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Rimbau D. Layr: Le poète (qui t'emmerde) [Terminé]

>> Rimbau D. Layr


Rimbau D. Layr: Le poète (qui t'emmerde) [Terminé] Thorga10

Pseudonyme : Le poète
Age: 35 ans
Sexe : Mâle
Race : Souvent les soirs de fête
Rang :Pirate dangereux, rude, enfin un truc classe

Métier : Canonnier, artilleur, boum boum quoi.
Groupe : Pirate
Déjà un équipage : Saigneurs des mers, piston.
But : Écrire des poèmes. Ça fait tarlouze comme ça hein ?

Fruit du démon ou Aptitude pour la suite : Fdd à venir
Équipements : Ses couilles. Deux guns aussi. Un sabre pas folichon mais bien utile.

Codes du règlement (2) :

Parrain : Soren Lawblood (DC)


J'sais pas pourquoi j’écris c’te foutue autobiographie, c’même pas d’la poésie en plus.
P’tet bien parce qu'j’arrive pas à en parler. J'devrais m’en foutre. J'sens que je vais vite cramer ce bout de parchemin. Le foutre dans la bouche d’un type et voir si ça flambe bien. Ouais mais il va crier l’abruti ça va ramener du monde.
Bref, c’est con mais d'toute façon c’pour ma lecture perso, j’oublie beaucoup d’choses en plus. Pour la mémoire c’est nickel.
Premier truc, j’suis pas un grand bavard moi. J’préfère écrire. En vers si possible. Et puis j’suis occupé là.





>> Comment j’me porte de dehors





Un mec moyennement mastoc. J’suis pas trop du genre à faire un tas de muscu. Enfin un peu. Enfin bref. J’arrive quand même à regarder les gens dans le blanc des yeux sans trop de dénivelé. On m’dit souvent qu’le premier truc qu’on remarque chez moi c’est ma barbe et mon air austère. Déjà ça fait deux, ils sont cons les gens.

J’dois reconnaître que tout est noir chez moi, mes cheveux, mes sourcils, ma veste avec c’te saloperie de bouton qui veut pas s’fermer, mon pantalon, mes bottes, mon âme. Ah non pas mon âme. Y’a qu’mes prunelles qui brillent d’un gris mélancolique, envoûtant disait Marisa. Quelques tatouages pour sûr, mais franchement pour arriver à les voir faut soit me surprendre sous la douche (c’est méga rare) soit être vraiment intime (pico rare, si vous comprenez pas allez zieuter la table des puissances).

J’suis loin de la quarantaine mais mon visage commence à être usé. De ceux qui soit s’sont fait péter souvent la gueule, soit ont passé du temps à l’ombre. Bon pour moi c’est les deux mais on y reviendra. Je m’en fous un peu.
Pour quelqu’un de mon gabarit j’suis plutôt rapide et agile, même si on m’voit pas courir très souvent. En général c’est plus Penseur d’Rodin qu’Usain Bolt au footing. C’est qu’j’aime pas trop me fatiguer, ça fatigue.


J’préfère rester avec ma clope au bec. Ma clope sans filtre hein, avec un porte-cigarette ou j’sais plus comment ils appellent ça. J’aime bien faire l’maniéré parfois.
Pour le reste j’suis bien droit. Le nez bien droit, la bouche bien droite vu que j’sourie pas beaucoup et la cicatrice sur la joue droite idem. Au moins grâce à elle j’peux penser à papa tous les matins.
Sinon... ouais j’ai tendance à cicatriser rapidement. Bien pratique quand on se fait casser la gueule six fois par semaine.




>> Comment j’me porte de dedans






J’suis souvent ronchon. Si si c’est vrai. J’parle pas énormément mais à chaque fois que j’le fais y m’arrive des tuiles. J’comprends pas. C’est pas qu’je sache pas articuler correctement, mais disons que j’peux heurter les âmes sensibles, les trois-quarts des gens à peu près.

Certains psychiatres un tantinet soupe-au-lait m’ont « reconnu » d’graves problèmes mentaux. Psychopathe, schizophrène, instable, tout y est passé. Pourtant j’suis pas un mec difficile. J’cherche pas toujours la merde, c’est juste qu’je tombe toujours sur les mauvaises personnes.

Au fait mon p’tit souci, c’est qu’j’ai du mal avec la vie en groupe. Ma poésie, injustement méconnue, m’permet pas de tisser des liens sociaux solides avec les gens. J’sais même plus c’que ça veut dire. Quand on m’parle trop longtemps, j’ai mal au crâne du coup. Et derrière j’fais tout foirer. Pas ma faute.

Faut savoir aussi qu’j’aime bien les trucs qui pètent, qui font un gros boum sympa avant d’laisser la place à des cris généralement. C’pas un crime mais quand j’ai envie d’un p’tit feu d’artifice j’fais pas gaffe aux gens autour. Du coup parfois j’explose tout alors qu’j’suis pas seul. Merde. Quand j’étais petiot j’devais me contenter de quelques pétards enfoncés dans la gorge de p’tits lapins aussi. Marrant mais vite lassant. J’ai jamais capté tous ces soucis du style « La loi, la justice, blablabola ». C’pas qu’je pige que dalle mais j’m’en fous tellement qu’j’ai jamais l’même avis sur l’bien et l’mal. En général ça finit par puer sévère.

Mais j’peux quand même être amical. J’ai déjà été amoureux, j’ai déjà eu des amis y’a longtemps, j’ai pas un cœur d’pierre. Mais j’sais pas trop comment exprimer c’que j’ressens. Alors pour relâcher tout ça ben j’écris des poèmes. Des poèmes tellement avant-gardistes que personne les apprécie. Marisa disait que j’étais un précurseur. Elle disait beaucoup de conneries aussi.





>> Comment j’en suis arrivé à c’te merde






CHAPITRE UN: UN NOUVEL ESPOIR






Au départ, j’suis un noble. D’East Blue. Goa plus précisément. Un type de bonne famille, style "tiens si je me reprenais des aiguillettes de canard à l'orange!". Famille de merde.
Cinq ans que mes parents attendent un rejeton. Alors quand papa découvre qu’c'est un fils il saute de joie. Layrad, voilà comment il décide de m'appeler. Prénom de merde.
Pendant quasiment toute mon enfance j’ai pu avoir à peu près tout ce que j’voulais. Enfin tout c’qu'un enfant basique et attardé aurait voulu. Mais bon, j’ai toujours été un peu... différent. Faut dire qu'à deux ans mon premier mot ça a été "carnage" (ou plutôt "canage"). Tu m’diras le deuxième c'était "poème", c'est plus classe mais ça fait tarlouze aussi. Dans tous les cas j’ai pas forcément été le chérubin qu’tout le monde espérait. Mes premiers rapports avec des êtres vivants, c’était avec les insectes. Le nombre de gendarmes qui se sont retrouvés sans pattes, ou mieux avec les paluches d’leurs voisins collées tant bien que mal. Comique.

J’ai eu du mal à me faire plein de p’tits copains, mais heureusement, alors qu’j’étais pas plus haut que trois pommes, j’ai rencontré Marisa et Simon. Ils ont eu un impact énorme sur ma foutue vie ces deux là. Enfin surtout Marisa.
Marisa c’est un peu mon opposé. Une paire de couilles en moins, une paire de loches en plus et une tendance sérieuse à ouvrir sa gueule pour n’importe quoi. Simon c’est le suiviste, le mec plutôt banal qu’est déjà assez content d’avoir trouvé deux personnes supportant sa timidité.
On a grandi tous les trois, on a fait pas mal de conneries, on a parfois semé un mini chaos dans notre ville natale. Mon dos s’est souvenu longtemps des coups d’fouet du paternel, apparemment un bon apprentissage qui n’laissait pas de traces visibles vu qu’j’avais des fringues dessus.
J’ai commencé la poésie très jeune. Mes vieux m’ont diagnostiqué assez vite des prédispositions pour l’écriture et s’sont rapidement mis à rêver d’un fils grand écrivain, notaire ou greffier suprême. Bof. J’lis pas mal c’est vrai, mais juste comme ça, pour emmagasiner un bagage de mots. Pour trouver dans chaque caractère un sens qu’personne d’autre ne peut voir. Pas comme moi en tout cas.
La prose, c’est pas pour le boulot mais pour le plaisir. Les lettres, j’m’y évade quand j’en ressens le besoin, pas sur commande.

Quand mon père a découvert mon premier poème, il a presque eu les larmes aux yeux avant d’le lire. Mais ça c’était avant.



Pour ma tête toutes ces sépultures sont nocives
Je ne crois pas à ces stupides carcans.
Nourris moi de ta rancœur impulsive
Et brûlons les vignes tout en marchant.
Pari ?
Regarde par delà ma sphère ténébreuse,
Hume le parfum de mes solides certitudes.
Je marche encore et à jamais sur la Nébuleuse
Viens me chercher, souille ce miroir, brise ce monde faible et rude.
Pari tenu.




Rien, rien dans cet extrait n’est convenable qu’il a dit. Longueur des vers pas respectée, sens vaseux. Papa s’fâche. Papa crie. Maman pleure. Moi j’grimace et j’gémit. L’éducation qu’il n’cesse de me répéter quand il m’fouette.
Et pourtant j’ai fait des efforts. De belles rimes. Pas suffisant. A partir de ce jour là j’ai plus tenté de modifier c’que j’faisais. Même s’il n’a qu’une dizaine années mon don n’doit pas souffrir de l’esprit étroit d’une famille obsédée par l’succès.

D’un autre côté quand on a l’fils d’frère d’ma mère qu’a fini amiral, à côté on est forcément une sous-merde. Kindachi Tetsuda. J’ai souvent gerbé sur c’nom. J’suis pas trop famille.






CHAPITRE DEUX: LA MENACE FANTÔME








Vers douze ans, j’ai commencé à faire des crises. Un trop plein d’émotions et une activité cérébrale trop soutenue ont dit les médecins. Parce qu’toutes mes idées ont du mal à rester dans ma caboche, elles veulent sortir fissa.
C’est l’époque des avancées technologiques. L’époque où on peut générer une explosion raisonnable avec des moyens limités. On a été inventif, c’était sympa. Marisa a même confectionné son premier fusil-lance pierre-bazooka à onze ans tout juste.
Marisa est de plus en plus belle. Sa magnifique chevelure brune ondule de plus en plus jour après jour. Simon et moi on a commencé à ressentir des palpitations dans nos slips.
Simon a toujours été plus mesuré. Jamais en première ligne pour faire des conneries, souvent assidu aux cours, j’l’ai d’ailleurs surnommé bien vite « tapette ». Après tout il écrabouille que les mouches.

Mes crises s’sont multipliées à l’approche d’mes treize ans. Souvent j’pète des câbles, j’me frappe la tête. Avec mes mains, avec un gros caillou, avec tout c’que j’peux trouver. Les entailles qu’je m’fais partout m’aident. Elles m’soulagent. En me scarifiant j’me sens vivant, inspiré, humain.

À peu près un an plus tard, j’suis pas passé loin de l’autre monde. Grosse fièvre, rougeurs sur tout l’corps, ils ont dit qu’mon cerveau attaquait mon corps, un truc assez inédit. Ils ont du m’attacher pendant plusieurs jours parce qu’j’arrêtais pas de m’arracher la peau. Les hurlements, c’commun, ça pète les cordes vocales mais c’pas si grave. Le reste un peu plus. Un jour, j’m’en souviens très bien c’était le jour du printemps, j’ai du sang qu’a commencé à couler de partout. Les narines, la bouche, les yeux, les pores, une vraie boucherie. Depuis cette période le liquide rougeâtre ça m’fait ni chaud ni froid. Marisa a eu très peur. Elle a cru qu’j’allais la laisser toute seule. Mais sans trop de raison, l’phénomène a cessé.
Les scientifiques ont dit qu’mon corps avait enfin tout rejeté. Les prêtres que le mal avait enfin quitté mon être. J’pense qu’ils en savaient rien.
Mais parfois j’repense au moment où j’étais carbo et où Marisa m’a aggripé la tête. Elle m’a susurré « Je t’aime » à l’oreille. C’était con quand même. J’pense pas que ça ait changé grand chose. Mais elle a un p’tit côté romantique alors elle l’a pris comme ça.

Quand j’suis allé mieux, j’ai pu retrouver une vie quasi normale. Mon père a arrêté de « m’éduquer » pendant un moment, c’était foutrement agréable. Et avec Marisa, on se lâchait plus. J’ai du passer un an vraiment serein. J’me considérai presque comme Mr. Lambda. J’me souviendrai sans doute toute ma vie d’la nuit où elle s’est allongé près de moi, dans le pré à côté du village. On a zieuté les étoiles, comme des abrutis. On est pas sérieux quand on a quinze ans non plus. Elle m’a regardé, et j’crois que sur le coup j’aurai pu aller au bout du monde avec ces yeux là. Elle s’est laissée faire, elle m’a serré bien fort. Elle a eu mal, sans doute, mais pendant quelques minutes on n’formait qu’un seul putain d’être. Si j’compare ça avec des bouquins ou des tendances, j’dirai que ça a été l’âge d’or de ce brave Layr. Par contre le déclin il est venu rapidos.

Spoiler:



Exploits que le vent balaye et rejette à la mer, tu ne me forces pas à verser mon sang.
Cette belle nuit, j’ai collé mon cœur à tes yeux pour admirer les reflets de ton âme.
La sève des peupliers me rappelle les larmes qui glissaient sur tes joues quand tu m’as enlacé.
Cesse de te lamenter, ton nom restera en moi comme la stèle gisant dans mon palais d’ivoire.
Tu as cherché un autel pour te recueillir.
Tu as trouvé ma voûte qui te fera tenir.







CHAPITRE TROIS: L'ATTAQUE D'EKLONN







On étudie pas mal la poudre c’temps-ci. Pas légalement, mais on arrive à en dégoter par-ci par là. J’crois qu’les cours de chimie c’est la seule chose qu’on loupe jamais. On fabrique notre propre variante de dynamite. Et la nitro aussi c’est top. Du coup on peut faire péter à peu près n’importe quoi quand on veut. Parfois on s’amuse même à créer des symphonies avec les différents sons des explosions. On rigole bien.
On a fait une découverte avec Marisa y’a pas longtemps, c’est un ingrédient spécial pour fabriquer un flingue. Y’a plusieurs os vachement résistants dans un corps. Ben bien incorporés, ça augmente la dispersion et la puissance de la balle. On a essayé avec des rats et des chiens mais c’pas encore assez résistant, ni maniable. Marisa est quasi sûre qu’avec les êtres humains ça marcherait. Un peu glauque, et puis on est pas encore des meurtriers.

Depuis qu’j’ai trouvé c’que certains appellent l’amour, une grosse blague ce mot, Simon est moins présent. Il s’est pas exilé, mais j’crois qu’dans le fond il est jaloux d’moi. Lui aussi elle l’a toujours excité. Dans tous les sens du terme. On essaye de refaire comme avant, enfin d’pas trop la jouer duo, mais j’crois bien que c’est peine perdue. Le pauvre idiot ronge son frein. C’est à peine s’il nous rejoint quand on explose des ratons laveur au bord d’la rivière.

On a bientôt seize ans, on en a marre. On commence à être trop voyant. Le royaume est p’tit, les gens sont chiants, papa a repris l’martinet, ça pue. Marisa a proposé l’idée en premier, mais j’crois qu’on a tous les deux envie d’se barrer. J’ai plus trop d’inspiration ces derniers temps, pas d’nouveau paysage à détailler, j’ai voyagé quelques fois pour sûr mais c’était pas grand chose.
J’me souviens même qu’on m’a présenté à mon & »@*/ de cousin. Une belle brute l’Kindachi, un mec hargneux et dur. On a du échanger deux ou trois mots, il avait l’air de s’en foutre de moi. Pourtant on est chacun fils unique, du coup on a pas trop d’famille à côté. Mais l’seul point où j’suis d’accord avec lui c’est qu’on en a pas b’soin. Enfoiré d’futur amiral.

L’évènement qu’a changé radicalement nos vies, on l’doit à un pirate. Un type qu’est venu attaquer l’île pour détrousser les riches avant d’se barrer. La ville a été en agitation pendant plusieurs jours à cause d’sa venue.
Il s’appelle Eklonn, un type primé, pas le genre à faire mumuse avec les fédéraux. Le soir où il est apparu, on a senti l’coup parfait arriver. On prend notre matos, quelques couteaux en plus, un peu d’bouffe et on s’prépare.
On est allé chercher Simon, on lui a expliqué. Plus de dix ans à faire des conneries ensemble, on allait pas l’laisser sur l’carreau. Mais on a vite déchanté.
Il veut pas venir. Pire, il dit qu’il va nous dénoncer. Il nous balance tout c’soir là. Son rôle ingrat, sa jalousie, son amour teinté d’dégout pour Marisa. J’lui demande de bien s’la fermer, j’le menace, il s’en fout, il dit qu’il a pas peur de moi. Mon cul, j’la sens d’ici l’odeur de pisse. Mais il tient bon, il change pas d’avis.

Alors Marisa l’regarde et son attitude change. Elle commence à pleurer, elle lui d’mande pardon. Elle s’jette dans ses bras pour le réconforter. J’crois que j’sais déjà ce qu’elle va faire, mais j’ose pas l’imaginer. Le couteau à sa ceinture fend l’air, l’abdomen d’Simon s’perce, j’reçois des éclaboussures carmin sur la joue. Quelle actrice.
Simon aura fait son temps. Marisa ne pleure plus mais j’sens bien qu’elle peut pas s’empêcher de trembler. C’est son premier meurtre, celui dont elle se souviendra toujours.
Mais on a pas le temps, faut qu’on s’grouille. Elle m’demande de l’aide. Ensemble on ôte les os importants du corps de notre ancien pote. Un dans la culasse, le barillet, on suit l’même schéma que pour les rats. La tapette va encore servir.

« Comme ça il sera toujours avec nous, tant qu’on y fera attention. »

Elle baptise la nouvelle arme Simon. Une tuerie selon elle. On s’apprête à se casser quand elle m’fait part d’un plan. Risqué, complètement fou. Elle a un p’tit souci ma Marisa, c’est qu’elle aime les coups d’éclat, la célébrité ça la dérange pas, au contraire. Avec le bordel qu’on va foutre c’est sûr qu’on va pas rester dans l’anonymat longtemps.
On fait le tour de la ville en restant caché. En même temps tous les gardes tentent de buter l’équipage de pirate qui sème la terreur dans les foyers. Prendre leur bateau ç’aurait été bien assez. Mais j’crois qu’le leader du groupe c’est pas moi.
On est sur une butte. En contrebas, un joli bûcher. Des maisons cramées, d’autres saccagées, ils y sont pas allés de main morte. On s’approche à tâtons. Et là on le voit, enfin on comprend qu’c’est lui l’chef. L’Eklonn qui donne des ordres à ses hommes en tirant en l’air. Ils sont rapides les bougres. C’territoire est rarement attaqué, la sécurité a du mal. Aucun tireur embusqué, des soldats dépassés, ils ont bien choisi leur moment.
Marisa m’fait signe, ça va être à moi. D’nous deux j’suis le meilleur tireur et d’loin. J’m’avance, ma moitié sur mes talons. J’vise. Impossible qu’ça marche à cette distance. J’essaie. BAM ! Le coup part. Putain super rapide. La balle tournoie, Simon s’ra pas mort pour rien. Dans la tête, un poil trop à gauche. Eklonn s’effondre. Les témoins cherchent des yeux les coupables. On veut pas faire de jaloux. Deux autres coups, deux otages supprimés. Encore un, un autre pirate. On l’a joué Suisse, on l’a joué neutre.

Quand on s’relève, tout le monde voit notre visage. Marisa exulte comme une folle. On s’ra plus en paix maintenant, mais au moins on sait pourquoi on doit s’tirer en vitesse.

Le navire pirate est amarré, y’a apparemment trois corsaires qui l’gardent. Un numéro d’séduction, un coup de couteau dans le cou, deux balles. L’navire est à nous. J’ai aucune putain d’idée d’comment on navigue un truc pareil. Mais l’père de Marisa est navigateur, elle s’y connaît un brin. Assez pour qu’on appareille rapidos. Enfin pas avec l’engin, mais avec un des grands canots de sauvetage. On passe la nuit à ramer.
Elle est contente, moi j’soupire. Mais au moins j’ai retrouvé une once d’inspiration.



La veille on était bien, la veille on foutait rien. J’ai pas le cœur à brûler les étapes.
La veille on était bien, la veille on se marrait bien. J’ai pas le cœur à manger mon mal être.
La veille on était bien, la veille on buvait bien. J’ai pas le cœur à te dire que je regrette.







CHAPITRE QUATRE: L’EMPIRE CONTRE-ATTAQUE









Les mois s’enchaînent. La vie de fugitif ça a du bon. On paie pas grand chose, on arrête pas d’s’envoyer en l’air un peu partout. Parfois j’ai l’impression qu’de nous deux le mec c’est pas moi. Elle décide de tout ou presque. Moi j’suis et j’écris.

Mais ça peut pas durer éternellement, on fait trop de conneries. On a déjà des surnoms miteux, La Furie et Le Poète. Alors rapid’ment y’a pas mal de soldats qui s’sont mis à nous courir après. Putain quand on a à peine seize ans, faut soit s’appeler Nico Robin soit être vachement doué pour s’en sortir. On y est arrivé pendant un moment. Et y’a eu un évènement. J’l’oublierai pas c’lui là.

On veut quitter East Blue. Changer de coin, s’faire oublier. Le temps d’prendre de la gueule. Marisa aime moyen l’idée, elle veut qu’on connaisse nos noms rapidos. Elle veut prendre le mien aussi. Rimbau D. Marisa. Elle aime. J’ai quand même réussi à lui faire comprendre qu’on allait juste gagner à s’faire coffrer. Et vu not’ cv, c’est pas au coin qu’on va nous envoyer.
Alors on s’casse. Vers West Blue. C’est pas la porte à côté mais apparemment elle connaît un type là bas, un ami de la famille où j’sais pas quoi. Elle va encore devoir s’occuper d’ses « besoins » pour qu’il nous aide. Ca commence à m’emmerder, c’pas une pute non plus.
L’souci, c’qu’on voyage incognito sur un bateau pour la route, mais qu’on nous a pris en chasse. La marine. Moi j’les vois comme un Empire ces gars là, pas comme les garants d’la loi. Les têtes pensantes sont prêtes à tout pour qu’le système reste en place. Même les anciens vrais grands pirates, un siècle plus tôt, ont pas réussi à changer ça. Un gros merdier ouais.

On arrive quand même à atteindre l’port d’Esperanza. C’pas super loin du qg d’la marine mais malgré tout on est posé là bas, c’est plutôt tranquille. On commence à essayer d’trouver du boulot. C’est à c’te période que j’ai rencontré un mec sympa. Fin quand j’dis sympa, j’veux dire qu’son style change du quotidien. Un anar pur jus. Tahar Tagueule ou un truc d’ce style, moi j’l’appelle Tahar. J’ai mis un p’tit moment avant d’me rendre compte qu’à l’époque c’était un foutu goéland mais malgré tout j’aime bien le bonhomme. J’l’ai vite perdu de vue, c’dommage.

On commence à s’installer, on fait pas trop de vagues. Bon ok souvent on s’isole pour aller faire péter deux trois trucs, faire nos p’tits mélanges, s’entraîner au tir. Mais globalement on est posé. On grandit. Bientôt la majorité. Quand Marisa m’dit qu’elle a une p’tite surprise, que j’vais avoir une bouche de plus à nourrir, j’ai un peu la trouille mais j’le dis pas. J’finis par m’y habituer. J’écris même parfois sur ça.



J’ai senti l’opprobre arriver, tu t’es tournée. Tu crois pas si bien dire.
L’horizon, comme ta ligne de vie, s’étend plus loin encore.
Je l’ai jamais fait mais pour la première fois je veux rire,
Je le défendrai contre les marées jusqu’à ma mort.
Ils voulaient en faire un impie, un déshérité,
Le juge a parlé, on acquiesce, on se tait.
Une épreuve que le ciel nous a envoyé?
Juste mon esprit qui se prend à rêver.
Une vie de mécène, de satyre,
Un destin que j’adore.
Une ligne de mire
Te rend plus fort.



Spoiler:


L’passé peut pas être oublié. C’te formule est à chier, on l’a rejeté en bloc. Mais contre elle, on a perdu.
Un soir. Une escouade. J’sais plus combien ils étaient. On dort pas encore, mais Marisa est au lit. Le dernier mois faut plus qu’elle fasse grand chose, l’boulanger m’l’a dit.
Alors moi j’ai presque perdu l’habitude mais j’fais une dernière ronde, plus pour me griller une clope qu’aut’ chose. J’me gratte mon début d’barbe. Et là j’les vois. Ils passent par derrière. J’ai pas mon flingue. J’ai peur. Beaucoup. C’est rare. J’ai pas d’solution, j’en vois d’autres en couverture, ils sont trop nombreux. Marisa. L’bébé. Je cours à la réserve, j’prends quelques explosifs qu’on avait laissé là. Une mèche, une allumette, dépêche toi bordel !
Boum.
J’en ai eu deux, mais l’effet de surprise s’arrête là, j’vois Marisa par la fenêtre qui prend les couteaux. Il faut liquider la première vague, il faut s’barrer avant qu’les renforts n’arrivent. J’contourne la baraque, j’saute par la fenêtre. Simon est là, sur la table basse. J’vais dans le salon.
Bam.
Il en restait un, il en reste plus. On a pas beaucoup de temps. Marisa est là, elle a toujours son couteau plein de sang.

Ses seins aussi sont plein de sang.

Elle est par terre. Le mec l’a pas loupé.
J’ai plus d’mots, plus rien. J’ressens un truc, mais j’sais pas c’que c’est. J’ai mal. C’est pas normal. J’savais pas quel goût avait mes larmes. J’suis servi.
Le bébé, le bébé qu’elle arrête pas d’dire. Là j’m’en fous du bébé, sans Marisa j’vais faire quoi ? Si elle est pas là y’en a pas de rejeton, y’a plus rien.

« Vis. »

J’crois que c’est l’dernier vrai ordre qu’elle m’ait donné. Son visage brille d’un éclat vermeil, son regard commence à s’troubler. Putain j’l’ai jamais trouvé aussi belle qu’en ce moment. J’l’embrasse, un goût de sang et de mort remplit ma bouche.

« Vis. Jusqu’au bout. »

Son regard disparaît, l’étincelle qui brillait dans ses deux pupilles s’éteint. J’suis tout seul maint’nant. J’peux pas partir comme ça. Mais j’peux pas mourir ici, parce que j’peux pas lui désobéir.
J’prends son couteau. Je coupe. Jusqu’à l’os. Cette fois j’goûte. Elle est bonne, vraiment bonne ma Marisa. J’prélève les os dont j’ai besoin. Ils sont magnifiques. J’reprends un peu d’ambroisie. J’pourrais plus la voir, mais elle m’quittera jamais. Cette texture, rien n’aura plus jamais si bon goût. J’savoure. En pleurant. Les os vont servir, j’vais donner à ma belle une deuxième vie.

J’prends Simon avec moi, le minimum vital et j’m’arrache. Trois personnes sont mortes aujourd’hui. J’avais rien à l’intérieur avant, là j’ai rien d’plus que d’la souffrance et d’la haine.



T’as pas brisé mon rêve, j’en avais pas.
T’as pas brisé mes chaînes, j’en avais pas.
T’as pas brisé ma tête, j’en avais pas.
T’as pas brisé mon cœur, j’en avais pas.
Mais t’as tué mon âme, j’en avais une tu vois.







CHAPITRE CINQ: LA REVANCHE DES SITH







J’découvre la bibine. La sévère. Un putain d’pilier d’comptoir qu’ j’deviens. J’ai quitté l’île maudite pour m’exiler. Grosse métropole, p’tit quartier, bar dégueulasse. J’veux mourir, mais j’peux pas. Horrible c’te sensation. Au fait c’pas qu’j’veux mourir, c’est qu’y’a aucun intérêt à vivre, j’sais pas quoi faire. Pour pas mettre la puce à l’oreille j’ai pris un nom d’emprunt.

Jay Die.

Un prénom de faux-cul. C’est aussi la période où j’m’en prends le plus sur la gueule. Pas deux soirs sans qu’je casse des dents. J’deviens plutôt doué pour la castagne. J’tire plus, j’écris plus. J’bois. J’arrive même pas à pleurer. Mes crises ont repris. Moins violentes qu’avant, mais à chaque fois j’crois qu’je vais dire bye bye à la vie. Et y’a plus personne pour m’tenir la main.

Après quelques mois, alors qu’à un an près j’ai la vingtaine, un type pas comme les autres passe dans l’coin. Y s’appelle Sinu Sith. Pas banal. C’est un dur. Léger bouc, air sévère, menton carré, la quarantaine.
Au départ c’est l’coup habituel. Le mec arrive avec des potes, ils boivent un coup, j’cherche la merde. Ils s’apprêtent à m’casser la gueule. L’Sinu propose un deal. L’mec le plus offensé est leur tireur d’élite, canonnier, les deux, j’sais plus j’étais saoul. Duel à sa manière. Six balles, six verres posés à vingt mètres, en équilibre. L’but, les péter un à un sans qu’tout s’écroule. J’refuse. J’tire pas.

« On s’en fout des lois nous p’tit gars. T’as deux choix, tu dis ouais ou on te bute. Et on le fera. »


L’serveur a l’air du mec qui laisse faire pour pas s’en prendre une. J’ai un bloc d’béton dans la tête mais j’dois m’résigner à accepter. Mon adversaire s’marre. Il pète tous les verres un par un. Mon tour. J’ressens le flingue dans mes doigts et j’me rends compte qu’le contact avec une arme à feu m’a manqué. J’tire six coups presque instantanés. J’ai pas trop perdu la main. J’me rassoie. J’finis mon verre. Il s’marre plus. Il m’donne un coup d’crosse. J’encaisse, même pas mal j’suis bourré. J’lui envoie un bon poing dans la gueule. Il tombe. Y’avait un éclat de verre. Dans la tête.
J’m’attends au pire. Mais le chef fait un geste de la main. Ils me prennent par les bras comme ils peuvent.
Une fois loin des regards, il m’pose des questions. Mon nom. Le con, j’lui donne le faux. Il dit qu’un mec d’mon talent et d’mon âge doit pas rester à moisir dans un endroit miteux. Pirate qu’il est. Capitaine. Les Sith, voilà l’nom d’l’équipage.

J’y suis resté un bon moment. Plusieurs années. Ils m’ont appris à bien manier un canon, à fabriquer pas mal de choses. J’ai pu améliorer Marisa et Simon. Même si j’ai toujours l’vague â l’âme, ils m’aident à oublier. À faire passer l’temps, à tromper la mort. On a pas mal fait de conneries, deux gars de l’équipage ont même eu des primes. Moi sous c’nom j’suis tranquille. Et mes crises s’font d’plus en plus espacées. À croire qu’elles reviennent que quand j’avance pas dans ma vie.



J’étais rien de plus qu’un bocal vide.
Je l’ai pas encore rempli
Mais maintenant la commode sous mon cul est satinée.




Un jour, une attaque s’passe mal, on voulait faire péter une grosse baraque pour prendre les sous. Piège, manque d’infos, on s’retrouve en première ligne, la moitié d’l’équipage tombe sous les balles d’ces saloperies d’mouettes. Certains s’enfuient. J’suis chopé. Le seul â être vivant.

J’découvre les joies d’la taule. Le mec qui m’garde est pas dans un bon jour. J’retourne en enfance. L’fouet claque sur mon dos.

Spoiler:



J’attends mon jugement. Pour un pirate du calibre d’Jay Die, j’vais sans doute pouvoir revoir le soleil d’ici un an.
Mais faut pas sous-estimer la revanche des Sith. L’attaque du Qg, en baroud d’honneur. J’ai jamais su si c’était d’la vengeance ou une libération, mais j’arrive à sortir. L’capitaine meurt. On est peu à s’en tirer. J’ai quand même réussi à récupérer Simon et Marisa.
C’te fois-ci j’vais pas recommencer la picole. Fin un peu, mais pas comme avant. Faut que j’me démerde pour me trouver une nouvelle occupation, un truc qu’ait du sens.
J’ai bientôt vingt-cinq balais. Et j’sais toujours pas pourquoi Marisa voulait qu’j’vive.







CHAPITRE SIX: LE RETOUR DU JAY DIE







J’me trouve un sabre. Pas un super engin mais vu qu’les balles c’pas beaucoup réutilisable faut bien utiliser autre chose. Sur les flots les autres m’ont appris le maniement. J’suis pas un expert, j’en s’rai sans doute jamais un et j’m’en tape pas mal.

Pour vivre, j’deviens chasseur de primes. J’chasse, j’essaie des trucs sur des mecs et j’suis récompensé en plus. J’aimerai bien arrêter d’penser à Marisa parfois, mais à chaque fois que j’pose les yeux sur mon gun j’revois son visage. Elle aurait sans doute changé. Moi à part mon air hirsute, j’suis resté l’même. Elle m’console quand même.

J’ai continué l’boulot jusqu’à ma trentaine, même un peu plus. Jay Die commence à s’faire connaître, j’deviens balèze, mais j’trouve toujours pas de réelle motivation. Bon j’en ai rencontré des lascars, et pas des tapettes. M’est arrivé pas mal de trucs. Mais j’ressens pas l’étincelle. Et puis après un p’tit moment d’inactivité, j’ai un besoin qui s’fait sentir. Un passage à faire.
Retour au bercail.

Goa a pas trop changé. Toujours la même puanteur, toujours ces mêmes larves. On m’reconnaît pas, c’est déjà un bon point.
J’furète un peu partout, j’ai traficoté un faux laissez-passer. On m’fout la paix pendant une après midi.
J’reviens devant ma maison, celle de Marisa. J’vois sa mère qui rentre. Et puis sa nourrice qui étend l’linge. Elle m’regarde, j’la regarde. Elle s’approche. J’crois qu’dans sa famille c’la seule personne qu’elle aimait bien. Elle ouvre sa bouche, parle près d’mon oreille.

« Tu as fait beaucoup de mal. Mais Marisa était joyeuse avec toi. »

Elle m’a r’connu. Merde. D’un geste elle m’assure qu’ça restera entre nous. J’sais pas trop quoi croire. Elle m’explique vite fait qu’ma belle voulait à tout prix voyager avec moi sur toutes les mers du globe.

« Elle avait compris ton rêve alors que toi même tu l’ignorais. Jusqu’au bout, qu’elle me répétait sans cesse »

Alors tout d’vient clair dans ma caboche. Jusqu’au bout. Voilà c’que j’veux. J’veux écrire sur tout, sur partout. J’pensais écrire pour vivre. Mais j’crois bien que j’dois vivre pour mes poèmes. Ils s’ront jamais dans les manuels. Mais au moins on s’ra deux à pouvoir en profiter. Cap sur l’inconnu, j’ai perdu trop de temps à chercher des réponses à des questions qu’existaient même pas.

Dernière chose à faire. Cracher un bon coup sur l’paternel.
J’l’attends devant la baraque. L’a pris un bon coup d’vieux. Il m’regarde de haut, avec son dédain d’merde habituel. Et puis il croise mon regard, il r’connaît ses yeux dans les miens. Il s’dépêche de prendre un bâton. J’pare. J’lui crache à la gueule. Il m’dit qu’dans la famille j’suis le bon à rien, il m’reparle de mon cousin, qu’est un amiral maintenant.


"J’suis un poète. Et j’t’emmerde."


J’rentre avec lui. J’lui rappelle qu’à cause d’lui j’ai toujours eu mal au dos. J’lui rends la monnaie. Il tombe. J’frappe. Plusieurs fois. J’le tue pas, j’sais pas pourquoi. Il est quand même bien amoché. Il dit qu’j’salis son nom, qu’j’ai pas le droit d’le porter.
Merci papa.
Tu m’as donné la dernière réponse qui m’manquait. Marisa le voulait, j’dois pas en changer. J’dois l’entacher, l’utiliser, pas m’cacher, j’suis plus un gamin.
J’quitte la maison. Il m’dit qu’il va m’faire poursuivre sur toutes les Blues. Mais il est con, j’vais pas rester ici, j’vais faire l’tour du monde.

Rimbau D. Layr.

C’est ça mon putain d’nom. J’le reprends, il est à moi. Que l’monde le retienne, j’m’en tape pas mal.
Marisa, j’vais le faire. Tu vas être contente. Grand Line.
Y’en a qu’ont du souci à s’faire.



>> Test RP


J’suis bien content d’le revoir lui. Ç’doit faire quoi, cinq ans ? Dix ? Bop. Ouais c’est rare mais parfois parmi les chasseurs d’primes on s’fait quelques potes. ‘Fin potes, des types qu’on a pas forcément envie d’buter de suite en somme. Ouaip, entre collègues faut une bonne entente.

Bold qu’y s’fait appeler. J’connais pas son vrai nom et franchement j’en ai un peu rien à foutre. Y m’a jacté en m’appelant Jay pendant j’sais pas combien de temps, c’est sans rancune. Bref, c’con qui doit même pas avoir la trentaine, marrant avec sa longue natte d’baltringue, veut lui aussi aller sur Grand Line. Y m’a dit ça du moins. Faut croire qu’pour une fois dans ma foutue vie j’ai du bol.

Parce qu’se rendre comme ça sur c’te mer de curieux zigs c’pas si simple. J’aime pas l’altitude, j’ai pas l’habitude. J’irais pas sur c’te saloperie d’Reverse. Mais y’a pas beaucoup d’autres choix. Beh y’a Bold. Cette p’tite crapule fricote avec la Marine, arrangements, captures en douce, yeux doux, parfois j’ai l’impression qu’y va s’foutre à quat’ pattes, baisser son futal et attendre la saucée. Faut qu’j’arrête d’imaginer des trucs, ça va m’faire recracher mon burger du matin.
Le salopiaud me propose un plan. L’genre de merde qu’tu vois venir à l’avance, mais qu’t’écoutes quand même parce qu’t’as pas le choix. Apparemment des potes (y’en a partout décidément) pourraient lui faire traverser Calm Belt. Mais en échange il faudrait qu’il leur arrête un bandit. Une sorte d’échange de bons procédés. Avec un bizut au milieu. J’sens tous les regards s’poser sur moi. Putain. J’veux pas faire la chèvre. J’aime pas les chèvres.

Mais il commence à m’sortir ses explications, qu’il va m’libérer pendant la nuit, qu’une fois proche d’un rivage on s’enfuira tous les deux en canot, en rendant inutilisables tous les canons. Ça me connaît ça c’est sûr héhé. Mais ça pue trop. Bon ok, y’a une ou deux missions où il m’a sauvé la mise le p’tiot. Mais j’ai jamais su si c’était pour s’protéger lui ou juste pour ma belle gueule. Trop risqué, j’peux pas lui faire confiance. Bêêêêêêêh. L’rôle d’la chèvre m’va à merveille on dirait.
L’sagouin a pris du coffre quand même. Et qu’j’ai pas d’autre choix, et qu’j’lui fait pas confiance, et qu’après tout c’qu’on a vécu. Commence à m’échauffer là. J’veux pas être séparé d’mes flingues. Et puis bon, être attaché, j’commence à en être blasé. J’lui dis non.

Puis j’erre pendant plusieurs jours. J’connais même pas l’île où j’suis, j’étais bourré quand j’suis arrivé. Mais l’bar le plus proche à vite fait office d’maison. Bordel je trouve rien, rien. J’peux même pas m’embarquer avec des pirates, la plupart veulent m’crever dès qu’j’les approche, quand c’pas l’inverse. J’me méfie d’la compagnie. J’pas l’droit d’mourir mais eux ils ont l’droit d’me flinguer quand ils veulent. C’vraiment pas juste quand même.

Alors après six jours j’reviens l’voir. Marisa j’dois foutrement t’aimer pour en arriver là. Bêêêêêêêêh.

J’ai pas retenu le nom du capitaine. Bonne droite. C’qu’y faut pour dissuader un futur captif de faire des conneries. Bye Marisa, bye Simon, on s’revoie d’ici quelques jours si j’suis toujours d’attaque. Ça s’passe comme y le dit. J’garde un mini atout dans mes manches au cas où. J’espère pas m’en servir vu l’nombre d’gueules d’anges qui m’observent comme une bête de foire.
Il vient m’rendre visite parfois. Pas trop pour pas éveiller les soupçons. Apparemment d’ici quatre jours on est arrivé, il viendra m’libérer la nuit du troisième. J’rumine. Les mains dans l’dos c’est bien pour tirer les muscles, mais pas trop hein. Du coup, j’peux pas écrire alors j’me fais des poèmes dans la tête. Sympa comme jeu.


C’est l’histoire d’un grand dadais
Qui savait pas bien parler
T’es bien con qu’on lui disait
Lui pas très fut-fut souriait

Dans sa poche un vieux boulier
Lui permettait de compter
Les jours où on l’arnaquait
Il savait très bien taper

En gros pour ne pas crever
Ferme ta gueule face à un niais.





Haha, c’bien l’genre de comptine à la mords moi l’nœud qu’j’aime bien composer les soirs où j’m’emmerde.

L’troisième soir arrive. Y vient m’voir, comme promis. Y s’penche sur moi, un joli sourire aux lèvres.
Sacré Bold, j’dois vraiment être trop méfiant.
Puis y m’dit qu’y’a un p’tit souci, qu’y sont plus nombreux qu’prévu, qu’il est désolé, qu’y doit sauver sa peau. Des saloperies.
Sacré Bold, j’dois vraiment être trop con.
On m’trahit pas comme ça moi. J’donne jamais ma confiance, on m’trahit jamais.

« Je suis vraiment confus, je voulais vraiment t’aider Layr. »

Mon cul, c’t’enfoiré devait avoir tout prévu depuis l’début. Attends une minute, comment y m’a appelé ? Comment y connait c’nom ? J’lui ai pas dit. Et les marines encore moins.
Putain, j’me sens intelligent d’un coup j’ai une piqûre d’bon sens qui m’parcoure l’échine.
L’salaud il a vraiment du fric à dépenser pour m’poursuivre jusqu’ici.

« Alors comme ça y t’a engagé toi aussi. Famille d’merde. »

Son sourire s’élargit. Il a une dent en or le saligaud. L’paternel peut vraiment s’payer des chiens partout. Doit être rentré dans les bonnes grâces d’tous ces salauds.

« Ne t’inquiètes pas, même sans grande renommée tu profiteras quand même du confort d’Impel Down. Plus qu’une dizaine de jours et tu auras ton nouveau chez toi. Alors on dit merci qui ? Merci papa !»

Y s’lève. J’me débats. J’veux lui exploser sa gueule, prendre sa foutue dent et taillader tout c’que j’peux avec. Rien à faire, les menottes sont attachées à un poteau.
J’reste seul dans l’noir. C’monde veut vraiment pas d’moi. Il est en train de gagner. Ça va faire bien mal, mais j’vais pas m’laisser faire, encore une fois. J’vais attendre un peu. Presque jusqu’à l’aube.
Bolas. C’comme ça qu’j’ai baptisé mes p’tites dernières. Des p’tites billes chargées d’explosifs. Pas très puissantes, mais silencieuses. Et quand on les fout en groupe, c’comme les fourmis, ça pique.
J’me penche, j’en fais rouler une hors d’mon calbut. J’les avais bien caché héhé.
J’la fais glisser près d’mes menottes, poignet gauche, l’moins utile. J’commence à frotter. Un trop gros contact ou une grosse chaleur et ça marche.
Pouf. P’tain ça fait un mal de chien. J’vais pas pouvoir utiliser mes deux p’tits loups en même temps pendant quelques heures. Pas besoin d’enlever l’autre. La plupart des mecs dorment, faut qu’j’me casse. On est plus sur Calm Belt qu’il a dit. J’regarde par un hublot. J’vois une île dans l’fond, ils la contournent. Faisable à la nage. Si y’avait pas toutes ces salopes d’vagues. « Voluntas omnia vinci ». Enfin p’têtre.

D’abord j’sabote les canons. C’chaud d’pas les réveiller les autres. S’y veulent les utiliser, ils auront des jolies surprises.
J’monte sur l’pont. Faut qu’j’saute à la mer, un canot y remarqueraient. Mais Marisa... J’peux pas la laisser. Mon sabre encore j’men fous.

Putain ! Bold. En face. Il discute. Avec... l’captain ? J’sais pas j’vois pas bien. Ce salaud a mes deux joujoux aux flancs. Pas trop l’temps d’réfléchir. J’me rapproche. Doucement. Tout doucement. Impossible qu’y m’repèrent.

« Hey ! »

Y m’ont repéré. There is no plan B. J’saute sur mon bourreau, j’le renverse. Bonne droite à l’autre. Cette fois-ci c’est moi qui lui en ai collé une à c’misérable. J’reprends Marisa. Allez, voilà, rends moi Simon maintenant, c’est bien.

« Tu ne t’échapperas pas Layr. Tu finiras dans ta...

- Ta gueule. »


J’le colle à moi. Piètre moyen d’pression. Bon on va passer aux choses sérieuses. J’sors mes autres billes. J’en garde deux trois, mais la dizaine va bien servir. Ouvre ta bouche, voilà. J’lui en mets une, deux, trois. Mon colt reste braqué sur ses couilles. Et l’captain ferait mieux d’pas jouer au héros.

« Avale. »

Y s’exécute. Elles y passent toutes. Le bruit commence à rameuter du beau monde. Mes menottes couinent péniblement sous l’effort qu’j’dois faire pour lever l’bras. Adios amigo, fallait pas jouer avec tonton Rimbau.
J’le pousse sur mon autre adversaire violemment. Trois pas et j’suis au bord d’l’eau. J’me tourne et j’me jette en arrière. La classe. J’vise avant d’disparaître du champ de vision. L’estomac c’est par là. Deux coups. Marisa t’es fortiche. Et le bon vieux Bold se transforme en une myriade d’étoiles rougeâtres. C’pas la fête nationale mais autant finir sur un beau feu d’artifice. L’bateau est un peu amoché. Un mât commence à foutre le camp.
J’nage. Vite. Là c’est l’passage délicat. Y vont m’rattraper, faut qu’je prie pour tomber sur des grosses vagues. Quelques uns utilisent les canons. Y s’les reprennent fissa. Bien joué Layr.

Mais pourquoi y m’poursuivent pas ? Y restent immobiles. Et... finalement y s’cassent. À cause de l’île en face ?
J’vois une sorte de grotte en forme de crâne. Chier, où j’vais tomber encore ? Ptet qu’Impel c’était pas si mal au fait.
J’arrive sur la plage. Ma main gauche m’brûle. Faut qu’je souffle.
Y’a un type en face de moi. J’me relève péniblement. Il a pas l’air net. Il a pas l’air con non plus. Pourquoi il est habillé en cow-boy ? Y sort un fusil. Comme si son revolver suffisait pas.

« Pose tes armes, fugitif. »

Toujours ma moitié près d’moi. J’la brandis par instinct, sur l’ton du « c’moi qu’ai la plus grosse bite ».

« Toi, pose ton copain plutôt, j’pense. »

Quinze types sortent de nulle part. Ponchos pour certains, foulards pour d’autres. Tous avec des flingues braqués sur mon p’tit cuir. L’premier reprend la parole.

« Pose tes armes, fugitif. Mieux cette fois ? »


Et merde.





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Informations IRL

[list]Prénom : Toujours le même que celui d'Soren

Age : Toujours le même que celui d'Soren

Aime : Comme un emblème, sur ma planète.

N'aime pas : Les doublages

Personnage préféré de One Piece : Les mêmes que blablabola

Caractère : (définissez vous en quelques mots) Choupi tout plein

Fais du RP depuis : que j'sais c'que c'est

Disponibilité : (en jours par semaine, c'est bien sur, approximatif) On verra, 3/7

Comment avez vous connu le forum ? Teh, c'te question



Dernière édition par Rimbau D. Layr le Mer 9 Mai 2012 - 2:49, édité 4 fois
  • https://www.onepiece-requiem.net/t5238-rimbau-de-toi
  • https://www.onepiece-requiem.net/t4625-rimbau-d-layr-le-poete-qui-t-emmerde-termine
Yop, re-bienvenue.
Comme c'est un double-compte ce sera un sujet libre pour toi !
Bonne chance.
    Bonjour, où en es-tu ?
      Hey! J'suis à la ramasse avec ma période d'exams, j'ai préféré répondre avec Soren sur les sujets où j'étais en retard que bâcler un test RP assez important avec Layr. Je pense pouvoir le faire ce week end. Désolé pour l'attente.
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      Et voilà, test RP bouclé. Merci pour la future lecture, j'espère qu'ça va vous plaire.
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      Yosh à toi le poète.

      On rentre dans le lard, parce qu'à vu de nez niveau forme j'aurais pas grand chose à dire. A part le « j’sourie » qui fait mal au milieu des descriptions.

      Descriptions :

      de l'humour bien sympa. Forcément c'est de l'humour, mais ça n'empêche pas de bien cerner le physique du personnage. Il manque tout de même quelques détails sur sa voix ou ce genre de chose mais le plus important est là.

      Pour la psychologie pareil. Le fait d'aérer autant ton texte aide bien le lecteur et on sent avec l'écriture le caractère bourru du poète. Un p'tit bémol parce qu'il faut quand même en donner serait que tes références à Bolt ou d'autres choses que l'on retrouve dans ta bio (comme les cousins) auraient étés encore plus sympa si ça avait été des animaux, persos de One Piece. M'enfin j'suis sûr que certains diraient le contraire ^^

      Biographie :

      De même que pour ce que je viens de dire, l'utilisation du mot « corsaire » pour désigner de simples pirates fait vilain dans le monde de One Piece où seuls 7 personnes peuvent être désignés ainsi. Alors qu'il y en ait trois à la solde d'un p'tit pirate des Blues, on voit bien que ce n'est pas ce que tu voulais dire, mais ça tique un peu. Sinon le fait d'incorporer Tahar dans la présentation est plutôt cool, ça permet d'introduire déjà de jolis rps. Les quelques scènes casses gueule telles que l'amour est dans le pré où ohnonmacopineestmorte réussissent même à excessivement bien passer. L'histoire est bien ficelée et malgré quelques scènes un peu glauques, le tout est vraiment sympa.

      Test rp :

      Test rp vraiment agréable où tu mèles l’utile à l'agréable. Peu de choses à dire donc si ce n'est, merci pour cette lecture sympa. Pis bonne chance 'vec les saigneurs.


      Au final, 800 D pour toi l'ami.
        Si comme ton perso Rimbaud avait tout de suite voulu populariser la poésie au lieu de vouloir se lustrer l'ego chez les parnassiens, j'aurais pu lire ses textes sans les ponctuer d'un "pauvre frustré". Je pense aussi que les gothiques qui s'extasient devant Rimbaud et Indochine n'ont pas contribué à me faire apprécier ce bougre (ni Indochine dont seuls 2-3 morceaux retiennent mon attention), mais je pense que tu préfère avoir ta critique à celle des être dont seule la dépression sera éternelle. Hum, hum.

        J'aime beaucoup Layr, et je ne parle pas d'Amanda. Il rejoint un peu ce mouvement de bad boys à l'argot courant et jeanfoutisme en guise de drapeau, mais je laisse ma réserve sous....sous réserve parce que le côté poète, l'aventure avec Marisa et l'ambiance générale donnent une teinte particulière au bonhomme. Ce que je préfère d'ailleurs, et que je t'encourage à garder, sinon développer, c'est ce bon mélange peut-être inconscient d'un jugement terre-à-terre sur une situation romantique. Ou l'inverse. Ton perso qui voit sa gonzesse morte mais belle, et pas de façon macabre mais saine malgré la scène, j'adore. Tout comme ma phrase préférée de ta présentation: On a zieuté les étoiles, comme des abrutis. Ca résume bien le perso, qui vit un beau truc, le raconte quand même et l'apprécie sûrement, mais tranche avec son langage. Ce petit décalage est vraiment bien pensé.

        Sinon c'est long mais toujours survolé, ton histoire échappe au goût du test rp malgré les risques. Tu modères très bien Rimbau pour ne pas sombrer dans le dark gratuit, comme au moment où il corrige son père sans le tuer, ou le fait que ce soit lui qui suive Marisa, bien joué aussi.

        Mon bémol concerne la forme. Le passage du passé au présent dans la narration rend mieux, mais la transition à un âge que ton perso a dépassé depuis 20 ans est curieuse. Et niveau orthographe, tu confonds les terminaisons en -ai et -ais. -ais s'utilise pour les formes de l'imparfait (je prenais mon temps) et du conditionnel (avec une heure de plus, j'aurais pris mon temps) tandis que -ai est employé pour le passé simples ( je gaspillai une heure pour me permettre de prendre mon temps) et, si je ne me goure pas dans mes nominations de forme, le futur antérieur ( en une heure, j'en aurai pris du temps pour moi ).

        Veille aussi à écrire dû et non du quand tu parle d'un dû, quelque chose qu'on doit à quelqu'un ou à soi-même.

        Bilan pour moi, 750 dorikis et mes félicitations pour cette fiche. Continue comme ça.

        • https://www.onepiece-requiem.net/t985-techniques-de-minos
        • https://www.onepiece-requiem.net/t956-minos-kahezaro-en-cours
        Merci Serge, merci Barbara.

        Je suis content que ça vous ai plu, j'vais faire en sorte de corriger les p'tits défauts pour la suite. Et merci pour la mini leçon terminasale (haha c'mot), j'vais faire gaffe pour pouvoir être dans Layr du temps.
        • https://www.onepiece-requiem.net/t5238-rimbau-de-toi
        • https://www.onepiece-requiem.net/t4625-rimbau-d-layr-le-poete-qui-t-emmerde-termine
        Salut Layr, derniére voix pour toi.

        L'avantage de passer après Minos, c'est qu'il n'y a plus rien à ajouter. J'ai eu un peu de mal avec la tête de thorgal, mais le perso est très bon.
        J'ai particulièrement aimé la bio qui a deux détail prés est juste énorme. Les détails c'est les flingues en os, ou vraiment j'ai du mal. Et pourtant j'ai vu ExistenZ... Mais bon, ce n'est qu'un détail. Et l'autre c'est l'équipage solitaire qui attaque une ville énorme et dont le capitaine est tellement fort qu'il se fait descendre à l'aise par les deux ados rebelles du coin... Bof.

        Cela dit c'est assez mineur...

        Niveau test Rp même topo, juste des détails, du genre, je ne suis pas fan des boulettes explosives assez puissantes pour endommager un mat en explosant dans un type qui n'est pas collé contre, mais qui sont suffisamment discrètes pour n'alerter personne quand tu les utilises dans ta cellule pour te libérer. Bref, à part ça c'est plutôt sympa.

        Et au bilan je suis dans du 750 dorikis, ce qui te valide à 760...

        Bye, Red