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Les bons comptes font les bons amis.


Royaume de Goa.


Y a des jours, l’destin s’acharne à vous faire comprendre qu’il s’est levé du mauvais pied et que sa seule façon d’retrouver l’moral c’est de vous voir en chier des tricornes. Des jours où tout foire quoi qu’il arrive, quelque soient les efforts pour lutter contre cette fatalité. Aux vues des événements qui s’étaient déroulés la veille, j’pensais que je venais de réchapper à une de ces journées pourries... J’me plantais. La journée d’merde, elle arrivait à peine.




Appartement du lieutenant Rackham, deux heures du matin.

Comme avertit par un sixième sens, le lieutenant de Marine Ed Rackham ouvre les yeux soudainement, comme tiré de son rêve. Il découvre alors que malgré le coup d’air frais qui balaye sa chambre et ses draps fin, il est couvert d’une sueur froide. Ses tempes battent encore la chamade, signe évident que malgré tous ses efforts, les événements prévus cette nuit hante chacune de ses pensées. Beaucoup d’argent est en jeu ce soir... beaucoup d’argent mais surtout beaucoup de risques. Demain matin, il saura enfin si l’avenir lui réserve bel et bien les joies d’une vie de millionnaire, ou bien un allé simple sur la côte avec un bloc de béton au cheville. Incapable de se rendormi, l’homme ouvrit un des tiroirs de sa table de chevet, afin d’en sortir une bouteille de rhum pour s’en servir un bon verre. Ceci fait, maintenant un peu plus calme, l’homme frissonna dans le courant d’air qui faisait voler les rideaux de sa chambre... Il se leva alors en grommellent, afin de refermer cette foutue fenêtre. Ceci dit... elle était sensée être fermée... Le ripou déglutit, scrutant les ténèbres de sa chambre.

- Salut Rackham.



Dans le fond de la pièce, là où la lumière de la flamme de la bougie allumée était la moins forte, une masse bougea légèrement depuis un grand fauteuil. Bien que le visage soit toujours occulté par la pénombre, Rackham reconnu aussitôt la silhouette.

- Thunder F. Putain mais qu’est c’que tu fous chez moi ?!
- J’me suis permis d’me servir un verre tu m’en veux pas j’espère ? fait la silhouette en agitant doucement un rhum à la lumière.
- Nom de...
- Don Carlo est au courant. De nos projets du moins. Toi je n’pense pas encore, sinon tu serais déjà mort tout comme il a aussi essayé de m’buter.
- Quoi ?!
- Mais ce n’est qu’une question de temps avant qu’il ne découvre ton implication. Ta seule chance passe par son élimination. Totale, pure et simple.
- Buter Don Carlo ?! Mais tu es fou ?! Jamais je n’pou*...
- Pas toi ! Moi. J’ai par contre besoin d’un coup d’main. Une diversion pour l’approcher.
- ...
- Lance une opération de fouille sur sa villa. Trouve un motif’ quelconque pour me créer une ouverture.
- Et si tu échoues, je me ferai griller dans l’opération.
- De toute façon si j’échoue tu ne finiras pas la semaine.
- ...
- Bien, nous sommes donc d’accord. A quatre heure, le temps pour toi de réunir hommes et mandat. Démerde-toi.


Bien que trouvant l’idée particulièrement désagréable, on peut voir que le marine n’a pas vraiment d’autre choix. Son visage grave hoche donc en silence sur la déclaration de son associé. Un grand trait de rhum cul sec aidera à faire passer la nouvelle. Le cul dans les ronces, mais ça pourrait être pire... Avec un peu de chance il sera encore en vie au petit matin. En vie et riche qui plus est. Ou alors mort et du coup terriblement pauvre. Glups... savoir que son avenir dépendait de la lutte d’un homme à la réputation des plus troubles n’enchantait en rien le pauvre homme.

- Maintenant si tu veux bien te retourner... le temps que jm’en aille.
- Hu ?
- Visage... mort... tout ça tout ça... tu t’souviens ?
- Ah oui, c’est vrai.


Moins d’une minute plus tard, l’homme referma avec soulagement sa fenêtre, pris note dans un coin de son esprit de doubler ses serrures, puis agrippa son escargo-phone de service. La nuit était loin d’être finie... Pour lui comme pour beaucoup d’autres.

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Colline surplombant la Villa de Don Carlo.
3h50 du matin.

Déjà une heure que j’me pèle le cul bien caché derrière un foutu taillis, à mirer avec une longue-vue ce qui m’semble être la place forte la mieux gardée des environs, garnison d’la marine incluse. Putain, ce Don Carlo est prudent, pas étonnant qu’il soit resté à son poste depuis si longtemps... y a des hommes dans tous les coins, aucun angle mort, aucune porte ni fenêtre sans un clampin aux aguets pour y sonner l’alarme. Suicidaire d’y aller de front face à toute cette armée, impossible de s’y infiltrer sans être vu... Si ce corniaud d’Rackham se défile et m’laisse en plan, on est mal. Putain j’espère qu’il a bien réalisé qu’on tient là notre seule chance de quitter la ville en vie tant qu’on peut encore avoir l’initiative. Don Carlo attend d’une minute à l’autre l’appel de Francesco annonçant ma mort, et si on agit pas d’ici là il remuera ciel terre et mer pour pallier à cet impondérable. Putain d’foutus marines ripoux, on peut vraiment pas leur faire confiance... Euh enfin, j’dis pas ça pour moi évidemment. Moi c’est pas pareil.

Roh et puis merde ! Il est bientôt quatre heure et toujours pas d’signe d’une intervention d’la caval’rie, va falloir que j’me démerde seul, comme un grand garçon. Surtout que du haut d’mon promontoire, j’ai une vue imprenable sur la route en contrebas, qui va directement de la vieille ville à la villa. Une vue parfaite donc sur le carrosse impeccable qui dévale la route dans sa direction. Entièrement noir, rideaux teintés, une superbe figurine de cheval cabré à l’avant... un carrosse « Fée Marie » quatre chevaux, traction avant, blindé et capitonné. Du genre qu’ont les lieutenants de Don Carlo. Probablement un retardataire qui s'dépêche de rappliquer pour la protection d'son boss. Ma chance. Ma seule chance.



Ni une ni deux j’dévale donc la pente raide qui mène à un surplomb, sous lequel passe la route, avant de m’y jeter, porté par mon élan ! Vlam ! Kheuuu.... Le contact rude du toit en bois rare me souffle l’air des poumons, tandis que j’ai l’réflexe de m’agripper aux rebords alors que l’carrosse entame un virage serré. Ballotté dans tous les sens, je ne m’y accroche pas moins pour autant, tandis que l’conducteur devant moi n’aura rien remarqué, perdu dans sa conduite et dans l’fracas des roues sur les pavés. Voyant au loin la villa se rapprocher bien trop vite à mon goût, je m’dépêche de glisser sur une des portières, en équilibre entre elle et le vide de la côte. Le vent froid du large et d’la vitesse me hurle aux oreilles, histoire de bien m’rappeler qu’une chute serait une sacré mauvaise idée. De quoi finir étalé sur dix mètres de route ou de rivage. Pas glop quoi.
Ni une ni deux, j’agrippe donc la poignée avant de l’ouvrir d’un coup sec ! Je m’engouffre alors sans même prendre le temps d’inspecter l’intérieur, préférant jouer sur l’élément de surprise. Le premier passager n’a même pas l’temps de m’entrapercevoir, que d’un geste brutal de la main je le jette sans état d’âme hors de la carriole ! Un d’moins ! En reste deux.

Le temps que jm’occupe du premier garde du corps, le second sors de sa stupeur pour dégainer un pistolet que j’aurais tout juste le temps de dévier du dos d’la main, avant de lui saisir le poignet qui se brisera comme une brindille dans ma poigne. Grincement de dent, il déguste mais reste calme, un dur, un vrai. Mais pas l’temps d’finir ce type pour autant, car son patron sort un cran d’arrêt avant d’essayer de me larder avec. Esquive improbable, coups d’tête, un, puis deux... s’ensuit un corps à corps féroce entre trois hommes prêts à tout, dans un espace pas plus gros qu’une cabine d’essayage. A c’moment là t’as plus l’temps d’réflechir à une stratégie... tu tapes, fracasses, joues des coudes et des genoux tout en bloquant coups sur coups la grêle de gnons qui t’arrive de tous les côtés. Combat sauvage où mes instincts et ma résistance d’homme poisson font heureusement pencher assez vite la balance dans mon sens, ce qui explique notamment que le deuxième garde du corps volera lui aussi par la portière toujours ouverte, et que son patron se retrouvera avec les trois-quarts des articulations brisée et la gorge ouverte version cravate Goatienne. Pfiuuuu, ça n’a pas duré plus d’une demi minute, mais c’était intense... Bande d’enfoirés, voulaient pas s’laisser crever tranquille...

- Ça va patron ?
Que lance le conducteur depuis un petit panneau coulissant.
- Ta gueule et continue ta route. Un mot en trop, un simple regard, et tu seras l’premier à crever.

La fait que la bouche d’un pistolet dépasse de l’ouverture pour se coller à un d’ses reins confirme au conducteur que : non, ça ne va pas pour son patron, mais que ça pourrait être encore pire pour lui. Il hoche la tête, à moitié paralysé par la peur, avant de faire claquer les rennes. Bon sang, si j’suis tombé sur un truand suicido-loyal, j’donne pas cher d’ma peau à l’entrée d’la villa. Y a plus qu’à espérer qu’c’est un clampin comme les autres, avec femme et enfants... Par tous les enfers d’Impel Down, ça pue de plus en plus cette histoire. J’tire le Diable par la queue, tout en sachant que j’vais finir par m’y cramer les mains...



Quelques minutes plus tard, je sens le carrosse ralentir progressivement, avant de s’immobiliser complètement. Poste de garde... j’entends des voix filtrer, mais pas assez pour les comprendre... La pression monte... l’attente devient intenable... mes yeux sont rivés sur les portières, dans l’attente de voir y débouler une meute d’homme en arme... Grosse goutte de sueur qui coule sur ma tempe... Et ce foutu cocher qui parlote comme jamais... J’ouvre doucement la trappe, avant de recoller mon flingue sur ses lombaires. Ça m’permets aussi d’entendre un peu mieux c’qui s’joue dehors...

- Les ordres sont les ordres. Ce soir on fouille tous les véhicules. Don Giovanni comprendra.
- Glups... mais mais pourquoi ?
- Ordre de Don Carlo en personne, mesure exceptionnelle.
- ...
- ...

- Don Giovanni, pardonnez cette intrusion, mais nous devons*...
- Chef chef ! On vous demande à la porte ouest !
- Hein, en quel honneur ?
- C’est la marine chef ! Ils viennent avec un mandat !
- Tu te fous d’moi ?!
- Non chef. On a besoin d’monde pour faire pression. Venez vite !
- Ok, on y va les gars.
- Euh, et moi ?
- Toi ? Passe, passe.
Pardonnez-nous pour ce contre-temps Don Giovanni. Mes respects.



Rooooh putain ! Davy Jones m’a à la bonne, et c’couillons de Rackham a su gérer son timing ! Merci à lui et à toutes les grouillos d’la garnison qui vont s’farcir le tête à tête à ma place, huhuhu. Je sens donc le carrosse reprendre sa course, tandis que les soupirs de soulagement du conducteur et d’moi-même seront presque audibles à des kilomètres.

Me voilà dans la place.



Dernière édition par Toji Arashibourei le Mer 9 Mai 2012 - 14:55, édité 1 fois
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- Vous allez pas m'tuer msieur ? Pitié, j'ai une femme est de enf*...
- Roooh ta gueule. Mais non j'vais pas t'buter.

Vlan ! Direct du droit dans les ratiches, le type s'encastre à arrière de la cabine molletonnée ! Il a des berrys qui volent en cercles au d'sus d'sa tête et la bave aux lèvres, mais au moins il ne s'en tirera qu'avec un sale coquard et pt'être une interdiction d'manger du steack pendant un p'tit moment. Affaire classée, un détail de l'histoire. J'referme donc sans état d'âme la porte du carrosse, mis alors à l'écart dans un garage déserté par l'arrivée de la marine. L'infiltration débute pas trop mal, reste à voir comment ça va finir... Bon , du coup j'suis où là ? Près des cuisines apparemment... Ça doit être le hangar où on fait venir les produits du traiteur et tout ce dont une immense villa saturée de mafieux voraces a besoin. Bouffe, produits ménagés etc... mais pas de p.q, les mafieux ne faisant pas caca c'est bien connu. A moins que ce n'soit les filles ? Boarf on s'en fout !

J'me glisse donc avec le maximum de prudence par le petit escalier de service, cherchant à m'enfoncer au plus profond de la forteresse pour ensuite remonter dans ses hautes sphères. A ct'heure-ci les cuisines doivent être désertes, un bon point d'départ donc. Croch'tage rapide d'la p'tite porte en bois, que j'referme avec le loquet sur mon passage pour éviter d'être démasqué. J'glisse alors comme une ombre le long des couloirs, aux aguets, couteau en pogne et sens au qui-vive. Le premier type qui a l'malheur d'être sur ma route, j'le poinçonne comme d'la vulgaire charcutaille...
Me voilà ainsi déboulant dans la cuisine principale, gigantesque multi-complexe capable de régaler en un temps record la véritable petite armée de mafieux qui loge ici. Vu la taille du bazar, ça doit être une vraie fourmilière au moment des lasagnes. Pas moins de trois monstrueux fours à pizza... des passerelles au dessus des fourneaux... des casseroles de quatre mètres pour faire des pâtes pour cents. J'aurais dû m'inviter à une d'leur bouffe bien avant... Ils savent y faire niveau graillon les mafieux, pour sûr.




Bruits de mastication...

Très légers... presque inaudibles... seulement perçus grâce au silence ambiant. J'cherche prudemment leur source, contournant avec une précaution infinie un grand fourneau, prêt à passer à l'action d'un instant à l'autre. Qui dit mastication dit dents... et qui dit dents dit mec à qui les arracher. Mes yeux se posent alors sur un large type affalé sur une chaise, tablier de cuistot autour d'la taille, et un énorme saucisson en train de partir tranche après tranche dans le gouffre qui lui sert de bouche. Et merde...

- Salut Thunder F. T'en veux ? Il est au cerf, vient d'ma maman.
*Mâche mâche*... Super bon tu d'vrais essayer.
- Paoli...
- Et ouais mec. Don Carlo savait que tu risquais d'venir ici si Francesco échouait.
*Mâche*...
C'était si prévisible... T'étais dans l'carrosse de Giovanni j'imagine ?
*Mâche*...
J'ai eu un doute alors j'chuis v'nu faire un tour en cuisine, juste en-cas où. Héhé, en-cas... au-cas... marrante ma blague non ?
- ...
- Enfin bref, si tu veux t'attaquer à Don Carlo, il faudra m'passer sur le corps. A moi et à mon saucisse-kempo !



Tin' d'poisse d'mes trois couilles ! Paoli Karaduc... juste lui... Le deuxième garde du corps personnel de Don Carlo... Un type à la réputation aussi sale que ces mains sont grasses. Ou à la réputation aussi grasse que ces mains sont sales, j'sais plus trop. Un gars dont je n'connais surtout pas grand chose, si ce n'est le nom du terrible art martial qu'il a perfectionné seul, le "saucisse-kempo", art redoutable vu l'absence totale de témoin pour en parler. Facteur inconnu donc, bien qu'assez ridicule au final... Technique de saucisson ? Nan mais j'vous jure... Ridicule. Mais bon dans mon malheur ça aurait pu être pire : j'aurais pu tomber direct sur CasaNabra, le grade du corps principal de Don Carlo. Là j'aurais été mal. Paoli, c'est d'la pisse de chat à côté de c'mec... un détail sur mon chemin en fin d'compte... Pas besoin d'me mettre dans tous mes états en fait, j'vais l'dépiauter en deux temps trois mouvem*...

- "Attaque mort(ad)elle !"

J'ai l'horrible sensation d'une tranche visqueuse de mortadelle se plaquant contre mon visage, ce qui rajoute une cécité certaine à un dégout et une surprise des plus perturbantes ! Réflexe, j'ai un mouvement d'recul, hélas largement insuffisant pour esquiver l'attaque qui suit. Douleurs multiples à la poitrine ! Aaargl, le temps d'regagner la vue d'un geste de la main, j'retrouve plantées à moitié dans mon torse une demi-douzaine de tranches de saucisson au cerf, tels des shurikens alimentaires. Paoli s'est quant-à-lui quasi-téléporté à mon niveau, malgré sa corpulence. J'esquive avec peine un coup de battoir, suivie d'un enchainement violent fait à grands renforts d'une saucisse plus grosse qu'un d'mes propres bras. Finalement j'en récolte un en pleine poire, m'envoyant voler au travers de la cuisine jusqu'au sellier où je m'écrase de tout mon long !
Aaaargl... mon poignard ?! Chier la bas ! Mais pas l'temps d'aller l'chercher que déjà j'dois parer un nouveau "Coup de Morteau !" avec ce qui me passe par la main, une poêle à paella en l’occurrence. Biihiiihiiiing ! Joli son quand j'imprime la face de Paoli dedans, bien cela ne lui fasse ni chaud ni froid au final. Cet enfoiré s'est même permis de faire un clin d’œil durant l'impact, signant ainsi le motif ornant maintenant mon arme improvisée. J'enchaine donc avec un double crochet du gauche dans les abdos -en vain- avant de lui éclater le métal de la poêle sur l'oreille, en vain une nouvelle fois. Résistant le bougre. Blam ! J'récolte un nouveau coup d'saucisse, qui me baladera une fois encore, ce coup-ci sur les plaques de cuisson heureusement éteintes. Aaargl... Par toutes les pustules du cul d'Nani la prude ! Le type enchaine, avant de s'faire arracher son "arme" d'une clé de bras qui me permettra de lui enfoncer la tronche dans l'carrelage de la cuisine. Mais pas longtemps hélas, vu que l'type tourne sa grosse face, avant de me souffler directement dans l'nez sa technique. "Saucisson à l'ail" ! Aaaargl, j'ai les yeux qui m'brulent... Aveuglé et au bord de la nausée, je n'peux que l'lâcher avant de m'ressaisir juste à temps pour parer une série d'attaque... à grand coups de chapelets d'saucisses.

Tel un nunchaku, Paoli fait alors tournoyer son arme culinaire dans tous les sens, la passant autour ses aisselles, jambes, nuque... un bon moyen d'me maintenir à distance tout en s'la pétant à mort. Tin j'ai horreur des mecs qui s'la pètent... Tu perds rien pour attendre mon gros... J'saisis donc une casserole dans chaque main, avant d'me mettre à mon tour en garde. On s'regarde... on s'jauge... il mâche... Et puis on se rue l'un sur l'autre dans un concert de percutions, saucisses contre cuivres ! Mais n'en déplaise aux métallurgistes, l'avantage est au chapelet... Du moins au sien. Rapidement je dois me rendre à l'évidence que son saucisse-kempo dépasse mon art de la casserole, tandis que je récolte de plus en plus de coups dnas les épaules et les cuisses. Couverts de bleus, j'peux sentir ma chair se meurtrir sous les assauts de Paoli. Il utilise le haki ou quoi ?! Tin si c'mec là est largement moins fort que CasaNabra, j'suis dans une sacrée merde ! Déjà que là j'peine à rester en vie face à c'lui la !

"Coup d'torchon !" Utilisé comme une serviette, le chapelet me fouette le visage d'un coup sec, me perturbant juste assez longtemps pour qu'il puisse ensuite s'enrouler autour d'mes deux ch'villes ! "Séchage !" D'une traction rapide, le type m'envoie alors à terre, juste avant de s'abattre sur moi de tout son poids ! Keuuuuuh ! Son énorme postérieur manquera d'peu de m'briser le sternum... Enfoiré, goute moi ça ! "Décharge électrique !" 500 volts dans l'oignon plus tard, le type est cloué au plafond, tout en libérant autour de lui une légère odeur de saucisse grillée. Hummm, j'en saliverais presque si j'avais pas déjà la gueule en sang.
On s'relève tous deux, plus impatient que jamais à l'idée d'en finir... il arme deux grosses saucisses sèches, avant de s'mettre en garde comme un maitre en kung-fu présenterait ses sabres. Mon regard tombe alors sur mon cher et adoré poignard, à mes pieds. Petit geste de la pointe d'la chaussure, le voilà qui vole dans ma main avec nonchalance. Quelques passes dans l'air pour s’échauffer l'poignet, me voilà prêt à mon tour. Yaaaaah ! Nous nous lançons corps et âme dans la bataille, esquivant chacun la pluie de coups qui fusent de chaque côtés ! Feintes, ripostes, assauts brutaux... Nous redoublons d'ardeur et d'imagination pour prendre le dessus, sans pour autant s'départager. Un coup de lame expert débitera en fines tranches l'une de ses deux armes, avant que l'autre ne s'abatte sur mon poignet, me désarmant pas la même occasion ! Chier, j'étais sur l'point d'reprendre le dessus !

Le type arme alors à deux mains sa saucisse au dessus d'sa tête, lentement, tout en emmagasinant son énergie... Ça sent l'coup final ça... le coup qui va m'briser jusqu'à la dernière vertèbre lombaire si j'me l'prends sur l'crâne. Il se concentre, je n'ose bouger, sachant pertinemment qu'une mauvaise évaluation des distances me serait aussitôt fatale. J'me concentre moi aussi... On expire, lentement... Puis ouvrant brutalement les yeux, nous nous jetons dans notre ultime face à face !

"Saucisson-Kempo : Attaque mortelle de la saucisse sacrée de l'aurore !"
"Roue karmique !"
Son coup fend l'air avec la puissance d'une comète, tandis que j'me rue sous sa garde à la vitesse de l'éclair ! Sa force... ma vitesse... Le coup me frôle d'un cheveux tandis que j'lui saisis la cordelette de sa saucisse, tout en lui enfonçant mon coude dans la panse. Et tandis qu'il vomit sa salive, je profite de ma prise et d'son inertie pour le projeter cul par dessus tête, directement dans la bouche grande ouverte d'un immense fourneau ! Blang ! Sa masse s'y enfonce avec peine, avant que je ne l'y aide par un méchant kick dans l'postérieur. Bien coincé, j'ai tout le loisir d'refermer la trappe, avant de briser la poignée d'un geste sec. Thermostat 40, cuisson longue. Ca va sentir la viande grillée c'est moi qui vous l'dis huhuhu.

Oh putain l'enfoiré j'ai dégusté... Et tandis que derrière moi proviennent les hurlements étouffés d'un homme qui maudit et menace autant qu'il le peut encore, je ramasse pour ma part mon poignard, avant de m'engouffrer à nouveau dans les méandres de la villa. Cracha sanglant sur l'carlage de la cuisine, j'suis toujours d'attaque. Don Carlo, j'arrive.



Dernière édition par Toji Arashibourei le Mar 29 Mai 2012 - 18:32, édité 1 fois
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Bon, la question maintenant c'est : Est-c'que Paoli avait suffisamment de doute pour ne pas sonner l'alerte ? Par c'que si la si subtile diversion et son flair m'ont bel et bien démasqué, j'vais pas faire le malin à voir s'radinner toute une bande de danseuses en costards. Les truands, c'est sympa d'en boulotter un tranquill'ment au coin d'une ruelle, mais les voir t'encercler par packs de quarante et tous armés de flingues... moyen bof quoi. Mais c'est trop tard pour reculer de toutes façons, maint'nant que j'suis là, autant aller au bout des choses. Un truc est sûr cependant, si j'tombe sur CasaNabra j'suis un poisson mort.

J'arpente donc en catimini les couloirs de la villa, redoublant de prudence dans l'espoir d'éviter les innombrables patrouilles qui devraient logiqu'ment pulluler ce soir. Et puis, mieux vaut s'montrer sur ses gardes au cas où j'aurais été r'péré et que je s'rais en train de filer vers un piège. Je fais donc chacun d'mes pas comme s'il pouvait être mortel, les oreilles et les yeux grands ouverts. Silence de mort dans toute la maisonnée. Vous m'direz, à quatre heure du mat', c'est plus ou moins normal... Mais là, surtout ce soir, c'est un poil trop calme. J'ai mon instinct qui s'affole, et qui n'cesse de sonner l'alerte dans ma vilaine caboche. Chaque cellule de mon corps m'dit qu'aux vues du taux d'emmerde de la journée, ça n'peux que mal se passer... Mais j'avance toujours, poussé par la nécessité de clore cette affaire. S'enfuir maintenant serait une belle conn'rie, que j'regretterais sur'mment dès le lendemain. Don Carlo doit mourir ! C'est lui ou moi. "Pense aux biftons Toji" que je n'cesse de m'dire... pourtant, malgré mes instincts guerriers et ma soif de berry, j'dois avouer qu'la maisonnée à quelqu'chose de lugubre... Une certaine aura que devrait pas avoir un lieu d'cette classe. Une odeur de sang... une odeur de mort...

Et puis contre toute attente, j'suis bien obligé de r'marquer que depuis les cinq bonnes minutes que j'marche, j'ai pas croisé un seul gus. Visiblement Paoli n'a pas donné l'alerte avant d'venir en cuisine, et la sécurité a l'intérieure a bien été négligée. V'là qui f'ra mon affaire. Sauf que... Sauf qu'y a un détail qui m'chiffone. J'y ai pas fait gaffe la première fois, mais maintenant que j'repasse devant une fenêtre, je note que pas un garde n'est non plus à l'extérieur. Pas une sentinelle là où elles pullulaient un peu plus tôt dans la nuit. C'est tout d'même pas Rackham qui a fait une diversion aussi efficace ? Nan, même le révolutionnaire le plus crédule laiss'rait au moins quelques types aux points clés... Y a un truc pas net, maint'nant c'est sûr ! Bordel de chienlit d'capote rouillée... c'est quoi c'bins ?...



J'aurais une partie d'ma réponse quelques mètres plus loins, lorsqu'en jettant un oeil prudent à l'angle d'un couloir, je pourrais voir les formes étendues d'une demi-douzaine d'hommes de mains sur le sol. J'me rapproche, les nerfs à fleur de peau, afin d'inspecter les corps... tous morts. Net, propre et sans bavure. Pas beau pour autant, n'aller pas m'faire dire c'que j'ai pas dit. C'est juste qu'il n'a fallu qu'un coup par gus, et sans que ceux-ci n'aient le temps d'user d'leurs armes... un travail de pro. Nom de... Y a un type qui devrait pas être ici et qui s'balade comme un touriste malgré tout. Un type autre que moi bien sûr. Sauf que j'suis loin d'être au bout d'mes surprises. Dans la salle suivante, je n'en reviendrait même pas... Les corps éparpillés d'une trentaine d'autres types m'attendront, tous bel et bien morts sans avoir eu la chance de pouvoir s'défendre. Quel type serait capable de mettre à mal trente guerriers sans leur laisser la moindre chance de riposter ne serait-ce qu'une fois ? Perso j'en connais qu'trois dans cette ville, et encore sans qu'ce soit gagné d'avance. Un que j'viens d'buter : Paoli. Un autre : moi. Quant au troisième, il s'agit de CasaNabra, de loin le meilleur d'la région. Surtout qu'il n'y a pas de signe évident de lutte, du genre meuble brisé... comme si le combat n'avait duré que l'temps d'un clignement d’œil. CasaNabra ? Possible... il aurait décidé de profiter de l'occaz' pour jouer cavalier seul ? Étonnant vu la réputation loyale du bonhomme, mais bon... il cachait pt'être bien son jeu jusqu'à aujourd'hui. Allez savoir. Toujours est-il que ce n'est pas en restant ici que j'vais faire avancer les miennes d'affaires. Même nageant dans l'flou artistique, j'me dois de continuer.

Finalement, je me retrouve devant les immenses doubles battants du bureau personnel de Don Carlo. Sa place forte... son bunker perso tout en luxe et en sécurité. Mais le truc le plus impressionnant dans cette porte, ce n'est pas sa taille, ni même sa qualité... mais plutôt le cadavre encore frais de CasaNabra qui y est punaisé par son propre sabre, à plus d'deux mètres du sol. Pas d'doute, c'est bien lui.... J'en reste con... Un type de son niveau... une terreur notoire, empalée par sa propre arme, le tout toujours sans la moindre trace de lutte dans l'décor... Pourtant, j'pourrais jurer qu'il ne s'agit pas d'une attaque en traitre. Vu les marques sur son corps malmené, il a eu l'occasion de s'défendre. En vain apparemment. Et tandis que je n'peux décrocher mes yeux de ce tableau morbide, je sens un frisson me r'monter le long d'la colonne. Un frisson que raremment j'ai eu l'occasion d'vivre depuis un sacré bail. D'la peur... d'la peur qui tente de s'insinuer mesquin'ment dans mon esprit et autour d'mon cœur. Je sents ses doigts glacés m'enserrer peu à peu... Raaaah ! D'un violent coup d'pied je fais sauter les battants de la porte, autant pour me forcer à bouger que pour pénétrer dans la pièce !



Mais au lieu du terrible affront'ment que je craignais au fond d'moi d'avoir à subir, je me retrouve seul dans ce gigantesque bureau. Enfin, seul... sauf si l'on prend en compte Don Carlo, ou plutôt les deux bouts de Don Carlo. Son corps jeté négligemment d'un côté, et sa tête posée sur le plan de travail. Frais, une nouvelle fois... le sang finit de goutter sur le tapis épais. Pas d'erreur possible, l'ex-parrain de Goa est mort. Une bonne nouvelle pour moi et mes associés, mais qui ouvre tant de questions que j'ne prends même pas la peine de noter qu'mon cul vient d'être sorti des ronces. Dans l'genre truc pas net ça s'pose là... surtout que j'ai horreur de passer après les gens. On m'a devancé, et le type qui a fait ça n'était pas un type comme les autres.
Mes réflexes de marine et ma curiosité prennent alors le pas sur la peur qui m'assaille... je vagabonde, observe... Un type s'est assis sur le fauteuil de Don Carlo il y a peu. Après sa mort j'dirais, vu les marques dans le cuir et la taille des flaques de sang... Le tueur est donc resté là, face à la tête de Don Carlo qu'il a disposé face à lui, comme pour lui faire conversation. Un putain d'malade donc. Ou alors un mec au sens de l'humeur vach'ment étiré. Jm'assois alors à mon tour, afin de jeter un oeil à toute la paperass'rie qui tapisse encore le bureau. Des livres de compte à la pelle, des formulaires de rachat... toute la compta de Don Carlo, probablement épluchée en détail. Mais pour exploiter tant de document en aussi peu d'temps, l'assassin se doit d'être un monstre d'intelligence ! Un type extrêmement fort dans l'art de tuer, mais pas que. C'est d'autant plus rare. Bordel mais c'est qui ce mec ?!



Faute de plus d'indice, je réalise finalement qu'il est grand temps de m'faire la malle, avant que d'autres éléments perturbateurs ne viennent complexifier l'bordel. Ct'enflure de Parrain est mort, ainsi que tous ces hommes, j'suis donc peinard pour un p'tit moment, apte à finir mes sombres affaires de faux biftons. Ne reste plus qu'à retourner auprès de Stretzi dans le hangar, et alors se laisser bercer par les berrys qui affluent en masse. La nuit a été longue, Poali m'a fait douiller comme il faut, Francesco aussi... j'pense que j'vais m'prendre quelques heures pour pioncer un peu, aux doux ronronnements de l’imprimante. S'ra toujours temps d'élucider les mystères plus tard.


"Boude pas ta chance Toji" que j'me suis dit en m'faufilant hors de la villa déserte.
Ta chance... Tsss quel con.


La suite: Part III
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