraiment trop con, j'en ai marre de voir ta sale gueule ici, tu me couperais presque l'appétit.


        Vers qui ces charmantes paroles étaient tournées ? L'grand homme dont le corps semble taillé dans la roche. L'mec avec qui j'étais censé passer un bon moment avant de passer à table. L'idiot que je manipulais depuis un petit moment maintenant. Semblerait-il qu'il soit en train de réagir, d’atterrir, de comprendre ce qui lui arrive, ou pas ? Notre avis divergeait sur la question des explosions. Savoir à quel moment l'on qualifie cela de réussi ou pas. Lui est d'avis que seul l'importance, l'influence de l'objet ou de la personne jouant le rôle de victime détermine la qualité de l'explosion, moi j'pense que c'est avant tout une question d'esthétisme. L'on prend beaucoup moins de plaisir à entendre un pétard éclater qu'un bâton de dynamite. Pourquoi ? Tout simplement que le spectacle est beaucoup moins impressionnant pour les yeux ! D'autant que plus c'est spectaculaire, plus l'explosif aura de puissance et d'impact. Et plus il y a de l'impact, plus le triomphe est grand. C'mec a encore beaucoup à apprendre à ce niveau, une démonstration l'aidera à progresser. Impassible, j'observe ma table s'envoler dans les airs, brisées par le coup redoutable du mastodonte. L'enfoiré me défie, j'vais le briser.

          - Tu viens de briser un interdit comme tu dis, une grossière erreur. Il se trouve que je suis un homme faisant respecter la loi, punissant ceux qui brisent les interdits, des mecs dans ton genre quoi. Sais-tu seulement qui je suis ? As-tu conscience dans quoi tu t'embarques en me tenant tête ? Je ne pense pas. Laisse-moi éclairer ta lanterne, je suis au service de l’État Major de la Marine. Sous-Lieutenant Lazar Stark, ni plus ni moins. J'ai assez d'influence avec mon grade pour te faire la peau et m'assurer auprès de tous ces témoins qu'ils rapportent ma version des faits. N'est-ce pas vous autres ?


        Non pas que je doutais de mon influence, mais s'assurer qu'aucun ne soit tenté par une vaine tentative d'héroïsme en souhaitant sauver la peau du colosse, cela ne coûtait rien. Et visiblement, je faisais bien de poser la question. La majorité des personnes présentes acquiescent, préférant se ranger derrière l'autorité et survivre que du côté du crime et périr. Seule une femme complètement retournée par ces événements s'avança, en larmes, pas franchement certaine de ce qu'elle souhaitait faire. Si cet idiot s'imaginait m'atteindre d'une quelconque manière, elle se foutait le doigt bien profondément dans le fion. J'étais d'humeur à la laisser s'exprimer, ainsi la laissais-je se rapprocher du géant, qui en y regardant bien, semblait encore plus grand qu'auparavant. Il s'est foutu des talons pendant que j'm'occupais de l'autre cadavre ? Possible, m'étonnerait pas que cet affreux ait en réalité un penchant pour les hommes, c'est toujours ainsi avec les mecs bâtis comme des armoires à glace. Ils jouent aux durs, ils impressionnent, mais au final, ce qu'ils aiment par-dessus tout, c'est de se taper des hommes. De préférence sous la douche, c'toujours plus jouissif quand cela mouille !

        Toujours est-il que la pouilleuse se rapproche de lui, jusqu'à se dissimuler derrière son imposante carrure, a-t-elle confiance qu'elle peut crever selon ce qu'elle va me dire ? J'pense bien que oui.

          - Vous... vous... vous avez tué mon mari ainsi que ce pauvre homme ! Pourquoi devrais-je vous couvrir pour vos atrocités ? Vous êtes un monstre !
          - Moi ? Un monstre ? Possible, mais je préfère me considérer comme un être supérieur. J'ai le pouvoir, vous n'avez rien. Je suis un symbole de l'autorité, vous n'êtes qu'une sale traînée avec un salaire misérable et une vie détestable. Je suis en mesure de mettre fin à votre vie, l'inverse n'est en revanche pas possible. Je peux gâcher votre existence encore plus que ce qu'elle peut l'être, souhaitez-vous vraiment cela à vos enfants ?
          - Je... je... vous... non. Ne faites pas de mal à mes enfants, je vous en prie ! Ils n'ont rien à voir là-dedans !
          - Pourtant, ils risquent la mort à cause de leur mère qui ne réfléchit pas assez avant de l'ouvrir. Ecoutez-moi bien tous ! Je vous ordonne de dégager d'ici avant l'arrivée de mes hommes, avant que je ne pète un câble et termine le massacre que j'avais entamé ! Sortez de ce restaurant, immédiatement ! Rentrez chez vous, ne parlez à personne, ne vous arrêtez pas en chemin, vous risqueriez de le regretter. Mes hommes s'en assurerons. Partez !


        La mine sévère appuyant mes propos, ma voix s'élevant avec force dans la salle, tous se regardèrent un instant, silencieux, avant de déguerpir au plus vite des lieux. Moins bruyamment que je ne l'aurais imaginé, bousculant chaises et tables sur leur passage, ne souhaitant pas vivre une minute de plus ce mauvais rêve pourtant bien réel. Celui-ci se poursuivait pour notre grand révolté cherchant les coupables de son agression. Comment allait-il réagir en apprenant que je suis le seul et unique responsable ? Mal, clairement. En ce moment même, l'idée de voir les fautifs se faire la belle devait le mettre hors de lui, s'il ne tentait pas de les poursuivre ce serait une chose. Je préférais m'en assurer, lui balançant une orbe chimique explosive tout proche de ses pieds, afin de captiver son attention. C'est fou ce qu'une orbe aussi petit peut provoquer comme explosion ! Le plancher éclate sous la puissance de la technique, un nuage de poussière s'introduisant dans la pièce, nous englobant totalement. Mon rire machiavélique résonnait dans toute la pièce, je prenais beaucoup de plaisir à jouer avec cet homme ! Le moment de la révélation était arrivé.

          - Avant de te faire la peau, j'aimerais connaître ton nom. Tu dois bien avoir un hein ? J'irais annoncer ta mort à ta petite femme moi-même. T'inquiète, je me chargerai aussi de lui faire oublier cette triste nouvelle dans la foulée, il paraît que j'suis plutôt un bon coup ! C'parque ce que j'suis quelqu'un de brutal au lit, les femmes adorent les méchants, c'bien connu. Ah et au fait, avant que tu crèves, l'coup d'la planche dans la gueule, c'était moi. J'vais pas m’excuser, cela reviendrait à te mentir encore une fois. J'sais pas comment j'me suis débrouillé pour réussir un coup pareil par contre...


        J'suis une sacrée ordure putain ! J'en explose de rire, mais vraiment bien cette fois, l'genre de fou rire bien moqueur et complètement bizarre. L'fou rire d'un Lazar quoi ! Il me fallut plusieurs secondes pour reprendre mon calme, c'est que la situation était marrante ! Ce déglingué du cerveau a passé son temps à chercher les coupables de son agression, en se faisant manipuler par mon génie, sans résultat. Du moins, un mort, mais pas l'bon quoi. Alors qu'il découvre enfin la vérité, il va crever, c'est vraiment trop con ! Moi cela me fait affreusement bien marrer ! Malheureusement, d'étranges cris me parviennent aux oreilles, l'genre de cri reconnaissable entre tous. Les autorités débarquent, 'fait chier... 'Va falloir accélérer la chose, j'perds beaucoup trop de temps en bavardages inutiles. Encore heureux qu'ils ont foutu l'temps pour venir ici. Les forces de l'autorité de quelle île d'ailleurs ? J'ai toujours pas ma réponse à cette foutue question ! Enfin bref, une chose après l'autre, 'faut faire sauter la tronche au colosse d'abord. J'ai exactement ce qu'il faut pour ce faire. Mon Chemical Juggling. Plus précisément, mon Orbe Chimique Explosive Géante. Ouai, l'nom est long, j'vous l'accorde. Tout comme l'temps de préparation que la technique demande.

        Une vingtaine de secondes pour la création de l'Orbe Géante. De quoi laisser le temps à mon vis-à-vis de se préparer à en prendre plein la tronche. Le temps qui reste aux autorités pour venir jusqu'au restaurant. On va être juste au niveau du temps, clairement. La première dizaine de secondes, une multitude d'orbes comme celle jetée sur l'mastodonte ou encore fourrée dans le cadavre se rassemble au-dessus de ma tête. Elles s'assemblent pour donner naissance à une orbe chimique bien plus grosse que toutes les autres, mais également bien plus puissante. Cela va faire mal, on va bien se marrer. Plus que dix secondes, les forces de l'ordre se rapprochent, mon orbe est fin prête, un sourire se dessine sur mon visage. Neuf secondes, je vide mon verre de vin, le balançant au loin, ce dernier s’exposant sur le sol avec fracas. Six, je range mon pistolet dans la poche intérieure de ma veste. Quatre, l'on entend dans mon dos les voix des soldats s'infiltrer dans le bâtiment. Trois, j'envoie enfin mon Orbe Géante. Deux, j'me retourne vers les forces de l'île, ricanant. Un, une quinzaine de fusils pointent dans ma direction, m'ordonnant de lever les mains bien en l'air. Zéro, l'Orbe percute une surface solide, cible touchée ou pas, elle explose. Un véritable carnage dans le restaurant.

        Le bâtiment est entièrement soufflée par mon attaque, d’impressionnantes colonnes de fumée s'échappant d'entre les fissures et fenêtres de l'édifice. Ce dernier ne tarde pas à s'écrouler sur lui-même, emportant les malheureux hommes encore à l'intérieur dans une mort certaine. Certains, propulsée hors du restaurant par le souffle de la déflagration, moi y compris, en réchappent vivant, salement amochés, mais le cœur bat encore. Ils assistent alors impuissant à la destruction de la structure, un final des plus grandioses ! Déjà, les quelques réchappés réagissent, demandant des renforts pour aider à l'évacuation des blessés, à la recherche de corps sous les décombres, une pagaille folle. Moi dans tout cela ? J'suis déjà loin de tout ce bordel, je ne tiens pas à être tenu responsable de ce foutoir. Il va me falloir me laver de tout ce sang, cette crasse, panser mes blessures et prendre une bonne heure de repos. J'espère avoir réussi à terrasser le colosse dans ma tentative de suicide, vu mon état, cela me ferait chier qu'il ne lui soit rien arrivé ! D'autant plus qu'il me semble l'avoir vu préparer quelque chose avant mon attaque. Quelque chose ayant amplifiée la puissance de ma technique. Une de ses bombes ? Peut-être...
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        Stark commença à invectiver Plume comme du poisson pourrit. Il monologuait d’une façon tout à fait ridicule et puérile, il ressemblait aux grands méchants qu’on entendait parler dans les histoires pour enfants. Ce qui fit pouffer notre grand gaillard. Et puis, une femme se positionna derrière lui, il ne se retourna même pas pour la regarder, seulement par l’odeur dont elle émanait et le son de sa voix, niaise et faible, il savait qu’elle ne pourrait jamais, même s’il était endormi, capable de le tuer. Elle commença à dialoguer avec le psychopathe qui venait de tuer deux personnes, mais un dialogue des plus pitoyables! On se croyait dans ces pièces de théâtre d’été, une femme en pleure qui chicane le vil homme qui a provoqué tous ses malheurs suivis d’une menace envers les enfants de la pauvre veuve…

        Elle était complètement folle, parlée ainsi à un homme qui est capable de faire exploser la tête d’un type comme par magie. Il y a des femmes qui sont ainsi, des femmes qui ne possèdent pas cette intelligence, ou plutôt cette aptitude, qui est la peur face à un individu. C’est pour cela qu’un bon nombre de femmes sont excité devant des tueurs sanguinaires, comme les marines et les pirates, elles ne possèdent pas cette aptitude qui pousse les gens qui la possèdent à faire attention au type qui à une grosse hache et qui mesure trois mètres cinquante. Pas toutes les femmes sont ainsi et certains hommes sont démunis de cette intelligence aussi, mais les hommes qui ne la possède pas meurt généralement jeune.

        Mais bon! Après le bref entretien entre la femme et l’homme aux éclaboussures de sang et de cervelle, les gens s’enfuir, faisant extrêmement attention de ne pas bousculer les deux amants d’explosifs qui se faisaient face. Plume regardait l’autre, droit dans les yeux. Maintenant il avait perdu les hommes qui l’avaient attaqué en traite, sa rage se reflétait dans son visage. Le marine lança une lueur aux pieds de Plume. Cette lueur fit exploser le sol, faisant lever un nuage de poussière et de copeaux de bois, provoquant une toux et une démangeaison à l’œil de Plume, le rendant rouge et larmoyant, tandis que son possesseur toussait et crachait. Il n’entendait que le rire de l’autre maniaque dans la pièce, ainsi que les cris apeurés des gens qui fuyaient l’établissement. Puis, l’autre recommença à monologuer, il fallait croire que c’était un type comme ça, un homme qui aimait le discours long et interminable, mais celui-ci était plus intéressant, des plus insultant pour Plume. Lazar Stark disait que c’était lui, lui qui avait lancé la porte et ainsi attaqué Plume.

        Comment le prenait-il? Plutôt mal, il faut l’admettre. Son teint était rouge, il était virée violacée. La veine de son cou avait doublé de volume. Ses poings étaient serrés si fort que ses ongles pénétraient sa chair, pourtant très solide. Normalement il faut prendre une veine principale pour savoir le pouls d’une personne, alors qu’une personne attentive aurait réussi à compter celui de Plume seulement en regardant ça tressauter furieusement. Se faire contrôler par l’homme qui l’avait attaqué le rendait réellement très furieux, surtout lorsque l’on sait que tous ces pignoufs auraient aisément pu le vendre pour en finir plus rapidement… M’enfin, ils étaient partis trop vite, il ne pourrait pas les retrouver, soit par flemme, soit parce qu’il ne s’était pas soucié de leurs visages… Et le rire goguenard de cet homme était insupportable pour Plume. De toute façon, cette possible vengeance n’était rien, contrairement à celle qu’il allait assouvir dans quelques instants, même si son œil souffrait encore à cause de la poussière. Il prit un verre d’eau et le lança dans son œil, faisant disparaître cette ridicule douleur.

        Lorsqu’il vit enfin Stark, il vit que ce marine mettait son flingue dans une poche. Ayant toujours un briquet à la main, il prit une bombe dans sa poche, et l’alluma l’air de rien. Sa bombe était trois fois plus grande que celle qu’il avait lancée sur l’innocent plus tôt. Les marines débarquèrent dans le commerce, arme à la main criant de rester calme en pointant leurs armes sur moi et leur compatriote. Une énorme lueur est envoyée sur Plume, qui lance précipitamment sa bombe sur celle-ci. La lueur était immense, et il imaginait seulement les dommages qu’elle pouvait causer, à la vue de ce qu’il avait vu faire avec des orbes beaucoup plus petite. Le contact avec les deux explosifs furent dévastateur. L’onde de choc frappe de plein fouet Plume et le propulse dans le fond de la pièce, au même endroit où la chaise qu’il avait lancée avait été détruite. Mais lui, au lieu d’éclater, il défonça le mur pour atterrir dans la ruelle annexe. Un mur de flamme passant au-dessus de son nez. Il recula précipitamment, entendant son unique sourcil crépité il se donne de violentes tapes sur son arcade sourcilière pour ne pas le perdre. Pendant que le brasier tenait encore debout, il lança sur le toit un dial qui produisait un chemin de nuage, sur lequel il sauta et patina pour tomber sur la toiture. Il se retourna pour regarder la fin de la destruction.

        Le bâtiment s’écroula, il ne valait rien! Il était laid, n’avait aucune signification et n’était pas solide. Sa destruction était inévitable, mais ne provoquait que dégoût chez l’ancien esclave. Les gens de la pièce devaient être tous morts, Stark compris… Des gens qui courent, des cris d’alerte, des ordres! Les marines envahir la rue, mais il était trop tard pour éteindre le feu ou sauver quelques survivants, ils commencèrent donc à chercher les responsables.

        Plume prit le dial qui était sur le sol et le remit avec les autres, à sa ceinture. Il se retourna, et vit, inévitablement, l’incroyable charpente qui dominait toute la ville. Le mur qui écrasait l’atmosphère de cette cité, non seulement grâce à sa taille, mais aussi, grâce à sa lourde signification. Il imagina le mur tombé.

        Il sourit.