C'est un fameux sans-mâts, fin comme monstre marin
Hisse et oh, l'ex-Mujinzoo
Dix-huit noeuds ramés à la main
Seule la guerre ménagera vos jeunes os
Tiens bon la rame et tiens bon le rang
Tirez fort, le Mégazorque
Si vos corps encaissent bien le choc
Nous boufferons à l'île des animaux.
J'ai perdu trop de poids, quatre-cent kilos
Rame plus fort, et dans l'effort
Faut penser au repu repos
A nos dents croquant au réconfort.
D'un festin fait de vin et de bonne viande
Souquez ventre, et dans l'attente
De faire bosser nos intestins
Nous pagaierons jusqu'au p'tit matin.
Le chant, c'est pas juste pour te faire profiter de ma voix de barbaryton. Ca donne le rythme, ou le ryzem comme disent les gens que j'aime pas. Tu serais contraint, ou contrainte, difficile à voir d'ici - surtout avec cette coupe de cheveux - de ramer avec eux, avec nous, ben tu sentirais comme c'est beau. Les bras qui brûlent, les gestes qui s'automatisent, la sensation de se faire emporter par l'élan des autres quand on se relâche un peu et cette justifiée sensation que je punis d'un oeil noir pourtant blanc toute marque de faiblesse, que tout cela a de quoi faire plaisir. On est quatre-cents à bord. La journée s'organise encore en quarts. Pendant le quart manoeuvres, ça veut dire que les gars se musclent les bras six heures. C'est le temps qu'il faut pour devenir un athlète professionnel. Bien sûr, suis pas con. Je ne leur demande pas le même régime à chaque fois. Ils ont pour consigne de boire tous les quart d'heure et je leur aménage du mou tous les cinquante mouvements. Au début, et malgré l'entraînement que je leur fais subir depuis des semaines, certains ne tenaient pas. Mais le corps est malin, il s'adapte. Et si les premiers jours, il y avait assez d'acide lactique dans les muscles pour leur faire péter les dents des requins, aujourd'hui les gars en chient dignement, en n'ayant plus peur de ce sentiment d'épuisement et en sachant comment ménager son enveloppe pour éviter l'hypoglycémie.
C'est pas des couilles la chanson, j'ai vraiment perdu quelques quintaux. La faute au peu de bouffe ingurgités depuis ma sortie de la grotte, et de ces putains de champis qui agissent encore des jours après. Le seul remède, c'est de bouffer beaucoup, mais si je m'écoutais c'est l'équipage entier qui serait en famine. Du coup, je puise dans mes réserve, et comprends de muscles, pas de graisse. Jamais eu de graisse moi, mon corps transforme ça en énergie. Ben là, j'ai plus la gueule de quelqu'un qui avait des muscles. Suis toujours plein d'entrain et sec, mais j'ai dû retirer mon armure dans laquelle je flottais et on me donne gagnant pour calancher avant la prochaine île si je continue à maigrir. De fait, les rations que j'ingurgite servent juste à ralentir le poison amaigrissant, pas à me stabiliser.
J'ai un peu causé de ça à Sergueï. Lui ai dit qu'il ne devait pas s'inquiéter pour mon état et que je me soignerais sitôt à terre. Lui ai aussi demandé de veiller à rassurer les hommes. Suis plus faible qu'avant, mais je soulève toujours mes tonnes de fonte. Je le fais juste moins longtemps, pour éviter de consommer trop de réserves.
Amener des purs légionnaires des Blues, c'était le bon plan. Les pirates de Shinji ne me connaissent pas depuis longtemps et ce sont des pirates, chez eux on mutine un chef trop faible. L'équipage du Mégazorque a gagné en discipline, surtout depuis le succès de l'île du Union John. "Les révos ne font pas grands choses de concret" qu'ils pouvaient se dire. Ben coco, ils viennent de prendre une île. Une petite île, mais une île quand même et qui faisait parler d'elle du fait de sa légende. Je peux avoir la peau sur les os, je reste encore le boss de la Légion, qui monte dans les sondages. Bientôt, on se souviendra de nous sur tout Grandline.
Terre en vue!
Fait la Vigie depuis l’éperon. Je vois rien d'ici, mais les hommes semblent confirmer dans un soulagement que je partage.
Ha ha ha, eh bien comme quoi on n'est pas assez cons pour ne pas savoir suivre une aiguille. Je veux laisser mes empreintes sur la plage dans une paire d'heures, alors, magnez-vous les filles.
Même si je leur avais dit de prendre la journée pour le faire, les gars se seraient grouillés. Z'ont faim eux aussi, faim d'autre chose que du biscuit, des agrumes et de la viande séchée. Ils veulent tartiner du gras de bidoche sur leur pain et se brûler la langue sur une cuisse trop chaude. Et je n'en n'ai pas moins envie qu'eux. On est à dix minutes du bord quand un gros truc blanc jaillit du sol et s'élève si haut que même Braff ne doit pas voir par-dessus. Ca ressemble à une baleine géante qui se mouche, sauf qu'à voir la vapeur d'eau que ça génère, c'est brûlant. Un gayser. Des geysers même, et des tailles impressionnantes. La panique gagne les hommes, du moins la plupart. J'ai dit panique pas frénésie. Ils ne courent pas dans tous les sens en hurlant "on va tous crever". Mais je sens que c'est à ma baveuse de s'agiter pour calmer les doutes.
A défaut de rôtir la viande, nous pourrons la bouillir Ha ha ha ha ha ! Ok les pucelles, ouvrez bien les coffres à miel. On sait jamais quand ces trucs vont jaillir ni pour combien de temps, alors on va se fier au membre d'équipage le plus instinctif à bord. Enfin, quand je dis à bord, j'me comprends. Si vous aviez vraiment l'instinct de survie, j'imagine que vous ne seriez pas Légionnaires.
Barbak est un monstre marin, la flotte, il la fréquente depuis qu'il est haut comme trois pommiers. On le laisse nous indiquer la voie qu'il faut prendre et on le trace. Si on fait comme lui, on devrait échapper aux geysers. Exécution et ne traînez pas assez pour me donner tort, vous n'aimeriez pas ça.
Ca s'exécute. On demande à Braff d'arrêter de ramer, chose inutile puisqu'il rivait déjà ses yeux sur les éruptions de flotte. On laisse Barbak nous doubler et on le suit scrupuleusement. Après un petit détour, il s'engouffre dans une brèche et qu'on emprunte aussi. Ca passe largement, on aurait même pu refaire un créneau si on avait voulu. De l'autre côté de ce voile de flotte et de vapeur, on mire enfin lîle. C'est sauvage, plein d'arbres. J'aime pas les arbres parce qu'ils donnent des fruits, mais je les aime bien quand même parce qu'ils cachent le soleil. Je laisse les commandes du Mégazorque et plonge pour rejoindre le Bardaf. Avec ma taille de bambou, je filoche plus vite qu'une torpille et monte rapido sur le pont. Un petit coucou à Braff et je cours jusqu'à l'énome série de sangles qui sert de laisse à Bardak. Je le détache. Il est temps qu'il profite de son nouveau bassin que j'ai vu équipé en poissons qui attendent de pouvoir se barrer.
Allez mon non Barbak, comme t'as bien aidé l'équipage, tu seras le premier à te régaler. Ducon, quand tu seras près du sable, le long truc doré, tu pourras soulever le Bardaf pour l'y mettre dessus. Dans le même sens qu'il est actuellement et sans le lancer ni le taper. Faut le poser doucement, pour éviter de faire fuir tous les crabes. Tu aimes bien ça, manger des crabes hein Ducon ? Ben faut faire comme j'ai dit alors.
Je laisse Braff re rejoins le Mégazorque qui a déjà jeté l'ancre. Impossible de mouiller ici. Certains canaux s'apprêtent à être descendus. j'arrive à temps.
Hin hin, les canots pour les Chevaliers et grade au moins équivalents. En gros, les Disciples, vous nagez jusqu'à la rive. Exception faite pour ceux qui on manoeuvré au geyser. Donc je ne veux que cinq canots sur la plage et CC types qui nagent. Que ceux qui prennent les braques pensent à charger de gnole, de briquets et armes. J'imagine que les bestioles qui nous attendent ne sont pas herbivores.
Mes petits Disciples, je ne vous oublie pas. Un tonnelet de rhum pour les dix premiers arrivés sur la côte. Défense de noyer ses camarades. C'est parti.
Et je fais la course avec eux. Moi aussi j'ai envie de rhum.
Hisse et oh, l'ex-Mujinzoo
Dix-huit noeuds ramés à la main
Seule la guerre ménagera vos jeunes os
Tiens bon la rame et tiens bon le rang
Tirez fort, le Mégazorque
Si vos corps encaissent bien le choc
Nous boufferons à l'île des animaux.
J'ai perdu trop de poids, quatre-cent kilos
Rame plus fort, et dans l'effort
Faut penser au repu repos
A nos dents croquant au réconfort.
D'un festin fait de vin et de bonne viande
Souquez ventre, et dans l'attente
De faire bosser nos intestins
Nous pagaierons jusqu'au p'tit matin.
Le chant, c'est pas juste pour te faire profiter de ma voix de barbaryton. Ca donne le rythme, ou le ryzem comme disent les gens que j'aime pas. Tu serais contraint, ou contrainte, difficile à voir d'ici - surtout avec cette coupe de cheveux - de ramer avec eux, avec nous, ben tu sentirais comme c'est beau. Les bras qui brûlent, les gestes qui s'automatisent, la sensation de se faire emporter par l'élan des autres quand on se relâche un peu et cette justifiée sensation que je punis d'un oeil noir pourtant blanc toute marque de faiblesse, que tout cela a de quoi faire plaisir. On est quatre-cents à bord. La journée s'organise encore en quarts. Pendant le quart manoeuvres, ça veut dire que les gars se musclent les bras six heures. C'est le temps qu'il faut pour devenir un athlète professionnel. Bien sûr, suis pas con. Je ne leur demande pas le même régime à chaque fois. Ils ont pour consigne de boire tous les quart d'heure et je leur aménage du mou tous les cinquante mouvements. Au début, et malgré l'entraînement que je leur fais subir depuis des semaines, certains ne tenaient pas. Mais le corps est malin, il s'adapte. Et si les premiers jours, il y avait assez d'acide lactique dans les muscles pour leur faire péter les dents des requins, aujourd'hui les gars en chient dignement, en n'ayant plus peur de ce sentiment d'épuisement et en sachant comment ménager son enveloppe pour éviter l'hypoglycémie.
C'est pas des couilles la chanson, j'ai vraiment perdu quelques quintaux. La faute au peu de bouffe ingurgités depuis ma sortie de la grotte, et de ces putains de champis qui agissent encore des jours après. Le seul remède, c'est de bouffer beaucoup, mais si je m'écoutais c'est l'équipage entier qui serait en famine. Du coup, je puise dans mes réserve, et comprends de muscles, pas de graisse. Jamais eu de graisse moi, mon corps transforme ça en énergie. Ben là, j'ai plus la gueule de quelqu'un qui avait des muscles. Suis toujours plein d'entrain et sec, mais j'ai dû retirer mon armure dans laquelle je flottais et on me donne gagnant pour calancher avant la prochaine île si je continue à maigrir. De fait, les rations que j'ingurgite servent juste à ralentir le poison amaigrissant, pas à me stabiliser.
J'ai un peu causé de ça à Sergueï. Lui ai dit qu'il ne devait pas s'inquiéter pour mon état et que je me soignerais sitôt à terre. Lui ai aussi demandé de veiller à rassurer les hommes. Suis plus faible qu'avant, mais je soulève toujours mes tonnes de fonte. Je le fais juste moins longtemps, pour éviter de consommer trop de réserves.
Amener des purs légionnaires des Blues, c'était le bon plan. Les pirates de Shinji ne me connaissent pas depuis longtemps et ce sont des pirates, chez eux on mutine un chef trop faible. L'équipage du Mégazorque a gagné en discipline, surtout depuis le succès de l'île du Union John. "Les révos ne font pas grands choses de concret" qu'ils pouvaient se dire. Ben coco, ils viennent de prendre une île. Une petite île, mais une île quand même et qui faisait parler d'elle du fait de sa légende. Je peux avoir la peau sur les os, je reste encore le boss de la Légion, qui monte dans les sondages. Bientôt, on se souviendra de nous sur tout Grandline.
Terre en vue!
Fait la Vigie depuis l’éperon. Je vois rien d'ici, mais les hommes semblent confirmer dans un soulagement que je partage.
Ha ha ha, eh bien comme quoi on n'est pas assez cons pour ne pas savoir suivre une aiguille. Je veux laisser mes empreintes sur la plage dans une paire d'heures, alors, magnez-vous les filles.
Même si je leur avais dit de prendre la journée pour le faire, les gars se seraient grouillés. Z'ont faim eux aussi, faim d'autre chose que du biscuit, des agrumes et de la viande séchée. Ils veulent tartiner du gras de bidoche sur leur pain et se brûler la langue sur une cuisse trop chaude. Et je n'en n'ai pas moins envie qu'eux. On est à dix minutes du bord quand un gros truc blanc jaillit du sol et s'élève si haut que même Braff ne doit pas voir par-dessus. Ca ressemble à une baleine géante qui se mouche, sauf qu'à voir la vapeur d'eau que ça génère, c'est brûlant. Un gayser. Des geysers même, et des tailles impressionnantes. La panique gagne les hommes, du moins la plupart. J'ai dit panique pas frénésie. Ils ne courent pas dans tous les sens en hurlant "on va tous crever". Mais je sens que c'est à ma baveuse de s'agiter pour calmer les doutes.
A défaut de rôtir la viande, nous pourrons la bouillir Ha ha ha ha ha ! Ok les pucelles, ouvrez bien les coffres à miel. On sait jamais quand ces trucs vont jaillir ni pour combien de temps, alors on va se fier au membre d'équipage le plus instinctif à bord. Enfin, quand je dis à bord, j'me comprends. Si vous aviez vraiment l'instinct de survie, j'imagine que vous ne seriez pas Légionnaires.
Barbak est un monstre marin, la flotte, il la fréquente depuis qu'il est haut comme trois pommiers. On le laisse nous indiquer la voie qu'il faut prendre et on le trace. Si on fait comme lui, on devrait échapper aux geysers. Exécution et ne traînez pas assez pour me donner tort, vous n'aimeriez pas ça.
Ca s'exécute. On demande à Braff d'arrêter de ramer, chose inutile puisqu'il rivait déjà ses yeux sur les éruptions de flotte. On laisse Barbak nous doubler et on le suit scrupuleusement. Après un petit détour, il s'engouffre dans une brèche et qu'on emprunte aussi. Ca passe largement, on aurait même pu refaire un créneau si on avait voulu. De l'autre côté de ce voile de flotte et de vapeur, on mire enfin lîle. C'est sauvage, plein d'arbres. J'aime pas les arbres parce qu'ils donnent des fruits, mais je les aime bien quand même parce qu'ils cachent le soleil. Je laisse les commandes du Mégazorque et plonge pour rejoindre le Bardaf. Avec ma taille de bambou, je filoche plus vite qu'une torpille et monte rapido sur le pont. Un petit coucou à Braff et je cours jusqu'à l'énome série de sangles qui sert de laisse à Bardak. Je le détache. Il est temps qu'il profite de son nouveau bassin que j'ai vu équipé en poissons qui attendent de pouvoir se barrer.
Allez mon non Barbak, comme t'as bien aidé l'équipage, tu seras le premier à te régaler. Ducon, quand tu seras près du sable, le long truc doré, tu pourras soulever le Bardaf pour l'y mettre dessus. Dans le même sens qu'il est actuellement et sans le lancer ni le taper. Faut le poser doucement, pour éviter de faire fuir tous les crabes. Tu aimes bien ça, manger des crabes hein Ducon ? Ben faut faire comme j'ai dit alors.
Je laisse Braff re rejoins le Mégazorque qui a déjà jeté l'ancre. Impossible de mouiller ici. Certains canaux s'apprêtent à être descendus. j'arrive à temps.
Hin hin, les canots pour les Chevaliers et grade au moins équivalents. En gros, les Disciples, vous nagez jusqu'à la rive. Exception faite pour ceux qui on manoeuvré au geyser. Donc je ne veux que cinq canots sur la plage et CC types qui nagent. Que ceux qui prennent les braques pensent à charger de gnole, de briquets et armes. J'imagine que les bestioles qui nous attendent ne sont pas herbivores.
Mes petits Disciples, je ne vous oublie pas. Un tonnelet de rhum pour les dix premiers arrivés sur la côte. Défense de noyer ses camarades. C'est parti.
Et je fais la course avec eux. Moi aussi j'ai envie de rhum.