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[Quête FB] L'or de l'Archipel Vert

Sören Hurlevent et Wohrwèlch avaient passé une partie de la nuit à écouter Marutin. Ce dernier expliquait un peu l'histoire de l'île. Cela intéressait énormément l'archéologue. Il prenait donc des notes tout content. Mais il fut plus attentive quand l'aubergiste raconta les légendes et en particulier le monstre qui habiterait dans la jungle sur le flanc d'une montagne. Et qui plus est, garderait un tas d'or dont plusieurs avaient tentés leur chance sans trop succès... Soit il mourrait sur place ou dans le chemin du retour, soit les rares survivants réussissaient à revenir à moitié amochés. Vu qu'il se faisait extrêmement tard, il décida de dormir ici malgré qu'il avait déposé quelques affaires d'archéologue dans une autre taverne.

Le lendemain matin, après avoir pris un sérieux petit déjeuner, Wohrwèlch proposa à son nouveau ami de le joindre à sa quête. Il s'était donné l'idée d'aller voir de plus près l'animal dangereux. De plus, d'après les dires du barman et de ses livres d'histoire, il était convaincu que son fameux calice se trouvait là-bas. Ne l'oublions pas, il s'était rendu sur ce bout de terre à l'origine pour cette coupe d'or et d'argent. Bien sûr, pour lui s'était avant tout pour le métier et non un bien personnel. De toute façon, il ne courait pas après l'argent, la pauvreté autour de lui demeurait en lui un certain atout. Il était fier d'être misérable! Quand il trouvait des anciens objets qui avaient de la valeur, il était assez réjouit de pouvoir les faire partager à la populace et surtout à ceux qui sont dans le besoin. Il les revendait à des musées afin que les yeux du monde puisse profiter de ces babioles...

Cette fois-ci, il allait faire voyage avec un compagnon. Chose rare, car il travaillait plus en solo. Cela pouvait devenir une aventure fort intéressant. Et il était pas prêt de s’ennuyait avec un musicien tel que Sören et son chat Morgan. Par contre, il ignorait si ce bon chasseur de prime avait déjà fait des escapades de la sorte et cela l'intriguait un peu. Il prenait le métier au sérieux et vu qu'il connaissait les risques, il ne souhaitait pas être responsable d'une tierce-personne... Enfin, façon de parler. Il savait indéniablement que son ami savait quoi faire tout seul. Après tout, c'est grand gaillard.

6h. Après le délicieux repas préparé soigneusement par Marutin, il expliqua au chanteur quelque point important pour ce genre de ballade. Ensuite, il vérifia ses effets personnels et constata qu'il lui manquait ses outils très importants pour ses fouilles. Même s'il y avait un monstre à l'entrer ou à la sortie, il y avait peut-être des ruines ou un sol à grattouiller... Il s'adressa à nouveau à son compère:

- Bon, je te propose qu'on aille chercher en quatrième vitesse mes pinceaux et tout ce qui s'en suis, puis on part dans l'immédiat. Cela te convient?

Ils saluèrent l'ami du blond et s’en allèrent aussitôt. Il faisait encore nuit. L'air était doux et légèrement humide dû à la rosée.


Dernière édition par Wohrwèlch le Jeu 06 Sep 2012, 16:40, édité 3 fois
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Des pinceaux... pour aller fouiller le terrier d'un monstre ? Encore une idée bien singulière qui te passe bien au-dessus, Sören, mon ami. Mais comme à ton habitude, tu ne cherches pas la guerre, tu ne poses pas de question. Tu as passé une bonne nuit bien au chaud, ton cœur est clair et paisible. Alors, tu obtempères simplement, et tu accompagnes l'historien. En voilà un qui a l'air enjoué... Une drôle d'excitation, c'est ce que tu penses. C'est sûr, la perspective d'améliorer ton quotidien avec de l'or gagné justement te force le sourire. Mais cela n'engendre pas chez toi de frénésie comparable à celle de ton compagnon du jour...
Vas-tu vraiment pouvoir le supporter ? Miaw ah ah ! Je parierais ma fourrure que tu n'y parviendras pas, malgré ta tranquillité paisible dont tu es si fier, et malgré toute ta bonne volonté.
Enfin. Vous vous mettez en route d'un bon pas, Wohrwèlch fait ses emplettes pendant que tu restes les bras ballants, en attendant le départ. Toi, tu as le frisson de l'inconnu, le drôle de sentiment libre qui t'a si souvent poussé sur les quatre mers, et qui te fait constamment espérer d'aller voir plus loin, d'autres lieux, d'autres gens.
Je ne cesse de le penser : tu es un chat, et pas un homme. La pensée d'abandonner l'encapuchonné a l'air de te traverser l'esprit, mais tu attends tout de même. Ton petit côté « paysan digne de confiance », sans doute.

Finalement, vous vous mettez en route. L'historien porte sur son dos un sac qui te paraît chargé de mille et unes babioles inutiles. Toi, tu as laissé ton bouzouki chez Maturin. Tu voyages léger, avec seulement tes serpes, du pain pour la journée, des rêves plein la tête... et puis moi, bien sûr.
Je ronronne paisiblement dans ton manteau en sommeillant, pendant que vous vous enfoncez dans une forêt à l'allure plus que junglesque.
La progression devient vite lente et pénible. Curieusement, le coin ne paraissait pas si touffu, depuis le village... Bien vite, tu es obligé d'en venir aux mains, ou plutôt, aux serpes pour te frayer un chemin. Un bon coupe-coupe. Voilà une chose que l'historien n'a pas songé à prendre, au milieu de tout son barda ! Bah ! Reconnais que tu es bien content de te retrouver à marcher devant. On s'y sent bien plus seul qu'à l'arrière, bien plus indépendant et libre.


-VOICI LA RONDE DES JURONS !! (taga daga)

Fssshhh ! Mon poil se hérisse et je montre les dents. Un cri sinistre a transpercé la masse des fourrés. Impossible de situer son origine. La forêt serait habitée ? Tu te crispes, mais tu restes serein... Jusqu'à ce que la voix reprenne :

-QUI CHANTENT CLAIR QUI DANSENT ROOOOND ! (Padada...)

Ce cri ressemble à une chanson, il faut le dire. Piqué au vif, tu accélères la cadence, oubliant tout à fait le pauvre Wohrwèlch qui, bientôt, se trouve incapable de te suivre de près.

-LES JOYEUX JURONS DEFILAAAIENT... (Pom !)

Tu ne tranches plus que les branches qui t'empêchent réellement de passer. Comme un chat ou un serpent, tu sautes, tu te glisses à ras du sol, disparaissant à chaque mouvement un peu plus dans les broussailles. Le cri se fait plus proche.

-TOUS LES MORBLEUUUUS, TOUS LES SACREBLEUS... (pom !) LES SAPERLOTTES ET LES CORNEGIDOUILLES ! (Tadadi !)

Maintenant, tu peux même entendre ce qui ressemble à des cordes frottées et à des tambours. Tu te fais plus silencieux. Tu écartes lentement les dernières branches de tes deux mains, et... Tu parviens à une drôle de petite clairière.
Un perroquet géant, l'aile droite repliée sur l'abdomen, chante le bec grand ouvert. Face à lui, ce qui ressemble à des lapins géants au sourire diablement inquiétant font l'accompagnement. Certains frappent des troncs d'arbres creux, d'autres pincent des boyaux, tous fraichement tirés d'animaux éviscérés qui gisent un peu partout à leurs pieds.


-SANS OUBLIEEERRRR LES JARNICOTONS... (tagada) LES SCROGNEUGNEU ET LES BIGRES ET LES BOUGRES... (pom !)

Un bruit de chute derrière toi t'indique que Wohrwèlch a finalement réussi à te rejoindre... Mais une racine a attrapé son pied, et en tombant, son sac fait un fracas du diable.
Soudain, le chant s'arrête. Les « animaux » se retournent comme un seul être, menaçants. Toi, tu te tasses derrière un buisson, espérant ne pas être découvert. D'autant que cette chanson te dit quelques chose. Et puis, qui sait ? Peut-être que ces créatures ont quelque chose à faire avec le trésor de l'île... Ou avec les malheureux disparus qui ont tenté de s'en emparer.


[Hrp : hésite pas à partir dans du gros délire. Qu'on la rende piquante, cette chasse au trésor :p]
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Wohrwèlch était complètement à la traîne. En même temps, il portait la plupart des charges lourdes sur son dos. Sans comptait que la jungle de facilité pas les choses. Il trébucha sur une grosse racine qui lui fit tomber en avant. Dans sa chute, il entraîna Sören et son chat qui était caché dans un buisson et firent à trois une roulade faramineuse pour se retrouver dans la clairière. Ils étaient très proches des drôles animaux qui chantaient il n'y avait même pas une minute... Et dire que le musicien se vouait être discret.

- Ouah, c'est quoi ces bestioles?? C'est ça les lapins crétins?

L'imbécile de Wohr, n'avait pas remarqué que les animaux les regardaient avec un air menaçant. Il était sur le ventre la tête levée vers l'avant. Il vit une des bêtes se dirigeait vers Sören et lui. Il pouvait voir une sorte de rictus sur le lapin géant qui s'approchait dangereusement. Bientôt, la chose immonde se trouvait près de son crâne. De la sueur froide coulait sur le front de l'historien. Il ne savait pas comment réagissait son ami et son chat, mais la peur l'avait comment diront nous cela? Paralysé! Dans toute sa vie, il n'avait vu une créature aussi impressionnant. Il se disait qu'ils allaient les manger. Cependant, il se demandait si le perroquet était la fameuse bestiole que tout le monde craint sur cette île.

Alors que l'archéologue se recroquevillait sur lui-même, il sentait la main, ou plutôt la patte du lièvre tendu face à lui. Un geste qui indiquait que ces animaux ne leur voulaient pas de mal.

*Gloup. C'est invraisemblable. Je croyais que c'était la fin. Pourtant, ils ont des dents acérés et des griffes pointu ou l'inverse. Enfin, peur importante. Je ne comprends plus rien, les gens du village nous ont dit qu'ils étaient très dangereux...*

Il saisit le membre inférieur et se leva. Il se retourna vers son compagnon de voyage en paniquant encore un peu. Il lui demanda si tout allait bien pour lui et Morgan.

- Je suis complètement étonné. Je ne sais plus trop quoi croire. Vous allez bien?

Le lapin l'oiseau géant l’interrompit de sa grosse voix.

- VOUS NOUS AVEZ DÉRANGÉ EN PLEINE RÉPÉTITION. POUR VOUS FAIRE PARDONNER, VOUS DEVEZ NOUS SUIVRE DANS LA CHANSON. SI VOUS NE RÉUSSISSEZ PAS...

Il n'avait fini sa phrase, mais cela voulait bien dire ce que cela voulait dire. Quel mort absurde si jamais les trois aventuriers échouaient. Le piaf ne laissa pas le temps aux nouveaux chanteurs pour se préparer.

- ATTENTION! TROIS, QUATRE.
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L'imbécile qui t'accompagne a failli vous condamner à mort. C'est ce que tu penses. Mais quelque part, l'opportunité est assez... unique. Tu ne crois pas ? Enfin, je veux dire... Jouer de la musique avec des lapins géants carnivores et un perroquet qui a l'air de connaître tout le répertoire de Georges Barde-Saint, le troubadour légendaire de South Blue... Avoue que tu n'en as pas l'occasion tous les jours. Aller, tu accroches un sourire prudent, mais serein, et tu te relèves. Manque de bol, tu aurais peut-être du garder ton bouzouki. Il n'empêche que tu n'appréhendes pas la situation. Un bœuf, qu'il soit donné en pleine rue ou au milieu d'une jungle hostile, ça reste un bœuf. Tu sens ton camarade bien moins à l'aise que toi, alors, tu n'hésites pas à t'avancer davantage. Dans le fond, tu n'aimerais pas le voir dévorer. Pas que tu te sois attaché à lui d'une manière particulière, mais la violence gratuite te fait horreur.
Les premières notes résonnent. Le bois percuté vivement donne un rythme régulier et soutenu. Les instruments rudimentaires en boyaux non traités, faute de rendre une mélodie, colorent le son des tambours, leur donne une profondeur. Tu respires profondément, tu t'éclaircis la voix. Le perroquet commence :


-Une fois comme' ça, dans la forêt,
Un aventurier imprudent
Chapeau vissé s'aventurait
Le couteau entre les dents !

L'œil perçant, les griffes dehors,
Le lapincroc salivait fort !
L'odeur d'la viande qui cherche l'or,
Appétissant, gras comme un porc !


Les percussions s'intensifient, le perroquet se tait. Une structure croisée / suivies, régulière, des vers en huit... C'est comme ça que je le comprends, mais toi, tu sens la cadence grâce au rythme des tambours, et à ton habitude de la stricte oralité. L'exercice est complexe, mais les mots te viennent avec aisance.

-Grand cri de victoire dans la brousse
Un bloc jaune' qui émerge' du sol,
A peine caché par la mousse,
Le gars ne voit pas de bémol.

Lapincroc bondit sans tarder,
Ses canines sont des épées,
Son cœur fou vient assassiner,
Dommage sa proie est armée...


Visiblement satisfait, le perroquet ricane bruyamment, tandis que le rythme s'accélère. Tu t'attends à devoir continuer, mais tu remarques que son regard étrange s'est fixé sur Wohrwèlch. Désirant lui épargner l'épreuve, tu fais signe de reprendre, mais le volatile te fait taire d'un claquement de bec. L'épreuve s'adresse aussi à lui... Et peut-être que cela prend l'aspect d'une bataille rimée, et que votre destin dépendra de celui que vous donnerez à l'aventurier de la chanson...
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Quoi? Mais pourquoi il me regardais, moi? Il savait bien que je suis brèle en musique! C'était à Sören qui fallait le faire chanter. Je suais. J'avais peur. Mon compagnon, avait bien assuré, il avait un don pour l'improvisation, je pensais... Les yeux de tout le monde s’abattaient sur moi. Je lâchai un gloussement pénible. Déjà, on était ridicule de faire leur jeu, mais alors au point de se faire maîtriser par une poignée d’animaux, me mettait mal à l'aise. Voir, j'avais de la haine. Je voulais partir d'ici. Bien sûr, je ne pouvais pas faire n'importe quoi et laisser derrière moi un ami. Quel déception!

Rien à faire, c'était à moi de faire appel à ma belle voix... ou pas. Je n'étais pas musicien, je laissais cela au professionnel. Je voulais pas faire honte au barbe. J'ouvris partiellement ma bouche pour en sortis des notes à peine audible. Les sons étaient saccadés. J'avais l'impression que ce n'était pas moi. Je bégayais. Pendant que je tenter une quelconque performance, j'observais le nombre de lapins. Ils étaient cinq et un piaf monstrueusement grand. De plus, il ne fallait pas prendre ces mammifères à la légères...

Alors que deux individus
se promenaient dans la forêt
dans un piège ils sont tombés

l'un deux chantait
l'autre chercheur de trésor
ainsi, les voilà au milieu de l'or

Seulement, des gardiens
pas très très malins
semblaient être certain
de pouvoir manger leur festin

*Ça rime à rien ce que je dis. On va se faire bouffer!*

L'oiseau vira au rouge. Je croyais l'avoir vexé. Je regarda mon ami en espérant qu'il avait compris qu'il fallait qu'on court loin d'ici.

- Psstt! Il est temps de partir, allez, venez!

Je l’entraînai avec moi et je pris mes jambes à mon cou. Je n'osais pas jeter un œil en arrière au risque de me faire attraper. Le perroquet vola vers nous dans des croassement d'injure, tends que les lapins galopaient en un éclaire. C'était peine perdu. La clairière débouchait dans un ravin avec de l'eau et surtout des récifs!!

Hrp:
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Par mes neuf vies, quel carnage ! L'historien, comme tu le craignais, n'avais bel et bien rien compris. Au lieu de poursuivre l'histoire, il part sur autre chose, au lieu de suivre le rythme, il se lance dans son propre système. Ses paroles s'embrouillent, ne riment pas ou mal, ne sonnent pas. Il regarde avec terreur le perroquet, qui le toise d'un air mauvais. Visiblement, il a compris que ses vers étaient à côté de la plaque. Eh, tu ne peux pas lui en vouloir ! Il est bien connu que les amoureux de l'écriture ne sont souvent pas les meilleurs improvisateurs, eux qui ne jurent que par la permanence des archives, et négligent l'éphémère d'une parole proférée ! Cela, je sais que tu en as conscience. Mais, vu les circonstances, tu préfères le résumer en quelques mots, en secouant ton compagnon comme un prunier.

-Morbleu ! Mais c'pas possible d'être aussi crétin ! Cours, bon sang ! ET LACHE CE MAUDIT SAC !

Ce ton autoritaire ne te ressemble guère, au fond. Mais tu es, depuis bientôt vingt-quatre heures, confronté à un spécimen dont tu n'as pas l'habitude, et dont les manies étranges mettent tes nerfs à rude épreuve. Non pas que tu sois réellement hors de toi. Loin s'en faut ! Mais simplement, tu ne comprends pas. L'homme est décalé, à des années-lumière de ce dont tu as l'habitude. Mais tu as le cœur ouvert, je le sais bien ! Tu finiras pas t'y faire, et par comprendre ce qui t'irrite tant chez ton compagnon. Alors seulement, tu sauras t'adapter à lui, et peut-être même que tu accepteras d'apprendre quelque chose venant de sa part.
Mais pour l'instant, nous sommes loin du compte...

Poursuivis par les lapins sanguinaires qui rugissent comme des lions, alertant ainsi tous leurs petits copains qui bondissent hors des fourrés et se jètent à nos trousses, vous courez de toutes vos forces. Toi, tu as abandonné l'idée de forcer l'historien à abandonner ses affaires. Visiblement, le concept le dépasse très largement. Fatalement, tu te mets à courir plus vite que lui, et bientôt, tu n'entends même plus son souffle.
Mais... C'est un précipice, là, derrière ce buisson ? Oui, pas de doute à avoir, j'aperçois déjà les rochers à nue de la falaise ! Et la descente, à pic ! Et la mer, qui va et qui vient en mugissant de toute sa puissance de déesse ! Ne me dis pas que... tu n'as rien vu ? Ouvre les yeux, Sören ! Lève la tête ! Bon sang, dépêche toi, dép...


-FSSSSHHHHHHH !!
-YAAAAH !!

Emporté par ton élan, tu n'as pas su t'arrêter à temps. A vrai dire tu as même littéralement sauté dans le vide... Recroquevillé dans ta capuche, les griffes plantées dans ton dos, je pris autant qu'un chat peut prier pour notre survie à tous les deux.
Nous tombons...
L'estomac dans la gorge, la tête à l'envers...
Nous tombons ! Si jamais un récif apparaît en dessous, c'est la mort !
Tu sers les dents, sans rien dire, les mains croisées sur la poitrine, comme si tu voulais te protéger le cœur.
Puis, c'est le plongeon. Pouah ! Quel choc ! Et de l'eau, qui me trempe le poil ! Je m'étouffe à feuler dans l'eau salée, je glisse de ta capuche... Mais tu me rattrapes prestement. Un bon coup de pied sur le sable du fond, et nous remontons. De l'air dans mes poumons, tu reprends ton souffle. Ouf. Nous sommes saufs, et les lapincrocs ne sont déjà plus qu'un souvenir... De même que l'historien, qui n'a pas sauté, lui. Ah, ah, comme quoi... Il n'était peut-être pas si inadapté que tu le pensais, le bougre. Mais... c'est que je me mets à en parler au passé ! Toi, tu n'as pas l'air d'avoir oublié. Tu nages prestement jusqu'au premier rocher qui affleure, luttant vaillamment contre le reflux, qui te ballote en tous sens, manquant à plusieurs reprises de t'écraser contre la falaise érodée, dangereuse comme la mort. Une fois hors de l'eau, tu t'empresses de placer un peu de distance entre la mer et toi. Comme un chat, tu sautes lestement de rocs en rocs, jusqu'à atteindre une plage, située de l'autre côté du précipice. Mais tu ne t'arrêtes pas même pour récupérer de ta peur. Au contraire, laissant dans le sable l'empreinte de tes pieds toujours nus, tu te mets à courir comme un forcené vers l'intérieur des terres. Tu essayes de trouver un endroit pour remonter au sommet, et revenir sur tes pas.


-C't'un crétin ! C't'un foutu crétin d'incapable ! Un scribouillard paresseux ! Un couillon aux mains blanches ! Et s'il se f'sait dévorer ?! L'imbécile que j'suis ! Pas voir un bon Dieu d'ravin ! Et laisser un pauv' diable tout seul ! Bon sang d'satanée jungle !!

Tu t'inquiètes tant que ça, Sören ? Aller, je suis bien convaincu, que, dans le fond, la hâte que tu mets à rejoindre ton compagnon ne lui sera pas d'une grande utilité. Ne pas être habitué à vivre à la dure n'empêche pas nécessairement le développement de quelque talent au combat.
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- AAHAhahhahhha!!!!

Plouff!!

Un peu plus et je m'écrasais sur ces rochers. En tout cas, on était sains et sauves. Sören était déjà sur la berge là bas. Je n’imaginais qu'on serait si près de la mer. Je sentais l'air salé. Était-on trop éloignés de la forêt? Il fallait que je regarde la carte avant qu'on reprenne la route en espérant qu'elle soit pas trop mouillé. C'était pas la première fois que je devais sauter dans l'eau avec mes livres et mes papiers. J'aimais pas ça! A la limite, je préférais presque risquer ma vie autrement pour sauver mes précieux bouquins...

Je longea la falaise en nageant. L'eau était affreusement froide. Elle était un assez agité. Je ne pensais pas qu'il pouvait y avoir des sortes de courant à cet endroit... enfin, je n'était pas navigateur, moi! Je cherchais à m'aventurer le plus proche de la terre ferme, mais les vagues me secouaient dans tous les sens au risque de me faire noyer. Alors que j'avançais avec bien tant que de mal, je sentis la présence de quelque chose venant du ciel. La peur m’envahit. C'était l'oiseau de malheur qui s'acharnait sur moi. Visiblement, il me traquait, car j'étais une proie facile. En même temps, c'était le seul qui pouvait voler...

- Aaahh!!

Je redoublais d'effort pour le fuir, car je ne pouvais pas le battre. Je nagea du mieux que je pouvais pour rejoindre mon ami, en espérant qu'il allait pourvoir faire quelque chose, mais en même temps, je ne voulais pas lui donner du fil à retorde. Tous les malheurs qui nous arrivait, était entier de ma faute! Malédiction.

Sören! Faites quelque chose s'il vous plait!

J'entendais les croassement menaçant du volatile. Avec sa grosse voix il m'insultait de mauvais musicien, d’incapable qui ne sais pas tenir une rime et j'en passais des meilleurs. Quoi qu'il en était, a deux on pouvait le mener à bout. Je réviserais notre trajet une fois dans l'herbe. J'avais déjà vu de créature loufoque qui me prenais en chasse ou des plantes bizarre qui me prenaient comme repas, mais là voir un perroquet furax par ce que je ne savait pas chanter, c'était la première fois. J'avais presque envi d'en rire...
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Tiens ? Cette voix, derrière toi... Oui, le perroquet. Rien d'anormal à ce qu'il ait pu voler. Mais sans ses gardes du corps, tu n'as pas peur de lui faire face. D'un geste, tu sors tes serpes de tes poches, et fixe le cran d'arrêt. Mais lorsque que tu te retournes, quelle n'est pas ta surprise de voir l'historien ! Trempé, avec son sac et ses bouquins qui partent en lambeaux, courbant l'échine sous la fureur du volatile...

-Crooooâââââ !! Mauvais rimailleur ! Crakakakaka !!

Finalement, il avait du lui aussi sauter. Et éviter la noyade de peu, à cause de tout son bagage... Il avait été chanceux. Mais en revanche, le perroquet semblait bien décidé à ne pas vouloir le laisser en paix. Toi, la scène te détend. Finalement, un élément extérieur a su exprimer la frustration légère que tu entretenais vis-à-vis de ton compagnon. Sans doute le genre de complexe que ressentent certains pratiquants de l'oralité stricte face aux gens de lettres... Le fait d'avoir gagné au jeu de la bataille de rime te rassure, redore ton ego. Non pas que tu sois un grand orgueilleux, mais si souvent, tu as vu tes semblables se faire traîner dans la boue par des hommes de rien, sous prétexte qu'ils ne savaient ni lire, ni écrire !
Enfin. Bon prince, tu éclates d'un rire sincère, et tu t'adresses au volatile.


-Eh, là ! L'piaf chanteur ! T'as raison d'dire qu'l'historien est une foutue casserole, mais fiche lui un peu la paix ! J'en ai b'soin pour...
-EN RIMES, SACRENOM !! Un déséquilibre a été causé ! Cette répétition était une cérémonie donnée en l'honneur du dieu de la rime, notre protecteur ! A cause de cet hérétique, nous allons tous connaître un grand malheur ! Crâââââ !!

Attaquant Wohrwèlch avec plus d'ardeur encore, le perroquet se met à le frapper du bec sur le sommet du crâne, façon marteau-piqueur. Tu as de la peine pour lui, mais tu sens venir l'indice. Alors, tu poursuis.

-Quel genre de malheur ?
-Qu'est-ce que j'en sais ? Peut-être que notre grand maître, le roi pigeon de l'Archipel, se fera assassiner par une bande de pirates sanguinaires ! Ça paraît impossible, mais maintenant que l'ordre du monde est sens dessus dessous... Et par sa faute à lui ! Crakakakaka !!
-Pourquoi des pirates viendraient s'battre contre ça ?
-Bah ! Ils trouveraient bien un motif ! Les trésors que garde notre roi, par exemple ! Mais la vraie raison ne sera pas à ce niveau !

Tu raffoles des explications cosmologiques, auxquelles tu crois d'ailleurs beaucoup, pour les avoir vécues depuis l'enfance. Mais là, le perroquet vient d'arracher un lambeau de chair de la taille d'un pouce à ton compagnon. Il devient quelque peu sordide de faire de la métaphysique dans ces circonstances.

-Bon, tu l'laisses tranquille ou je t'fais cuire pour le souper ?
-Crââââ !! Te mêles pas de ça ! Il est dit que les bons chanteurs ne doivent pas se faire de violences ! Tu vas encore recréer du désordre ! Ce ne sera plus seulement le roi, qui mourra, mais aussi les lapincrocs !!

L'historien tombe au sol, tente de protéger ses yeux. Tu ne discutes plus. Vif comme le chat bondissant sur sa proie, tu tombes de tout ton poids sur l'oiseau, et, d'un geste brutal, tu l'égorges. Tu n'aimes pas beaucoup les solutions violentes, mais cela vaut mieux. Jamais il n'aurait abandonné l'affaire autrement. Et puis, vous aurez de quoi mettre sur le feu, ce soir !

-Bon, scribouillard, j'vois qu't'es vivant, c'est bon. T'as entendu ? On a une piste. Alors, tu t'remets d'tes émotions, et on est repartis.

[Hrp : je précise au cas où, les prophéties de l'oiseau sont une référence au passage de Tahar et sa bande, qui ont fait de la bouillie de pigeon géant à 5000 dorikis et de lapincrocs. A toi de jouer pour la phase exploration dans les pattes du pigeon =)]
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- Je te remercie infiniment. Si tu n'avais pas intervenu, il en serait fini de moi.

Au moyen, une bonne chose était faite. Le calme était revenu. On avait plus de créatures bizarres à nos trousses. Cependant, on ne pouvait pas repartir immédiatement, car mes livres et autres ouvrages devaient certainement être mouillés. Et tout le monde savait ô combien le papier et l'eau ne faisaient pas bon ménage. Je demanda alors qu'on s'arrête un petit peu, juste le temps de vérifier cela.

Comme je le craignais, le liquide s'était infiltré dans ma sacoche. J'enlevai alors toutes mes affaires et mis à part ce qui n'était pas fragile face à ce problème très embêtant pour historien. Encore, les objets que j'avais trouvé lors de mes précédentes fouilles étaient plutôt intacte. Sans plus attendre, j’utilisai ma technique Étincelle près d'un tas de branche et de brindilles que j'avais entreposé ensuite. Le feu prit rapidement et il sèche peu à peu mes bouquins.

Pendant ce temps-là, je demandai à mon compagnon de route de se retourner, car j'allais retirer également ma chemise.

- A moins que tu souhaite voir la malédiction qui plane sur moi? Je sais plus si je te l'ai dis, mais je suis atteint d'une affreuse lèpre depuis ma naissance... Au passage, tu devrais aussi enlever tes vêtements pour les faire sécher.

Au bout d'une demi-heure, on était enfin prêt. Certes, on avait perdu beaucoup de temps, mais cela était nécessaire si on ne voulait pas tomber malade. D'autant plus, c'était souvent que les jungles ou que la faune apportaient des virus.

Juste avant de reprendre la marche, j'en avait profiter pour vérifier notre route, car celle-ci avait malheureusement changer étant donnée qu'on était tombé dans drôle de guet-apens animalière, suivis d'une terrible chute dans la mer. D'ailleurs, je me posais encore la question comment avons nous réussis à se retrouver proche de l'océan... Finalement, je parvins à retrouver notre itinéraire. C'était enfin partie!!

On marcha alors en direction de la montagne, mais en longeant la côte afin de ne plus être pris au dépourvue dans la flore. Ce qui était était beaucoup plus sage, enfin... c'était ce qu'il me semblait... Ainsi, on continuait notre péripétie en ayant la mer d'un côté et la forêt tropicale de l'autre. Pendant tout le voyage, on avait pas beaucoup parlé. Fatigué, on décida de se reposer un peu. Il commençait à se faire tard.

On campait près d'un ruisseau plausible, on était légèrement avancé dans les profondeurs de la végétation. L'endroit était un peu plus calme que d'habitude. Les bêtes sauvages rentraient dans le terriers, tendis que d'autre commençaient leur chasse nocturne. On avait de quoi s'installer. Je dressai une tente. Pendant que j'installais le matos, je demandai à Sören une question qui me turlupinait depuis un bail.

- En fait, que voulait-il dire tout à l'heure, le drôle de piaf chanteur méchant pas beau?

L'heure du repas était venu. J'avais pas mal faim. Le fait d'avoir marché toute la saint journée m'avait bien mis en appétit. On avait juste grignoté un peu le midi, cela ne suffisait pas. Demain sera un grand jour! A nous l'or de l’Archipel vert.
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Maudit historien, maudits bouquins, et maudit temps perdu ! Tu es d'un naturel plutôt patient, une patience très répandue dans les rangs des paysans, eux qui se trouvent dans l'obligation de vivre au rythme des saisons... Mais la maladresse et le côté franchement inadapté de ton compagnon n'ont de cesse de te sidérer. Te laissant esquisser un pas, il t'annonce soudain son désir de se sécher... A ce rythme, ce soir, ça sera bivouac dans une jungle à peine explorée. Rien de moins désirable, que l'on aime ou non l'aventure.

-J'veux pas être mauvais 'vec toi, l'historien, mais tu fais chier, tu sais ?

Comme sa décision est prise, tu t'y conformes non sans mauvaise grâce. L'histoire de sa lèpre te laisse on ne peut plus sceptique, mais tu te retournes malgré tout, par respect. Chacun ses exigences et ses lubies, c'est ce que tu crois, il n'y a pas lieu de tergiverser là-dessus.

Je dois dire que la journée a été brève. Le rythme de vos pas avait l'air de faire descendre le soleil mécaniquement, à une vitesse étonnante. Le soir venu, vous vous installez près d'une rivière. Un choix qui te semble peu judicieux en raison de l'humidité, mais après tout, une jungle est une jungle... Quoi qu'il advienne, vous aurez certainement droit à la pluie ou à une rosée si épaisse qu'elle parviendra à mouiller poils et cuirs.
Tu es cependant surpris de constater que l'historien trainait une tente au milieu de tout son matériel inutile. Agréablement surpris, même. Du coup, tu te détends en échangeant quelques plaisanteries légères avec ton compagnon, tout en t'occupant du feu.
De ton côté, tu n'as que la couverture épaisse que tu portes en guise de cape de voyage, une pierre à feu, et ton ingéniosité de vagabond des mers.
Vous avez bien quelques provisions, mais tu ne résistes pas à l'envie d'essayer de piéger le gibier. En peu de temps, tu as posé des pièges simples et efficaces autour du campement. La nuit commence à tomber. Tu t'assois auprès du feu, lorsqu'une question de l'historien te surprend.


-C'qu'il voulait dire ? Té, forcément qu'tu sais pas, c'des choses qu'on s'dit, mais qu'on écrit pas, pour sûr.

Par ces mots, tu réaffirmes ta légitimité d'homme de culture orale face à la science de l'historien. Puis, tu poses une bûche dans le feu, et tu remplis ton quart d'eau, pour te donner une contenance, et préparer tes paroles.

-On écrit souvent qu'les choses s'expliquent par des causes différentes. On raconte souvent qu'les malheurs sont liés, et qu'ils s'expliquent pas seul'ment par des causes visibles, mais aussi par une origine commune. Voilà c'qu'il voulait dire, l'perroquet. D'ailleurs...

Joyeusement, tu tires la dépouille de l'oiseau de ta besace. Tu avais pris le temps de le plumer sur la route. D'un geste paisible, tu l'empales donc sur un bâton, avant de le placer en équilibre au-dessus des flammes. Très vite, une savoureuse odeur de viande grillée s'élève.

-Ils ont dit qu'c'était la grêle,
Ils ont dit que c'était le vent,
Ils ont dit qu'c'était le gel,
Ils ont dit qu'c'était le temps,

Mais y'avait trois pauvres gueux
Qui crevaient sous le malheur
Mais y'avait trois grand lépreux
Qui crevaient dur sous la peur !

Pourquoi tout le blé haché ?
Pourquoi le toit arraché ?
Pourquoi les courges gelées ?
Pourquoi les dos fracassés ?

Il y avait une colère
Y'avait sur'ment un lien,
Quelque part, une sorcière
Qui pousse le destin.


Mais avant que tu n'aies pu achever tes explications sur la métaphysique de la causalité double, ce qui s'apparente à un piaillement surpuissant fait trembler le sol. Très vite, le bruit de dents qui claquent vous fait bondir sur vos jambes, l'œil en éveil. Serait-il possible que, par mégarde, vous soyez déjà parvenu à la tanière du monstre ?
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*Qu'est-ce que?!*

- OUahh! Vous avez vu la grandeur de ce monstre??! Je ne 'attendais pas de le voir de si tôt. J'espère que c'est pas feu de camps ou qu'est-ce qui l'a attiré, ici. En tout cas, vos pièges sembleraient n'avoir eu aucun contrôle sur lui, en même temps, vu sa taille... Allez vite, faut trouver quelques choses pour se sortir de là!

Sans attendre une seul seconde, je dégainai mes lames en même temps. Je faisais face à la bête immonde. Je n'y revenais pas qu'on était si proche ou qu'elle était si proche. Enfin, peu importe! Il faudra être à la hauteur pour y en échapper. J'ignorais la puissance de la créature infernal, je n'avais pas franchement pris plus d'attention lors de mes lectures sur l'or de l'archipel verte. Toutefois, je connaissais son existence.

De là où je me tenais, elle devait mesurer au moins 3m de haut, elle avait de grandes pattes finissant par de longues serres acérées et elle devait certainement posséder de puissant muscle sous son plumage blanc sale. J'espérais qu'elle n'avait pas l'agilité du singe et la vitesse du léopard... Si j'étais tout seul, il y aurait longtemps que j'aurais prit la fuite!

- Pourvu qu'on puisse remballer nos affaires, mêmes si cela pouvait être insouciant, je ne souhaitais pas finir à la belle étoile, si vous voyez ce que je veux dire...

Le cri insupportable de l’espèce de pigeon géant retentissait à nouveau. Je me voyais assez mal me battre contre cette chose, déjà qu'on avait du fuir l'autre zingouin de perroquet loufoque. Certes, j'avais mes armes bien en main, mais c'était que je me préparais toujours au pire. Soudain, comme le l'attendais, le poaf ambulant fonça sur moi en me donnant un gros coup de griffe horizontalement comme s'il voulait me baffer. Diantre, j'esquivai de juste en me courbant le dos. Alors que je me redressais, je vis en une fraction de seconde sa seconde patte s’écrasait dans ma direction. Pour celle-là, je fis un grand bond sur le côté et je roulai, car je m'étais mal réceptionné. Rahh!! Tant pis pour nos affaires, vaux mieux sauver notre peau que la risquer pour des bouts de toiles et tout le tralala.

- Faut se casser d'ici avant qu'il nous déchire en morceau!

Le volatile ne me laissait aucune ouverture. A chaque fois je devais tous esquiver. Je doutais que je pouvais prendre mes jambes à mon cou. Pourvu que Sören et Morgan ont prit la tangente pendant ce temps-là. Je ne pouvais pas vérifie, j'étais trop occupé face à mon adversaire. Ce qui m'étonnait beaucoup, comment ce faisait-il qu'il soit là alors qu'on avait encore du chemin avant sa tanière. A moins qu'on avait pris un raccourcie sans le savoir. A près tout, c'était complètement possible...


Dernière édition par Wohrwèlch le Ven 08 Juin 2012, 12:15, édité 1 fois
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Cette odeur... Sören c'est exactement comme du côté du poulailler, chez nous, sur le coteau de Hurlevent ! Ça sent la volaille. Une odeur de poussière soulevée, de fientes, de plumes sales. Mmh... Pour un peu, je me serais senti inspiré, si le danger n'avait pas été aussi flagrant...

Un pigeon géant ! Un gigantesque volatile, fier de sa toute-puissance, qui vous regarde sans vous voir de l'air absent, vide et mécanique propre à sa race ! C'était... cela, le monstre tant redouté de l'Archipel ? Le perroquet chanteur ne divaguait donc pas, et ne faisait pas dans la métaphore...

Et l'historien qui pensait encore à sauver le matériel ! Cette fois-ci, pour toi, c'en est trop.


-COURS ! LAISSE LE BORDEL, Y T'SUIVRA PAS AU PARADIS, BOUGRE D'ANDOUILLE !!

Mais il avait déjà compris... Visiblement, le monstre a l'air de nourrir une préférence pour lui. Il s'acharne sournoisement, n'hésitant pas au passage à piétiner le lourd sac de toile. Bientôt, des pages et des pages s'envolent. Ce sont ses précieux livres, qui viennent de se faire éventrer. La tente est écrasée. Mais toi, tu es déjà parti, sans te retourner. Bien sûr, tu espères qu'il n'arrivera rien à ton malheureux compagnon, mais tu sais que tu ne changeras pas la donne en t'interposant.

Tu traces ton chemin à-travers la jungle, une serpe à la main. Tu tranches, tailles et coupe tout ce qui se dresse face à toi. Branches, brousse, ronces, et même, serpents et autres curiosités rampantes et grouillantes, rien ne résiste à ton avancée éperdue. Lorsque soudain, tu buttes lourdement contre une racine émergente, et c'est la culbute... encore...

… Sauf que cette fois-ci, la chute n'en finit pas ! Sören, par mes neuf vies ! Combien de fois vas-tu tomber dans des précipices ? Celui-ci a-t-il au moins un fond ?


PLAAAOOUFF !!

FSHHHHFSH !! Bien sûr, qu'il en avait un, et quel fond ! Une sacrée source souterraine, bien sûr ! … Excuse mon emportement, Sören, je crois bien que mes griffes te sont rentrées dans la nuque. Enfin, nous sommes en vie. Trempés comme des soupes, mais en vie, et à l'abri de la fureur de la grosse volaille.
Résigné, tu nages dans ce qui s'apparente à une étrange caverne qui n'a rien d'obscure... Une lumière bleutée se reflète partout sur des murs grossiers constitués de roche translucide. On voit le fond du lac, malgré son étonnante profondeur... Belzébuth ! Comme cela semble briller fort ! Des objets ont l'air de s'y accumuler, dans un désordre propre aux choses abandonnées de longue date.

Tu te hisses sur une petite plate-forme composée du même cristal de roche que l'on voit de partout, et qui a l'air d'offrir sa lumière à la grotte. Curieux, tu t'approches d'un mur, tu y plaques ton œil. En suivant ton regard étonné et admiratif, j'aperçois de drôles de petites larves qui, prises dans la matière par milliers, brillent de tout leur éclat. Des vers luisants, qui continueraient de luire après leur mort ? Mais où diable sommes-nous tombés ? Est-ce que cela est au moins l'œuvre de la nature, ou bien, est-ce qu'une civilisation est passée par là ?

Des questions qui devraient sans doute intéresser l'historien, mais ta curiosité est également piquée au vif. Quand soudain...


-Tchhh.... Tschhh.... Tchaka !
-Tssss.... Tsssak ! Rass-tchaka !
-Scrriiiik !

Oh, Sören... ça n'a pas l'air d'être de simples souris. Et puis, vu la taille des animaux du coin, à vrai dire, j'espère que ça n'en est pas. Je me sentirais déshonoré, je crois.
Toi, tu es trop intrigué pour avoir peur. Tu as rangé tes serpes dans tes poches. Ton éternelle habitude de toujours venir en paix, quelques soient les circonstances et les risques... Finalement, tu avances de quelques mètres, tu passes à-travers une ouverture ménagée dans la roche, pour aboutir dans une sorte de longue galerie. Au milieu se tiennent deux étranges petits personnages. Portant des masques, sautillants et brandissant des lances, ils t'ont aperçu, et prennent la fuite en glapissant.


-Eh, là, arrêtez, j'vous veux pas d'mal !

Mais tes imprécations n'ont guère d'effet, si ce n'est celui de les terrifier davantage. Te contorsionnant en tous sens pour passer dans des failles sans cesse plus petites, tu suis les drôles de créature sans relâche. Je ne sais combien de temps cela a duré... Une demie heure, pas moins. Une demie heure passée à enchaîner des galeries percées comme du gruyère (et moi qui parlait de souris !). Pour sûr, jamais tu n'aurais retrouvé ton chemin, si tu en était venu à perdre tes guides improvisés !

Mais finalement, c'est sain et sauf que tu débouches dans une vaste salle. Tu crois prendre le tournis, en regardant vers le ciel, que l'on aperçoit par une minuscule ouverture ménagée au plafond... Un plafond qui doit bien se trouver à cent mètres au-dessus du sol, pas moins ! Tu as du descendre loin sous la terre, pour parvenir aussi bas... Autour de toi, une étrange forêt d'arbres pâles bruisse de mille voix, tandis qu'au centre, un large poteau se dresse vers le ciel. Et sur ce poteau, pieds et poings liés se trouve...


-L'hi... storien ? Eh ! Bon sang, mais qu'est-ce que tu...

Peu soucieux d'inonder ton compagnon de reproches inappropriés, tu te diriges vers lui en courant. Peut-être saura-t-il t'en dire plus sur l'endroit dans lequel vous vous trouvez...

[Hrp : voilà, je sais que je suis légèrement partie dans mon délire, mais ça fait avancer les choses. Je me suis permise de te mettre en scène, à toi de voir comment tu fais pour en arriver là... Si ça te va. En tous les cas, tu as tout loisir d'exercer ton métier d'archéologue, dans ce genre de cadre. Enfin, sitôt que tu seras libéré ;)]
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Alors que son ami Sören prenait la tangente, Wohrwèlch peinait à se défaire des divers assauts du monstre géant. Son compagnon de fortune était loin, maintenant. Tant mieux pour lui. L'archéologue se serait senti responsable s'il lui avait causé la mort. Alors qu'il galérait comme un chien, il se perdit peu à peu dans ses pensées. Cette perte de concentration, lui valut de peu une mort certaine. L'aile énorme de la drôle de créature s’écrasa sur le pauvre visage de l'historien. Au lieu que le puissant impacte lui fit revenir à la réalité, le choc le séchasse net.

La bestiole monstrueuse pour une raison encore inconnu entraîna le lépreux dans son bec et se faufila dans les profondeurs de la jungle. Ses pas écrasaient tous sur son passage. Les arbres s'écartaient sous son poids dominant. Ses longues enjambés lui fit arriver devant l'entrée d'une grotte. Le campement était relativement proche de son repaire. Des ossements jonçaient tout autour de détritus. Sur le sol, il y avait quelques bricoles assez ancien pour ravir plus d'un archéologue en plus de quelques résidu de valeur. On pouvait voir deux trois squelettes, ce qui donnait une bonne ambiance de terreur. Seulement, Wohrwèlch était complètement inconscient. Il n'en fut pas horrifié...

La bête plumée pénétra ensuite dans les différentes galeries jusqu'à déboucher dans une grande salle. Il semblait être le seul à connaître le chemin parmi ce labyrinthe. Les parois illuminaient les alentours à cause de ces étranges lucioles fossilisé.

Après avoir soigneusement attaché le pauvre malade sur un pieu au centre de la captivité, il reparti sans un bruit de la forêt. Certainement de quoi préparer un menu humain ou peut-être voulait-il trouver l'autre individu avec son chat? Quoi qu'il en était, le malheureux jeune homme était dans de beau drap. Il était dans les vapes et solidement encordé.

Au bout d'un quart d'heure, Sören arriva par l'un des nombreux tunnels. Surpris de voir son ami dans cet état, il vint lui réveiller d'une baffe amicale. Un peu comme au bar où il le rencontra pour la première fois dans le bar de la ville.

Ma joue picotait. Je sentais qu'elle rougissait. Ah, un visage familier. Je me demandais bien ce qu'il nous était bien arrivé. Pourtant, dans mon souvenir on était séparé. Avons-nous donc trouvé un refuge face à la créature? Alors que je reprenais à nouveau vie, je tentais de bouger, mais rien à faire. Je ne pouvais pas.

- Il faut que vous me détachiez. Où est la créature?

Une fois sorti d'affaire, je remerciai mon camarade. Ce dernier voulait savoir où on se situait. On voulait tous les deux en savoir plus sur ce qu'il s'était passé durant notre séparation.
Il était vrai que je n'avais jamais rien vu de tel. C'était si beau. On avait l'impression d'être dans un compte de fée. Un léger court d'eau sillonnait en serpentant la pièce de part et d'autre. D'autant plus, qu'à part cette étrangeté spectaculaire, je voyais de tas d'objets historiques ayant plus ou moins de la valeur. Peut-être, étions-nous déjà dans l'antre? Était-ce ici que mon calice se trouvait?

- Ah! Ça fait du bien. Bon, vous vous demandez où avons-nous atterri. Seulement, j'ai beau être du métier, je ne saurais tout vous dire. Peut-être que je pourrais supposer une hypothèse. Voyez-vous, cette mystérieuse grotte pseudo-amménagé ressemble à l'endroit que nous cherchions. Quel dommage que j'ai dû y laisser des pages... En tout cas, j'ai encore mes pinceaux et tout le nécessaire...

Wohrwèlch était complètement émerveillé par ce genre d'univers qu'il pourrait en rester en extase pendant des heures. Il était complètement exhibé par cet découverte, qu'il en frissonna. Cependant, sa raison lui demandait de ne pas commencer les fouilles. Il avait le pressentiment que ce n'était pas bon signe de rester ici. Pourquoi il aurait été fixé à un poteau? Il fallait s'attendre que la créature de l’Archipel Verte revienne. Il proposait alors de suivre une des galeries pour découvrir s'il y avait des pièces annexes.

Sans plus attendre, on emprunta une des voies et on marchait au rythme de nos pas. J'étais bien content que Sören s'en était tiré. En ce qui me concernait, j'étais salement amoché. J'avais encore du sang qui coagulait sur ma joue. Malgré l'heure tardive, je n'étais plus fatigué. Bien au contraire, je redoublais d'énergie. Au bout de 3min, on arrivait enfin dans une autre salle avec une montagne de trésor. J'en revenais pas. On avait trouvé du premier coup.

- Eh beh, voilà que nous sommes chanceux, mon ami. Je m'attendais pas à une tel trouvaille. Malheureusement, on n'a pas de quoi embarquer tout ça. J'espère qu'il y a mon calice. Ça nous permettra de quitter cette grotte.
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Sacré bavard, l'historien. A peine détaché, le voilà qui se remet à déblatérer à tort et à travers, alors même que l'endroit n'a rien du centre de remise en forme, et tout de la mystérieuse caverne un peu glauque susceptible d'abriter son lot de monstruosités ! Brrr... Comment ? Non, Sören, tu le sais bien je n'ai pas peur, puisque je suis avec toi ! Mais tout de même, chat échaudé craint l'eau froide, et j'ai déjà été trempé comme une soupe par deux fois aujourd'hui! Par deux fois !

Bref. Le visage tout ensanglanté et les nerfs parcourus de vibrations, le bonhomme prend les devant et s'enfonce dans le premier couloir venu. Toi, tu suis sans poser de questions, après tout, tu n'aurais pas fait mieux... Tu aurais aimé retrouver les créatures de tout à l'heure, mais elles n'ont pas même laissé d'empreintes dans la poussière. Dire qu'un chat n'est pas capable d'un tel prodige ! Possible qu'elles se soient mises à courir sur les murs...

Enfin. Tu arrives dans une drôle de salle, remplie d'or et de trésors... Mais curieusement, à la différence de ton compagnon, tu n'y crois pas. C'est trop facile, ça ne peut pas être vrai, tu penses... Et moi, quelque chose dans mes os me dit que tu as raison.

L'historien s'approche, dans un état qui frise l'hystérie. Il caresse les couronnes antiques, les vasques, les bibelots, les bijoux, tout le fatras d'antiquaire accumulé... Et soudain, alors qu'il allait s'emparer d'un drôle de gobelet, un terrible hurlement résonne dans la caverne...


-SRRRRAGHADAA !! VOOY !!

Dans un tintamarre incroyable, les objets précieux s'animent comme un seul être. Ce qui avait paru constituer un immense tas d'or n'était en fait qu'un subterfuge ! Les petites créatures auxquelles tu pensais encore avaient prévenu leurs semblables, et s'étaient judicieusement organisées. Avec des pièces de trésor attachées derrière le dos, elles s'étaient agglutinées, de manière à attirer l'œil tout en demeurant cachées.
L'historien n'a rien compris, et toi-même, tu es dépassé par les évènements tandis qu'une dizaine de soldats courts sur pattes et armés jusqu'aux dents t'assaillent.
Tu donnes quelques coups de serpe maladroits, qui sont parés à grands coups d'assiettes en or et de fourchettes en argent. Bientôt, tu es contraint de reculer. Plaqué contre la paroi, tu te défends comme tu peux, tandis que je me cache dans ton manteau... Je ne suis pas lâche. Mais je ne veux pas mourir aussi stupidement, quand bien même j'aurais neuf vies !


-Scribouillard ! Ramasse c'que tu peux sur eux, et on s'tire ! Eh... T'entends ?

Mais ton compagnon n'a pas l'air aussi pragmatique et résigné que toi. Il veut son calice. Il se bat comme un beau diable, avec bien plus de volonté que toi. Mais aussi, il prend plus de risques... Décidément, il semblerait qu'il ait décidé de jouer avec le feu, aujourd'hui...

Remarque... C'est toujours mieux que de jouer avec l'eau. Hein, Sören ?
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*Nous sommes si près du but. Je ne vais pas faire rebrousser le chemin alors que ce maudit calice me tends les bras... Je préfère encore voir un tel objet moisir derrière une vitrine que dans une caverne!*

Ces bestioles étaient bien décidées à nous mener la vie dure. Enfin, façon de parler. Je vois Sören dans une mauvaise passe. Sa situation est plus désespéré que la mienne. Quoique. J’hésitais. Ayant mes deux armes en main en train de chasser de la vermine, je me demandais si une lame pour mon ami ne serait pas de refus. Seulement, savait-il s'en servir? D'après ce que j'avais vu de lui, il était plus à l'aise avec ses serpes... Il s'exclama.

- Scribouillard ! Ramasse c'que tu peux sur eux, et on s'tire ! Eh... T'entends ?

J'étais trop absorbé par "mon précieux". Oui, c'était le mot. Même trouver une relique sans valeur pouvait faire tout le bonheur d'un archéologue. Du moins, c'était comme ça que je le ressentais. Bien sûr, je n'allais pas risqué la vie de mon compagnon pour satisfaire les émotions égoïstes du pauvre historien que j'étais. Soudain, un autre cri de la terrifiante bête raisonna dans le dédale de ce labyrinthe, encore plus proche cette fois. Et dire qu'on y était entré sans vraiment par nos propres moyens. Comment allons-nous ressortir de ce piège à rat?

Je pouvais imaginer les rires sadiques de ces créatures en train de nous mal mener. Surtout celle qui filait avec le verre que j'étais venu chercher. Quel diablerie. Je me sentais assez frustré. Etre ridiculisé par une bande d'animaux. Je courais avec mes sabres comme un ding, oubliant presque que je n'étais pas seul. Je hachais menu toutes ces satanées bestioles que je croisais. J'avais enfin repris le dessus. Hélas, ce n'était pas la même chanson pour le poète. Avec une arme de combat il s'en sortirait mieux que de simples outils de vigneron...

- Tiens! Attrape ça! Ça te seras plus utile, je pense. J'espère que tu sais t'en servir.

Je venais de lui lancer Zaaraïn pour qu'il puisse se défendre. Je ne pouvais pas le laisser dans cet état. Ça grouillait de partout. Le chose que je suivais se faufila dans le tas de trésor encore debout. Dans la précipitation, je ne cherchais pas à comprendre, je sautais dedans. Les assiettes et autres objets volèrent dans tous les sens. Je sentais que j'avais coincé mon voleur. C'était à ce moment où je chopai mon du que l'oiseau vint dans une rage colère. Son cri raisonna à nouveau.

[Quête FB] L'or de l'Archipel Vert Soren_10
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Il est idiot ? C'est vraiment ce que tu viens de murmurer entre tes dents, en te ramassant en plein visage une sorte d'épée que ton comparse vient de t'envoyer dessus, en supposant sans doute te rendre service ?
Mais non, enfin. Il est juste un peu... disons, inconscient... ou... léger... simple... Oui, un peu idiot, il faut peut-être le dire !
Évidemment, il s'en sort mieux que toi, dans la mêlée, obsédé qu'il se trouve être par l'appât de sa maudite coupe ! Mais il ne prend pas garde aux blessures qui commencent à saillir de sous sa cape lacérée. Il va y rester, si cela continue, si tu ne fais rien.
Sonné par le choc, faisant toujours des pieds et des mains pour préserver ton intégrité physique, tu risques un dernier coup d'œil, et lance un ultime appel à l'historien.


-L'gars, t'es complèt'ment frappé ! Moi, j'me tasse de là, l'or me rendra pas la vie, si j'viens à...

-SCRIIIII !!

Hein ? Le pigeon géant qui s'en vient s'aventurer dans un dédale pareil ? Pas de crainte à avoir, il ne parviendra jamais à venir jusqu'ici, dans des galeries si étroites... Par contre... par contre, son cri semble avoir eu un drôle d'effet sur les petites créatures. Lâchant leurs armes et armures improvisées en glapissant, elles se blottissent à présent contre les parois rugueuses des murs de pierre, en frissonnant comme des nudiste en hiver ! Ah ! Heureusement que le maître des lieux est un pigeon, finalement. Il est bien connu que rien n'est plus facile à plumer... quand bien même la bestiole ferait plusieurs tonnes, cela n'en demeure pas moins des tonnes de sottise accumulée !

-SCRR... SCHRRIIII !!

Hum. Ce n'est peut-être pas non plus une raison pour traîner. Allons-nous en d'ici, Sören ! L'occasion ne se représentera peut-être pas deux fois, et puis... Qu'est-ce que c'est que cette tête immonde et pelée, ces yeux exorbités, ce nuage de plumes sales... ? Bon sang, par le grand Belzébuth ! Le voilà qui a passé la moitié de son corps par l'ouverture du tunnel de gauche ! Cours, Sören, cours !

Ah... Tu ne perds pas le nord. Sans prendre davantage le temps d'avertir ton camarade, décidément lent à la détente, tu as prestement rempli ta bourse de pièces d'or et d'argent, et tu as pris tes jambes à ton cou. Pas très glorieux, mais tu n'as jamais eu la trempe d'un héros. Heureusement pour nous.

Le monstre se débat dans la galerie. Bientôt, ce sont des pierres qui tombent, en plus de la poussière et des petits fragments calcaires. Tu place toutes tes forces dans ta course. Tes muscles se bandent, tes pieds nus chauffent contre le sol humide, qui tremble face aux assauts répétés du volatile. Du courage ! Toujours tout droit, tu devrais bien trouver le moyen d'en ressortir vivant !

Mais... Qu'est-ce que c'est que ce « splotch » que font tes pas ? Ne me dit pas que... FFFFSHHH ! Par mes neuf vies, pas encore ! Le tunnel monte, et se rétrécit... Et maintenant, tu marches dans une flaque qui s'étend à perte de vue... Bientôt, le plafond baisse, tu as de l'eau aux genoux... à la ceinture... aux épaules... la galerie est trop étroite, tu ne peux plus faire demi tour... Non ! As tu aperçu de la lumière, non loin ? Ou joues-tu ta vie sur une coup de dés ? Tu plonges dans l'étroite cavité qui se présente à toi, et, les bras contre le corps, tu nages. Je déteste ça ! Et en plus, cette eau là est...
Salée ? Ah ! La lumière... Tu souffle de soulagement. Je crache, je feule, les yeux me brulent. L'océan... Tu es ressorti de l'enfer sombre du souterrain. La lueur de la lune se reflète agréablement sur l'eau, tandis que, de nouveau à terre, tu essors tes oripeaux qui dégorgent de sel et d'eau. Épuisé, tu te laisses enfin tomber sur le sable. Combien d'heures se sont écoulées ? Tu l'ignores, mais la peur, en quittant ton cœur, t'a laissé vidé de tes forces. De toutes manières, tu sais que tu as fait de ton mieux. Alors, tu laisses la fatigue t'envahir, et le sommeil, t'habiter. A chacun sa route. Même si je ne peux m'empêcher d'éprouver un peu de compassion pour ton compagnon, s'il venait à ne pas trouver la sortie !
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Sören a pris la tangente, mais avec mon sabre!! Au moins s'il s'en sortait, j'en serais soulagé. Il me restait peu de temps avant que le monstre arrive à se dégager. Quitte à y laisser ma peau, je ne partirais pas sans ce satané calice! Je fouillais comme un diable en fixant d'un oeil la créature à l'entrée de la grotte. La sueur coulait sur mon front et on pouvait ressentir ma peur sur mon visage. Je faisais un effort pour me concentrer. D'un coup, je choppai le sort de lutin qui voulait fuir avec le bijou.

- AH-AH!! Je l'ai enfin!!!

Satisfaction. Cela faisait du bien de voir la victoire. Je tenais la coupe, encore luisante pendant un petit instant. J'en avais presque oublié le pigeon qui hurlait de rage. Comme mon compagnon, je préférais partir les poches pleines en espérant que j'aurais le temps. Alors que j'amassais ce que je pouvais, la bête parvient à se dégager. Piaillant et brayant comme un chien fou, elle se ruait dans ma direction sur ses grandes pattes. Pris de panique, je sautais de la montagne d'objets en dégringolant pathétiquement. L'or de l’Archipel Vert tombait dans un fracas pas possible. Le volatile chargeait vers moi trop tard. Sa tête cogna contre le tas. Arrivés au sol, ses pieds manqua de m'écraser alors que je roulais. Je me relevais, laissant derrière moi ce qui étaient tombés. Je courais le plus vite possible. Seulement, la bestiole fit volte-face en déchaînant son cri strident. Les petits lutins diaboliques grouillèrent à nouveaux et convergèrent vers moi. J'avais quitté le dépôt et je me retrouvais maintenant dans les galeries de la maudite tanière! Je pénétrai dans l'immense salle où j'étais attaché plus tôt. Les petites créatures étaient beaucoup plus rapides que moi. Elles me firent chuter. Je m'étalais tout le long de mon corps. Elles étaient en train de me piquer les objets volés.

- Rendez-moi ça! Non! Ne prends pas ça, bon sang!!

Je me relevais péniblement. Heureusement que ces diablotins ne prenaient que les pièces de mes poches. Ma sacoche était un peu abîmé, mais son contenu était toujours là. J'avais encore avec moi le calice. C'était le minimum... Je me débattais pour retirer ceux qui étaient encore accrochés et je tâchais de rester en équilibre de peur que ces créatures infâmes me refassent tomber.

Je regagnai ma course, toujours en donnant tout ce que j'avais. Je perdais des forces et l'angoisse me reprenait. Elles aussi n'avaient pas perdues une seule seconde. Soudain, alors que mes bottes faisaient "floque", je glissai en perdant un peu ma trajectoire. Plus je m'enfonçais dans ce couloir où l'eau semblait se faire plus présente, plus je m'éloignais de mes petites monstres. Le liquide m'arrivait à la taille, je devais nager. Enfin, mes adversaires renoncèrent!! Je fus submergé en entier, je ne pouvais pas faire marche arrière. Je continuais à avancer tout en gardant ma respiration. L'eau était moins trouble et devenait de plus en plus claire. Je fis enfin surface en reprenant mon souffle. Encore une fois je me retrouvais avec mes effets personnels dans de sales états. La lune se reflétait sur l'océan. Au moins j'étais sain et sauf. Je regagnais la berge où je vis Sören et Morgan.

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On était rentré dans le village, fiers d'avoir accompli un exploit. Il fallait du cran et du courage pour oser d'aventurer dans l'antre de la créature. On avait bien sûr ramené avec nous des preuves irréfutables, indiquant qu'on avait vraiment pénétrés dans la grotte. Nos blessures et l'or suffisaient à croire, mais quand je montrai le calice d'or c'était encore plus impressionnant. Il fallait dire que cette coupe avait son histoire sur l'île. Elle avait appartenu à une famille noble qui aujourd'hui à complètement disparue étant donnée ce qu'était devenu l'île... Quelque part, il restait un symbole, mais un peu oublié... Bonne chose pour moi au final, car les citoyens ne le réclamaient pas. Le bijou revenait désormais à personne. Je ne pouvais que le prendre, héhéhé...

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