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La Reine démasquée?

Jeu: Aucun, je reste tout simplement moi-même. Donc, je suis Aoi D. Nakajima
La Reine démasquée? Fille-feu-3154904288

Milieu d'année, 1620

23h40
Pfiuuu, je viens de finir cette pièce, je suis enfin contente de m'en être débarrassée. Un spectacle aussi long c'est crevant. Ma foi, j'ai amassée un bon petit pactole. Je ne pensais pas que j'arriverais à me donner à fond ce soir. Je suis crevée, j'ai envie de me saouler dans un bar, histoire de finir la soirée tranquillement. Je dis au revoir bêtement à quelque collègue et je descendis les marches. Je refermai la porte de l'entrée des acteurs. Vous savez, la fameuse entrée de dernière où nul à le droit de pénétrer et qui débouche dans des ruelles malsaines. Le genre d'endroit qu'on évite.

Bon, je vérifiai une dernière fois avant de continuer ma route. Oui, j'ai bien toutes mes armes. J'avais une redingote sur moi qui allait jusqu'en bas de mes jambes. Elle cachait le fourreau que je m'étais fixé sur mon flanc gauche. Hop, ma sacoche sur mon épaule, j'étais prête à partir pour de bon. Au bout de quelques carrefours, deux types adossaient au mur m'abordèrent. L'un d'eux resta sur place, tendis que l'autre s'avance lentement vers moi. Je pouvais lire dans ses yeux que la lune éclairait le désir qui souhaitait me faire.

Avant d'emprunter ce passage sombre, j'avais remarqué qu'un autre homme me suivait. Il n'était pas discret, car je pouvais déduire facilement ses mouvements. De plus, il avait une forte odeur d'alcool qui se dégageait de lui. En somme, j'attendis que ce dernier soit suffisamment assez prêt de mon dos pour agir. Ils étaient bientôt tout proche de moi. L'un devant moi, l'autre derrière. C'était le moment, j'attendais juste que le premier fasse l'erreur de m'adresser la parole. C'était évidemment, il commença à parler.

- Hé bien ma jolie, on se promène toute seule dans un endroit aussi lugubre?

Visiblement, il ne savait pas à qui il s'adressait. Et il n'avait pas vu ma gunblade. Elle était cachée à cause de mon pardessus. Je la dégainai rapidement de ma main droite. En la sortant, la lame coupa son abdomen. Je profitai de mon geste pour tourner sur moi-même. Je pivotai alors pour pointer en avant Senkō kirameku kasai le pauvre imbécile qui pensait m'avoir par derrière. Merde, il n'était pas aussi proche que je le croyais. Sans perdre un instant le tira un coup de feu. C'était pas ce que je souhaitais, car le bruit allait avertir certainement la Marine de ma position. La balle le transperça le cœur. Pendant que je m'étais retournée, je devinais assez bien que l'autre zigoto foncerait tête baisée pour me tuer. Je me suis remises en face de lui, l'épée-fusil en avant en lui déclarant.

- Si j'étais toi, je ne ferais pas ça. Je te laisse la vie sauve alors casse-toi! À moins que tu n'aies l'intention de mourir si tel est ton choix, je me ferais une joie d'exécuter cette volonté. Ahahahhah!!!

Pendant que ce pauvre diable se carapatait, j'entendis autre chose qui s'approchait. Je me fis preuve de plus de vigilance. Je me tournai pour voir qui allait venir cette-fois. Je pouvais deviner qu'il y avait plus de monde... La poisse, c'était un petit groupe de Marine. Décidément, ce que redoutais il n'y a pas deux minutes arriva.

*Malédiction!*

Bon, beh mon bar attendra. En attendant, je considérais ceci comme un amusement. Je voulais rire un peu pour me détendre. Étant donné que l'autre freluquet m'avais mis en rogne, ça risquait de se fritter un peu. Malgré les deux cadavres dont un était bien amoché, j'osai cette réplique.

- Bien le bonsoir messieurs, dames. Que puis-je faire pour vous?


Dernière édition par Aoi D. Nakajima le Sam 29 Sep 2012 - 18:11, édité 5 fois
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En fait ça peut être confortable un mur lorsque l’on attend bêtement ses camarades qui profitent qu’ils puissent enfin sortir, même si c’est pour une mission, pour faire quelques achats en ville. De ce fait, elle était seule pour monter vaguement la garde avant de retourner faire quelques rondes. Cette histoire était d’ailleurs ridicule car au final ils avaient rarement quelque chose de concret à faire. En effet, leurs trajets étaient toujours les mêmes alors tomber sur quelqu’un qui ne connaissent pas par cœur leur itinéraire. Ainsi ils étaient complètement inutiles et ce n’était qu’un rôle de fantoche qu’ils avaient, d’autant plus qu’il était stupide de mettre un médecin comme elle dans ce genre d’équipe de surveillance, en cas de combat elle ne servirait absolument pas à quelque chose. Enfin bon, autant recommencer la patrouille sagement en attendant qu’on les remplace et qu’elle puisse enfin aller se coucher, elle en avait marre de ces conneries. Toute mignonne elle tira sur la manche du plus massif de ses camarades avec un air de mignonne petite fille fatiguée. Ils se connaissaient que très vaguement mais leurs rapports avaient toujours été amicaux, c’est ce pourquoi il lui sourit et la prit sur son dos pour la porter pendant qu’ils refaisaient un unième tour de pâté de maison.

Les quelques personnes qu’ils croisèrent encore sortaient du théâtre où avait eu lieu une représentation d’une femme qui commençait à se faire un peu connaître dans le monde du spectacle, enfin connue pour ceux qui s’intéressaient de près à cet art. Ce n’était pas le cas d’Adora et elle bailla une nouvelle fois en se pelotant contre son porteur. On les regardait bizarrement, il faut dire que c’était rare que les Marins se portent de la sorte entre collègues.

Au détour d’une rue, elle entendit un bruit qui lui fit dresser l’oreille et leur petite troupe s’arrêta pour faire un petit écart de son itinéraire de base. Visiblement, à entendre les bruits quelques ivrognes commençaient à faire un début de tapage nocturne, rien de bien grave mais c’était suffisant pour que nos Marins et quelque chose à faire pour montrer qu’ils servent un minimum à quelque chose. Redescendant de son destrier, la belle décidé de faire le trajet entre la source du bruit et euh à pied, en marchant tranquillement parce que ce n’était pas officiellement sur leur chemin et qu’ils allaient peut-être outrepasser leurs droits en réagissant ainsi.
Mais malgré sa flemme monumentale, elle devait suivre le rythme et se mettre à courir comme ses joyeux petits collègues, elle en profita pour vérifier que ses scalpels étaient bien en place dans ses manches, son matériel pour soins rapides en poche et elle pouvait apprécier ce petit sprint. Le doux martellement de leurs énormes chaussures et le bruit de leurs vêtements lors de leur course. Un petit vent frais, bienvenue en cette saison se fit sentir, elle y prit un instant supplémentaire de plaisir avant de relever les yeux sur la scène qui se déroulait devant eux.

Les ivrognes ne semblaient plus en état de crier, après un échange de regard avec ses coéquipiers, elle ignora royalement la jeune femme face à elle et se pencha pour voir s’il pouvait y avoir un survivant. A vu d’œil non. Le premier, sauf s’il avait, fait rarissime, une constitution physique inversée, avec le cœur à droite, n’avait aucune chance d’avoir survécu à l’attaque, quand à son collègue, encore agité de quelques soubresauts, n’en avait visiblement pas non plus pour longtemps. Adora s’agenouilla et vérifia la blessure. Trop profonde, s’il ne mourrait pas dans les secondes qui suivent, il mourra d’une hémorragie interne et même le meilleur des chirurgiens ne pourrait rien pour lui. Notre demoiselle lui releva doucement la tête avant de lui faire avaler des calmants, en trop grande dose, de telle sorte à ce qu’il meurt d’un relâchement musculaire. Si elle ne pouvait pas le sauver, elle pouvait au moins lui épargner de longues minutes de souffrance. D’un geste délicat, elle lui ferma les yeux avant de se relever, son uniforme blanc et court tâché de sang.

Vu d’où elle sortait, la femme devant elle devait être une de ces comédiennes qui avait participé à la pièce, dans une parodie relativement bien faite de courtoisie, Adora s’inclina face à elle dans une révérence digne d’un haut fonctionnaire à un de ses supérieurs hiérarchique. Les Marins qui l’accompagnaient sourirent devant son petit manège, elle était la plus jeune d’entre eux et était encore un peu trop impertinente, mais ils la laissèrent faire, restant sur leurs gardes au cas où la dame voudrait faire des siennes.

Adora : « Excusez-moi, ma dame, mais à votre tenue on peut en déduire que ces pauvres messieurs n’ont pas eu l’occasion de vraiment vous toucher, vous ignorez peut-être certaines règles, mais lorsque deux coups n’ont pas encore été portés, il ne peut y avoir légitime défense, sauf cas exceptionnel, mais ces deux hommes ne me semblent pas très dangereux. »

Le costaud qui l’avait porté tout à l’heure sur son dos, s’approcha du médecin pour poser une main sur son épaule, lui assurant par ce geste son soutien et son accord avec les paroles qu’elle prononçait. Il ajouta même, avec toujours flottant sur ses lèvres son sourire narquois :

Marin costaud : « Je rajouterais même que vous allez devoir nous suivre au poste le plus proche afin de vous expliquer et que nous ayons l’occasion de procéder à un nettoyage des lieux, on ne peut se permettre de laisser ces deux hommes ainsi au sol. »

Un troisième membre de leur équipe s’avança vers l’inconnue, pointant du doigt l’arme qu’elle avait en main, et saisissant cette dernière avec un peu trop de force, un geste stupide alors que l’on ne connaissait pas la vraie force de la jeune femme, mais tout de même judicieux. En effet, il valait mieux mettre aux yeux de toute l’équipe l’armement de la demoiselle, même s’il n’était pas forcément malin de faire cela à main nue. Mais bon, c’était une nouvelle recrue et, à ses yeux, à cinq contre une, il ne pouvait y avoir le moindre dégât et la demoiselle ne pouvait avoir la moindre chance de s’en sortir.

Benêt : « Mais c’est qu’elle n’est pas autorisée au premier venu cette arme que vous avez là ma petite dame ! Ça aussi il faudra l’expliquer haha ! »
    - Ahahah!! C'est le moins qu'on puisse dire! Effectivement, ils sont complètement inoffensifs. Surtout, maintenant. Excuse-moi gamine, mais étais-tu là lors de l'incident? Qui dit qu'ils n'ont pas tentés de me brutaliser?

    J'ajoutai une dernière chose un peu pour voir les réactions. J'aime bien provoquer. Ils ne sont que cinq, je ne risque rien. Absolument rien. Surtout, si on en vient qu'au dialogue. Ahah. Il y avait matière à discussion. Parfois, seuls les mots peuvent nous sortir d'affaire, mais plus souvent les armes. Et si je l’insultais? Genre, je fais celle qui connait tout et qui a toujours raison. Aller, j'ai bien envie de rire un peu.

    - Disons... que j'ai pris des avances. Dans ce genre de situation, il faut savoir saisir les opportunités, petite peste! Donc, pour moi, je suis dans pleinement dans mon droit!

    Je m'adressai ensuite à un grand gaillard. Lui c'était le sérieux. Celui qui voulait faire son devoir. Te me vois aller suivre tranquillou à leur foutu poste? Ahahhah, laisse-moi rire! En disant cela, il avait signé son arrêt de mort. Je ne l'aimais pas. Directe!

    - Et si je refuse? Qu'allez-vous faire? De toute façon, si vous voulez vous rendre utiles, vous devrez mieux amener ces cadavres directement à la morgue.

    Je désignais les hommes en train de joncer lamentablement sur le sol. Pour mot, ce n'étaient pas des personnes dans le besoin, mais bien des morts. Ce que je venais dire ne devait que les mettre en rogne. Non seulement, j'avais aucune piété pour les pauvres diables que j'avais tuées, mais aussi, j'étais arrogante envers la Marine. Enfin... une pseudo Marine. Quand je vois une poignée de soldat, ce ne sont que des bons à rien.

    Alors que je m'adressais à ce qui pouvait être les chefs d'équipe, un bouffon m'empoigna la main qui portait mon arme.

    *Pff! Inutile.*

    - C'est toi qui me traite de premier venu? Insolent! Ne sais-tu donc pas qui je suis pour m'insulter de la sorte?! Cette me revient de droit! Petit insouciant, il ne fallait pas faire ça!

    Je choppai sa main frêle de manière l'en servir comme otage. Pour le moment, ça ne pouvait qu'être utile de cette manière. Maintenant, passons aux choses sérieuses. L'art du discours était fini. Je glissai sous son coup la partie inférieure de ma gunblade, là où se trouve un peu d'acier aiguisée. Je pouvais toujours agir dans cette position. Une simple rotation suffisait pour atteindre quelqu'un. Et au pire, je pouvais encore déployer Senkō kirameku kasai sans sa totalité. Et bien sûr, j'avais les munitions. Il me restait encore onze balles. C'est amplement suffisant pour quatre cibles. Hé, oui. Je ne comptais même plus celui que je tenais fermement. Et si on commençait par semer le trouble dans les rangs? Aller, juste pour voir. J'ai toujours de quoi m'échapper au pire, ahahh! C'est partie!

    Je pivotai avec mon otage de manière à que la pointe de ma lame soit en direction d'un Marine. Evidemment, j'étais derrière lui afin de me protéger.

    PaANnn !! !!!

    Ahahah, hop un de moins. Sont-ils assez fou pour s'en prendre à moi? Ou vont-ils comprendre que je suis supérieur? La malheureusement victime s’étala net sur le pavé. Le sang coulait peu à peu. C'est moi qui ouvre le bal.
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    Adora bailla devant la pseudo-réplique de la femme qui lui faisait face, elle se voulait pinçant, piquante, tentant peut-être de toucher la fierté de notre demoiselle, même si elle ne prit pas la peine de rappeler que la légitime défense c’était d’abord deux coups qui devaient être portés. Et vu que les ivrognes avaient été les seuls à pousser un semblant de cris… Peut-être qu’elle avait trop de fierté mais elle n’avait aucune marque sur elle pouvant signifier une quelconque agression justifiant la mort. Quand à parler de droit, elle ne l’était tout sauf pas, et cela, nos cinq marins étaient bien mieux placés pour le faire remarquer.

    Elle continua son petit babillement, sous le regard blasé et pas le moins du monde énervé de la jeune femme, elle bailla d’ailleurs une nouvelle fois et l’inconnue changea de cible pour s’attaquer à notre marin costaud qui fit comme notre héroïne, en moins poli. De plus pour qui elle les prenait ? Des brancards ambulants ? Elle croyait vraiment qu’ils allaient gentiment se faire l’aller-retour avec tous ces cadavres sanguinolents dans les bras ? C’est encombrant un mort, c’est même lourd et galère à déplacer, alors pourquoi ils feraient ça alors qu’elle pourrait avoir comme magnifique punition de creuser elle-même les tombes des hommes qu’elle avait tués.
    Tout aurait très bien pu se passer si cet abruti n’avait pas voulu lui montrer une fois de plus qu’elle était en tort, et évidemment pas de la manière la plus intelligente qu’il soit. D’ailleurs elle en avait profité la vilaine pour se mettre dans une situation encore plus compromettante, alors que l’affaire aurait pu se régler à l’amiable elle venait de prouver qu’elle préférait s’amuser plutôt que de garantir sa sécurité. Soit.

    Adora haussa les épaules, si cet abruti c’était fait prendre ce n’était que sa propre faute alors bon, mais ce qui l’intéressant c’était cette arme que la femme utilisait. A la vue des cadavres on aurait pu penser qu’elle en avait deux, un sabre et un pistolet mais ce n’était pas le cas, c’était une toute autre chose qui mélangeait les deux. Mais ce n’est que lorsque la dame pivota de telle sorte à les viser qu’elle commença à se sentir un tant soit peu concernée par la situation. Trouver des ivrognes morts assassinés par une jeune femme était monnaie courante mais ils ne s’étaient jamais encore faits menacer de la sorte. Les muscles du dos de la jeune femme tressaillirent alors qu’elle commençait à envisager un plan pour se sortir de là avec le moins de morts possibles.

    La main, encore posée sur son épaule, de son collègue se serra un peu plus fort, ils étaient sur la même longueur d’onde, ils pouvaient jouer autant qu’ils le voulaient à la parlotte, en ce moment c’était elle qui avait un avantage et la piéger au jeu des mots ne lui ferait probablement pas plaisir. Le coup de feu parti, elle suivit des yeux la trajectoire de la balle sans avoir le temps de trop réagir. Ce n’est pas elle qui était visée, ni son grand costaud derrière elle, s’était un pauvre membre de la troupe qui n’avait encore ni rien dit ni rien fait de mal. Il se contentait de lécher sa sucette qu’il avait achetée précédemment sans se soucier plus que ça de ce qui se passait autour de lui. Encore un jeune homme bien naïf qui venait tout juste de se faire engager et qui ne ferait probablement pas grand-chose de plus de sa vie. Il s’écroula sans bruit sur le sol, visiblement sa friandise l’empêchait de faire le moindre bruit pour protester.
    Des filets rouges commencèrent à couler sur le sol, il perdait un peu trop de sang mais son uniforme restant immaculé derrière, la balle n’avait pas transpercé son corps. Un sourire joueur se dessina sur les lèvres de notre jeune femme, elle fixa son ainée qui semblait trouver ce jeu tout aussi amusant. C’était comme une partie d’échec, et elle venait de lui faire perdre un de ses pions, la différence entre elles au niveau stratégique devait être infime, mais Adora avait des pièces à jouer et à sacrifier alors qu’elle n’avait presque plus rien sur le plateau.
    Cependant, cet avantage pouvait très facilement se transformer en inconvénient, car ces précieuses pièces pouvaient devenir de véritables obstacles si elle ne les jouait pas correctement et la perte ne serait pas toujours supportable. Le costaud à ses côtés ses contracta et relâcha sa pression sur la jeune femme, se tendant comme un arc, prêt à frapper. La jeune femme releva le menton, croisant les bras sur sa poitrine et son sourire s’accentua un peu plus, elle toisa son opposante, la jaugeant du regard, sa force ne lui venait que de son expérience, et cette expérience se comptait en années.

    Adora : « Aussi bien conservée que tu sois, tu ne peux pas indéfiniment jouer, c’est toi qui es en tort dans cette situation et la moindre couverture que tu peux avoir n’a aucune importance après ce que tu viens de faire. Nous aurions pu nous arranger autrement… »

    Adora écarta les bras en haussant les épaules avec un petit sourire navré, elle finit quelques pas en avant, s’écartant du reste du groupe, devenant alors une cible facile pour la femme qu’elle avait en face d’elle. Son sourire devint alors plus froid. De l’endroit où elle avait pu supposer l’attaque, son coéquipier n’était pas mort, il était juste évanoui, les confiseries qu’il serrait encore contre lui avaient diminué l’impact et la balle ne s’était pas profondément enfoncée. Et même pas en plein cœur, elle le sauverait plus tard, il y avait plus important à faire maintenant : Débarrasser la folle en face d’elle de son abruti d’otage.
    Désormais elle était suffisamment proche des deux personnes, elle tendit la main et caressa la joue du prisonnier sans se soucier plus que cela de celle qui les menaçait.

    Adora : « Tu as été stupide de te précipiter de la sorte sans attendre le moindre ordre de tes supérieurs hiérarchique, sauf erreur de ma part et malgré mon bas niveau dans la hiérarchie, je suis au-dessus de toi. »

    Du revers de la main elle le frappa au visage, une claque qui lui remettrait les idées en place et le ferait arrêter de trembler de la sorte, ses frissons ne faisant probablement que renforcer l’impression de la femme d’avoir le dessus dans cette affaire. Rendant tous les Marines au rang de froussard comme lui. Un exemple ne fait pas la généralité et cela il ne faut jamais l’oublier. Adora se rapprocha encore un peu plus d’eux, se collant tout contre son collègue, s’en servant de bouclier pour se protéger et attaquer l’opposante. Elle les poussa tous les deux au sol, avant d’attraper la femme par le poignet, laissant son compagnon s’affaler seul au sol.

    Adora : « Toi qui es si forte et tellement joueuse, vas-tu garder la peste de gamine pour la fin afin de lui faire comprendre la force de son ainée ou vas-tu me tuer maintenant alors que tu es déjà plus qu’en tort. »

    Elle continuait de sourire et enfonça son poing fermé, paume vers le ciel entre les cotes de la femme.

    HRP:
      Que c'était t-il donc passé? Quoi?! Non, cela ne pouvait pas! Je venais de me faire frapper par une sotte. Certainement pour me débarrasser de l'entrain de mon otage. Grrr. De plus, cette peste savait où donner ses coups. Pendant que je tombais, je suffoquais en toussant. La garce m'avait tapée en haut de mon ventre. Autrement dit le plexus solaire. C'était affreusement douloureux!

      Sa main me saisissait alors que je chutais. Elle s’apprêtait à me redonner un sacré coup. Il fallait que je réagisse et vite. Je n'avais franchement pas appréciée son comportement. Je lui en voulais maintenant plus à elle que l'autre couillon. Je me laissais porter par la loi de la pesanteur et au moment de l'impact je la propulsai de mes pieds en l'air. En un éclaire je m'étais relevée. Je n'avais plus d'otage pour me protéger. Je n'avais pas beaucoup de solutions et je n'allais pas passer par quatre chemins.

      Sous les regards des Marines qui me tenaient en joue, je plaçai la pointe de ma gunblade sur le corps du malheur que je tenais il y avait quelques secondes. Je m'adressai à celle qui menait le groupe.

      - Hop là, ne te rapproche plus. Tu sais ce qui se passera si toi ou un de tes collègues s'avancent vers moi. Je sais bien que vous ne vouliez pas un mort supplémentaire. Et qui plus est, par ta faute petite incompétente. Ne comprends-tu pas que je suis au-delà de tes capacités?

      J'appuyais sauvagement sur la poitrine de ma victime. Il criait. La souffrance était trop insupportable. Il me suppliait. Non, je n'allais pas le tuer. Du moins, pour l'instant. Ses compagnons aussi me demandaient de stopper mon geste violent. Ahahahah!! C'était pathétique! Le sang coulait. Il avait du mal à respirer. Il crachait. C'en était fini de lui. Je ne pouvais plus me contenter d'un "cadavre" et je réfléchissais le temps que j'avais la situation bien en main. J'analysais ce qui pouvait me gêner. Il y avait encore la gamine qui visiblement possédée une certaine capacité. Je l'avais un peu trop sous-estimé. Il fallait que je fasse gaffe aussi au costaud. J'en avais déjà amochée un. Il n'en restait qu'un susceptible de foirer mes plans et autant l'éliminer tout de suite. Ahah.

      D'après ce que je voyais, ils ne semblaient pas réagir tous autant qu'ils étaient. Ils n'avaient rien à faire de leur camarade ou quoi?? Avant de tomber vraiment dans une mauvaise passe, je devais absolument passer à l'action. Je sortis mon apache avec ma main libre et tira sur celui qui ne servait à rien. En même temps j'achevais l'autre insolent que je tenais au bout de mon épée. Il n'en restait plus que deux. Aussitôt, avant qu'ils reprirent leur esprit je m’élança sur la femme médecin en lui donnant plusieurs coups avec ma gunblade. Seulement, l'autre gaillard voulait l'aider et me fit une parade avec son sabre. Deux contre un, c'était plus que jouable.

      - Très bien, vous voulez la jouer comme ça? Il n'y a pas de problème.

      Tant pis, j'aimais bien garder l'effet de surprise avec ma seconde lame dissimulée dans ma manche gauche, mais je n'avais pas d'autre arme blanche pour bloquer les leurs. J'avançai vers eux en portant une attaque avec Senkō kirameku kasai, puis je me baissai tout en tournant pour esquiver une contre-attaque. Je fis revenir mon bras gauche où j'actionnai ma lame et blessa l'homme. Je n'avais suffisamment pas appuyée fort pour le trancher. Seul, Le feu chatoyant l'aurait fait qu'une bouché.
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      Aoi : « Hop là, ne te rapproche plus. Tu sais ce qui se passera si toi ou un de tes collègues s'avancent vers moi. Je sais bien que vous ne vouliez pas un mort supplémentaire. Et qui plus est, par ta faute petite incompétente. Ne comprends-tu pas que je suis au-delà de tes capacités? »

      Adora haussa un sourcil mais ne s’arrêta tout de même, son sourire n’avait pas quitté ses lèvres et pourtant elle se sentait un peu frustrée par cette histoire. Elle avait repris un minimum le dessus en faisant cela, malheureusement elle était tombée sur une équipe qui avait déjà eu le droit à leur cours de self-control, ils savaient que dans ce genre de situation, montrer le moindre sentiment était mauvais. C’est d’ailleurs pourquoi ils ne réagirent pas lorsqu’elle enfonça sa lame dans ce pauvre idiot qui avait eu dès le départ un geste déraisonnable. Il criait, mais c’était tout à fait inutile, ils gardaient en joue la femelle, attendait qu’elle s’arrête sagement car ils n’étaient pas autorisés à la tuer.
      Oubliant les cris d’agonie, elle se reconcentra sur la femme qui la prenait encore et toujours de haut. Comme elle aurait aimé être seule pour lui ouvrir le ventre, lui sortir chacun de ses organes, un à un, avant de la recoudre les entrailles dans tous les sens et quelque acide au fond des intestins. Elle aurait tant adoré la voir pleurer, agoniser et la supplier de l’achever, mais elle n’avait pas cela à portée de main. Et ce parce qu’elle avait des « responsabilités », fichues choses embêtantes, cela lui fit même perdre sa concentration quelques secondes d’imaginer tant de supplices.

      Un mort de plus, et elle avait perdu par la même occasion la seule personne qui bien utilisée aurait pu les faire reculer. C’était un premier mort, quand à l’homme sur lequel elle venait de tirer, il n’était que seulement hors de combat et sans la moindre chance de revenir dans ce dernier. Mais avec du repos, ils devraient s’en remettre ces deux hommes au sol, pas comme ce pauvre idiot, qui justement, est mort bêtement, rien ne pourrait le sauver et son dernier souffle ne parvint à aucune oreille. Les fers s’étaient rencontrés et Adora aurait pu voir sa vie défiler devant ses yeux si elle n’avait pas été perdue dans ses pensées. Fichues pensées qui reprenaient régulièrement le dessus.
      Son adorable costaud l’avait protégée, en même temps, il le fallait bien, si la femme ne pouvait plus du tout compter un minimum sur l’homme pour faire les tâches ingrates, où irait le monde ? Bref, mais la vieille avait plus de ressources qu’elle ne semblait vouloir le faire croire, après quelques rapides échanges, elle trouva le moyen de le blesser, par une attaque fourbe en plus, elle ne semblait vraiment pas savoir jouer vraiment, franchement, surtout qu’elle n’avait plus que deux adversaires à peu près valides.

      Si elle se trouvait encore dans le besoin d’utiliser ce genre de coups c’était qu’elle avait moins confiance en elle qu’elle ne voulait le faire croire, Adora continua de sourire et dans le temps où elle combattait son collègue elle se pencha au sol vers les deux blessés. Il fallait qu’elle soit rapide et précise, les deux combattants ne seraient pas très longs à ses côtés et il fallait limiter les dégâts. Elle tourna le premier qui avait été abattu et trancha ses vêtements afin de voir où s’était logée exactement la balle. Dans les côtes, il pouvait donc s’en sortir, il fallait arrêter l’hémorragie. La belle fit ce qu’elle pouvait dans le peu de temps qu’elle avait à lui accorder et la seule chose qu’il risquait désormais était une belle cicatrice. Quant au second… Il était dans un moins bon état, il avait eu de la chance que la femme ait voulu agir rapidement sinon elle l’aurait mieux visé et il serait mort. La balle avait effleuré sa tempe, de ce fait cela saignait abondamment, mais il avait dû faire un léger traumatisme crânien au passage. Il n’était donc principalement inconscient, pour le reste, il lui fallait beaucoup de repos et de calme.
      Au passage notre demoiselle avait récupérer les armes de ses camarades, ça lui apprendra à juste être équipée de son matériel médical. Pour soigner c’était pratique, mais pour combattre, elle avait moins de possibilités. Au moins, un flingue et deux couteaux, ça lui donnerait une plus grande capacité d’action, elle se releva donc et s’approcha des deux combattants, ils s’étaient écartés l’un de l’autre et il saignait, pas assez pour que cela lui soit fatal, mais suffisamment pour que ça puisse le retarder. Il fallait qu’il arrête de s’abîmer sinon elle allait s’ennuyer seule à l’entraînement.

      Adora passa sa main qui ne tenait pas de pistolet dans ses cheveux, les repoussant dans un geste plein de prétention derrière son épaule. Elle passa l’arme sous son coude et se mit à applaudir. Son sourire était revenu maintenant qu’elle avait fait son boulot de gentil petit médecin et respecter le précepte d’aider les personnes dans la difficulté. Elle repoussa quelque peu son camarade et prit une place de protectrice devant lui, comme il l’avait fait pour elle précédemment.

      Adora : « Toute mes félicitations, tu as prouvé que je n’étais pas assez forte pour protéger cinq personnes, mais en quoi cela est-il vraiment utile ? »

      Elle pointa son arme sur la femme et tira, dans le bras, c’était sans aucun geste préparant à cela qu’elle avait fait ce geste, et elle lâcha l’arme juste après, la balle n’avait fait qu’érafler son ennemi, prouvant ainsi qu’elle avait encore un long chemin à faire avant de pouvoir maîtriser cette discipline. Mais au moins le sang coulait et c’était rien satisfaisant, c’était un début d’une minuscule vengeance. Dans un sens elle les avait un peu trop humiliés à son goût. Et maintenant elle espérait qu’elle souffrait, encore et encore jusqu’à ce qu’elle puisse l’achever. Adora s’avança encore un peu avant de s’élancer, gracieuse et fluide, se souvenant des mouvements qu’elle avait, inlassablement, répétés jusqu’à ce qu’ils deviennent des réflexes.
      La lame de son adversaire n’était pas loin, même très près pour être précise, mais cela n’avait pas tant d’importance pour le moment, il suffisait de lui faire mal à elle. Adora lui agrippa le bras, là où elle avait été écorchée, afin de plonger ses doigts dans sa chair et de les couvrir de sang. Elle sentit une lame lui mordre la hanche et elle para à l’aide d’un des poignards, elle sentait son propre sang couler mais elle ne relâcha pas son étreinte, serrant de plus en plus fort cette plaie ouverte.

      Adora : « Allez la vieille, tu veux voir celle qui peut être la plus endurante face à la perte de sang ou tu vas faire la mignonne gentille et docile petite fille et te rendre ? »

      HRP:
        La partie était finie. La peste avait déserté le combat pour s'occuper des victimes. Pour moi, des cadavres. Je ne me confrontais plus qu'avec son costaud... Cela ne m’intéressait pas. J'avais peut-être encore des cartes à jouer, il valait mieux pour moi que je m'en aille. Si je continuais encore de me battre, je risquais d’envenimer les choses. De plus, cette garce connaissait mon visage et probablement mon nom, maintenant. À l'intérieur de moi, je me disais que je ne pouvais pas la laisser filer. Il était temps de partir. Seulement, alors que je m'occupais de son gars, elle revenait à la charge et m'empoigna. La peste! Finalement, le un contre deux continuait...

        - Ce que tu viens de me faire est complètement inutile. C'est la preuve d'un désespoir absolu.

        Alors que je parlais, l'autre gaillard en profitait. J'esquivais dans un premier temps ses attaques. Je devais à présent faire attention à deux zones possible en même moment. Tant qu'ils n'unissaient pas leur force brute ou dans la stratégie, j'avais encore toutes mes chances. Je ne me souciais guère des autres Marines au sol. Même si elle s'en était occupée, pour moi ils étaient hors d'état de me nuire. Cependant, j'avais conscience que d'autre troupe se ramène. C'est pourquoi il fallait que j'en finisse et vite.

        C'était parti pour des échanges de coups. Les lames s'entrechoquèrent à répétition. De temps à autre, je faisais des pas chassées ou je me tournais pour éviter leur assaut. Cela me faisait un peu d'exercice, ahah. J'arrivais encore, jusqu'à là, à garder le contrôle avec uniquement ma gunblade. Hop, j'activai ma seconde épée alors que je me retournais sur la droite. La lame sortit au moment je feintai un coup de poing. Elle glissa le long du sabre de la belle.

        - Surprenant! En règle générale, on évite pas cette botte secrète. Tu mérites mon estime, dommage que nous n'avions pas les mêmes idées.

        Maintenant, je passai à la quatrième vitesse. Avec mes deux armes, je redoublai d'effort. Cependant, j'avais l'étrange sensation que je n'allais pas pouvoir réussir. Grr. La rage et la haine montèrent en moi. Je me servais de ma colère pour ce combat. Elle m'aidait à multiplier ma force. Bien sûr, je ne partais pas dans un coup de tête, je réfléchissais toujours où porter mes coups. D’ailleurs, j'ai pu saisir un créneau. Il était temps...

        En revenant sur ma position après avoir pivoté, j’activai le mécanisme de Senkō kirameku kasai qui généra une volée horizontal de shirukens. Seulement, c'est le soldat qui encaissa le tout. Je savais qu'avait cette technique, il s'en remettrait, mais il hurlait dans la douleur. Je profitai pour lui asséner un coup qui le fit sombrer à terre. Certes, il était encore vivant. Cela mit à découverte instantanément la médecin qui reçut à son tour un tire dans le torse. L’administra ensuite un autre pour l'homme.


        - Ah-ha-ah. Bon séjour dans l'au-delà, petite sotte...

        Aoi ne le savait pas, mais Adora avait prise la balle à côté du cœur. La femme rousse croyait qu'elle était morte. C'est pourquoi elle ne resta pas plus longtemps sur le lieu du massacre. Elle détalla dans les rues. La pirate courrait du mieux qu'elle pouvait. Elle prit à droite puis à gauche. Elle détalait dans le labyrinthe nocturne que forme les remparts de la ville. C'était un vrai dédale. Elle évitait encore de pénétrer dans la grande rue. Elle était pas d'humeur. Tout ce qu'elle avait pu gagner en mérite et en popularité tombait à l'eau. En même temps, Elle n'était pas venu pour faire de la couture. Néanmoins, elle aurait souhaitée garder un meilleur séjour ici. Il valait mieux pour elle de faire ses valises.

        Cette soirée avait été plutôt pénible. Je m'en souviendrais, c'était sûr. Qu'est-ce qu'il m'arrivait, bon sang? L'heure était grave. J'en avais en travers de la gorge. J'ai bien cru que la Reine serait démasquée. Pfiu. Je ne supportais pas l'idée d'une telle situation...
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        Hum, le travail en groupe, le travail d’équipe où on s’est entraînés à deux, où l’autre connait tout de nous et nous tout de lui. Ce qui peut nous sauver dans un combat à deux contre un où l’adversaire semble plus fort que nous. Malheureusement leurs équipes changeaient continuellement alors comment auraient-ils pu avoir monté une telle stratégie ? Tout n’était qu’improvisation par une supposition des capacités de combat de son partenaire. Certains gestes découlaient naturellement, d’autres semblaient bloqués par le doute, par cette maudite fierté qui faisait penser l’autre plus faible que soi. Et au final ils perdaient du terrain alors qu’ils auraient pu la laminer en une poignée de secondes avec un jeu un peu mieux arrangé. Adora regretta, regretta d’avoir privilégié sa formation de médecin aux arts du combat, elle maîtrisait tant bien que mal sa lame et avait du mal à parer chacun des coups que son aînée lui portait. Elle s’allongeait, esquivait, parait, à la dernière seconde, comptant ainsi principalement sur sa chance. Et elle était bien chanceuse.

        Une volée de shurikens passa sous son nez, et se fut son camarade qui la prit de plein fouet, leur maladroite harmonie s’effondra et Adora perdit de vue le combat. Seulement quelques instants, seulement quelques instants de trop, elle ne pouvait pas se permettre cela dans un combat où il lui manquait une longueur pour devancer son adversaire. Elle entendit le coup de feu avant de sentir quelque chose la pénétrer, entrer en elle à son insu, lui provoquant des douleurs qu’elle aurait préféré éviter. Elle sentit son souffle se couper avant d’entendre un nouveau tir, elle crut vraiment arriver la fin, la toute fin de son histoire. Une bouffée de regrets commença à monter en elle, mais aucune douleur ne venait la prendre de nouveau.

        Aoi : « Ah-ha-ah. Bon séjour dans l'au-delà, petite sotte... »

        L’au-delà était bien trop désagréable pour être déjà arrivé, déjà là à l’emmener danser vers d’autres contrées verdoyantes. Et puis, elle n’avait pas encore fixé en quoi elle allait croire sur ce qui pouvait se passer après la mort du corps. L’esprit ne pouvait se contenter de disparaître aussi facilement, cela aurait été pitoyable. Mais si nous n’étions que des marionnettes entre les mains d’un autre être supérieur, n’aurions-nous pas une existence insignifiante qu’elle aurait pu s’éteindre à une telle vitesse ? De plus, pourquoi se poser autant de question existentielle sur ce qui pouvait se passer une fois le corps terrestre détruit alors qu’elle était bel et bien encore en vie, un peu perdue, mais en vie. Pourtant elle sentait un liquide chaud couler le long de sa poitrine, cette douleur dont elle commençait à s’habituer à la violence et qui ne faisait plus autant mal…
        Et ce martellement régulier, était-ce son cœur qui battait encore ? Se pressant pour venir lui rappeler qu’elle ne partira pas maintenant, qu’elle avait encore des choses à faire, comme égorger ce fichu amant qui avait joué avec elle… Le tuer, le disséquer… Adora ouvrit les yeux dégoûtée, c’était donc à cause de lui qu’elle était encore en vie ? C’était à cause de lui qu’elle avait commencé à croire qu’elle ne pouvait pas mourir ? C’est en pensant à lui qu’elle s’était accrochée ?
        Le bruit se rapprocha, en fait, ce n’était peut-être pas son cœur. Elle cligna des yeux, tentant de percer l’obscurité pour voir qui arrivait. Ennemi ou ami ? La vieille avait donc trouvé quelqu’un à ramener pour vérifier si elle les avait bien complètement massacrés ? D’une main tremblante elle toucha l’endroit d’où provenait la douleur, ce n’était pas un trou qu’il y avait en elle, c’était une coupure, suffisamment profonde pour l’avoir sonnée. Mais ce n’était pas un trou, elle n’arrivait pas à mettre son doigt dedans, c’était immonde comme penser pour vérifier mais bon, c’était au moins quelque chose de rassurant. Elle inspira profondément, ça faisait mal quand elle respirait. Une ou deux côtes fêlées ou cassées ? En continuant son exploration, elle se coupa le doigt, c’était donc un de ses scalpels cachés sous ses vêtements qui l’avait plus ou moins sauvée ? Vu la forme, la lame était tordue et enfoncée dans sa chair. Mieux valait qu’elle ne l’enlève pas tout de suite.

        On se pencha au-dessus d’elle et elle planta son regard outragé dans celui de l’homme qui lui caressait la joue pour voir si elle était encore réactive. Elle lui fila un poing dans les côtes en reconnaissant un de ses collègues, elle sourit amèrement en indiquant du doigt son collègue dont il fallait en priorité s’occuper. Contrairement à la jeune femme, il n’était peut-être pas en vie lui.

        [Quelques heures plus tard ▬ Infirmerie la plus proche]

        Cette fois c’était tout doux lorsqu’elle se réveilla, c’était d’ailleurs suspect que ce soit aussi doux, elle ouvrit un œil pour faire genre elle était discrète, puis l’autre avant de se redresser doucement. Plus de douleur, enfin plus de sensation du tout même pour être précise, ça faisait étrange de ne plus rien ressentir du tout de la sorte, on avait dû lui administrer des calmants pour qu’elle dorme et au final elle ne sentait plus rien du tout. C’était à peine si elle captait ses propres pensées, pas très agréable tout ça j’ai envie de dire. A ses côtés le grand costaud, tout aussi comateux qu’elle, clignotait des yeux, il était vivant. C’était d’ailleurs étrange qu’il le soit avec tous les coups qu’il s’était pris, mais bon, ça devait être le muscle, le muscle ça protégeait peut-être. Sur la table de chevet, elle trouva son scalpel qui l’avait blessée et sauvée, et à côté ce qui devait appartenir à son camarade, ce à quoi il devait lui aussi la vie. Adora commença à rire avant de se rendre compte que c’était difficile et de s’étouffer en crachotant du sang, elle bégaya quelques instants, ce qui attira l’attention de son compagnon, avant de parvenir à articuler quelque chose de potable.
        Tendant vers son ami son pendentif d’acier en forme de cœur, contenant probablement une photo de sa belle, elle s’exclama comme elle le put :

        Adora : « On n’a pas les mêmes croyances, mais elles sont tout aussi efficaces visiblement ! »