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[Coconut's Island] Un Oiseau pas si facile à capturer.

Un Oiseau pas si facile à capturer.

Une belle journée se préparait sur Little Quicky, l'île qui m'avait recueillie il y a quatre ans déjà, ses habitants sont devenus mes amis, ma famille, je les aime tous et je suis heureuse de vivre avec eux. Comme tous les matins, je suis au cabinet médical du docteur Cato, le médecin de l'île. C'est un homme fort généreux qui a accepté que je devienne son assistante ainsi que son élève. Je rêve de devenir un grand médecin, mais j'ai encore beaucoup de travail à fournir avant d'atteindre cet objectif professionnel.

J'étais à mon poste habituelle, c'est-à-dire faire l'inventeur des plantes médicinales. J'avais revêtu ma blouse blanche, dans ma main je tenais le calepin où je devais référencer les stocks du cabinet. J'étais très sérieuse dans ce travail, car il est le b.a.-ba de la médecine et puis cela me permettait de me familiariser avec les plantes dont j'aurai besoin pour soigner X personne. Pendant que je faisais l'inventaire des stocks dans l'armoire, j'entendis la porte principale claquée brutalement. Je me suis donc retournée pour voir ce qui avait bien pu provoquer ce choc. Je vis le docteur Cato porter à bout de bras un jeune homme dans un triste état, il était aidé d'une femme aux longs cheveux blonds. Tous deux me regardèrent.

« Anja, prépare la table d'opération immédiatement ! »

Je posais sur le coin de la table le calepin et je pressais le pas, entrant dans notre petite salle opératoire avant tout le monde. Je sortais les outils en tout genre ainsi que diverses plantes. Une fois la pièce prête, j'ouvrais la porte du bloc demandant au docteur d'apporter le blesser. Je l'aidais à poser le malade sur la table, il était inconscient et avait aussi une forte fièvre. Le maître des lieux me demanda de dire à la jeune femme d'attendre dans la salle d'accueil. J'accourais voir la blonde pour lui expliquer la situation. Elle me regarda apeurer, je la comprenais en voyant la détresse dans son regard bleuté. Je lui demandais qui était l'inconnu et comment en était-il arrivé à ce point. La belle m'annonça qu'il s'agissait de son fiancé, néanmoins elle ne put m'expliquer les raisons de son état critique. Je la laissais seul dans la salle d'attente, il fallait que je rejoigne le Docteur Cato et que je l'assiste.

Dès que j’entrais dans la salle d’opération je vis la mine déconfite du médecin de l’île. Il me regarda avec un regard noir. Inquiète de le voir dans cet état, je lui demandais ce qui se passait et pourquoi était-il aussi sombre ? Le docteur m’expliqua que l’homme qui était allongé sur la table était victime d’un empoissonnement, ce dernier avait été piqué par une sorte de raie. Je lui demandais comme il savait cela, l’homme à la blouse blanche me montra le dard qu’il avait trouvé sur l’homme.

« C'est une espèce de raie peu commune sur North Blue en principe elles ne nagent que dans les eaux profondes. Mais apparemment celle-ci ne se trouvait qu'à une centaine de mètres des côtes de Little Quicky. »
« Mais comment se fait-il que le dard de cette bête se soit retrouvé planter dans le corps de cet homme ? »
« Cette raie, appelé aussi la Luna Azul Mortal a au bout de sa queue un dard remplit de poison qui reste planté dans le corps de sa proie. D'après sa fiancée, il voulait attraper des poissons avec un harpon pour ensuite faire un déjeuner sur la plage avec sa douce. Elle l'a entendu crier et elle s'est jetée à la mer, heureusement qu'elle était là sinon il aurait fini noyer. »
« D'accord, vous pouvez le soigner ? »
« C'est justement là le problème, je ne peux pas le soigner. »
« Comment, vous ne pouvez pas ? »
« Il existe un remède, mais je ne peux pas me le procurer et en même temps le surveiller. »
« Je peux aller vous chercher ce remède si vous voulez ? »
« J'y avais pensé, mais... »
« Cela ne me pose aucun problème, où dois-je aller ? »
« Bon, attendez une minute ma petite Anja. »


Le Docteur Cato se dirigea vers son bureau et je le vis sortir un énorme livre, il arracha l’une des pages et me l’apporta.

« Vous devez trouver cet oiseau, le Gulu-Gulu ! Vous trouverez à l’intérieur de son corps une sorte de poche gastrique que vous devez m’apporter. »
« Beurk, une poche gastrique c’est écœurant. »
« On s’en fiche que ce soit écœurant, la vie d’un homme est en jeu et puis vous étiez volontaire ma petite Anja. »
« D’accord et je le trouve où cet oiseau ? »
« Sur Coconut’s Island, elle se trouve à une demi-journée d’ici. »
« Il peut tenir combien de temps ? »
« Si la chance est avec lui deux jours au grand maximum, il n’y a donc aucune minute à perdre. »


Je pris la feuille que me tendait le Docteur où était représenté le volatile. Je quittais le cabinet médical en courant en direction de ma petite maison. Une fois arrivée là-bas j’optais pour ma tenue en cuir noir et moulante, celle que j’utilise pour mes aventures en plein air. Sur ma cuisse gauche se trouvait une trousse contenant les premiers soins, mon couteau de chasse ainsi que mon fouet étaient attachés à ma ceinture. Une fois prête je me dirigeais vers le petit port de l’île pour trouver une embarcation.

    Un Oiseau pas si facile à capturer.

    Me voilà au port de l'île. Les marins me reconnurent et me saluèrent jetant par la même occasion un petit regard sur mon arrière-train qui était joliment mis en valeur par cette tenue des plus moulantes. Je me dirigeais vers l'un des navires de pêche de l'île demandant à parler au capitaine, ce dernier arriva avec un grand sourire. Il me fit la bise, sur Little Quicky tout le monde se connaît et puis il y a deux ans le docteur Cato et moi-même nous avions sauvé sa femme d'une maladie virulente.

    « Quel bon vent t'amènes ici Anja ? »
    « J'ai besoin que l'on me conduise à Coconut's Island pour y trouver un oiseau qui pourrait sauver un patient. »
    « Je ferai n'importe quoi pour remercier le Docteur Cato d'avoir sauver ma pupuce. »
    « Tu m'y emmènes ? »
    « Bien sûr, je pense qu'il n'y a pas une minute à perdre n'est-ce pas ? »
    « Non »
    « Levez l'encre on part pour Coconut's Island ! »


    Les matelots du navire de pêche s'attelèrent à faire lever l'encre à l'embarcation, le capitaine me demanda si je voulais m'installer à l'intérieur du bâtiment, je lui répondais que ce n'était pas la peine, je préférais rester sur le pont. Je regardais la mer bleue de North Blue, elle était magnifique. Elle me donnait envie de me baigner, mais lorsque je repensais au patient le sérieux revint. Je sortais de ma trousse de soin la page que m'avait déchiré le médecin de Little Quicky. L'image qui représentait l'oiseau était grossière, de plus cette dernière me donnait l'impression d'avoir affaire à une sorte de reptile que de volatile.

    Spoiler:
    Un des mousses du navire, curieux de voir ce que je regardais me rejoint et me demanda le nom du dessin qui représentait ma cible. Je lui dis qu'il s'agissait du Gulu-Gulu, un oiseau vivant dans les terres de Coconut's Island, à l'intérieur de son abdomen se trouve une poche gastrique contenant un puissant contre-poison capable d'annihiler le venin de la Luna Azul Mortal. Le pêcheur me demanda si cette bête était dure à capturer. Il me posait une colle, outre l'image que m'avait fournie Cato, je ne savais rien de ce volatile, il était un mystère pour moi. Mais ne voulant pas perdre la face devant le matelot je lui disais qu'il n'est pas plus dur à attraper qu'une poule. Le capitaine demanda à son homme de me laisser tranquille et de retourner à son poste. Il me demanda de l'excuser et retourna au travail. Je rangeais la feuille dans ma trousse de soin et me dirigeais vers le capitaine pour lui demander dans combien de temps nous accosterons sur l'île. L'homme me répondit que nous n'étions plus qu'à quelques kilomètres de l'île et que c'était l'affaire d'une heure.

    « Coconut's Island en vue ! » Dit un matelot une heure après ma conversation avec le capitaine.

    En effet l'île n'était plus qu'à quelques mètres, elle était bien plus grande que Little Quicky et avait l'air de posséder une flore luxuriante. Le navire de pêche décida de rester à cent mètres des côtes de l'île, néanmoins il fit descendre une petite chaloupe à mon intention. Je montais à bord de cette dernière, mais avant de ramer jusqu'à l'île le capitaine m'annonça qu'il attendrait mon retour avant de lever l'encre. Je lui fis un rapide sourire avant de partir à l'aventure ou plutôt à la chasse. Quelques centaines de coups de rame plus tard, je posais le pied sur la plage.

      Un Oiseau pas si facile à capturer.

      Le soleil était à son zénith, devant moi une forêt titanesque et épaisse. A peine étais-je arrivé, je me demandais comment j'allais faire pour trouver ce piaf. Je sortais de ma sacoche la feuille que m'avait donné le docteur. Pour la énième fois de la journée je dépliais la page arrachée. Je lisais les notes du médecin pour voir les caractéristiques de la bête, la notion - peur du feu - me plaisait énormément.

      Je vérifiais rapidement dans ma trousse de secours si j'avais bien mon briquet, lorsque je le sentis entre mes doigts, je me voyais en train de mettre le feu à cette forêt. Je n'avais plus d'autre choix que de m'enfoncer dans cette épaisse flore et prier pour tomber nez à nez avec l'oiseau. Je ne savais pas par où commencer, cette île m'était inconnue, j'espérais juste de ne pas faire de mauvaises rencontres. Il était donc important que je reste vigilante pendant toute la durée de mon séjour sur Coconut's Island. Ce trekking me permit de découvrir des plantes médicinales que je connaissais que trop bien, mais je n'en ramassais aucune étant donné que ce n'était pas ma mission première. Peut-être que j'en prendrai deux ou trois quand j'aurai trouvé le Gulu-Gulu.

      J'étais admirative devant cette nature fleurissante. Les animaux que je rencontrais étaient des plus inoffensifs, je les voyais brouter l'herbe. Je ne sais pas combien de kilomètres j'ai effectué sans doute beaucoup, car mes jambes commençaient à devenir lourde. Je décidais de faire une halte, je venais d'arriver dans une prairie. Je m'allongeais quelques instants sur le sol, admirant le ciel bleu sans nuage des oiseaux volaient au-dessus de ma tête. J'étais sur un havre de paix. Cinq minutes de pause me suffisaient avant de me remettre en route, je décidais d'explorer cette prairie qui était immense.

      Après une bonne vingtaine de minutes de recherches infructueuses je tombais sur le Saint Graal. J'avais trouvé un Gulu-Gulu allongé sur le sol en train de dormir. Un grand sourire s'affichait sur mon visage, néanmoins ce dernier se dissipa très rapidement lorsque je remarquais l'imposante taille du volatile. Le piaf ne mesurait pas un mètre, mais trois voir quatre, il n'avait rien à voir avec l'oiseau basique, il avait des ailles imposantes, une longue queue et un bec aussi grande qu'une gueule de requin. La partie s'annonçait serrer, mais je ne m'avouais pas vaincu pour autant. Il fallait que je réfléchisse et bien, la stratégie que j'emploierai devra être la bonne sinon je risquerai de revenir bredouille et le patient mourra.

      Le Gulu-Gulu a peur du feu, il faut que je joue avec ce dernier. Je cherchais sur le sol des branches cassées, malheureusement ma cueillette fut bien maigre, seulement une branche. C'était mieux que rien, je jetais un rapide coup d'oeil à la bête pour voir si elle dormait toujours, une grosse bulle de morve sortait de sa narine et cela me réconfortait. Je sortais de ma trousse de secours un bandage blanc, j'enroulais ce dernier sur le bout du bâton. Je pris une grande respiration lorsque je sortis mon briquet. Avais-je imaginé la bonne stratégie ? Cette question me triturait l'esprit, mais il était trop tard, je n'avais plus le temps de concevoir un nouveau plan d'attaque. La torche prit feu et je la lançais de toutes mes forces sur le volatile.

      La bête se leva d'un bon et poussa d'horribles hurlements elle sauta sur place, les ailles en l'air. Tout ce passait comme prévu du moins je le croyais. Le monstre s'arrêta de sauter, il me regarda d'un air sévère. Lorsque nos regards se croisèrent je pris mon fouet le faisant claquer sur le sol. Je croyais que l'oiseau allait s'envoler, mais non il se jeta sur moi comme une torpille, je n'ai pas pu l'éviter du fait son bec m'attrapa. Nous glissâmes sur le sol et puis je sentis la terre se dérobait sur mon dos. Je tournais ma tête vers ma gauche et je vis que nous étions dans le vide. Je poussais un hurlement d'effroi.

      « HAAAAAAAAA ! »

      Le volatile et moi tombions et rien ne pourrait arrêter notre chute…

      Spoiler:

        Un Oiseau pas si facile à capturer.

        « La vache, j’ai mal ! » Dis-je en ouvrant les yeux.

        Quand mes paupières se levèrent je fus étonnée de voir que la nuit était tombée sur Coconut's Island. Combien de temps suis-je restée inconsciente ? Me disais-je. Je me redressais pour voir où j'étais, néanmoins cet effort fut des plus compliqués, je souffrais le martyre. Je remarquais que ma tenue était partiellement déchirée, au niveau des coudes, des reins, des épaules et des genoux. Je venais de me manger une sacrée chute me retrouvant de nouveau dans la forêt. Je me demandais comment j'avais fait pour ne pas remarquer ce précipice lorsque je me trouvais dans la prairie avec le Gulu-Gulu. En parlant du volatile où est ce dernier ? Je regardais autour de moi pour voir s'il n'avait pas laissé des traces de son passage. Je regardais le sol et je vis des traces de pas ainsi que du sang. Était-il blessé ? J'avais un doute sur cette question, car le sang que je voyais me faisait penser au mien.

        Je m'auscultais pour voir l'ampleur des dégâts. Lorsque je mis ma main gauche sous mon sein droit, une violente décharge électrique me parcourra tout le corps. Je grimaçais, car je savais ce que cela voulait dire, une côte cassée au moins. Cette mission de capture s'annonçait plus dure que je ne le pensais. J'étais déçue de mon comportement, je n'ai pas été assez professionnelle, j'ai foncé trop vite et je n'ai pas pris le temps de réfléchir, la preuve je n'avais pas vue ce précipice, quelle gourde !

        Maintenant que la nuit était tombée, je n'avais pas d'autre choix que de mettre un terme à ma journée de recherche. De plus, j'étais incapable de marcher, exténuée et puis la douleur était bien trop vive pour que je puisse faire la moindre cabriole avec ce Gulu-Gulu. Néanmoins, je me vis violence pour ramasser du bois. Je fis un petit feu pour me tenir chaud cette nuit, je sortais aussi quelques soins de ma trousse, bandant mes membres inférieurs et supérieurs. Je pris aussi un remède ayant pour but t'atténuer la douleur des côtes cassées, mais il n'était pas assez puissant pour annihiler cette souffrance, mais c'était mieux que rien. Une fois les soins prodigués, j'essayais de dormir un petit peu, car demain je devrais attraper et tuer ce sale piaf sinon le patient mourra et j'aurai échoué.

          Un Oiseau pas si facile à capturer.

          Les rayons du soleil me réveillèrent, mon feu de camp était éteint, la douleur en dessous de mon sein droit était toujours présente, mais moins importante. Le remède d'hier soir faisait son effet, il calmait la douleur, mais en aucun cas il résorbait la blessure, il ne fait que la camoufler. Il était temps que je me mette en route, j'ai déjà perdu une journée à traquer cet oiseau de malheur. Les traces sur le sol étaient toujours présentes, je suivais donc ces dernières qui me conduisirent en plein cœur de la forêt. A ma grande surprise je vis une sorte de grotte ou plutôt une petite montagne, serait-ce la planque du Gulu-Gulu ? Il était primordial que je reste sur mes gardes, car j'allais pénétrer dans un endroit clos et sur un terrain inconnu.

          Je sortis mon briquet pour qu'il me fasse une petite lumière afin que j'avance sans encombre dans cette grotte. Mais à mon grand étonnement, de la lumière l'éclairait, j'étais surprise ainsi que rassurée. Après cinq bonnes minutes de marche j'arrivais au cœur de la grotte et je vis qu'elle était découverte au niveau du plafond. Une cascade d'eau coulait sur ma gauche, je m'approchais d'elle, tendant mon bras pour boire cette eau naturelle et fraiche, mais les hurlements d'une bête me firent sursauter. Je me retournais dégainant mon couteau de chasse et je vis le Gulu-Gulu percher sur son perchoir à plus de vingt mètres. Je remarquais sur son visage une vilaine blessure ainsi que du sang sur son thorax. Finalement cette chute fut fatale pour nous deux, mais le plus surprenant dans cette histoire c'était le fait que le volatile ne s'était pas envolé, il aurait pu éviter ces blessures.

          Il fallait que je trouve un moyen de faire descendre le piaf de son perchoir et qu'il me rejoigne en bas, mais comment faire ? J'étais dans l'incapacité la plus totale. Soudain des coups de feu retentirent dans la grotte. D'où pouvaient-ils venir ? Je vis un groupe d'hommes pénétré dans la planque du Gulu-Gulu et mon visage se mit à rayonner de bonheur quand je vis le capitaine qui m'avait amené sur Coconut's Island.

          « Enfin te voilà Anja ! »
          « Comment m’avez-vous retrouvé ? »
          « On était inquiet, car tu ne rentrais pas hier. Alors, j'ai dit aux gars qu'aux premiers rayons du soleil nous partirons à ta recherche. Ce matin on a vu de la fumée s'élever dans le ciel, on l'a donc suivi, mais quand on est arrivé il n'y avait personne. Mais il y avait des gouttes de sang qui traînaient sur le sol, on les a suivis et elles nous ont conduis ici. »
          « C’est dingue. »
          « Dis-moi je croyais que cet oiseau n’était pas plus gros qu’une poule ? »
          « Je croyais qu’il faisait la taille d’une poule, mais je me suis trompée, haha. »
          « On va t’aider à l’attraper, laisser une femme seule dans la forêt c’est impensable pour des hommes comme nous. »
          « Avec plaisir, faudrait le faire descendre ! »
          « Ok, FEU ! »


          Les canons des pécheurs retentirent une nouvelle fois dans la grotte, le Gulu-Gulu hurlait de toutes ses forces du haut de son perchoir. Dès que la salve prit fin, il sauta et atterrissait à notre niveau, il était furieux et blessé, du sang dégoulinait en abondance de son thorax. C'était le moment de mettre un terme à sa vie. Je regardais les pécheurs leur demandant de tirer une nouvelle fois sur lui de façon à capter son intention. Les fusils résonnèrent, le volatile les regardaient et fonça sur eux telle une torpille. Néanmoins, sa course était beaucoup moins puissante que celle d'hier, car ses nombreuses blessures commençaient à lui faire défaut. Il arrêta nette sa course, j'en profitais pour tenter de me hisser sur son dos à l'aide de mon fouet. Attrapant l'une de ses ailles, grâce à sa force il me propulsa dans les airs, je n'avais plus qu'à faire quelques cabrioles pour atteindre son dos.

          Le choc fut rude, je n'avais pas du tout réussi à amortir le choc, mais ce n'était pas grave l'importance était que je sois sur son dos. Tel un taureau, le Gulu-Gulu commençait à sauter sur place tentant de me faire déguerpir de son dos. Je m'accrochais de toutes mes forces. Je pris mon fouet et je l'enlaçais autour de son coup voulant l'étrangler. Comme si cela n'était pas assez suffisant, je lui plantais mon couteau de chasse dans son long cou. Dès que la lame pénétra dans sa chair je fus projetée dans les airs, atterrissant violemment sur le sol. Je n'ai pas eu besoin de demander aux pécheurs de faire feu, car ils le firent. La bête poussa un râle d'agonie et tomba lourdement sur le sol. Victoire, le Gulu-Gulu a été vaincu. Le capitaine m'aida à me lever, je me dirigeais ensuite vers le cadavre du volatile reprenant mon couteau ainsi que mon fouet. Une fois mes affaires récupérées, je commençais à ouvrir le ventre de cet animal à la recherche de la poche gastrique. Elle était énorme et écoeurante, mais j'étais soulagée, car le patient allait vivre du moins s'il n'était pas trop tard.

          Nous partîmes avec le précieux Saint Graal, il n'y avait plus une minute à perdre, étant affaiblie un pécheur m'aida pendant tout le trajet dans la forêt à marcher. Arrivée sur la plage, je montais à bord d'une des deux chaloupes qui avaient accosté sur la plage. En moins de cinq minutes, nous arrivâmes sur le pont du navire et nous levâmes l'encre en direction de Little Quicky.

          C'est le capitaine des pécheurs qui apporta la poche gastrique au Docteur Cato, car j'étais mal en point pour me faire un petit sprint. Il m'aura fallu une demi-heure pour rejoindre le cabinet. Le docteur m'accueillis comme une héroïne, la première chose qu'il me dit fut que la patient allait s'en sortir, il pourra quitter nos locaux dans deux jours. Quant à moi, il m'ausculta pour voir l'étendue des dégâts de cette chasse. J'avais trois cotes cassés, plusieurs hématomes sur les membres, ce qui signifiait du repos pendant dix jours. La femme du patient vint me remercier d'avoir sauvé son mari, je lui répondis que cela était normal, car je ne faisais que mon travail. Pour me féliciter, le médecin de l'île m'invita à diner chez lui ce soir en compagnie de sa femme. Cette dure journée se terminait sur une très bonne note.