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[1623] Qui a perdu son chat ?

Un voyage un peur moins agité que depuis la dernière visite de l'assassin. Mais s'il voulait quitter les blues, alors il se devait de trouver un moyen de conserver les liens avec ses frères. Et évidemment, il n'est pas possible de se les procurer dans le sens légal du terme. Peu importe où il avait essayé de faire piailler ses informateurs, tous se recoupaient sur cette unique et non moindre source : le Baratie. Se trouver le matériel du gouvernement lorsqu'on avait ni le temps ni les moyens de les dérober n'était pas une partie de plaisir, seulement avant d'envoyer un de ses alliés à l'abattoir, il se devait d'enquêter par lui même et de prendre les risques adéquats pour satisfaire ses envies. Ce fut sur ces pensées qu'il posa le pied sur le Baratie, bien déguisé pour que son arrivée ne laisse aucune équivoque. La demi-cape et les lames secrètes étaient tombées aux oubliettes, seule restait la capuche, sous un manteau noir. Le type qui ne voulait pas être vu par excellence, mais sa tenue habituelle était bien trop voyante et aisée à reconnaître. De ce fait, il devait opter pour une stratégie plus en retrait. Arrivé à l'entrée du restaurant, il fit glisser en arrière sa capuche, révélant ses traits atypiques. Nez proéminent, moustache audacieuse. Ne serait-ce son monocle qui lui grossissait l'oeil pareil à une loupe, on l'aurait pris pour un de ces nobliaux trop proverbiaux pour s'aventurer hors de leurs demeures.

"Cheuch' vouchdraich' unch' cht'ableuch pourch uneuch perchonne, chich vouch plaich."
quémanda-t-il en sortant une main gantée de blanc de sous sa cape noire.

Le videur le regarda en haussant un sourcil, puis lui indiqua sommairement que le registre se trouvait quelques mètres plus loin. L'assassin ôta son monocle et fit mine d'ajuster la distance entre le verre et son interlocuteur puis laissa échapper un "auch" contrit et claudiqua quelques pas plus loin, se dandinant comme un horripilant canard. Une fois arrivé devant le gigantesque ouvrage, il demanda par trois fois qu'on y insère son nom entier, et demanda une description en "détailleuch" des différents compartiments du navire, jusqu'à voir apparaître au coin d'un parchemin le nom qu'il cherchait. D'un coup d'oeil, il mémorisa l'endroit puis fit encore trimer le pauvre scribe pendant dix minutes avant de se rabattre sur un simple repas. Le remerciant de sa plus grande sincérité, il s'avança vers le cordon rouge qui barrait l'entrée et claudiqua jusqu'à la salle principale. Là, il fut rapidement escorté à une table miteuse recouverte d'un set carmin et de quelques couverts. Une bougie lui offrait l'intimité d'une lumière tamisée, tandis que le commun dévisageait cette étrange créature aux cheveux frisés en pétard et sa bosse éhontée entre les deux épaules. Nonobstant la quantité de salive qui s'échappait d'entre ses dents écartées à chaque parole, il avait plutôt l'air distingué, s'accommodant au mieux de la cruauté de dame nature. Et ce fut vers le milieu du repas qu'il s'esquiva, pour une raison quelconque allant de la contemplation de la reproduction des céphalopodes en east blue à la simple pause rincette pour gagner les appartements qu'il désirait voir. ET bien assez vite, trois coups appuyés résonnèrent à la porte de Piotr.



*toc toc toc*
"C'est la mère Michelle." glissa-t-il doucement, sans une once d'accent.
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    [1623] Qui a perdu son chat ? Demon10

    -C'est ouvert grand mère, mais y'a pas de chat dans le coin...

    La pièce ou débouche l'arrivant est une cabine de bonne taille située sous le niveau de la flotte. Pas de sabords, pas tellement d'aération, et une lumière chichement dispensé par un lumi dial de plafond aussi fêlé que vieillissant. On a pas le temps de s'habituer à la pénombre qu'on lance le premier pied à l'intérieur pour constater que le sol baigne dans deux bons centimètres de flottes. Et que c'est de la que provient cette odeur désagréable d'eau croupie et cette atmosphère moite.

    Puis on relève les yeux et on tombe sur Piotr. Confortablement installé en face de la porte dans un fauteuil à bascule fortement rembourré et muni d'un parasol ligoté sur l'accoudoir. Verre à portée de la main sur un guéridon, juste à coté du tuyau qui permet surement de se faire livrer à boire par le monte plat de l'autre coté... Juste au dessus de la gigantesque pile de coquilles d'escargot vide qui s'entasse à coté du fauteuil façon cimetière.

    Et puis on remarque les escargots, les escargots qui grouillent partout, sur le sol, sur les meubles, sur le bureau, et on comprend le pourquoi du microcosme local... Bienvenue dans la jungle...

    Piotr toise l'assassin de haut en bas avant de hocher la tête d'un air appréciateur et de pousser une chaise vers lui.

    -Joli costume...

    Un coup d'oeil à droite. Un coup d'oeil à gauche. Personne. Un sourire satisfait, la porte se ferme derrière l'étrange personnage. Gagnant en hauteur, ce dernier se redressa et fit disparaître en un tour de main la bosse qui défigurait sa silhouette. D'une main, il ramena sa chevelure hirsute en arrière, mettant à mal la perruque puis ramena une capuche perdue sous les plis de son habit. De sous son épaule tombèrent les plaques de cuir bouilli qui lui protégeaient le torse, qu'il agrafa d'un geste. Le monocle et autres artifices glissèrent dans sa main et il retourna le long manteau noir, qu'il finit par enrouler autour de ses épaules. Le personnage aux traits grossiers venait de se métamorphoser en un authentique assassin de la lignée Auditore. À un détail près. Il attrapa la canne qui lui servait d'appui et la frappa durement sur le plancher qui subsistait sous l'eau de la cabine. Le bois se craquela et tomba en fines couches, pour révéler un fourreau de rapière, habilement dissimulé. Il accrocha le tout à sa ceinture et avança d'un nouveau pas, se fendant d'un salut à l'attention de l'homme qui lui faisait face.

    "Merci, j'ai fait au mieux avec les moyens du bord." le gourmanda-t-il, avec un sourire amusé.

    L'endroit empestait. Pas une odeur nauséabonde, mais un microcosme atypique qui lui soulevait le coeur. Chaque geste lui coupait le souffle, le couvrait de sueur. Une moiteur ambiante empéguait ses gestes d'un inconfort certain. Ainsi tira-t-il la chaise vers lui et s'y assit dans le même mouvement, non sans tirer sur son col pour se laisser un peu d'air. La lumière dispensée artificiellement le fit plisser des yeux mais il s'y habitua rapidement, chassant les escargots qui commençaient à lui grimper sur les pieds. Il planta ensuite son regard océan dans les yeux de son interlocuteur. Inutile de faire traîner les choses, il était là pour une raison bien précise et il irait droit au but.

    "Mais nous ne sommes pas là pour parler chiffons, n'est-ce pas ?"
    entama-t-il, posant son coude sur son genou.

    "Quatre blancs et cinq noirs. J'ai entendu dire que vous étiez le meilleur dans ce domaine, c'est pourquoi je viens vous voir en personne." continua l'assassin, en le regardant toujours droit dans les yeux.

    "Mais on ne m'a pas vraiment détaillé les prix ..."
    termina-t-il, avec un sourire en coin.

    Ce n'était pas tout à fait vrai, mais pas tout à fait faux non plus. Il avait une vague idée de ce que cela pouvait coûter, mais pas grand chose de plus. Ce qui était certain, c'était que Rafael était prêt à investir là dedans, il en avait un cruel besoin. Et il ne fallait pas que son interlocuteur se croit tout puissant en face de lui, sinon il risquait de gonfler la facture. En lui donnant ainsi l'avantage, l'assassin s'assurait de pouvoir refroidir ses premières ardeurs ... mais résonner aussi froidement pour une négociation, ce n'était peut être pas la bonne solution. On n'envisageait pas marchander comme on tuait ses cibles. Ou alors, on manquait cruellement de bon sens.
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      D'un coup de botte dans le flotte, des bottes de ranchero avec un costard, quel manque de classe, Piotr relance son fauteuil qui se met à osciller en grinçant et en faisant des petits bruites de flottes...

      -Un blanc, c'est un million et cinq cent milles Berrys. Un noir c'est moins cher, c'est juste un million de Berrys... T'en veux cinq et quatre, ça fait onze millions et cinq cent milles Berrys.

      Il rafle une tige de chique à portée de la main, la mâchonne un instant et crache un groc chicot brunâtre dans la flotte un peu plus loin.

      -Mais ce serait pas commerçant hein ? Alors je te fais un noir et un blanc pour deux millions seulement. Ce qui fait huit. Plus un million seulement pour le blanc surnuméraire, ce qui fait neuf. Et comme tu es une veille dame très sympathique et que le dernier est surement pour toi, je le met à ton nom gratuitement...

      De la main il balaie quelques escargots trop aventureux qui tentent de lui monter sur les bottes. Puis se penchant en arriére il ouvre un passe plat qui doit mener direct aux cuisines et en sort un plateau munie d'une cloche. A l'intérieur, un bout de pain et de fromage et une bouteille de vin...

      -Pour d'évidentes raisons de sécurité, je n'ai pas de den den ici. Tu payes la moitié d'avance, et on livre ou vous voulez. Via notre efficace et peu couteux service des postes. Comme c'est ton premier achat chez nous, et que tu pourrais être légitimement méfiant, nous acceptons une avance d'un tiers, plutôt que de la moitié...

      D'un coup de pied il déplace une table à roulettes entre vous deux et y pose la nourriture et un couteau qui n'a pas du servir qu'a découper des casses croutes... Il attrape aussi un den den à l'air malade qui fait la gueule sur une étagère, lui coupe une généreuse portion de fromage et lui colle sous le nez...

      -Avec les den den nous fournissons un livret d'entretien. Mais il n'y a guére qu'une chose importante à retenir. Ne leur donne jamais de fromage. Jamais...

      Sur l’étagère le den den ouvre des yeux ravis sur l’appétissant morceau de fromage et ouvrant une large bouche il en croque un gros bout qu'il se met à mastiquer avec satisfaction. Puis il s’arrête de mâcher, pâlit, verdit, est pris de hoquet pendant qu'il tente visiblement sans succés de recracher tout ça... Puis il tombe d'un bloc sur le coté. Raide mort, comme le constate Piotr quand il le pousse du doigt...

      -Jamais de fromage... Ils aiment bien, mais ils sont allergiques...

      Rien à dire, Rafael appréciait ce type. Il se dégageait de lui une aura qui te permettait de savoir direct à qui t'avais affaire. Que ce soit la mise en scène ou la façon qu'il avait de cracher sa chique. À vrai dire, l'assassin n'était pas mal dans son rôle non plus. Armé jusqu'aux dents, capuche enfoncée sur la tête avec un petit air menaçant qui faisait son charme. On sent l'aspect professionnel chez Piotr, et par une clientèle telle qu'Il Assassino, c'est apprécié. Rafael répondit à l'offre de son interlocuteur avec un sourire satisfait, heureux de voir que celui-ci était en effet un bon commerçant. Car il fallait bien se rendre compte que la Révolution, ça ne payait pas trop ! À jouer les sauveurs du peuple libre de terres du milieu, on ne récoltait que la satisfaction d'agir pour une bonne cause. Malheureusement, la satisfaction, ça ne nourrissait pas son homme, ou presque.

      "Très commercial, en effet. J'apprécie beaucoup cette petite attention. Nous nous accordons donc sur du huit millions ? Ça me semble parfait."
      répondit-il, portant la main à sa ceinture.

      Comme il le savait, seule la moitié était à pourvoir, raison pour laquelle il n'avait pas emporté avec lui trop d'argent. De plus les services offerts attiraient sa confiance, mais il restait un poil sur ses gardes. Son interlocuteur devait savoir à qui il avait affaire, et savoir que se le mettre à dos n'était pas une sage idée. Compter sur sa réputation était peut être orgueilleux, mais au bout d'un moment, hein, voilà quoi. Puis son interlocuteur commença à lui enseigner les bases de la manutention de Den Den. Malheureusement pour lui, même si Rafael était un profane dans l'usage des escargots phones, c'était là une chose qu'il savait depuis longtemps, et il l'avait appris à ses dépends. Il avait du renoncer au fromage de chèvre depuis longtemps.

      "Oui, et tout produit à base de lait fermenté, malheureusement. J'ai déjà eu affaire à de pareils cas. Les yaourts peuvent tuer."
      répondit-il, faisant glisser sur la table une bourse bien remplie.

      "Voilà de quoi payer le premier tiers. Et comme je n'aime pas les comptes pas ronds, j'y ai mis 3 millions. Un peu plus que le tiers, en gage de ma bonne volonté. La suite viendra après réception de la commande." continue-t-il, en posant sur la table un bout de papier, indiquant lieu et date.

      "Je pense que nous avons là un accord ?" termina l'assassin, en tapotant la table de ses doigts, avant de tendre sa main vers son interlocuteur.

      Tout accord se soldait invariablement par une poignée de main bien franche. Autant ne pas déroger à la règle.
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        Une poignée de main ferme et sèche... On peut juger un homme à sa sa façon de serrer des mains, et c'est précisément pour ça que certains y accordent tellement d'importance. Un homme qui doute ou qui a peur transpire, à des mains moites, molles, fuyantes...

        Les mains de Piotr ont l'air aussi franches que son discours commercial. Pas de problèmes, pas de lézards. Un professionnalisme qu'un type qui passe son temps à tuer des gens ne peut qu'apprécier à sa juste valeur.

        -Ce fut un plaisir...Et bonne chance pour le chat...


        Fin de transaction: