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[1621]On ne fait pas que des choses passionnante

[1621]On ne fait pas que des choses passionnante
...Janvier...


On retrouve Yukikurai, en ce début d'année 1621, dans la forge d'Inu Town. Il est occupé à travailler la nouvelle technique que Jack lui a montré il y a peu, le sertissage. C'est un travail vraiment compliqué pour le jeune homme qui n'avait encore jamais fait de travail de précision à la forge. Il avait appris à faire du brute, du robuste, des épées, des pelles des pioches, du massif quoi. Là, c'était la première fois qu'il se lançait dans le petit, le beau, le raffiner, l'ornement. Le premier problème qu'il devait surmonter était la précision de ses mains. Tous ces premiers essais c'étaient soldés par la même conclusion, la destruction des petites pattes qui servent à tenir la pierre. Qu'elles soient écrasées, tordues, brisées, aucune ne survécues aux premiers essais du jeune homme. C'était la nouvelle technique qu'il devait maitriser et il y avait encore du travail. Ce qui importe le plus dans cette journée c'est qu'elle lui donna une idée qui donnera lieu à sa première véritable invention.

Alors qu'il rangeait la forge après sa journée de travail, Yuki alla étendre les dernières braises de la forge pour qu'elles s'éteignent plus vite. Il attrapa machinalement une barre qui se trouvait à proximité du foyer et s'en servit pour étaler les dernières braises rougeoyante. Il ne s'était pas rendu compte qu'il avait pris un tuyau et non une barre. Quand il retira le tuyau, un morceau de charbon c'était logé à l'intérieur. Lorsqu'il redressa la barre, il entendit quelque chose qui dégringolait dedans. L'autre extrémité étant bouchée, le caillou ne ressortit pas. Il retourna de nouveau le tube, entendant encore le déplacement de l'objet, mais il ne voulait pas sortir, car l'extrémité ouverte était légèrement écrasée. La curiosité de Yukikurai était piquée au vif, comme toujours, il voulait extraire le caillou du tuyau. Il tapota dans sa main rien. Il tapa plus fort, toujours rien. Il finit par faire un mouvement circulaire de haut en bas avec vitesse. Il stoppa la course du tuyau avec sa main gauche. Le morceau de charbon propulser par l'inertie sortit à toute vitesse et alla taper sur l'enclume. Cela produisit un tintement qui attisa la curiosité du jeune homme. Il ne comprit pas tout de suite ce qu'il s'était passé, il lui fallut une nuit de réflexion pour trouver une piste.

Le lendemain, il voulut tester la conclusion a laquelle il était arrivé dans son lit. Il pensait avoir compris que le truc qui était dans le tuyau avait été projeté contre l'enclume avec une certaine puissance. Il eut confirmation de son hypothèse en retrouvant son projectile de la veille à l'endroit qu'il avait prévu. Il voulut réessayer son lancer de projectile, mais il ne pouvait pas le faire quand Jack était là. Hors, Jack était pratiquement toujours là. Il décida de reprendre le tube d'acier chez lui pour faire ses essais, enfin pour jouer.

Le premier soir, il testa un peu toutes sortes de projectiles qu'il avait sous la main. Il testa une plume. Ça ne marcha absolument pas. Il testa un petit caillou, trop léger pour que ça marche bien, un gros ne rentrait pas dans l'orifice. Comme ça par essai, erreur, au bout du deuxième soir, il avait déterminé les caractéristiques que devait avoir le projectile. Il devait être assez lourd, lisse et légèrement inférieur à la taille du trou. Il avait récupéré les billes d'un roulement de chariot de la mine qui était cassé. Elle correspondait plutôt bien pour son nouveau jouet.

Maintenant qu'il avait ses projectiles, il voulait arriver à tirer de façon précise. Il mettait la bille qui tombait au fond du tube, puis d'un geste rapide comme un coup de sabre il tentait de projeter la bille. Il avait dessiné une cible sur une grande feuille de papier et l'accrochait à l'arbre près de sa cabane. Il avait un mal à fou à ne pas tirer par terre. Il se dit que c'était peut-être parce que le tube était trop long et que le projectile quittait le tuyau trop tard quand l'orifice pointait vers le bas. Il s'ensuivit une suite de raccourcissement du lanceur. Il lui fallut quatre jours pour trouver une longueur qui le satisfaisait. Il ne faut pas oublier qu'une fois qu'il avait lancé sa dizaine de billes, il devait les chercher, car il n'en avait que dix. Cela prenait du temps de retrouver de petites billes métalliques au milieu des cailloux. Il passait donc plus de temps à quatre pattes en jurant parce qu'il ne les retrouvait pas toute, qu'à essayer de toucher la cible. Cependant, il avait trouvé une longueur qui lui permettait de toucher une fois sur dix sa cible. Cette longueur était approximativement de cinquante centimètres.

La vie du jeune homme était très chargée depuis qu'il travaillait à la forge. Il avait moins de temps pour s'occuper de lui et de son chez lui, mais surtout il lui restait moins d'argents pour faire des folies avec ce que lui coutait l'accès à la forge. Tant qu'il n'arriverait pas à fabriquer des objets pour la boutique, il ne sera pas rentable pour Jack. Quand il arrivera à produire des objets vendables, il aura une commission sur la vente, ce qui lui permettra de diminuer ce qu'il doit donner.

Dans cet emploi du temps méga chargé, il avait encore le temps de voir ces amis qu'il s'était fait au sein de la révolution. Ils étaient cinq, mais deux d'entre eux était marié et ne venait donc pas toujours boire un verre ou aux activités qu'ils faisaient. Quand les trois toujours disponible vinrent chercher Yuki pour qu'ils aillent boire un verre, il était en train de jouer avec son lanceur. Dans un premier temps, de loin, ils crurent qu'il était occupé à répéter ces mouvements au sabre. Puis, quand ils furent plus proche, ils se rendirent compte que ce n'était pas une arme, mais une simple barre d'acier.

« Hé quoi, tu veux couper l'air avec un tuyau. Tu n'as plus de sous pour prendre un sabre ou quoi? »
« HAhhaha »


Ils rigolèrent de la vanne, un petit peu. Ensuite, Yukikurai leur montra exactement ce qu'il était en train de faire. Ils passèrent l'heure suivante à essayer chacun à leur tour le lanceur de Yuki. Il y en avait un qui était plus doué que Bakasaru, car il réussit à toucher la cible avec ces trois dernières billes. Ils s'amusèrent comme des enfants à comparer leur prouesse. Et ils revinrent à en parler alors qu'il buvait tranquillement.

Je vous ferai grâce de l'intégralité de la conversation, car les choses racontées intéressantes sont plutôt claires semées au milieu de blague et autre vanne parfois salace. C'est pourtant d'un délire que provient l'idée de la Lam'ytrail. Parlant du fait que le mouvement ressemble vraiment à un geste de sabre, l'un d'eux émit l'idée que ce serait comique qu'il y ait un lanceur dans un vrai sabre permettant de lancer des trucs sur l'ennemi. Ils émirent moult hypothèses sur le fonctionnement d'une telle arme. Après un passage de la serveuse toujours aussi généreuse, ils repartirent dans le graveleux. Cependant, l'idée n'était pas tombée dans l'oreille d'un sourd. Elle trotta dans la tête du jeune forgeron les jours qui suivirent et plus il y pensait plus il avait envie d'essayer de forger une telle arme.


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"C'est en forgeant que l'on devient forgeron, c'est en voyageant que l'on se forge un nom"


Dernière édition par Yukikurai le Ven 13 Juil 2012 - 16:04, édité 1 fois
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Les jours qui suivirent, il réfléchit à comment il pourrait forger une telle arme. Toute la difficulté était de laisser ce petit orifice vide pour qu’il puisse accueillir le projectile. Dieu qu’il aurait aimé qu’une machine existe pour forer de fin trou dans l’acier. Cependant, si elle existait, il n’en possédait pas. Il devait avoir recours à la bonne vieille méthode de coulée dans un moule. Il avait réfléchi et il n’avait pas trouvé d’autre solution. Il se mit donc à rassembler tout ce qu’il fallait pour une telle opération, du sable, de l’argile et du bois. Le sable il n’eut pas trop de mal, il lui suffit de descendre à la plage et le tour était joué. Par contre, pour trouver de l’argile, encore heureux qu’il y avait un magasin de poterie parce qu’aussi non il aurait encore pu chercher. L’île était plutôt fertile, donc l’argile ne faisait pas partie de la composition du terrain. Le bois, il dut l’acheter aussi à un petit artisan qui fabriquait des meubles. Ça lui prit une petite semaine pour rassembler le matos en suffisance pour pouvoir faire plusieurs essais.

Il y avait vraiment longtemps qu’il n’avait plus pratiqué la coulée de pièce directement dans un moule. Il y avait déjà longtemps qu’il n’avait plus pu forger, mais ça remontait à encore plus loin pour cette discipline. En effet, ça demande beaucoup plus de temps que pour faire une lame normal, mais globalement le résultat est de meilleures factures et doit être moins retravaillé. Ce ne fut donc pas étonnant qu’il mette plus d’une semaine juste pour réaliser son premier essai. Les étapes étaient nombreuses et les difficultés étaient présentes en nombre identique, si pas supérieur aux étapes. La première étape était de réaliser un positif de l’arme en bois pour pouvoir imprimer le négatif dans le mélange de sable à verre. La forme de l’arme qu’il avait pensée comme étant la plus pratique pour sa réalisation était une lame large comme un grand couteau de bouché avec une base épaisse. Ce qui doit permettre de mettre un fin tuyau à l’intérieur.

Pour cette réalisation, il prit une grosse planche qu’il commença à dégrossir pour faire apparaitre la forme de l’arme, mais tout en gardant comme une planche qui coupe l’arme en deux au niveau de la longueur. Cela peut paraître étrange, mais cela est nécessaire pour le bon fonctionnement du moulage. Comme Yuki était plutôt doué de ses doigts quand il les avait suffisamment exercés, son premier essai fut concluant. Il lui fallut plusieurs soirées pour tailler le bois, car la fin devait être fait avec précision. Quand il était jeune, il avait toujours joué avec du bois tant qu’il n’eut pas le droit de travailler dans la forge de son grand père. Il ne comptait plus le nombre d’épée en bois qu’il avait réalisé. Il avait même fait des arcs et des flèches rudimentaires comme tous les enfants de l’ile. Puis son grand père lui avait appris comment coulé une pièce et comment façonner un moule. En définitive son corps se rappelait de la procédure à suivre. C’était comme le vélo ça ne s’oubliait pas.

Quand il eut fini son moule en bois, il s’attaqua à la fabrication du caisson dans lequel il allait mettre le mélange de sable. Il fit deux boites sans couvercle aux dimensions de la planche qu’il venait de sculpter. Ensuite il fit son mélange de sable et d’argile pour obtenir son sable à verre. Il remplit les deux boites, plaça la moulure au-dessus et commença à frapper la planche de ses paumes pour exercer une pression élevée et comprimer le sable servant à réaliser le moule en lui-même. C’était un exercice physique qui prenait plusieurs minutes et fatiguait considérablement le jeune homme. Normalement, pour réaliser la compression le forgeron dispose d’un système de levier et piston. Une fois la partie compactée, il retira la planche découvrant une belle emprunte bien lisse de l’arme à mouler. Il fit de même pour l’autre côté et quand il eut fini, il les rangea dans un coin de l’atelier. Il devait maintenant s’attaquer à la partie le plus délicate, former la tige de sable qui donnerait le tube creux de l’arme. Comme les dimensions de cette tige était étroite et longue, il lui fallut toute une soirée d’essai pour arriver à un résultat concluant.

Le jour suivant était enfin venu l’heure de couler le projet qu’il avait en tête depuis si longtemps. Il alluma le four de la forge et le fit chauffer le plus fort qu’il le pouvait. Il plaça son acier dans un creuset au milieu du brasier de la forge. Pendant que le métal fondait et entrait en fusion, il prépara son moule. Il plaça la tige dans l’interstice prévu à cet effet. Puis, il renferma l’ensemble en venant fixé les deux parties du moule. Une fois le moule bien solidaire, il le mit sur le côté pour avoir accès à l’orifice qui servirait à couler l’acier en fusion. Au bout de plusieurs heures l’acier était complètement liquide, il attrapa le creuset avec une longue pince et des gants ignifugé. Il versa aussi délicatement qu’il le put l’acier dans le moule. Celui-ci se répandit dans toutes les zones libres. Yuki laissa son œuvre refroidir tranquillement pendant deux jours, pour être bien sûr. Ensuite, il retira les planches et cassa la gangue de sable pour récupérer son arme. C’est avec une joie non dissimulée qu’il se saisit de la lame. Elle était encore à l’état brute, car il devait à présent retirer le canal par où était rentré l’acier, ainsi que la masselotte à l’avant de la lame.

Il commença par tronçonner ce qui servit de canal. Puis quand il retourna l’arme pour s’occuper de la masselotte, il se rendit compte que quelque chose n’allait pas. En effet, à l’avant il y avait des retassures. Les retassures apparaissent lorsque le métal refroidit et se contracte, il diminue de volume et s’il n’y a pas assez de métal encore en fusion pour venir remplir le trou qui se forme, on se retrouve avec des trous par-ci par-là. C’est le rôle de la masselotte que de servir de réservoir d’acier, mais visiblement elle n’était pas assez grosse et pas assez bien positionnée, vu qu’il y avait des retassures sur la lame. Il vérifia ensuite la présence du tube qui faisait l’âme de l’arme, mais malheureusement le conduit n’allait pas jusqu’au bout. La tige de sable avait dû s’éroder avec le frottement de l’acier. Ce premier essai était donc un réel échec. On ne peut pas tout réussir du premier coup, surtout quand l’on essaie quelque chose de nouveau. L’expérience se forge de nos erreurs et là il en avait fait plusieurs. Il les corrigerait pour son prochain essai.

Pendant le mois qui suivit, entre ses activités à la mine et à la forge, il fondit et refondit ses divers essais. Il modifia divers paramètres de la conception de la lame pour essayer de réussir son œuvre. Il changea le nombre de masselotte, il en mit deux, une à l’avant et une au milieu. Après deux essais, la lame ne présentait plus de problèmes de retassure, il était sur le bon chemin. Sauf qu’après un mois d’essai varié pour essayer d’obtenir son tube au sein de la lame, il n’y arrivait jamais. Il y avait toujours un souci. Il avait beau avoir pratiquement doublé l’épaisseur du tube par rapport au premier essai, ce n’était toujours pas suffisant. Il arrivait maintenant à la limite de ce qu’il pouvait décemment faire par rapport à l’épaisseur de la lame. Arrivé à ce stade, il était fort dépité par son échec et laissa son projet de côté pendant quelque temps.


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...Avril...

Après son échec, Yukikurai se reconcentra plus sur son entrainement physique que sur la fabrication d’arme. Il avait donné dans ce domaine et ça n’avait pas marché, la déception l’avait détourné de sa voie pour quelques temps. Il passait donc son temps libre à méditer ce qui lui faisait le plus grand bien, avant de s’entrainer en répétant ces différentes techniques. Il continuait son petit train-train quotidien. Le matin, il se réveillait et allait travailler dans la mine de cristal ce qui lui faisait mine de rien un bon entrainement physique. Une fois sa journée finie en fin d’après-midi, il allait à la forge de Jack pour lui donner un coup de main et continuer à apprendre de nouvelles techniques de travail du métal. Son apprentissage commençait à donner des résultats, il commençait à arriver à faire de la précision et du sertissage. N’ayant plus vraiment de projet, son travail technique de la forge lui suffisait pour le moment. C’était cyclique, pendant un temps il travaillait plus s’entrainait moins et parfois c’était l’inverse. Pour le moment, il aimait communier avec son corps et la nature. Et puis, il fallait qu’il continue à s’entrainer à nager, car il avait commencé il n’y a pas si longtemps que cela en 1618.

Aujourd’hui était une journée maussade, le ciel était gris, il y avait du vent et il ne faisait pas bien chaud, malgré cela Yuki faisait son entrainement habituelle. Son travail sur son Kyomei commençait à donner quelque chose de potable. Il travaillait aussi son Yuki Onna, car il avait toujours eu derrière la tête qu’il y avait moyen de rendre la défense plus efficace en lui greffant un côté attaque également. Enfin il avait fini ses séries et se rendit à la plage pour sa séance de natation. En chemin, il croisa un fermier du coin qu’il croisait tous les jours au moment de se rendre à la plage.

« Bonjour, Monsieur René, fait pas très beau aujourd’hui. »

« Bonjour m’p’tit, non en effet. Y fait vraiment gris. Tu vas quand même pas nager par ce temps ? Moi j’te dis, que la mer va être déchainée dans pas longtemps. C’est mes rhumatismes qui me le disent. »

« Ok, merci je ferai attention, mais je vais quand même me baigner un peu avant que sa gâte. Bonne fin de journée. »

« Egalement. Mais fais attention, je t’aurai prévenu. »

Yuki se rendit sur sa plage habituelle, accrocha ses affaires convenablement à un arbre pour ne pas qu’elles s’envolent. C’est vrai que la mer était un peu agitée, mais rien de bien exceptionnel. Bon elle était vraiment grise aujourd’hui, comme le ciel. On aurait dit qu’elle était triste. Bakasaru rentra dans l’eau comme un vrai téméraire poussant un cri de fillette au moment de s’immerger dans l’eau pas très chaude de ce mois d’avril. La mer était plus forte que d’habitude, mais cela était fort amusant, car ça créait des rouleaux au cœur desquelles il pouvait plonger. Il jouait aussi à nager en étant porté par la vague, comme un surfeur. Cela lui procurait des sensations incroyables de glisse et de liberté. Par contre, c’était très épuisant aussi. Comme il s’amusait bien, il ne se rendit pas compte que le courant le faisait dériver de plus en plus vers la falaise qui bordait la plage. Il plongea sous trois vagues pour se retrouver à plusieurs dizaines de mètre de la plage. Il vit arriver une belle grosse vague. Il se mit à nager de toutes ses forces pour la prendre. La vague grossit de plus en plus et fini par emporter Yukikurai sous l’eau au moment où elle se brisait.

Yukikurai commençant à être fatigué se fit happer sous l’eau sans qu’il ne puisse résister. Il eut tout juste le temps de prendre une dernière inspiration qu’il était sous la surface de l’eau. Il y faisait sombre et le courant tourbillonnant étant trop fort, il l’entrainait vers la falaise dans une succession de vrille. Il vit une masse sombre se rapprocher et il crut bien qu’il allait se fracassé contre la paroi, mais à son grand étonnement il rentra dans un tunnel. Il percuta un peu les parois, mais ne perdit pas connaissance. La force du courant diminua et soudain sa tête ressortit de l’eau en plein milieu d’une grotte cachée.

Enfin de grotte elle n’avait que le nom, car c’était plus une cavité, un boyau qu’une grotte comme vous vous l’imaginez peut-être. Les poumons du jeune homme relâchèrent ce qu’il lui restait d’air et il inspira avidement. L’air lui brula un peu la gorge comme souvent après une longue apnée. Il cracha également un verre d’eau qu’il avait ingurgité en buvant la tasse. Son calvaire n’était pas pour autant fini. Comme la conduite dans laquelle il se trouvait était de section modeste, le niveau de l’eau variait de plusieurs mètres avec l’arrivée et le recul des vagues. Il se faisait balloter dans l’eau dans tous les sens. Ce n’était pas de tout repos et surtout c’était dangereux, il fallait qu’il arrive à se mettre à l’abri le temps que ça se calme. Il y avait une faible lueur provenant de plantes phosphorescentes et de cristaux qui émettaient eux aussi une faible lueur. Dans cette lueur magique, Yukikurai cru repérer comme une terrasse plusieurs mètres au-dessus de lui.

Il se prépara à escalader et se saisit d’une prise sur le mur alors que l’eau descendait. Les prises n’étaient pas faciles, elles étaient plutôt glissantes, mais grosse assez pour qu’il puisse s’y accrocher. Alors qu’il progressait difficilement, il se fit rattraper par l’eau et lâcha prise. Le voilà retourner au point de départ. La fatigue commençait vraiment à se faire présente dans l’eau froide. Il fallait s’il voulait y arriver qu’il s’accroche quand il est point le plus haut et qu’il monte d’un mètre au moins avant que l’eau ne revienne. Il lui fallut trois tentatives pour arriver à attraper une grosse prise au bon timing. Il escalada encore sur trois mètres pour atteindre finalement le creux dans la roche. Le replat devait faire un mètre cinquante de profondeur pour approximativement la même chose en hauteur. Yuki s’installa, là face au vide en regardant les lueurs quelque peu magique qui régnait en cet endroit. Il s’assit en lotus et se mit à méditer dans ce lieu de calme et de roche. Il était bien là, il y avait dans l’air une odeur de roche humide et cette roche sentait le minerai, foi de forgeron. Il aurait pu être bien si la fatigue et le froid n’accablait pas son corps. Sa méditation lui permit de faire abstraction du froid et du fait qu’il soit mouillé. Il resta là, il ne saurait dire combien de temps. Le temps sembla se distordre et reprendre son court normal lorsque les vagues se calmèrent.

Il ressortit, alors, de sa méditation et redescendit dans l’eau. Il aurait bien plongé dans l’eau, mais il ne savait quelle hauteur d’eau il restait avant le fond. S’il n’en restait plus assez cela aurait pu être fatal. Il redescendit tant bien que mal cette paroi brute. Lorsqu’il ne resta plus que deux mètres il se lâcha et retomba à la mer. Il prit une bonne respiration, puis plongea sous l’eau. Il suivit le boyau, porté par chance par une vague qui se retirait. Le conduit était malgré tout long et il arriva dans la mer deux mètres sous la surface. Il avait de nouveau les poumons en feu après cet effort. Il essaya de mémoriser l’emplacement de l’entrée, mais la nuit était tombée et à la lueur de la lune tous les cailloux sont gris.

Il sortit de l’eau alors que la lune était bien haute dans le ciel qui était à présent dégager de ses vilains nuages gris de pluie. Il récupéra son sac avec ses affaires qui avaient un peu pris la pluie vu tout ce qu’il était tombé. Il rentra sans se sécher chez lui, il n’était plus à ça près. Il mit une plombe à bien se réchauffer dans son lit et dormit comme un vrai bébé cette nuit là.


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Dernière édition par Yukikurai le Ven 13 Juil 2012 - 16:06, édité 1 fois
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Le lendemain matin, il eut le plus grand mal à se lever pour aller travailler. Et une fois sa journée finie, il ne projeta pas d’aller nager à croire qu’il avait eu assez avec la veille. Cependant, il ne resta pas bien longtemps fâché avec la mer, car il voulait retrouver la grotte dans laquelle il avait attendu que la tempête se calme. Il s’y était sentit si bien. C’était décidé s’il retrouvait l’entrée, il en ferait son sanctuaire secret. C’est ainsi qu’il passa une semaine à nager le long de la falaise à l’endroit approximatif où il était ressortit. Le vendredi, enfin, il retrouva un boyau qui s’ouvrait deux mètres sous la surface de l’eau. C’est très content qu’il remonta. Il mémorisa la forme des rocher pour pouvoir la retrouver le lendemain. Il prit sa respiration et plongea juste à temps pour être porté par le courant. Au bout de son apnée, il arriva dans la même caverne. C’était tout pour aujourd’hui, demain, il reviendrait avec des outils.

C’est ainsi qu’à partir de ce jour, un nouveau rituel vint se rajouter à tout ce qu’il faisait déjà. Il prenait une pioche à l’atelier ainsi qu’un sac dos qui ferme bien. Il glissait la pioche entre le sac et son dos, le manche passant dans la boucle du sac. Il nageait jusqu’à sa grotte, ce qui faut l’avouer était un excellent entrainement dû au poids de la pioche. Arrivé au pied du mur, il escaladait tous les jours la paroi en étant lesté. Il ne s’en rendait pas compte, mais cela musclait fortement ses mains ce qui est un bon point pour le style de combat qu’il pratique. Puis, quand il arrivait au sommet, il méditait un petit peu avant de creuser la roche de sa grotte. Il avait plusieurs raisons de faire ça. La première était d’agrandir la place pour pouvoir y mettre un lit et en faire un refuge secret. Il comptait également tailler un autel pour les divinités de la nature et de la terre. La deuxième raison était qu’il récupérait dans son sac les débris de roche qu’il dégageait. En effet, il y avait dans cette roche un minerai qu’il pourrait extraire. En plus, en creusant, il tombait de temps en temps sur de beaux cristaux luminescents. Au début, il laissait les cristaux là pour mettre dans sa cachette et l’éclairée, mais il en reprendra un plus tard pour essayer de le sertir dans une lame. C’est donc chargé comme une bourrique qu’il faisait son retour avec sa roche dans le sac et toujours sa pioche.

C’était une routine amusante qui changeait un peu de ce qu’il faisait d’habitude. Un jour alors qu’il travaillait dans la mine arriva cet évènement inexpliqué. Comme tous les jours lors de sa pause, Yukikurai s’appuyait contre le wagon pour discuter. Lorsqu’il appuya sa main droite, il y eut comme un pshiiit, de l’air qui se fait expulser. Au moment de retourner travailler, Yuki voulu partir, mais sa main était coincée contre la paroi du wagon. Il avait beau tirer ça ne bougeait pas. Il y avait comme une force extérieure qui la maintenait en position. Il pouvait bouger ses doigts, mais sa paume restait collée à la paroi.

« Allez ! Tu vas me rendre ma main, oui ou merde quoi. »

« Qu’est-ce que tu fous Yuki ? Tu viens pas te remettre au boulot ? »

« J’aimerais bien, mais le wagon veut pas me rendre ma main. »

« Bordel tu es con. Arrête de faire l’andouille et ramène-toi. »

« Non, mais je déconne pas. Viens m’aidez plutôt. »

« Ok j’arrive, mais elle a intérêt à être coincée sinon je te la coince ou je pense. »

Son collègue arrivait prêt à lui enfoncer la main dans le cul. Il y avait juste un problème pour la thèse de la farce, comment faisait-il pour avoir les deux pieds sur le wagon et sa main gauche qui tient son poignet droit. Il tenait comme par magie. Après plusieurs essais infructueux pour décrocher Bakasaru, il alla chercher la pioche. Avec celle-ci, il fit levier et réussit à faire renter de l’air dans sa paume et à annuler l’effet ventouse. C’était la première fois qu’il prenait conscience qu’il pouvait faire cela.

Après cela, il voulut recommencer pour voir comment ça marchait et recommença l’expérience avec le wagon. Au bout d’un certain temps, il comprit comment ça marchait pour se coller et se décoller. Il travaillait donc cette nouvelle capacité un peu tous les jours en tirant les wagons avec ses mains collées au lieu de les pousser. C’est ainsi qu’est né le Palms Locks.


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...Mai...

C’est au mois de Mai de cette même année 1621, qu’une nouvelle petite mission est confiée à Yukikurai sur l’ile voisine de Patland. Ile que Yuki a libérée, un peu sans le vouloir, de la tyrannie d’un gradé de la marine pourri. L’ile est maintenant, si l’on veut, sous la protection des révolutionnaires, vu que la base de la marine a été dissoute suite à la perte de leur chef corrompu. C’est maintenant les révo qui font régner l’ordre un cas de problème sur la petite ile. Quand les hommes qui s’occupent de la sécurité des hangars ne suffisent pas on fait appel à des renforts provenant d’Inu Town. Cette fois-là c’est une histoire de violeur insaisissable qui a été à la base de la demande de renfort. Comme Yukikurai s’est lié d’amitié avec Kouky, un habitant de l’ile, il se porte souvent volontaire pour ce genre de mission. En plus, il a vraiment la cote là-bas avec tous les services qu’il rend fréquemment. C’est ainsi qu’il s’embarqua pour Patland.

La traversée prenait deux heures par temps clair et dégagé. De nombreux navires faisaient la navette entre les deux iles, car la plus petite disposait d’importants hangars utilent pour une section qui fournit du matériel à ceux qui en ont besoin. La mer était calme, en deux heures et demie le bateau était arrivé à bon port. Yukikurai avait juste eu le temps de méditer un peu qu’on était déjà arrivé. Il voyageait gratuitement, mais en contrepartie il devait donner un coup de main pour charger ou décharger selon les cas. Une fois qu’il eut fini, il se rendit directement à l’auberge où travaillait Kouky, son ami qui avait rejoint la cause après sa première visite. C’était toujours lui qui le briefait quand il arrivait. L’auberge n’avait pas changée toujours pareil à ses souvenirs.

« Bonjour tout le monde, ça va. Je viens dire bonjour à Kouky. Il est là ? »
« Yo, Baka je désespérais que tu daignes nous rendre visite. »
« Ça fait longtemps petit comment tu vas ? »
« Ma foi, ça va plutôt bien et vous ? »
« Moi ça va, mais ça pourrait aller mieux sans cette histoire de viol… »
« Papa, c’est pas la peine de raconter toute ta vie. Je prends ma pause et je vais discuter au calme dehors avec Yuki. »

C’était une petite ile, tout le monde connaissait tout le monde et tout se savait quand même assez vite, les joies des patelins. Yuki était plutôt connu sur l’ile bien que n’y résidant pas. Il dut saluer plusieurs personnes sur le chemin avant d’être enfin tranquille, au calme de la crique de l’ile.

« Alors, c’est quoi cette histoire de viol ? Des pirates ?
« Ben, non c’est justement bien ça le problème. Les pirates c’est pas discret et ça ne fuit pas la bagarre donc c’est pas trop dur de leur flanquer une rouste et de les remettre sur leur bateau. Mais, ici il n’y a pas de bateau pirate, pas bagarre au bar. Il y a juste des viols qui ont tous eu lieu dans la soirée, les filles ne savent pas vraiment le décrire juste qu’il est blond et qu’au début, il est gentil avec elle. Ce type est vraiment insaisissable. Je fais des patrouilles, mais on ne sera pas trop de deux si on veut le choper, parce qu’après qu’il ait fini son affaire, c’est un fantôme. »
« Ou juste un type normal qu’on ne soupçonnerait pas. Sinon à part tu racontes quoi ? »
« Ben je t’ai dit tout ce qu’on savait malheureusement. »
« Mais, non toi, ça va ? »

Ils se mirent à discuter comme deux écolières qui ne se sont plus vues pendant un petit temps. Ces bavardages sont d’une telle futilité que je vous les épargnerai. Ils continuèrent de discuter jusqu’à ce que Kouky ait fini son service dans l’auberge de son père. Après, ils sortirent et commencèrent leur ronde. La première nuit, ils ne croisèrent pas grand monde et encore moins de violeur. La deuxième nuit fut aussi un échec.

Ils décidèrent de demander l’aide des deux victimes du violeur en série. Ils convinrent de se séparer en deux groupes, chacun avec une fille pour qu’elle le reconnaisse si elles le croissent. Ils se séparèrent et arpentèrent rues et ruelles en espérant croiser le déséquilibré. Le temps passait et ils ne croisaient pas grand monde. Ils croisèrent des personnes louches visiblement bourrée, mais aucun n’était reconnu par l’une des demoiselles. Le temps passait et toujours rien. Ils commençaient à se dire que le type avait peut-être déjà quitté l’ile quand Kouky croisa un homme la vingtaine en chemise blanche qui lui dit bien bonjour. Ce n’est qu’une fois qu’il eut tourné le coin de la rue qu’il se rendit compte que Stecy qui l’accompagnait tremblait comme une feuille morte.

« Quoi ? C’était lui ? »
Elle fit un hochement de tête affirmatif avant de s’effondrer en larme. Kouky la laissa en plan, là et s’élança à la poursuite de l’agresseur qu’il avait enfin retrouvé. La pauvre jeune fille en pleure se retrouva toute seule dans la ruelle, ce n’était pas très galant, mais il fallait qu’il attrape ce type. Yukikurai alerté par le bruit des pleures de Stecy arriva en courant avec Amenda. Ils l’aidèrent à se relever et la conduisirent sur la grande rue. Yuki essaya de la consoler tant qu’il put, puis l’abandonna aux mains d’Amenda pour aller prêter main forte à Kouky. Il y avait des bruits de lutte en peu plus loin. Quand Bakasaru arriva, Kouky était allongé au sol et l’homme à la chemise allait de nouveau fuir.
« C’est lui ? »
« Oui, mais fait gaffe… »

Il n’eut pas le temps de finir sa réponse que déjà Yukikurai s’élançait sur lui à toute vitesse. Le mécréant tenta bien de s’enfuir, mais il était plus lent notre jeune forgeron en mode héros de ces dames. Son adversaire évita l’attaque et lui fit face, preuve qu’il n’était pas incompétent en baston. Yuki prit l’initiative et attaqua avec son wakizashi. Le blondinet bougeait bien et il évita la série de coup qui lui était porté. Il y mit même fin en se saisissant du poignet de Yukikurai. Il fit glisser sa main le long du poignet pour venir se saisir de son petit doigt et d’effectuer une rotation qui s’avéra des plus douloureuses pour le forgeron. Sous la douleur Yuki fut obligé de lâcher son arme, l’autre continuait de tordre son poignet de manière douloureuse. Plus il se débattait, plus ça faisait mal. Dans un effort violent à cause de sa mauvaise posture, il lança son pied en direction des côtes de l’agresseur. Ce dernier ne voulait pas lâcher sa prise, mais sous la force du coup de pied il dut lâcher prise et faire un pas en arrière. Yuki quant à lui récupérant sa main et son bras le secouant pour faire partir ou plutôt diminuer la sensation désagréable qui lançait tout son bras droit.

Un peu sonné par le coup ou ne voulant pas prendre l’initiative, c’est une nouvelle fois Yukikurai qui engagea. Il voulut lui porter son traditionnel coup de paume, mais son adversaire était vraiment bon dans son style de combat. Il se saisit une nouvelle fois de son poignet et pivota en tirant en coup sec pour tendre le bras du révolutionnaire. Il glissa ensuite son épaule sous le bras tendu. Il le rabattit vers le bas tout en déplaçant sa main pour pouvoir plier le poignet de sa proie. Yuki se retrouva dans une posture des plus inconfortable et quand son adversaire se redressa mettant tout le poids du corps de Bakasaru sur son poignet, Yuki ne put empêcher un cri de douleur. Heureusement pour lui, il était plus grand de dix bons centimètres ce qui devait amoindrir un petit peu l’effet de la prise. Cela ne l’empêchait pas de se trouver sur la pointe des pieds en se demandant comment se dégager.

Après quelques secondes, il se rendit compte que sa main droite était toujours libre et que seule la douleur arrêtait ses mouvements. C’était mental, avec un peu de volonté, il pouvait l’outrepasser pour se libérer. Certes quand il bougea cela lui fit encore plus mal, mais la claque qu’il lui colla dans l’oreille le libéra. Ben quoi, une claque c’est peut-être pas glamour, mais bien placée dans l’oreille ça fait mal. Et puis c’est plus facile à placer qu’un coup de poing dans ces cas-là. Yuki fit un bond en arrière pour faire passer les élancements dans ses deux bras.

« Qui es-tu ? Et c’est quoi cette façon de se battre. »
« Je m’appelle Fred, mais pour toi se sera le serrurier, le maitre des clés. HAhah…

La conversation tourna court, le dénommé Fred n’étant pas très loquace et Yuki n’ayant pas envie de poser plus de questions que cela. S’il avait posé cette question c’était pour gagner du temps et que les sensations lui parviennent à nouveau au bout des doigts. Le serrurier gardait sa pose défensive, il n’attaquait pas, ne fuyait pas non plus. Il attendait de pouvoir contrer son adversaire. Yuki s’élança et ses attaques furent détournées de leur cible, sa propre force se retournant contre lui dans des projections et autre joyeuseté qu’offre le Jujitsu. Yuki ne parvenait pas à toucher son adversaire qui lui faisait souvent mouche. Cependant, la force des coups du maitre des clés était vraiment faible pour quelqu’un qui a l’habitude de prendre des coups.

Un nouveau coup de poing de la main droite se fit piéger de la même manière que précédemment, le poignet tordu et le poids de son corps dessus. Mais cette fois-ci, Fred ne c’était pas trompé dans sa clé et sa tête était hors de portée de la main gauche de Yuki. Il avait son épaule gauche sous le bras droit du révolutionnaire mettant la distance qu’il faut pour que la clé marche. Pour se dégager, Bakasaru sauta et vint lui planter son genou dans le dos. Il se pencha en arrière pour plier le violeur en deux dans le mauvais sens. Il put de nouveau récupérer son bras. A chaque fois, il avait du mal à passer outre de la douleur pour se dégager, mais il commençait à comprendre les mouvements de main de son adversaire qui avait visiblement une affinité plus grande avec certaines clés de bras.

Chacune de ses attaques ne soldait plus par un contre, il arrivait à suivre le mouvement de main du serrurier échappant plusieurs fois de justesse à une nouvelle prise. Comme notre forgeron n’arrivait à le toucher qu’une fois qu’il s’était fait attraper, il décida de se faire intentionnellement prendre et de contrer à ce moment-là. Avec sa technique plutôt bien au point, il ne devait pas prendre souvent des coups et Bakasaru avait remarqué qu’il encaissait moins bien que lui. Il lui fallait autant de temps pour se remettre du coup que Yuki de la clé. C’était là, la clé du match, enfin de l’affrontement, la différence de puissance et de faculté à encaisser.

Yuki respira profondément et se concentra pour en finir. Il lui fonça dessus pour lui mettre une gauche dans le menton. Il espérait se faire contrer avec la même technique que lors du premier coup de poing. Et en effet, Fred se saisit de son poing, lui tendit le bras et glissa son épaule droite sous l’aisselle de Yuki. Avant qu’il ne se redresse, Yuki sauta de toutes ses force grâce à son Ryoko Kage. Il tourna dans le sens opposé de la torsion pour remettre son bras à l’endroit et atterrit avec son genou qui vint s’écraser sur le nez de son adversaire qui lâcha immédiatement prise. Yuki retomba au sol en se massant les parties endolories. Fred quant à lui tomba en arrière avec le nez qui pissait le sang. Il perdit connaissance juste assez longtemps pour se retrouver ficelé comme gigot. Il se réveilla alors qu’on discutait de son sort.

« Qu’est-ce qu’on en fait ? »
« Tuons le pour ce qu’il a fait ! »
« OUAIS !. ! »
« C’est un peu extrême quand non ? Je ne sais pas ce qu’on doit en faire »
Il y avait autour du prisonnier un attroupement d’une bonne partie du village, en passant des victimes, aux curieux et ceux qui représentaient un semblant d’autorité sur l’ile. Les discutions allaient bon train. Et il est bien connu qu’une foule en colère n’est pas apte à prendre les meilleures décisions. D’ailleurs celle-ci réclamait la tête du jeune homme. Yuki réfléchit et trancha.
« Je vais le reprendre avec moi sur Inu Town et là, les anciens le jugeront. »
Il y eut quelques protestations, mais ils ne discutèrent pas longtemps avec celui qui venait de les débarrasser d’une nouvelle menace de leur tranquillité.

Le prochain bateau qui repartait pour Inu Town partait demain dans la journée, Kouky et Yuki montèrent la garde à tour de rôle pendant la nuit pour être sûr. Yuki passa l’une des pires nuits qu’il connut, toutes ses articulations le brulaient. C’était la première fois que ça lui arrivait et à choisir, il préférait encore les coups et les bosses de bonnes mandales. Le lendemain, Yuki et son prisonnier embarquèrent à bord d’un vaisseau de la révolution. Une fois qu’ils eurent quitté le port, Yukikurai alla faire une proposition, plus proche du chantage qu’autre chose à Fred.

« Bon j’ai quelque chose à te proposer. Si tu te fais juger par la révolution, tu te feras exécuter sans aucun doute, car ce ne sont pas des tendres pour des trucs pareils. Ils ne croient pas en la marine et on n’a pas de prison, donc soit tu meurs, soit tu es libre. Ce qui est peu probable. Je te propose ça. Tu m’apprends, le truc que tu m’as fait, là je sais plus comment tu appels ça. Et je te livre à la marine et là tu pourras rester en vie. A toi de voir. »

Présenté comme ça c’était tout vu. Il ne dut pas attendre bien longtemps pour avoir une réponse.
« Le truc, comme tu dis, c’est une clé de bras. Je veux bien te l’apprendre, si ça garantit ma survie. »
« On est tous les deux seuls dans cette pièce. Je te détache pour que tu me montres. Si tu tentes de t’enfuir, tu prends une balle dans le dos de l’équipage. »

Le serrurier ayant l’air de bien vouloir coopérer et Yuki étant sûr de sa supériorité en cas d’attaque suite à sa victoire de la veille, il le libéra de ses liens. Ils commencèrent l’entrainement. Yuki ayant plutôt bien cerné le mouvement pour l’avoir expérimenté à plusieurs reprises la veille, en une heure, il avait compris. Il sentit bien à certain moment que Fred aurait voulu s’enfuir, mais l’assurance dont faisait preuve son geôlier suffisait à brider le jeune homme encore inexpérimenté. Bakasaru avait fini de rattacher le violeur avant qu’ils atteignent le port d’Inu Town.

Comme promis, il ne se dirigea pas vers le QG de la révolution, mais bien vers la base marine. Là, il laissa son prisonnier devant la porte attaché, avec une lettre coincée sous une des cordes. Sur cette lettre on pouvait lire : Je suis un violeur qui a sévi à plusieurs reprises sur l’ile voisine de Patland. Un bienfaiteur m’a capturé et me livre à vous pour que justice soit faite.

Yuki lui retourna à ses occupations, fiers de son travail accompli et surtout d’avoir évité la mort à ce jeune homme qui ne la méritait pas vraiment. Il était surtout content d’avoir appris une nouvelle technique qui peut désarmer quelqu’un. Il ne lui restait plus qu’à lui donner un nom.

A la base marine, on reçut l’étrange colis avec surprise. Vu qu’il n’avait rien sur ce type et qu’il s’avérait bien poli et gentils, ils le libérèrent après deux jours. Comme quoi, la justice de la marine est vraiment incompétente. Fred quant à lui, quitta l’ile aussi vite qu’il le put. Il se remit bien vite à violer toujours sur de petites iles. Mais traumatisé par cette histoire, il commença à tuer ses victimes à la fin de son acte.


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"C'est en forgeant que l'on devient forgeron, c'est en voyageant que l'on se forge un nom"


Dernière édition par Yukikurai le Ven 13 Juil 2012 - 16:03, édité 1 fois
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...Juillet...

Voilà près de six mois que Yukikurai a abandonné l’idée de confectionner son arme spéciale qu’il avait déjà appelé lam’ytrail. Soudain, alors qu’il travaillait à la forge de Jack pour confectionner la base d’un bijou, une idée lui vint. Plus son travail prenait forme, plus son idée faisait son chemin. Et quand il eut fini son travail, il avait retrouvé la motivation qu’il fallait pour se relancer dans un projet comme celui-là. Il n’en revenait pas de ne pas y avoir pensé plutôt que ça. Ça allait surement poser d’autres problèmes, mais ça réglait le problème le plus important celui de l’obstruction du conduit. Il rentra chez lui pour mettre sur papier ses nouveaux plans de fabrications.

L’idée lui était venue en voyant Jack qui coulait des bagues dans des moules ouverts et non fermé comme ceux qu’il avait utilisé pour ses premières tentatives. Le problème c’est qu’avec une coulée de ce type, il ne peut pas faire de cavité au sein de la pièce. La pièce doit être massive ou alors percée de part en part. Mais s’il coule sa pièce en deux parties, il peut faire en sorte qu’il y ait les reliefs qu’il faut au centre de l’arme, au fond du moule. Le problème que cela relève est comment fixer les deux parties ensemble. Il dessinait ses plans tout en réfléchissant au problème. Puis, en levant les yeux de sa feuille, il tomba sur un wagon. Il se leva pour aller voir comment étaient maintenues ensemble les plaques du chariot minier. Les plaques étaient rivetées ensemble. Il n’avait jamais fait ça, mais ça n’avait pas l’air compliqué. Il demanderait à Jack s’il savait comment on fait ça. Il se remit au travail de dessin et une heure plus tard il avait fini son plan. L’épée serait transpercée de deux petits rivets du côté du manche et quatre autres plus gros sur toute la longueur.

Le lendemain, il attendit avec impatience de retrouver Jack pour pouvoir lui demander de lui apprendre à riveter à chaud. Cela tombait bien que Yuki lui demande, car il y avait justement un vieux wagon qui attendait d’être retapé. Jack passa une heure à lui montrer et lui expliquer comment faire. Ce n’était pas foncièrement compliqué, au départ d’une tige d’acier on la chauffe pour la couper et en faire comme un gros clou, mais avec une tête beaucoup plus large qu’un clou classique. Une fois la tête façonnée, on chauffe l’autre extrémité au rouge. Quand le rivet est chaud assez, on l’insert dans le trou prévu à cet effet et l’on déforme à coup de marteau l’extrémité rougeoyante pour venir prendre en étau les deux tôles. Le tour était joué. Yukikurai eut compris bien avant d’avoir fini de réparer le wagon. Il dut néanmoins finir de le réparer ce qui lui prit les deux après-midi qui suivirent. Ce n’était pas compliqué, mais il mettait au début plus de vingt minutes par rivet. Contant qu’il en faut cinquante par côté et bien voilà des après-midi de vite passées.

Pendant ce temps, le soir, il taillait le bois pour faire de nouveau moule. Il fallait qu’il taille encore les deux côtés, car s’il utilisait deux fois le même, il aurait deux côtés droits ou gauches. Pas pratique. Il alla assez vite pour retirer le bois qui laissait se former la lame en positif. Après, c’était là qu’intervenait le travail de précision. Il fallait creuser les trous qui serviraient au rivet, la difficulté était la profondeur des trous qu’il devait faire. Quand il eut fini ça, il lui restait à attaquer le vrai travail de précision. Il s’attaqua au ciselage de ce qui formerait le conduit contenant l’aiguille, ainsi que le mécanisme de libération de celle-ci. Pour le moment c’était très sommaire, il y aurait une fente en diagonale dans laquelle on viendrait insérer une plaquette en acier reliée à une ficelle fixée au manche, la ficelle servant de gâchette à l’arme. Cela lui prit une soirée rien que pour faire la partie de précision, car à la fin ses yeux picotaient d’avoir été trop froncés et ses mains commençaient à trembler. Il lui fallut quatre jours à temps partiel pour finir le dessous des moules.

Le cinquième jour, il prépara les moules de sables en les tassant, comme il en avait pris l’habitude, grâce à son Kyomei. Vu qu’il était crevé ce jour-là, il ne fit que ça et reporta la création au sixième. Il trouvait que ça le faisait. Le sixième jour donc, il attisa le feu de la forge pour pouvoir y faire fondre son précédent essai, ainsi qu’un peu d’acier en plus pour en avoir assez. Il sua pour activer le foyer et que le métal entre en fusion. Quand ce fut le cas, il coula l’acier dans les deux moules successivement en prenant garde de ne pas abimer le sable du moule en versant trop vite. C’est avec soulagement qu’il reposa le creuset vide quand il eut fini. Il pouvait rentrer chez lui fier de sa création et se reposer le septième jour.

Heu… non. Il devait encore assembler son arme pour qu’elle soit finie. Près de 24H après les avoir coulés, il sortit les deux moitiés de son arme du sable. Elle était à présent refroidie suffisamment pour être manipulable. Il les trempa dans l’eau pour les refroidir encore un peu plus. Il vérifia les moulures et elles avaient l’air plus que correcte. Il pouvait attaquer son rivetage. Il avait pris le tour de main, car il mit moins de deux heures pour faire ses six rivets. C’était fini, il allait enfin pouvoir procéder aux tests. Il la prit en main, premier constat, ça fait une arme pas très légère, mais les deux côtés avaient l’air de bien tenir. Test suivant, il prit l’aiguille l’inséra par l’orifice et miracle ça rentrait parfaitement. Mieux encore, il arriva à la planter sur la planche qu’il venait viser, lorsqu’il tira. Euphorique, il coupa vite fait une fine tôle pour faire la gâchette. Bingo, son prototype marchait enfin. Il ne lui restait plus qu’à aiguiser le tranchant de l’arme pour en faire un sabre et c’était fini. Ce serait pour demain, car aujourd’hui il jouait avec le lanceur à aiguille. Il finit même en beauté en allant boire une bonne bière.

Pour finir sa lame, il la réchauffa légèrement la lame dans le feu et avec d’habile coup de marteau il affina la partie qui allait devenir le tranchant de la lame. Dans le même temps, ça faisait se soudé légèrement les deux parties de la lame, ce qui renforçait sa structure. Il trempa ensuite le sabre dans l’eau. Puis il recommença l’opération une deuxième fois, après quoi l’épaisseur avait déjà bien diminué. Il ne lui resta plus qu’à aiguisé la lame. Pour ce faire, il utilisa différentes pierres à aiguiser de granulométries différentes et de plus en plus fine. La première avait plus un travail de rappe et la dernière polissait pour enlever toutes les griffes et imperfections dues à la confection.

Il se retrouva au final plus ou moins avec ceci.
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