- El Arbol y la ninaaaaa. Tati tati tataaaa....
Aaaah, rien d'tel qu'une petite ballade en ville pour vous mettre du baume au ventre. P'tit brin d'soleil, vent frais et légère odeur d'embrun ; tout c'qu'il faut pour respirer la joie d'vivre, pas vrai les gars ? Non ?
Roooh aller faites pas la tronnnnche... C'est pas parc'que vous vous videz d'votre sang et d'vos tripes qu'il faut en faire un drame quoi. Bon j'avoue, ça a d'quoi surprendre, ma sale trogne qui disparait lors de la filature, puis qui réapparait brutal'ment à un angle désert. Mais bon vous étiez flag' aussi... M'répondez pas ? Pas grave, j'le vis bien. Sans compter que j'ai même pas a en garder un en vie pour l'interrogatoire, vu que j'vous connais déjà,
huhuhu. Ils bossent pour Don Carlo évidemment. Qui d'autre. Du coup... une main qui relève la tête par les ch'veux, l'autre qui fait glisser mon rasoir à main sur les gorges offertes... et hop plus d'filature !
"Magic Thunder" qu'on pourrait m’appeler ! J'fais disparaitre les gens aussi vite que les emmerdes,
huhuhu.
Bon, c'est pas tout ça, mais j'étais en route pour mon objectif du soir quand j'ai dû faire un p'tit détour pour ham'çonner ces deux couilles de loutre. Me voilà donc de r'tour en arrière, avant de m'diriger à grand pas vers les quartiers populaires de la cité. Populaire j'ai bien dit, pas bouseux hein ! Manquerait plus que j'abime mon costard sur-mesure... Sans compter la discrétion du lin... ça jurerait à côté d'la grosse laine crottée... Non non, tenue classe mais discrète, qui dissuade les emmerdeurs de base de v'nir m'chercher des noises. Les plus téméraires éviteront de croiser mon regard une deuxième fois dans l'cas contraire. Thunder F. est d'sortie, et ça risque de faire mal
huhuhu.
J'tourne deux rues, une place, longe un p'tit canal qui sent pas forcement la rosée... continue à m'enfoncer dans des arrières-cours aux allures de dédales... on pourrait croire que j'suis chez moi. En tout cas j'fais comme. Comme d'hab' quoi. Puis au bout d'un p'tit moment, j'm'arrête à une porte anonyme, et j'tape. Pas trop fort, mais fermement. Histoire d'montrer qu'y a un mec important et pas patient, mais suffisamment pour pas enfoncer la porte directe. Du tact donc, mais pas trop.
- Mouais qui c'est ?La charmante voix aux allures de grognements d'homme des cavernes, elle vient d'une trappe qui s'est ouverte à hauteur de regard, grillagée pour éviter qu'on y plonge la main. Le regard suspicieux va bien avec le timbre qui l'accompagne. Adorable, vraiment.
- Un Homme poisson qui voudrait voir Senior Stretzi. Presto.Blam ! Le clapet s'referme sur un
"Va t'faire foutre alors !" relativement horripilant... Visiblement, y en a qui aime jouer avec le destin... Moi perso, quand on commence à m'casser les burnes, j'applique la loi du Talion.
Crack ! Ça c'est le bois d'la porte qui s'est brutalement percé tandis qu'mon poing est passé au travers, comme s'il s'agissait de balza !
"Gleuaiiiiiiiik..." Et ça c'est celui du type qui a ses cacahouètes dans ma pogne et qui commence à sentir monter la pression. J'dis cacahouète et non pas noix d'coco, vu que d'la pression, j'en ai déjà mis une bonne dose. J'sens la douleur qui remonte par vague le long d'sa colonne... les spasmes chaotiques d'son ventre et d'ses jambes qui peinent à l'tenir encore debout. Quelques secondes de silences plus tard, le type arrive avec peine à déverrouiller le loquet. J'pousse alors la porte et not' gars, relâche les burnes pour sortir ma main, puis reprends le mec à la gorge alors qu'il essaye tant bien que mal de s'masser les bijoux à terre. Je serre, encore, mais pas assez pour lui broyer la trachée. Plus tard.
- Qui t'es toi ? J'savais pas que Stretzi avait un ange gardien. Tu taff' pour qui bonhomme ?- Gleuaaar... P.personne m'sieur. J'suis l'cousin de Stretzi ! Il m'avait dit avoir des soucis alors j'suis v'nu l'protéger !- Aaaah... mais Stretzi et moi sommes intimes, il n'a donc pas à se méfier de moi voyons.
Il devait donc te parler de quelqu'un d'autre. Aller, sans rancune l'ami, amène-moi à lui.Sourire de faux-j'tons histoire de s'amuser un peu et d'rester poli, mais la poigne et le regard carnassier n'mentent pas. S'il refuse, il est mort... Alors du coup, il accepte.
Huhuhu. On monte une série d'escaliers... passe devant pas mal de cartons... avec les draps sur les meubles en prime, on jurerait qu'y en a un qui s’apprêtait à mettre les voiles.
Mmmmh... si c'est ça j'vais pas trouver ça jouasse... Moi qui m'faisais une joie d'retrouver un ami. Bande d'ingrats.
Un
"C'était qui ?" filtre à travers une porte, juste avant qu'on ne la traverse presque en pénétrant sans préavis dans la chambre de mon hôte. Hôte mal rasé, avec d'énormes poches sous les yeux, et ses valises à moitiés ouvertes sur le lit. Le type est gras comme une biscotte light, mais on lui d'mande pas d'être un guerrier. Non lui c'est un
Maestro du doigté. Le meilleur qu'il m’ait été donné d'croiser. Sauf qu'à son sursaut, j'peux vous dire que j'suis loin d'être accueilli comme un frère. Ou alors le mauvais frère, celui qui casse les jouets et qui fait manger d'la boue et du gravier...
- Ce n'est que moi.- T.T.Thunder F. !- Tu partais Stretzi ? Alors que nous avions encore tant besoin de toi...
Tsss tsss tsss... Voilà qui est extrêmement désappointant. Et tu sais à quel point j'ai horreur d'être... désappointé.
Tu as de la chance que ce soit moi qui t'ai retrouvé le premier. Don Carlo aurait été moins clément.
Il apprécie peu les voyages improvisés dans ce genre. Très peu.- Ce n'est pas c'que tu cr*...- Allons... où sont elles ? Dis-moi où sont les plaques. Ensuite tu viendras avec moi.
J'ai encore besoin de tes talents pour régler les machines.- Si je vous suis vous allez me tuer ensuite !- Non, correction : Si tu ne viens pas je te tue tout de suite.
Et puis, tu tiens à Lydia n'est-ce pas ?- Lydia ?! Comment savez vous ?!- Peu importe ! Je l'ai mise à l'abri de Don Carlo...
et de tes égoïstes envies de vacances. Huhuhu.Abattu, l'homme laisse tomber la tête en avant tandis qu'il s'affaisse sur le sol comme un pantin brisé. Si seulement il savait à quel point je bluff... Sa Lydia est déjà entre les mains de Don Carlo depuis hier, mais ça il ne le sait visiblement pas encore. Voilà un coup d'poker qui passe, alors que c'foutu mafieu m'avait damé l'pion. Moralité : les cartes c'est plus sympa que les plateaux. Enfin bref, après quelques secondes d'immobilité, le pauvre homme de la trentaine me montre une valise que je m'empresse de fouiller sans ménagement. Au milieu des slips et chemises froissées, tombent alors sur le lit deux superbes plaques de métal. A leur apparition, mes yeux s'illuminent de convoitise, brillant comme mille soleils ! Les voilàaaaaa... Finement gravées...un véritable travail d’orfèvre... A la hauteur de la réputation de Stretzi. A nous les faux Berrys par millions ! Un instant, devant tant de beauté, j'en viendrais presque à être sympa avec leur créateur...
"Superbe..." puis j'me souviens qu'au moindre signe de faiblesse on s'fait manger les huitres. Du coup, je reprends au mieux un visage impassible, avant de m'adresser de nouveaux aux deux humains impuissants.
- Allez tous les deux à la planque convenue plus tôt. Francesco vous y attend déjà, et je vous y rejoindrai plus tard.
Je serais extrêmement mécontent de n'pas vous y trouver, et j'imagine que Lydia en serait également très... déçue elle aussi.
Elle en mourrait sur'mment de chagrin la pauvre femme.- Soyez maudit... Me lache-t-il comme un soupire.- Roooh aller, fais pas cette tête l'ami. Je t'ai promis 5% de la production et la vie sauve.
C'est le double de ce que t'aurait donné Don Carlo... sans compter la vie sauve.
Tu t'en tires bien au final non ? Huhuhu.Héhé, quand on a un filon, on l'exploite. Signe de tête vaincu, les deux hommes me font comprendre qu'ils ont compris que la lutte serait vaine. Ils seront donc au rendez-vous pour la phase finale du plan, j'en suis persuadé. Car dans le cas contraire... nulle mer ne serait assez grande, nulle ville assez vaste pour qu'ils s'y cachent de ma fureur. J'ai une réputation à tenir à ce niveau là, même s'il faut parfois le rappeler aux plus idiots ou aux plus cupides.
Je garde donc les gravures de faux billets sur moi pour plus de prudence, juste au cas où Don Carlo intercepterait les deux loulouttes en chemin ; puis je reprends sans plus tarder le chemin de la ville basse. Pour être franc, je n'ai pas non plus la moindre confiance en Stretzi, son cousin ou même Francesco. Tous des foutus salopards à la moralité plus sombre que l'trou d'balle d'un ramoneur ! Sans compté leur lâche'té écœurante...
Ceci dit, la journée va bientôt finir, et il me reste une dernière chose à faire avant la tombée d'la nuit. Une dernière personne à aller voir pour que les préparatifs de ma fortune soient complets.