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[Île de Besaid] Une initiation des plus atypiques

Île de Besaid. 6H du matin.

Kaitô marchait silencieusement, les yeux recouvert d’un bandeau opaque, dans cet environnement tropical où la faune et la flore luxuriante s’étaient depuis plusieurs siècles institués sur ce territoire vierge. L’agent du Cipher Pol 9 était accompagné d’un homme mystérieux aux allures de gentilhomme avisé. Le genre de personne que l’on croise habituellement en terrasse des restaurants prestigieux, buvant à l’accoutumé un scotch bien serré comme à son habitude. Oui, il avait tout l’air de l’un de ses minets aux allures de perdrix de l’année, qui ravissent le cœur des femmes par leur verve et leurs effets de zèle. Un costume rayé trois pièces, réalisé à partir d’une étoffe d’extrême qualité, dont les teintes parfaitement accordés n’avaient rien à ravir aux smokings conventionnelles. Qu’est ce qu’un homme de cet acabit pouvait bien mijoter sur cette contrée réservé aux aventuriers aguerris ? Pourtant, comme dit la maxime « les apparences sont parfois trompeuses », cet homme était en réalité un instructeur spécial du Cipher Pol dont la venue en ces lieux était d’initier Kaitô à l’art très sélectif du rokushiki. L’homme tranchait de sa machette aiguisé les herbes et plantes indisciplinés qui se dressaient sur leur passage afin de se frayer un chemin jusqu’à l’un des camps d’entrainement secret et réservé au Cipher Pol 9. Le climat particulièrement lourd et suffocant ne semblait pas déranger le moins du monde le personnage qui ne ralentissait guère son pas soutenu depuis maintenant plusieurs heures. Kaitô suivait délibérément le circuit tracé par ce précepteur. La faune en pleine effervescence redoublait d’intensité au fur et à mesure qu’ils s’enfonçaient dans la jungle bourdonnante. Bien qu’un village figurait sur cette archipel, Le guide présupposé avait intentionnellement décidé de la contourner pour rester dans l’autarcie la plus totale.Cette initiation était une épreuve à part entière, la volonté d’un homme contre celle de mère nature. Kaitô devait en sortir grandi où il ne s’en sortirait pas, finirait apathique et deviendrait une proie pour les plantes carnivores et autre prédateurs potentiels.

Cet apprentissage faisait écho au succès de la mission de Las camp réalisé en collaboration avec l’agent Red, quelques semaines auparavant. Kaitô avait montré de réelles aptitudes sur le terrain et s’était montré assez digne pour qu’on l’initie à l’apprentissage du rokushiki. La loyauté sans faille et l’efficience de l’agent se voyait enfin légitimement récompensé au travers de ce geste de reconnaissance du gouvernement. Le rokushiki repose sur des principes martiaux très confidentiels ayant attrait au corps et à l’esprit humain, ces notions ne devaient en aucun cas tomber dans les mains adverses et risquer ainsi qu’ils en percent le sceau sacré. C’est pourquoi ce rite initiatique devait s’opérer à l’abri des regards indiscrets et dans un environnement hostile. La maîtrise du Rokushiki requiert du temps et une bonne dose de pratique afin d’en assimiler les fondements. Bientôt, les deux hommes parvinrent devant une immense façade rocheuse longue d’une dizaine de mètres. Le gentilhomme ôta le bandeau des yeux de Kaitô qui découvrit l’envergure du roc lui faisant face. L’agent découvrit par la même occasion que ce guide qui allait désormais lui servir de pédagogue portait un masque de faïence, dissimulant les traits de son visage. La discrétion était le credo du CP9 et il n’était en aucun cas question d’y déroger. L’homme profita de la surprise de Kaitô pour actionner un interrupteur dissimulé dans le bloc de pierre sans que ce dernier parvienne à s’en apercevoir. Ce déplacement presque instantané était là le résultat d’un maître rokushiki qui semblait avoir subjugué ses aptitudes en la matière et élevant ainsi cet art à un tout autre niveau que le simple entendement humain. Une voix rauque et sourde résonna soudainement de la structure.

« Cet endroit sera ton tombeau ou constituera un tremplin vers quelque chose de bien plus grand qui te dépasse totalement à l’heure actuelle. Il ne tient qu’a toi de concrétiser ce rêve ou de tomber dans l’oubli. Je pourvoirai le minimum de ta subsistance et te fournirait eau et aliments en quantité limité. Tu devras te rapprocher de la plénitude et faire régner en ton sein, l’osmose de ton corps et de ton esprit. Si tu viens à mourir d’épuisement, je te laisserai dans ce mausolée avec les cadavres de ceux qui jadis, ont tenté d’apprendre ces techniques sacrées. »

Une anfractuosité se dessina dans la pierre, laissant apparaitre ce qui s’apparentait au seuil d’entrée du bâtiment d’entrainement supposé et Kaitô découvrit avec stupéfaction la présence d’un complexe high-tech dernière génération à l’intérieur de ce rocher sans âge.

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Dernière édition par Atsuji Kaitô le Jeu 10 Mai 2012 - 22:47, édité 2 fois
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Les murs recouverts d’épaisses couches de feuille de titane rendaient le lieu presque invulnérable et imperméable à tous les sons et évènements ayant lieu à l’extérieur. Une forteresse imprenable soutenue par des piliers colossaux d’alliages de tungstène et composés de l’acier. En hauteur des néons luminescents distribuaient une lumière vive et dilué dans l’enceinte du complexe. Kaitô descendit silencieusement l’escalier métallique qui le séparait de l’ère d’entraînement tandis que derrière lui, la lourde porte se verrouillait instantanément. Le sol froid et peint d’une couleur blanchâtre venait encore intensifier la frigidité du lieu. Le bâtiment semblait se prolonger sur plusieurs niveaux souterrains. Quel était l’utilisation première de cette base secrète ? Dans quel but le gouvernement mondial l’avait t’il construit initialement ? Autant de questions laissées sans réponse qui entourent l’atmosphère mystérieuse et hermétique de cette organisation Kaitô s’approcha progressivement d’un écran géant disposé sur la facade nord du complexe. Une couche épaisse de plexiglas avait été apposée sur celui-ci afin de prévenir tout choc ou dégâts à son encontre. Bientôt l’écran s’alluma et un texte apparut sur le terminal.

«SORU «

Il s’agissait là de la transcription visuelle de la première des 7 techniques du rokushiki. Le Soru s’apparentait à une sorte de mouvement très rapide opéré à partir des jambes. L’œil humain ne peut suivre et décomposer ce mouvement, donnant ainsi l’impression d’une teleportation aux yeux de l’opposant. Cette illusion d’optique est rendue possible grâce à une concentration d’air et son durcissement en un point donnée. A l’écran, le mouvement avait été désagrégé en étapes successives d’exécution et Kaitô examinait précautionneusement le déroulement de l’enchaînement. La vidéo passait en boucle dans la salle vide où le silence semblait avoir élu domicile depuis quelques années déjà. Kaitô procéda à des étirements préalables avant de se lancer dans la pratique.

Il essayait tant bien que mal de reproduire le mouvement, tandis que le gentleman lui donnait de maigres conseils sur la marche à suivre. Au fur et à mesure de ses essais, Kaitô découvrit que cette impression de vitesse était lié à une multitude de tâtonnements réalisés dans l’air, ces mouvements au demeurant minimes constituaient en réalité ce qui procurait la propulsion du corps à travers l’espace. Kaitô s’employa à nouveau à l’exécution de la technique mais se heurta à un nouvel obstacle. Il avait beau réaliser 5-6 mouvements avant d’effectuer le déplacement, le résultat était identique. Fort de ses efforts et de ses tentatives, il multiplia les essais jusqu’à parvenir à la déduction que 10 pas s’avéraient nécessaire pour effectuer le déplacement à la perfection. Ces 10 mouvements nécessaires s’avéraient bien plus complexe qu’il ne l’avait prévu, le laps de temps dédié à ces mouvements était encore trop restreint pour bien retranscrire l’impression de vitesse engendré par le Soru. Il réitéra l’opération des heures durant afin de réduire le temps alloué à chacun des 10 mouvements consécutifs.

Lorsqu’il obtint le bon timing, il n’avait plus qu’à concilier les 10 pas et donner un mouvement général d’ensemble. C’était désormais de l’ordre du détail technique mais un détail qui avait toute son importance, c’était cet élément prépondérant qui définissait l’exécution globale de la technique. Kaitô poursuivit le perfectionnement du dit mouvement rectiligne jusqu'à parvenir après de nombreuses tentatives sans succès, à une réalisation potable.. Heureux de ce dénouement, il se concentra une ultime fois et parvint à réaliser non sans mal la première technique du Rokushiki, générant ainsi l’illusion d’optique propre au Soru. Exténué et éreinté, il tomba intentionnellement au sol respirant de grande bouffées d’oxygène pour se remettre de cet entraînement des plus vigoureux et pourtant, il ne s’agissait qu’une d’une entrée en matière à l’art du sixième style.

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Bien que Kaitô ne s’attendait pas à des compliments ou à des encouragements, un signe de reconnaissance aurait été le bienvenu. Conformément aux attentes de l’instructeur, Kaitô s’était rendu en contrebas et avait pénétré dans la seconde pièce résolument différente de celle qu’il a visitée auparavant. L’architecture de la salle s’apparentait à une gigantesque sphère où était disséminés sur toutes les façades des orifices de 10 cm de diamètre. L’agent du CP9 ne savait pas à quoi s’attendre cette fois-ci, ni même à quel technique il devrait se perfectionner. Il s’avançait prudemment dans ce nouvel environnement étranger lorsque subitement l’écran désormais accoutumé vint affleurer du sol dans un mouvement mécanique. Une courte vidéo s’ensuivit mettant en scène le maître rokushiki devenant la cible d’armes à feu diverses et variés. L’homme pris en tenaille par les tirs de tous bords, restait impassible et indifférent à la tournure des évènements comme s’il n’était pas concerné par l’assaut en question. Bientôt, les balles de plomb vinrent ricocher sur son corps et furent déviées de leurs trajectoires initiales. Kaitô restait abasourdi par la scène dont il s’était porté témoin. L’homme n’avait pas bougé ne serait-ce que d’un pouce et pourtant il avait naturellement et spontanément altéré la trajectoire des projectiles. Cela relevait du grand art, Kaitô prenait ainsi conscience que le rokushiki entremêle un contrôle parfait du corps et de l’esprit de son adepte. Il se demandait même si cette technique ne s’apparentait pas davantage à de la télékinésie. Toutes ces questions restées en suspens s’élucidèrent lorsqu’à l’écran, il découvrait le principe sous-jacent de ce mouvement formidable. Le Tekkai, dénommé ainsi pour le rendu métal du corps du détenteur de la technique, s’avérait particulièrement complexe à façonner. Une seconde salle concomitante à la première abritait une salle de méditation rudimentaire. Un décor boisé, quelques arbres en fleurs et une ébauche de temple ancien agrémentait cette pièce anachronique. Kaitô comprit rapidement que la méditation s’avérait être une condition sine qua non à la maîtrise de cette technique qui était d’un tout autre niveau que le Soru. Il pénétra précautionneusement dans la salle qui se referma aussitôt suite à son entrée.

Kaitô resta de longues journées à l’intérieur du dôme, se contenant de maigres repas et breuvages et ainsi éveiller son esprit à l’environnement. Il lui était difficile de rester immobile pendant de longues heures mais il avait du se rendre à l’évidence qu’il ne pouvait en être autrement. Au fil des jours passés dans cette antichambre, L’agent du Cipher pol acquérait de nouvelles qualités et aptitudes, ses perceptions sensitives étaient plus aigues et subtiles, Kaitô gagnait en sérénité et en quiétude, le rapport à la terre lui avait ouvert de nouvelles perspectives et sa vision du monde bien que toujours orienté vers une justice absolue, s’était nuancé à mesure que les jours passaient. Il n’avait plus réellement conscience des heures qui défilaient, il avait perdu tout contact avec l’extérieur pour renforcer son degré d’introspection. Dans cette quête personnelle, il était amené à s’interroger sur la dualité du bien et du mal ainsi que sa place dans ce monde. Il était certain que sa venue sur terre n’avait aucun caractère fortuit, il était né avec un rôle précis, une mission d’envergure dont il s’était vu confier la responsabilité. La justice l’avait fait venir sur terre pour sanctionner les pêcheurs, c’était là son leitmotiv et il en était persuadé. Kaitô était conscient qu’il devait également gagner en sagesse pour concrétiser ce but, c’était là la progression inhérente au Rokushiki, se ressourcer et conduire au perfectionnement physique et mental en même proportion pour parvenir à un équilibre parfait. Après plusieurs jours d’intense concentration, Kaitô se décréta fin prêt à débuter l’apprentissage du Tekkai, il sortit de la cellule de méditation pour se consacrer pleinement à cette technique inédite. Le maître Rokushiki l’attendait dans la pièce, dos collé à la paroi de titane. Kaitô s’avança lentement vers l’instructeur comme s’il était habité d’un nouveau souffle, d’une nouvelle soif et paré à en découdre. Le gentleman n’avait pas changé d’un cil, le visage fermé et indifférent.

« Le cheminement du Rokushiki est un processus long et fastidieux qui requiert une combinaison étroite du corps et de l’esprit. Tu semble t’être éveillé à une partie de cet art cependant il te reste bien des étapes à concrétiser avant d’éveiller ta pleine conscience au sixième style. »

Il marqua un net arrêt puis montra du bout de l’index l’un des orifices disposés sur le mur.

« De ces orifices vont jaillir des sphères en caoutchouc renforcés, tu n’auras que peu de latitude pour te soustraire à elles. Tu vas devoir réussir l’apprentissage du tekkai pour outrepasser la douleur que tu vas être amené à faire l’expérience. »

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Kaitô eut à peine le temps de se mettre en position que les balles de caoutchouc commençaient à l’assaillir de tous parts. La vitesse fulgurante des projectiles perçait l’atmosphère, générant autour des projectiles une fine particule d’air compressé qui intensifiait leur dureté lors de l’impact. Kaitô n’eut d’autre choix que d’encaisser cette première salve qui fut particulièrement douloureuse pour le jeune agent du CP9, il apprenait à ses dépens qu’il fallait être vif et particulièrement réactif pour devenir un véritable agent du CP9. Les balles venaient s’écraser sur son épiderme malmené, laissant des ecchymoses et autres hématomes sur son corps étrillé. Bientôt sa peau devint écarlate en écho aux multiples impacts endurés, Kaitô se protégeait tant bien que mal en se protégeant prioritairement le visage tandis que la pluie de balles continuait à fondre sur son physique. Comme il s’y attendait, ca n’allait pas être de la tarte, les balles en caoutchouc ne lui laissaient pour ainsi dire aucun répit et la salle en forme de dôme ne laissait aucun recoin ou obstacle derrière lequel Kaitô pouvait se dissimuler pour reprendre son souffle. La jeune recrue du CP9 entama une course afin de maximiser ses chances d’éviter les dragées caoutchouteuses, il en profitait par la même occasion pour réfléchir quant à la bonne exécution de la technique.

Le Tekkai se matérialise suite à l’immobilisation puis au durcissement de tous les muscles principaux du corps, l’enveloppe charnelle devient alors aussi dur que du métal au détriment de toute mobilité. Il nécessite une concentration extrême couplé à un timing sans faille. La théorie était simple sur le papier cependant en ce qui concerne l’application, c’était loin d’être aussi aisé. Comment allait t-il bien pouvoir opérer un tel durcissement ? S’agissait t-il de bander tous les muscles instantanément ? Autant de questions que Kaitô n’avait pas loisir à se poser puisqu’il était déjà bien occupé à esquiver avec bien du mal les balles en caoutchouc. Kaitô marquait des pauses par intermittence pour s’essayer au perfectionnement de la technique et bien que sa peau semblait se fortifier au fil des essais, il devait toujours prendre la poudre d’escampette et réitérer ses essais jusqu'à présent infructueux. Qui plus est, le challenge n’était pas assez éprouvant pour le maître rokushiki qui décida de se mêler à la partie en lançant à son tour des shurikens sur l’agent Kaitô, comme si l’épreuve en elle-même n’était pas assez harassante. L’agent sentait bien qu’il progressait mais ce nouvel obstacle n’allait pas arranger la donne, les shurikens vinrent lacérer le torse déjà bien esquinter de Kaitô, c’était sans doute une manœuvre de plus pour que Kaitô perde son sang-froid et échoue dans sa quête. La volonté de l’agent fut aussitôt démultiplié, il cherchait en lui les forces nécessaires pour résister aux assauts ininterrompues du gentleman et des projectiles qui semblaient pleuvoir sans fin, c’est dans l’adversité que l’on reconnaît les grands hommes.

Cet apprentissage était véritablement un test d’endurance où les nerfs de la cible sont mis à rude épreuve, il n’appartenait qu’a Kaitô d’abandonner, de déclarer forfait et de sortir vivant de cette enfer caoutchouteux mais ce n’était pas son genre, trop d’orgueil et d’amour propre pour laisser le maître Rokushiki remporter cet affrontement mental. Kaitô le voyait déjà sourire en coin, s’apprêtant à manifester son entière satisfaction d’avoir fait plier la volonté de l’agent du CP9, c’était sans doute le rôle qui lui incombait après tout. Une lame de bonne facture nécessite qu’on la façonne continuellement et qu’on en fasse un usage régulier à défaut de la voir s’émousser. A l’instar de cette observation, le maître cherchait vraisemblablement à en faire baver à son jeune disciple, il fallait lui tanner le cuir afin qu’il soit à la fois robuste et rugueux, sa peau devait devenir une cuirasse dont les pores deviendraient des écailles imperméables au cas échéant. Kaitô arrêta net sa course et tandis que les projectiles l’excédaient une nouvelle fois, il endurcit à plusieurs tentatives ses muscles, il arrivait désormais à exécuter un Tekkai partiel. La partie basse de son organisme s’était endurcit alors que la partie supérieure continuait à se prendre de plein fouet les rafales de caoutchouc. Le timing n’était pas encore suffisant pour un Tekkai parfait, il renouvela l’expérience encore et encore, puisant dans ses dernières forces pour produire l’effet escompté du Tekkai. Subitement, les projectiles se heurtèrent à une enveloppe de métal totalement infrangible, les shurikens du maître vinrent même se déformer suite au choc avec la couche solide de métal recouvrant l’ossature de l’agent Kaitô. Il réussit en définitive à parachever finalement cette technique qui s’était avéré pénible et laborieuse. Il esquissait un sourire triomphant, envers et contre tout il n’avait pas courbé l’échine face à la volonté du maître rokushiki
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L’assaut ininterrompu arrive enfin à son terme tandis que l’agent du CP9 prit un repos bien mérité. Kaitô ne s’attendait pas lorsqu’il en avait fait la requête, à ce que l’apprentissage du sixième art soit aussi draconien et le néophyte n’était pas au bout de ses peines. Son corps, bien écorché avait un besoin urgent de soins et d’un traitement médical approprié, il ne pouvait s’atteler à l’apprentissage de la technique suivante sans avoir au moins désinfecté et pansé ses plaies. Le maître rokushiki le savait éperdument, il lança au sol un kit rudimentaire de premiers soins à l’agent, Kaitô devait se débrouiller seul comme dans une situation de guérilla, l’agent devait impérativement faire preuve d’autonomie et n’avoir recours qu’a lui-même. Personne ne l’aurait aidé ou ne lui aurait porté la moindre assistance, sur un champ de bataille, il ne devait faire confiance qu’a lui et à lui seul s’il devait rester en vie. Kaitô ouvrit le coffret surmonté des initiales GM où il figurait des ustensiles simplistes, un bistouri, du fil, quelques cotons ainsi qu’un flacon d’alcool à 90 degrés. C’était là le maigre équipement dont il disposait pour soigner ce corps déjà bien mutilé. Kaitô allait pouvoir mettre à contribution sa formation en médecine et chirurgie plus tôt qu’il ne l’escomptait, le maître l’observait avec vif intérêt et examinait chacun des gestes minutieux opérés par l’agent Kaitô. L’homme n’était pas au point sadique de mener une offensive durant ce laps de temps, il laissait à Kaitô l’opportunité de faire une nouvelle fois ses preuves s’il voulait continuer à avance. L’agent du CP9 restait vigilant quant aux réactions impromptues de son opposant, une dizaine de minutes suffirent à Kaitô pour soigner sommairement les plaies et autres dégradations subies par son corps. Une multitude de bandes de tissus pendaient de son torse, son corps ne pouvait pas encore cicatriser et résorber les ecchymoses, l’homme devait ingurgiter un repas et ainsi faire le plein d’énergies et vitamines pour faciliter sa régénération. Soudainement, le maître rokushiki applaudit lentement, faisant en sorte d’accentuer le claquement de ses mains.

« Tu t’avères être un oiseau prometteur, bien bien. Pour être franc avec toi, je m’attendais à ce que tu capitules sous l’excès de l’effort. Passons désormais à la suivante, j’ai nommé le Geppou. »

Le speech aussitôt terminé, la surface du sol se mit à descendre verticalement à l’instar d’un ascenseur. A la grande stupeur de Kaitô, le maître se mit à se déplacer dans les airs sans aucun embarras et le plus naturellement possible comme il l’aurait fait sur une surface dure. Cet exploit était sans aucun doute le résultat de ce Geppou comme le maître semblait l’avoir formulé. C’était un spectacle des plus sensationnel, l’homme volait littéralement dans l’air sans être inquiété par la gravité terrestre. Bientôt il parvint à une plate-forme situé à mi hauteur tandis que Kaitô continuait sa longue descente jusqu'à ce que les rouages du mécanisme s’interrompent. Le sol dorénavant immobile laissait une hauteur de plafond d’au moins 30 mètres. Désormais plus aucun écran ne figurait dans la pièce pour mémoriser les étapes de la technique, Kaitô devait se fier à sa propre observation antérieure de ce phénomène des plus sidérants. Aucune plateforme intermédiaire n’était disposée entre sa position et celle du maître rokushiki, s’il devait venir à tomber ce qui allait nécessairement se produire, Kaitô pouvait risquer de nouvelles blessures à moins qu’il effectue un tekkai lors de chacune de ses chutes futures. Le maître rokushiki lança un couteau accompagné d’une petite note, qui vint s’écraser à quelques mètres de l’agent du Cipher Pol. Kaitô récupéra la fameuse note et en prit connaissance.

« Si tu parvins à perfectionner le Geppou, nous nous rencontrerons à l’extérieur pour la suite de ton initiation. Je tiens à te prévenir que tu auras besoin d’une maîtrise plus approfondie des techniques dont tu viens de faire l’acquisition. Prend le temps de les peaufiner dans cette salle avant de monter mon rejoindre. »

Ca avait le mérite d’être clair, Kaitô prit quelques minutes et s’interrogea sur les propos de son interlocuteur. Que pouvait-il bien avoir au delà de ce nouveau challenge ? C’était une question qui resterait en suspens jusqu'à ce qu’il parvienne à parfaire le pas de la lune ou plus communément appelé Geppou. A la différence des autres techniques du rokushiki, Kaitô avait déjà par le passé été témoin de ce spectacle ahurissant, la scène se déroulait sur le cimetière d’épaves entre des marines et un équipage de pirates sanguinaires comme l’océan en compte tant. Le chef de l’escouade marine avait utilisé ce subterfuge pour sauver la vie à ses hommes pris en tenaille par la flibuste sournoise. Le Geppou repose sur une densification de l’air qui permet de « rebondir » en pesanteur et ainsi donner plus de vigueur à un coup porté ou au contraire à en esquiver en empruntant la voie aérienne.

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Le pas de la lune s’avérait éminemment utile dans toutes les circonstances inhérentes au combat mais aussi à l’infiltration. Kaitô s’attela aussitôt à l’apprentissage du Geppou, il avait observé minutieusement la façon de procéder du Maître dans l’exécution de ce mouvement complexe. L’homme frappait plusieurs fois l’atmosphère en vue d’épaissir la couche d’air et de s’en servir comme appui nécessaire à la propulsion du corps. La technique s’apparentait dans une certaine mesure à celle du Soru puisqu’il s’agissait d’effectuer une multitude de pas préalable à la réalisation du mouvement. Il lui fallait expérimenter cette nouvelle technique et trouver la spécificité propre à cette dernière. Kaitô commença à sauter à plusieurs reprises tout en donnant de multiples coups de talons dans l’atmosphère cependant rien n’y faisait et Kaitô tombait inexorablement sur le sol froid et métallique de la pièce. Il fallait dire à sa décharge et sans faire de jeu de mots que le coup de pate était particulièrement aisé à acquérir. Kaitô persévéra encore et encore, multipliant les Tekkai pour se prévenir des chutes de trop grande hauteur. Le coup de talon devait être à la fois vif et sec pour obtenir un appui assez solide et c’était en cela que la technique s’avérait ardu. Ce point d’impact devait contenir une masse suffisante d’air comprimé, résultant de la succession d’un nombre de mouvements bien précis. Kaitô poursuivit l’entrainement encore et encore jusqu’à trouver le chiffre exact de mouvement, 10 mouvements à l’instar du soru s’avéraient nécessaires.

Kaitô avait beau multiplier les essais, le socle était loin de pouvoir supporter un poids suffisant, l’air avait tendance à trop se disperser entre les différents coups exécutés. Il fallait qu’il parvienne à synchroniser le tout autour d’un timing adéquat, il s’obstina à reproduire encore et encore le mouvement sans lâcher prise mais il aboutissait toujours à la même conclusion. Tandis qu’il s’adonnait à un dernier essai, il eut l’agréable réaction de constituer bel et bien un support viable sur lequel il put se propulser de quelques mètres dans l’air. Cette réussite inopiné le prédisposa à poursuivre ses efforts dans cette voie, les chutes inlassables n’affectaient plus son moral, il restait stoïque dans l’adversité sans perdre son objectif de vue. Ce n’était plus qu’une question de temps avant qu’il ne saisisse le bon degré d’exécution et réussisse à finaliser cette technique. Au terme de plusieurs heures de dur labeur, Kaitô réussissait presque a atteindre l’unique sortie du dôme, il se remémora les paroles du maître rokushiki, lui mentionnant qu’il devait acquérir un niveau de maîtrise supérieur au contrôle fébrile qu’il détenait présentement. Il travailla plus étroitement le soru et le tekkai conformément aux attentes du maître et se laissa aller une nouvelle fois à la médiation et au recueillement personnel. Ce regard intérieur est un exercice très particulier, l’âme doit être en paix et l’esprit en osmose avec l’environnement, l’être ne fait plus qu’un avec ce qu’il entoure. Lorsqu’il finit cet introspection, le sol se mit se dérober progressivement en forme d’ellipse sous ses pieds, des pics acérés en acier trempé figuraient sous le plancher l’heure à la méditation était désormais révolu et l’agent devait impérativement se sortir de ce mauvais pas s’il ne voulait finir embroché au bout d’une pic à l’image des détenus condamnés à sentence capitale avant lui. Kaitô réitéra le pas de la lune et parvint à se propulser à une quinzaine de mètre haut dessus du sol, il lui en manquait à nouveau 15 pour accéder à la pièce convoité. Sa maîtrise actuelle du Geppou ne lui permettait de faire guère mieux, il fallait qu’il trouve une solution pour combler ce manque, il essaya de jouer la carte du rebond sur le mur mais il ne gagnait que quelques mètres supplémentaires.

Le maître rokushiki avait voulu pimenter une nouvelle fois le challenge, il ne pouvait vraiment pas se fier au discours de cet homme qui sous ses allures de gentleman, n’hésitaient à commettre des sales coups à ses opposants sans jamais se salir les mains. Kaitô comprit que tel était l’était d’esprit du Cipher Pol, et que même lorsqu’il serait amené à travailler avec d’autres agents, la méfiance serait toujours de mise, l’individualisme prône sur la solidarité ici bas. Kaitô n’avait plus qu’une ultime chance de réchapper aux pointes d’acier, il prit beaucoup d’élan avant de se projeter sur le mur et d’exécuter une multitude de Geppou consécutifs et parvint à s’accrocher in extremis à l’encadrement de porte. Après avoir gesticulé quelques secondes, il put enfin se hisser et pénétrer dans un long couloir étroit. Une lumière vive semblable à l’éclat du jour se profilait tout au fond de ce corridor interminable. Connaissant le tempérament du maître, il avait très bien pu truffer de pièges diverses et variés le chemin qui le séparait de ce qui semblait être le monde extérieur. Kaitô avança précautionneusement, ses bruits de pas résonnaient d’un son sourd sur les parois, il parvint finalement sans embûches à gagner ce qu’il pensait être une échappatoire vers le monde extérieure.
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PART II

Kaitô ne s’était pas fourvoyé, la lumière vive et intense du jour irradiait la plaine luxuriante qu’il venait de gagner en débouchant de se couloir sinueux. Le maître Rokushiki l’attendait patiemment en position de méditation sur un rocher. Des bourrasques soufflaient transversalement sur l’étendue boisée, faisant chavirer au gré du vent les herbes hautes figurant sur la surface. Kaitô était heureux de pouvoir regagner le monde extérieur, de sentir à nouveau la chaleur sur sa peau et le vent venir chatouiller son visage, de ressentir à nouveau sous ses pieds une surface imparfaite et rugueuse et non la couche métallique qu’il avait prit l’habitude de côtoyer malgré lui dans le complexe. Kaitô s’avança prudemment, il ne savait quel péripétie lui réservait l’instructeur, le gentleman claqua des doigts et subitement un énorme rocher de plusieurs mètres de hauteur, en suspension au dessus de Kaitô depuis tout ce temps, vint s’effondrer sur l’agent gouvernemental. Kaitô comprenait la démarche du sage, il souhaitait vérifier que Kaitô avait bel et bien aiguisé sa technique dans la salle d’entraînement. Le rocher n’était qu’un test, un amuse-gueule, un préambule à ce qu’il devrait bientôt irrémédiablement faire face, le maître n’allait pas être déçu du voyage. Kaitô parvint sans mal à gonfler tous ces muscles dans un timing adéquat pour reproduire un Tekkai des plus remarquables. La roche vint s’effriter puis se briser littéralement au contact de cette feuille épaisse de métal imperméable. A peine eut t-il eut temps de rompre le tekkai que le maître lui jeta une vingtaine de shurikens dans sa direction. La trajectoire intentionnel des projectiles ne lui laissaient guère le choix, il fallait ‘y soustraire par la voie aérienne coûte que coûte, l’agent montra une nouvelle fois ses nouvelles prouesses en opérant une suite consécutive de Geppou pour esquiver les shurikens acérés. La réussite de cette deuxième épreuve fit émerger un sentiment de confiance et de satisfaction chez l’agent Kaito cependant il ne devait pas se reposer sur ses lauriers à défaut de se voir asséner une douloureuse correction. En moins de temps qu’il ne faut pour le dire, le maître se déplaça à la vitesse de l’éclair en zigzag et vint allonger un crochet du gauche à Kaitô qui vola à plusieurs mètres dans les fourrées. Il se releva péniblement, regardant farouchement le maître.

« Ne sois pas aussi confiant en tes capacités, il te faut acquérir davantage d’humilité et de retenue. Ta maîtrise n’en est qu’a un stade de balbutiement. Reste concentré ou tu risques de recevoir des coups bien pires que celui-ci. »

« J’ai convié quelques compagnons qui s’avéreront nécessaires pour l’apprentissage de la prochaine technique. Comme tu dois l’avoir désormais compris, tu n’auras plus aucunes indications sur le processus d’apprentissage du Rokushiki, tu devras uniquement te fier qu’a ton observation pour tenter de décomposer et réitérer le mouvement. La technique dont je vais te faire désormais la démonstration est le Kami-E. »

Des hommes masqués à l’instar de ninjas sortirent de tous bords, certains descendaient du ciel tandis que d’autres s’étaient faufilés dans le dos de l’agent. Subitement tous se mirent à tourner autour du maître telles des loups parés à sauter sur leur gibier, ils cherchaient la faille défensive du maître, un interstice dans lequel s’immiscer et ainsi prendre de court le gentleman. Ils étaient tous armés de katana et de nombreux shurikens et makiboshis faisaient aussi partie intégrante de leur arsenal guerrier. Le maître restait immobile, concentré, comme figé telle une statue de bronze dans ce décor pictural. Subitement, ils se ruèrent tous bille en tête dans sa direction avec la ferme attention d’en découdre et bien qu’ils essayèrent à maintes reprise de flanquer une sévère correction, aucun d’eux ne réussit même à toucher leur opposant qui esquivait aisément tous les coups portés à son égard. Le maître bougeait à une vitesse démentielle si bien qu’il était difficile pour Kaitô de tenir du regard. Le temps n’y faisait rien et le gentleman ne perdait rien de sa superbe, il continuait à se dérober honteusement. Cet état de fait devait être profondément frustrant voire même déstabilisant pour les ennemis du maître. Se voir humilier de la sorte traduit de profonds manques dans les arts martiaux et les écarts de niveaux cuisant qui résident entre ces hommes et le maître. Certains en venaient même à s’énerver tout en persévérant dans leurs coups, c’était peine perdue, le maître tout en ayant les yeux fermés les mettaient les uns après les autres dans une déroute cinglante. Kaitô s’interrogeait, ce phénomène était d’il dû à la vitesse vertigineuse du maître ou au contraire lisait t-il davantage les lignes et mouvements opérés par ces corps hostiles ? Il s’agissait d’un mouvement ici d’un mouvement de déplacement à l’instar du Soru. Quoi qu’il en soit, la démonstration de force était bien là et lorsque ses adversaires furent épuisés, il n’eut aucun mal à les faire valser dans le décor.

« Tel est la force du Kami-E. Nous allons voir désormais ce que tu peux faire Agent Kaitô. Messieurs… »

A son tour, Kaitô allait devoir affronter ces hommes ou du moins les esquiver. La hargne dans les veines, ils savaient qu’il serait plus aisé d’infliger leurs coups à un agent en herbe et non pas à un maître rokushiki. Ils allaient pouvoir se donner à cœur joie pour lui asséner une vengeance des plus mérités. A peine eut-il le temps de se mettre en position qu’ils se lançaient déjà à l’offensive, Kaitô parvenait à esquiver une bonne partie de leurs attaques en bougeant avec agilité et en se substituant aux coups portés cependant cette méthode ne s’apparentait en rien au Kami-E et il finirait bientôt par se fatiguer. Quelques minutes plus tard, ce constat se produisit et Kaitô se prenait bel et bien des volées d’uppercuts dans le buffet sans qu’il n’ait eut le temps de réagir. La correction continuait de plus belle et Kaitô dut rebrousser chemin suite à ces assauts ininterrompus. Il n’avait pas procédé de la manière adéquate, le maître Rokushiki était resté à l’inverse de Kaitô, totalement immobile dans ses esquives, seuls ses muscles ondulaient pour se dérober aux attaques des opposants. Les membres antérieurs ne devaient pas bouger, Kaitô devait se focaliser sur le corps de son adversaire, s’intéresser à la façon dont le corps ennemi était en mouvement pour ainsi anticiper la prochaine attaque.

C’était véritablement une lecture sur des lignes du corps qui devait s’opérer, basé sur une observation aigu du déplacement adverse. Il est vrai qu’instinctivement chaque corps humain possède sa propre façon de se mouvoir, des réactions spécifiques à chaque individu cependant à la lecture de certains mouvements, il est possible d’entrevoir le prochain et de l’esquiver. Le Kami-E est fondé sur ce décryptage minutieux et a dû être enseigné depuis la nuit des temps sous des terminologies différentes, l’esquive est le facteur principal d’une attaque réussie, elle permet de se procurer des ouvertures, de se faufiler dans un interstice auparavant couvert et d’asséner un coup dévastateur. Le Kami-E signifiant littéralement pliage fait référence à la grande malléabilité du papier et sa dimension très flexible. Tel était l’un des véritables enjeux de l’apprentissage du Kami-E. La principale difficulté de cette technique consistait dans la faculté de l’agent à trouver en lui-même, la concentration nécessaire pour se soustraire aux attaques tout en esquivant autant que possible les coups qu’il devait irrémédiablement encaisser. Les ninjas ricanaient vulgairement, satisfait de pouvoir passer leurs nerfs sur un bouc émissaire qui ne faisait que se prendre des coups sans rétorquer. Kaitô faisait preuve d’un entêtement obstiné dans cet apprentissage, un entêtement qui ne faisait que surenchérir la frénésie de ses ennemis. Qu’importe les coups et autres ecchymoses, elles forgent l’expérience et sont témoin de la valeur d’un guerrier. Ils ne perdaient rien pour attendre ces salops, ils paieraient en temps et en heure ce qu’ils faisaient subir à l’agent du CP9. Cette concentration sans faille ne lui permit progressivement à son grand étonnement, de parvenir à esquiver par intermittence des coups portés, il n’avait pas encore le champ libre pour riposter mais cela ne saurait tarder. Son visage littéralement boursouflé par les coups portés n’avait quasiment plus figure humaine, c’en était même à se demander comment il parvenait encore à garder une vision nette. Il s’envola plusieurs fois encore dans les fourrées sans perdre une miette de la volonté intense qui l’animait. Il se relançait à la charge encore et encore dans l’espoir de concrétiser l’objectif escompté. Quant au maître, il restait impassible devant le spectacle, attendant patiemment l’issu de l’affrontement. Kaitô manifestait un degré de maîtrise progressif dans l’éxécution de la technique, ses esquives étaient plus fluides et ses mouvements étaient bien moins saccadés, on lui reconnaissait une certaine souplesse et agilité dans l’achèvement du Kami-E. A force d’expérience et de réflexion, Kaitô comprit que cette technique consistait formellement en l’opposé du Tekkai, l’agent devait relâcher au maximum tous ses muscles et autres nerfs conducteurs pour faciliter la circulation d’air autour de ses membres et ainsi accentuer ses facultés de perception de son environnement.

Cet heureux constat le fit radicalement évoluer dans l’apprentissage du Kami-E, ses muscles auparavant cambrés était aussi souple que du papier et ses ennemis en étaient témoins à leurs dépends. Il était temps d’inverser la donne et de s’adonner à de légitimes représailles, la vengeance est un plat qui se mange froid. Les hommes continuèrent obstinément leur assaut sans vaciller mais Kaitô avait dorénavant de quoi les recevoir. Il esquiva aisément les poings et pieds jetés à son égard et amorca la riposte en venant cogner littéralement deux têtes l’une contre l’autre. Il poursuivit en placant en guise de retour de bâton de violents uppercuts sur les faciès de ses ennemis puis se risqua même au détour d’une esquive, à faire quelques balayettes humiliantes aux ninjas supposés. Conscient qu’il n’était plus de taille face à Kaitô, les hommes décidèrent de se retirer avant qu’il ne leur assène une véritable correction
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Dernière édition par Atsuji Kaitô le Mar 17 Juil 2012 - 23:15, édité 1 fois
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Une raclée à la clé, c’est tout ce dont à quoi ils pouvaient prétendre si ces hommes s’entêtaient obstinément à poursuivre l’offensive sur Kaitô. Qu’importe leur nombre, il s’agissait de technique pure et de maîtrise martiale, se ruer sur un ennemi ne suffit pas toujours à faire mouche. Le Kami E illustrait parfaitement ce constat et les mandales que ces types venaient de ce prendre suffiraient sans doute à leur mettre assez de plomb au coin du crâne pour qu’ils ne recommencent pas de sitôt. D’un geste vif, le maître leur indiqua de se retirer dans le sous bois, leur présence n’était dorénavant plus nécessaire. Le gentleman descendit du nœud d’arbre sur lequel il s’était perché et apostropha notre agent du CP9 qui malgré cette apprentissage long et fastidieux, ne baissait pas pour autant sa garde. Il connaissait trop bien les manières du bougre pour ne plus se laisser berner.

« C’est bien, tu commences à cerner le truc, ta maîtrise est loin d’être optimale mais ca viendra avec le temps. Épargne-moi cette tronche sérieuse et grave, tu devrais m’être reconnaissant bien au contraire. Apprendre avec un maître tel que moi ce n’est pas donné pas à tout le monde, surtout que… »

Il pointa alors son index dans la direction de l’agent Kaitô lorsque subitement il ressentit au niveau de sa hanche droite, un projectile perforer son épiderme avec une violence inouï. Le truc aurait pu lui traverser aisément la hanche, la plaie suintait abondamment tandis que l’autre espèce d’enflure esquissait son inénarrable sourire narquois.

« Souris mon vieux, on va passer dorénavant aux techniques offensives du sixième style. Celle dont tu viens d’être la cible est ma préféré dans le genre. Une technique sadique et foutrement puissante qui repose sur la vitesse pure d’un mouvement, en l’occurrence ici celle d’un doigt : le shigan. Tirant parti de la vélocité en elle-même, l’offensive peut potentiellement perforer n’importe quelle matière. Nul besoin de t’en exposer les effets dévastateurs n’est-ce pas ? «

Tout en portant une oreille attentive aux paroles énoncées par le maître, il arracha un énième bout de tissu de son vêtement qu’il serra autour de la plaie pour en calmer l’hémorragie. Plus cet entrainement perdurait, plus cet enfoiré lui en faisait baver. Kaitô était bien conscient que ca faisait partie de la condition psychologique qu’un agent doit faire preuve. Ses supérieurs devaient lui avoir donné des directives bien précises sur le comportement à adopter avec les recrues comme notre agent mais Kaitô sentait bien que ce type prenait particulièrement son pied à le faire suer et à le traîner dans la boue. Vous savez le pire dans tout ca ? C’est que notre aspirant au rokushiki devait serrer les dents et se montrer humble en toutes circonstances. Ce n’était pas tant ses blessures qui l’embarrassait, les gnons ca fait partie de la vie, on en prend, on en donne, ca fait partie du jeu. C’était supporter cette torture psychique lancinante qui n’en finit plus, ce putain de calvaire qui s’éternise encore et encore. Même s’il ne s’en rendait sans doute pas compte, ce processus laborieux visait à le formater et à l’insérer dans le carcan très sélectif du Cipher Pol 9. L’agent Kaitô avec les reins solides et il en fallait davantage pour le mettre les nerfs à vif. Sa détermination n’avait d’égal que sa véhémence pour la justice, aussi puissant et sadique soit cette enflure, il ne lui ferait pas courber l’échine.

« Au regard de tes performances actuelles, tu ne seras pas pour l’instant capable de maîtriser le shigan à mon degré. Tu vas t’entraîner sur des cibles fixes puis on passera aux cibles mouvantes…du moins si tu n’échoues pas lamentablement… Utilise ton environnement comme cible, t’as l’embarras du choix, ce ne sont pas les éléments qui manquent.»

L’homme déploya chacune de ses phalanges en direction d’un tronc d’arbre. Telles des balles filant à toute vitesse, les impacts vinrent perforer l’écorce de part en part, délaissant de la sciure et des copeaux sur le sol verdoyant de la prairie. Ce type était un véritable monstre, un surhomme parmi les hommes, c’était sans doute en cela qu’un adepte du rokushiki pouvait se définir par rapport à autrui. Le maître se repositionna sur le nœud d’arbre, bras croisés, scrutant la scène à laquelle notre apprenti allait se livrer sous ses yeux.

Cet arcane n’allait pas être une mince affaire, porter un coup à une vitesse fulgurante n’est pas donné à n’importe qui et s’exercer à tue-tête sur des troncs allait finir par lui péter les articulations. L’agent n’avait cependant pas vraiment d’autres alternatives sous le coude et même s’il venait à se péter chacune des phalanges de sa première main, il utiliserait la seconde. Kaitô réfléchit à deux fois avant de s’adonner à cet apprentissage. Si seulement il parvenait à retranscrire la vitesse du Soru dans ce mouvement alors la concrétisation du shigan serait perfectible. Sur le papier, ca ne semblait pas si terrible que ca, le soru consiste déjà en un mouvement si rapide que la rétine n’est pas en mesure de suivre, l’appliquer à un autre membre semblait tout bonnement envisageable. La théorie est bien sympathique sauf que l’application est toujours loin d’en découler naturellement.

L’agent se mit en position devant un arbre et s’employa à plusieurs reprises à essayer de le transpercer sans succès. Multipliant les tentatives les uns à la suite des autres, l’arbre faisait étalage d’une ribambelle de trous distincts, non pas que Kaitô était parvenu aux résultats escomptés mais son obstination avait fini par entailler l’arbre. Ces essais répétés avaient fini par lui occasionner de sérieuses blessures. Ses ongles avaient fini par s’encastrer dans sa chair et lui faisaient atrocement mal, rien qu’a l’imaginer, c’est foutrement pénible. Ses phalanges étaient enflammées et contusionnés, sans compter les échardes et autres éclats enfoncés dans son épiderme. L’agent n’avait pas pour autant ménager ses efforts et bien qu’il éprouvait une douleur certaine, il sentait instinctivement qu’il progressait seulement allait-ce suffire ?
Le maître Rokushiki n’avait pas sourcillé d’un poil. Cette raclure finie n’avait pas trouvé meilleur moyen de pression que de lâcher des shigan à distance juste au dessus de la tronche de Kaitô. C’était foutrement stressant que de suer sang et eau lorsque que vous savez qu’a n’importe quel moment, une balle peut vous traverser le coin du crâne par une « erreur d’inadvertance ». Il avait l’art et la manière de foutre les nerfs à vif, le genre de type au comportement exécrable qui finit par vous retourner le cerveau à l’usure. Un mouvement trop brusque opéré par Kaitô et c’en était fini. Cette mesure visait à ce que l’agent fasse preuve d’une concentration unanime dans son exécution, la méthode avait beau être impitoyable, elle avait le mérite de porter ses fruits. C’est dans ces situations épineuses que vous prenez conscience que la vie ne tient qu’a un fil héhé. La détente d’un shigan est similaire à celle d’un revolver et dieu sait que Kaitô avait l’habitude de ces flingues là. Son colt single action army à la ceinture n’avait plus aucun de secret pour lui. A partir de ce constat, il poursuivit ses efforts de manière à devenir assez rapide à retranscrire cet effet.

Dans un élan de détermination en laissant exploser toute sa rage, Kaitô parvint à aboutir finalement à un résultat probant. Son pouce ensanglanté venait de traverser l’écorce avant de s’entremêler à la sève de l’arbre. Sang animal contre sang végétal, mère nature fait souvent bien les choses comme on aime à le rappeler. Retirant sa phalange du creux de l’arbre, l’homme jeta un regard du côté du gentleman, s’attendant à une réplique salée comme il sait si bien les lâcher au moment opportun. L’homme applaudit lentement en prenant soin de bien faire claquer ses mains.

« Je ne t’en croyais pas capable de celle-là…je dois te le concéder, tu m’as floué sur celle-ci. »

« Practice makes Perfect, c’est mon mot d’ordre. »

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« Et moi qui te croyait au bout du rouleau, usé par cet apprentissage drastique. Tu as de la ressource, je veux bien te le concéder et pour la peine je vais me montrer plus conciliant pour cette dernière technique. Tiens, attrape, camoufle-moi ces horribles blessures sanguinolentes, elles ont beau témoigner ton application pour cet entrainement mais toujours est t’il qu’elles sont ignobles. »

Il me jeta alors un rouleau de bandages, histoire de stopper les saignements de manière précaire certes mais c’est toujours mieux que rien, je ne comptais pas cracher sur cette assistance bien que je me demandais si c’était totalement fortuit Hmmh. Le type continue à me zieuter avec un regard intéressé, je suis à bout de forces, littéralement épuisé par cette expérience draconienne cependant je ne manifeste aucun signe d’épuisement, je reste stoïque face à l’adversité, je ne veux pas que cette enflure se délecte de mon éreintement extrême. Je profite de temps de répit pour m’hydrater un tant soit peu le visage bosselé. Le moindre de mes muscles me fait affreusement souffrir mais je n’ai guère le choix, qu’importe les supplices, je ne suis plus un homme, j’ai élevé ma condition à un rang supérieur. Seule ma détermination me permet de me maintenir sur mes deux guibolles, je fais face à cette enflure, attendant qu’il déblatère son venin en guise d’introduction au prochain défi. Le visage grave et froncé, il entame ce qui s’amorce être la dernière ligne droite avant la délivrance.

« Tu te révèles être plus performant que je l’imaginais. Moi qui pensait que ca allait durer des plombes. Désormais je n’ai plus qu’une seule technique à t’enseigner pour parfaire cet apprentissage : le rankyaku. Cette technique est l’essence même du Rokushiki, la quintessence de cet arcane secrète. Observe et apprends. »

Le gentleman se propulse en l’air en une fraction de seconde, se plaçant à la verticale du zénith pour mieux aveugler son adversaire. En partie aveuglé par l’astre lumineux, je peine à percevoir son adversaire qui profite de l’occasion pour projeter une attaque étrange et fulgurante à mon insu. Un sifflement retentit dans l’atmosphère si bien que je m’écarte de la ligne de mire de cette enflure, je n’ai aucune confiance dans sa « conciliation ». Une onde bleutée s’élance à toute vitesse à ma rencontre, je parviens à m’y soustraire in extremis et constate avec stupéfaction les effets de l’offensive. Une entaille épaisse et profonde sur le sol Hmmmh, cette foutu aura bleutée s’apparentait en bonne et due forme à une onde tranchante. A peine ai-je le temps de zieuter du côté du maitre qu’il relance la donne en multipliant les rafales acérées cette fois-ci. Les offensives prennent de multiples formes tout aussi étranges que dévastatrices, de la spirale aux formes animales et lacèrent de manière nette les matériaux et autres objets présents dans leurs trajectoires. Ce type se livrait à une pure démonstration de ses talents afin de m’en foutre plein les mirettes et ca même si je voulais me l’avouer, ca faisait son petit effet. Rien ne semblait résister à ce Ran-kya-ku si je me souviens bien du nom, c’est qu’il ne déconnait pas le bougre quand il parlait de quintessence. Forcé de constater la virtuosité du maître à l’œuvre, je l’observe tout en poursuivant mes esquives bien que la douleur me tiraille encore et encore comme une écharde le ferait en pleine chair. Toutes ces offensives multiples étaient lancés à partir de ses pieds du moins c’est ce que laissait présager ses positions et les mouvements qui en découlaient. Qui plus est, l’attaque semblait gagner en intensité et en envergure suite à son prolongement dans l’atmosphère, comme si l’air ambiant venait renforcer l’effet initial. En suspension dans les airs, il concentra son mouvement pendant plusieurs secondes avant de délivrer un coup fulgurant. Un flash lumineux éblouissant s’ensuivit si bien que je ne pus éviter l’inévitable d’advenir. L’onde m’effleura le bras le cisaillant allègrement, je ne peux m’empêcher d’égosiller pour ce coup virulent tandis que je le vois retomber sur une branche avec adresse.

« Fallait bien que je te laisse un présent pour notre rencontre hein ? héhé. Le rankyaku projette une lame d'air et peut ainsi découper des choses à distance. Le principe repose sur un coup très rapide qui épouse l'air, projetant alors une mince couche de cet air vers l'opposant. Ainsi fait, cette vague grandit en vitesse et peut découper tout ce qui se trouve dans sa trajectoire. «

« Une dernière chose, si tu parviens à perfectionner cette technique, nous en resterons là. Je m’effacerais sans crier gare, une embarcation planqué dans une crique abrité t’attend à 3 km cap Nord-Nord est de cette position. Tu y trouveras de quoi te restaurer et un kit de premier soins pour soigner tes contusions…enfin t’auras accès à tout cela si tu parfais le rankyaku et ce n’est pas une mince affaire Hmmh »

Même si je n’aime pas beaucoup le ton condescendant avec lequel il s’adresse à moi, je dois bien reconnaître que cette description du phénomène m’était nécessaire à bien décomposer la technique. Il s’agissait d’une projection d’air à une vitesse suffisamment importante pour potentiellement trancher n’importe quoi. Cette technique s’apparentait en une certaine mesure à celle du Soru à la différence qu’elle était employée à des fins offensives. J’étais bien conscient que je ne pourrais maîtriser d’emblée les variantes de ces lames d’air à l’instar de l’autre raclure qui me faisait office de mentor. Mes jambes vacillent, j’ai les nerfs à vif mais je garde l’esprit lucide quant à ce que je dois accomplir. J’ai bien cerné le principe du soru aussi je décide de me lancer et de ne pas perdre pas de temps tant que mon corps me le permet encore. Je me propulse dans les airs et m’emploie à la tâche, je balance mes cannes à droite et à gauche tout en essayant d’y appliquer le soru. Comme je m’y attendais, au lieu de rester statique, je me déplace dans l’atmosphère, ne maîtrisant que sommairement le Soru. Toutes mes tentatives se soldent par des échecs cuisants et la douleur se rappelle bientôt à moi. J’en profite pour m’interrompre et réfléchir une fois encore à la concrétisation de mon objectif. La gueule narquoise de mon interlocuteur me remplit d’une volonté inextinguible, la nécessité de faire mes preuves occupe bientôt toutes mes pensées, je souhaite effacer coûte que coûte le sourire sarcastique de cette enflure même si je dois y laisser ma peau.

Je retente l’expérience en opérant des mouvements plus amples tout en concentrant le soru à l’extrémité de mes orteils. Un essai, deux, trois, même tableau sauf que cette fois, je m’écrase sur le sol et je peine à me relever sous l’œil amusé du gentleman. La haine s’empare de moi, je tente de garder la tête froide. Je me relève une énième fois ou plutôt devrais-je dire une ultime fois tant je sens mes forces me quitter, je repousse mon corps dans ses derniers retranchements qu’importe les conséquences et les séquelles. Je puise dans mes dernières ressources et parvint à me propulser en l’air, je canalise le soru au travers de ma voûte plantaire et dans un élan de déchainement et de frénésie, je laisse libre cours à ma complète. Mystérieusement, je vois les particules d’air s’agréger d’un seul tenant et se projeter à grande vitesse sur le premier obstacle à portée : le maître Rokushiki. Je souris, il rigole, je nourris l’espoir chimérique d’emporter sa vie dans cette attaque tandis que j’enclenche ma descente ou plutôt ma chute. Il ne cherche pas à esquiver l’attaque, il la découpe d’un geste de main net, propre et précis, comme il l’aurait fait un chirurgien avec un patient. Qu’importe, je souris encore tandis que je heurte une branche, satisfait de savoir que ce calvaire arrive à son terme. J’inspire de grande bouffées d’air frais, je relâche toute la tension vive et la pression que je m’efforçais d’infliger à mon corps. Le maître se retire en toute discrétion comme convenu. Je perds connaissance pour me retrouver quelques heures plus tard dans l’embarcation indiqué par le mentor. Je comprends dés lors son intervention et lui en suit reconnaissant même si j’ai du sué sang et eau pendant des journées entière pour parfaire cet entrainement. Même si je suis harassé, je sens que je revêts une nouvelle identité et que plus rien ne sera jamais comme avant…j’ai peine à m’en expliquer la cause mais dés lors, je deviens un véritable agent à part entière.
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