Pseudonyme : BAM Age: Trente septs années Badass. Sexe : Homme Badass. Race : Humain Badass. Rang : Rang Badass.
Métier : Capitaine. Groupe : Pirate. Déjà un équipage : Celui qu'on va former avec les types aux noms de fromages. But : Te molester mon pote. Et si pour ça il faut trouver le One Piece, et bah on fera avec.
Fruit du démon ou Aptitude pour la suite : Les fruits du démon c'est pour les tantouzes, seul la force compte. [FORCE ULTIME] (Pour être plus clair, une force herculéenne qui compenserait l'absence de fruit. J'irai sans doute quémander un haki dès que je pourrai y prétendre.) Équipements : Ca c'est pour les pucelles. [FORCE ULTIME]
Codes du règlement : "BAM" ?
Parrain : Y'aurait bien Guy Moquette, mais je crois pas qu'il fasse l'unanimité.
► Physique
Un homme surgit des buissons et faillit perdre son chapeau. Blême, en sueur, il semblait ne pas en mener large au milieu de cette jungle. Un cri rauque, il sursauta. Des oiseaux s'envolèrent, il bondit. Quand il sentit un souffle chaud et nauséabond dans son dos, le peu d'esprit logique qu'il arrivait à dégager de sa peur lui intima amicalement qu'il vaudrait mieux se mettre à courir, aussi vite et aussi loin qu'il le pouvait. Empruntant ce qui s'apparentait le plus à un sentier dans les environs, l'homme vit une imposante demeure plantée là ; au milieu d'une jungle luxuriante. Il vit aussi que s'entassaient devant l'entrée deux rangées de cadavres de bêtes colossales disposées en lignes, et qui conduisaient jusqu'à la porte. C'est l'instinct, et certainement pas la raison qui le poussa à entrer d'un trait, sans prendre la peine de frapper. Et s'il fallait douter de quelque chose en ce bas monde, c'était bien de votre instinct ; en attestait le flingue que l'on venait de pointer entre ses deux yeux.
Nora Niji Jr.
"Réfléchis bien à ce que tu vas dire mon pote, parce que y'a de grandes chances que ce soit tes derniers mots." qu'on lui cracha sur un ton qui -étonnement- faisait passer le bruit du cran d'arrêt de l'arme se chargeant au second plan.
Lloy Blackwood
"Je suis un simple journaliste devant faire un reportage sur un certain Ging Dong. On m'a dit que vous l'aviez hébergé un certain temps, et que quitte à parler avec un cinglé ; il valait mieux en choisir un qui ne vous foutait pas de coup de boule... du moins pas sans raisons... concrètes quoi... de celles que les gens ordinaires comprennent en fait..." répondit-il d'une traite avant de déglutir difficilement.
Nora Niji Jr.
"J'aime pas bien devoir plisser les yeux pour te lire... mais soit, puisque tu veux le connaitre, je vais t'en causer du bonhomme !" répondit-il en levant son arme, et l'invitant à s'installer.
Une courbette, une politesse de temps en temps et le fait de continuellement dire amen à tout ce que le dénommé Nora pouvait débiter et c'était finalement pas bien compliqué de sympathiser avec l'énergumène. Les choses se firent avec un naturel paradoxalement inhabituel pour des personnes diamétralement opposées, mais amener la discussion sur le chapeau - et par "discussion" entendez "une suite de compliments lourds et insensés"- de l'hôte s'était révélé être une idée comme on en trouve usuellement peu en face d'un tel phénomène. En revanche, ceci une fois fait, il devenait ridiculement facile de conduire le forban sur le terrain que vous vouliez, pour peu que soyez un minimum plus futé, pour peu donc que vous ayez le Q.I d'une vache ou d'un poulet. Seulement c'était toujours un tantinet stressant de savoir que vous jouiez avec un mec qui aurait très bien pu vous enfoncer une chaise dans le crâne et votre crâne dans le mur. C'est pourquoi il fallut supporter des thèmes comme "l'élection du dernier Mister Chapeau de South Blue était-elle corrompue ?" ou "nan sans déconner, le juge était bourré ou quoi ?" avant qu'on n'entre dans le vif du sujet.
La nuit s'était levée sans qu'on s'en aperçoive, pas plus qu'ailleurs qu'on s'était aperçu d'avoir descendu toutes ces choppes. Lloyd eut tout de même la puce à l'oreille lorsqu'il réalisa que plus le temps l'alcool passait et plus il se surprenait à apprécier son compagnon de beuverie ; le gars assurément pas futé mais pas plus mauvais que malin. Nora entama son portrait du fameux Ging, et Lloyd l'écouta avec attention, sans se rendre compte qu'au sein de cette île bien trop hostile pour la plupart des gens ; un personnage emblématique de cette ère décrivait ce que le monde reconnaîtrait bientôt comme une légende. Le journaliste reprit son souffle, et le jour se leva. Des valises sous les yeux, tous les muscles du corps tendus, il se ravisa sur sa chaise de fortune et redécouvrit sa rudesse qui l'avait quitté pendant les dernières heures.
Lloy Blackwood
Mais... Est-ce que tu te rends compte que ce tu viens de me dire est impossible à accomplir pour un homme ? Je veux dire, c'est physiquement pas fai.."
Nora Niji Jr.
"Ecoutes, je t'ai dis ce que j'ai vu. Et maintenant casses toi d'ici, j'ai rendez vous avec une salope d'autruche et crois moi, tu ne voudras pas être là..." le coupa t-il sèchement avant de le raccompagner fortement à la porte.
Après des pérégrinations impossibles à décrire, voici finalement le papier qui parut dans le magazine et qui couta le poste du journaliste Lloyd Blackwood, ne lui offrant qu'une vie de bohème à passer dans l'alcool :
D'un bloc de trois mètres taillé dans le roc, celui qu'on appelle "BAM" plus que Ging B. Dong est un être que l'on ne saurait définir avec des mots. On pourrait vous dire qu'il avoisine les deux quintaux de muscles saillants, mais ce ne saurait rendre justice à "la chose" qu'il est. Ce n'était pas un homme froqué uniquement d'un pantalon délabré que je suis venu chercher chez le phénomène Nora Niji, et ce n'est pas ce que j'ai trouvé. Ses ennemis le comparent à un Lion, accusant une crinière flamboyante de blondeur et un regard à mi chemin entre tranquillité et sauvagerie. Ils le définissent clairement comme un homme entouré d'une aura asphyxiante pour les rêves. Ils sont beaucoup à être rentrés chez eux élever des moutons après avoir croisé sa route. Ils sont pléthore ceux qui se retrouvant nez à nez -ce qui en réalité ressemblait d'avantage à du nez à nombril- avec ce monstre d'ambition et de charisme se sont finalement fait une nouvelle définition du mot "ardeur". Enfin ils sont légions les hommes pour qui il est resté une apparition onirique et envoutante. Ses amis, bien plus nombreux, quant à eux ne s'avisent plus de le comparer ni même de le décrire. Mais quand j'ai insisté au près de mon hôte, l'homme qui peut être l'avait côtoyé le plus dans sa vie, pour avoir une description, il me conta une histoire à la place. Celle de son surnom. "BAM". Un pseudonyme singulier qui tantôt fait sourire, parfois donne des frissons, mais assurément fascine toujours. Par une après-midi ensoleillée, un jeune garçon était arrivé dans les pattes de Ging par un concours de circonstances et, la carrure du type aidant, lui avait demandé de l'aide de vive voix. Comme quoi son île était en ce moment en proie à la colère d'un dieu, et plus précisément d'un dieu de la foudre. Ging n'avait jamais rien eu d'un bon samaritain, ou même d'un samaritain ordinaire ; les notions de bien et de mal ne l'importaient guère. La perspective d'action, c'était autre chose. Il demanda la direction au gamin et s'y rendit seul. Arrivant sur les lieux, il vit des terres dévastées et une population décimée. Mais ce qui retint réellement son attention, c'était le nuage noir ébène qui surplombait les lieux, et d’instinct, sans se presser mais avec un sourire qui trahissait son excitation il se rendit au cœur de l'îlot là où la terre était retournée par le vrombissement de la foudre. Ging leva les yeux vers le ciel de cendres striés par des flash lumineux d'une intensité inouïe. Aussi incroyable que cela puisse paraitre, il vit quelque bouger en son sein ; et à une vitesse folle. Ses muscles se bandèrent. Il avança le pied. Serra le poing. Arma l'épaule. Et lorsque ses phalanges fendaient la foudre, sur toute île résonna un tonitruant "BAM" que personne n'entendit.
Personne ne sut jamais ce qui poussa un homme aussi sensé que Lloyd Blackwood à se battre pour publier un tel ramassis de foutaises.
► Psychologie
Dans un paysage fantasmagorique un homme, si tant est qu'on puisse toujours appelé cela un homme, attendait le bus. Il ne l'avait pas choisit, mais cela semblait être la seule chose à faire ici. Une minute n'était pas passée quand un étrange type vint lui casser les couilles modèle géant.
???
"Alors c'est toi le gros bâtard nombriliste que je dois remettre dans le droit chemin ?! Remarque, c'est vrai que t'as une sale gueule de con."
Ging "BAM" Dong
"ET ON PEUT SAVOIR QUI TU ES ?"
???
"Putain je le crois pas ! C'était donc vrai alors ?! Je veux dire qu'on m'avait prévenu qu'une grosse tantouze qui, depuis qu'elle avait appris qu'elle cognait un peu fort, s'était mise à tout le temps parler en majuscules... Mais de là à penser qu'on se foutait pas de ma gueule. Fin' pour répondre à ta question, je suis ta conscience gros tas de saindoux. "
Ging "BAM" Dong
"BWEHEHEHEHE ! UNE CONSCIENCE ?! COMME SI J'AVAIS BESOIN D'UNE TELLE CONNERIE ! MAINTENANT, JE TE DONNE DIX SECONDES AVANT QUE JE T'EXPLIQUE MON SURNOM."
Conscience de Ging
"Kréhéhéhéhé. C'est ce que tout le monde disait sur toi, on sait jamais si t'es brave ou juste un parfait ahuri. Même si personnellement j'ai ma petite idée. Kréhéhéhéhé. M'enfin je suppose que c'est inutile de discuter avec un type dans ton genre. Prends garde tout de même, la chance risquerait de te quitter un de ces jours. "
Lloyd s'agita comme un diable. Se redressant subitement du comptoir fumant où il s'était assoupi, il reprit contact avec la réalité du bar qu'il connaissait bien. En nage, il remonta doucement ses cheveux blanchis par le temps et, d'un geste qui était banal il y a quarante ans, fit souffrir ses articulations en redemandant un verre de la main. "Le dernier de sa chienne de vie" qu'il lui dit en tenancier. Ce dernier sourit en se disant que c'était ce soir là le non négligeable trente septième dernier verre de sa chienne de vie. Un chiffre qui aurait eu de quoi impressionner si tant est qu'on oublait les quatre dernières décennies de fidèle clientèle. Il le lui servit, le vit l'engloutir d'un trait, et se fit payer avec le sourire. Ensuite il ne revit plus jamais Lloyd Blackwood.
Amis lecteurs, je ne peux décemment pas croire que ce qui fit la différence à la fin furent ses deux cents kilos de bidoche surentrainée. Pas plus que l'insolente chance que jamais il ne se rendit compte d'avoir. Ce fut une autre force, bien plus profonde, bien plus pure qui fit se mouvoir cet homme sorti de nul part et que nul ne comprit. J'ai vécu quarante ans en maudissant Ging "BAM" Dong, lui et tout ce qu'il représentait. Mais aujourd'hui je crois enfin avoir saisi. Ce que vous, vous prenez pour une connerie à toutes épreuves est en réalité sa plus grande force. On lui reproche de ne jamais se poser de question, de ne jamais éprouver la moindre hésitation face à l'avenir ; mais soyons réalistes, c'est purement et simplement de la jalousie. L'idée même qu'un type qui peut songer à défier la gravité comme vous, vous songez à ce que vous allez manger ce soir, est tout bonnement insupportable. Vous avez beau vous acharner à lui expliquer la gravitation des astres et cette inexorable force qui vous cloue les pieds sur terre ; il vous rétorque dans la seconde, cœur à l'aplomb, que c'est simplement parce que personne à ce jour n'a jamais sérieusement penser à la défier cette loi. Voici le genre de personnage qu'est Ging. J'ai -pour ainsi dire- maudit toute ma vie ce genre de pensée grotesque. Je voulais lever le voile sur des actes flous. Je voulais que les rumeurs deviennent des faits et que les légendes restent des contes. Mais je me trompais. Aujourd'hui que ma vie se termine vous vous demandez sans doute quel intérêt tout ceci a. Il en a un. Le dernier. Celui de ne pas laisser seul un être qui ne le mérite pas. Je n'ose à vrai dire pas imaginer la pleine étendue de sa solitude. Ses rires gras et goguenards qui résonnaient sur des îles entières étaient-ils vrais ? Son habituelle indifférence à toutes demandes tant que celles-ci ne promettait pas un héroïsme sans limite n'était-elle pas feintée finalement ? Et son surnom était-il usurpé ? A toutes ces questions je n'aurai qu'une réponse macérée dans quarante piges d'absinthe. Et cette réponse, c'est...
A cet instant la tranquille ville de Will Town résonna d'un vrombissement tonitruant. Aucun des habitants ne comprit ce qui avait provoqué un tel vacarme. Aucun, sauf un bien entendu.
► Biographie
"BWEHEHEHEHE ! ALORS SI TU TIENS TANT QUE CA A CE QUE JE TE RACONTE MON HISTOIRE, JM'EN VAIS TE LA RACONTER MON GARS ! -Qui êtes vous ?! Attendez, vous êtes le type qui a attaqué le barman sous prétexte qu'il avait l'air "Badass" ?! -BWEHEHE ! TU ME PLAIS BIEN TOI ! TOUT A COMMENCE Y'A UN PAQUET D'ANNEES... -Vous voulez dire que c'est pour ça que vous m'avez suivi jusqu'ici ?!" -...J'ETAIS ALORS PAS BIEN PLUS GRAND QUE TOI ET... -AU SECOURS ! QUELQU'UN !"
Ging abordant un inconnu dans les chiottes pour lui conter son récit.
Chapitre 1 : Mama(s)
Il y a de ça un paquet d'années -qui ressemblent vachement à trente sept- naquit notre héros qui n'était alors pas beaucoup plus grand qu'un vulgaire type d'un bar. Comme toutes les aberrations de la nature, car oui je considère qu'un nouveau né de quasi trente kilos rentre dans la catégorie "fais mieux la prochaine fois Dame Nature", Ging n'avait pas d'explications à ce qu'il était. Pas plus qu'à pourquoi il était. Mais c'était mal connaître le luron que de se dire qu'il se contentait alors d'être, parce qu'il était, et pas que pour un. Le plus étrange je crois dans cette histoire demeurait la mère de Ging, celle-là même qui avait dû -avec un corps tout ce qu'il y a de plus modeste- mettre au monde un gosse représentant grosso modo la moitié de son poids à elle. "Une sacré prouesse" vous disiez ceux qui ne connaissaient guère la dame . Un monstre de ténacité. "Bwoarf..." affirmait le voisin de pallier. Un monstre de de force. Nan...vraiment...un monstre je vous dis. Elle était du genre à engueuler son fils parce qu'il ne faisait aucun effort pour l'aider à accoucher. Ce qu'elle fit d'ailleurs. Seulement quand elle vit le résultat, elle se dit qu'il aurait pas été plus mal d'attendre encore quelques mois. M'enfin le mal était fait et le re-rentrer aurait sans doute fait grand bruit, alors... En réalité il se pourrait bel et bien qu'il subsiste un fait encore plus déroutant, quelque chose ayant si peu de sens qu'elle réactualise sa définition, un truc qui faisait que, bien que l'île n'était peut être pas paumée au fin fond du trou du cul du monde, elle était rebutée comme si. Voyez-vous, sur Buxe Island on mangeait des poèmes au petit déj', un madrigal à midi et deux élégies au diner. Sur Buxe Island on pensait comme un poète. Sur Buxe Island on se comportait comme un poète. Sur Buxe Island on était un poète. Ou sinon rien du tout. Oui, c'était définitivement cette perpétuelle manie qu'avaient tous les habitants de s'exprimer en vers qui était le plus abracadabrantesque dans cette histoire. A moins bien sur que ce soit le fait que Ging ait deux mamans.
Évidemment lorsque vôtre esprit étriqué vous dicte, et ce sans raisons apparentes, que vous serez un poète quoi qu'il en coute, et bha croyez-moi, c'est pas une sinécure. Par contre quand c'est le cas pour chaque habitant de l'île -tout le monde se sachant d'ailleurs toujours meilleur que le voisin- cela pose inévitablement quelques problèmes logistiques et on se retrouve invariablement à bouffer de la poésie à tous les repats. Littéralement. Forcément, les cultivateurs, les éleveurs, et les maçons ayant trouvé "leur véritable vocation" ; y'a plus un pécore dans le coin pour s'acquitter des besognes primaires. Sur Buxe Island, on ne souvenait plus qui avait construit les quelques bâtisses précaires et délabrées, en revanche on savait sans faute s'exprimer en alexandrins tout une journée durant. C'était le mardi d'ailleurs. Pensez donc mes chers messieurs, qu'ils avaient d'autres chats à fouetter que la morale de l'union des personnes d'un même sexe, et à défaut d'avoir un toit ou même une fourchette, ils avaient l'esprit ouvert. M'enfin pas toujours hein. J'peux vous dire que lorsque Roger déterre une carotte, nul ne sachant comment elle s'est retrouvée plantée -pas plus d'ailleurs qu'ils ne sauraient comment la planter-, t'as tous les mous du genoux qui se radinent sur ta gueule dans l'instant. Autant ces foutus autochtones n'arriveraient pas à vendre un sonnet, autant en renifleurs de légumes ils se posent là. Ou même là. Ainsi, on peut dire sans trop se tromper que Miss Anichella et Lioneta Dong vivaient une vie relativement agréable. Aussi pourquoi diable Anichella avait-elle ressenti le besoin d'enfanter ?! Non, attendez, c'est pas le plus important. Comment diable avait-elle pu enfanter ?! Non, toujours pas. Putain par qui cette grognasse s'était faite engrosser ?! Ha oui là on y est. La question était sur toutes les lèvres. Ou du moins elle l'aurait été... en des contrées différentes...
A vrai dire Anichella Dong, la mère porteuse de Ging, n'était pas originaire de Buxe Island. Arrivée à ses vingt ans, elle avait directement préparé le radeau pour repartir, quand elle rencontra Lioneta. La douceur incarnée. On ne sait pas vraiment pourquoi, mais Ani' se prit d'affection pour elle ; une affection qui dépassa son sexe, son caractère totalement opposé et surtout sa putain de poésie à la con. Sa voix aiguë et inaudible même par un chien à bout portant, qui usuellement irritait au plus haut point des hommes avec assez de patience pour jeuner des décennies durant sous prétextes relevant plus de l'autisme que la conviction, avait soulevé le cœur -tantôt glacé, tantôt brulant, mais toujours vaillant- d'Anichella Dong. Ou la femme qui gueulait pour s'exprimer en langage des signes. C'est pourquoi il fut inattendu qu'elle s'essaye au vraiment-pas-fait-pour-elle art de la prose. Un résultat mitigé. Pour elle. Catastrophique pour sa compagne. Et qui mit en deuil le reste de la population. Comme tout scénario qui se respecte, cette histoire -rondement ficelée, vous l'admettrez- a son lot de coïncidences-complétement-fortuites-mais-qui-tombent-quand-même-sacrément-bien. Deux semaines après que les premières demandes de bucher pour Anichella, elle mit au monde Ging. C'est pas tant que le destin s'acharne sur les hommes voués à de grandes choses mais que les hommes dignes de quelque chose le deviennent sous son poids. Alors oui le corollaire de ceci laisse à penser que finalement il fallait une île si diamétralement opposé au futur caractère du héros pour qu'il le gagne à la force de ses poings, d'évènement tragiques et d'une indéfectible aspiration cosmique conquise par esprit contradictoire. Mais non. Ging est né et mourra Badass. Soit ! A défaut de s'ouvrir à l'élégie, il ouvrira les autres à la Badasserie.
Dès petit -bien qu'il ne le fut jamais réellement- Ging démontra un certain talent à mettre des syllabes au hasard bout à bout pour s'exprimer. Le fait est qu'à cinq ans il pouvait déjà toiser les plus grands hommes du village avait sans doute à voir avec le peu de réprimandes qu'on lui faisait. Mais il ne fallait pas se mentir, jamais ce garçon ne deviendrait l'élu celui qui, d'après les prophéties lyriques du grand chanteur de louanges ferait de cette île, une île. Pas une île croulant sous la richesse. Pas même une île où il ferait bon vivre. Mais une île un peu moins merdique. Seulement voilà, lorsque lors du traditionnel rite de passage à l'âge de la raison (10 ans chez les Buxiens, 22 pour Ging) impliquant donc que le jeune lise le premier poème de sa confection, les quelques vers qui auraient dû lui ouvrir une voie et lui creuser une place dans la population furent...inattendus. C'était pas faute d'avoir prévu le pire pourtant. Mais ce coup là, même les mères du "bambin" ne l'avaient pas vu venir. Arrivant torse nu comme à l'accoutumée, il avait accroché une cape dans son dos ; un simple bout de tissu sur lequel était péniblement brodé une tête de lion rugissante. Ging ne s'arrêta pas sur la foireuse estrade prévue à cet effet, mais alla directement dans l'ancien bar qui faisait maintenant office de mairie. Il n'avait pas dit un mot, pas accordé un regard. Un brouhaha naissait dans la foule et certains proposèrent d'aller voir ce qu'il se tramait. C'était trop tard. La battisse vola en éclat sous le coup de la déflagration. Et tandis que les hommes de la prose apeurés s’enfuyaient là où les débris ne fusaient pas, un tonitruant "BAM" résonna sur un rayon de plusieurs kilomètres. Les gens arrêtèrent de bouger. Et ils contemplèrent. Ils contemplèrent le braiser flamboyant à l'intérieur du bar dessinait la silhouette d'un homme dans l'encadrement de la porte. Ils contemplèrent ce même homme dont la crinière étincelante semblait plus ardente encore que les flammes. Ils contemplèrent Ging marchant d'un pas calme, son ersatz de cape se faisant lentement happer par le feu jusqu'à disparaitre. Ils contemplèrent Ging gonfler son thorax sous la prise d'oxygène. Et pour tout sonnet entendirent la chaussure d'Anichella fendant l'air pour aller se loger entre les deux yeux de son gosse.
"ABRUTI DE FILS PAS FOUTU DE FAIRE CE QU'ON LUI DEMANDE !"
Cet évènement entraina la première colère de Lioneta. L'espace de quelques instants cette femme, qui d'ordinaire peinait à faire du mal aux légumes, distilla en sa compagne, une ex pirate au cœur accroché comme un clochard à un sandwich, une terreur innommable. Le monde retint sa respiration pendant ces longues minutes où les oiseaux s'enfuirent et les arbres perdirent leurs feuilles. Anichella avait du mal à reconnaitre la femme qui, une minute en amont, avait fait un sourire éclatant en sommant Ging d'aller jouer au badass dehors. Alors que le dernier rayon de soleil quittait Buxe Island, Lioneta sortit de la maison soupirant de sa voix qui avait retrouvé tout son mielleux et sa timidité la caractérisant normalement. Elle s'apprêta à appeler Ging, quand elle vit d'ardentes lueurs danser au dessus de la mer.
???
"Comme quoi la vie tient vraiment à peu de choses. On aurait jamais repéré votre île dans cette pénombre si l'on avait pas entendu quelqu'un gueuler. Ce qui me fait penser... si tu veux pas qu'elle quitte le mec à la crinière, tu ferais mieux d'approcher un peu."
Cette voix rauque à peine audible dans la nuit aviva toute la noirceur de ces mers, libéra une vague de peste et provoqua la seconde et ultime colère que connut Lioneta Dong durant son existence.
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"HEEEEE ! REVIENS PETIT HOMME ! -Laissez moi tranquille ! Et je ne suis pas petit , c'est vous qu'êtes pas bien proportionné ! -C'EST PARCE QUE MON HISTOIRE TE FAIT PEUR ?! -Non ! Allez vous en !" -C'EST PARCE QUE MES PERSONNAGES SONT PAS ASSEZ VIVANTS ?! -Non ! Partez maintenant !" -C'EST PARCE QUE T'ALEUR J'AI ÉCLATÉ UNE TABLE SUR LA GUEULE DE CE BOURGEOIS QUI M'AVAIT ENGUEULE QUAND J'AI VOULU REGARDER SOUS LA JUPE DE LA SERVEUSE ?! -Honnêtement, ça joue... "
Ging poursuivant l'homme à qui il avait décidé de raconter son histoire.
Chapitre 2 : Natural Born Badass-men
Il se baladait. Avec le sourire. Pas un de ces sourires communicatifs. Non, cet homme avait sa façon bien à lui de sourire. Tout comme il avait sa façon de se balader. La chaire des pieds à vif s'écorchant à chacun de ses pas, il souriait. Ses exhalaisons putrides embaumant le ciel, il souriait. Ses petits bonds enjoués ballotaient son unique vêtement et perdaient le sillage de mouches bourdonnantes qu'il cheminait. Il souriait. Remuant ses bras à la manière d'un chef d'orchestre, il fredonnait un air de musique plaisant et entrainant. Son corps valsant au gré de ses murmures, il gesticulait crescendo en symbiose avec la montée de la musique. Puis les murmures devinrent un chant. Les gesticulations, une danse. Et le monde ne s'en porta que plus mal. Il était la parcelle de ténèbres que tout le monde dissimulait. Il était l'expression du malheur, l'avatar de l'anarchie. Il était tous les maux de ce monde. Et il était sur Buxe Island. Il souriait. Enjambant un pan de mur avec une pirouette, frôlant le corps inerte de Lioneta avec un pas chassé ; il souriait. Pas d'un sourire communicatif, mais plutôt de celui qui fonce à toute vitesse vers des hommes à la mer. Et que surmonte un aileron.
Ging ne comprenait comment ils avaient réussi à installer un château aussi immense en un temps aussi court. Les aventures passées de sa mère ne lui semblaient plus si burlesques lorsque, les quatre membres enchainés, il se retrouvait dans la geôle d'un palais qui ne se trouvait certainement pas là il quelques heures avant. De toutes façons les longues réflexions prises de tête n'avaient jamais été le fort de Ging. Son truc à lui, c'était de marcher au ralenti après avoir fait péter un bâtiment ou tabassé quelqu'un d'important. Ce qui dans la situation présente était loin d'être un avantage considérable. La stupidité du mastodonte avait au moins le mérite de ne jamais déprimer, sa grande incompréhension du monde extérieure facilitait grandement son optimisme dévergondé. Mais même sa connerie avait une limite. Et il s'en rendit compte lors d'une visite.
???
"Alors mon gros, comment on se sent ce matin ? T'as besoin de rien, c'est bon ? J'espère que tes chaines ne sont pas trop serrées au moins... M'enfin ce sont les seules que t'as pas réussi à briser. Elles ont été faites spécialement pour toi ♥. Aaaah au fait, j'espère que tu excuseras l'incompétence de mes hommes, mais on a pas encore retrouvé la deuxième femme. M'enfin, je m'en ferai pas trop à ta place, c'est qu'une question de temps avant qu'elle ne vienne d'elle-même. En attendant tu peux discuter avec celle-là. J'ai pensé qu'un peu de compagnie te ferait du bien. "
L'homme en noir adossa le cadavre de Lioneta sur le mur faisant face à Ging et quitta la pièce d'un petit bond enfantin. Elle avait été placée de façon à ce que son visage reçoive la pleine lumière de la lucarne, contrairement à Ging dont le corps ne cessait d'être happé par l'obscurité. Il s'était toujours lui même considéré comme quelqu'un d'insensible, pas sentimental pour un berry. Pourtant il mit plusieurs minutes avant de relever la tête pour observer le corps. Et il ne le rebaissa plus. Il eut trois jours plongé dans ces ténèbres grandissantes pour étudier les clous enfoncés dans les pommettes de sa mère, qui lui rehaussaient les lèvres en un sourire macabre. Pendant les soixante douze heures qui suivirent, les hommes qui observaient l'homme à la crinière par le biais d'un den den caméra remarquèrent un fait étrange. Bien sur il était déjà anormal qu'un fils s'inflige la vue de sa mère morte et défigurée pendant 259 200 secondes. Mais surtout ils virent que durant ces 259 200 secondes, Ging ne cligna pas une seule fois des yeux. Jugeant cela impossible d'après leurs critères personnellement humains, ils inventèrent tout un tas d'explications ; toutes plus grossières les unes que les autres. L'un d'eux en fit tout de même part à l'homme en noir qui, pour toutes réactions, se contenta de sourire un brin d'avantage. Il leur intima de rapporter absolument tout ce qu'ils constateraient aussi aberrant que celui puisse leur paraitre. Mais les bougres n'étaient pas des larbins pour rien, et ils ne remarquèrent pas qu'à chaque seconde passée, les muscles de Ging se bandaient de plus en plus. Et à la 259 201 ème seconde, un "BAM" retentit.
Ging s'avança subitement, comme s'il n'avait jamais été enchainé. Sa force herculéenne condensée pendant tout ce temps effrita les chaînes d'acier comme du vulgaire papier. Il entendait déjà ses gardes dans la pièce d'à coté s'affoler. Ils avaient raison de s'agiter. Ging fit quelques pas, frottant ses poignées marqués par les fers, et prit tendrement le corps de sa mère dans ses bras. Dans le creux de son monstrueux bras gauche pour être plus précis. Son regard se tourna vers la porte. De l'autre coté les gardes l'attendaient, pistolets braqués sur le seul passage qu'il pouvait emprunter. Ils ne tremblèrent pas longtemps. Ils n'eurent pas le temps. Au lieu de simplement s'ouvrir ou même céder, la porte fusa vers eux comme un diable. Et il fondit. Les stupides chiens de l'homme avaient été naïfs. Ils pensaient qu'un prisonnier aussi corpulent serait forcément d'une lenteur proportionnelle, mais la vérité fut qu'ils ne le virent pas venir. Ils avaient omis un deuxième détail. L'allonge. Ging n'eut même pas à entrer dans la pièce pour disloquer leur colonne et fracasser leur crâne. Notre ami aurait répété l'opération pour la pièce suivante s'il ne l'avait pas trouvé vide. Comme celle d'après. Et à mesure qu'il arpentait ce dédale de couloirs déserts, Ging prit peur. Il prit peur de lui-même. Il sentait en lui monter une colère ineffable. Une colère que personne ne voudrait affronter. Sauf cet homme bien sur. Et cela tombait à merveille. Car elle lui était destinée.
Une rage indicible continuait de soulever le cœur de Ging. En nage, son poing était si serré que les bruits de ses os craquant faisaient mal à entendre. Et il ne trouvait personne sur qui les briser. C'est en arrivant au couloir supérieur baigné de fenêtres qu'il comprit pourquoi.
"On fait comme on a dit alors ? Toi tu te charges des hommes et moi du chef ? -Aaaah ! Je vois que tu t'es pas foutu de ma gueule, c'est qu'ils sont plutôt nombreux.J'en ai même repéré un ou deux avec une bonne gueule. -Ca va aller ptiot' ? C'est pas des branques... -Putain, mais tu sais à qui tu causes la vioque ?! -Si seulement ton père était là... -Tu me prends vraiment pour une merde hein ? De toute façon il m'a filé ses dials... -Mais je sais même ce que tu vaux finalement... -Alors je vais te le montrer... -RELACHEZ LES HABITANTS ET IL NE VOUS SERA FAIT AUCUN MAL ! -TAS DE MERDES, JE SUIS NORA NIJI JUNIOR ! ET AVEC MA POTE ANICHELLA ON VA VOUS PINNER LA GUEULE !
L'arrivée d'un couple hétéroclite se dessinait sur la ligne d'horizon. L'un avait un sourire sadique aux lèvres, sa cape claquant au vent, il retenait son chapeau pour ne pas qu'il s'envole. Ses pas soulevaient sa ceinture et produisaient le cliquetis métallique qui allait bien avec toutes ces armes transportées. Il affichait une arrogance royale et un sourire princier. L'autre était une femme plus âgée. Elle avait une expression grave et surement pas l'envie de sourire. Revêtant l'ancienne tenue de ses coups d'éclats passés, elle portait sur ses épaules le destin d'une île entière et plus important encore, celui de son fils. Elle n'avait aucun arme apparente, mais cela ne l'empêchait pas de tenir en respect une armée entière. Si l'atmosphère était déjà étouffante, elle devint écrasante lorsque Ani' posa le regard sur l'homme perché sur la plus haute tour du bâtiment. Certains soldats ne résistèrent pas et s'évanouirent. Nora Jr. fit un regard de reproche à sa compagne qui empiétait sur ses plates-bandes. Ils étaient fondamentalement différents. Mais en l'instant ils avaient un objectif commun. Alors leur marche se ferait en chœur. Alors ils combattraient à l'unisson. Alors rien ne saurait les stopper.
Ce fut Nora le premier à bouger. Il sortit du champ de vision de la plupart de ses ennemis, et lorsqu'il réapparut c'était devant eux, le poing fusant. Un coup et il disparaissait aussi sec. Apparaissant plus loin, il déboitait des épaules et disloquait des mâchoires avec un plaisir qu'il ne feintait pas ; en attestaient ses longs rires vicieux. D'ordinaire il n'aimait pas réellement taper sur plus faible que lui, mais si c'était pour la bonne cause, il ne s'en priverait pas. Seulement, quand une lame lui frôla l'arcade ; il déchanta rapidement. Ce ne serait pas aussi facile. Tant mieux en fait. Un grand sourire. Il y retourna.
Anichella, elle, avait clairement fait comprendre qu'elle ne s’embarrasserait pas des hommes de main. Deux trois mandales bien senties et même les plus courageux allèrent voir ce que ça donnait avec l'autre. Hum. Pas franchement mieux. Trop tard, elle avait bondi et était aux prises avec l'homme en noir. Elle attaquait avec l'intention de tuer. C'était préférable puisqu'il ferait de même. Mais pour l'heure il se contentait de subir les assauts incessants d'Ani', sans chercher à répliquer ; il ne faisait que bondir d'un perchoir à l'autre en chantonnant un air de musique. Il s'amusait avec elle. Mais elle le comprit. C'est pourquoi elle décida de passer à la vitesse supérieure. A l'exact moment où il reposait les pieds après une nouvelle esquive, elle lui dévoila ses pouvoirs. Elle mima un coup de griffe dans le vide et d'immenses lames intangibles tranchèrent le haut du château. L'homme avait évité la blessure mortelle mais son entaille frontale faisait clairement comprendre qu'il ne s'attendait pas à voir une détentrice d'un fruit du démon. Tandis qu'elle s’apprêtait à porter le deuxième coup, l'homme fit ce qu'il faisait de mieux. Sourire. Et d'un air détaché il pointa son doigt en direction de l'entrée. Elle porta le coup, mais se retourna tout de même. C'est alors qu'elle vit Ging et dans ses bras sa femme morte, le visage défiguré. Ce que Ging vit lui, c'est l'effroyable expression de fureur sur la tête de sa mère se détachant de son corps sous le passage du bras de l'homme en noir. L'homme sourit. Pas Ging.
La seconde que prit le colosse à se remettre fut celle de trop. La mort s'était déjà glissée dans son dos. Et elle piqua. Un instant plus tard elle frappait Nora Niji de la même façon. L'agitation cessa net, la terre arrêta de gronder et les hommes d'hurler. L'espoir fut totalement annihilé, de la pire manière qu'on pouvait imaginer. Et sur ce qui était jusqu'à il y a peu un champ de bataille fourmillant de vie et de volonté régnait à présent un silence de mort et de désolation.
Case départ. De nouvelles chaînes plus robustes. Un compagnon de cellule. Au moins ils ne l'ont pas tué. C'est bien. C'est mieux. Mais quelle différence ça fait ? On mourra ici tous les deux, sans que personne ne l'apprenne. Moi je m'en fous...maintenant... mais lui n'a surement pas mérité ça. En revanche, je l'ai cherché. Si j'avais été un peu plus 'normal', comme on l'attendait de moi, rien de tout cela ne serait arrivé. Mes mères ne se seraient pas disputées. Ils ne les auraient pas entendu. Elles ne seraient pas mortes. Quand j'y repense, ce qu'elles ont vécu avant de mourir ne fut que tristesse, colère et déception. Ma déception. J'ai déçu tout le monde. J'ai déçu ces foutus poètes parce que je n'avais aucun talent, aucune envie de le perfectionner. J'ai déçu mes mères en n'étant qu'une source de problèmes. Qu'est ce que je leur ai apporté ? Je ne me souviens pas leur avoir amené un seul sourire. Et en plus je me déçois moi même. J'ai toujours haï les faibles, et regardez-moi en train de pleurer sur mon sort. Le pire c'est que je n’arrête pas de me poser une question. Pourquoi moi ? Pourquoi est ce que j'endure tout ça ? Je sais très bien qu'il n y a pas de réponses, pas plus qu'il n y a de raisons à ce qui m'arrive ; et pourtant elle ne quitte pas mon esprit une seule seconde. Je suis misérable. Et je suis fatigué.
Misérable.
Et fatigué.
Ce fut la seule et unique fois où Ging "BAM" Dong ne s'exprima pas en majuscules.
♦ ♦ ♦ ♦ ♦ ♦ ♦ ♦ ♦
Nora Niji Junior était un homme qui souriait tout le temps et ce, dans les pires situations. C'était plus une manie qu'une forme d'expression à vrai dire. Même sous la torture son rictus ne le lâchait. Cela faisait plusieurs jours que Ging n'avait pas décroché un seul mot, aussi l'ambiance n'était pas à rire. Il s'était forcé à ne pas sourire. Mais quand malgré lui Nora Jr. entendit la conversation des gardes...
"Eh les mecs, vous voyez ce que je vois ...? -...? -...? -Y'a un type qui tient debout sur la flotte ! -Et il se dirige par ici non ? -En tout cas il a vraiment un chapeau merdique ! -Attendez... C'est moi ou il est en train d'engueuler ses gaudasses ? Le den den mushi déconne ou quoi ?! -Nan. Il leur parle vraiment. -Il leur dit de ne pas couler..."
...il apprit que son père serait bientôt ici, et ne put s'en empêcher.
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"Et les mecs, cette chaise est prise ? -Casses toi ! Et alors il s'est passé quoi ensuite ? -Ca va, je voulais juste savoir si y avait moyen qu'on sympathique ce soi.... -TA GUEULE ! DEGAGES JE TE DIS PUTAIN DE BORDEL DE MERDE ! JE VEUX CONNAITRE LA SUITE DE L'HISTOIRE ! " -... -BWEHEHEHEHE. ALORS ILS SONT PAS VIVANTS MES PERSONNAGES ?!"
Un inconnu connait une frénésie passagère et le rideau se baisse.
Chapitre ultime : Poem
Il arrivait. Une chose était sûre, on avait pas lésiné sur les moyens à mettre en œuvre pour l'arrêter. Peu de gens le connaissaient mais il n'était guère indispensable d'avoir taillé le bout de gras avec le forban au chapeau pour voir de quelle trempe il était fait. Le fait qu'il s’avançait d'un calme olympique, ses bottes embrassant l'eau tendrement, avec une armada de vaisseaux lui faisaient front donnait un aperçu de qui il était. C'était une carte d'identité. Une carte d'identité qui disait "me faites pas chier parce que vous en êtes incapables". Mais comme les trouffions ne le sont pas sans raisons, ils ne déchiffrèrent pas les signes. L'absence de sourire était un premier. Ses mains dans les poches, un second. Et le fait que les galions s'écartaient d'eux mêmes sur son passage -comme mus d'une volonté propre- le dernier. Les hommes ne comprenaient tout bonnement pas. Non seulement leurs nombreux navires avaient ouvert une voie à cet homme, mais ils s'étaient ensuite figés sur place, nonobstant les bourrasques qui s'accentuaient avec la tombée de la nuit. Quand l'un des subalternes -peut être le moins con, sans aucun doute le plus ambitieux- entreprit de faire ce qu'on lui avait demandé, à savoir "descendre ce type par tous les moyens" ; il remarqua deux choses. Premièrement, son incapacité à bouger ses pieds ainsi que la gâchette de son arme qui mettait un point d'honneur à lui résister. Deuxièmement, la force de cet homme. Il avait écarté un immense navire du bras comme si de rien n'était. L'embarcation s'était dépêchée de glisser plus loin sur l'eau, et l'homme avait repris son chemin avec la même tranquillité. Aucun des hommes présents ne le reconnaitra jamais, mais tous surent au fond d'eux mêmes que pour lui, ils n'étaient qu'un élément du décors sans intérêt. Seulement, s'ils se refuseront catégoriquement à l'avouer, ce n'est pas pour la raison que vous croyez. En fait l'un des hommes maudit son impuissance et clama haut et fort qu'avant qu'il arrive, son fils se serait déjà fait étripé. Nora Niji n'avait pas détourné le regard pour voir son interlocuteur mais quand celui-ci finit sa phrase, les vaisseaux sombrèrent subitement au fond des abysses. Nora Niji arrivait, et c'était pas pour tailler le bout de gras.
Au palais, l'ambiance était à la panique. La poignée de gardes qui n'était pas allée à l'encontre de Nora avait eu le plaisir de voir ce qui était arrivé à leur compagnons grâce au réseau de Den Den Mushi. La plupart était alors en train de compter le nombre de minutes que mettrait cet homme à arriver, et tandis que les pronostics allaient en empirant ; ils entendirent un rire. Un rire à en faire gerber Satan. Les hommes se souvinrent alors d'un détail. Ils avaient l'homme en noir avec eux. Un ou deux retrouvèrent tellement d'aplomb qu'ils se souvinrent dans la foulée qu'ils avaient également des otages. Et c'était tant mieux, parce qu'il ne trainait pas.
Le pirate arpentait l'île du même pas serein et ferme. C'était l'une des rares choses à laquelle les plus dérangés esprits de ce monde pouvait se rattacher. Que les mers se vaporisent, que la terre meure, et l'on entendrait toujours le pas régulier des bottes ferrées frappant contre le sol. Même quand la vue du château se dressa devant Nora, il n'eut pas l'once d'une réaction ; tout lui semblait tellement commun, tellement banal. A part peut être cet homme en noir l'attendant à l'entrée. Il eut le mérite de faire se lever un sourcil du forban. A mesure que ce dernier se rapprochait de la battisse, il la scrutait distraitement ; tentant de deviner les différentes pièces et plus particulièrement celle où se trouvait son fils. Mais pour tout dire cela importait peu avec les pouvoirs qu'il possédait. Il en fit d'ailleurs la démonstration. A une cinquantaine de mètres du bâtiment à peu près, sans qu'il esquisse le moindre mouvement il fit s'ouvrir toutes les portes et céder toutes les chaines que ledit bâtiment contenait. C'était là l'expression des pouvoirs que prodiguait le Kowairo Kowairo no mi, le fruit qui permettait de commander à tous les objets de ces mers. Le premier réflexe de Nora Niji fut d'analyser l'homme lui faisant face. Pas d'objets. Seulement un bout d’étoffe noir. Sans perdre le rythme de ses foulées le pirate changeait discrètement d'expression tandis qu'il délogeait l'une de ses mains de sa poche. Si bien que quand il étira son poing et fit craquer ses doigts, il avait un quasi-sourire sur le visage. Après tout, cela faisait si longtemps qu'il n'avait pas eu à frapper un homme de son poing. Il en bouillait d'impatience et avait presque du mal à le cacher.
Nora Niji
"Je suppose que tu vas pas me laisser tranquillement passer. Non ? Bon. Par contre j'espère que tu sais que je vais devoir te latter. M'en veux pas hein, c'est pas que je sois pour l'amour filial mais c'est la dame qui a piqué sa crise quand elle a apprit que le gosse avait disparu. "
???
"T'inquiètes pas les gosses, je sais ce que c'est. J'ai cru que j'allais tuer le mien tellement il me faisait m'inquiéter. Et je l'ai fait. D'ailleurs je te dirai bien que le tien gît la gorge tranchée mais pour tout te dire j'ai pas encore trouvé le temps."
Nora fondit en un éclair sur son ennemi et fit exploser ses phalanges contre la main ouverte de l'homme. Et alors que l'un comme l'autre était aux anges d'avoir trouvé sa Némésis, Dame Nature se demanda si elle allait tenir le coup.
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"Alors le vieux est déjà là... Magnes toi Ging ! On se fait la malle !"
Nora Junior se dirigea vers la pièce suivante qui avait été désertée aussi vite que possible par le reste des gardes. Il avait le sourire de celui qui avait réfléchi de longues heures durant à la punition la plus appropriée pour des enfants pas sages. Mais avant de quitter la pièce, il remarqua Ging, inerte. Bien que ses liens avaient été rompus, il n'avait pas bougé d'un iota et fixait le sol comme il l'avait fait durant tout ce temps. Nora Junior avait deux talents innés. Sourire et trouver les mots pour aider ses compagnons. Alors il sourit. Et c'est ensuite qu'il lui dit :
"Dire que ta mère m'a fait venir pour sauver le cul à un tas de saindoux larmoyant comme toi. Sa vie valait cent fois plus que la tienne. Trouduc' !"
L'effet papillon était un phénomène remarquable. Prenez des mots doux comme ceux que venait de prononcer Nora Junior. Ils avaient l'air totalement bateau. Aucun impact sur ce monde à priori. Et pourtant ce furent eux la cause. Les responsables directs à qui le "comité de ligue contre la badasserie et plus généralement contre ce connard de Ging dont les enfants s'évertuent à prendre exemple" (le CLCBPGCCGDEEPE pour aller plus vite) devrait écrire toutes ces plaintes. Cette déclaration d'amour n'eut qu'un seul effet sur Ging. Un tout petit effet de rien du tout qui, s'il l'on ne connaissait pas la suite des évènements, paraitrait totalement insignifiant car c'est ce qu'il était. Totalement insignifiant. Elle lui fit lever la tête.
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Sans vouloir être défaitiste les choses ne se présentaient pas sous les meilleurs auspices. Non seulement l'homme en noir avait bloqué la grande partie des pouvoirs de Nora, mais sa condition physique était irréprochable. Tout le contraire de son hygiène en fait. Il suivait sans peine les déplacements du forban, pire il contre-attaquait. Mais le Niji avait connu pire. Il avait jusqu'à présent connu une situation pire à toutes celles qu'il avait vécu. Il passa tout de même en "mode automatique". Dès lors tous ses mouvements se firent accompagnés par ses lourds vêtements qu'il contrôlait de son don. Cela augmenta considérablement sa force et sa vitesse. L'homme s'en étonna à peu près à la troisième mandale lui brisant les molaires. Mais il était submergé, il ne pouvait rien faire. Jusqu'à ce que la nuit tombe et le vent se lève.
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En levant la tête, ce que vit Ging fut celle de sa deuxième mère Anichella. Mais quand il dépassa cette vision cauchemardesque, il remarqua quelque chose. Plus précisément une étrange barrette qui maintenait toujours solidement ses cheveux en place en dépit de tout ce qu'on lui avait fait subir. Ging s'avança en chancelant. Il la prit, l'observa un instant entre ses immenses doigts et la brisa d'un coup sec. Il découvrit alors un morceau de papier roulé à l'intérieur. C'était les derniers mots qu'adressait une mère à son fils. C'était tout ce qui restait de sa vie passée. C'était aussi ce qui amorcerait sa vie suivante. C'était une ode. C'était une renaissance. C'était bien plus que de l'amour... C'était un poème.
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L'homme en noir cachait un dernier atout dans sa manche. Tout ce que Nora arrivait à comprendre, pendant qu'il frôlait la mort plusieurs fois en une seconde, c'était que lui aussi avait acquis des pouvoirs grâce à un fruit. Sans que le pirate n'arrive à le voir, l'homme parvenait à se glisser dans son dos par enchantement. Et ses attaques non plus n'étaient pas naturelles, sa main disparaissait l'espace d'un instant pour devenir aussi tranchante qu'un sabre. Aucun entrainement, aucune technique n'aurait su accomplir de tels exploits. L'expérience de Nora le savait pertinemment. Aussi son seul espoir était de démasquer ses pouvoirs avant qu'un potentiel coup mortel donne plus que dans le potentiel. Et ils étaient légions à y prétendre. Il n'allait plus pouvoir tenir très longtemps. Mais soudain, son fils sortit du château. Cela couta une profonde entaille au père qui poussa un râle d'agonie. Néanmoins, son grand sens du combat le fit se reprendre très vite. Il intensifia d'avantage sa vitesse, améliora ses réflexes et mêmes ses coups se firent plus précis. Parce que voyez-vous un homme comme Nora Niji ne pouvait décemment pas de permettre de perdre la face devant son fils. Alors, quand il comprit enfin les pouvoirs de son adversaire, il se fit un plaisir. Une mise en scène un brin théâtrale. Il stoppa net tous ses mouvements à quelques mètres de l'entrée. Relevant son chapeau, retroussant les lèvres il clama d'une voix mal ajustée :
"C'est fini mon pote, j'ai découvert ton pouvoir. -Merde. Je me disais bien aussi que tu ne t'étais pas arrêté de bouger pour rien. Mais je suis déçu, t'aurais pu trouver une meilleure raison pour reprendre ton souffle. -Tu peux échanger de place ton corps ou une partie avec un objet ! C'est comme ça que tu te déplaces aussi vite, tu intervertis ta place avec un objet que porte ton adversaire ! Et tu échanges une partie de ton bras avec une lame pour attaquer ! T'es franchement balaise, je suis forcé de le reconnaitre. -Venant de toi, ça me touche. Non, vraiment. Maintenant si tu veux bien te laisser crever, ça serait chouette... -T'es simplement pas tombé sur le bon gars... -Comme si connaître mes pouv... -Et maintenant tu vas morfler."
Nora entama les quelques pas qui le séparaient de l'homme en noir. Toujours les mêmes foulées assurées. Inflexibles, elles sonnaient comme un compte à rebours pour son adversaire. Malheureusement pour lui, il s'en rendit compte bien trop tard. Quand il voulut apparaitre dans le dos de Nora pour lui porter le coup de grâce, il ne put tout simplement pas bouger. Le pirate désapprouva de la tête de celui qui prends sur le fait un enfant commettant la bêtise pour laquelle il vient de se faire engueuler dix secondes avant.
"Comment ? -Je te l'ai dis mon pote. T'es mal tombé. Je suis celui qui commande aux objets. Et ça, ça annonce ta fin. -J'ai vécu toute mon existence sans appréhender la mort, c'est pas un vulgaire pirate qui va... -Et pourtant tu vois, je suis sûr que tu vas faire une exception pour l'occasion...
Tandis que Nora empoignait solidement l'homme aux épaules, il leva les yeux vers le ciel. Regard que suivit l'homme en noir. Il comprit alors que ce n'était pas des paroles en l'air. Cet homme avait réellement l'intention de lui apprendre la peur. Et il se pourrait qu'il y arrive.
"BWEHEHEHEHEHE !! J'ESPERE QUE TU TE SOUVIENS DE MOI ?!"
Perché sur la plus haute tour du chateau, Ging fixait l'homme en noir situé pratiquement à qautre vingt dix degrés, et totalement dans l'incapacité de bouger.
"PARCE QUE MOI TU VOIS, JE ME SOUVIENS PARFAITEMENT DE TOI."
Le soleil se levait sur Buxe Island. Ging était aux premières loges, sa crinière impériale flattée par ce nouveau jour brillant.
"C'EST PAS TANT QUE TU M'AIES FAIT FORTE IMPRESSION, MAIS TU M'AS LAISSE DES SOUVENIRS IMPÉRISSABLES."
Les bruits des doigts de Ging se craquant auraient réveillé tout un village en panique. Ils annonçaient la fin du monde.
"MOI JE NE VAIS T'EN LAISSER QU'UN !"
Ébloui par ces rayons incandescents, Ging se changeait peu à peu dans la vision de l'homme en noir. Il prenait une autre forme. Plus bestiale.
"UN POÈME !"
Ging n'était plus lui même. C'était une bête. Une bête aux crocs bien visibles.
"MAIS LE PROBLÈME, C'EST QUE J'AI PLUS LE TEXTE."
La bête fit méticuleusement craquer les articulations de son cou.
"M'ENFIN T'EN FAIS PAS, PUISQU'IL EST GRAVE LA."
Il pointa sa gigantesque tête obstruant le jour.
"HONNETEMENT, CA ME FERAIT CHIER QUE TU L'OUBLIES. C'EST POURQUOI..."
Le lion rugit une dernière fois...
"...JE VAIS TE L'IMPRIMER DIS-CTIN-CTE-MENT DANS TON CRANE !"
...et se laissa tomber en avant.
Jusqu'à la toute fin personne ne comprit ce qu'il voulait faire. Plus exactement personne ne voulut l'admettre. Cela semblait tellement surréaliste. Il fallu voir Ging fendre l'air tête en avant, vrombir sous la résistance du vent, et armer sa tête en arrière pour y croire. C'était un coup de boule des dieux. Et quand finalement la monstrueuse boite crânienne du colossal lion martela celle d'un homme apeuré, il n y eut pas le bruit des os qui se brisent. Mais un son bien plus étrange...
...que je suis sur que vous connaissez.
Dernière édition par Ging "BAM" Dong le Jeu 12 Avr 2012 - 23:50, édité 34 fois
Posté Ven 6 Avr 2012 - 20:24 par Ging "BAM" Dong
Test RP
• BAM •
Le fracas avait serpenté dans les maigres artères de la ville, soulevant un nuage de poussière par ci, agitant la pancarte d'une taverne là, et était finalement remonté jusqu'aux oreilles de Ging.
"QUELQU'UN M'A APPELÉ ?!"
Décrire cet homme comme inattentif était un euphémisme blasphématoire pour tous les hommes réellement dépourvus d'attention. Ging était d'une autre trempe. De celle qui pense que toute l'attention de ce monde qu'il ne créé pas lui-même ne vaut pas la peine qu'on s'y intéresse. Il avait comme ça tout un tas de théories sur des principes élémentaires dont il rêvait de faire part à quelques hauts fonctionnaires afin de révolutionner le dictionnaire. C'est pourquoi il fut exceptionnel que Ging prête l'oreille à ce drôle de bruit. Mais pour de nébuleuses raisons ce son lui apparaissait intime, à un tel point, qu'il avait l'ardente conviction de lui être intimement destiné. A lui et à lui seul. Il en fallait rarement plus -et souvent moins- au bonhomme pour qu'il se mette à gueuler une phrase sans queue ni tête comprise que de lui -et encore...-, juste avant de fuser vers ce parfum d'aventure qu'un chien renifleur aveugle n'aurait jamais décelé. Toutefois, Ging avait un plus gros nez. Su un coup de tête il balaya de sa gargantuesque paluche les frais et fluets forbans qui passaient devant lui. Ils n'avaient rien demandé à personne, mais leur bourreau n'était pas un type à qui les notions de karma parlaient beaucoup. Il était plus du genre à penser que toute tribulation méritant le respect se devait de commencer par un incident physique. Après, qui le causer, il s'en foutait pas mal.
"DÉGAGEZ ! NE VOUS INTERPOSEZ PAS ENTRE MOI ET UNE FABULEUSE DESTINÉE HÉROÏQUE !" qu'il gueula très exactement.
Les mots importaient peu, seule la fougue comptait. C'est pourquoi il ne se mit pas en quête de la source du bruit en marchant, ou même en trottinant. Ô mon dieu, non ! Il sprinta à toute vitesse, comme s'il s'agissait d'une question de vie ou de mort. Qu'importe qu'un étalage de légumes se soit retrouvé sur le chemin. Qu'importe que l'orphelinat ait subitement fait obstacle. Qu'importe même qu'il soit parti dans la direction opposée d'où provenait le bruit. La volonté accomplissait des miracles. L'unique soucis était le rapport d'un miracle pour trois douzaines de cataclysmes. M'enfin les mathématiques et Ging, cela faisait... cela faisait... Eh bien, cela faisait surement un nombre. Enfin peut être. Mais l'heure n'était pas aux calculs. Plutôt à la course. Voire à la gymnastique rythmique. Cette ville n'avait décidément pas été conçue pour des individus à forte corpulence. Ça encore, Ging s'en foutait. Seulement elle avait pas non plus été conçue pour lui. Et çà, en revanche, était inacceptable. Ce fut alors comme un déclic. Il arrêta de se faire prier à passer de profil dans ces maudites ruelles étroites. Bien sur ceci ne plut pas vraiment aux murs, mais même les êtres faits de chaire et de sang -et surtout pourvus de cordes vocales- avaient appris à la fermer en face du mastodonte. La cloison fit un effort. Et Ging arriva soudain sur le lieu de l'action, là où sa destinée l'attendait de pied ferme.
"Eh bas, mon garçon, reste pas planté comme un ahuri ! Aide moi à me relever !"
Bon, de pied ferme, peut être pas.
"J'étais en train de reluquer chez l'vieux Marcel Bonnebarbak' ; quand l'escabeau s'est pété la gueule. "
Bon, après tout la destinée peut prendre des tournures inattendues...
"En fait j'étais en train de mater son ptit cul, mais je me suis emballée et j'ai dérapé."
On sentit dans le soupir de Ging toute la promesse de richesse qu'il s'était fait de cette journée s'envoler, et dans ses pas lourds la promesse que quiconque le ferait chier ne le ferait pas bien longtemps. Il était déçu et n'avait accordé à la vieille qu'un regard empli de mépris avant de repartir comme il était venu. Il n'aida donc pas Joseline S. Sadab à se hisser sur ses vieilles guiboles flageolantes s’apprêtant à craquer à chaque instant. Il ne sentit pas les mains rugueuses et sèches de la vieille femme meurtrie par l’arthrose. Il se fit pas non plus attaquer par cette forte odeur de naphtaline lui collant à la peau matin et soir. Il ne vit pas plus l’octogénaire engueuler les passants avec un aplomb à faire flancher un amiral. Pas plus qu'il ne la vit se redresser d'elle-même dans un long et périlleux processus qui avait pris soin de faire craquer chacune de ses articulations d'un air funeste. Il ne vit rien de tout ça et s'en tapait d'ailleurs violemment les noix sur les rebords de fenêtres.
Joseline n'était plus tout jeune et elle le savait. Mais elle avait le sens de l'humour. Aussi quand elle se rendit compte, en cette pleine après-midi caniculaire et pour la centième fois, qu'elle habitait toujours sur la plus haute colline de l'île dont la pente était au moins aussi raide que son défunt mari ; elle ne put s'empêcher de pouffer de rire. Puis elle entama cette longue ascension qu'elle connaissait que trop bien, à fortiori par quarante degré à l'ombre et après une malencontreuse chute. Ses jambes se pliaient comme des allumettes à chaque enjambée. Elle aurait sué toute l'eau de son corps si il lui en était resté après les cent premiers mètres. Mais elle est tenait bon. Et avec le sourire qui plus est. Elle savait pertinemment qu'un jour -proche- viendrait où elle ne pourrait même plus rentrer chez elle et deviendrait officiellement une vieillarde sénile et malodorante. Tout comme elle savait que ce n'était pas ce jour-là. Elle en vit finalement le bout, en nage, seuls ses halètements pénibles brisaient le silence de la nuit qui s'installe sur un pic de plusieurs milliers de mètres d'altitude. Elle sourit sincèrement à la vue de sa maison. Sans se presser, toujours avec le rythme de grand-mère qu'elle n'avait pas d'autre choix que d'accepter ; elle enjamba la porte brisée en plusieurs morceaux, fit attention aux morceaux de verres disséminés partout dans le couloir, et s'assit sur un pan de mur écroulé. Elle sortit une boisson de son sac, l'ouvrit difficilement et se mit à la boire. Happant les gorgées avec une vigueur féroce, son oreille se crispa sous un bruit qu'elle regrettait d'être familier.
"Hoooooy la vioque ! Pas encore crevée j'espère ?! C'est vrai qu'on y est pas allé de main morte cette après-midi avec l'escabeau sur ta gueule..."
Elle eut du mal à se relever, et commença à se diriger vers l'entrée quand...
"Écoutes, on est pas d'humeur ce soir ; cette aprèm on est tombé sur un sale type juste après t'avoir croisé. Alors magne toi de nous filer ce qu'on est venu chercher !"
...elle remarqua qu'elle piétinait le cadre brisé contenant la photo d'elle et son défunt époux. Durant un instant ce fut comme si toute la morosité de ce monde s'était jointe à son sourire. Puis elle releva les yeux, s'emparant de sa pelle rouillée par les âges, et sortit.
Cela faisait des semaines que Joseline luttait chaque soir pour conserver la vie. Elle aurait bien sur pu dévoiler l'emplacement du trésor qu'avait découvert son époux il y a quelques années. Mais elle se souvenait encore de l'expression de joie de son mari lorsqu'il l'avait ramené à la maison. Elle se souvenait du fou rire qui s'était emparé du couple lorsqu'en ouvrant le coffre ils avaient découvert ces sous-vêtements usagés. Oui elle aurait pu dévoiler le contenu de ce fameux magot à ses persécuteurs. Elle aurait pu avec quelques mots mettre fin à ses souffrances. Mais elle aurait préféré crever que donner satisfaction à ces pourritures. C'était le genre de femme qu'était Joseline S. Sadab. Une femme qui aurait sans l'ombre d'un doute plu à Ging. Elle était comme lui. D'une connerie rare.
Ce soir là cette vieille dame se battit comme un diable. Mais bien que ses opposants ne fussent pas de grands pirates, ils arrivaient, eux, à lever le bras sans éprouver une vive douleur leur remontant l'échine. Jamais elle ne se rendit. Jamais elle ne montra la moindre faiblesse. Pas même lorsqu'un mauvais coup la percuta en pleine tête et la fit s'écrouler sur le sol.
"Héhéhéhé ! Vous avez vu ce que je lui ai mis à la vieille ?!"
"T'es con ou quoi ?! T'as failli la buter ! Elle respirait à peine quand on la quittait ! Comment on va devenir riche si elle crève hein ?!"
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La nuit est froide pour une vieille personne que plus rien n'attache en ce monde...
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"Désolé Boss ! J'ai pas fait exprès Boss !" "Bon, elle est tenace cette vieille peau, elle devrait s'en remettre..." "Boss ! On dirait qu'il y a de la lumière à notre repaire ! Qui a pu oser entrer dans notre QG ? " "Qui que ce soit, je peux te dire qu'il va passer un sale moment !" "Allez y Boss ! Montrez lui qui on est Boss !" "QUEL EST L'ENFANT DE PUTE QUI A OSE ENTRER ICI ?!"
Siégeant sur un trône de fortune planté au milieu du hangar, il ruminait. Sa journée n'avait pas été bonne, et le roi était un peu soupe au lait ce soir. Mais lorsqu'il vit une brochette de tous frais forbans un tantinet fluets, il sourit. Et s'en donna à cœur joie.
La détonation avait couru sur toute l'île à une vitesse insaisissable et avait sans peine atteint les ouïes les plus fines. Y compris celle d'une vieille dame mourante.
Prénom : Axel Age : Dix huit. Aime : Le fromage. N'aime pas : Les canards. Personnage préféré de One Piece : Ging. Il apparaitra dès qu'Oda recevra ma lettre. Caractère : Humble et poétique. Fais du RP depuis : Vingt quatre heures. Disponibilité : Tous les jours, mais à plus ou moins forte activité. Comment avez vous connu le forum ? Top Sites.
Dernière édition par Ging "BAM" Dong le Jeu 12 Avr 2012 - 23:09, édité 12 fois
Posté Mer 11 Avr 2012 - 16:37 par Game Master
Et voilà, messages supprimés ! Pour le test rp, ce sera un sujet libre, mais tâche de ne pas être trop long
Posté Jeu 12 Avr 2012 - 23:32 par Ging "BAM" Dong
Bon bah mes gaillards, c'est enfin bouclé !
A vous de jouer.
Et merci d'avoir supprimé les messages !
Posté Lun 16 Avr 2012 - 13:44 par Game Master
Bonjour, voici un premier avis sur ta présentation : Niveau longueur c'est pas mal du tout même si il y a un peu d'arnaque dans les descriptions vu que tu utilises la moitié de la longueur pour les mises en situation (bien que ce ne soit pas désagréable). Niveau images, je suppose que c'est un choix de mettre une image du personnage qui parle à chaque fois... Personnellement je ne suis pas fan. Je trouve que tu pourrais les mettre en tout début de rp car ça ajouté à la musique on sort un peu trop à mon goût d'un pur récit.
Niveau contenu, comme je te l'ai déjà dit, niveau description physique c'est un peu l'arnaque:
D'un bloc de trois mètres taillé dans le roc, celui qu'on appelle "BAM" plus que Ging B. Dong est un être que l'on ne saurait définir avec des mots. On pourrait vous dire qu'il avoisine les deux quintaux de muscles saillants, mais ce ne saurait rendre justice à "la chose" qu'il est. Ce n'était pas un homme froqué uniquement d'un pantalon délabré que je suis venu chercher chez le phénomène Nora Niji, et ce n'est pas ce que j'ai trouvé. Ses ennemis le comparent à un Lion, accusant une crinière flamboyante de blondeur et un regard à mi chemin entre tranquillité et sauvagerie. Ils le définissent clairement comme un homme entouré d'une aura asphyxiante pour les rêves. Ils sont beaucoup à être rentrés chez eux élever des moutons après avoir croisé sa route. Ils sont pléthore ceux qui se retrouvant nez à nez -ce qui en réalité ressemblait d'avantage à du nez à nombril- avec ce monstre d'ambition et de charisme se sont finalement fait une nouvelle définition du mot "ardeur". Enfin ils sont légions les hommes pour qui il est resté une apparition onirique et envoutante. Ses amis, bien plus nombreux, quant à eux ne s'avisent plus de le comparer ni même de le décrire.
C'est à peu près tout ce que l'on a sur le personnage. Donc on reste sur notre faim. J'ai bien aimé la gradation : ils sont beaucoup, pléthore et légion ^^ Ta description nous donne plus des informations sur l'aura de BAM que sur son physique réel. Que ce soit voulu ou non !
Niveau mental : "attendait le bus. "> ça c'est pas possible. Sinonn c'est une description originale: le coup de la conscience c'est cool par contre on voit mal comment on passe de Ging discutant avec sa conscience à Lloyd (ou j'ai raté un épisode). Concernant le style d'écriture et la syntaxe, c'est propre, j'ai quand même trouvé une faute d'accord : "que celles-ci ne promettait", une inattention sans doute ^^
La bio : elle est longue, sans aucun doute. Trop même. Il y a des trucs intéressants sans aucun doute : le tout premier paragraphe par exemple : il est drôle et donne pleins d'infos sur Ging et sa mère, mais y avait-il besoin de développer autant ? Je ne pense pas.
Petite phrase drôle "il se retrouvait dans la geôle d'un palais qui ne se trouvait certainement pas là il quelques heures avant." y a un truc qui cloche là dedans XD
Idem pour le deuxième chapitre: si certaines infos sont intéressantes, d'autres auraient pu être passées à la trappe. Ce chapitre ressemble plus à un test rp qu'à une partie de bio. La troisième est similaire.
Conclusion > je vais partir du principe du qui peut le plus peut le moins ^^ Ca demande à être raccourci, tu as largement le moyen de le faire. Après j'ai adoré certains paragraphes qui me donnaient envie de replonger dans la lecture quand j'en avais un peu marre de lire du superflu.
Niveau test rp : ce qui était un défaut dans la bio devient une qualité ici. Là on suit bien l'évolution du récit, c'est teinté d'humour bien dosé. Attention à ne pas aller trop loin dans la vulgarité (enfant de pute). Phrase que j'ai aimé (à remettre dans le contexte) : Bon, finalement c'était qu'une vieille dégueulasse.
Pour moi ce sera 800 dorikis.
Posté Sam 21 Avr 2012 - 22:08 par Sergueï Suyakilo
Tiens un lion. Ca se mange ?
Prends donc une voix.
Descriptions :
Mettre ça sous la forme est rp m'a plutôt plu. Assez agréable, peu de fautes. Beaucoup de lignes ne servant à rien mais on te pardonnera.
Histoire :
J'avais déjà lu l'histoire, mais j'ai quand même ri. Beaucoup d'humour. Tu y vas dans le surréaliste, dans l'humour gras, dans le décalé, dans l'éxagéré, mais ça passe.
Par contre j'suis un peu comme GM, la longueur ce n'est pas ce que l'on veut dans une bio. Autant c'est agréable, autant c'est sympa, drôle, toussa. Autant c'est long.
Ce que j'ai adoré par contre, ce sont tes apartés en dialogue entre Ging et le pequeno à qui il raconte son histoire. C'est court, c'est drôle, c'est simple, c'est de bon goût.
Quand il se la joue en mode badass je détruis tout, par contre... Ouai l'est fort le bon, mais ça va pas être un hercule dès le début hein.
Par contre le mode Badass du papa, c'est énorme. Avec des majuscules comme vous les frometons aimez : ENOORME !! T'as vu y'a même les points d'exclamation. En fait c'est le moment de l'histoire que j'ai préféré. L'écriture se simplifie et moi pas assez intelligent pour comprendre toutes les subtilité de langage et d'écriture, je me perds moins. J’apprécie plus.
Test rp :
Si je me souviens bien c'est moi qui l'ait donné. Mais poisson rouge comme je suis, je ne m'en rappelle plus, du coup j'aurais bien aimé retrouver ma p'tite note en haut de ton post, histoire de.
Sinon tu y mets plus d'humour. J'ai encore plus souris, y'a même des fois où j'ai lâché un p'tit rire, rapport à Ging et les maths notamment. C'est du déjà vu aussi mais c'est du toujours drôle. La mamie et l'histoie de son mari donnent la touche dramaturgie qu'il faut. Bref du tout bon.
Bref du 800 D.
Posté Lun 23 Avr 2012 - 11:12 par Flint Westwood
Alea Jacta Est ! Bien que je t'aurais plus vu sur du 1000 D personnellement.Tu m'excuseras, je rentre pas plus dans le détail, vu que ma pensée rejoint celle des collègues du dessus à quelques exceptions près (la longueur par exemple qui ne me dérange pas) mais aussi pour pas te faire perdre plus de temps ^^.
Ce sera donc 800 cailloux, bon jeu.
Posté Jeu 26 Avr 2012 - 17:35 par Toji Arashibourei
Je soupoudre de couleurs, pimente de feuille de perso, ajuste le tout d'une poignée de félicitations... Mangez pendant que c'est chaud ! ^^