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Deuxième année ; Mission à haut risque {Rachel}

    Dans le rp précédent...

    Un an. Un an s’était rapidement écoulé, après la nomination de Rachel au grade de caporale. L’ascendance de la piraterie commençait à en inquiéter plus d’un dans les rangs. L’on n’chipotait plus au sein d’la marine, quand il s’agissait de passer à l’action et de redresser les torts. La faction voulait éviter les deux précédentes ères. Celle de Roger, mais aussi celle des horribles Mugiwaras. Mais, plus les mois avançaient, et plus le doute et la peur s’installèrent dans les cœurs. Une époque nouvelle s’annonçait irrémédiablement. Une époque sanglante qui n’promettait rien de bon…

    • J’déteste ce temps…

    De quel temps parlais-je ? Tout simplement de l’averse qui s’abattait sur Logue Town depuis plus de deux jours. Le ciel bas et lourd pesait comme un couvercle. L’atmosphère était morne, et la fraicheur régnait en maitre sur la région depuis un bon bout d’temps. J’me mis tout d’un coup à éternuer, avant de regarder dehors, par la fenêtre fermée du bureau de ma femme. Cette dernière, assise derrière son bureau, se mit à rire de moi avant que j’ne me retourne vers elle, l’air complètement grognon. Mes lèvres serrées et mes sourcils froncés ponctuaient véritablement mon mécontentement. C’était pas drôle de choper un rhume, mais alors pas du tout ! J’aurai pu être un tant soit peu convaincant, mais la morve qui pendouillait à l’air libre depuis l’une de mes narines, fit mourir de rire ma femme, qui s’foutait ouvertement d’ma gueule. Interloqué, j’l’observais s’marrer, jusqu’à constater l’origine de son soudain fou rire. J’fis vite de me moucher bruyamment, avant de soupirer tout en maudissant ce temps d’chien. J’n’aimais définitivement pas l’froid, et cela s’voyait clairement. Alors que j’me remis à regarder par la fenêtre, ma femme s’approcha de moi et me serra dans ses bras. Automatiquement, j’fondis comme un bébé en m’mettant à sourire pour la première fois d’la journée. Elle avait l’art de m’émouvoir par une simple étreinte. Et ladite étreinte était douce, chaude, magique quoi. Mais au même moment où j’commençais à m’épanouir pleinement, quelqu’un vint gâcher mon instant d’bonheur en frappant à la porte…

    • Entrez !

    Aisling avait répondu sans que j’ne puisse dire un mot. Elle m’avait rapidement délaissé pour redresser son blouson de médecin, pendant que le gêneur fit son entrée dans son bureau. Il n’s’agissait ni plus ni moins que d’un simple mousse qui était venu, non pas pour des soins, mais pour m’avertir d’une réunion urgente entre officiers. La nouvelle me désespéra. L’truc à faire chier. L’truc qui n’fallait pas. Après m’avoir indiqué où s’ferait ladite réunion, le mousse se retira poliment avec un sourire factice. J’ne lui en voulais pas tellement, et même, j’le comprenais. Avec la mine que j’présentais, difficile d’me sourire sincèrement. D’autant plus que l’ambiance générale ne s’y prêtait pas vraiment, avec ce froid et cette pluie qui n’en finissaient plus. Lorsque la porte se referma derrière l’jeune, j’soupirai une énième fois et lançai un regard à ma femme. Celle-ci vint m’ébouriffer la chevelure et m’embrassa doucement la joue pour me galvaniser. Partir ou n’pas partir ? J’me tâtais un peu, mais c’était pas comme si j’avais vraiment l’choix. Ce pourquoi j’me relevai rapidement du canapé rouge où j’étais confortablement assis, avant de passer mon manteau de commandant par-dessus mon pull noir épais. J’voulus rouler une grosse pelle à ma bien aimée, mais un nouvel éternuement m’en dissuada sous la mine rieuse d’Aisling, qui était, semblait-il, la seule à garder son beau sourire dans cette base. Et j’me demandais comment elle faisait… J’me contentai de son précédent bisou, avant d’me résigner à sortir pour cette fichue réunion concernant j’ne sais quoi… Et c’est à ce moment là que j’trouvais l’colonel Rodriguez véritablement et définitivement détestable…

    Une heure plus tard, à la sortie de la réunion…

    • Kilulua ! Préviens mes quinze officiers que je les attends dans mon bureau ! Ils doivent être dans les locaux, tout au fond d’la caserne ! Gogon ! Va chercher l’adjudante-chef Rachel et dis lui la même chose même si elle s’entraine ! Grouillez !

    Les jeunes sergents qui avaient attendu ma sortie, se hâtèrent d’effectuer leur tâche au pas de course, sous la pluie torrentielle. Il s’agissait des deux adolescents que Rachel avait réussi à enrôler dans les rangs d’la marine l’an passé. Ils avaient maintenant bien grandi… Tout comme l’adjudante qui était devenue une très belle adolescente. Mais j’m’égare, j’m’égare, et il me fallait arriver le premier à mon bureau, connaissant la promptitude des éléments que j’avais sollicité par l’intermédiaire des deux gosses. J’me dirigeai donc d’un pas décidé vers mon bureau, pas tellement éloignée de celle du colonel Rodriguez. Et si celui-ci m’avait semblé bien détestable au début de la réunion, j’avais vite changé d’avis en écoutant le problème qu’il avait à nous soumettre d’façon professionnelle. Problème que j’allais à mon tour expliquer à mes hommes de confiance. Et cette fois là, on allait agir différemment que nos dernières missions puisque j’allais prendre en main cette affaire. Mon visage qui reflétait d’la lassitude auparavant, devint on ne peut plus ferme, si bien que j’faisais balbutier ceux qui voulaient me saluer sur mon chemin. Lorsque j’arrivai enfin à mon antre, j’fis vite de sortir quelques dossiers que j’me mis à remplir très rapidement. Mes hommes ne tardèrent pas à arriver, jusqu’à ce que tous soient présents. Après que le dernier entrant ait fait son apparition en fermant la porte, j’laissai un court moment de silence, mes yeux scrutant chacun d’eux. Puis un énième tonnerre fit du boucan, signe même du mauvais temps…

    • On n’dénombre pas moins de vingt incidents ces derniers mois, à la frontière East Blue, North Blue. Soit on pille les bateaux marchands et les bateaux de croisière, soit ils disparaissent comme par magie, sans laisser de trace. Et ça dure depuis l’début de l’année.

    Les quelques survivants accusent deux équipages pirates, mais rien n’est encore vérifié. Du coup, on n’sait pas vraiment à qui on a affaire. Et comme le QG de North Blue fait la sourde oreille à chaque requête que nous formulons, nous voilà obligés d’prendre l’affaire en main…


    J’observai une courte pause, pour qu’ils assimilent mes informations. Et même que j’me mis à sourire pour faire tomber doucement la pression.

    • Notre mission diffère un peu de celles que nous avons l’habitude de remplir. Elle se passera non seulement en pleine mer, mais nous allons embarquer sur un bateau de croisière. Il s’agit du Colombus. L’grand navire bien chic qui s’trouve au port actuellement.

    On n’peut pas former un équipage uniquement composé de marines. Certainement que si les pirates du coin nous voient, ils n’se montreront pas.

    L’infiltration par contre peut porter ses fruits, puisque nous nous ferons passer pour des civils, au cas où il y aurait des taupes dans le bateau, c’qui devrait être le cas, si j’me fis à mon intuition. Vu que la destination finale du navire est Luvneel et que le capitaine du Colombus ne peut pas se permettre un grand tour, il se peut bien que ces criminels se montrent. D’autant plus que ce bateau de croisière accueille quelques riches marchands, que nous devrons protéger si besoin est.

    On va faire d’une pierre deux coups. Protéger les marchands en toute discrétion et essayer d’arrêter les pirates, si jamais ils feront leur apparition pour prendre le navire en otage. En pleine mer, ils doivent avoir les moyens d’aborder les navires sans trop de problème, mais comme je l’ai dit, nous n’avons aucune information sur eux, encore que nous ne sommes pas sur qu’ils viennent attaquer le Colombus.

    Globalement, voilà un peu ce qui nous attend les prochains jours.


    Quelques mines commencèrent à s’illuminer, mais j’fis vite de parler sans ambages, histoire de calmer les ardeurs.

    • Ce n’sont pas des vacances, ne vous méprenez pas. Et on sera sur constamment sur le qui-vive. Préparez vos affaires comme si vous partiez en vacances. Comme si, j’ai dit ! Rangez vos tenues de marines au fond de vos valises. Nous pourrions en avoir peut être besoin. Pour les armes, j'vous donne carte blanche. Vu qu'il y a des samouraïs à bord, ça devrait un peu passer inaperçu.

    Maintenant, si vous n'avez pas de questions ou de suggestions, rompez !
      Rachel ne bougea pas. Elle resta droite et muette alors que tous les autres se mettaient au garde à vous et sortaient de manière bien ordonnée comme tout bon marines qu'ils étaient. Notre Adjudante, elle, s'épongea le front avec une serviette faite pour. Elle n'était pas en habit de marins. Enfin, pas en tenue officielle. Car Salem avait vu juste : elle s'entraînait. Pas seule, avec un professeur qui remplaçait Salem parfois. Mais lorsqu'elle avait vu arriver les deux gamins, elle ne s'était pas arrêtée pour autant et avait continué jusqu'au dernier moment. Et c'était luisante de sueur, ses anglaises fortement décoiffées, qu'elle s'était présentée devant Alheiri S. Fenyang. Et qu'elle s'était vue expliquer avec les autres, quelle serait la teneur des prochains jours. Une infiltration, en somme. Avec des pirates à la clef. Des vrais pirates. Qu'elle allait capturer... Non, mieux ! Une traversée. Elle allait retrouver la mer et voguer de nouveau ! C'est ce qu'elle attendait depuis près d'un an !

      Réalisant ça, elle se tourna comme la porte claquait doucement derrière la dizaine d'officiers aux ordres de Salem. Et se tourna face à son mentor, et des étoiles plein les yeux, elle fit quelques pas vers lui.

    -On va prendre la mer ? Pour de vrai ? C'est génial!


      Sans crier gare, elle s'élança et sauta à son cou. Sa serviette chût.

    -Depuis le temps que j'attendais ça. Tu l'as fait pour moi, c'est ça ? Je suis heureuse !!


      Aussi vivement qu'elle s'était jeté sur lui, elle recula et ramassa sa serviette qui retrouva son épaule dans un claquement. Aussi vive que d'ordinaire, elle tourbillonna au centre du bureau, les yeux fermés, savourant cette joie qui enflait puis se campa sur ses deux jambes face à Salem. Vacillant une seconde, elle ne lui laissa pourtant pas le temps de répondre ou de continuer. Un sourire jusqu'au oreilles, son regard vert irradiant la satisfaction, elle fixait Salem avec intensité. Et elle trépignait d'impatience.

    -Je vais aller me préparer, alors ! C'est super, je vais pouvoir mettre ma robe noire, en plus !


      Et comme le dirait la chanson, Rachel s'enfuit hors du bureau avec un ample mouvement du bras comme au revoir. Quelle chanson ? Mais Comme un ouragan.. A demain aux aurores, Salem.

      *****


      Rachel n'avait pas dormi de la nuit. Dans sa petite chambre qu'elle occupait depuis plus d'un an, assez sobre, elle avait passé plus de la moitié de la nuit à rêver à la fenêtre, tête levée vers les nuages bas où une lune pointait de temps en temps le bout de son nez, libérant une agréable lumière douce sur la cour de la base et sur les vagues. Chatoyante lumière qui brillait comme des millions de papillons luisants éphémères. Dommage qu'il y ait tant de nuages. Heureusement, la pluie s'était arrêtée dans la soirée et permettait à la lune de prendre un peu l'air. Et Rachel savourait d'autant plus ces fugaces visions plongeantes sur la mer calme. Dire que dans quelques heures elle pourrait observer l'horizon depuis les vagues, perchée sur un hunier ou contre un bastingage...
      l'autre moitié de la nuit, elle l'avait passée à faire et défaire sa valise. Trouvant toujours quelque chose de nouveau à y mettre, échangeant tout le temps ses vêtements contre d'autres, préférant subitement les dentelles blanches aux noires. Y entassant habits, sabre, uniforme et des tas d'autres choses inutiles, elle avait plusieurs fois dû retourner la valise sur son lit pour réorganiser le tout et, à contre-cœur, en laisser à la base.

      Puis vint l'aube et, à travers la couche de nuage qui s'étirait et tendait à disparaître, le soleil illumina de manière saccadée les fenêtres hautes de l’adjudant-chef Blacrow. La journée s'annonçait particulièrement plaisante. La semaine aussi. Tout le voyage, en fait. Ça faisait deux heures qu'elle était assise sur sa valise pleine à craquer, mais -enfin- scellée. Deux heures qu'elle attendait le sommeil et qui finalement, s'était fait devancer par le soleil. Avec un soupir amusé, elle descendit de sa valise puis sauta à bas de son lit. Elle s'étira comme un chat, craqua de partout à cause de la nuit passée à veiller et se sourit dans le miroir. Elle enfila ses talons, noua son sabre à la ceinture et sortit de sa chambre. Direction le réfectoire où elle ne prit qu'une petite panière de fruits qu'elle remonta dans son petit chez-elle qu'était sa chambre. Fraises furent englouties, trognon de pomme trônait sur le rebord de la fenêtre et les mandarines étaient déjà au trois-quarts avalées lorsque l'énorme astre solaire fut entièrement visible. Avec un sourire, elle engouffra le reste des mandarines, enfourna dans sa poche une rainette et garda à la main la dernière pomme rouge qu'il lui restait. Et trente secondes plus tard, valise à la main, robe noire sur le dos et pomme à la main, elle descendait vers le port pour prendre part aux préparatifs.

      Il ne fut pas dur de trouver le fameux navire de transport. Ou comment trouver un loup parmi des moutons. Aussi visible qu'un coquelicot dans un champ d'orties.
      Et il fut assez difficile pour Rachel de comprendre qu'elle n'était qu'une passagère, un voyageur lambda parmi la clique des officiels déjà à bord. Aussi lui refusa-t-on qu'elle les aide à portes vivres, et réserves d'armes/poudre. Il y eut même un canon d'appoint d'embarqué. Mais elle, on ne la laissa pas monter. Ce n'était pas l'heure qu'on lui répliquait.

      Alors c'est sur une caisse un peu pourrie que Salem la trouva, mine renfrognée, croquant férocement dans la pomme rouge qu'elle tenait fermement au creux de sa main. Elle n'arrivait pas à savoir si elle était contente ou pas. De voyager en simple touriste. Elle n'arrivait, oui. Car lorsqu'elle vit Salem du coin de l’œil, elle se souvint qu'elle ferait ce voyage avec lui. Et que surtout, elle reprenait le mer !
      Comme une petite fille, elle s'assit en tailleur sur le rebord de la caisse comme Fenyang s'en approchait. Et elle sourit. Tout simplement. Elle sourit. Sabre fièrement exhibé à ses côtés.

    -Je suis prête. Dit-elle tout simplement.
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      • Je vois ça. Et toute belle en plus.

      Je m’approchai de Rachel avant de lui embrasser affectueusement le front. Bien longtemps que je ne l’avais pas vu aussi souriante. Faut dire en même temps qu’elle attendait ce moment depuis longtemps, et que c’était compréhensible. Situation qui me rappelait mes premières missions aux côtés de mon père. Si j’avais été plutôt anxieux toute la nuit, ladite anxiété s’estompa complètement à la vue de l’enthousiasme de ma petite fleur. Mine de rien, elle me redonnait du courage pour affronter les potentiels dangers à venir. Que ferais-je sans elle ? Question sur laquelle je devrais sérieusement méditer, Rachel ayant prit une importante place dans ma vie. C’est d’ailleurs pour lui montrer toute mon affection que je l’embarquai illico presto dans mes bras, un peu comme s’il s’agissait de ma femme, sourire malicieux aux lèvres. Quelques chatouilles par-ci, par-là, avant que je ne la repose sur le sol pour me glisser avec elle dans la foule de passagers qui convergeaient doucement vers le Colombus. Mes hommes nous suivaient derrière, comme si de rien était, ayant chargés dans leurs bras, la valise de Rachou, ainsi que la mienne. On aurait dit une famille nombreuse qui venait se faire plaisir sur le navire et non toute une équipe de braves marines. Pour ma part, j’avais juste enfilé un kimono noir, et à l’instar de Rachel comme des quelques samouraïs autour de nous, j’avais mon meitou à ma taille. Cette croisière allait promettre, et j’le sentais de très loin…

      • Si on te demande qui tu es, t’as qu’à dire que tu es ma petite sœur. Ok ?

      Contrairement à ce que l’on pouvait penser, je n’étais pas encore vraiment reconnu. Je jouissais d’une toute petite renommée à Logue Town, surtout auprès des femmes de la ville, mais c’était tout. Aussi, notre passage de la terre au bateau fut relativement facile et sans encombres. Les passagers ne nous connaissaient peut être pas, mais l’équipage du bateau si. Il avait bien fallu que j’en parle au capitaine du navire pour un meilleur rendement au cas où. C’était lui d’ailleurs qui m’avait demandé de protéger les quelques riches marchands, puisque s’il ne s’agissait pas de notre mission à proprement parler, je l’avais considéré telle quelle. Sans trop broncher pendant un moment, j’entrainais Rachel à ma suite, l’ayant attrapé par la main. Je ne prenais même pas le temps d’observer la somptuosité du bateau et toutes les bricoles qui allaient avec, étant donné que j’avais eu le loisir de le faire il y a quelques temps. Nous passâmes entre plusieurs personnes, montâmes quelques marches d’escaliers, avant de se retrouver devant une cabine. La cabine 69, pour être plus précis. J’ouvris rapidement la porte, avant de faire rentrer Rachel dans la salle et d’y pénétrer à mon tour. La refermant soigneusement, j’poussai Rachel jusqu’au gigantesque lit de cette petite suite, avant de m’accroupir juste devant elle, histoire d’être à sa hauteur… Mon intention était simple : Lui rappeler, mais aussi lui dire certaines choses qui me tenaient à cœur. Jusqu’ici, elle ne m’en avait point donné le temps, mais maintenant que nous étions seuls et à l’abri d’oreilles indiscrètes, j’pouvais m’en donner à cœur joie…

      • Ceci est notre chambre. Oui oui, on la partagera ensemble, on dormira dans le même lit, et t’as pas intérêt à rouspéter ! Bref… J’voudrais pas gâcher ta joie, mais va falloir te mettre en tête qu’on n’est pas là pour rigoler. Au moindre faux pas, tu peux mourir. J’espère que tu en es consciente et que tu ne feras pas de folies. Autre chose ! Ici, ne fais confiance à personne. Pas même à l’équipage du Colombus ! Il peut bien y avoir une taupe. Les seuls en qui tu peux placer ta foi, sont nos propres hommes et… les samouraïs qui sont présents dans le bateau. Me demande pas pourquoi, mais si jamais t’as des soucis et que tu en vois un, n’hésite surtout pas à leur demander de l’aide. Ce sont des gens bien en général.

      Je lui fis mon plus beau sourire, avant de constater que le bateau quittait doucement le port de Logue Town. On s’éloignait de notre ville pour un bon moment. J’finis alors par me relever, lorsqu’on tapa à ma porte. Porte que je fis vite d’ouvrir, avant de voir mes hommes qui venaient nous remettre nos valises. Une fois nos valises rangées, je fis signe à Rachel de me suivre d’un bref signe de main, avant de sortir. Je lui laissais la tâche de fermer notre chambre et de me suivre. Les couloirs étaient pratiquement bondés. Mais malgré tout ce beau monde et avec ma taille qui ne passait malheureusement pas inaperçue, j’réussissais à me frayer un chemin jusqu’à découler vers un bastingage où l’on pouvait admirer la belle ville de Logue. La brise fraiche ébouriffa ma chevelure qui devint un vrai champ de batailles en quelques instants seulement. Dire que je m’étais tué ce matin à les coiffer correctement. De quoi me blaser. Mais le temps était clément et l’air frais me caressait doucement le visage. Encore un peu, et je me serais véritablement cru en vacances. J’eus une légère pensée selon laquelle je devrais peut être prendre un peu de temps pour moi, accompagnée de ma femme, et pourquoi pas de Rachel… Mais en pensant à cette dernière, je constatai qu’elle n’était pas près de moi. S’était-elle égarée dans les couloirs bondés ? Ou bien serait-elle rester dans notre chambre commune ? J’finis par hausser les épaules en m’disant que rien ne pouvait lui arriver pour l’instant et qu’elle était certainement quelque part dans ce bateau.

      Même si mine de rien, notre mission commençait maintenant…

      Spoiler:
        C'était maintenant une certitude, Rachel était heureuse de ce « voyage » tous frais payés par la marine. N'être considérée que comme une simple civile ne lui porterait finalement pas tant préjudice. A part peut-être à cause de son sabre. Elle n'aurait peut-être pas dû le prendre. Sa force reposait sur son jeune âge et sa consistance frêle. Aussi avait-elle décidé de le troquer contre sa simple dague et de le laisser dans la chambre commune qu'elle partageait avec Salem. Où elle allait dormir avec lui. En tant que sa jeune sœur. Oh oui, le séjour s'annonçait mémorable ! Rien que le navire était d'un luxe déraisonnable. C'était à se demander pourquoi il était allé s'arrimer au port de East Blue. Uniquement pour cette mission ? Dire qu'il faudrait protéger tous les passagers. Mais diable que ce navire était grand ! Il y avait plus de voiles qu'elle n'arriverait à les compter. On pourrait y cacher une dizaine d'enfants rien que dans une seule de ces toiles. Et tous les passagers ne rentreraient jamais dans toutes ces voiles tendues. C'était dire s'ils étaient nombreux à bord. Et ils devraient protéger tout ça ? Pourvu qu'ils soient à la hauteur.

        En parlant de hauteur, où était passé Salem ? Rachel leva le regard vers l'endroit où elle pensait le trouver, mais ne vit que le ciel bleu. Oui, elle devait à ce point lever le visage pour le regarder. Une mouette vola non loin de la mâture. A l'horizon, la terre et ses bâtiments de la marine commençait à n'être plus qu'une forme floue nimbée des reflets éclatants de la lumière sur les pierres blanches des constructions. Voilà donc ce que cherchait à reproduire un phare.

        Puis elle réalisa. Rachel se rendit compte que le vent qui lui fouettait le visage et faisait voleter sa chevelure noire portait le goût du large. La mouette piaffa. Rachel la suivit du regard jusqu'à ce que le blanc qu'elle incarnait se perde dans les voiles pâles. Alors elle se pencha par dessus le bastingage et, le visage éclatant, elle se délecta de la moiteur des vagues qui s'écrasaient contre la coque du navire trop gros pour elles. Et qui une fois sur deux lui éclaboussait le visage, trempant ces traits si joyeux. Une petite fille, rieuse, joyeuse. Comme les autres.

        Elle passa près d'une heure ainsi, assise sur le bastingage. Le navire avait gagné le large et deux ou trois vagues l'avaient déjà mise à bas de son perchoir. Les réflexes lui revenaient peu à peu, mais elle n'arrivait pas encore à anticiper la houle et le roulis comme avant. Après deux semaines sur le navire, tout devrait avoir été remis dans l'ordre, non ? Ou plus ? Elle ne s'en souvenait pas. Et pas moyen de remettre la main sur Salem pour lui demander. De toute façon, ils dormaient ensemble, alors elle le reverrait bien assez vite. Où ils allaient déjà ?

        *****


        Après une semaine et des poussières, la toute jeune Rachel, avait repris le pied marin. Et lorsqu'un paquet de mer déferlait sur le pont en laissant sur les planches des hommes s'agitant vainement comme des poissons frétillants, elle restait debout à rire des membres emmêlés et des bougonnements persistants. Mieux, elle commençait à anticiper les mouvements du bateau. Comme si elle avait vécu toute sa vie sur un navire. Ce qui bien sûr était l'exacte vérité. Tantôt elle se penchait vers tribord, tantôt elle balançait son poids sur sa jambe gauche. Elle était devenue un modèle à suivre pour beaucoup des marins qui leur permettait de ne pas tomber à chaque vague qui s'écrasait contre la coque. Du moins, quand elle était dans les parages. Durant l'unique orage qu'ils avaient traversé, ils avaient pu observer incrédules cette toute jeune gamine qui courait sur le bastingage sans même ne serait-ce que perdre l'équilibre.

        Cette enfant était un rejeton de Davy Jones, y'avait pas moyen autrement.

        Malheureusement, ce calme, ce soleil et ces vacances en mer, pour une jeune fille qui, toute sa vie durant, n'a connu que ça et dont elle s'en était vue privée pendant près de cinq années, lui ont taillé une insouciance à toute épreuve. Une insouciance dont elle-même avait conscience, mais qu'elle ne pouvait endiguer. Même en essayant d'écouter les recommandations du Salem. Comprenez, elle était bien trop heureuse pour se méfier de tout le monde et rester concentrée tout au long d'un trajet de deux semaines. Alors elle parlait aux passagers, s'amusait avec les samurais de bords, jouait avec Salem, beaucoup mais surtout avait déjà oublié tous les détails de la mission. Si mission il y avait, car tout ne reposait que sur les chances que le « piège » fonctionne. Mais quel piège déjà ?

        Le soir même, au moment d'aller se coucher, elle s'agenouilla sur le grand lit commun partagé avec son grand-frère de Fenyang. Et quand il l'observa enfin, curieux de cette réaction, elle lui jeta un magnifique regard émeraude. Mode Chibi-Choupi-Kawaii. Elle prit une grande respiration.

      -Dis, Salem. C'est encore long ? J'ai envie de la faire, celle-ci ! Et puis et puis j'ai pas compris pourquoi il pouvait y avoir des espions à bord. Parce que s'il y en a, on ne se fera jamais attaquer par des pirates, si ?

        Dehors, le quart tournait comme la nuit tombait rapidement sur le gouvernail et nimbait le ciel de couleurs pastels.



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