Les restes déjà fumant de c'te ville tremblent sous les coups d'bombardes, les canons. Les premiers impacts ont eu lieu c'matin, à l'aube. D'puis, rien ne bouge. Les gens s'planquent, habitués. Caves, bunker d'fortune, etc. N'importe quel trou planqué fait l'affaire, pourvu qu'on soit en terrier façon lapin. Posé dans les entrailles d'une cave à vin, j'allume une tige. De celles qui n'en sont pas vraiment, tout en étant un peu plus. Spécialité des forêts d'cette île. Encore faut-il pouvoir y aller, en forêt. Une bouffarde tirée, et j'repense à mon arrivée. A l'arrache, comme de d'habitude. Une fuite dont j'ai baqué les raisons, une arrivée in media rem, et m'voilà sur c'caillou. Pas l'temps d'me faire aux coutumes locales, on m'téléporte direct dans l'cœur du problème. Il est simple. Ici c'est zone de guerre.
Guerre entre qui et pourquoi? Jack pas trop savoir. Une histoire de vieilles familles, de clans. De la mine est à moi, pas à toi. Un truc à la con, suffisant pour envoyer du bougre s'faire rôtir. J'ai vite compris. Débarqué, on a réussi à m'enrôler dans un truc. J'ai r'çu un fusil et quelques plombs. Et une jolie casquette. Pour un type moustachu a gueulé "CHARGEZ!". Les aut'zigs présents ont fait comme il a dit. Les tirs, d'partout, les coups d'mortiers, les grenades. En moins d'deux, restaient plus grand monde. Et moi j'avais pas bouger. Le moustachu m'a posé un flingue sur la tempe. "Tu ne penses tout de même pas à déserter gredin?", qu'il a dit. L'canon d'sa pétoire à fini dans sa gorge, j'l'ai jamais r'vu.
Après j'ai couru. Run Away blindé. j'ai traversé c'qui d'vait être une ville avant. Maint'nant, que des ruines, des tas d'gravas. J'ai vite grillé. Mieux valait partir. Puis en fait non. Chang'ment d'idée. J'suis tombé au soir sur deux gars: Rob et Job. Deux types peace, nihilistes en puissance. Deux types qui faisaient partie d'aucun camp. Mais qui se servaient partout. On a partagé l'abri, et quelques victuailles. M'ont expliqué l'pourquoi d'ici. J'ai rien compris. Puis z'ont parlé boulot. Ça s'était mieux. Les gus s'amusaient à détourner tout c'qui était possible. Z'en gardaient une partie, donnaient c'qui pouvait l'être à la populace d'la ville, qui crevait la faim. Des gentils méchants. Ou l'inverse. J'ai proposé d'les aider, pour payer l'repas. Z'ont accepté.
L'truc, c'est qu'ça m'a plu. Pas que les rapines. Ça j'connaissais déjà. Non, l'ambiance aussi, la ville en ruine, la gagne, les tirs, l'odeur des bombes, et la sauvag'rie ambiante. L'instabilité d'la morale. Trois lunes que j'traine dans l'coin. Trois lune qu'j'défie la mort, et l'reste. Le pied. Une autre bouffarde, j'tend ma tige à Job. Adossé à un tonneau, y m'fait non du doigt. Parfait, ça fait plus de Kasha pour moi. La Kasha, autre truc ultimement utlime d'ici. C'est c'te feuille qui pousse dans les forêts qu'entourent la ville. Quand tu la broies et qu'tu la fumes, ça t'envoie ailleurs. On est beaucoup à la consommer. Tu m'étonnes. Pas mal des gens qui trainent ici aimeraient bien être ailleurs. Moi, ça m'détend. La Kasha temporise mes humeurs. Et faut m'croire, dans un environnement aussi tordu qu'ici, c'est mieux pour les autres. M'permet d'pas d'venir un animal au milieu des bêtes. 'fin, pas trop, on s'entend.
Un nouveau tir frappe pas loin. La cave tremble. Certains squatteurs font mine de paniquer. Les jeunes surtout... D'puis la rencontre avec Rob et Job, notre orga' s'est agrandie. Pas mal d'orphelins, d'petites frappes nous ont rejoint. Pas des mauvais bougres. Juste des gosses qu'ont grandi sur un champ de bataille. Il en vient, il en tombe. Sans pleur ni pierre tombale. Ils savent. Au moins, avec nous, z'ont une chance. Plus de chance en tout cas qu'armé d'un fusil face à un canon. Nous, on leur apprend à être invisible. Et à courir. La course à pied a sauvé plus de vie que l'honneur. Une dernière latte, et j'écrase mon mégot de Kasha. Le soir va bientôt tomber. Ça va être à nous.
Guerre entre qui et pourquoi? Jack pas trop savoir. Une histoire de vieilles familles, de clans. De la mine est à moi, pas à toi. Un truc à la con, suffisant pour envoyer du bougre s'faire rôtir. J'ai vite compris. Débarqué, on a réussi à m'enrôler dans un truc. J'ai r'çu un fusil et quelques plombs. Et une jolie casquette. Pour un type moustachu a gueulé "CHARGEZ!". Les aut'zigs présents ont fait comme il a dit. Les tirs, d'partout, les coups d'mortiers, les grenades. En moins d'deux, restaient plus grand monde. Et moi j'avais pas bouger. Le moustachu m'a posé un flingue sur la tempe. "Tu ne penses tout de même pas à déserter gredin?", qu'il a dit. L'canon d'sa pétoire à fini dans sa gorge, j'l'ai jamais r'vu.
Après j'ai couru. Run Away blindé. j'ai traversé c'qui d'vait être une ville avant. Maint'nant, que des ruines, des tas d'gravas. J'ai vite grillé. Mieux valait partir. Puis en fait non. Chang'ment d'idée. J'suis tombé au soir sur deux gars: Rob et Job. Deux types peace, nihilistes en puissance. Deux types qui faisaient partie d'aucun camp. Mais qui se servaient partout. On a partagé l'abri, et quelques victuailles. M'ont expliqué l'pourquoi d'ici. J'ai rien compris. Puis z'ont parlé boulot. Ça s'était mieux. Les gus s'amusaient à détourner tout c'qui était possible. Z'en gardaient une partie, donnaient c'qui pouvait l'être à la populace d'la ville, qui crevait la faim. Des gentils méchants. Ou l'inverse. J'ai proposé d'les aider, pour payer l'repas. Z'ont accepté.
L'truc, c'est qu'ça m'a plu. Pas que les rapines. Ça j'connaissais déjà. Non, l'ambiance aussi, la ville en ruine, la gagne, les tirs, l'odeur des bombes, et la sauvag'rie ambiante. L'instabilité d'la morale. Trois lunes que j'traine dans l'coin. Trois lune qu'j'défie la mort, et l'reste. Le pied. Une autre bouffarde, j'tend ma tige à Job. Adossé à un tonneau, y m'fait non du doigt. Parfait, ça fait plus de Kasha pour moi. La Kasha, autre truc ultimement utlime d'ici. C'est c'te feuille qui pousse dans les forêts qu'entourent la ville. Quand tu la broies et qu'tu la fumes, ça t'envoie ailleurs. On est beaucoup à la consommer. Tu m'étonnes. Pas mal des gens qui trainent ici aimeraient bien être ailleurs. Moi, ça m'détend. La Kasha temporise mes humeurs. Et faut m'croire, dans un environnement aussi tordu qu'ici, c'est mieux pour les autres. M'permet d'pas d'venir un animal au milieu des bêtes. 'fin, pas trop, on s'entend.
Un nouveau tir frappe pas loin. La cave tremble. Certains squatteurs font mine de paniquer. Les jeunes surtout... D'puis la rencontre avec Rob et Job, notre orga' s'est agrandie. Pas mal d'orphelins, d'petites frappes nous ont rejoint. Pas des mauvais bougres. Juste des gosses qu'ont grandi sur un champ de bataille. Il en vient, il en tombe. Sans pleur ni pierre tombale. Ils savent. Au moins, avec nous, z'ont une chance. Plus de chance en tout cas qu'armé d'un fusil face à un canon. Nous, on leur apprend à être invisible. Et à courir. La course à pied a sauvé plus de vie que l'honneur. Une dernière latte, et j'écrase mon mégot de Kasha. Le soir va bientôt tomber. Ça va être à nous.
Dernière édition par Jack Sans Honneur le Mer 5 Déc 2012 - 13:31, édité 3 fois