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[FB 1622] Vol sur l'île Fifty-fifty

Le soleil tapait fort en ce début de journée sur North Blue tandis que le navire me transportant appareillait dans le port de l'île Fifty-fifty. Il s'agissait d'un endroit plutôt amusant à regardé, d'une part grâce aux magnifiques paysages verdoyants et de l'autre à cause du fait que toutes les maisons, ainsi que la mode étaient...comment dire, partagé en deux. Les vêtements pouvaient avoir une moitié de costume sobre et l'autre d'habit de clown, un homme pouvait être chauve d'un côté et avoir des cheveux mi-longs de l'autre. Bref, une île 50-50 qui, pour ma première venue dans la région, n'a pas manqué de me perturber. En effet, j'ai toujours était un perfectionniste, ou un maniaque selon les points de vue, alors arrivé dans une telle île ne manqua pas de me faire un choc. Un choc tel que je dû me pincer l'avant bras tout le long de la rampe d'accès au navire et du quai pour voir si je n'avais pas trop abusé du rhum pendant le voyage. Par chance, dans toute cette dualité, je pu facilement repérer l'uniformité d'un soldat de la Marine m'attendant sur la terre ferme :

"Sergent Vayne ?"
"Oui." Répondis-je simplement.
"Suivez-moi, on vous attend."

Dans un soupir de fatigue, je fit un signe de la tête et tendit ma main vers la route menant vers le centre-ville. Mon interlocuteur se retourna alors et nous entamâmes notre marche sur une rue bondée de monde. A cette heure, les gens devaient tous se rendre au marché au poisson afin d'avoir les produits les plus frais possible. Deux pas derrière le soldat, je tentai de me rappeler pourquoi les hauts haut-gradés de North Blue avaient décidé de reporter mon voyage jusqu'à Grandline pour faire venir ici. Apparemment, l'avant veille, un cambriolage avait eut lieu chez un noble de la région. Un inconnu avait volé un objet très précieux ; un prototype d'ours en peluche capable de changé de look et de couleur selon la volonté de son ou sa propriétaire. Le noble espérait sûrement en produire en grande quantité et en vendre partout dans le monde afin de se faire une petite fortune...en plus de celle qu'il avait déjà. Bref, les têtes pensantes de la Marine sur cette mer ayant apprit la nouvelle, et ayant aussi entendu parlé de mon rôle dans l'affaire du hareng, décidèrent de m'envoyer sur place pour enquêter.

Durant le voyage, je pris des renseignements sur la région auprès de mon guide. Il m'expliqua que l'endroit était plutôt animé et que, à part les marchands, seuls les pirates aimaient s'arrêter sur l'île pour y faire escale. les autochtones ayant beau être accueillants, ils semblaient assez froid avec les gens ne partageant pas leurs goûts vestimentaires, même à moitié. Bien sûr, le fait que des pirates soient présents dans une île comprenant un contingent de Marine me fit lever le sourcil. Le soldat me répondit alors qu'une moitié de l'île soutenait les hors-la-loi, leur offrant généreusement gîte et couvert tandis que l'autre faisait tout pour coopérer avec le Gouvernement. Il s'agissait d'une situation qui aurait pu être tendu, voir mené à une guerre civile, mais la mentalité moitié-moitié des habitants rendait le tout plutôt pacifique, si on ne comptait pas les escarmouche entre marines et pirates.

Après vingt bonnes minutes de marche ponctuées par des slaloms entre des enfants courants partout et des arrêts devant des demi-stands étrangement décorés qui traversé la rue tirés par des chevaux mi-blanc, mi-baie, nous arrivâmes enfin devant la base de la Marine. Là-bas, je devais rencontrer l'officier en charge de l'affaire, le Commandant Lawblood. Je ne connaissais cet homme que de nom, il était un bon marine porté sur la religion, beaucoup trop, selon certains. De mon côté, t'en que je ne l'avait pas rencontré, je n'a pas d'aprioris sur lui que ce soit négatif ou positif. Je préférai discuter avec le gars avant de voir s'il se prenait vraiment pour un croisé. D'ailleurs, d'après le comportement de mon guide, qui se mit soudain au garde à vous. Mes yeux se posèrent alors sur la grande porte d'entrée de la base où un homme aux allures de dandy aux pupilles dorées se dirigeait vers nous. Quand il arriva à portée, le soldat déclare :

"Mon Commandant, voici l'homme que le QG de North Blue nous a envoyé."
"Mes respects, Monsieur." Fis-je en me mettant aux garde-à vous à mon tour. "Je suis le sergent Vayne, je suis venu pour enquêter avec vous à propos du vole de l'Harvey Bear."

Tout comme le soldat, je restai en position droite jusqu'à ce que mon supérieur me donne l'ordre du contraire. Je prit alors mon temps pour l'observer, remarquant que, malgré les croix qui avait gravé sur le front et les rumeurs comme quoi il aimait réciter un bouquin religieux par cœur, il devait sûrement plaire aux femmes. Une fois les présentations faites, je me remémorai le dossier qu'on m'avait fourni sur l'affaire. Les photos de l'ours changeur d'apparence, celle de la vitre brisée par laquelle le voleur s'était introduit, mais aussi de la maison du noble, du mur escaladé parle cambrioleur et des empruntes de pas qu'il avait laissé. Il y avait aussi différents témoignages racontant tous la même chose. Un vent fort durant la nuit, un grand fracas peu de temps avant l'aube et la pièce où était entreposé le nounours sans dessus-dessous. Voulant en savoir plus, je ne m'embêtai avec les formalités d'usage et demandai à mon supérieur :

"Pourrai-je savoir si vous avez déjà une piste à propos du cambrioleur, monsieur ? Pourrons-nous aussi passé par le lieux du crime pour que je puisse y jeter un coup d'œil ?"


Dernière édition par Jules Vayne le Mer 28 Mar 2012 - 20:42, édité 1 fois
    [Hrp: Jules juste pour te dire que nous sommes en 1622 et que donc je n'ai pas encore mon grade de lieutenant-colonel, je ne l'aurai qu'en 1623. Je ne suis encore que commandant. Donc modifie juste cette mention dans ton post ;) ]


    *********




    "Et demain soir n'oubliez pas que nous recevrons notre grande chanteuse, connue de tous sur nos océans, j'ai nommé Lady Baba!"

    Au rhum. C'était au rhum qu'il s'était fini la veille. Lui qui ne buvait pas si souvent, il avait fallu qu'il tombe sur LA demoiselle magnifique qui tenait absolument à partager un verre. Lui, le bon prêcheur sain de corps (vrai) et d'esprit (moins vrai) qu'il était, il avait même dansé sur la piste sous les regards de jeunes femmes en délire qui criaient en chœur le slogan de sa vieille publicité qui le suivait décidément partout: "Le café Soren, quand ça va pas c'est une aubaine!" Et tout ça pour quoi? Qu'avait-il obtenu maintenant qu'il faisait les comptes, le lendemain matin, assis sur le côté d'un grand lit à baldaquin?

    "Il est tôt chéri, reviens au lit, susurra une voix mélodieuse encore endormie."


    Bon, d'accord, il n'avait pas à se plaindre. Mais en tant que commandant de la marine et bon pratiquant de son culte si singulier, il se devait d'être à nouveau opérationnel dès le matin.
    Car s'il avait été envoyé sur cette île de Fifty-fifty c'était pour résoudre une enquête. Un vol plus précisément. Une peluche spéciale ou quelque chose comme ça, Soren n'en avait cure. L'important était d'arrêter et de punir ceux qui avaient défié l'autorité. Voilà pourquoi Soren écumait les bars depuis une semaine. Quelques pistes avaient été écartées, mais le seul véritable bénéfice qu'il avait pour l'instant tiré de ses recherches était que le voleur était toujours présent et qu'il comptait sans doute vendre son prototype à prix d'or sur l'île même.
    Devant la difficulté de la tache, la ville étant assez grande, le gouvernement avait décidé d'envoyer un spécialiste sur place, un enquêteur pur jus qui "saurait accélérer les choses". Le soir même ils iraient faire un tour chez un tatoueur qui visiblement savait quelques petites choses bien utiles. Il fallait donc se lever pour accueillir son nouvel allié avec courtoisie.

    " Je dois prendre une douche, ensuite je partirai. Le devoir passe avant tout ma chère!"

    Sa compagne de nuit était bien plus douée pour se déhancher que pour se réveiller le matin. Ses lèvres bicolores, ses accoutrements fidèles à la tradition de l'île avaient tout de même charmé l'officier. Mais comme disait le proverbe: " Le soir savoir faire rire, le lendemain savoir courir".

    Après s'être lavé il remit donc ses habits, toujours repassés malgré tous les évènements passés, plaça ses cinq dagues à la ceinture, s'aspergea de quelques bouffées d'Armagnac Code et se prépara à sortir.

    " Se reverra-t-on ce soir?

    - Si nous survivons jusque là, peut être bien. Ou pas. Qui sait?"


    En cette belle matinée ensoleillée le commandant se sentait le cœur léger. Certes l'alcool avait eu son petit effet sur lui la veille, mais comme à son habitude il était déjà passé à autre chose. La force de foi d'un éveillé au culte de (Un coq bien en forme couvrit malheureusement le mot qui suivit) donnait bien des avantages. Veste de costume sur le bras, manches de chemise retroussées, il se dirigea allègrement vers le Qg.

    A son arrivée, il constata que son nouveau collègue était en vue. C'était un jeune homme, la vingtaine ou un peu plus, qui marquait des points au vu de son accoutrement ton sur ton. Son costume était à n'en pas douter un Gucciot d'un blanc immaculé du plus bel effet. Soren espéra que le caractère du bonhomme était à la hauteur de son apparence.
    Il était sergent. Jules Vayne. Ce nom disait quelque chose au gradé. Il avait lu un livre récemment où quelqu'un portait un nom semblable ou du moins très proche. Hum, en tout cas il était courtois, un peu trop guindé peut être. Il avait raison toutefois car certains officiers, il en savait quelque chose, croyaient que grade signifiait supériorité totale. Il allait le rassurer ce jeune homme. En attendant, d'humeur taquine, il ne put s'empêcher de lui faire une bonne blague. Pour y parvenir il serra à peine la main du sergent et prit un air grave et sévère.

    "Pourrais-je savoir si vous avez déjà une piste à propos du cambrioleur, monsieur ? Pourrons-nous aussi passer par le lieu du crime pour que je puisse y jeter un coup d'œil ?"

    Pressé par dessus le marché. Soren n'était pas partisan de la recherche immédiate. Avant de se lancer dans le feu de l'action il allait falloir apprendre à se connaître et à se faire confiance.

    Poursuivant son petit jeu, il tourna autour du Jules d'un air inquisiteur. Les hommes présents, connaissant la personnalité du fils Lawblood, jouèrent le jeu. Enfin, il s'approcha, pas à pas, s'arrêtant juste avant que les visages des deux hommes ne soient presque en contact et que les prunelles océan de sa nouvelle recrue ne se perdent dans les siennes.

    "BOUGABOUGABOUGA!"

    Le marine avait sursauté. Soren et les autres matelots éclatèrent de rire. Visiblement le sergent lui fut plus étonné qu'autre chose. Après quelques secondes passées à pouffer, il engagea cette fois-ci la vraie conversation.

    " Pardonnez-moi mon cher, mais votre allure et votre ton formels m'ont persuadé de faire cette petite boutade. Bienvenue, je suis le commandant Soren Lawblood et je suis ravi de votre venue. Comme vous venez de le voir j'aime assez l'humour, spécialement quand il surprend. Ne vous inquiétez pas, une fois sur le terrain je suis bien plus sérieux qu'actuellement. Simplement, détendez-vous un peu, je suis certes votre supérieur mais je ne suis pas un monstre. Plus nous serons à l'aise ensemble et plus notre enquête sera efficace."

    Il afficha alors une mine rayonnante agrémentée d'un sourire sincère, de ceux qui sont adressés aux frères d'armes et accessoirement aux amis.

    " Alors pour résumer, reprit-il, vous avez du l'entendre déjà je suis prêcheur d'un culte qui nous enseigne entre autres la bonne entente et la jovialité. Concernant votre question, nous en discuterons autour d'un bon café. Si nous retrouvons le voleur et que l'affaire devient sanglante j'ai besoin de pouvoir compter sur vous. Et pour ça, pas mieux que Chez Fredo et son cappuccino. Je l'ai découvert hier, une merveille!"

    Sans plus attendre il ouvrit la route, son coéquipier sur les talons, fourmillant sans doute de questions à lui poser. Aujourd'hui, il allait montrer au jeune Jules Vayne ce qui comptait chez un vrai marine: l'honneur, la force mais surtout la confiance et l'esprit d'équipe. Et les femmes quelquefois.


    Dernière édition par Soren Lawblood le Jeu 29 Mar 2012 - 20:53, édité 1 fois
      Perdu dans le dédale de rues qu'offrait l’immense et bien étrange île répondant au nom de Fifty-fifty, Drogo errait sans destination précise, le sang débordant d’alcool. Comme à l'accoutumée, la soirée avait été arrosée. Et comme à l'accoutumée, celui-ci avait fini ivre mort. Voilà à peine quelques semaines que le jeune pirate découvrait les bienfaits de l’ivresse que pouvait lui procuraient cette douce boisson, ses sombres aspects pareillement. Pourtant cela ne l’empêchait en rien de savourer la liberté dont il jouissait dorénavant. Les interminables leçons d’histoire, les entrainements draconiens et tout c’qui allait avec sa formation d’assassin, il en avait définitivement finit. De sales besognes tout ça, rien d’autre, qu’il vous aurait dit ! Non, maintenant il était un pirate, un vrai de vrai, et comme difficilement faisable. Il se plaisait à se considérer comme étant unique dans son genre, que ce soit par sa manière de se battre, sa personnalité ou les lourds bagages qu’ils trainaient avec lui depuis le départ de son île natale. Pour faire simple...des responsabilités à foison. Mais il avait encore le temps avant de vaquer à ses devoirs futurs. Aujourd’hui, il était libre.

      L’aube s’annonçait tandis que Drogo tournait à l’angle d’une rue, sans même se soucier de savoir où celle-ci pouvait aboutir. Les ruelles se faisaient de plus en plus chic et spacieuse, sans pour autant que le pirate note ce détail. Son visage avait pâli férocement, le pauvre bonhomme ressemblait à un cadavre sur pattes. L’alcool, lui, battait dans son sang, son estomac grondait, chaque pas était une épreuve, un combat…marcher droit était chose qui relevait du miracle. En attendant, il titubait dangereusement, le regard vide et les pensées d’autant plus. Pouvait-il être plus mal qu’à l’instant présent ? Vais-je mourir ? Voilà les ultimes questions que son esprit aviné se répétait incessamment. Il aurait tout donné pour se sentir un poil meilleur. Mais c’était trop demander. Il était probablement arrivé au fameux point de non-retour qu'évoquait sans cesse la prêtresse Eboshi. D’après elle, celui-ci n’était que synonyme de mort précoce. Elle lui avait formellement interdit d’ingurgiter la moindre goutte d’alcool, sous prétexte qu’à trop forte dose le breuvage en devenait mortel. Balivernes ! avait toujours répondu l’adolescent entêté qu’avait été Drogo…pourtant là, il regrettait farouchement de ne pas l’avoir davantage écouté, du temps où la vieille mégère lui faisait office de tutrice.

      Le pirate aurait très bien pu s’arrêter au premier coin de rue suffisamment douillet qui s’offrait à lui, et se plonger dans un sommeil sans fin. Mais à chaque fois qu’il s’essayait à fermer ses lourdes paupières, il avait l’horrible impression que ses tripes prenaient un malin plaisir à s’empresser de lui remonter à la gorge tandis que le monde, lui, s'écroulait tout autour. Il fallait continuer à errer de la sorte, jusqu’à ce qu’il se sente mieux où que la mort se décide enfin à s’emparer de lui !

      Faut croire que celle-ci daigna finalement abréger ses souffrances. Elle se présenta sous forme d'une lumière. Une lumière éclatante qui l'éblouissait au fur et à mesure que celle ci s'approchait, engloutissant les ténèbres qui le cernait. Celle-ci était accompagnée d’une désagréable sonnette qui faisait des « Driiiing » incessants... Des cloches auraient été probablement plus adapté. Plus que quelques secondes et il allait subir le même sort que les ténèbres environnantes. Encore quelques secondes et tout ce ci arriverai à sa fin. Et s’il y survivait, il se ferait la promesse de ne plus jamais boire ! Jamais !


      « Dégage, bougre d’âne ! »

      C’est là qu’il se rendit compte de sa bêtise. Mais bien trop tard, à cette heure si tardive, ses réflexes n’étaient plus. Sans qu’il s’y attende, un vélo le percuta de plein fouet provoquant la chute de celui-ci, et un splendide vol plané du pirate. De son côté, Drogo était sonné, mais le choc eut pour avantage de le sortir de la torpeur dans laquelle il était plongé depuis bien trop longtemps. Il rouvrit ses yeux avec difficulté et constata qu’une bosse avait poussé sous sa chevelure écarlate. C’était douloureux, mais il avait connu pire.

      « Hiahahaha ! Hiahahaha ! Hiahaha ! »

      À ses pieds se trouvait une peluche des plus louches. Jamais encore Drogo n’avait eu l’occasion de voir abomination pareille. Celle-ci changeait de forme et de couleur à une vitesse folle et sans aucune logique apparente. Elle se dandinait en tout sens, tout en éclatant d’un rire à vous donner des sueurs froides le long du dos, et ça à chaque nouvelle transformation. Plus rien ne semblait pouvoir l’arrêter.


      « Hiahahah ! Hiahahah ! Hiahahah ! »

      Drogo s’était perdu dans ce tourbillon de couleurs et de formes, qui elles étaient toutes aussi incongrues les unes comme les autres. Rouge, vert, bleu, canard, jaune, rooose, vache, vert, violet, rouge, ours, bleu, rose, jaune…rooose, girafe…Y’avait de quoi en perdre la tête. Mine de rien, il en avait le tournis. Mais comme la langue attirée par la dent manquante, son regard ne pouvait guère se détacher de la peluche et puis voilà bien un truc ! Celle ci, quelle que soit la forme qu'elle prenait gardait une immonde queue de Lapin flétrie et sale…Comment ne pas être fasciné par une bête pareille ? Il distingua tout de même du coin de l’œil l’homme qui avait été au guidon de la bicyclette s’avancer à grands pas vers lui.

      « Bon sang, tu ne peux pas regarder en face de toi ? » vociféra celui-ci d’une voix rauque.

      Il rafla de sa main gauche la peluche, qui elle continuait ses éternelles métamorphoses. C’coup ci on pouvait y voir du gris, du beige, de l’orange, encore du bleu, toujours du rose…


      « Beeeuuarrrgh »

      Fallait s’y attendre. Tout ce mélange de couleur lui avait retourné les tripes. Et cette fois-ci elles étaient bien déterminées à franchir le seuil du gosier. C’est ainsi qu’il se tourna vivement sur sa droite pour de dégobiller à son saoul tout l’alcool et la bouffe qu’il s’était offerte au cours de la soirée ! Après quelques derniers relents de rhum guère bien agréables, Drogo se tourna à nouveau vers celui qui l'avait renversé dans sa hâte. Mais l’homme et sa peluche avaient disparu. Lui s’étala au sol. Il avait la curieuse impression de revivre. Dégueuler lui avait fait un bien fou ! Il se sentait stupide d’avoir cru que la mort l’avait attendu au prochain coin de rue. Encore plus d’avoir confondu un simple phare de vélo avec la grande faucheuse. Il aurait voulu en rire, mais le sommeil avait pris le dessus…un sommeil torturé par les résidus d’alcool qui se trouvait encore en lui et les images terrifiantes d’un ours rose capable de prendre toutes les formes les plus mignonnes qu’une peluche pouvait avoir. Définitivement, il avait horreur de tout ce qui pouvait être mignon…et des bisounours.



      Dernière édition par Drogo le Jeu 12 Avr 2012 - 20:09, édité 2 fois


        Des Clowns, des Marins et un Prince !


          Le poing passa à quelques centimètres de sa tête, mais Howard Prince n'eut aucun mal à esquiver cet énième assaut. Il recula et affichant toujours un air très décontracté, comme ci ce dernier ne se souciait absolument pas de la situation dans laquelle il se trouvait. Et c'était exactement ça : il savait très bien que ce curieux groupe de personnage l'ayant pris à partit n'était que de la petite frappe, surement de petits escrocs qui n'avait absolument pas le niveau du pirate qu'ils avaient en face d'eux.

          Il devait bien le reconnaître, c'était bien une des premières fois, qu'à peine arrivé dans une ville, il se faisait prendre à partit par un groupe de hors-la-loi... « L'île Fifty-Fifty hein ? Eh bien, je ne suis pas prêt de l'oublier celle-là... »
          Ses cheveux noirs dansaient au rythme du léger vent et son long manteau sombre qui tenait sur ses épaules telle une longue cape flirtait avec son corps. Il ferma les yeux tout en souriant, ce qui irrita encore un peu plus ces « pseudos » adversaires :

          « T'as pas compris ce qu'on t'a demandé ou quoi ?! Donne-nous ton fric rapidement avec que mes mecs et moi on te saigne. On n'aime pas beaucoup les étrangers dans le coin, surtout les têtes d'amours dans ton genre ! Des vrais pigeons Ahahaha !!! »

          Les 4 gus en face de lui éclatèrent de rire surement pour accentuer leur sentiment de domination et tenter d'intimider le pirate.
          Quelque chose d'assez spéciale que remarqua Prince était cependant la drôle de façon de s'habiller des hommes en face de lui : ils étaient, vestimentaire ment parlant, coupés en deux. Du côté gauche, ils étaient habillés de façon plutôt normale tandis que sur tout le côté droit, ils portaient des habits de types arlequins, avec toute la fantaisie traditionnelle qu'on reconnait chez ces derniers : chapeaux de bouffons, grelots, maquillage et autres masques étranges...
          C'était bien la première fois qu'Howard voyait une chose du genre. Pendant ses voyages, il avait déjà croisé des personnages un peu loufoques et originaux, mais là... Cette originalité semblait, à ce qu'il avait rapidement vu, ne pas s'arrêter à ce groupe un peu gênant mais à toutes les personnes qu'il avait vu à l'entrée de la ville. Il avait en effet aperçu plusieurs personnes portant deux looks complètement différents.
          Sortant de ses pensées, il s'adressa aux hommes en face de lui afin de leur poser directement la question :

          « Hum dites les gars, votre look un peu spécial là... C'est une coutume de la ville ? Car c'est bien la première fois que je vois quelque chose d'aussi original ! Quoique le style bouffon sur vous... »

          A peine eut-il terminé sa phrase que les 4 hors-la-loi foncèrent vers le pirate, criant de rage :

          « Tu oses te moquer de nous ?! Tu vas mourir étranger !!! »

          Sortant chacun une dague cachée, ils attaquèrent tous ensemble.
          Les coups pleuvaient vers le pirate qui esquivait avec une facilité déconcertante. Attendant qu'un de ses adversaires envois sa dague vers l'avant, il esquiva juste assez pour laisser le bras d'un adversaire à portée : il le saisit avec ses 2 mains. Une d'elle bloqua son avant bras tandis que l'autre frappa net au niveau du coude : un « crack » violent retentit et l'homme tomba à terre en hurlant de douleur, tenant son bras qui venait d'être cassé.

          Les 3 autres s'arrêtèrent un instant, apparemment étonné et un peu impressionné par la facilité avec laquelle le pirate venait de mettre à terre l'un d'eux.
          Mais ce n'est pas ça qui allait les arrêter.

          Courant une nouvelle fois vers Howard Prince, ces derniers, aveugler par la rage, ne remarquèrent pas que cette fois-ci, le pirate avait déjà bondit sur eux : un violent coup de genoux vint se coller dans l'estomac du plus proche, alors qu'un second attaqua le flanc de Prince. La scène était comme figée dans le temps : Dans une posture assez particulière, le pirate avait toujours le genou dans le ventre d'un adversaire, tandis, qu'en sortant assez le sabre de son fourreau, il avait paré la dague du second hors-la-loi. Seuls ses cheveux dansaient encore au rythme du vent.
          Il aimait ce genre de combat : attaquer non pas un, mais plusieurs adversaires à la fois...

          Enlevant le genou de l'estomac de son adversaire, il envoya son poing dans le visage de ce dernier, qui vola sur quelques mètres, inconscient.
          Remettant le sabre complètement dans son fourreau, il lança sa jambe vers la tête d'un des arlequins qui avait précédemment tenté sa chance avec sa dague, mais ce dernier esquiva, à la grande surprise du pirate qui faillit même tomber à terre.
          Son adversaire pouffa en voyant cette scène, ce qui irrita le pirate, qui voulut bondir vers ce dernier pour attaquer, avant que quelqu'un le retienne par derrière :

          « Vas' y ! Je le tiens shishishi !!! »

          Dans sa précipitation, Howard Prince venait de tomber dans un piège comme un vrai débutant. Se débâtant comme il pouvait, il n'arrivait pas à se défaire de la prise de son adversaire qui le tenait terriblement bien. Impossible pour lui également de prendre une de ses armes...
          Son acolyte arrivait, en marchant, un large sourire aux lèvres. Sans attendre il assena un violent coup de poing dans l'estomac du Prince qui se tordit de douleur en crachant de la salive.

          « T'aime ça hein guignol ! Fallait pas nous chercher et faire gentiment ce qu'on t'avait demandé ! »

          Howard Prince releva la tête et répondis à son adversaire avec un rictus hautain :

          « Guignol ? Hum.. Tu t'es regardé avant de parler ? »

          La réponse fut immédiate : le pirate reçu deux violent coups de poings dans le visage. Il filet de sang s'échappait de sa bouche. Son adversaire n'en avait cependant pas fini avec lui. Ce dernier sortit sa dague afin de s'amuser un peu plus avec Prince...
          Mais au même moment, un groupe de marins arriva en courant vers la scène, faisant fuir, par la même occasion les 2 hors-la-loi.

          « Ohé monsieur ! Vous allez bien ? J'espère que ces gars-là ne vous on pas trop ennuyé ?! Voulez-vous passer au QG pour porter plainte ? »

          Le pirate venait d'être sauvé par... des marins ?! Il l'avait donc compris, ce n'était pas sa journée...
          Se remettant sur pied tranquillement, il essuya, avec sa manche, le sang qui coulait toujours de sa bouche. Ses blessures étaient évidemment superficielles et un peu de repos suffirait pour soigner les ecchymoses visibles sur son visage.
          Se retournant vers ses sauveurs, il sourit, comme à son habitude avant de répondre :

          « Ne vous inquiétez pas pour moi, mes blessures sont vraiment légères... Cependant ces deux-là... »

          Il indiqua du doigt les 2 hommes qu'il avait mis à terre quelques minutes plus tôt qui gisaient encore sur le sol.
          Les marins étaient ébahis parce qu'ils voyaient et hésitèrent quelques secondes avant de répondre :

          « Hum bien... Nous allons emmener ces hommes aux QG afin de les enfermer. Mais dites-moi, qui êtes... »

          Howard Prince avait déjà disparus de l'entrée de la ville. Même si les marins venaient de le sortir d'une situation délicate, ce n'était pas non plus la peine qu'il reste trop longtemps en leur présence et que ces derniers sachent qui il était.



          Tiens, à première vue, le commandant me semblait un peu plus sévère que les rumeurs le laisser entendre. Il ne cessait de me fixer avec des yeux inquisiteur que je n'aurais jamais revoir depuis mes classes, le tout en me tournant autour. Ma première réaction devant un tel comportement fut de me dire "bizarre", intérieurement. Après tout, comment un officier pouvait avoir un regard montrant qu'il était très porté sur la discipline et sentir le parfum pour femme tout en portant une tenue aussi décontracté. Profitant du fait que le Commandant me passait dans le dos, j'observai ses hommes. La plupart avait un visage fermé, mais d'autre avait la bouche qui tremblait légèrement, comme pour empêcher de faire fonctionner ses zygomatiques. Je ne mit alors pas trop longtemps à comprendre que j'allais avoir droit à une petite blague et j'eus raison. Mon supérieur se mit à plonger ses yeux dans les miens et lança un cri...marsupial ? Quoi qu'il en fut, j'étais dans de beaux draps.

          En effet, je ne savais pas vraiment quoi faire sur le coup pour ne pas froisser un supérieur hiérarchique. Devais-je sursauter ? Non, le marine m'ayant servi de guide le fit pour moi. Devais-je rire aux éclats ? Déjà fait du côté des autres officiers accompagnant le commandant. Il ne me restait plus que le sourire amusé que je ne tardais pas à faire en hochant légèrement la tête et en mettant ma main sur ma poitrine pour montrer que je m'était fait avoir. J'écoutai ensuite Soren Lawblood se présenter et expliquer qu'il aimait les blagues surprenantes, surtout pour les types aussi coincés que moi. Bon, il était vrai que, sans quelques verres de rhum dans le nez, j'étais plutôt froid et distant, préférant observer plutôt que de parler pour ne rien dire. Ajouter ce trait de caractère à mon côté maniaque, et je pouvais paraître aussi détendu et sympathique qu'une porte de prison de l'Impel Down. Toujours en gardant mon léger sourire, je tentai de faire comprendre à mon interlocuteur que ce n'était pas le cas :


          "Oh mais je suis détendu, Commandant. Je suis même enchanté d'avoir été envoyer ici pour enquêter. Résoudre ce type d'affaire est toujours un amusement pour moi."

          J'avoue, avec le recul, cette phrase était vraiment étrange et ne devais sûrement pas aider à faire croire que j'étais un gars que presque rien ne pouvait énerver. Enfin bref, je me ressaisis et écouta de nouveau la proposition de l'officier. Ce dernier, avant d'aller voir le lieu du crime, préféra me proposer d'aller boire un café pour parler du dossier. Personellement, cela ne me dérangeait pas, ça me permettrais de faire un peu le tour de la ville, histoire d'observer les attitudes et les habitudes de chacun faces aux différentes rumeurs qui circulaient concernant le vol. De toute manière, en bon détective, je savais que la patience était une qualité indéniable. Je répondis donc à Lawblood :

          "Même si je préfèrerai que cette affaire ne se termine pas en massacre, je ne suis pas vraiment un combattant pur et dur. Attention, ça ne veux pas dire que je ne sais pas me battre, mais je serais satisfait de voir le voleur derrière les barreau en un seul morceau. Par contre, j'accepte volontiers de prendre un café. J'espère que Fredo fait aussi du thé, le café ça tache un peu trop."

          Surtout de la manière dont je le buvais. En tout cas, nous marchâmes à travers les rues de villes, croisant de nouveaux des maraichers déplaçant leurs stands ou des enfant allant à l'école. Quelques pas derrière mon supérieur, je me remémorai de nouveau d'autres détails de l'enquête. Comme deux détails important concernant le Harvey Bear, la peluche changeant de couleur. D'après la description, il lui manquait un œil et elle possédait une queue proche de celle des lapins. Voilà des indices qui pourrait se révéler intéressants, tout comme les traces de roues de vélo sortant d'un buissons au bord du manoir de la victime et se dirigeant vers la route non loin de là. Du côté des témoignages, c'était le vide totale. Au moment du crime, les deux gardes n'avaient rien vu ou entendu d'inhabituel, le personnel dormait. Peu importe qui était le voleur, il s'était donné du mal pour ne pas se faire repérer. D'ailleurs, cette manière d'opérée, bien que très commune pour les cambrioleurs, me laissais perplexe. Quelque chose clochait. Enfin, j'en saurais peut être plus après en avoir discuté avec le Commandant. D'ailleurs, nous arrivâmes devant le café brasserie hôtel "chez Fredo", sûrement notre destination. Je commençais alors à poser quelques questions à mon supérieur :

          "Alors, commandant, vous avez déjà des suspects potentiels concernant le vol ? A ce que j'ai pu en lire, le cambrioleur savait ce qu'il faisait et connaissait même les temps de rondes des gardes du manoir. En tout cas, rien en ayant traversé le marché tout à l'heure, pas mal de rumeurs circulent à son sujet."

          Nous entrâmes alors dans le café à la décoration à moitié feutrée avec papier peint pourpre et lumière tamisés et l'autre moitié bien plus exubérante, avec des ballons de baudruche suspendus au dessus de tables colorées. Nous nous installâmes à une table et un homme mi-serveur, mi-motard vint prendre notre commande :

          "Un thé vert." Déclarai-je simplement.
            « Le spécial cappuccino de la maison, comme hier ! »

            Le serveur acquiesça avec un sourire. En l’espace de quelques minutes son nouvel associé devait bien lui avoir posé une dizaine de questions. Classique pour un détective en herbe mais Soren était assez étonné de tomber sur un homme plus curieux que lui. Même si dans le cas présent la curiosité était purement professionnelle, voire maniaque.

            « Très bien sergent, je vois qu’il est inutile d’être plus longtemps évasif, je vais donc vous dire tout ce que je sais, même si je vous avoue que beaucoup de points restent à éclaircir. »

            Le commandant prit alors un ton bien plus sérieux, redevenant le justicier implacable qu’il était (parfois).

            « Alors voilà, officiellement le vol a eu lieu après un cambriolage. Le coup habituel apparemment orchestré par des malfrats sans envergure. Mais en enquêtant un peu plus je me suis rendu compte que ce genre d’affaires sent un peu mauvais. Après quinze années passées à combattre le crime on voit tout de suite quand quelque chose cloche. »

            Leur commande arriva. Le cappuccino était délicieusement recouvert d’un côté par une crème chantilly et de l’autre par une pincée de chocolat en poudre. Il but une longue gorgée bien chaude avant de poursuivre.

            « Ceux qui ont fait ça sont organisés. Une mafia, des truands, des pirates, je l’ignore. mais une chose est sure ce sont des pros. Aucune alarme n’a été déclenché, pas une goutte de sang n’a coulé. Il sera dur de débusquer ce ou ces petits malins. »

            Ce cappuccino était décidément délicieux. Il dut à plusieurs reprises essuyer la crème qui lui avait fait une moustache assez comique. le sergent paraissait aux aguets, retenant avec attention tous les détails supplémentaires qui pouvaient les aider. Soren continua.

            « Un informateur m’a donné l’adresse d’un tatoueur. Apparemment il saurait peut être où trouver ce chapardeur. Nous nous y rendrons ce soir pour avancer un peu, cela vous convient-il mon cher ? »

            Bien entendu il allait de soi qu’ils visiteraient les lieux du crime avant. Après tout ils avaient la journée pour se créer de nouvelles pistes sérieuses.
            Après avoir fini les verres, l’officier régla la note (malgré les insurrections vives mais inutiles du sieur Vayne) et ils entamèrent leur marche vers la maison luxueuse de la victime.

            « J’ai tenu à ce que l’endroit reste en l’état pendant la durée de notre enquête , commença Soren. Le maître des lieux a été un peu ronchon mais le professionnalisme passe avant tout, je pense que vous en conviendrez. »

            Après une petite marche via le centre de la ville, incroyablement dense et...divisé en deux parties distinctes, ils arrivèrent. La bâtisse était incroyablement haute, sans doute répartie sur trois étages. A l’entrée on pouvait même apercevoir des piliers de marbre, plus modestes qu’à l’ordinaire, mais néanmoins imposants. Le propriétaire voulait à coup sûr se montrer plus important qu’il ne l’était. Un sacerdoce pour les pauvres âmes vénales qui peuplaient ce quartier.
            Après être passé par une grande porte en chêne, mi verte mi stigri, ils arrivèrent dans le hall principal. Visiblement ce noble aimait les sucreries et le chocolat car la moitié du corridor fatiguait les yeux de son rose bonbon quand l’autre partie les faisait fondre de leur couleur appétissante. Malgré l’affaire en cours, le propriétaire n’appréciait pas du tout de devoir coopérer avec la marine qu’il considérait comme « une bande d’attardés ». Malgré la loi, la plupart des hommes puissants trouvaient souvent le moyen de dicter leurs conditions. Et celui-ci entendait bien les chasser le plus vite possible pour qu’ils continuent leur traque en dehors de ces murs. Alors que celui-ci approchait, Soren se tourna vers son acolyte.

            « Jules, je peux vous appeler Jules ? En attendant ce soir, cet endroit est à vous ! Je vais tenter de vous obtenir le plus de temps possible. Faites en bon usage.»

            Son rôle à présent, distraire le cynique habitant le temps que son camarade ait pu relever suffisamment d’indices. Un hochement de tête commun sembla sceller cet accord invisible. Au vu de la tête que tirait son futur adversaire de joute verbale, ça n’allait pas être de la tarte.


            Dernière édition par Soren Lawblood le Mar 16 Oct 2012 - 12:57, édité 1 fois
              « Vous croyez qu'il est mort ? »
              « Le pauvre garçon, il était si jeune.. »
              « Maman, maman, est ce qu'il va s'en sortir ? »
              « Ne regarde pas ma puce. Viens, rentrons. »
              Tant de brouhaha. Qui avait bien pu organiser une sauterie en plein milieu d'une rue, si tôt dans la journée ? À moins que quelque chose en particulier avait attiré tout c'beau monde pile à l'endroit où il s'était assoupi. Alors, c’est qu’il n’avait pas été très inspiré pour le coup, cent mètres plus loin et il aurait pu dormir en paix. À moins que..?
              « Vous croyez qu’il est mort ? »

              « Que quelqu'un s'avance et aille l'aider. Il est peut-être bien mort. »
              « T'es un marrant toi, il empeste la gerbe. T’a qu’à t’en occuper si son état t’intéresse tant qu’ça ! »
              « Ça fait combien de temps qu'il est là ? »
              « Moi je l'ai vu hier, depuis, il n'a pas bougé... »
              « Et pendant tout ce temps-là, personne n'a eu l'bon sens de se dire qu'il fallait l'aider ? »
              « Bah...on pensait que c'était un ivrogne, tu sais, comme on en trouve souvent dans les bas quartiers. On n’en manque pas d'ceux-là ces derniers temps. »
              « Vous croyez qu'il est mort ? »

              « P’tin, mais ta gueule toi. »
              « Bon sang ! Si vous ne vous décidez pas, j'y vais. Mais il doit probablement être mort étouffé dans son vomi à l'heure qu'il est, alors emmener vos petits, ça ne sera pas beau à voir. »

              Petit ? Quoi, c'est lui qu'on traitait de petit ?

              Ah ça allait faire mal, le dentiste du coin risquait d’avoir du boulot, pour sûr ! L’genre de truc qu’il ne pouvait absolument pas laisser passer…Et foi de Pan Dragon l’imprudent qui avait osé prononcer le mot tabou en parlant de lui allait le payer cher. Et c’est peu dire au sujet de son imprudence, le fou s’approcha d’un pas rapide du corps du pirate tourné face contre terre. Il entreprit de secouer son épaule tout en ardeur dans l’espoir d’obtenir un signe de vie en retour. Et en vie, Drogo l’était. Le pauvre gars venait de l’apprendre à ses dépens en voyant ses bijoux de famille soigneusement compressés par la main du pirate. Le trait du bonhomme vira en un claquement de doigt au violet, le tout accompagné de grotesques bêlements à vous en donner la larme à l’œil. Enfin pas lui. C’était le quart de ce qu’il lui réservait. Ouais, l’sommeil c’était sacré, et l’sacré, on n’y touche pas.

              D’un bond, il se dressa sur ses genoux pour ensuite pleinement se relever, bourses toujours en main. Il le toisa d’un regard blasé, mais rempli de malice. Le gars faisait à peine un dixième de tête de plus que lui, si ce n’était pas d’la prétention que de le traiter lui de petit. Non, il méritait définitivement son châtiment.


              « Et c’est moi qu’tu traites de petit ? Non mais r’garde toi quoi, j’ai au moins la chance d’avoir des cheveux contrairement à d’autre…et des couilles aussi. » Finit-il en ricanant, alors que ce qu’il tenait en main venait d’être réduit en miettes.

              À en juger par la gueule qu’il tirait, c’était un bon trois quarts. ‘L’avait beau être nul en calcul, il jugea qu’un bon coup de boule en pleine gueule suffisait largement à combler son dernier quart de frustration. Cela étant fait, il laissa l’homme d’un âge moyen s’écrouler au sol. La fin de ses jérémiades lui faisait un bien fou à lui et sa migraine qu’il se coltinait. Autour, ils en étaient tous restés sans-voix, mais aucun de ces hurluberlus bicolores n’avait était assez spirituel pour prendre ses jambes à ses trousses.


              « Bougez ! »

              Et comme par magie, ils s’exécutèrent, tous, et sans broncher. Pour la plupart, ils filèrent comme des souris à l’approche d’un chat dans leurs p’tits chez soi qui leur servait de trou, d’autres avaient disparu au premier coin de rue. Quoi qu’il en soit, il était seul, à son plus grand plaisir.

              Il avait dormi deux jours…le pirate avait beau se le répéter, il avait peine à y croire. Pourtant, sa faim témoignait son hypothèse, l’horrible impression de ventre vide lui tiraillait l’estomac. Il fallait qu’il se remplisse à nouveau la panse, et vite. Mais avant ça, il devait oublier ce fichu nounours qui avait squatté ses rêves. Effrayant.

              Et pour ça, il rejoignit la première auberge miteuse qui pouvait convenir à son budget de misère. De ce qu’il avait reçu à son départ, tout avait été flambé en bouffe et alcool. Et c’est avec horreur qu’il constata en chemin que sa bourse avait mystérieusement disparu au cours de la nuit. Il s’était fait détroussé comme le dernier des nilgauts, rien de pire ne pouvait lui tomber sur la gueule. La charité était la dernière option envisageable pour le moment. Après, p’t’être que le moment de jouer au pirate était venu pour lui. Au choix, manger sans payer, ou alors braquer la première boucherie du coin…Non, La charité avant, paraitrait que la moitié des locaux offraient gites et couvert à quiconque se bringuait bandit et qui avait quelque chose à dire. M’enfin lui du haut de ses dix-huit ans, il ne faisait pas vraiment bandit.

              Il tout de mêmete nta le coup. Ainsi, Drogo se retrouva à franchir le seuil d’une taverne qui répondait au nom e « L’Outrageuse Duchesse ».

              La pièce était déserte, seul un rat était plongé dans un ouvrage ridiculement massif dans un coin de celle-ci, un groupe de trois ppersonnesllouchesqui le zieutait d’un regard suspicieux avait pprisplace au tour d’une minuscule table circulaire, et une bande de joyeux lurons qui se laissait aller à la plaisanterie et aux grossièretés au nombre de cinq partageait l’alcool et la viande sur une dernière table. L’auberge, comme le nom semblait le pprésager était miteuse. Une odeur de mMoisieflottait dans l’air, tandis que le sol était recouvert d’un épais manteau de poussières qui s’élevait àdequelques centimètres du sol à chaque pas. Mais très vite il fut séduit par la somptueuse odeur de viande sur le grill qui émanait de la cuisine. Que l’auberge soit des plus misérables n’empêchait pas ses gérants de servir de la bouffe convenable, tant qu’ils daignaient proposer de la viande et la cuire de la manière la plus simple possible, ggrillée Comme les pirates ll'aime,en d’aautresttermes Enfin pour ça, fallait-il déjà qu’il esait le moindreosoun poche.

              C’est pourquoi il s’installa au bar, dans l’espoir de soutirer quelques mets au barman en invoquant ces fameux us et coutumes prétendus de la région. Et si ça fonctionnait, il allait finalement pouvoir manger à l’œil !



              Dernière édition par Drogo le Lun 16 Avr 2012 - 16:47, édité 2 fois


                  A la suite de sa petite mésaventure contre le groupe d'arlequins et surtout après avoir été sortis de cette même situation par une patrouille de marins, Howard Prince avait continué la visite de la ville de « fifty-fifty », espérant, par la même occasion, que sa journée soit un peu plus positive par la suite... Vu l'enchainement des événements de la matinée, il en doutait fortement. Les dieux s'ennuyaient-ils tellement qu'il fallait se divertir en jouant des tours à de simples mortels ? Et comme par enchantement, la cible de leur nouvelle distraction avait été le Prince...
                  D'un air blasé, il ferma les yeux avant de souffler...
                  « Allez au diable les mecs... ».

                  Il devait absolument faire plus attention et éviter de se refaire prendre à partie par d'autres groupes. Bien que la ville fût originale avec ce look assez curieux que portaient tous ses habitants, elle n'en demeurait apparemment pas sans danger. Plusieurs groupes de gardes intervenaient et couraient à plusieurs endroits pour vraisemblablement les mêmes types de problèmes qui étaient tombés sur Prince.
                  En regardant bien, les étrangers étaient des cibles idéales pour tous les petits hors-la-loi de cette ville : en effet, ces derniers ne portaient pas les accoutrements si particuliers à fifty-fifty et étaient, par conséquent, facilement repérables. Marins, pirates et autres voyageurs étrangers à la ville partageaient le même combat. C'est du moins ce que pensait Howard.

                  Le pirate marchait dans les diverses rues de la ville, sans but particulier, les mains dans les poches, sa chevelure dansant au rythme discontinus du vent.
                  Passant à proximité d'un groupe de marins en train de discuter, il perçut une pointe d'inquiétude dans leurs expressions ainsi que dans leur façon de parler. Ralentissant son allure en arrivant prêt d'eux, il tenta de savoir quel était le sujet de la conversation :

                  « ... hier soir apparemment, pendant que Lord Wilhem était en train de dormir. Je suis soulagé que le Dragon Céleste n'est pas été blessé, car l'île aurait été en état d'alerte et dieux sais que l'anarchie aurait pris le dessus si le gouvernement venait ici...»

                  « Tu as raison... Déjà que c'est compliqué pour nous, la marine, de maintenir cette île en ordre, mais avec ce vol d'hier soir... J'espère vraiment qu'on va rapidement régler cette affaire... ».

                  Réajustant son long manteau noir posé sur ses épaules, Prince se remit en marche. Le peu qu'il en avait entendu suffisait à lui faire penser que les événements allaient surement prendre des proportions assez importantes. En effet, si un Dragon Céleste avait été volé, tout pouvait maintenant arriver.

                  Arrivant prêt de l'enseigne d'une taverne, Howard Prince jugea qu'il était temps de faire une pause. Tous ses événements l'avaient mis en appétit.
                  Il ouvrit la porte de « L'Outrageuse Duchesse », il marcha jusqu'au comptoir en saluant le barman qui était en train de laver un verre. Passant la main dans ses cheveux pour les remettre en arrière, il prit un tabouret afin de s'asseoir.
                  Commandant un verre de rhum, il distingua l'homme qui était assis à côté de lui puis ferma les yeux : une chevelure écarlate comme les premières gouttes de sang d'une blessure, un visage à la fois digne et virulent et enfin, des yeux, couleurs de l'océan... Howard Prince sourit largement et tout en regardant devant lui, s'adressa à l'homme en question :

                  « Eh bien eh bien... Qu'est ce qu'un capitaine pirate viens faire dans une ville si agité ? »




                  Tout en écoutant mon supérieur hiérarchique me donner son sentiment sur l'affaire en cours, je me préparait à recevoir mon thé d'une manière très...méticuleuse, ou maniaque, ça dépend des gens. Je commençai donc à déplacer la nappe de la table où nous étions installés afin qu'elle soit correctement centrée. Je me tournai ensuite vers les menu en carton posés sur notre tablé, faisant en sorte de les mettre bien parallèle, chacun d'un côté du vase multicolore servant de décoration et, d'après l'odeur de cendre froide, de cendrier. Ensuite, vint le tour de le serviette pliée à ma place. Méthodiquement, je la pris, la dépliai et vérifiai qu'elle n'était pas tâché. Enfin, j'accrochai l'un de ses coins au col de ma chemise, prenant bien soin de la mettre comme il fallait, sans faire de plis. Ainsi, je pourrais boire mon thé proprement.

                  Bien sûr, un tel manège pouvait faire croire que je n'écoutais rien de ce le Commandant disait. Certes, j'ai beaucoup de défauts, mais pas je ne fais jamais l'erreur de ne pas rester concentrer sur les mots prononcer par un officier supérieur. J'étais donc l'oreille tendu, buvant les paroles de Soren Lawblood. Ce dernier m'expliqua alors que malgré les apparence, son flair lui faisait penser que l'affaire étaient bien plus complexe qu'il n'y paraissait. Il m'exposa ensuite que ses quinze ans d'expériences lui avait permis d'arriver à une telle conclusion. Voilà, encore un type qui aime vous ressasser que, parce qu'il est plus vieux que vous dans la maison, c'est qu'il s'y connait mieux que vous. Personnellement, je n'ai jamais été très fan de ce genre de remarques paternalistes servant à me montrer que j'ai encore du chemin à faire. Si encore, il était reconnu dans la Marine comme étant un très grand détective, j'aurais pu accepter, mais là, le Commandant était davantage célèbre pour son côté prêtre déjanté et aimant punir le pêcher. Bon, après, il était mon supérieur et je tenais tout de même à voir Grandline à un moment ou un autre, donc je me suis tus. Comment ? Moi, lâche ? A peine.

                  Toujours était-il que le serveur arriva avec nos commandes. Il posa mon thé et la petite soucoupe qui allait avec juste devant moi. Une fois servi, je me contentai de le remercier d'un geste de la tête avant de reporter mon attention sur ma boisson. Pendant que mon supérieur me donnais sa théorie, je pris délicatement ma tasse, la portai doucement jusqu'à mon nez où je humai le parfum subtile du thé. Puis, j'ouvris grand la bouche et jetai littéralement tout le contenu de la tasse à l'intérieur, en mettant partout au passage. Je reposai ensuite la tasse vide sur la table, lançai un bon rot avant d'essuyer minutieusement les commissures de mes lèvres avec un coin de ma serviette ayant échappé au carnage. Enfin, je posai la serviette à côté de ma tasse en répondant à Lawblood :

                  "En effet, Commandant, ce genre de pratique peut être la marque d'un professionnel ou d'une organisation criminelle, mais pas seulement. Une personne venant de l'intérieur du manoir, connaissant les différentes sécurités et lieux, peut aussi avoir fait le coup."

                  La suite de la conversation fut plutôt rapide. A chaque question où remarque de l'officier, je me contentait d'un simple "oui, commandant" sobre mais toujours efficace. Par chance, je m'étais vu offert le thé par mon supérieur. Ainsi, même si j'ai un peu insisté pour payer, j'eus droit à un bon petit remontant gratuit, voilà qui fait toujours plaisir, surtout quand il offert par quelqu'un de haut dans la hiérarchie. Nous quittâmes donc le café et, avant de nous rendre chez un tatoueur informateur, nous passâmes par le lieu du crimes. Il s'agissait d'un manoir plutôt imposant situé en haut d'une bute et, apparemment, en plein milieu de la démarcation de l'île entre le côté pro-Marine et le côté pro-pirate. je me demandais alors comment le chef des lieux allait nous recevoir et le Commandant éclaira ma lanterne, tout en montrant une drôle d'obsession avec les variantes du verbe convenir. Tandis que nous entrâmes dans le bâtiment, Lawblood me dit qu'il allait retenir le propriétaire des lieux pour me permettre un inspection plus précise, à voix basse, je lui répondis :

                  "Merci Commandant, ne vous en faites pas, je ferai vite. Si vous pouviez faire en sorte qu'il nous donne une liste des personnes présentes dans le manoir le soir du vol, ça pourrait nous aider. Ah et, oui, vous pouvez m'appeler Jules si vous le souhaitez."

                  Sur ces mots, je laissais l'officier s'occuper de la tâche la plus difficile pour me diriger vers l'arrière de la maison. D'après le dossier, le cambrioleur était passé par le jardin pour commettre son méfait. Une fois à l'arrière de la bâtisse, je tombai sur un jardin moitié à la française et moitié jungle sauvage, typique de la région. Il y avait aussi deux gardes faisant des rondes de chaque côté. Quand celui du côté jardin me vit, il m'insulta. Il fut rapidement interpelé par l'autre garde, côté jungle, qui prit ma défense. Apparemment, l'un d'entre eux patrouillait côté pro-Marin et l'autre pro-pirate. Essayant d'ignorer l'engueulade qui avait eut lieu dans le jardin, je me dirigeai vers la fenêtre où le cambrioleur était passé. En bas, sur l'herbe fraîche, je pouvais voir des empruntes de pas venir d'un muret au bout du jardin et s'arrêter juste sous une fenêtre. Afin de me faire une idée du poids du voleur, et de sa taille de chaussure, je me positionnai juste à côté des traces au début du jardin avant de me retirer. Ensuite, je comparai la taille et la profondeur des empruntes que j'avais laissé à côté de celles laissées par le voleur. Connaissant ma pointure et mon poids, je pouvais avoir une bonne idée de la carrure du cambrioleur.

                  Puis, je me dirigeai vers la fenêtre de la pièce où avait eut lieu le vol, au premier étage. Une épaisse corde tombait du rebord directement là où se trouvait les dernières empruntes de pas. Avec précaution, je me mis à grimper à la corde pour arriver à la fenêtre ouverte au premier étage. En passant je récupérait, bien malgré moi, un fibre de la corde qui se coinça dans le bouton de manchette de ma veste. Une fois arrivait au niveau souhaité, je suis tombé sur deux choses étranges. La première était la pièce elle-même. Elle était sans dessus dessous. Le cambrioleur s'était presque acharné à tout détruire alors qu'il n'en avait aucun intérêt. En effet, d'après la déposition du noble, la peluche, et ses plans de conception, étaient posées sur un trépied en plein milieu de la pièce, bien en vue pour les invités. Pourquoi le chapardeur aurait risqué de se faire repérer en détruisant tout dans la pièce alors que l'Harvey Bear était juste devant lui ? D'ailleurs, pourquoi n'avait-il pas emporter les plans non plus ? Eux seuls valaient plus cher que la peluche ?

                  La seconde chose étrange était la corde. Elle était accrochée à un meuble massif à l'intérieur de la pièce et passé sur le rebord. D'après les dépositions des domestiques et gardes, la fenêtre était fermée. Hors comment le cambrioleur aurait put attacher la corde à l'intérieur s'il était coincé à l'extérieur, un étage plus bas ? La seule réponse plausible était que le voleur n'était pas entré par la fenêtre, mais sorti, faisant en sorte de marché en arrière jusqu'au muret histoire de faire tourner les enquêteurs en bourrique. Il ne restait plus qu'à savoir comment le cambrioleur était entré. Pour avoir cette réponse, je dus faire le tour de la pièce. Malgré le bordel, je finis par repérer quelque chose. Un petit bouton mi-bleu , mi-rouge, dont une caractéristique le distinguait de tous les autres boutons qui trainaient partout dans la salle et devaient servir pour les yeux des peluches : son odeur. Consciencieusement, je pris une poche transparente que j'avais toujours dans la poche intérieur de ma veste et y mit le bouton, ainsi que le morceau de corde. Ensuite je descendis par l'étage, surprenant les quelques personnes m'ayant vu sortir une bonne heure plus tôt. Je dirigeai alors vers le commandant, toujours en pleine discussion, et lui dit :


                  "Excusez-moi de vous interrompre Commandant, je crois que j'ai une piste, suivez-moi je vous pris."

                  Saluant le noble ronchon, qui m'ignora tout bonnement, je me dirigeai vers la sortie. Une fois là, j'attendis que Lawblood me suive, puis, nous fîmes le tour de la propriété. Tout en marchant je lui expliquai ce que j'avais trouvé, lui montrant le sac avec le bouton par la même occasion :

                  "Je pense que le cambrioleur s'est infiltré dans la maison en utilisant la tenue d'un domestique. J'ai trouvé ce bouton dans le foutoir laissé dans la pièce où à eut le vole. C'est le même type de bouton que les majordomes de la maison. Il s'est ensuite enfui par le jardin en utilisant la corde et en sautant le muret par ici."

                  Du bout du doigt je montrai un pan du muret entre deux buissons et où l'on pouvait voir des traces de pas. Je m'approchait alors de l'endroit en regardant le sol, je remarquai alors des petites épines, appartenant aux branches du buissons, tombées par terre à côté de traces de roues. Vu la disposition des empruntes, j'en conclus que le voleur était partit à vélo. Un choix logique vu la disposition du manoir. La bicyclette était à la fois silencieuse et rapide, surtout en descente. D'ailleurs, les traces avait vite disparue sur le sol pavés, mais elles semblaient mener vers les quartier pro-pirate de la ville. Ainsi, je me retournai vers mon supérieur et lui dis :

                  "Apparemment, le cambrioleur et partie à vélo par là. Il avait tout prévu, c'est bien un pro, ou quelqu'un qui connait le coin comme sa poche. Que voulez-vous faire, commandant ? Nous suivons la route pour voir si personne n'a vu quelque chose hier soir ? Ou nous allons voir votre informateur ?"
                    « Vous êtes vraiment un ramassis de bons à rien vous autres! Tiens il y a quelques années, la marine n’était pas comme ça. Et quand je repense au colonel, ah ce bon vieux colonel, lui c’était un homme, lui il... »

                    Intarissable. Il suffisait de lancer le bonhomme sur un sujet pour qu’il déverse un flot d’histoires aussi cousues de fil blanc qu’un tricot. Soren venait tout de même de réussir l’impossible, collecter une très grande majorité de noms. Vu le nombre d’anecdotes que le maître des lieux avait sur chaque invité, voire sur chaque membre du personnel, il y avait fort à parier que la liste durement acquise était quasi complète.
                    L’épreuve devait avoir commencé depuis une bonne heure quand le sergent revint dans la pièce et lui donna une bonne raison de s’éclipser. À présent, soigner la sortie.

                    « Mon cher monsieur, merci pour votre compréhension et votre courtoisie. Sur ce, nous allons disposer. Passez une bonne après midi, et prenez soin de vous ! »

                    Le sourire éclatant du commandant n’eut pour seule réponse qu’une mine renfrognée et des réflexions hautaines. Ils purent néanmoins quitter l’endroit dans trop de problèmes.

                    Alors qu’ils marchaient aux alentours de la propriété, Jules lui expliqua sa théorie. Un infiltré qui visiblement avait bien planifié son coup. Soren prit un plaisir fou à voir le sergent vérifier chaque indice et analyser chaque empreinte. Une vraie fourmi au travail. Une sacrée organisation aussi. Cet homme devait sans doute avoir de petits troubles obsessionnels, il en aurait mis sa main à couper. Mais comment reprocher une telle chose à une si belle âme ! Ce serviteur de la justice utilisait ses dons d’observations pour le bien de la communauté. À cet instant, Soren envisagea de le prendre comme disciple, d’en faire un maillon important de leur délicieuse chaîne. Et puis il se rappela que l’intéressé ne l’était justement pas. Enfin à priori pas par grand chose. Il préféra donc se taire et regarder son ouvrière butiner tranquillement.


                    « Apparemment, le cambrioleur est parti à vélo par là. Il avait tout prévu, c'est bien un pro, ou quelqu'un qui connait le coin comme sa poche. Que voulez-vous faire, commandant ? Nous suivons la route pour voir si personne n'a vu quelque chose hier soir ? Ou nous allons voir votre informateur ? »

                    Avec un large sourire, l’officier répondit en pointant du doigt la pente qui se poursuivait jusqu’au quartier mal famé de la ville.

                    « Mon cher, le tatoueur, qui n’est au passage pas mon informateur et encore moins mon ami mais qui nous dira ce que nous voulons savoir, se trouve dans cette direction. Je ne crois pas aux coïncidences. Nous y allons ? »


                    Ils descendirent ainsi joyeusement la route qui s’enfonçait dans un lieu peu recommandable pour tout marine sain d’esprit ou assez couard. Mais leur quête étant bénie par la Sainte Mère, ils ne pouvaient ni faire demi-tour ni échouer. Quelle allégresse de savoir que quoi qu’il se passe ils en sortiraient vivants !

                    Sur la route le gradé avisa un grand nombres d’âmes en peine, esseulées, noyant leur chagrin dans la violence ou l’alcool. Qu’il aurait aimé les délivrer, les libérer de leurs souffrances quotidiennes ! Un trop grand chantier pour une personne seule. Heureusement qu’il pouvait compter sur son association, qui grossissait de jour en jour et dont certains membres étaient de fidèles convertis. Bientôt ils seraient des centaines à lutter contre le mal.

                    Sur la grande avenue, non loin d’un bar outrancier nommé « L’Outrageuse Duchesse », Jules sembla interloqué par le sol. En s’approchant, Soren découvrit... un œil. Pas un œil humain bien sûr, mais plutôt celui d’une peluche. la coïncidence était vraiment bien trop grande. Vu son état, il avait du se détacher de sa propriétaire à la suite d’une collision. Une grosse collision. Alors que le sergent continuait ses investigations, le commandant préféra ne pas le gêner et pénétra chez le tatoueur, qui comble du hasard était à deux voire trois pas. Son camarade le rejoignit peu après.

                    La boutique était assez lugubre. Il fallait trouver un certain Mike, qui possédait vraisemblablement quelques informations sur ledit forçat.

                    « B’jour. C’est pour quoi ? Le bouquin de modèles est à vot’ gauche. Sympa les étoiles sur le front.
                    - Je crois que nous cherchons quelque chose de plus...utile »
                    répondit le marine.

                    Alors qu’il commençait à s’expliquer, Jules sembla en plein repérage des lieux. Décidément il ne s’arrêtait jamais. Alors que Soren amenait lentement et tranquillement le sujet, le mot « peluche » sortit des lèvres de son collègue dans une phrase pourtant anodine.
                    Immédiatement, Mike se comporta différemment. Il saisit son aiguille et esquissa un geste franchement hostile en direction du prêcheur.
                    Celui-ci, assez mobile, esquiva in extremis. Puis il se saisit du bras musclé du tatoueur et un bras de fer s’engagea. Après quelques secondes, Soren put donner un coup de coude dans le cou de son adversaire. Celui-ci eut le souffle coupé suffisamment longtemps pour que l’officier lui agrippe la tête et l’explose sur la table en verre ornée de motifs de tatouages qui les séparait. Mike tomba au sol, sonné.

                    Le fils Lawblood fit tranquillement le tour du meuble détruit sous les yeux de son confrère. Puis il releva sa victime, pointa du doigt son visage ensanglanté et en regardant droit dans les yeux le sergent Vayne, s’exprima avec un air tout de même avenant.

                    « Jules, j’avais dit tout à l’heure que quoi qu’il arrive il parlerait mais je ne pensais pas en arriver si vite à de telles extrémités. Vous allez sans doute me traiter de rabat-joie ou de vieux croulant mais surveillez bien vos paroles quand vous êtes en présence de potentiels ennemis. Je crois que son aiguille ne me voulait pas que du bien. Allez, je vous regarde, pour l’interrogatoire il est tout à vous ! »

                      « T’as entendu parler de c’t’affaire ? »
                      « Vas-y, crache le morceau ! »
                      « Paraitrait qu’y’a un malin qui a réussit à rentrer dans une des demeures du centre-ville, t’sais les espèces d’immenses forteresses qui appartiennent à ces enfoirés de nobliaux, celles qui sont gardées par des milices entières. »
                      « C’bien beau tout ça, mais on sait tous qu’l’exploit dans c’t’affaire, c’est pas d’rentrer dans ces baraques, mais bien d’en sortir ! »
                      « S’tu la fermais deux s’condes, j’pourrai arriver au bout ! Bah figure toi qu’le gaillard en est sorti, de c’piège à rats. Et joliment lotis en plus. Ça boue au centre-ville, parait même qu’ils ont dégoté des mouettes pour retrouver le coupable. Et tout ça pour quoi ? Une vulgaire peluche l’ami ! »
                      « Tu m’f'ra pas avaler c’tas de sottises, Jim. Y’a personne d’assez sot, sauf toi peut-être, pour ressortir d’une de ces maisonnettes avec une simple peluche. »
                      « Tss, mais écoute. C’pas n’importe quelle boule de poil qu’il a volé, mais une espèce de prototype qui vaut facilement sur le marché quelques dizaines de bons millions de Berry. Sisi, j’t’assure, tire pas cette tronche. ‘L’avait bien calculé son coup l’enfoiré. Il a créé un vrai bordel en réussissant c't'exploit. Rien qu’pour ça, j’lui payerai un verre et un bon plat pour qu’il me raconte en détail le comment de c’qu’il a fait ! Des gens comme ça, c’pas tout les jours que tu peux avoir la chance de partager la croute avec eux. Mais m’est d’avis qu’il doit déjà être sur une autre blues, à se la couler douce pour le restant d’ces jours.»
                      « Ah ça s’rait con, ouais. Un peu d’animation n’est pas d’refus, et ça doit bien faire quelques lustres que j’ai pas pu corriger un fifty, l’époque où on se tapait tout les matins d’ssus me manque. »
                      « J’te l’fait pas dire, les docks sont morts ces derniers temps…M’enfin ! À la santé du voleur de peluche ! »

                      Et ils finirent tous, les cinq, sans exception, en vidant d’une traite leur chope en verre débordante de rhum. S’en suivirent des rires, des rires de marins, comme il les aimait tant. Le jeune homme les avait toujours considérés comme étant de bonne compagnie, autant que celle des pirates…pour la simple et bonne raison qu’il avait apprit à leur dépend que résidait au fond de chaque marin une âme de pirate. Ils avaient beau être à la solde des personnes qui leur versaient un salaire, leur esprit demeurerait libre comme l’air, c’était certain. On avait beau eu lui promulguer la meilleure des éducations, lui n’en avait jamais tenu rigueur et s’accompagnait de qui bon avait une histoire à raconter et du rhum à partager. Ni plus ni moins, leur mauvaise habitude, leur hygiène déplorable, leur débauche, tout ça n’avaient jamais eu d’importance.

                      Mais avant tout, la discussion qui venait d’avoir lieu avait attiré son attention. Il aurait pu le jurer sans pour autant davantage y croire, mais il s’agissait bien de la même peluche que dans ses rêves…enfin il n’en était pas sur. Celle qui avait hanté ses sommeils n’avait rien de banal, un nounours rose à queue de lapin qui change sans cesse de forme et de couleur ? Clairement, ça ne s’inventait pas un truc pareil. C’est pourquoi, toujours assis près du comptoir, Drogo s’appliqua à soutirer la moindre information concernant le vol au barman qui lui faisait face, occupé à rincer des chopes sales. Il devait forcément savoir quelque chose à ce sujet lui qui se tenait nuit et jour, fidèle à son poste.


                      « Dit ! Tu sais pas, par pur hasard, de quoi est ce qu’ils causent les cinq, là-bas ? » Questionna le pirate en se penchant en avant.

                      « Si t’es pas au courant de l’affaire d’la peluche, c’est qu’t’es pas un Fifty, toi. »

                      « J’ai l’air de m’habiller comme un clown ? Non, alors t’as ta réponse !» cracha-t-il en lorgnant sans gêne son accoutrement de la tête au pied.

                      « Ahahah, sans aucun doute. OK, alors tend l’oreille, j’ai pas pour habitude de m’répéter. Y’a deux nuits de c’la, y’a un sacré gaillard qui s’est infiltré dans la demeure d’un nanti comme tu n’en trouves nul par ailleurs et en est ressorti, comme ci de rien n’était, avec le prototype d’un jouet pour gosses de riches. D’après des marines qui ont fait halte ici même, hier, ça s’rait une boule de poile rose capable de prendre la forme que l’on désire, quelle qu’elle soit. J’ai comme qui dirait du mal à y croire, mais vu le boxon que le gars à crée, semblerait qu’ce soit véridique. M’enfin, c’que j’en pense, moi, ça à pas vraiment d’valeur. C’est tout c’qui y’a à savoir à ce propos, l’reste tu la toi-même entendu d’la bouche de ces marins. J’te sers à boire ? »

                      Au fur et à mesure de son récit, tout semblait se remettre en place. La veille, ou l’avant-veille, il n’aurait pas su dire, il avait croisé un bonhomme à vélo. Il se remémorait une collision, l’air sévère de l’homme au vélo, et une peluche rose à queue d’lapin. La fameuse peluche, oui ! Non il ne rêvait pas, l’homme au vélo et à la peluche ainsi que le voleur ne faisait qu’un, il en aurait parié sa main à couper.

                      « Et c’est vrai que vous, les fifty, enfin la moitié, offraient le gîte et le couvert aux bandits de son calibre ? »

                      « Ouais, clairement, si le gaillard se trouvait encore dans cette partie de l’île, y’a pas un fifty, du moins la moitié, qui ne s’arrêterait pas pour lui payer un verre en échange du récit de son exploit, ça tu peux en être sur. Aussi sur que nous on aime se farcir du fifty, enfin ceux d’l’autre moitié. Mais s’tu veux mon avis, il est déjà loin.»

                      « J’en serais pas si sûre à votre place » finit-il en se frottant les mains et en faisant pivoter son siège de manière à faire face au groupe de marins à l’origine du tapage de la taverne bien vide. Un homme, probablement dans la même tranche d’âge que la sienne, s’ajouta au nombre des pauvres personnes qui faisait halte à l’ «Outrageuse Duchesse ». Sauf qu’il avait l’air d’être tiré par quatre épingles contrairement aux autres. Rien ne clochait, tout était parfait et harmonieux dans sa manière de se vêtir et de se tenir. À vous en donner la gerbe, avant même que le décor misérable s’en charge. Mais alors que Drogo manigançait dans son coin LE stratagème qui allait lui permettre de manger à l’œil, l’homme qui selon toute apparence n’était pas un fifty prit place à ses côtés avant de s’adresser à lui.

                      « Eh bien eh bien... Qu'est ce qu'un capitaine pirate vient faire dans une ville si agitée ? »

                      Il avait voulu rire en l’entendant. Lui ? Capitaine ? Peut être pas… Il avait beau eu durant ces quelques derniers mois beugler à qui voulait l’entendre qu’il était un Capitaine pirate destiné à buter du dragon céleste, il n’a jamais vraiment était ce qu’il se briguait être. Les seules fois où il avait réussi à réunir quelques poivrots pour constituer son équipage, ils avaient tous fini empalés par le sabre d’un bleu et blanc. Sans exception. Il était toujours le seul à se sortir des merdiers dans lesquelles il les foutait, lui et ses hommes. Et pourtant, on arrivait toujours à le reconnaitre, pour ses cheveux écarlates et sa longue tresse qui allait avec. Sans compter les quelques épisodes qui lui avaient apporté une once de renommée sur cette blues, comme la journée passée avec l’équipage de Makham le Rose, qui s’était soldé par l’extinction de l’équipage dans son intégralité. Pourtant, c’était la première fois qu’on le reconnaissait comme étant un Capitaine.

                      « Un Capitaine sans équipage ? Tu parles d’une blague, j’ai plus l’air d’une méduse solitaire qu’un pirate ces derniers temps. Mais t’as pas l’air d’être du coin, toi.»

                      En d’autres termes, t’es pas intéressant, toi. Mais avant qu’il ne puisse aller plus loin, son ventre gronda férocement, mettant un terme à ses désirs de faire causette. Du moins, pas avant qu’un bon plat de viande ne lui tienne compagnie. Et pour ça, il avait un ingénieux stratagème qui venait finalement de prendre forme dans un petit coin de sa tête. En attendant, l’autre qui n’était pas un Fifty n’allait pas lui être d’une grande aide. C’qu’il fallait, c’était enguirlander un de ces locaux. Rien de plus simple, il était bon menteur. Ne disait-on pas que la base d’un bon mensonge était d’y croire ? Ne lui restait plus qu’à se mettre dans la peau du voleur de peluche.

                      Il bondit de son fauteuil pour atterrir sur le comptoir de telle sorte à dominer tous ceux qui lui faisaient face. Il les toisa d’un regard amusé avant d’arrêter celui-ci sur le groupe de marins.


                      « Eye ! Toi ! L’marin aux gros bras, ouais, toi ! Tu ne disais pas à l’instant qu’t’étais prêt à payer un verre et plat à celui qui avait volé la peluche, tant qu’il te faisait le récit de son aventure en retour ? »

                      « Ouais, y’a moyen qu’j’ai dit ça. Pourtant j’vois pas en quoi ça t’regarde, gamin. »

                      Une veine cognait contre son front. Des frissons avaient parcouru tout le long de son corps. Mais il ne releva pas.

                      « Bah sors ta bourse l’ami ! Parc’que le voleur de peluche, tu l’as d’vant tes yeux ! »

                      Les cinq marins éclatèrent tous de rire, de la manière la plus harmonieuse. Ils ne leur fallut pas loin de trois longues minutes pour retrouver leur calme. Lui pourtant ne perdait pas espoir. Et il faisait bien, car une heure plus tard la taverne était bondée de marins et de pirates de passage, faisant tous halte pour une unique raison : L’entendre raconter le récit du voleur de peluche et lui payer un verre !


                          Après avoir posé la question au capitaine pirate qui était assis à côté de lui, Howard Prince s'était attendu à deux choses possibles : soit, que ce dernier entame une conversation tranquille avec lui, ou soit... qu'un bon combat commence entre les deux hors-la-loi, saccageant, à coup sûr et par la même occasion, l'ensemble du bâtiment.

                          En effet, Prince avait seulement entendu parler de Drogo et c'était bien la première fois qu'il le voyait, le reconnaissant d'ailleurs, grâce aux diverses descriptions qu'il avait reçu de lui durant ses nombreux voyages, à travers les Blues. D'ailleurs, l'ensemble de ces descriptions physiques étaient souvent ponctuées par quelques descriptions moins « romanesques » : ce pirate avait apparemment fait couler beaucoup de sang, ce qui le lui avait permis de se faire connaitre dans le monde de la piraterie. Pouvez-t-ont le blâmer pour cela ? Il était un pirate, un ennemi de ce monde tout comme le Prince, bien que ce dernier était paradoxalement « bon », ne s'attaquant jamais à des innocents et faisant couler le sang qu'en cas de nécessité.
                          Ne bougeant pas sa tête, Drogo répondit au Prince de façon très calme :

                          « Un Capitaine sans équipage ? Tu parles d'une blague, j'ai plus l'air d'une méduse solitaire qu'un pirate ces derniers temps. Mais t'as pas l'air d'être du coin, toi.»

                          Apparemment, les dires de certaines personnes avaient peut-être été un peu exagérés... Pourquoi mentionnait-il le fait d'être seul ? Avait-il perdu son équipage ? De toute façon, Prince ne connaissait pas assez ce type et il était donc inutile de poursuivre cette conversation. Cela pouvait en effet dégénérer à tout moment et il voulait, avant toute chose éviter une catastrophe.
                          Cependant, et contre toute attentes, alors qu'Howard commandait un verre de rhum au tavernier de « l'Outrageuse Duchesse », Drogo avait surpris l'ensemble des personnes se trouvant dans le bâtiment, à commencer par le Prince : sautant sur le comptoir et faisant, par la même occasion, à moitié trébucher le barman, il se mit face à la foule avant de lancer le plus fortement possible :

                          « Eye ! Toi ! L'marin aux gros bras, ouais, toi ! Tu ne disais pas à l'instant qu't'étais prêt à payer un verre et plat à celui qui avait volé la peluche, tant qu'il te faisait le récit de son aventure en retour ? »

                          L'intéressé un peu intrigué par ce qui se passait regarda à droite, puis à gauche, avant de répondre, le plus simplement possible et avec un peu de retenue :

                          « Ouais, y'a moyen qu'j'ai dit ça. Pourtant j'vois pas en quoi ça t'regarde, gamin. »

                          Howard Prince afficha un air dubitatif par ce qu'il voyait là... Peut-être d'ailleurs parce qu'il ne comprenait rien à ce qu'il se passait. Néanmoins, une phrase de Drogo allait peut-être le mettre sur la voie :

                          « Bah sors ta bourse l'ami ! Parc'que le voleur de peluche, tu l'as d'vant tes yeux ! »

                          Le « voleur de peluche » ? Mais de quoi voulait-il parler ? Est-ce que cela avait un rapport avec ce dont Prince avait entendu dans la matinée concernant le vol chez le Dragon Céleste ? Ou était-ce complètement autre chose ? Le pirate trouvait la tournure que prenaient les événements de plus en plus intéressante et tout en passant la main dans des cheveux noirs, il afficha un sourire satisfait. Buvant, tranquillement son verre de rhum, il était persuadé que des réponses allaient bientôt répondre à ses questions, mais le tapage que venait de faire Drogo allait, assurément, faire venir beaucoup de monde dans la taverne et surement, beaucoup d'ennuis...





                        Dernière édition par Howard Prince le Lun 4 Juin 2012 - 10:05, édité 1 fois
                          Debout devant mon supérieur qui tenait le tatoueur et montrait le sang coulant sur son visage, j'étais pour le moins sceptique. En effet, une fois entré chez "l'informateur" du Commandant, juste après avoir récupéré un œil de peluche et aperçu de fines traces de peinture sur le pavés de la rue, je n'ai pas vraiment prêté attention à la discussion entre Lawblood et le marchand. Mon supérieur ayant montré de belles facultés pour la discussion, je ne voyais pas vraiment en quoi il avait besoin de moi pour son interrogatoire. Ainsi, je me suis contenté de flâner dans la boutique, regardant objets et photos posées un peu partout. Je remis en place quelques boucles d'oreilles tombant à moitié d'un présentoir, nettoya le bord d'une paire de bottines posées près de l'entrée et découvris deux choses qui aller avoir d'étrange conséquences.

                          La première était la vue d'un vélo entreposé dans l'arrière boutique. Du peu que je pus voir à travers la porte entre-ouverte entre cette pièce et le comptoir, j'aperçus la roue avant voilée du véhicule. La couleur du cadre semblant à peu près correspondre à celle trouvée dans la rue un peu plus haut, je compris que le tatoueur avait sans doute servit de complice, ou pire. La seconde fut, malheureusement pour moi, une petite peluche de laine qui s'était déposé sur l'épaule de ma veste. Tout en pestant légèrement contre elle, je la retiré de mon habit pour la mettre dans une poubelle. Le simple fait de prononcer le mot "peluche" manquant de faire embrocher le Commandant, tout ne ratant pas de me faire engueuler par ce dernier. Parlez d'un changement de caractère bizarre, il a à peine suffit de prononcer un mot pour qu'un simple tatoueur se transforme en assassin. Et pourquoi pas un maniaque qui mange comme un porc pendant qu'on y est ?...Oui, je sais, mauvais exemple.

                          Enfin, toujours était-il que mes bretelles furent remontées et je dus interroger le marchand. Lentement, je pris donc la direction de la porte du magasin que je pris soin de fermer, n'oubliant pas de retourner la pancarte au passage. Puis, je me dirigeai vers l'arrière boutique pour observer la bicyclette. Les traces de rayures sur le cadre me confirmèrent qu'il s'agissait bien du vélo qui avait chuté un peu plus tôt dans la rue et la position de la selle me fit comprendre que le cycliste avait environ la même taille que le voleur. Avec tout ces nouveaux indices en mains, je retournai dans la boutique pour faire face au tatoueur et trouver une stratégie afin de l'interroger. Vu la nervosité dont il a fait preuve rien qu'à l'entente du mot peluche, cet homme n'avait pas le sang froid nécessaire pour avoir voler le prototype ou même déceler un bon petit bluff. M'appuyant contre les morceaux de comptoir encore debout, je lui dit :


                          "Ecoute mon gars. Je crois qu'il serait bien mieux pour ton futur que tu nous dises tout ce que tu sais sur la personne qui a laissé son vélo ici."

                          "Pourquoi ? Qu'est ce que vous me ferez si je ne coopère pas ?" Répondit l'intéressé avec une once de défiance dans la voix. "Vous allez me torturer ? Croyez-moi, je résisterai assez longtemps pour que mes infos ne valent plus rien !"
                          "Je n'ai pas parlé de ton futur torturé." Fis-je tranquillement. "Mais de ton avenir professionnel. Tu vois, si tu nous dis tout ce qu'on veut savoir, on sortira d'ici avec fracas et en vociférant des insultes à ton égard, montrant ainsi à tes voisins que tu n'as rien révélé aux Marines. Par contre, si tu te tais, on fera que tout le monde voit les tapes amicales qu'on te fera et entend les merci pour toutes les infos que tu nous auras révélé. Si tes clients et tes voisins pensent que tu as fais copain-copain avec nous, peu importe ce que tu dira, tu devras fermer boutique, déménager de l'autre côté de l'île et j'ai entendu que les tatouages sont loin d'être à la mode à l'autre bout de Fifty-fifty."

                          Concluant mon petit discours avec un beau sourire, je continuais de fixer mon interlocuteur qui n'en menait pas large, surtout à cause de la menace Lawblood qui planait sur lui. Finalement, l'idée de voir son honneur et sa réputation totalement bafouées fit son chemin dans sa tête et, tout en me faisant promettre de bien l'insulter en sortant de sa boutique, il respira un grand coup nous révéla ce qu'il savait à propos du voleur :

                          "Je ne sais pas grand chose sur lui. Après avoir heurté un type bourré en pleine rue, il est venu dans ma boutique et m'a demandé de garder son vélo. Il portait un masque traditionnel lui couvrant tout le visage un sac avec un drôle de truc coloré à l'intérieur. Au début, je n'avais pas compris de quoi il s'agissait jusqu'à ce que j'entende les rumeurs sur la peluche. Enfin bref, il est sortit par la porte de service quelques minutes après avoir déposé son vélo et est revenu quelques heures après, sans sa marchandise. Il voulait me remercier, mais il a aperçu un type dans la rue, sûrement le gars qui l'a fait tombé parce qu'il est de nouveau sortit en grommelant quelques mots et en se dirigeant vers la taverne de "l'Outrageuse Duchesse" à quelques pas de là."

                          Et bien, voilà qui était pour le moins inattendu. Le professionnel qui avait assez de sang-froid pour entrer et sortir du manoir d'un noble sans se faire remarquer en avait après un type qui l'avait renversé juste après son méfait. A moins bien sûr que la perte de l'œil de la peluche lui fasse perdre beaucoup d'argent, un tel emportement ne semblait pas aller de paire avec le profil que j'avais dressé du suspect. Ce fut donc assez sceptique que je sortis de la boutique en compagnie de mon supérieur en balançant quelques jurons typiquement Marins du style "Sale racaille !" ou "je lui apprendrai à défier le gouvernement c'te vermine !" et d'autre gracieusetés dans le genre. Nous remontâmes ensuite la rue jusqu'à l'entrée de la fameuse duchesse. L'endroit, tout comme le reste du quartier, semblait bien malfamé, mais il s'agissait de la seule piste que nous avions pour l'instant. Ainsi, je fis signe au Commandant de passer devant moi en lui disant simplement :

                          "Je vous en pris, monsieur, passez devant, je suis sûr qu'avec votre expérience et votre verbe nous pourrons rapidement trouver ce que nous cherchons. Ou du moins, savoir ce que le barman sait."
                            Plutôt bien joué le coup de la menace professionnelle. Jules venait de démontrer qu’un minimum de verve valait souvent bien mieux qu’une avalanche de coups. Et puis le sujet restait intact au moins. Enfin presque, précédent attentat oblige. Le commandant fut même étonné pendant un moment de la réaction du tatoueur. Blesser un officier juste pour protéger un quasi inconnu semblait assez extrême. Et puis l’intéressé ne savait pas encore qu’ils étaient des marines.

                            Le petit souci résidait à présent dans le fait que leur couverture était fichue. Se balader dans les rues et qui plus est pénétrer dans un bar sans faire d’histoires allait maintenant se révéler délicat. Erreur sans doute jugée nécessaire par le sergent, mais erreur quand même. L’intention était néanmoins louable, il ne lui reprocha donc rien à l’heure de ressortir du magasin, même si sa mine quelque peu préoccupée sembla inquiéter le sergent.

                            L’Outrageuse Duchesse. Un repaire de malfrats en tout genre. La devanture post-apocalyptique semblait bien représenter l’ambiance « ville du pêché » des lieux. Il n’avait pas encore eu le loisir de passer une soirée dans cet endroit, mais ne le regrettait étonnement pas.
                            Deux gros bras, visiblement alertés par le petit manège du sergent, s’étaient postés devant la porte et n’avaient pas réellement l’intention de les laisser passer. Au nombre de décibels qui sortaient de la tanière du Diable, Soren pouvait au moins être sûr d’une chose : le bar était bondé. Curieux à cette heure ci.

                            « C’est pas possible. »


                            Le colosse le plus proche paraissait déterminé à laisser les pauvres représentants de la loi dehors. Le cheveu sur la langue de l’intéressé restait le seul point qui prêtait encore au sourire.

                            « J’suis désolé mais c’est pas possible. »

                            Le sourire du commandant s’élargit. Trop pour dissimuler sa petite moquerie. Il se reprit cependant juste à temps. Inutile de tenter de cacher son grade désormais.

                            « Si vous ne nous laissez pas rentrer, nous reviendrons d’ici peu avec une garnison entière, croyez en un colonel. Et ce ne sera pas juste pour boire un verre si vous voyez ce que je veux dire. »


                            Pour appuyer son propos il sortit son insigne, suffisamment rapidement pour ne pas laisser au bouledogue le temps de lire le tout. Colonel, voilà qui en imposait quand même plus. Il parut hésiter, se demandant sans doute ce qu’un si haut gradé faisait là, ou en tout cas s’il allait laisser le bar dans un état convenable. Soren, devant cette petite hésitation enfonça le clou.

                            « Nous allons juste boire un verre. Pas de problèmes tant que vous serez coopératifs, d’accord mon cher ? Inutile de dévoiler nos identités à l’intérieur, je crois que ce ne serait pas une très bonne chose pour votre réputation.»

                            Le garde n’était pas idiot et savait sans doute que quelque chose se profilait. Mais il n’avait pas un grand réservoir de solutions. L’officier en profita pour le contourner gentiment, un sourire amical aux lèvres. Quand un homme ne savait pas quoi faire, il choisissait souvent inconsciemment l’immobilité. Sur un geste de la main, le sergent le suivit.

                            Ils pénétrèrent dans le purgatoire. La lumière tamisée donnait un aspect louche à l’ensemble. Le bar était presque plein, tous les regards semblaient se porter sur un jeune homme aux cheveux rouges, assis près du comptoir un verre à la main, et qui déclamait des histoires en gesticulant.
                            Les deux marines durent batailler pour se frayer un chemin vers le bar. Pendant ce laps de temps, ils eurent tout le loisir d’écouter les paroles de l’inconnu.

                            Celui-ci se vantait ostensiblement d’avoir volé la peluche ! Et donnait des détails sur sa manière de faire. Des détails qui ne concordaient pas avec ce qu’ils avaient pu découvrir.

                            « Sergent, je ne sais pas si cet individu est notre homme, mais une chose est sûre nous allons faire en sorte qu’il nous raconte ce qu’il sait... en privé. »


                            Tout en se rapprochant il pensa à la suite. L’arrêter maintenant était idiot, une trentaine de mauvais bougres s’empresseraient de leur tomber dessus. Il fallait attendre que le petit moment de gloire soit passé pour faire régner la justice.
                            Le visage de ce gamin rougeoyant lui disait étrangement quelque chose. Une mise à prix peut être. Oh qu’il n’avait pas envie de tacher son costume aujourd’hui.
                              [Désolé pour l'retard...En plus j'ai fait long, mais au moins j'en ai finit avec le contexte Sinon, quelques p'tites précisions. En 1622, Drogo n'a pas encore de prime, et c'est à peine si on peut l'considérer comme un Capitaine. C'possible dans la mesure où il revient tout juste de Reverse après avoir fait naufrage, mais ça me parait hors-contexte ^^]

                              « J’ai un peu d’mal à te croire, l’ami. T’es un sacré loustic, j’veux bien t’concéder ça, mais des sottises pareilles, moi j’prend pas. »
                              « Ne t’laisse pas berner par les apparences, j’suis tout sauf un rigolo s’tu veux savoir ! Tu s’ra surement pas la première grande gueule de loup d’mer à qui j’fais fermer son clapet. »
                              « Ahah, et il continue, ânerie sur ânerie ! T’es potentiellement pas celui que tu prétends être, mais j’sens déjà la bonne tranche de rigolade que tu vas nous procurer. Si t’as tant qu’ça envie d’causer, alors vas-y, cause ! »
                              « Ah, j’préfère ça. » Déclara le pirate dans un sourire amusé. Apparemment, il ne f’sait plus la causette qu'avec le marin aux gros bras, les autres se contentant de rire à chaque nouvelle pique. Et c’était tant mieux. M’enfin, si c’était ça qu’ils voulaient, ils allaient être déçus…alors qu’ils rient tant qu’ils en avaient l’occasion, bientôt aller sonner l’heure de faire tinter les Berry. « D’jà, les présentations. Drogo…humpf…non, histoire qu’on m’prenne au sérieux. Paraitrait qu’j’suis le Grand « Khrâv » Drogo, troisième du nom, du clan des Pan Dragon, dernier Assassin d’la grande ligné des Targaryens. Ouais, ouais, j’sais, on ne peut pas faire plus pompeux, mais c’est vraiment comme ça qu’on m’appelle par chez moi. Alors, montrez un peu d’respect, j’suis pas n’importe qui contrairement à vous, bande de canaille! Et si j’suis ici dans votre bled pourri, c’est parc’que j’ai accepté un contrat en or. Moi mon truc, c’est les assassinats. On m’paye pour m’infiltrer chez les gens et les buter dans leurs pieux. Sauf que c’co… »

                              Le rat aux lunettes, celui qui croupissait dans son coin de la pièce, le nez fourré dans un immense ouvrage, décida finalement de s’approcher, de manière aussi sournoise que le rat qu’il était afin tendre l’oreille. Sauf que Drogo l’avait aperçu du coin d’l’œil. Comme toujours, quand il se la racontait avec ses titres qui ici bas ne rimaient à rien si c’n’était de l’air brassé, y’avait toujours un gars un peu plus instruit qu’les autres qui fourrait son nez dans la conversation, et qui semblait contrairement au plus grand nombre connaitre son bout d’Histoire. Parc’que ouais, aujourd’hui les Targaryens n’étaient ni plus ni moins un peuple dont on avait oublié l’existence. C’n’était donc pas étonnant que personne n’était fichu de l’remettre dans son contexte, exception faite pour les gens qui comme Quat’ Z’ieux avaient un jour ouvert un livre d’histoire. Lui-même pouvait s’compter parmi ces gars là, sauf qu’étudier, sans grande surprise, avait été une vraie plaie pour le jeune assassin qu’il était à l’époque. Du coup, c’qu’il en restait de ses leçons d’histoire relevait tout simplement du néant.

                              Ces gens-là, ils les surnommer « les rats », parc’que fallait se l’avouer, tous, ou la grande majorité ressemblait de bien trop près à ces immondes nuisibles qui pullulaient les tavernes du genre. Sauf que le rat avait pour habitude de rester terré dans un coin. Du coup, lui n’était plus que Quat’Z’ieux. Et ce fut lui-même qui se chargea de l’interrompre dans son laïus, comme il l’avait escompté. Drogo allait les laisser tirer leurs conclusions par eux même, histoire d’être irrémédiablement cru et passer à la partie où on s’marrait un peu plus.


                              « Idiot ! Ça fait près d’un siècle que les Targaryens ont été décimés par la marine en réprimande aux événements de la grande Rébellion de North Blue du temps de la Grande Guerre. Idiot ! T’as beau avoir une chevelure écarlate, ça ne fait pas de toi un Assassin. Idiot ! Encore que si t’avais eu les cheveux argentés voir blanc, je t’aurai peut être cru, mais là c’est gros ! Gros ! Idiot ! Tu ne sais même pas de quoi tu parles !» Vociféra-t-il en s’approchant de lui tout en le pointant de son long doigt décharné, pour lever son nez aquilin vers le pirate et le toiser derrière ses grosses lunettes d’un regard empli de suffisance. Typique des gens cultivés, ça. Drogo se contenta de ricaner, avant de s’accroupir et lui coller sa main droite au pif.

                              « Tu vois cette bague, elle est à l’effigie des Targaryens, et tu vois celle-là, elle représente les armoiries du clan des Pan Dragon. »

                              Il en resta sans voix, il avait baissé en douceur le regard vers les deux chevalières que le pirate portait aux doigts avant de les reluquer comme si elles avaient été ornées de pierre précieuse que même un travail de toute une vie ne lui permettrait de s’offrir telle chose.

                              « Et ça tu connais ? » fit-il toujours en ricanant après avoir pressé l’une des deux bagues. L’une de ses lames de manche se déclencha jusqu’à atteindre le bas de son menton. Drogo prit un malin plaisir à le redresser vers lui pour à son tour le toiser dédaigneusement. « Ouais j’suis sûre que tu sais à quoi ça peut bien me servir, idiot… » Un rien et la lame traversait son crâne de part en part. Et ce n’est pas l’envie qui manquait. On lui avait expressivement dit de tuer quiconque le reconnaissait. Quoiqu’il ne l’avait encore jamais fait jusqu’à présent, dans la mesure où il n’était pas fan des massacres puisqu’ils étaient toujours si nombreux à l’entendre déblatérer ses conneries. Mais pour l’avoir traité à quatre reprises d’idiot, lui méritait le peut-être. Le hic, c’est qu’il avait un plan, et que Quat’Z’ieux lui avait été d’une grande aide. D’autant plus, et ça il ne se le répétera jamais assez, verser du sang dans une taverne n’était pas le meilleur moyen de s’attirer la sympathie des gens qui s’y trouvaient. Et aujourd’hui plus que jamais il en avait besoin. Pour c’qui était de s’attirer des ennuies, oui c’était la meilleure méthode.

                              « T’as d’là chance, j’suis d’humeur taquine. » Il se redressa pour s’adresser à nouveau aux marins qui avaient suivi toute la scène d’un œil amuser. « Et donc ouais, comme pourra vous l’confirmez mon cher ami Quat’Z’ieux ici présent, j’suis payée pour assassiner des gens, généralement des grosses pointures, pas des gus comme vous.» C’qui était faux, vu qu’il avait arrêté ces sombres activités suite à sa reconversion en pirate. M’enfin, ça, ils n’avaient pas besoin d’le savoir ! « Sauf que c’coup ci, j’ai eu l’droit à un contrat pas comme les autres. Hm…j’sais pas si j’peux vous balancer l’nom du gars…bah, au diable ! L’gars qui paye est un concurrent du noble chez qui j’me suis infiltrée. Moi j’pensais qu’il voulait que j’le zigouille, mais lui l’seul truc qu’il voulait c’était cette sale peluche roche à queue de lapin. Une sacrée abomination faut dire, entre l’œil qui lui manquait et ses transformations bien trop louches, j’voyais vraiment pas en quoi ça l’intéressait tant qu’ça. Mais v’là, j’suis pas du genre à rechigner sur les consignes, surtout quand ça paye autant ! Un putain de jeu d’enfant que c’était, j’vous jure. J’suis rentré puis ressortit, fin mot d’l’histoire. Après si j’vous dis tout ça, c’est pas parc’que j’suis le dernier des idiots, mais bien parc’qu’après coup, j’me suis vite rendu compte que la boule de poile valait bien plus que c’qu’on me payait. Du coup, une fois n’est pas coutume, j’ai décidé de baiser l’employeur en la revendant d'mon côté sur le marché noir. Sauf que j’ai besoin d’un receleur pour me trouver un acheteur. Et j’suis sur qu’y’a moyen que vous m’en dégotiez un. Reste plus que l’problème de la confiance, mais par chez moi on dit qu’y’a pas mieux qu’un verre de rhum pour gagner la confiance de quelqu’un. »

                              Il les avait soigneusement observés, et eux avaient fait de même. Et l’moins qu’on puisse dire c’est qu’il n’avait pas bien l’air convaincu, à l’exception de Quat’z’ieux qui buvait littéralement ses mots. C’est à nouveau Gros-Bras qui prit la parole.

                              « T’en reviens toujours au même point, tu veux que j’te paye un verre. Ca pour sur, j’l’aurai saisi. Mais voilà, ton histoire à l’air d’être tissé à partir d’un paquet de mensonges, minus. Alors… »
                              « Montre un peu d’respect, idiot ! Tu sais à qui tu crois parler là, bougre d’âne ? » L’interrompit Quat’Z’ieux. Il avait comme l’air insulté. Hilarant. « Il n’en a peut-être pas l’air comme ça, mais il a passé sa vie à s’entrainer à l’art de l’infiltration. Idiot ! Si tu savais en quoi consiste l’entrainement que subissent les aspirants assassins targaryens, t’en pisserais dans ton froc. Idiot ! Je n’en ai rien à cirer de cette peluche, mais s’il dit l’avoir volé, c’est que c’est la vérité vraie, même si ce n’est pas commode pour un assassin. Idiot, rien que le fait qu’il daigne s’adresser à toi est un honneur que jamais tu n’aurais pu un jour espérer. Un peu d’respect, idiot ! Si ça lui chantait, il serait surement capable de s’infiltrer dans le QG de la marine de North Blue pour y faire une ballade et en ressortir comme ci de rien n’était. » Finit-il en soufflant un dernier idiot rempli de désespoir…puis il se retourna à nouveau vers Drogo. « Je vous aurais bien trouvé ce que vous cherchez, mais ça n’entre malheureusement pas dans mon domaine de compétence. Vous m’en voyez désolée. Mais c’est un honneur.»

                              Tiens, maintenant il s’était mis à le vouvoyer ? Le sentiment que ça lui procurait été horrible…Pour sûr, Drogo était soulagé de ne pas avoir à passer son temps avec lui. Les marins encore moyennement convaincus semblaient lutter contre leur appréhension. Il le lisait clairement dans leurs regards, ils avaient envie de le croire, malgré l’énormité de c’qu’il racontait. Puis finalement, ils finirent par se laisser convaincre. Après tout, son histoire tenait debout. Lui-même en était arrivé à un stade où il se mettait à y croire.

                              « Allez-va, un verre ! Ca te laissera le temps d’me raconter une deuxième fois ton histoire, ça à l’air de tenir debout, puisque l’susceptible là semble être si sûr de lui ! Mais gare ! Si j’remarque la moindre divergence avec ton récit d’base, c’est à coup d’pied au cul que j’me chargerais personnellement de t’virer de c’te taverne. Et de l’île même. Allez, viens. Et un pichet d’rhum, barman ! »

                              La suite, elle coulait de source. Drogo avait d’abord descendu d’une traite ledit pichet d’rhum avant de déblatérer à nouveau son mensonge, qui passa sans même qu’il y ait anguille sous roche. Et c’est à peu près dix fois qu’il le répéta dans l’heure, à une tribune de plus en plus importante. Ça avait débuté par les cinq marins, vite rejoint par deux bonnes dizaines de leur confrère, eux-mêmes accompagnés par le même nombre de filles de joie qu’ils avaient bien l’intention de défleurir avant le lever du jour suite à leur dure journée de labeur ; le tout tenu en ambiance par Drogo, qui maintenant qu’il était dans son élément pouvait largement laisser court à ses âneries et à sa joie de vivre. Par la suite, un équipage pirate encore peu connu fit halte et participa de bon cœur aux festivités improvisées qui avait lieu à « l’Outrageuse Duchesse ». Et tout ça au plus grand plaisir du barman, qui le sourire jusqu’aux esgourdes, devait bénir de toute son âme Drogo qui avait en ameutant tant de client fait son bénéfice du mois. C’est ainsi que Drogo bu avec chacun batifola avec chacune, pour finalement finir à la table du Prince, le seul encore qui n’avait pas délié sa bourse afin de lui payer un verre. Pearl, une belle-de-nuit aussi rousse que lui pour qui Drogo s’était pris d’affection l’avait accompagné, se tenant de manière bien trop aguichante sur les genoux du pirate tandis que lui faisait face au prince, le teint déjà rosit par le rhum. Il s’adressa à Pearl sans le lâcher du regard.

                              « De tous ceux qui sont présents ici, il doit bien être le seul à ne m’avoir rien offert. Tu crois qu’c’est un de ces crevards d’aristocrates, péteux comme jamais ? Parc’qu’il m’en à tout l’air… »Lui susurra-t-il dans le creux de l’oreille, assez fort pour être entendu par celui qui lui faisait face. « Y’a moyen, hihi, il a une drôle de façon de s’fagoter. Curieux pour un pirate, mais il est plaisant à r’garder, tu m’avais pas dit qu’il était si beau…J’ai un gros penchant pour les tricornes, ça veut souvent dire qu’le gaillard en a une grosse… »Finit-elle en lui passant une main sur le genou.

                              « C’pas mon ami, j’t’ais juste dis qu’il était le seul à me connaitre, pourtant, niete, même pas un verre de rhum. Franchement, pour le prix qu’ça coute ! »

                              Si après tout ça il ne voyait pas où lui voulait en venir, c’était qu’en plus d’être péteux, il devait être con. M’enfin, ça c’était pas un problème, plus ils étaient bêtes et mieux il les aimait. Comme celle qui se tenait sur ses genoux par exemple.

                              [Prince > Si tu veux, on peut explorer la piste du receleur ensemble, c'qui pourrait faire de toi un "complice" justifiant le 2vs2. Ah oui, et pour autant qu'je sache, y'a pas de Dragon Céleste sur les Blues ;) ]


                                  Howard Prince, toujours assis à sa table, avait pris un certain plaisir à regarder le petit numéro de Drogo, qui, il fallait le souligner, avait un don pour ameuter les gens. Les dizaines de personnes présentes avant le discours du capitaine pirate avaient laissés places à une véritable foule : civiles, filles de joie mais également hors-la-loi étaient désormais présent dans l'édifice afin d'écouter la narration arrosée de Drogo.
                                  Malgré ce monde qui faisait, évidemment, le bonheur du tavernier qui d'ailleurs ne savait plus où donner de la tête tellement les clients étaient nombreux, aucun dérapage n'était à signaler... Toute cette populace se mélangeait, buvait, rigolait et avait une envie commune : écouter encore les histoires incroyables de l'homme à la chevelure écarlate.

                                  Prince restait cependant dubitatif. Le sourire aux lèvres, il buvait tranquillement et écoutait ce conteur un peu « plein », mais cela s'arrêtait là... Il ne savait pas si ce que disait cet homme sur ses origines étaient réelles ou non et cela ne l'intéressait absolument pas... Il n'était, toute façon, pas ici pour ce genre de choses.
                                  Néanmoins, le passage sur la peluche l'avait quelque peu... intrigué. Avait-il réellement réussi à voler un noble mondial, un « Tenryuubito » de passage sur Inari, et plus précisément sur Fifty-Fifty ?
                                  « Évidemment... C'est quelque chose d'assez incroyable si cela est vrai... Cependant, même saoul, se donner en spectacle comme cela était risqué... Surtout si les hommes de la justice passaient dans le coin. »

                                  Sortant de ses pensées, Prince leva la tête. Toujours souriant, il remarqua Drogo, qui s'était finalement assis en face de lui, une fille de joie sur ses genoux. Regardant d'un air vide le pirate gentleman, il glissa une phrase à l'oreille de la jeune femme, qu'Howard n'eut aucun mal à entendre :

                                  « De tous ceux qui sont présents ici, il doit bien être le seul à ne m'avoir rien offert. Tu crois qu'c'est un de ces crevards d'aristocrates, péteux comme jamais ? Parc'qu'il m'en à tout l'air... »

                                  Cette phrase fit d'ailleurs encore plus sourire le Pirate, trouvant l'homme à la chevelure écarlate de plus en plus... « Distrayant ».

                                  La femme de joie, apparemment très attaché au capitaine pirate et par ses récits lui répondit également, sans réelle discrétion :

                                  « Y'a moyen, hihi, il a une drôle de façon de s'fagoter. Curieux pour un pirate, mais il est plaisant à r'garder, tu m'avais pas dit qu'il était si beau...J'ai un gros penchant pour les tricornes, ça veut souvent dire qu'le gaillard en a une grosse... »

                                  Drogo lui répondit sans attendre, avec une pointe d'agacement dans la voix :

                                  « C'pas mon ami, j't'ais juste dis qu'il était le seul à me connaitre, pourtant, niete, même pas un verre de rhum. Franchement, pour le prix qu'ça coute ! »

                                  Howard Prince se redressa sur sa chaise, tout en enlevant son chapeau, qu'il plaça sur sa poitrine, en signe de salut :

                                  « Madame... La beauté de votre visage est en parfaite adéquation avec la finesse et la sensualité de vos courbes... Je ne sais pas si cela est dû à cet alcool, mais permettez moi de vous dire que votre charme me fait tourner la tête... »

                                  Puis le remettant sur sa tête, il fixa la tête rougie de Drogo. Cet homme était décidément loin de ce qu'avait imaginé Howard... On lui avait raconté beaucoup de choses à son sujet, notamment ses exploits de combattants malgré un gout aiguë pour le sang... Mais ce qu'il voyait là était très loin de l'image qu'il s'en était fait. Évidemment, les apparences sont parfois trompeuses et il ne vaut mieux pas juger avant d'en avoir réellement eu l'occasion.

                                  Passant la main dans ses cheveux noirs qui tombaient sur les côtés de son tricorne, Prince remarqua, dans le fond du bâtiment, deux individus qui venaient d'entrer et qui semblaient un peu... différent du reste des personnes : vêtements soignés et apparemment, sur mesure, une certaine délicatesse dans les mouvements et surtout, des regards qui analysaient les moindres gestes de Drogo depuis quelques minutes... Ces mecs-là n'étaient surement pas des aristocrates de la ville...

                                  Se re-concentrant sur le capitaine pirate, Howard Prince ferma les yeux avant de débuter le dialogue :

                                  « Eh bien eh bien... J'aimerais bien écouter une de tes histoires plus en détails si tu le veux bien... J'aimerais en effet que tu me parles un peu plus de cette soi-disant peluche que tu as dérobé à un noble... Assurément, si tu acceptes je te paierais un verre ou deux »

                                  Attendant quelques secondes que son vis-à-vis réagisse, il remarqua que les deux hommes n'avaient pas lâché Drogo du regard et discutaient à voix basse en se rapprochant...

                                  D'un geste de la tête, Prince fit remarquer les deux types qu'il trouvait louche au capitaine pirate :

                                  « Cependant, on devrait peut-être aller en discuter ailleurs... Tu vois ces deux mecs... Mon petit doigt me dit qu'ils ne sont pas là pour boire un coup si tu vois ce que je veux dire... »

                                  les ennuis commencent ?...




                                  Entrant dans la taverne avec le Commandant, je restais pour le moins sceptique. Tout d'abord, parce que Lawblood avait spécifié au videur, qui était loin d'être Blond, de garder secret leur identité. Pourquoi une telle précaution me donnait un drôle de sentiment ? Simplement parce que, les habitants de Fifty-Fifty devaient déjà savoir qui nous étions, en partie à cause du raffut que j'avais causé chez le tatoueur, mais aussi parce que pleins de gens nous avez vu tout deux en compagnies de Marines en uniforme toute la matinée. Vu la vitesse à laquelle les rumeurs se propageaient sur l'île, il était presque sûr que notre "couverture" était tombée à l'eau depuis un moment.

                                  Lentement mais sûrement, nous nous rendîmes au comptoir, nous frayant un chemin à travers le publique d'un spectacle qui fut la seconde raison de mon scepticisme. En effet, un petit gars rouquin ne cessait de déblatérer la même histoire à qui voulait bien l'entendre. Pendant quelques secondes, je le dévisageai en utilisant le même regard béat et enivré que les autres membres de l'assistance. Je m'assis ensuite, prit un verre de bière et écoutais l'histoire racontée pour le roux, sans le regarder une seule fois. De son côté, le Commandant avait aussi écouté et me fit comprendre qu'il serait bien d'interroger ce bout en train qui, apparemment, avait volé la peluche.

                                  Sagement, Lawblood prôna la patience. En homme d'expérience, il savait qu'il valait mieux attendre que le bar se vide pour aller faire causette avec le soit-disant voleur. J'acquiesçais donc à ses paroles d'un simple geste de la tête et je continuait à regarder mon verre, en nettoyant soigneusement les bords. Je restait donc là à écouter et réfléchir. Le rouquin se disait pirate et descendant d'une grande lignée d'assassins. Génial, encore un psychopathe entraîner comme un membre du Cipher Pol et pensant que planquer des lames dans ses manches était super cool. En tout cas, s'il disait la vérité là-dessus, valait mieux pour moi ne pas engager le combat et, surtout, qu'il ne soit pas réellement notre voleur.

                                  Bon, pour ce dernier point, je fus vite rassuré. En effet, en plus de sentir que le dénommé Drogo mentait, merci à mon enfance et adolescence passé sur l'Île du mensonge, ce dernier n'avait ni la taille, ni la corpulence, ni même la pointure du véritable voleur, du moins d'après ce que j'avais entrevu en entrant dans la taverne. Il semblait aussi vachement content pour un type qui a vu la valeur de son butin diminuer à cause d'un accident ayant eut lieu non loin de là. Après tout, grâce à l’œil trouvé le Commandant, je savais que le Harvey Bear était maintenant "aveugle" et le rouquin ne l'avait pas mentionné. Pourtant, d'après le tatoueur, le voleur savait que son butin était endommagé. Enfin, il y avait simplement le fait qu'il se vantait trop pour être le vrai voleur. Après tout, même s'il était du côté de l'île où les Marines étaient conspués, des pirates et hors-la-loi concurrents pourraient facilement le saouler, le suivre jusqu'à son repaire et lui voler sa marchandise pendant son sommeil. D'ailleurs, pourquoi se serait-il amusé à brouiller les pistes dans propriété si c'était pour hurler sur les toit qu'il avait commis le vol ?

                                  Alors que la fête battait son plein, je continuais de faire marcher mes cellules-grises. Je regroupai les différentes informations que j'avais à ma disposition afin de voir où nous nous en trouvions. Premièrement, le voleur était un professionnel qui connaissait la propriété du noble par cœur, mais il a eut un accident de vélo non loin de cette taverne. Secondement, Drogo n'était pas le voleur, mais connaissait pas mal de détails sur la marchandise, comme l'existence de sa queue de lapin. Troisièmement, le voleur était énervé d'avoir endommagé son butin et s'est rendu dans ce bouge pour, apparemment, se venger. La conclusion ne tarda pas à me sauter aux yeux, Drogo était la cause de l'accident du coupable et ce dernier devait, en ce moment même, se trouver dans le bâtiment, attendant le bon moment pour frapper, tout comme nous. L'air de rien je me mis à chuchoter à mon supérieur :


                                  "Ce type n'est pas notre monsieur, mais je crois que le coupable est en train de le surveiller en ce moment même."

                                  Finalement, je finis par jeter un rapide coup d’œil aux alentours, histoire de bien repérer l'agencement des lieux. Durant mon passage, je remarquais qu'un homme assis en face du petit rouquin était en train de faire un petit signe dans notre direction. Évidemment, il a fallu qu'on se fasse repérer pile au moment où cette affaire pouvait se résoudre. Le hasard est parfois un sacré enfoiré. Quoiqu'il en soit, le Commandant et moi devions prendre avantage de la situation, je me penchai donc vers mon supérieur et lui dit à voix basse :

                                  "On a était repéré, va falloir la jouer serrer, monsieur. Je vous propose de nous annoncer au rouquin de manière à ce que le véritable voleur réagisse. Si le dénommé Drogo tente de s'enfuir, le vrai voleur voudra sûrement le suivre pour se venger, ainsi, pendant que vous poursuivez Drogo, je reste un peu derrière pour repérer le voleur."

                                  Bien que d'autres solutions eussent été possibles, nous n'avions hélas plus trop de temps, vu que nous avions été repéré de toute manière. Prêt à observer l'assistance, je laissai Lawblood prendre une décision et, pourquoi pas nous engager dans une drôle de course-poursuite, ou bien une baston...j'avoue qu'à ce moment là, je priais plus pour une course-poursuite.
                                    Ils auraient du se séparer plus tôt. Voilà la première pensée qui traversa l’esprit du commandant quand il se rendit compte qu’ils avaient été repérés. Et l’annonce similaire décrétée par son collègue ne faisait que rendre cette situation plus pénible.
                                    Certes ils avaient fait un beau tintouin avant d’entrer dans le bar, mais ils venaient seulement de pénétrer dans la zone pirate. Toute la journée durant, au milieu de tous ces uniformes et ces militaires en ébullition, leur présence pouvait encore passer pour la simple halte de deux aventuriers soucieux de leurs apparences. D’autant plus que Soren avait côtoyé les coins malfamés les deux derniers jours sans vraiment se faire tatouer « mouette » sur le front.

                                    Les deux questions qui se posaient à présent étaient :

                                    *
                                    Où se trouvait donc le vrai voleur ?
                                    *Comment s’approcher du Beautiful Liar sans attirer trop l’attention ?

                                    Le plus simple aurait été de faire sortir le dénommé Drogo hors de la place pour engager une discussion plus qu’amicale avec lui. Rester sur place allait faire sentir le tout rapidement mauvais. À deux contre cinquante, même ses capacités raisonnablement supérieures à la moyenne des petites frappes en vue ne lui permettraient pas de voir le soleil se lever un jour de plus. Non, il allait falloir feinter.


                                    « Jules, restez en arrière, le vrai voleur ne vous a peut être pas repéré, fondez-vous dans la masse. Je vais faire en sorte de débusquer notre ennemi commun. »



                                    Sans attendre il prit son verre et se rapprocha de la table du Drogo. Celui-ci était visiblement bien entouré. Sans demander quoi que ce soit, il attrapa la chaise la plus proche puis vint se joindre à la petite sauterie chevaleresque. Avant de s’asseoir il se pencha à l’oreille du rouquin pour lui susurrer des mots doux.


                                    « Je vais faire court, je m’appelle Neros et j’ai été envoyé pour récupérer la peluche. Oh je sais bien que tu l’as pas, mais le ravisseur t’observe en ce moment même quelque part. Alors si tu veux pas qu’mon boss t’envoies toute la smala rapidos, je te prie de bien vouloir coopérer ok ? T’inquiètes pas, on te veut pas de mal. Enfin à priori. »



                                    Mode loubard activé. Style bras droit italien au milieu d’une sombre affaire. On rigole pas avec le Padre.

                                    Alors qu’une demoiselle un brin simplette entreprit de se plaindre de son intervention, Soren s’assit tranquillement avant de poursuivre, à haute voix.


                                    « Ça te dit de prendre l’air mon pote ? Ça fait un bail qu’on s’est pas vu et y’a franchement trop de peuple. On pourrait s’en griller une. »