Janvier 1600. Saint Urea, un soir dans le quartier du vieux port, dans un phare à l'abandon.
Cinq minutes plus tard toute la bande surgit du phare et file vers l’embarcadère Nord. Ici, dans les bas fonds de la ville, les bandes se partagent les quartiers, chacun le sien. Et en l’absence de titres de propriétés, quand on veut garder le sien, il faut être prêt à le rappeler souvent. Et à coups de poings.
Sur les quais miteux que les cartes appellent l’embarcadère Nord et que les locaux appellent le trou, une dizaine d’ados musclés sont occupés à traquer un touriste étrangement égaré dans cet équivalent urbain de la jungle. Le tablier et le béret rouge qu’ils portent tous les identifient immédiatement comme des apprentis bouchers du quartier voisin des tanneurs. Ça et l’odeur de charogne et de sang qui les accompagne ou qu’ils vont. Confortés par l’alcool et le nombre, ces crétins ont franchis une fois de plus la limite de leur quartier pour aller foutre le bordel tranquille. Mauvais choix…
-Alors les ptits veaux ? On a oublié que c’était dangereux de s’écarter de la boucherie ? On s’est perdu peut être ?
Instinctivement les bouchers resserrent les rangs et font face à Joris qui vient de les interpeller d’un air crane, mèche au vent et mains dans les poches. A coté de lui, batte sur l’épaule, Stan tire une bouffée de sa clope et rigole méchamment.
Pendant que ses potes cherchent le piège le meneur de la meute, conforté par le nombre derrière lui, sort des rangs et entame les préliminaires.
-On m’avait dit que les gars du trou étaient pas très malin, mais la t’es carrément au delà. On va ou on veut ici, et c’est pas des peignes culs dans ton genre qui vont nous en empêcher…
-C’est marrant que tu dises ça, parce que le dernier type dans ton genre qui s’est pointé ici, le seul souvenir qu’on en a c’est son gros cul tout rouge qui courait vers chez vous en chialant et en appelant sa mère…
-Viens donc voir par la qu’on voit qui c’est qui va repartir en chialant. On va t’étriller façon steak tartare et te faire manger tes dents…
-Vu l’odeur que vous trimballez vos viandes doivent êtres tellement avariés que vous devez pas être foutu de faire la différence entre un tartare et une charogne bouffée aux vers…
Procédure classique pour un début d’engagement informel dans le milieu, bordées d’insultes diverses, ripostes, une manière de vérifier que tout le monde est bien chaud pour en venir aux mains. Et puis on passe à l’action…
-La bande des quais ? Ou elle est vot’ bande, z’étes que deux !
Le chef des bouchers se fige au milieu d’une phrase quand Lizzy lui colle en plein front un caillou gros comme un œuf. Personne la vaut avec une fronde, elle est capable d’abattre une mouette en plein vol d’un seul coup. Le gros tire une longue langue et s’effondre pendant que debout sur son toit Lizzy pousse un hululement de victoire à vous glacer le sang.
Joris et Stan tournent immédiatement les talons pour foutre le camp en courant pendant que comme un seul homme, les garçons bouchers leur emboitent le pas. Droit vers la ruelle étroite ou Red et les jumeaux attendent, prêt à balancer une grosse pile de tonneaux sur les bouseux d’a coté…
Le reste n’est que de la routine, coincés dans la ruelle ou leur nombre les dessert, empêtrés dans les tonneaux qu’ils viennent de se prendre sur la gueule, les bouchers se font tomber dessus et tabasser en règle par la bande du vieux phare. Joris tient les bras d’un type que Stan allonge d’un coup de batte. Red écrase la tête d’un autre contre un mur avant de le plonger dans un tonneau qu’il envoie rouler dans la rue. Lizzy piétine un mec au sol à grands coups de talons. Kenny se prend un coup de tête monumental qui l’envoie illico au sol avant de se faire venger par son frère qui taillade son assaillant à coups de tesson de bouteille…Red chope une latte d’un des tonneaux et savate à tout va… les bouchers s’enfuient en désordre, raccompagnés à leur frontière par les tirs de Lizzy et un Kyle qui ne lâche jamais sa proie…
-Oh les salauds, ils ont tués Kenny !
-Non non, ça va…
La bande se marre et se prépare à rentrer à la base pour compter les bosses, laisser Lizzy jouer l’infirmière et commenter longuement les meilleurs moments de la baston quand un nouveau type se pointe à l’entrée de la ruelle. Le touriste perdu que la bande d’intrus avait pris pour cible. Un touriste bizarre qui n’a toujours pas compris que le coin n’était pas fait pour les types comme lui. Un touriste qui veut les remercier. La bande en reste sur le cul. Surtout quand il leur sort une liasse de billets plus épaisses qu'une miche de pain et qu’il leur offre…
Mais ça ne suffit pas, le type est étranger et repart bientôt, et il veut un souvenir de ses sauveurs. Il leur dit qu’il a un truc qui fait des dessins tout seul, un visiodial qu’il appelle ça. Et il voudrait que la bande pose pour lui…
D’abord sceptique jusqu'à la première démonstration, la bande accepte ensuite avec joie, complètement sous le charme de cette technologie inconnue et quasiment magique. Le portrait est même tellement réussi que Joris décide d'escorter toutes affaires cessantes le nouveau copain jusqu'à un coin ou il sera en sécurité.
Une baston gagnée haut la main, les poches pleines, et un copain d’un soir plein de merveilles… La soirée s’annonce bien…
Cinq minutes plus tard toute la bande surgit du phare et file vers l’embarcadère Nord. Ici, dans les bas fonds de la ville, les bandes se partagent les quartiers, chacun le sien. Et en l’absence de titres de propriétés, quand on veut garder le sien, il faut être prêt à le rappeler souvent. Et à coups de poings.
Sur les quais miteux que les cartes appellent l’embarcadère Nord et que les locaux appellent le trou, une dizaine d’ados musclés sont occupés à traquer un touriste étrangement égaré dans cet équivalent urbain de la jungle. Le tablier et le béret rouge qu’ils portent tous les identifient immédiatement comme des apprentis bouchers du quartier voisin des tanneurs. Ça et l’odeur de charogne et de sang qui les accompagne ou qu’ils vont. Confortés par l’alcool et le nombre, ces crétins ont franchis une fois de plus la limite de leur quartier pour aller foutre le bordel tranquille. Mauvais choix…
-Alors les ptits veaux ? On a oublié que c’était dangereux de s’écarter de la boucherie ? On s’est perdu peut être ?
Instinctivement les bouchers resserrent les rangs et font face à Joris qui vient de les interpeller d’un air crane, mèche au vent et mains dans les poches. A coté de lui, batte sur l’épaule, Stan tire une bouffée de sa clope et rigole méchamment.
Pendant que ses potes cherchent le piège le meneur de la meute, conforté par le nombre derrière lui, sort des rangs et entame les préliminaires.
-On m’avait dit que les gars du trou étaient pas très malin, mais la t’es carrément au delà. On va ou on veut ici, et c’est pas des peignes culs dans ton genre qui vont nous en empêcher…
-C’est marrant que tu dises ça, parce que le dernier type dans ton genre qui s’est pointé ici, le seul souvenir qu’on en a c’est son gros cul tout rouge qui courait vers chez vous en chialant et en appelant sa mère…
-Viens donc voir par la qu’on voit qui c’est qui va repartir en chialant. On va t’étriller façon steak tartare et te faire manger tes dents…
-Vu l’odeur que vous trimballez vos viandes doivent êtres tellement avariés que vous devez pas être foutu de faire la différence entre un tartare et une charogne bouffée aux vers…
Procédure classique pour un début d’engagement informel dans le milieu, bordées d’insultes diverses, ripostes, une manière de vérifier que tout le monde est bien chaud pour en venir aux mains. Et puis on passe à l’action…
-La bande des quais ? Ou elle est vot’ bande, z’étes que deux !
Le chef des bouchers se fige au milieu d’une phrase quand Lizzy lui colle en plein front un caillou gros comme un œuf. Personne la vaut avec une fronde, elle est capable d’abattre une mouette en plein vol d’un seul coup. Le gros tire une longue langue et s’effondre pendant que debout sur son toit Lizzy pousse un hululement de victoire à vous glacer le sang.
Joris et Stan tournent immédiatement les talons pour foutre le camp en courant pendant que comme un seul homme, les garçons bouchers leur emboitent le pas. Droit vers la ruelle étroite ou Red et les jumeaux attendent, prêt à balancer une grosse pile de tonneaux sur les bouseux d’a coté…
Le reste n’est que de la routine, coincés dans la ruelle ou leur nombre les dessert, empêtrés dans les tonneaux qu’ils viennent de se prendre sur la gueule, les bouchers se font tomber dessus et tabasser en règle par la bande du vieux phare. Joris tient les bras d’un type que Stan allonge d’un coup de batte. Red écrase la tête d’un autre contre un mur avant de le plonger dans un tonneau qu’il envoie rouler dans la rue. Lizzy piétine un mec au sol à grands coups de talons. Kenny se prend un coup de tête monumental qui l’envoie illico au sol avant de se faire venger par son frère qui taillade son assaillant à coups de tesson de bouteille…Red chope une latte d’un des tonneaux et savate à tout va… les bouchers s’enfuient en désordre, raccompagnés à leur frontière par les tirs de Lizzy et un Kyle qui ne lâche jamais sa proie…
-Oh les salauds, ils ont tués Kenny !
-Non non, ça va…
La bande se marre et se prépare à rentrer à la base pour compter les bosses, laisser Lizzy jouer l’infirmière et commenter longuement les meilleurs moments de la baston quand un nouveau type se pointe à l’entrée de la ruelle. Le touriste perdu que la bande d’intrus avait pris pour cible. Un touriste bizarre qui n’a toujours pas compris que le coin n’était pas fait pour les types comme lui. Un touriste qui veut les remercier. La bande en reste sur le cul. Surtout quand il leur sort une liasse de billets plus épaisses qu'une miche de pain et qu’il leur offre…
Mais ça ne suffit pas, le type est étranger et repart bientôt, et il veut un souvenir de ses sauveurs. Il leur dit qu’il a un truc qui fait des dessins tout seul, un visiodial qu’il appelle ça. Et il voudrait que la bande pose pour lui…
D’abord sceptique jusqu'à la première démonstration, la bande accepte ensuite avec joie, complètement sous le charme de cette technologie inconnue et quasiment magique. Le portrait est même tellement réussi que Joris décide d'escorter toutes affaires cessantes le nouveau copain jusqu'à un coin ou il sera en sécurité.
Une baston gagnée haut la main, les poches pleines, et un copain d’un soir plein de merveilles… La soirée s’annonce bien…
Dernière édition par Red le Mar 8 Oct 2013 - 12:11, édité 6 fois