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Quatrième chapitre ; On aurait presque dit un safari... Presque.

    Désillusionné serait sans aucun doute le meilleur terme pour me qualifier. Car c’était bien la première fois que ce genre de choses m’arrivait. Encore que perdre un ou deux éclaireurs dans l’affaire, c’était compréhensible. Très compréhensible. Mais il avait fallu cette fois que je les perdre tous sans aucun signe de vie. Ce qui me troublait au plus profond de mon être. J’avais vu une lueur. Cette lueur de déception dans les yeux de mes lieutenants. Ils voulaient m’accompagner et je le sentais clairement ; cependant, mes compositions étaient les bonnes. Pour ne pas dire stratégiques même. Et sans doute comprendraient-ils mes choix quelques minutes plus tard. Ils avaient du mal à digérer et c’était normal. Tout comme j’avais du mal à digérer, moi, mes pertes de ce jour. Les rumeurs sur l’ancien équipage marine seraient-elles véridiques ? En apparence oui. Et d’une manière ou d’une autre, ça m’rendait un peu fou. C’est justement conscient que la colère m’amènerait à poser des actes irréfléchis que j’avais partagé les tâches de leur recherche. Car il s’agissait de plus de deux cents hommes que je commandais sur un navire de la plus haute importance pour l’État major. Plus de pertes et j’étais bon pour patauger dans les emmerdes. C’qui n’était ni bon pour le navire, ni bon pour moi de quelque façon que ce soit. Faute d’idées, partir à leur recherche était donc la seule solution qui m’apparaissait sensée, logique, évidente et bonne.

    • REMETTEZ VOUS AU TRAVAIL LES AUTRES, PAS DE RELÂCHEMENTS, COMME D’HABITUDE !

    Le cœur et la foi n’y étaient plus. C’était tout l’équipage qui avait été atteint moralement par ces pertes. Les Rhino étaient devenus comme une famille unie et indissociable. A quelques exceptions près sans aucun doute. Car tout l’monde n’était pas apprécié ici et mes yeux d’un vert scintillant roulèrent à ce moment là sur la principale concernée, à savoir Pénélope Solète. Et c’est là que je me disais que j’aurai du l’envoyer seule dans un coin avec sa mandataire et me dépêcher de déguerpir, une fois l’éternal pose à bon port. Leur absence n’aurait été d’aucun regret pour chacun d’entre nous. J’remuai ma tête lorsque son groupe fut hors de vue et soupirai, au bout d’un instant. Il me fallait me focaliser sur la mission qui allait s’en suivre, non pas sur ces futilités pareilles. Nous étions le dernier groupe d’explorateurs à partir, et il nous fallait ne pas trainer. Qu’est ce qu’ils foutaient les autres d’ailleurs ? Rhaaaaa ces civils j’vous jure ! Toujours à la traine ! ‘Fin bon. J’parlais surtout de Keichi là. Parce que pour ce qui était de Flower, c’était un invétéré paresseux et même que j’faisais pâle figure à ses côtés en c’qui concernait la flemmardise. Faudrait p’être que j’pense à le redresser comme il faut. Histoire qu’il vienne à prendre les bonnes habitudes comme il se doit. Grand Line, c’était pas les blues. Et comme j’aimais l’dire, on n’y venait jamais la fleur au fusil…

    Le soleil s’était complètement éclipsé pour laisser place aux ténèbres. Elles auraient été totalement profondes si elles n’étaient pas parsemées d’étoiles scintillantes et d’un très beau croissant de lune. C’est à ce moment là que je pris l’initiative de descendre du pont. La brume s’installait peu à peu. Elle accentuait le côté plutôt sordide des environs, c’qui rendait Little Garden complètement hostile de tous points de vue. Une fois à terre, j’réussis tout d’même à apercevoir plusieurs sentiers. Ils étaient peu déblayés, mais c’était toujours ça que de passer son temps à enjamber maintes plantes et ronces et j’en passe encore… L’idée m’fit chier dans tous les sens du terme, ouaip. Même s’il me fallait faire un effort pour retrouver mes hommes. Ces investigations futures seraient peut être la clé à toutes ces disparitions mystérieuses sur l’île. Ce que j’espérais de tout mon cœur, très franchement. Alors que je réajustais le fourreau de mon meitou, des hommes vinrent me voir avec des torches de bois enflammés. Idéal pour s’éclairer dans cette nuit noire et pour embrasser les quelques plantes carnivores du coin dont je soupçonnais l’existence dans le coin. S’il y avait des dinosaures, pourquoi pas des plantes de telles envergures ? ca n’allait être pas une partie de plaisir en tout cas… Et j’pouvais l’sentir de loin. Mais alors que j’étais plongé dans mes pensées les plus profondes, j’entendis des bruits de pas m’approcher…

    • Keichi, Flower, on n’a plus de temps à perdre. Allons-y !

    A peine m’avaient-ils approché que je commençais à avancer à ma droite. Direction l’est de l’île. Nous allions passer ces endroits au peigne fin, foi d’honneur. Non non. J’n’étais pas parano. Juste inquiet pour mes hommes. Et pressé de devoir les retrouver. Si les missions s’avéraient être un succès, j’allais ordonner qu’on lève l’ancre pour se casser d’ici au plus vite. Dès notre arrivée, j’n’avais pas vraiment aimé Little Garden et mon aversion pour ces lieux grandissaient encore et encore. C’était ce genre d’ile qui méritait un bon buster call. Sur que j’allais réfléchir à cette hypothèse une fois au sein de l’amirauté. Car j’ne pensais pas rester colonel jusqu’à la fin de mes jours. C’était hors de questions. Le salaire d’officier n’me suffisait plus. Avec toutes mes maitresses à gérer, ça devenait un poil compliqué. Ce n’était pas le seul fait qui me motivait pour sur, mais le lieu et le temps n’étaient pas vraiment adéquats pour penser à ce genre de choses. Plus nous nous enfoncions dans la forêt et plus les arbres semblaient se rejoindront, obstruant complètement les reflets lumineux de l’astre lunaire. D’quoi m’faire péter un câble, encore. Mon visage avait presque prit un aspect zombiesque, tant et si bien que le serpent qui se dressa sur notre chemin, en voyant ma mine à la lueur de ma torche, s’empressa de décamper vite fait, bien fait. J’allais même emprunter le repli de terrain qui nous faisait face quand de gigantesques plantes se déployèrent dans les airs avant de nous encercler. Une vingtaine environ. On aurait même dit des Dionée attrape-mouche mais en version buldings. Toujours est-il que…

    • Keichi, Flower, faites pas de bêtises. Mais si vous vous sentez l’âme de déchiqueter ces conneries, faites plaisir à tonton Salem.

    Qu’avais-je dis, sourire carnassier aux lèvres.
    Encore une fois ils semblaient prêts à partir sens elle, à la laisser encore là, à attendre les blessés dans cette fichue infirmerie dont elle en avait à souper. Depuis Shell Town elle n’avait pas eu l’occasion de beaucoup voir le jour. Il faut dire que ce navire était un peu trop important pour qu’elle puisse faire des journées tranquilles sans avoir le moindre travail à faire. Mais qu’ils partent sans elle cette fois-là la dérangeait un peu trop. Personne n’était revenu des précédentes explorations, et cela ne lui disait rien de bon. Il y avait deux solutions, soit ils étaient tous morts, soit en mauvaise position et attendant probablement des soins. Partir comme ça sans vraiment de médecin était vraiment une mauvaise idée.
    Adora fit donc un signe comme quoi elle allait suivre le capitaine et les deux civils qui l’accompagnaient, on voulut discuter son choix, mais tout le monde était encore inquiet à bord alors qu’un médecin veuille bien suivre et aider, ne semblait pas être une trop mauvaise idée. Et puis, qui aurait-elle pu suivre d’autre que le dernier groupe parti composé de la seule personne avec qui elle avait un minimum de lien ici ? D’autant plus qu’il fallait qu’elle suive son capitaine, c’était ce qu’il y avait de plus malin à faire, au moins, s’il fallait prendre une sanction, il serait le plus apte à le faire.

    On leur donna des torches avant qu’ils ne s’avancent dans ce territoire plus qu’hostile. Du point de notre demoiselle cette idée de s’armer de feu était à la fois stupide et la seule solution possible. Peu avantageuse car en effet, avoir une flamme qui brûle de la sorte était le meilleur moyen d’attirer animaux, reptiles, humains quelconque et d’en plus de devenir une cible facile pour n’importe quel sniper embusqué. Mais d’un autre côté se promener sans quoique ce soit pour s’éclairer dans le coin était encore plus suicidaire, d’autant plus que le feu pouvait effrayer certaines bêtes sauvages, tout comme la végétation qui verrait qu’ils étaient aussi appétissants que dangereux. Et oui, il fallait bien l’avouer, ces trois hommes étaient plus qu’agréable à regarder et probablement tout autant à déguster. Malheureusement elle n’avait pas eu la moindre occasion de poser sa patte sur eux alors en attendant elle pouvait encore se faire le plaisir de lorgner sur leur déhanché.

    D’autant plus qu’ils ne l’avaient pas encore remarquée, certes le trajet était dégagé donc elle ne faisait pas le bruit qu’elle aurait fait si elle avait dû se tracer un chemin dans la végétation. Elle regretta un instant d’être en short même si ses chaussures montaient elle offrait ses jambes en proies à n’importe quoi. Plus vite elle les rattraperait mieux ce serait pour elle, d’autant plus qu’elle ne se sentait pas à l’aise seule avec leur lumière comme unique éclairage. Pressant donc l’allure, elle sentit l’environnement la piéger de plus en plus, comme une menace qui commençait à se dresser autour d’eux, sûre d’elle et agressive. Et visiblement son très cher capitaine avait déjà repéré l’ennemi plantaire, même si ce terme n’existe pas.

    Salem : « Keichi, Flower, faites pas de bêtises. Mais si vous vous sentez l’âme de déchiqueter ces conneries, faites plaisir à tonton Salem. »

    Adora sourit, visiblement cela avait vraiment beaucoup énervé le capitaine de perdre autant d’éclaireurs aussi facilement sans qu’il ne puisse rien faire. Et pour un homme comme lui être impuissant, c’était mal vu. Très très moche à voir même. Elle eut donc l’occasion de se rapprocher d’eux puisqu’ils n’avançaient plus. Les végétaux qui leur faisaient face semblaient avoir relativement faim et pas spécialement peur de ces humains qui avaient osé s’aventurer sur leur territoire. Elles claquaient leurs larges mâchoires, si l’on peut appeler cela comme ça même si vu ce qu’elle devait pouvoir ingurgiter le nom correspond, dentelées. Peu rassurant mais la membrane qui les constituait, bien que puissantes n’en étaient pas moins fines et probablement faciles à déchirer. Elle ajusta son bras et épingla la plante comme un vulgaire papillon à son tableau.
    Le monstre s’agita mais resta bien cloué à l’arbre qui avait eu la malchance de se trouver derrière lui. La demoiselle s’inclina alors devant son supérieur, s’excusant d’avoir en quelque sorte désobéi à ses ordres. C’était dur pour elle de s’excuser devant quelqu’un, d’autant plus qu’il y avait un public qui les observait. Composé de quelques autres plantes comme de ses deux compagnons de bord civils.

    Adora : « Excusez-moi de vous avoir suivi mon colonel, mais il me semblait qu’être accompagné d’un médecin serait encore plus judicieux pour cette mission… Et puis, je n’apprécie plus d’être simplement enfermée dans l’infirmerie à ne plus voir le jour. »

    Un peu impertinente sur les bords, mais elle s’était exprimée avec franchise, ne souhaitant pas faire un quelconque détour dans ce qu’elle voulait, c’était simple, rester avec eux, elle n’osa pas regarder n’importe lequel des trois hommes et garda sagement le regard baissé en attendant sa sentence.

    Cette dernière ne tarda pas à arriver mais pas sous la forme dans laquelle elle l’imaginait, en effet, un dinosaure apparu, enfin un truc ressemblant vaguement à un raptor, cette sale bête qui se baladait normalement en meute. Vu sa petite taille, seulement quelques mètres, il était encore bien jeune et avait probablement une mère qui n’allait pas tarder à venir le chercher… Le visage d’Adora tomba en une grimace pas vraiment féminine et inquiète, elle savait qu’ici on trouvait toutes sortes de dangerosités mais là, elle ne s’attendait pas à risquer d’avoir une meute de sales bêtes à ses trousses, à côtés les plantes qui ondulait joyeusement en espérant pouvoir avoir quelques restes c’était du gâteau. Ça se mangeait facilement, mais là ça allait être la grosse galère.
    La jeune femme resta stupéfaite et regarda rapidement un des scalpels qu’elle avait encore en main, elle reposa sur l’animal qui les fixait, tout aussi intrigué qu’eux de cette nouvelle nourriture visiblement pas encore goûtée. Mais bon, c’est fou ce qu’un humain peu dégagé comme odeur de bouffe sur pattes. L’antiquité commença à saliver, cherchant des yeux le plus dodu et celui qui semblait le plus appétissant. Son regard se planta entre les deux civils et vu la manière dont il les fixait, les deux allaient devoir se défendre pour ne pas finir en brochette ou en steak tartare au choix.
        Que venais-je donc de faire... Je me retrouvais sur un immense bateau de la marine en tant qu'officier alors que j'avais quitté cette institution il y a peu...
        Reprenons du début, vue que je me réveille à peine, j'ai le temps de me remémorer un peu tout ça. J'étais à Hinu Town il y a quelques temps, après avoir sauvé la vie d'une jeune fille qui était donc tombée amoureuse de moi et qui ne me laissait pas indifférent, c'était assez nouveau pour moi je devrais demander des conseils à des gens que je respec... non y'a pas tellement de monde comme cela. Peut être bien le colonel mais... Passons. Dans cette cité dont je m'étais enfuit en allant sur un bateau de passage j'ai vite remarqué que j'étais suivi par quelqu'un d'étrange. Et au détour d'un couloir dans le navire qui me faisait fuir la ville où vivait la fille, l'homme s'était retrouvé le cul à terre et immobilisé par une prise improvisée sur le moment. Il s'agissait simplement d'un officiel venu me recruter dans le Léviathan, navire de mon cher Colonel Alheïri S.Fenyang. Au début un peu réticent étant donné que ça me faisait passer pour une girouette, me faire virer pour me faire reprendre quelques temps plus tard, c'était un peu me prendre pour un con. Mais je lui devais bien ça, et je lui avais promis que je le rejoindrais un jour. Ce jour était peut être arrivé. Je venais donc d'accepter cette proposition et cet homme n'avait plus qu'à aller donner ma réponse au supérieur...

        Cependant pour moi c'était une autre affaire. Je devais aller ailleurs avant de rejoindre l'autre pervers. Le QG de la Marine de West Blue. Je suis sûr que c'était juste pour de la paperasse cette connerie en plus. Je m'empêchais donc d'aller là bas pour finir au plus vite et rejoindre mon nouveau chef. Une dame m'avait dragué assez rapidement quand j'étais arrivé dans ce QG. Une lieutenant, mais même si elle était très attirante et qu'elle devait faire tourner autant de tête que moi, je n'avais pas le temps ni... l'envie, je pensais encore à Elissa Vandren. C'était embêtant mais pas trop grave en soit. J'étais ensuite allez voir le commandant de la base pour qu'il me donne mes instructions et une cape d'officier, mon grade et tous mes fringues. J'étais devenu Lieutenant. Pourquoi pas après tout. En tout cas, ce lieu aurait pu me plaire, ils avaient pas du tout l'air strict sur les règles. La plupart des marines que je croisais flânaient les mains dans les poches.

        Toutefois je n'avais pas à traîner là. Direction Grand Line. Ah... Carrément quoi. En fait, ils voulaient me réembaucher pour que j'aille crever dans un des endroits les plus dangereux du monde. No problem. Je vais botter des culs là bas s'il le faut, mais on ne tue pas Flower comme ça ! J'irais donc là bas avec un navire de la marine spécialement affrété pour ce lieu. J'avais donc quitter West Blue, l'endroit où tout mon passé était concentré, mis à part mes quelques escapades dans les autres blues. Une petite nostalgie s'emparait de mon cœur. J'avais écrit des musiques tout du long de mon voyage. Et j'avais donc commencé à les entonné en arrivant sur le Léviathan ou un bel accueil fut donné... En fait, pas tellement ! J'étais arrivé peu de temps avant aujourd'hui. Au moment où nous avions débarqué sur Little Garden, et le colonel n'avait pas l'air très heureux pour le moment. Et je pouvais le comprendre bien que j'étais encore assez indifférent à tout ceci contrairement à lui.

        Il y avait un grand nombre d'homme qui manquait à l'appel. Et je pense que l'homme qui m'avait aidé dans le passé allait être plus acariâtre que je ne l'imaginais. Il avait l'air d'être très attaché à ses subordonnés, alors que pour ma part je ne connaissais personne sur le navire à part quelques anciens de Kage Berg. L'équipage, enfin ceux restant, avait été séparé en groupe pour aller explorer l'île à notre tour. J'étais avec le chef et ch'ais pas qui. On verrait bien. En tout cas, une telle île, c'était intéressant ! Des plantes partout, et des plantes préhistoriques. Je préparais donc tous mes ustensiles de botaniste qui n'avait pas servit depuis des lustres. J'avais pris ma guitare aussi, sait-on jamais, quelqu'un pourrait vouloir la voler. Et la nature m'inspirerait peut être un morceau. Tout mon attirail chargé, je m'étais mis à suivre le capitaine du navire. Qui avait senti mon arrivée et celle de nos compagnons. Keichi ? Ah venait avec moi aussi... Ce qui était sûr c'est que le colonel aimait s'entourait de jolies jeunes femmes.

        Mais d'autres plantes plus intéressantes se dressaient tout autour de nous. Je prenais des prélèvements à chaque nouvelle variété que je croisais. Peut être pourrait-je créer certaines choses plus tard grâce à tout ce foutoir que je mettais dans des petits bocaux qui finissait dans un sac que je portais en bandoulière. C'était un peu le bordel avec la guitare, mais je gérais. Alors que nous marchions plusieurs plantes nous tombèrent dessus. Je connaissais ces plantes, et elles étaient fascinantes.... bien qu’extrêmement dangereuse vue leur immensité ici. Une des plantes pris une lame et alla se planter dans un arbre au loin. Je me retournais pour voir d'où venait l'arme et une demoiselle faisant parti de l'équipage parla... Cette imbécile venait d'énerver les plantes, mais pas que...


        « IMBÉCILE ! Ces plantes dégagent un gaz qui attirent généralement les insectes vers elles. Imaginez juste ce qu'elles vont attirer avec la taille qu'elles ont ! »

        Quelques instant après que j'ai élevé la voix une meute de dinosaure arriva... C'était joyeux tout cela. Des plantes carnivores géantes et très anciennes ayant donc des capacités qui m'étaient inconnus, et maintenant des êtres antiques carnivores qui allaient apprécier notre viande. Bon, on avait assez de force pour pouvoir les vaincre je suppose, mais ça nous ferait chier et c'était une perte de temps. Bon...

        « Faut que quelqu'un s'occupe des plantes... Crâmez-les, c'est sûrement le meilleur moyen, mais couvrez vous le visage, l'odeur enivrante qu'elles ont en petit format sera incomparable là... en plus d'autres effets qui me sont inconnus. »

        Devant quelques mines stupéfaites je ne pus m'empêcher de dire :

        « Quoi ? Vous aviez oublié que j'étais botaniste ? »

        Soudain les animaux apparus récemment nous foncèrent dessus. Je profitais de cette occasion pour passer un vêtement devant mon nez et ma bouche et je fonçais avec une torche vers ces tues-mouches géantes. Ca allait être une partie de plaisir. Malheureusement un petit vélociraptor me suivait à la trace. Il allait pas faire long feu celui la. Le voyant je me précipitais vers une des plantes et je fis un saut sur une partie inoffensive de son corps pendant que l'animal fonça entre les deux membranes qui se refermèrent quand il entra en contact. Pauvre dino... bouffé par une plante géante. Enfin, même s'il était à l'intérieur, il avait toujours des griffes pour sortir, mais il en ressortirait bien blessé. Pour l'heure, je me mis à toucher certaines des plantes avec le feu, ce qui les faisait quelque peu reculer mais sans être très convaincant. Par instinct, du moins je pense, les végétaux reculaient face à ces flammes. Une bonne chose de faite.

        « Faut que j'en choppe une pour l'étudier ! »

        A la suite de la retraite de ces choses, je me retournais, me retrouvant nez à nez avec un des steacks préhistoriques sur pattes. Fichtre... Je ne savais pas ce qu'avait fait mes compagnons durant ce cours instant où je me débattais avec mes flammes... Ce qui était sur c'est que les plantes reviendrais sûrement. Ce qui était assez bête car à la base elles étaient sédentaires. Du moins les modèles 1/36ème.

        Mon fouet en main, je me préparais à toute éventualité en espérant que le dinosaure en face de moi n'allait pas me bouffer.
        Prendre la mer à bord de grands navires en directions de terres inconnues et de paradis perdus. Le rêve d'une grande poignée d'hommes et femmes à travers le monde. Le goût du risque et de l'aventure sans doute. Ce genre de vie convient à plusieurs, mais pas à tous. Pour Keichi, la vie maritime s'est simplement imposée comme une solution facile à ses problèmes financiers, rien de plus. Tout ce tralala barbant sur l'excitation de la vie de marin ne le séduisant pas le moins du monde. Une vie peinarde à construire et rafistoler des bateaux lui est bien plus tentatrice que celle de frapper sur du brigand. Pourtant, voilà de cela déjà un bon moment que ses pas l'ont amenés à se poser sur le pont du Léviatan. Recruté un peu avant le grand départ de Shell town par le colonel Alheïri S. Fenyang, on ne peut pas dire que l'ouvrier se soit fait remarqué. Toujours dans ses appartements ou dans un coin du bâteau à réparer les petites casses ou vérifier l'entretiens général, ses contacts humains avec l'équipage se résument à un "hoy" et "à plus". Son tempérament de réfrigérateur ne lui a donc pas valut grands amis, ni même connaissances, depuis son intégration aux Rhinos. Seul aussi bien au boulot, à la "cafétéria" et dans son lit, l'ingénieur naval apparait comme le parfait reclus du navire. Chose qu'il vit d'ailleurs passablement bien. C'est pas pour dire, mais les gens ont cette tendance à trouver pile le truc pour l'agacer. Du coup, se passer de leur compagnie semble une solution peu contraignante. Le genre asocial lui réussit plutôt bien, pourquoi en change? Aujourd'hui, le voilà forcé de mettre cette bonne habitude de côté.

        Des hommes, des éclaireurs, ont été portés disparus. Ça met le capitaine à cran, du coup, tout le monde est au garde à vous lorsqu'il forme des "équipes" pour partir à leur recherches. Keichi est parmi les heureux élus. Rouspéter lui vient à l'esprit, mais comme ce n'est pas vraiment le bon moment pour enquiquiner ce cher Salem, se taire et obéir devient l'option la plus sûre. De fil en aiguille, le maitre de cale se retrouve en marche en compagnie de deux autres hommes... Le colonel et un autre type lamba qui semble s'amuser à collecter des échantillons à gauche et à droite. Voilà qui promet. Le pire dans cette excursion est l'heure à laquelle ils prirent le chemin du départ... En pleine noirceur... tu parle d'une idée, la nuit c'est fait pour dormir, pas pour roucouler en pleine forêt avec la faune locale! Leur groupe est donc constitué d'un intéressé et deux grognons. Le premier éprouvant rancune et colère à l'idée de voir tant de bons hommes disparaitre, le second par simple mauvaise fois. Keichi ne voulait pas venir. Ces types... il ne les connait que de vue et fort à parier qu'ils n'en feraient pas autant pour lui. Il ne suit son capitaine dans cette expédition que parce qu'on ne lui a pas donné le choix et qu'il respecte, au moins, un minimum l'autorité et les valeurs de ce Salem. Toutefois, la concession s'arrête là, rien ne lui interdisant d'être rabat-joie. Il coopère, mais qu'on ne peut espérer lui faire prendre goût à ÇA.

        À chaque élévation de la brise ambiante, les vêtements de l'explorateur mécontent font la vague, attisant ses ronchonnements silencieux et ses jurons murmurés. Ses habits, un short d'ébène ainsi qu'un t-shirt grissonnant, en plus d'être aux couleurs de son humeurs, démontrent leur trop grand amplitude. Au cours des dernières années, Keichi a prit l'habitude de vivre sous la forme hybride de son fruit du démon. Une habitude mise de côté depuis son intégration aux Rhino Storms. Méthode temporaire pour éviter simplement de perturber ses collègues en leur imposant la vue d'une peluche sur pattes dès la première rencontre. Toutefois, s'il a changer son apparence physique générale, il n'en a pas été autant pour sa garde-robe... Du tout, tout est trop grand. Seule sa casquette, qu'il porte actuellement, semble toujours lui faire correctement. Il faut l'avouer, entre la forme humaine et la forme hybride, il y une once de différence entre les gabarits. Pas énormes, mais tout de même présentes et ressenties. Bientôt, il s'imposerait comme un véritable clébard et retrouverait un assortiment vestimentaire convenable. Pour le moment, il se contentait de grogner et montrer les dents.

        Alors que leur progression, armée de torches enflammées, avance à l'aveuglette dans cette jungle d'une autre époque, les premiers obstacles font leur apparitions. Des plantes... hé oui, ils se font attaques par des plantes... On passe donc de l'épisode "Recherche en pleine nuit" à "Les fougères contre-attaque". Ridicule et pourtant empreint de la terrible vérité. Pourtant, le véritable monstre ne faisait pas parti de ses quelques pousses en quête de viande fraîche. Non... le véritable Satan réincarné trouve refuge dans une apparence bien plus délectable pour l'oeil. Ce fut d'ailleurs le premier à épingler une de ses saleté... ou devait-on dire "la première". Une femme, jeune et séduisante, avait fait éruption auprès du groupe pour leur "apporter son aide en soutien médical". Si Keichi avait été croyant, nul doute qu'il aurait imploré le ciel de le réveiller de ce terrible cauchemar, ou de foudroyer la source de sa détresse à défaut. Une femme... il ne manque plus que ça pour compléter le tableau de film d'horreur. Heureusement pour lui, le décor se remplit rapidement d'autres créatures l'amenant à oublier momentanément l'arrivée de cet élément perturbateur. Végétation assoiffée de chair, reptiles carnivores et gente féminine... décidément, cette jungle a de tout en matière de dangers mortels. Tout ça sent la castagne à plein nez. Revêtir une autre forme devenait vital. Le niveau combatif de Keichi se résumant à une connaissance des grandes débandades de la taverne et de quelques altercations avec des brigands... pas de quoi fouetter un chat. L'Inu inu no mi - Modèle Basset reprit donc sa place dans les rangs.

        Le temps qu'il le faut pour le dire, l'humain à la chevelure blonde abondante fait place à une sorte de canidé se déplaçant sur deux jambes. Pelage fauve en majorité et immaculé au niveau du museau, nez et bouche cède la scène à truffe, museau et gueule. Plus grand d'une tête par rapport à avant, monsieur Tachibana "Doggy mode" semble prêt à en découdre. Craquant les jointures tandis que son regard blasé se pose sur un premier dino', le constructeur naval évalue la situation. Il y a beaucoup de populace dans le coin, et beaucoup d'ennemis. Les plantes sont dangereuses, mais peu mobiles. Les carnassiers sont vifs et mortels. La doctoresse ne conseillerait probablement pas le combat rapproché contre ce genre de prédateurs, mais c'est malheureusement tout ce que Keichi connait. Sortant son vieux bandana d'une poche de son short devenu, à l'image de reste de sa tenue, bien plus adapté à sa taille, l'homme-chien se couvre le visage avec ce dernier avant de passer à l'offensive. Si le botaniste dit vrai, il était le plus exposé aux spores de ses êtres végétatifs, aussi bien s'en tenir à carreau. D'une droite virulente, il fait chuté l'animal qui s'était approché du spécialiste de la flore. La bête est plus rageuse que blessée, mais au moins, elle semble relâcher son attention de sur lui. Se plaçant entre l'homme et le lézard à viande, il ne place que quelques mots :

        -Couvre mes arrières tu veux? T'empêche le retour des plantes et qu'on me saute sur le dos et moi, je les empêches eux de te goûter un mollet.

        À ce "Flower" de voir s'il apprécie son compromit ou s'il a meilleure idée en tête pour s'occuper des deux sources d'éléments nuisibles à la fois. Avec quelques coups bien placés, Kei' est confiant, il peut abattre quelques unes de ses bêtes, ou au moins les mettre en déroute, sans problèmes. Il n'a besoin que d'une personne pour éviter qu'une autre de ses choses ne l'attaque par derrière. Les vélociraptor chassent en groupe et la vue du pseudo boxeur n'a pas de yeux tout le tour de la tête. Sa truffe aurait pu aidée si ça n'avait pas été de l'odeur persistante et envahissante de cette dense végétation mobile. Adviendra que pourra.
            La situation se corsait malheureusement… Encore aurait-elle été gérable si et seulement si Adora n’avait pas fait son apparition, mais il aura fallu que madame se pointe ! Même si j’n’étais pas en mesure de lui en vouloir, j’ne lui montrais pas de signe de satisfaction. Mine de rien, la jeune femme venait de désobéir à mes directives. Et c’était bien la première que ça arrivait depuis qu’elle travaillait pour moi. J’aurai bien voulu lui faire une petite pichenette au front, et la sermonner gentiment comme d’habitude, mais même cela, j’ne le pouvais pas. Il y avait maintenant bien trop de mini-dinosaures et de plantes carnivores qui nous entouraient dans un terrain inconnu et faiblement éclairé, pour que je puisse m’autoriser de tels écarts. La tension était maintenant à son comble, et l’heure n’était plus vraiment à l’amusement. Mon sourire carnassier avait très vite disparu pour n’laisser place qu’à des sourcils froncés par la méfiance et l’envie d’en découdre rapidement. C’n’est pas qu’on avait ça à faire, mais il nous fallait absolument retrouver les éclaireurs que j’avais envoyés dans la gueule du loup. Et à cette simple pensée, j’eus un pincement au cœur. J’avais pourtant choisi pour ces escouades, des membres de l’équipage susceptibles de se débrouiller dans cette forêt. Dernière qui aura peut être eu raison d’eux. Tout en fixant les quelques dinosaures qui s’approchaient lentement de nous, j’me mis à serrer les dents. Mes muscles se gonflèrent lentement, jusqu’à ce que j’dégaine rapidement mon meitou qui scintillait à la lueur des quelques torches enflammées que nous avions. Plus qu’une chose à faire : Participer au combat…

            • Flower, laisse tes prélèvements pour plus tard ! Soyez dès à présent sur vos gardes !

            Sans crier gare, j’tranchai rapidement le vide devant moi, avant qu’une lame d’air ne se forme et fonce sur les monstres qui nous faisaient face. L’attaque fut cependant un échec, puisque les vélociraptor l’évitèrent de justesse en quelques bonds rapides. Comme s’ils avaient été dressés par un humain. J’avais un doute. Le doute selon lequel nous étions déjà dans le collimateur de quelqu’un qui nous voulait à mort. Les plantes carnivores qui bougeait ça et là, j’pouvais comprendre encore leurs attaques, mais pour ces petites bestioles qui étaient venues de nulle part et qui nous entouraient, c’était limite. C’est pas comme si nous avions l’odeur exagérée d’une chair fraiche, alors bon… Mais toujours est-il que malgré mes suspicions, la situation n’avançait pas tellement. Si Flower avait réussi à cramer quelques plantes et Keichi à repousser une de ces détestables bestioles, il n’en demeurait pas moins que nous étions toujours encerclés ; d’une part par ces pousses carnivores qui obnubilaient le botaniste et de l’autre, par les mini dinosaures qui grognaient horriblement. Étions-nous si appétissants ? Parce qu’à la vue de leur bave dégoulinante, j’eus un certain mouvement de recul, un peu dégouté. J’comptais me mettre en garde, mais l’une des plantes géantes fondit sur Adora et moi, à un tel point que je n’eus d’autre choix que d’agripper la taille de la belle demoiselle, avant d’effectuer un grand bond arrière, loin de ces végétaux excités par notre présence. A ce rythme, c’est sûr et certain que nous n’allions plus faire long feu, mais c’était certainement pas ces conneries qui allaient m’arrêter. J’n’étais pas colonel pour faire joli non plus…

            • On va se partager les tâches si on veut pas servir de bouffe à ces trucs, dis-je d’une voix calme mais audible pour tous malgré les bruits environnants. Flower et Adora s’occuperont des plantes. Keichi et moi on va s’farcir les dinosaures. Ne tardez pas !

            A peine avais-je énoncé ma dernière phrase que j’me mis à charger à toute vitesse un troupeau de raptors. Ceux-ci se mirent à brailler et firent de même. En serrant la garde d’mon meitou, j’fis un mouvement vif de tranchant et deux têtes ennemies volèrent autour de moi. Un petit sourire s’forma sur mes lèvres, avant que j’ne continue à courir tout droit. Deux… Trois… Cinq… Sept ! En jetant un coup d’œil furtif en l’air, j’comptai sept raptors qui avaient effectué un saut et qui comptaient retomber simultanément sur moi. Naïfs qu’ils étaient. En décrivant une coupe au dessus de ma tête et sans arrêter ma course, j’fis déferler une onde tranchante vers eux qui se divisa soudainement en plusieurs milliers de lames de vent. J’entendis derrière moi plusieurs cris d’agonie, mais j’ne perdis point de temps à jeter un regard en arrière. Les animaux qui continuaient à se bondir prirent cher, puisque j’me mis à taillader tout c’qui se présentait à moi, et ce, avec un acharnement sans égal. L’sang des animaux gicla à profusion, m’humectant l’visage au passage. Ils mourraient dans d’atroces souffrances et cela me réjouissait intérieurement. Quelques uns des dinosaures que j’voulais hacher menu comme chair à pâté, s’mirent à ouvrir grand leurs yeux, comme s’ils avaient compris qu’ils faisaient face à un danger. Ils commencèrent à reculer, mais j’n’étais pas prêt à en épargner un seul. Ils allaient tous morfler ! Contractant mon biceps droit, j’décochai une gigantesque onde tranchante qui partit à leur rencontre avant de tout démolir, si bien que l’impact de l’attaque fut très très assourdissant. Des bêtes en moins…

            • Tsss…

            J’finis par ranger mon arme, avant de fixer la poussière environnante qui m’entoura. Faut dire que j’n’y suis pas allé de main morte et c’était peu d’le dire. Ma mine redevint on peut plus sérieuse quand la poussière se dissipa quelques minutes plus tard. Un véritable capharnaüm se dressait devant moi. J’avais complètement dévasté l’endroit si bien qu’on comptait par dizaine, les grands chênes déracinés et les quelques cadavres des raptors qui n’avaient pas réussi à s’enfuir. En un coup véhément, j’avais formé une mini clairière dans l’coin, à tel point qu’on distinguait normalement la pleine lune à présent. J’n’avais donc plus besoin de torche. Mais ce n’était pas comme si j’en avais une en main, puisque j’avais dû la faire bouffer à un des monstres, dans l’feu de l’action. J’eus l’ouïe de quelques bruits, signe que le combat faisait rage derrière moi. Ils étaient bien grands pour se débrouiller seuls et j’n’avais pas à m’en faire. En lieu et place, j’balayai toujours la sinistre scène d’mes prunelles de jade, avant d’apercevoir quelque chose qui m’intrigua. Mon cœur ne fit qu’un bond. Rapidement donc, j’me mis à enjamber les quelques ronces et lianes sur mon chemin, prenant même le soin de contourner les arbres que j’avais abattu sans remords. Puis j’arrivai une minute après vers deux lames brisées qui luisaient au clair de la lune. A la vue de ces simples objets, j’soupirai en me laissant tomber sur un gros morceau de bois. Une simple alerte de rien du tout. Mais en prolongeant ma vue par le plus grand des hasards, j’tombai sur deux corps ensanglantés… Ceux de deux éclaireurs…

            Spoiler:
            D’où il l’insultait l’autre fleuriste avec un nom qui semblait tout à fait refléter sa personnalité ? Elle ferait bien comme dans le mythe pour le faire taire c’t’imbécile, une bonne petite noyade parce qu’il se regardait un peu trop pour s’admirer. Et puis bon, elle venait d’obéir au capitaine, qui ne l’avait pas encore punie pour désobéissance, même si cela ne saurait tarder. Bon, en plus elles puaient ces saletés de plantes et ce fichu botaniste sous-entendait qu’à cause de ça, parce que notre demoiselle les avait énervés, que la bande de joyeux dinosaures était arrivée. Manquait plus qu’on l’accuse de tous les torts du monde, en plus Salem se décidait à agir : Ils allaient tous mourir s’il visait mal. Mais bon, on n’arrivait pas à son grade sans avoir appris un minimum visé. Bref, il restait encore à suivre ses ordres et à s’occuper de la végétation, sinon elle allait encore plus se faire taper dessus. En plus c’était agréable qu’il la prenne par la taille pour lui faire des papouilles mais ce n’était pas ce qu’on pouvait appeler le moment le plus approprié pour faire ça.

            Bref, la jeune femme quitta, à regret, les bras de son délicieux supérieur pour aller se diriger vers la masse de plantes que Flower n’avait pas encore faites cramer. En plus elle n’avait pas ce qu’on puisse appeler grand-chose pour se couvrir le nez et la bouche et pour ne pas respirer les saloperies que dégageaient les végétaux pour se protéger et attirer entre leurs griffes leurs délicieux dîners. Adora fonça vers la plante la plus proche qui ondulait comme pour la charmer, elle leva les yeux au ciel et passa sa manche sur son nez pour filtrer un minimum l’air qu’elle respirait. C’était pas ce qu’on pouvait appeler la chose la plus évidente à faire ne combattre que d’une main lorsque notre spécialisation de base était plutôt de soigner et non de massacrer joyeusement de vilaines bestioles dans ce genre. En clair, elle était mal barrée parce que clouer des vilaines plantes ce n’était pas difficile lorsque l’on était loin d’elles et que personne ne s’attendait à ce qu’elle apparaisse, là c’était plante versus humain et ce n’était pas gagné d’avance.

            Adora se pencha pour ramasser une plante qui était tombée par terre au milieu de sa course et atterrit au beau milieu des plantes. Plus qu’à les faire brûler ces saloperies, il lui suffisait de s’en faire la moitié et de rejoindre le capitaine et tout irait bien. Ils étaient deux, ça devrait pouvoir être rapide. Sauf en oubliant que le bois encore vivant ça brûle pas si bien que ça et pour faire un bon grand feu, il valait mieux qu’elle trouve quelque chose d’un chouia plus sec. Ce vieux chêne par exemple, il semblait des plus appropriés pour remplir une telle tâche. La mousse avait commencé à le recouvrir par endroit, mais son centre était encore sec. Cette forêt n’était pas normale et tout ne finirait par brûler en tous cas, pas assez de sécheresse. L’arbre s’enflamma doucement et les plantes qui avait suivi Adora se retrouvèrent très vite dans une aussi mauvaise position qu’elle, trop près de flammes qui pouvaient faire très très mal.
            Sauf que c’était dans la tête de la charmante demoiselle qu’était née cette idée, elle avait donc une longueur d’avance sur les plantes qui ne semblaient pas les plus malignes du monde (en même temps, il n’a pas encore était spécialement prouvé que les végétaux possèdent une conscience les poussant à réfléchir à des stratégies pour s’opposer à des adversaires qui n’ont rien à faire en ces lieux). Le médecin passa entre les plantes affolées, passant derrière elles pour les effrayer un peu plus et les faire reculer vers l’arbre, les enfermant entre deux ennemis. Elles n’eurent pas le temps de faire un choix pour survivre que déjà elles commençaient à brûler et dans la douleur qu’elles ressentaient, on pouvait comme percevoir un couinement de souffrance. Adora baissa quelques secondes les yeux, elle ne devait pas tuer toute source de vie, mais dans le combat dans lequel elle s’était retrouvée, elle n’avait pas le choix. Et pas le droit de verser une larme contre la nature et sa maudite chaîne alimentaire.

            Elle avait rempli sa part du travail, et son capitaine semblait faire des siennes, un peu trop même, sans en savoir plus sur comment s’en étaient sortis ses collègues, elle avait ressenti l’énorme onde de choc. Son feu de bois c’était éteint sous le coup de l’air passé à côté, le souffle ne l’avait pas attisé, au contraire et heureusement. Adora s’était jetée au sol pour éviter d’être blessée, et elle fit bien car bientôt il ne restait plus grand-chose autour d’elle. Une clairière était apparue et la lune les éclairait de nouveau, rassurante et sinistre à la fois, porteuse de mauvais présage. Son capitaine s’était assis sur un tronc d’arbre au sol, il s’était comme relâché, ce qui ne correspondait pas du tout à ses paroles précédentes et ce qui inquiéta d’autant plus la jeune femme. Il était blessé ? Mourant ? Qu’avait-il bien pu voir qui puisse lui faire un tel effet ? Ce n’était probablement pas une jeune femme dénudée sinon il se frotterait les mains. Alors quoi ? Adora commençait à imaginer tout et n’importe quoi et elle retourna auprès de son supérieur.

            Ce n’était pas si difficile que cela à comprendre en fait, qu’est ce qui l’avait mis hors de lui au départ ? Qu’est-ce qui continuait à l’exaspérer ? Cela, rien que cela. Le sang avait perdu sa belle couleur rouge pour devenir juste un liquide sombre et effrayant, promesse de ce qui avait pu se passer. Et il coulait encore, peut-être que… Peut-être… La jeune femme s’agenouilla devant eux, examinant les corps. Plus le moindre pouls ne palpitait sous ses doigts, mais le fait que les corps soient encore chauds, qu’aucun animal ne les ait dévorés… Elle sursauta en passant ses doigts sur les plaies. Aucun animal ne coupait si nettement à la gorge, aucun animal n’utilisait de poignard qu’il laissait dans le cadavre. Ils n’avaient pas été assez discrets, assez prudents, et maintenant ils avaient la preuve que l’ennemi était encore dans le coin, ce n’était pas la peine de se faire discret, ils étaient complètement faciles à atteindre pour n’importe qui d’embusqué.

            Adora : « BORDEL ! TOUS SUR LE QUI-VIVE LES CORPS DATENT D’IL Y A PEU ET C'EST UNE OEUVRE HUMAINE ! »

            Espérons qu’ils auraient de bonnes réactions car déjà elle entendait des bruits dans les feuillages, n’importe quoi pouvait encore arriver, humains, plantes, animaux, dinosaures, ou quelque autres êtres mystiques et effrayants. Mais elle passait comme première cible à les avoir griller, peut-être que cela aiderait les autres. Adora tira le poignard du corps de l’éclaireur, faisant une prière de quelques secondes, retrouver et enterrer les corps serait pour plus tard. Le combat allait recommencer et ce ne serait pas aussi facile.

            HRP:
              Je me retrouvais désormais à côté de mon camarade Keichi, lui se battant contre les reptiles d'une autre époque, et moi contre ces plantes qui m'intriguait de plus en plus que mon cerveau ne réfléchissait. C'était tout bonnement impossible, aussi vieille cette forêt fusse-t-elle, que ces plantes aient pu avoir une telle croissance. Elles ressemblaient trop à ce que je connaissais et... même si je pouvais avouer qu'elles auraient pu grandir autant, normalement, ce ne sont pas des plantes qui se baladent ! Putain, j'me suis tromper de manga, je suis dans Pokemon en fait ! Mais bon, ça allait je les cramais de mieux en mieux et elles allaient se casser. Retourner vers leur maître peut être ? C'était étrange, trop étrange.

              « Sasha ! Sort de là ! »

              Je ne compris pas pourquoi je dis cette phrase, mais elle sortit toute seule. M'enfin ils auraient l'habitude à force les gens du bateau donc je vais pas me défendre pour ces mots. Néanmoins au lieu de penser à ces conneries, je devais me re-concentrer dans le combat dans lequel même notre boss prenait part. Adora, la fille qui nous avait suivi devait m'aider à tuer les plantes... mais je constatais qu'elles étaient de plus en plus sur la défensive et reculaient de plus en plus. Je devais faire part de mes remarques à mon colonel. Le médecin de bord disparu de ma vue, j'espèrais juste qu'elle n'allait pas s'engouffrer dans plus de soucis car bon... sinon j'allais devoir la sauver et ça m'enchantait pas tellement. Je continuais pour ma part à déchirer les plantes de mon fouet et à les brûler. Une ou deux s'enfuirent mais la plupart furent détruite. C'est à ce moment que je ressentis une onde de choc.
              Me retournant je vis qui l'avait déclenchée.

              Bah quand il prenait par au combat, Fengyang n'y allait pas de main morte. Il avait pulvérisé tout ce qu'il y avait autour de lui. Pauvres animaux. Toutefois pas de trace de notre supérieur. Il avait du avancer se doutant que nous repousserions ces végétaux détestables. Je ramassais ce que j'avais laissé traîné par terre et avança vers un endroit où il y avait un mouvement un peu plus humain que les autres. Je suivis donc cette direction et je tombai sur le colonel assis sur une tronc d'arbre, la mine triste. Et il y avait de quoi, des cadavres jonchaient le sol près de leurs lames brisées. Triste scène. La fille de notre groupe qui finalement se trouvait ici aussi examina les cadavres et nous regarda avec stupeur pour enfin nous lancer un avertissement.

              Nous allions encore devoir nous battre d'après ses dires. J'espère que ça allait être autre chose que des plantes et des dinosaures, car bon... Mon fouet et mon kung fu, contre des végétaux et des carnassiers tels que les vélociraptor, c'était un tantinet inutile. Mais pas le temps de réfléchir, mon ouïe affinée de musicien me permis d'entendre le bruissement des feuilles autour de nous. Et ce ne pouvait pas être le vent. Je préparais à nouveau mon fouet afin de pouvoir me défendre d'une quelconque attaque, mais malgré tout ces bruits, c'était encore trop calme. Qui étaient nos ennemis.


              « Colonel... Les plantes n'étaient pas sauvages. Je crois que nous sommes attendus. »


              Je relâchai un peu mes défenses et je pris ma guitare. Je commençais à jouer quelques notes d'une mélodie se voulant triste afin de rendre hommage à ces pauvres hommes qui s'étaient fait assassiner. D'une voix douce je chantais ces quelques paroles :

              « 

              Vous qui avanciez pour nous avec courage
              Ne pensiez pas aujourd'hui perdre vos vies
              Laissant vos compagnons aguerries
              Seul vous chanter à travers les âges

              C'est à vous que je rend hommage
              Mes compagnons que j'ai perdu
              Car des charognes sont apparues
              Et qui ce soir nous laissent en cage

              Nous accomplirons votre vengeance
              Pour respecter vos humbles sacrifices
              Rejoignez nous que s'accomplisse
              Dans ce combat votre délivrance.

               »

              Mettant mon instrument de côté, je me remis debout et regardai autour de moi pour voir si mon chant venait d'encourager mes alliés à se battre. Nous étions tous là, aux aguets, à attendre que les premiers ennemis débarquent, car pour le moment nous n'attendions que cela afin de venger la mort de nos camarades. En effet, bien que je me trouvais depuis peu dans cet équipage, suite à ces pertes, je me sentais très appliqués. Je regarda une nouvelle fois autour de moi, à un endroit où un bruit émanait. De plus en plus nombreux... Puis quelque chose m'intrigua. Il y avait d'autres masses à terre au loin, ressemblant à des corps... Je m'avancer vers une de ces choses, non loin de mes camarades... Mes craintes se confirmait. Un sabre était posé près du corps du pauvre homme. Je le ramassai, il pourrait m'être utile. Je revins vers mon chef et je repris la parole.

              « Je crains qu'il y en ait plus que deux dans les environs... »




              Spoiler:
                Le capitaine reprend les avants de la scène. De sa voix forte et prononcée, il aboie ses directives. Keichi ne sait que trop peu ce qu'il doit en penser. D'un coté, les ordres ont un certains sens dans leur largesse, deux pour les dinosaures et deux pour les plantes. De l'autre, le charpentier a la fâcheuse impression qu'on lui a simplement chipé son idée. Cette seconde possibilités lui crispe la mâchoire à l'aube de propos peu reluisants. Ce n'est pas vraiment le moment pour faire le trouble-fait. L'ouvrier se contente donc de ravaler ses mauvaises impressions et de garder ses commentaires pour lui-même. Certes, il a établi l'idée de se diviser les tâches, mais ce n'est pas non plus comme si le monopole était sien. Les autres se mettent rapidement en position comme leur supérieur le leur a ordonné. Ce n'est pas bien difficile si on prend en compte qu'ils sont presque déjà tous au poste précédemment nommé mais passons.

                Ainsi, "Flower" et la doctoresse sont chargé d'arracher les mauvais herbes tandis que le capitaine et le cabot doivent faire rôtir la viande pour le repas. Certains qualifient de tels actions de résistance puérils. Dans un sens, dans un contexte où Salem n'est pas là, ils ont raisons, mais dans les circonstances actuels, le risque est plus léger qu'il n'y parait. Quatre hommes et femme contre une armée de dino' et une escouade de plantes carnivores ressemble à un suicide et pourtant, l'inquiétude n'y est pas. Un sentiment bientôt confirmé lorsque l'officier supérieur met fin à l’existence à la majeure partie de la faune les entourant... et eux aussi au passage. Keichi pu même sentir le vent se prendre dans sa casquette désireuse de suivre le courant d'air auquel le charpentier la soutirait d'une main lourde et écrasante. Si l'attaque de masse de ce haut-gradé leur permet désormais de souffler, le guerrier à mains nues voit une autre vérité se dessiner... Le capitaine a fait tellement de grabuge qu'il n'a plus grand chose à faire de son côté pour mettre fin aux hostilités... Bah, c'est pas vraiment déplaisant en soi. Sur le chèque de paie, c'est les heures de charpenterie qui sont cumulés, pas celles de baston et recherches. Le restant de la horde étant quelque peu paniquée suite au travail de boucher d'un certain membre de l'équipage, il ne faut guère plus que quelques coups bien placés pour que Keichi mette en déroute les survivants qui finissent par fuir en glapissant. L'instinct de survie n'ayant visiblement pas quitté les gênes de ses braves bêtes. D'ailleurs... en parlant de braves...

                Ils sont retrouvés. Peut-être pas tous, mais certains d'entre-eux sont là : les éclaireurs. Plus exactement, les cadavres de deux personnes qui firent parti d'un des groupe d'éclaireurs. Leurs dépouilles sont loin d'êtres vieilles bien qu'il soit évidemment que cela fait un certain temps qu'ils baignent ainsi dans leur sang. Leur dirigeant semble ému, pour ne pas dire accablé par la découverte. La doctoresse fait ses pronostiques et le botaniste fait une éloge funèbre... Dans ce macabre tableau, seul Keichi ne manifeste pas la moindre compassion. Certes, c'est un triste événement, mais il ne connait pas ses hommes qui, somme toute, son mort en remplissant leur fonction première dont ils ont acceptés la charge. En son sens, Keichi n'y voit pas "le mal" et ne décèle pas l'utilité de déversé des larmes alors qu'ils ne sont peut-être pas encore tirés d'affaire. Prendre le temps de les pleurer ici n'étant qu'une manière de donner le temps aux autres de connaitre le même sort. Sans plus de manières, l'homme-chien approche des carcasses saignantes. Autour, ça s'agite, surtout depuis la déclaration de la femme médecin, mais lui ne semble pas plus intéressé que cela. Il a déjà trouvé une meilleure manière de s'investir un tant soi peu dans cette expédition, et ainsi, pouvoir rentré à ses quartiers le plutôt possible. S'accroupissant près des deux anciens éclaireurs, il dégage son couvre-truffe improvisé. Ses mains duveteuses se saisissent alors d'un bout des vêtements des défunts et l'approche de son museau. Un reniflement, puis un second... Il intègre l'odeur de ses hommes et, rapidement, de toute leur escouade. L'odeur de la mer, de la poudre et de leur dernier repas devient rapidement évidente. Une minute suffit à Keichi à lui octroyer une quasi-certitude de pouvoir pister les autres membres de leur équipe d'intervention.

                -Faudrait qu'on arrête d'empiler les problèmes et qu'on se taille plutôt un chemin au travers de ses quelques pépins pour trouver ceux restants. Je crois être en mesure de pister désormais... mais la jungle possède beaucoup d'arômes envoutants. Se sera un peu comme choisir une route parmi des dizaines, mais au moins, je devrais pouvoir réduire le périmètre de recherche.

                Sur ces quelques mots, le canidé prit quelques respirations de plus en direction de la jungle et ajoute.

                -Quoi que soit les choses se trouvant devant nous, ce n'est ni une plante, ni un dinosaure... Et l'odeur de vos soldats se poursuit derrière ces trucs.

                Votre décision capitaine?

                HJ:[Désolée si c'est pas top, mais je ne voulais plus faire attendre 'w' Je me rattraperai au prochain tour x)]
                    J’étais… Sonné. Complètement sonné. Je n’arrivais pas à croire qu’ils étaient morts. Non… Ca n’pouvait pas être possible… Mon corps était complètement pétrifié, tandis que mes yeux, braqués sur les corps inertes baignant dans une mare de sang, s’écarquillaient au fur et à mesure que les secondes s’égrenaient. J’déglutis sans même m’en rendre compte, tandis que mes poings se refermaient doucement. J’avais fait fi de l’avertissement d’Adora, tout juste après son analyse sur les corps. Idem pour le requiem de Flower, et j’ne vous parle même pas des suppositions du jeune zoan. La surprise et le dégout m’avaient envahi d’un seul coup. Mon cœur se mit soudainement à battre à tout rompre. Mes muscles prenaient peu à peu du volume. Mes dents serrées, se mirent à grincer. J’étais au bord de l’éruption. Puis je me levais sans rien dire, le visage complètement ferme et dénué de toutes expressions, si ce n’est la lueur inquiétante et inhabituelle qu’on pouvait distinguer dans mes prunelles. Je m’avançai vers les cadavres de mes hommes, avant de m’accroupir vers l’un d’eux, histoire de fermer ses yeux qui étaient encore ouverts. C’était l’œuvre des humains, hein ? Disons que je l’avais su. Dès la première seconde où j’avais posé mes yeux sur eux. Mes éclaireurs n’étaient certes pas de mon niveau, mais ils auraient facilement pu se débarrasser des bestioles qui avaient voulu obstruer notre chemin tout à l’heure. C’était clair et définitif. Les inconnus qui avaient fait disparaitre un équipage marine l’an passé dans cette même région, étaient les mêmes qui avaient tué mes hommes en cette journée…

                    Je ne bronchai toujours pas, me murant dans un silence qui rendait la tension on ne peut plus accablante entre nous. Ce n’est pas que j’avais une dent contre les autres, mais j’étais encore bien trop ému pour pouvoir agencer des mots et former une phrase correcte. Disons que mon silence remplaçait ici d’éventuelles larmes. Et quand bien même j’étais émotif, j’avais appris dans les rangs que les pleurs n’arrangeaient rien, d’autant plus qu’elles auraient été incongrues en plein champ de bataille. J’fermai mes yeux et portai une main à même le sol. J’me concentrai avant de sentir des mouvements, et ce, des quatre points cardinaux. J’avais comme l’impression qu’on nous avait… « Encerclés... Nous sommes encerclés. Ils ne sont certainement pas nombreux vu le silence environnant, mais ils doivent être bien plus dangereux que ceux que nous avons abattu tout à l’heure. » Et c’est à ce moment là que j’m’en voulais un peu. Mon attaque dévastatrice avait du interpeller l’ennemi qui nous avait pris au piège. M’enfin, pris au piège, c’est vite dit, mais toujours est-il qu’ils avaient l’avantage du terrain, ce qui n’était pas négligeable. De plus, nous ne connaissions pas les potentialités de ceux qui s’avançaient précautionneusement vers nous, ce qui rendait la situation très délicate pour nous. Autant dire que nous étions dans une mouise certaine. Nonobstant, j’avais l’impression pour une fois que la venue d’ennemis me faisait vraiment plaisir. La surprise et le dégout se transformaient peu à peu en haine. Et cette haine là supposait la vengeance…

                    • Rectificatif… Ils sont bien plus nombreux que je ne l’imaginais.

                    C’est de la broussaille lointaine que plusieurs hommes armés jusqu’aux dents, firent leurs apparitions toujours en silence. Je jetai plusieurs coups d’œil ici et là sans bouger le moindre muscle ; et d’après ce que j’voyais, aucune personne n’avait d’arme à feu. Certains d’entre les nouveaux venus avaient des sabres. D’autres s’étaient contentés de simples coutelas, et même que quelques uns étaient armés de fouets tout comme Flower, ou encore de lourdes chaines. Si j’avais juste, leur groupe atteignait plus d’une centaine de membres au moins. Mais bizarrement, ils n’avaient pas l’air si intimidants que ça. Leur silhouette famélique les rendait peu effrayants, d’autant plus que les bandages que la plupart arborait, témoignaient un peu de leur état de santé calamiteux. On aurait presque dit des zombies. J’n’étais pas parti les sous-estimer avec mes constats intérieurs, mais voilà… Nos nouveaux ennemis n’avaient l’air de rien. Mais peut être était-ce en apparence seulement… « Laissez-nous vous capturer ! OU SINON MORVAK NOUS TUERA !! » Qu’avait soudainement dit l’un d’eux d’une voix plutôt sinistre, presque perçante même. Morvak qu’il avait dit ? Mine de rien, ce nom m’disait quelque chose, mais j’ne m’en rappelais pas qui précisément… Et c’était vraiment pas l’moment pour réfléchir, vu que les autres hommes autour de nous se mirent également à s’agiter, nous suppliant comme des mendiants qui demandaient à manger. Là encore, était-ce pour nous appâter ? Va savoir… L’ambiance était de plus en plus oppressante, écrasante, à un tel point que j’eus du mal à empoigner le manche de mon meitou…

                    • QUI EST-IL CE MORVAK ?! EST-CE LUI QUI A TUÉ MES HOMMES ?!

                    Je m’étais repris très rapidement et j’avais gueulé contre cette foule nombreuse qui nous cernait de tous parts. Qu’ils soient des chairs à canon ou non n’était pas mon problème pour le moment. Tout c’que j’voulais, c’était venger la mort de mes deux camarades que j’considérais comme étant de ma propre famille. Le reste importait peu. Et même que je reléguais au second plan, la mystérieuse disparition de l’équipage marine dans ces mêmes régions il y a plus d’un an. C’n’était plus à l’ordre du jour. Ma voix de stentor eut un effet surprenant, sinon. Nos adversaires rachitiques s’étaient mis à reculer, apparemment apeurés par mes paroles. J’comptai donc m’avancer vers ceux qui m’faisaient face, quand un énorme bruit se fit entendre. Dans le camp adversaire, c’était la panique générale. A en entendre le bruit, on aurait dit qu’il venait du ciel. Et effectivement, j’avais visé juste. Un gigantesque ptérodactyle vert se montra alors. Ses énormes ailes semblaient brasser l’air de leur battement régulier. Ses yeux jaunes perçaient l’obscurité et son sourire carnassier faisait vite d’immiscer la peur dans le cœur de quiconque se trouverait dans son collimateur. Les hommes qui nous encerclaient étaient bouleversés, mais à un tel point, que j’eus une once de pitié pour eux, l’espace d’une seconde. Mais bien vite, je dus reporter mon attention sur l’truc volant qui transportait en fait, cinq personnages encapuchonnés. Ces dernières s’esclaffèrent tout d’un coup. Des rires sonores et moqueurs à vous glacer le sang. Puis l’un d’eux prit parole, en levant ses mains au ciel de manière théâtrale :

                    • SI VOUS VOULEZ RETROUVER VOTRE LIBERTÉ, CAPTUREZ CES MARINES AU NOM DU SEIGNEUR MORVAK !!!

                    Cette seule phrase suffit à déclencher une vague de cris stridents chez nos ennemis. Leur mine auparavant pitoyable, se transforma en quelque chose de malsain, d’impur. Des sourires apparaissaient subitement alors sur le visage de certains, tandis que d’autres se mettaient tout bonnement à rire de nous. Et c’est en voyant apercevant le tatouage de l’un de ces hommes que j’eus un grognement féroce en serrant mon meitou dans ma paume. « Ces gens sont des pirates. Des pirates capturés et à la botte de ce Morvak ! » Mes doutes s’étaient confirmés. Ces hommes étaient des pirates captifs. Davy Back Fight ? Tuerie entre équipages pirates ? Tsss… De toute façon, ça n’avait plus tellement d’importance, vu que leurs intentions à notre égard étaient mauvaises depuis le début. Comme pour signer l’début des hostilités, le ptérodactyle où l’un des ses maitres réussit à cracher une grosse boule de feu vers nous. Automatiquement, j’exécutai un coup de tranchant vers le ciel, avant qu’une lame de vent ne se forme et parte entrer en collision avec la boule de feu. Nos attaques se désintégrèrent, tandis que j’portai un regard féroce aux inconnus dans les airs. Ceux-là n’perdaient rien pour attendre ! Mais il y avait plus urgent ! Et cette urgence n’était autre que les pirates sur la terre ferme, qui nous chargeaient enfin, galvanisés par des cris de guerre. Mais bien avant qu’ils puissent nous atteindre, j’soufflai quelques mots à l’égard de mes trois compagnons… « Fais bien attention Adora et replis-toi si c’est nécessaire. Les autres… Pas de quartier... » … Avant de me jeter moi-même en plein cœur de la bataille.

                    Spoiler:
                      Ils avaient été nombreux à vouloir m’charger. Cependant ils avaient également été foule à être éjecté d’un seul coup d’épée. Ma première lame de vent partit s’écraser sur une motte de terre, qui éclata de façon impressionnante aux pieds d’une vingtaine de pirates devant moi. Les imbéciles. Même si je les savais faibles, il n’en demeurait pas moins que je préférais combattre à distance pour le moment. Mais bizarrement, tout ceux que j’avais eu avec mon attaque surprise, se relevaient comme si de rien était. Certains avaient de petites égratignures, et d’autres s’en étaient sortis qu’avec de petites blessures ou de petites foulures. J’eus un choc à ce constat. C’qui m’força dorénavant à opter pour un combat rapproché. J’recommençai à courir, quand j’entendis derrière moi, de gros battements d’ailes. L’autre oiseau bizarre m’suivait de très près. Lorsqu’un pirate massif sortit de nulle part et m’obstrua l’passage, j’lui infligeai un tel uppercut qu’il perdit automatiquement trois dents dans un jet de sang affreux. C’est à ce moment précis que j’sentis une vague de chaleur intense derrière moi. Sans m’poser de questions, j’récupérai la victime d’mon poing gauche, avant d’en faire un bouclier humain qui m’protégea d’une deuxième vague de flammes. Il apparaissait clairement que j’étais la cible number one, c’qui n’pouvait que me faire plaisir. Au moins, les autres n’avaient pas trop de soucis à se faire. D’ailleurs, j’me demandais un peu comment ils s’en sortaient, mais j’dus bien vite revenir sur Terre, pour pas cramer comme un vulgaire sanglier qu’on avait l’habitude de servir dans les pubs malfamés de Grand Line...

                      Quelques flammes me léchèrent la peau des avant-bras, mais mon bouclier improvisé prit l’gros de l’attaque. Et dès que cette dernière cessa, je jetai l’corps calciné qui m’avait servi, avant de recommencer à courir devant moi pour en finir avec ces ennemis. Encore une fois, ils se ruèrent à plusieurs sur moi et comme des lâches. Ils méritaient vraiment la mort ! J’tranchai ça et là ces bâtards qui avaient l’culot de m’approcher et dans des cris assourdissants. On pouvait même dire que cette rage là était l’expression profonde de ma vengeance. Elle explosait et elle n’faisait pas dans les sentiments. Comme les humains avaient l’habitude d’le dire : A la guerre comme à la guerre ! Lorsque j’avais l’ouïe des fouets et des chaines qui claquaient en ma direction, j’usai de toutes sortes de pirouettes pour m’en sortir. Aucun équipement de mes ennemis ne m’atteignait. J’contrai aussi les différentes armes blanches qui fusaient vers moi à l’aide de mon meitou, avant de distribuer gratuitement coups d’boules, coups d’poings et coups d’pieds dans les parties que j’pouvais atteindre. Même que pour une fois, j’me fichais de savoir si j’atteignais des roubignoles ou non. Oh oui ! L’Fenyang était furax et il n’comptait pas faire dans la dentelle. Alors que j’avais fini de tuer trois pirates qui s’tenaient devant moi, j’comptais deux autres qui bondissaient vers moi. L’un devant, et l’autre dans mon dos. Quand celui qui fut dans mon dos voulut m’administrer un coup d’estoc qui devait m’trancher le cou, j’m’abaissai automatiquement avant qu’il n’fasse voler la tête de son coéquipier devant moi…

                      • Maladroit avec ça…

                      A peine s’rendait-il compte de son erreur fatale, que l’pirate vomit du sang d’un seul coup. Ce sang infect m’humecta le visage, avant qu’un sourire carnassier n’fasse son apparition sur mon visage. J’l’avais poignardé jusqu’à la garde de mon meitou à son insu. La pitié pour moi, n’était plus de mise, quoiqu’il n’ait pas trop souffert au moins. Lorsque j’me débarrassai du corps empalé sur mon arme, j’entendis un gros bruit derrière moi. Et quand j’me retournai pour comprendre c’qui se passait, j’vis alors deux personnages encapuchonnés, s’tenir à quelques mètres, tout près. Il semblait qu’on passait enfin aux choses sérieuses. Deux des cinq silhouettes que j’avais aperçu sur le ptérodactyle ? Bizarre. Je jetai quelques œillades ici et là, avant d’comprendre que les autres (Adora, Flower et Keichi) avaient devant eux, un combattant également encagoulé. Un autre regard vers le monstre volant et j’appréhendai définitivement le revirement de situation. Vu le carnage qu’on avait fait et étant donné le moindre nombre de pirates qui restaient encore en course, ces gens avaient décidé eux même de servir le fameux Morvak comme il se doit. Et c’est à cette pensée là que ceux qui m’faisaient face, se débarrassèrent de leur manteau qui les recouvrait de la tête au pied. Si les nuages camouflaient la pleine lune pour un petit moment, ils se dégagèrent rapidement pour laisser place à une image claire des deux plaisantins qui devaient se battre contre moi. M’enfin… plaisantins, c’est vite dit, vu comment ils étaient mastocs et tout… Presque des demi-géants parce qu’ils me dépassaient d’une tête au moins…

                      Spoiler:

                      • AU NOM DU SEIGNEUR MORVAK…

                      • … TU VAS MOURIR !


                      Une grosse goutte d’eau apparut derrière ma nuque, quand ils prirent des poses de pom pom girls. Dire qu’en plus, ils s’amusaient à compléter leur phrase. Qui s’assemble s’ressemble. J’me demandais vraiment s’ils étaient normaux et si j’faisais bien de les attendre. Parce que mine de rien, les autres pirates que j’me farcissais avaient plus d’allure que ces deux zigotos devant moi. C’est vous dire un peu comment ils ruinaient leur image de sanguinaires pas beaux. Yare yare… J’secouai ma tête de gauche à droite comme pour ponctuer ma lassitude, quand j’entendis des bruits de pas qui martelaient l’sol. L’un d’eux piquait un sprint vers moi. L’chauve pour être plus précis. Ils se battaient à mains nues ? Première nouvelle. Une bonne d’ailleurs. Parce qu’un épéiste de leur calibre aurait été dur à contenir. J’eus un sourire mauvais pendant que mon premier adversaire s’élança dans les airs, avant de croiser ses mains dans l’but de les écraser sur moi. C’qu’il fit. Toutefois sans réussite puisqu’il n’eut qu’à aplatir la terre qui se trouvait sous mes pieds auparavant. Son attaque avait tout d’même été violente, vu qu’il engendra un gros cratère de j’ne sais combien de mètres de profondeur. C’qui provoquait son rire. Un rire de vainqueur. C’est alors que j’apparus soudainement sur l’une de ses épaules, sourire aux lèvres. J’avais facilement évité son attaque et l’écran de fumée m’avait profité pour pouvoir atterrir sur lui. Cette brusque apparition l’ébranla tout d’un coup, mais c’était déjà trop tard. J’avais été l’plus rapide. Mon sabre avait traversé son oreille la plus proche pour en ressortir de l’autre côté.

                      Un cri strident retentit, avant que mon énième victime n’tombe, raide morte. Transpercer sa tête comme ça, c’était sadique, mais bon, j’n’avais pas non plus que ça à faire. J’m’étais juré de retrouver ce Morvak et d’lui faire la peau ! Et c’n’étaient pas des sous-fifres dans leur genre qui allaient m’arrêter. Alors que j’secouai ma lame pour la rendre on ne peut plus propre, la poussière se dissipa et le reste de l’assistance constata avec stupéfaction ma victoire sur mon adversaire. Son coéquipier -Ou son frère, que sais-je- se mit à hurler comme une bête blessée, et m’attaqua à son tour. C’était le plus velu d’entre eux vu sa chevelure et son importante barbe. En courant ainsi vers moi, il faisait une cible parfaite. Et c’est alors que j’levai prestement mon arme vers l’ciel, avant de murmurer « Ono… » J’mimai un coup d’entaille dans le vide, et très une grosse lame de vent s‘forma pour aller s’abattre sur l’homme qui s’avançait dangereusement vers moi. S’il réussit à contenir mon onde tranchante de ses mains pendant quelques secondes, lesdites paluches furent déchiquetées très rapidement, avant que leur propriétaire n’jette un regard impuissant au reste de l’attaque qui le dépeça net. Un autre cadavre en plus du côté du fameux Morvak. Au vu de cette victoire à sens unique, les pirates restants voulurent fuir, mais je fis vite de les arrêter. Certains récalcitrants furent mis à mort. A ce stade de l’affaire, c’était tolérance zéro ! Les autres subirent une interrogation musclée, mais cette dernière ne me révéla rien, si ce n’était confirmer mes soupçons…

                      Quelques heures plus tard…


                      Adora, Narcisse et l’toutou national s’en étaient plutôt bien tirés. La preuve même que j’avais bien fait de leur faire confiance. Ils s’en sortaient avec de simples égratignures et de petites blessures. Nous étions tous presque salis de la poussière et du sang de nos adversaires. D’ailleurs, ces derniers ne s’réduisaient qu’à une vingtaine de survivants, mais pas plus. Encore qu’ils étaient mal en point. Adora avait voulu leur prodiguer des soins, mais je l’en avais empêché. Ces types ne savaient rien, et ils n’étaient d’aucune utilité. C’était vraiment impitoyable de ma part, mais j’ne pouvais réagir autrement. La seule fuite enregistrée avait été celle du ptérodactyle, mais bon… Pendant plusieurs minutes, j’eus enfin des larmes devant le corps des deux éclaireurs que nous avions retrouvés. Cette perte m’avait profondément affecté. Je concluais déjà que le reste des groupes n’avait pas non plus survécu et je redoublai en pleurs pendant qu’Adora essayait de me consoler. Flower avait recommencé à chanter un truc que j’n’écoutais même pas, tandis que l’autre chienchien cherchait des indices sur les cadavres qui parsemaient le sol ça et là. Après deux ou trois heures de passivité, je décidai pour nous qu’il était temps de quitter cet endroit lugubre. Maintenant que nous étions sûrs de la mort de mes hommes, j’avais en tête d’échafauder un plan, avant de passer l’île au peigne fin dans les prochaines heures. Vu que Morvak avait envoyé des hommes pour m’anéantir, il était clair que nous devions passer à l’offensive au plus vite. C’est dans cette optique des choses que j’m’étais levé, avant de transporter le cadavre d’un des nôtres. Flower en transportait un autre, et c’est en file indienne silencieuse, que nous nous retournâmes au Léviathan…
                      Pendant ce temps, vers le Léviathan ...

                      Tout le monde se tenait à une bonne encablure du colosse. Pourquoi diable avaient-ils autant peur de lui ? Il n'était que le merveilleux prêcheur du ReThor, ce qui n'était pas une sinécure. Son marteau sur l'épaule, il se gratta le menton, tout en écartant une branche récalcitrante. Peut être étaient-ce les coups de marteau, mais la gloire du Divin n'était rien comparée à ce désagrément. C'était là la purification tant espérée par le genre humain, l'enfoncement crânien par choc répétés sur l'occiput. Rien que d'y penser, il en avait des fourmis dans les doigts. Et alors qu'ils cheminaient parmi la végétation luxuriante de l'ile, une forme gigantesque se fit bien rapidement apercevoir par la frondaison des arbres. Comme un navire, mais c'était bien plus imposant. On entendait déjà les ressacs de la marée, le piaillement des oiseaux. Et c'était pas des p'tits zozios ici, c'était le modèle maouss-costaud. Goldorak laissa tomber son marteau avec nonchalance, un geste qui valu un sursaut de la plupart de ses hommes.

                      "Oh là, gente compagnie. Il aurait fallu que la plupart d'entre vous soit déjà sur le cheminement du navire, cariant quantité non négligeable de feu grégeois, comme l'a chastement ordonné notre bien aimé commanditaire." ordonna-t-il, d'une voix pompeuse en montrant du doigt le Léviathan.

                      Un petit détachement de six hommes s'avancèrent avec une roulotte qui transportait avec une patience infinie un liquide gluant et jaunâtre. Les pots de terre semblaient si vieux qu'on aurait pu croire qu'ils étaient poreux. Mais ils avaient un but bien défini. Le plus inquiétant restait, néanmoins, l'espèce de grande plateforme qui s'arrêtait au bout de la charrette, une sorte de balancier savamment étudier où il fallait appliquer une force conséquence pour que l'objet fasse office de catapulte. Evidemment, c'était la partie que préférait Goldorak, dans le magnifique plan de Morvak. Trois autres hommes s'échappèrent du groupe et les devancèrent armes au clair. Depuis que le gros bateau avait été aperçu, le plan avait été mis en place, mais il fallait une lenteur toute relative à son exécution. Quoi qu'il en fut, les trois s'en allèrent se charger des quelques pauvres soldats de patrouille, afin que le chemin se fasse sans encombre. Ce n'était pas tant le bruit qui était gênant, mais manipuler une telle dose de feu alchimique, c'était peu aisé. Le colosse arriva bien rapidement au niveau du point de lancement, et aucune patrouille n'était venu les interrompre, parfait, parfait.


                      "Mes chers compatriotes, nonobstant le fait que l'équipe chargée de camoufler explosifs et autres ustensiles nécessaires à notre expédition ne soient pas revenus de leur tache ardue, je me propose, en votre fidèle serviteur, pour ordonner la mise à feu. Pour cela, il m'agréerait que vous plaçâtes le chariot en bonne et due forme sur la plateforme de lancement, que j'ose espérer être cet imposant amas rocheux, que nous nommerons affectueusement Philippe." continua-t-il, en avisant un rocher plat d'un geste éloquent de la main.

                      Et rapidement, la petite troupe ordonna la carriole pour la 'mise à feu'. Ce fut sur ces entremets qu'une petite troupe de pirates revint, les mains chargées de cordes et de différents ustensiles dont Golodorak ne comprenait pas l'utilité. Le p'tit vert aux bras mécanique les avait chargés de poser l'attirail du feu d'artifice à venir, et lui s'occupait de mettre le feu aux mèches, c'était un plan subtil et parfait. Et encore mieux que ça : il commencerait par un coup de marteau. Posant son outil à terre, Goldo' se cracha dans les mains puis frotta ses paumes l'une contre l'autre. Puis il saisit l'imposante masse et s'avança vers l'espèce de cible aménagée sur la poutre qui émergeait de la charrette.


                      "Messieurs, si vous voulez bien vous écartez de Phillippe. Nous allons procéder à la mise en mouvement de notre feu alchimique. Une fois engagé, vous n'avez de toute façon plus le choix. Appréciez le spectacle dans trois ... deux ... un ..."

                      Et levant haut son marteau, il l'abattit de toute ses forces contre la cible, provoquant le basculement du contenu du chariot. Celui-ci se renversa et expédia à vitesse grand V les six pots de terre dans les airs, qui s'écrasèrent contre la coque du Léviathan en une gerbe verdâtre. Rapidement, le feu se mit à courir sur celui-ci puis se firent les échos des détonations qui répondirent aux applaudissement des pirates. Un sourire enfantin courait sur leurs visages, tandis que Goldorak applaudissait de son marteau sur la tête de deux pauvres imbéciles pris au dépourvu. Et ce fut le signal de la retraite, alors que l'arrière du Léviathan s'embrasait et volait en éclat. Mais si on ne devait en retenir qu'une seule chose, c'était "oh la belle verte".