Physique
Si j'connais Duff ? Un peu que j'le connais oui ! Bordel... j'me souviens d'notre dernière rencontre comme si c'était hier ! Difficile d'oublier un personnage comme lui, clairement. Il est tout simplement le bonhomme le plus bizarre que j'ai jamais croisé. Pourtant, des types louches, dieu sait qu'il y en a à la pelle, oh oui. Duff se démarque très clairement du lot, on le sait dès le premier échange de r'gards. Il a une sacré carrure l'enfoiré ! C'est simple, se retrouver face à Duff donne l'impression d'voir une montagne sur pattes. De larges épaules, des muscles semblant taillés dans le roc, comme si on lui avait sculpté un corps de pierre. Impressionnant, je l'imagine bien décrocher une tête de son cou avec une simple mandale. Il possède une force bien au-dessus d'un mec normal comme moi. 'Faut dire qu'il a tout ce qu'il faut pour ! J'vous ai parlé d'sa taille ? Si j'devais donner des chiffres, l'on serait sur du deux mètres dix à l'aise. Il n'est pas si grand que cela, mais c'est suffisant pour imposer l'respect à n'importe qui dans la rue. Les 130 kilos, que du muscles, qu'il doit bien peser aidant largement, pour sûr. Greg, un habitant d'Anarchy Town. Richards Duff, l'homme-bête, le monstre, ou encore le démon. Il y a bien des façons de nommer cet homme. Un homme fort, qui ne manque pas de se faire remarquer. Ce qui attirera immédiatement le regard sur cet homme, c'est sa peau rouge. Un trait caractéristique qui n'est pas sans rappeler celle que possède de maléfiques créatures censées habiter les tréfonds des entrailles de la terre, un monde démoniaque plus communément appelé, les enfers. Et comme si cela n'était pas suffisant, ce sentiment qu'il appartient à un autre monde est renforcé par deux autres particularités. Tout d'abord, son appendice caudale. D'où sort-il une chose pareille ? Seul lui est en mesure d'en apporter la réponse. Toujours est-il qu'il n'essaye jamais de la dissimuler à la vue des gens, que cela effraie ou pas. Autre chose ? Ses cornes. Bien que, pour une raison mystérieuse, elles sont constamment sciées, seuls quelques centimètres sont visibles, elles n'en restent pas moins fascinantes pour un scientifique tel que je le suis. C'est un véritable spécimen, saviez-vous qu'il possède des sabots à la place de pieds ? Surprenant n'est-ce pas ? S'imaginer qu'un tel être vivant puisse exister, avec de telles anomalies, moi-même je n'en reviens pas. Cornes, sabots, une queue à la forme démoniaque, ai-je oublié d'aborder sa main hypertrophié ? Là encore, une véritable zone d'ombre en ce qui me concerne. Du peu que j'ai eu le temps d'étudier son cas, elle me semblait faite ou recouverte de pierre. Je n'ai malheureusement pas eu l'occasion d'en apprendre plus, mes excuses... Professeur Storn Von Vranvitch, scientifique. L'patron, c'est un mec étrange, j'vous l'dis. Il est à la fois flippant et classe. L'côté flippant, il l'a développé contre son gré 'faut dire. Quand on s'paye une tronche comme la sienne, clair qu'on peut pas amuser la galerie. L'expression du visage qu'il arbore en permanence, celle que l'on ne parvient à changer que rarement, c'est cet air si sévère. On a l'impression qu'il vous fusille du r'gard à chaque fois qu'il pause les yeux sur vous. T'es jamais confiant à ses côtés, toujours à croire que t'as fais une connerie en exécutant mal un ordre. L'on s'imagine qu'il n'est jamais satisfait, ou heureux. Sinon, l'style pas rasé avec le bouc, les pattes sur le côté, les ch'veux courts et la queue de cheval, bah faut dire que cela lui donne un certain je ne sais quoi, un truc qui doit faire son effet auprès des femmes. Euh attends... il peut avoir une femme dans sa vie lui ? Hum... Bref. Il s'prend pas la tête avec son physique, ni avec ses fringues. Un large manteau usé, dont il remonte les manches jusqu'aux coudes, sans doute volé à un clochard vu l'état, troué par endroit. Ajoute aléatoirement un short ou un pantalon noir, une paire de godillots noires si tant est qu'il soit d'humeur à les porter, et on est bon. Ah ouai, j'ai failli oublier d'vous parler d'la ceinture du boss. Un truc important qu'il dit, sa ceinture. Autant pour tenir en place son pantalon que l'étui d'son flingue, il s'en sépare jamais 'faut dire. Hein'z, un type travaillant autrefois pour Duff.
Psychologie
Quel genre de personne est le patron ? Quelle question, c'est un grand homme, évidemment. Je ne dis pas cela pour me faire bien voir ou éviter de me faire tuer, bien au contraire. Le boss est un type bien, que l'on a aucun mal à respecter et apprécier. C'est simple, la plupart des types sont de véritables ordures lorsqu'ils se retrouvent à la tête d'une organisation, simplement car ils s'imaginent détenir un pouvoir immense. Monsieur Drake Richards n'est pas ainsi, il sait comment diriger correctement. Lorsqu'il donne un ordre, c'est d'un air autoritaire, mais on a jamais l'impression qu'il s'adresse à un chien. Par contre, 'faut assurer derrière et s'assurer de ne pas le décevoir. Il sait se montrer dur pour remettre un pauvre type égaré sur le droit chemin. Pour faire simple, il donne un ordre, on s'exécute et souvent, l'on se retrouve récompensé. Une fois, j'ai eu l'droit à toute une semaine de vacances loin de tout notre business, rien que ma femme et moi, c'était cool ! On le respecte, lui nous respecte, c'est une affaire qui roule. Bon, il fait souvent la gueule, mais c'est son caractère. Il n'ira jamais se défouler sur un gars innocent juste pour le plaisir ou parce qu'il est contrarié. Il agit souvent sur des coups de tête, selon s'il sent bien le coup ou pas comme il dit, ne laissant alors aucune chance aux pauvres victimes, même si pauvre n'est pas vraiment l'bon mot, qu'il dépouille. C'est ce qui est bizarre avec lui. Il ruine n'importe qui possédant une fortune l'intéressant comme un véritable fumier, mais derrière, il a horreur d'être comparé à un truand. C'est un chasseur de thunes. Lui ne bouge que pour l'argent, pas pour le sang ou la baston. Attention, cela ne veut pas dire qu'il vaut rien en baston. C'est même le contraire, c'est un ours le bonhomme. Il frappe comme un bourrin de ses gros poings. Des frappes pouvant t'arracher la tête, pouvant fendre le bois, exploser les murs, c'genre de truc dingue quoi. Il laisse aucune chance à ses adversaires avec ses terribles prises de catch. Il n'a aucune pitié avec ceux subissant son châtiment. Pour lui, s'ils ramassent des torgnoles de sa part, c'est qu'ils l'ont mérité, alors il se donne à fond. Souvent, cela fait horriblement mal. Cet homme est explosif, bourrin à souhait, mais juste. La justice, combien de fois j'ai entendu ce mot sortir de sa putain de bouche. Il ne jure pas que par cela, mais presque. Parfois, j'ai l'impression d'avoir comme dirigeant un juge ou un marine, j'vous jure. C'est le genre à croiser un type dans la rue, remarquer quelque chose de louche chez lui et le suivre durant une demi-heure, afin de s'assurer qu'il est honnête. Le cas contraire, j'vous raconte pas les dégâts... Correction, une leçon sur le bien et le mal, puis hop direction la prison. Il pourrait passer sa journée à redresser les délinquant dans les rues. Le Gouvernement ne peut pas s'occuper de tous les voyous traînant dans les villes, moi si. C'est ce qu'il m'a répondu une fois quand je lui ai demandé pourquoi il s'faisait autant suer à faire régner le bien comme un véritable marine. Le crime et lui, ce n'est pas compatible, clairement. Par ailleurs, les méthodes qu'il lui arrive d'employer l'empêche selon lui d'intégrer les rangs du Gouvernement. Puis il tient trop à son désir de liberté, d'bouger où il veut quand il le souhaite, sans qu'un ordre le retienne. Il est cool notre chef, c'est moi qui vous le dit. Gary Gale, un homme à la solde de Duff.
Biographie
Anarchy Town, en l'an 1579. L'année de ma naissance, de ma première apparition sur ce monde, l'année qui marqua mon entrée dans cet énorme merdier circulaire que l'on nomme terre. Si tant est que la terre soit vraiment ronde, le contraire ne m'étonnerait guère. J'suis né il y a maintenant une quarantaine d'années, ouai je sais, je commence à prendre de l'âge, mais pour un mec de ma race, ce n'est pas vraiment important l'âge. On ne ressent vraiment pas aussi rapidement le poids des années qui défilent. Je parle de ma race car je suis différent de vous, je ne suis pas catalogué en tant qu'humain, mais en tant que cornu. L’appellation est complètement stupide, je vous l'accorde, d'autant plus avec moi qui ne possède pas de réelles cornes. 'Fin si, mais je me charge de les scier chaque jour donc forcément... Enfin bref, certaines personnes ont la chance de voir le jour sur une île paradisiaque, moi ce fut tout le contraire. Un véritable enfer, le foutoir total, un véritable bordel, l'anarchie quoi. Criminal Island, c'est une île se composant de quatre grandes villes, puis une dizaine de plus petites, toutes avec un point en commun et non des moindres, c'est la pagaille. Il n'y a pas de lois là-bas, aucun respect envers son prochain et encore moins avec les forces de l'ordre. Tous des pourris. Ils vivent au jour le jour, en se foutant sur la tronche constamment, buvant et s'offrant des parties de jambes en l'air. Le meurtre et les bastons sont des banalités là-bas, il n'y a aucune limite, aucune honte. Il faut s'attendre au pire une fois le pied posé sur cet enfer. J'ai eu la malchance de naître ici, de grandir et passer une bonne partie de ma vie sur ces terres souillées par le sang, la violence et l'irrespect. Difficile d'y élever un enfant correctement dans ces conditions. Encore faut-il vouloir élever cet enfant en question... Mes parents étaient de sacrés enfoirés envers les autres, trait commun avec tous ceux vivant sur l'archipel. Le seul enfant qu'ils eurent à force de trop l'avoir fait sans protection, c'est d'ailleurs un miracle que je sois le seul à avoir réussi à me frayer un chemin, ils l'élevèrent comme on éduque un... larbin ? Je crois que c'est le mot, larbin. Inconvénients, on finit par détester l'autorité, les adultes quand on est encore jeune, puis les anciens quand on est majeur, ainsi de suite. Ce ne fut pas mon cas. Jeune, j'étais choqué de voir comment fonctionner ma ville natale, plus globalement Criminal Island en entier. Comment autant de personnes réunies pouvaient-elles saccager de cette façon une si grande superficie de terrain sans en avoir marre et vouloir que cela cesse ? Avec le temps, j'ai compris que tous ou du moins, certains attendaient qu'un homme se décide. Cet homme ce fut moi. Après avoir atteint l'âge légal d'envoyer se faire chier la mère et de foutre une raclée au père, je quittais le foyer. Enfin, ce n'est pas exactement de cette façon que les choses se passèrent. Ce jour marqua ma première véritable violente bagarre avec le paternel. Je peux vous assurer que deux masses qui s'affrontent, c'est du lourd. Voici ce qui est arrivé... Anarchy Town, année 1603, domicile des Richards. - JE SAVAIS QUE J'AURAIS DU T'ABANDONNER AUX ABORDS D'UN BORDEL ! ESPECE DE PETIT MERDEUX, JE VAIS T'APPRENDRE A RESPECTER TES PARENTS ! - Mais bordel... t'as conscience que l'on parle de mon avenir et celui de cette ville, hein ? Aucune réponse ne vint, c'était comme si cet égoïste et vieille ordure de père ne m'avait pas entendu. Au lieu de l'entendre ouvrir la bouche pour répondre à ma question, je le vis que chargea brusquement sur moi, d'un air enragé. Non mais quel sombre connard... Ne freinant sa course à aucun moment, il traversa l'intégralité de la cuisine en ma direction, m'administrant un plaquage monstrueux au niveau des côtes. Tous deux, nous décollâmes en arrière, traversant le mur de notre maison faite de vieilles planches peu solides, terminant notre envol au beau milieu de la rue. Les passants ne prêtèrent que peu d'attention à cette scène, étant des habitués. Les engueulades, les bagarres, les meurtres, ils savent tous parfaitement ce que c'est. Certains iraient bien se mêler au conflit, mais l'on parle tout de même de deux armoires à glace, c'est quand même pas intelligent de vouloir foutre sa merde avec des types pareils. Vous m'aurez deviné, je parle de moi et de mon enfoiré de géniteur. Si moi je peux paraître impressionnant niveau carrure pour mon âge, je ne vous parle pas de lui. Beer qu'il se nomme. Un de la race des cornus, tout comme moi et ma mère. Le diable en personne. La peau rouge comme le sang, de longues cornes, une taille avoisinant les trois mètres, un corps en acier trempé, un caractère de merde, ainsi était Beer. Tandis que je me relevais douloureusement, il ne fait jamais bon d'être percuté par plus de cent kilos de muscles, lui était parti se chercher une bière au frigo. Saleté d'ivrogne, ce soir, j'comptais bien me défaire de l'autorité qu'il exerçait sur moi. Pour ce faire, une seule solution, l'étaler sur le sol, inconscient, pendant que moi je serai en train de mettre les voiles. - Écoute bien sale type, j'en ai plus que marre de vivre au milieu de pourris d'ton espèce. Il n'y en a pas un pour rattraper l'autre dans cette ville, pas moyen de vivre une vie paisible, de boire sa bière et fumer son cigare dans un bar sans que l'on vienne te chercher des noises, je vais faire en sorte que cela change. Et pour ce faire, j'ai besoin qu'on me foute la paix, d'être loin de ta sale gueule d'ivrogne. - Changer Anarchy Town ?! Tu n'es pas sérieux là ?! Te crois-tu vraiment capables de redresser cinquante années de galère, de foutoir, de chaos, de crimes et conneries en tout genre ? Ah ah ah ! Tu me fais bien rire ! Je te pensais assez mature pour ne plus rêver de la sorte ! Tu changeras jamais, une vraie lopette. - Oh non... s'il y a bien une chose qu'un cornu ne connaît pas, c'est la peur. Est-ce que tu m'as bien regardé ? J'ai tout ce qu'il faut pour me défendre, plus encore même, pour faire régner l'ordre dans cette ville. Et tous les misérables dans ton genre qui m'en empêcherons, finiront tous en taule. - AH AH AH AH ! J'en ai ma claque d'écouter des conneries à longueur de temps, j'vais te coller une raclée qui va te faire redescendre sur terre, Duff ! Là-dessus, je savais que ce n'était plus le moment de bavarder, mais bel et bien de faire parler les poings. Vu la dimension des nôtres, la discussion serait sans aucun doute musclé. Poussé par un élan de rage, Beer chargea à nouveau, je décidais de l'imiter. Tous deux étions des spécialistes en matière de bagarre de rue, l'on ne fait que se battre sur cette foutue île alors forcément, on apprend et se perfectionne bien vite. Dans un violent impact, la paume de nos mains se heurtèrent, cessant immédiatement nos courses. Un duel de force s’installait dès lors, celui qui en ressortirait vainqueur prendrait un ascendant psychologique indéniable. Manque de chance, l'on en restera sur un match nul. Ni l'un, ni l'autre ne souhaitant céder un pouce de terrain à l'autre, de longues secondes s'écoulèrent sans qu'aucun ne bouge. Luttant pour terrasser l'autre, jusqu'à ce que finalement, j'y parvins. Il plia un genou, puis le second, avant de ramasser un coup de genou dans la mâchoire qui le renversa. Voilà qui le ferait réfléchir à la situation, il n'avait plus l'avantage de puissance d'autrefois. Je m'étais bien développé au fil des années, me forgeant un corps et un mental en titane. Forcément qu'il l'avait mauvaise et là, l'intensité de la bagarre s'intensifia. Beer fondit sur moi, me harcelant de coups. Un premier coup dans le thorax, que j'eus du mal à bloquer. Il cognait toujours aussi durement. Reculant d'un pas, je vis de justesse le coup suivant tentait d'atteindre ma tempe. L'évitant en basculant ma tête vers l'arrière, il décolla sa jambe gauche pour venir frapper mes côtes. Imparable, trop rapide, la douleur se propagea à l'instant même où son genou m'atteignit. La suite me parut durer une éternité. J'encaissais une claque monumentale qui frappa sèchement l'oreille, déstabilisant complètement mon ouïe. Dans la foulée, il m'explosa le visage d'un coup de boule de l'espace, brouillant son et image chez moi. Je crois bien être passé proche du K.O. Enfin, pour finir, j'eus le droit à une redoutable manchette, qui aurait pu arracher la tête d'un vulgaire humain. Retombant de tout mon poids sur le sol poussiéreux, telle une enclume, repoussant une forte quantité de poussière lors de l'impact avec la surface, je me sentais sombrer lentement vers l'inconscience. Le visage ensanglanté, très certainement une côte ou deux de cassées, peut-être un nez de pété, j'étais sérieusement marqué. Quel que soit son âge ou le mien, une chose ne changerait jamais avec mon vieux, il continuera de me rétamer en baston. Il est bien trop fort pour moi, j'ramasse que des roustes. Celle-ci sera ma dernière pour autant. Bien que n'étant pas parvenu à affirmer mes opinions auprès de ma famille, je quittais tout de même le foyer. J'étais devenu un fardeau pour eux. - Casse-toi de chez moi et ne revient pas avant de t'être acheté une paire de couilles, minable ! Tels furent les dernières paroles de Beer à mon égard. Le fou, s'il s'était imaginé l'avenir qui s'offrait à moi par cet acte, ce que j'allais devenir une fois totalement libre de tout mouvement, je crois bien qu'il m'aurait jamais sorti de sa vie. Je n'allais pas m'en plaindre, bien au contraire. Mis à la porte par mes parents, je ne quittais pas pour autant ma ville natale. Je m'installais dans un vieil hôtel miteux, le genre de coin où les chambres sont à bas prix, tenir un petit boulot étant suffisant pour payer cette dernière. Je souhaitais régulariser ma situation avant de me lancer dans mon projet de nettoyage de la violence dans les rues. L'on ne s'improvisait pas héros du jour au lendemain. Encore moins lorsque l'on s'attaque à un aussi gros morceau que le mien. Aussi, les semaines qui suivirent furent longues et pénibles. Il me fallait établir un projet tenant la route. Réfléchir à d'éventuelles recrues qui accepteraient de me venir en aide, repérer les coins les plus importants à soigner en premier. Éventuellement, connaître les bandits les plus réputés et savoir comment s'en charger. Une véritable organisation. Deux ans s'écoula avant que tout soit mis en place... Anarchy Town, 1604, locaux de l'organisation de Duff. - Enfin nous y sommes... depuis le temps que j'attendais cela, nous pouvons désormais nous mettre en action. Sia, va dire aux autres de se mettre au travail. Que chacun désigne quel sera son secteur d'intervention, je veux qu'ils corrigent d'abord les petites frappes, évitons d'avoir des complications dès les premières heures de boulot. Je veux un rapport de chacun toutes les deux heures. - Bien monsieur, j'y vais de ce pas. Les bruits de pas de Sia s'évanouirent dans le couloir, encore quelques minutes et ces gens auront le droit d'observer ce qu'est la justice. De savoir qu'ils ne sont plus livrés à eux-mêmes désormais, que des gens sont là pour les épauler dans les moments durs. Nous ne sommes qu'une dizaine pour le moment, mais chacun de mes hommes a reçu une formation des plus complètes. Certes, quelque peu accélérée, mais ils pourront toujours se perfectionner sur le terrain et durant les heures de repos. Saisissant ma boite à cigares, j'en saisissais un et l'allumer, le portant à ma bouche, profitant de cet instant de calme qui s'offrait à moi. Débouchant la bouteille de whisky à ma droite, je m'en servais un verre afin que le plaisir soit complet. Fumer un cigare tout en buvant un verre de son alcool favoris, il n'y avait rien de mieux. M'enfin, cela ne pouvait pas durer éternellement, il me fallait également gagner les rues sombres du coin afin de s'assurer qu'aucun crime ne soit commis. Du boulot, j'en aurais largement pour remplir toute une nuit. C'était le prix à payer pour que le sang cesse de couler et que l’injustice soit bannie. Deux mois plus tard, organisation de Duff. - Patron, on commence sacrément à se retrouver dans un sale merdier. Il va falloir trouver une solution parce que là, c'est le second de nos hommes qui se fait agresser aujourd’hui. Vouloir combattre le crime c'est bien, mais si l'on relâche tous les truands que l'on coince, on s'en sortira jamais. - J'en ai parfaitement conscience Hein'z, crois-moi. J'ai moi-même été agressé trois fois à quelques heures d'intervalles hier, par les mêmes types que je punissais sans cesse. C'est à croire qu'ils ne changeront pas... J'en ai plus que marre de revoir les mêmes sales tronches en train de perturber cette ville, il nous faut obtenir un local où enfermer ces ordures. Amène Ozzy et Icar avec toi et trouve moi ça. - Bien patron. Les premières complications hein... si l'on en croit le rapport d'action que ma secrétaire m'a rédigée, nous avons abattu un travail monstre depuis la création officielle de l'organisation. Plus d'une centaine de crimes punis, aucune perte à déplorer de notre côté. Mes gars font du bon boulot, mais les criminels semblent être de pauvres merdes ne pouvant vivre autrement qu'en faisant chier le monde. L'on en arrive au problème soulevé par Hein'z. On cogne les malfaiteurs, c'est bien joli. On s'assure qu'ils mangent liquide durant quelques semaines en les frappant, en espérant que cela les obligent réfléchir, mais que dalle. Très peu retournent dans le droit chemin, cela en devient fatiguant. Depuis plusieurs jours, je réfléchissais à la situation et la solution m'est apparue chez moi, un soir, alors que j'en étais à mon troisième verre et mon quatrième cigare. Quand j'ai besoin de réfléchir, je bois et fume plus, cela m'est indispensable pour ne pas pondre n'importe quoi. Les gars finirent par nous trouver un coin où coincer les malfrats que nous arrêtions. Pas une énorme prison avec gardiens en pagaille, mais suffisant pour les priver de liberté. À l'époque, nous semblions réellement représenter la justice d'Anarchy Town. Cela dura quinze longues années. Durant ces longues années passaient à faire régner l'ordre, à nettoyer l'île de tous les crimes qu'elle abritait, les ennemis furent nombreux. Nous furent confrontés à de douloureuses épreuves, à mainte reprises. Des raclures de la pire espèce venait se présenter à nous, souhaitant défier notre autorité et voir de leur propre yeux le changement opéré sur Criminal Island. Malgré l'adversité, la difficulté des épreuves, nous réussîmes à en venir à bout. C'est alors que j'atteignais ma quarantième année, que la paix s'installa complètement sur nos terres. Enfin, nous y étions parvenu. L'amour, le calme, le respect, tout cela trônait définitivement sur toutes les villes sous notre surveillance. Le crime avait pris une claque monumentale par chez nous. Malheureusement, cette situation de rêve ne dura qu'un an. Il y avait un problème à vouloir jeter ses ordures les unes après les autres, sans trop avoir de place pour toutes les stoker. Nos prisons, que nous avions construites avec l'argent amassé en reprenant les pactoles de malfrats, ne purent pas tous les contenir. La place manquait, ce n'était pas d'immense prison tel qu'Impel Down. Nous avions été contraint d'exiler les hors la loi, les laissant en liberté sur d'autres îles, d'autres mers. Forcément, cela dérangea la Marine. À l'époque où nos villes étaient remplies de criminels, cela n'affectait pas les îles alentours, les raclures restant dans ce lieu paradisiaque. À présent qu'ils étaient flanqués dehors à grands coups de pieds au cul, forcément, le bordel venait s'installer ailleurs. Et cela, la Marine n'y était pas préparée. Notre organisation, avant que s'installe ce problème, était bien vu par le gouvernement. Là, nous devenions une gêne. Si la situation redevenait comme autrefois, cela arrangerait bien du monde. Les visites d'officiers envoyés sur le terrain pour évaluer la situation commencèrent à augmenter, des négociations entre eux et moi se firent. Des accords furent passés, une certaine somme d'argent nous furent versés en échange d'une promesse. Nous utiliserons cet argent afin d'augmenter la superficie de nos prisons, pouvant alors contenir plus de criminels et éviter de les éjecter en dehors de nos terres. Cela fut le cas deux années de reconstruction plus tard. Le même nombre de printemps s'écoulèrent avant que l'homme qui allait tout compliquer fit son apparition. À chaque grand héros, son grand méchant adversaire. Le mien faisait irruption. Et quelle entrée fracassante... - Spoiler:
Cet homme, seul, fit exploser le bâtiment de notre organisation. Cette ordure, vint à bout de plus d'une vingtaine d'hommes de confiance sans aucune aide. Après avoir réduit en miette le bâtiment symbole de l'autorité de l'île, il s'attaqua à la grande prison au nord. La quasi-totalité des criminels y étant retenu furent libérés, se rangeant pour la plupart sous ses ordres afin d'obtenir réparation. Tout cela s'était déroulé à une vitesse ahurissante, avec une efficacité que nous n'avions encore jamais rencontrés, nous furent dépassés par les événements et les pertes de nos hommes qui augmentaient. Cet enfoiré... lui et ses hommes... je m'étais fait la promesse de ne pas les épargner. Je ne pus malheureusement rien faire. Alors qu'une guerre entre les hommes de Dante, car tel était le nom de ce criminel, et les miens s’engageait, je décidais personnellement de pulvériser le crâne de ce type. En l'espace de peu de temps, il ruinait le fastidieux travail de toute une vie. Il n'avait pas le droit, ce connard devait payer pour ses crimes. C'est ce que j'aurais souhaité... Malheureusement, la réalité fut tout autre. Je perdis l'affrontement titanesque qui m'opposa à Dante, ce dernier annonçant alors ma mort à tous, pris le contrôle de Criminal Island. Qu'est-ce que je devins ? Je me suis réveillé dans un tout autre endroit, dans la chambre d'une bâtisse que je n'avais jamais vue. L'on m'expliqua m'avoir trouvé inconscient sur le bord d'une mer, le corps et visage recouvert de blessures, perdant beaucoup de sang, l'on m'avait cru mort. Ma convalescence dura une longue période. Mon corps avait beaucoup souffert, mais pas mon mental. Dans ma tête, je restais l'homme qui œuvrait pour la justice. En plus de cela, je commençais à traquer les criminels ayant des primes, gagnant ainsi quelques berrys afin de subsister le temps de regagner mon île natale. Car oui, je pensais bien revenir, tôt ou tard pour botter le cul de cet enfoiré de Dante.
Test RP
Merde, merde, merde ! Comment est-ce qu'il a réussi un coup pareil ? Mes hommes ne sont pas de vulgaires civils désireux d'agir pour une bonne cause, les neutraliser de la sorte relève de l'exploit quand c'est réalisé en solitaire. Un mec à la peau mate, balafre au visage et portant des lunettes noires, tel est le signalement de l'individu en question. Il semblerait que ce petit malin s'amuserait à foutre en l'air ce que nous avons construit. Rongé par la colère, je frappe du poing sur la table, cette ordure ne doit pas aller plus loin. On ne s'attaque pas à l'organisation sans en payer lourdement le prix. Bordel, ce mec sans aucune aide à réellement réussi à foutre en l'air nos locaux ? Il devait être sacrément armé. Mes gars vont le coincer, il ne devrait pas aller bien loin, ce n'est plus qu'une question de temps. Je tentais ainsi de me rassurer, cloîtré dans la vieille chambre miteuse de l’hôtel où je logeais. Le malfaiteur ayant détruit l'édifice symbole de l'autorité à Anarchy Town occupait mon esprit, sans que rien ne puisse l'en déloger. Dix bonnes minutes que je cherchais une solution en attendant que l'on localise sa position. - CHEF ! CHEF ! C'EST TERRIBLE ! LE BALAFRE A ENCORE FRAPPE ! LA PRISON SITUEE AU NORD EST NOYEE SOUS LES FLAMMES ! LES PRISONNIERS SE SONT ENFUIS AVEC LUI ! - Quoi ?! Tu te fous de moi Hector, hein ?! Il n'a pas pu venir à bout de mes hommes, pas eux... - Je dis vrai, malheureusement... Il faut faire vite, on l'a aperçu se diriger vers le centre-ville ! Il est accompagné d'un bon paquet de taulards ! - L'enfoiré... il est grand temps que j'aille lui écraser la tronche à ce type. On bouge ! Me levant brusquement de ma chaise, nous quittions immédiatement ma piaule, rejoignant les forces de l'ordre en présence au centre d'Anarchy Town. Une quinzaine d'hommes luttant pour préserver la paix, tous sous mes ordres, attendant mes ordres. Je gardais le silence pour autant, me concentrant sur mon unique objectif à savoir, stopper l'avancée de ce nouveau bandit. Nous attendions ainsi de longues minutes avant qu'une masse d'hommes apparaisse au loin, mené par un homme plus en avant. Plus ils se rapprochèrent, moins il y avait de doute, c'était bien eux. La colère reprenait le dessus, déformant mon visage. Je me contenais jusqu'ici avec difficulté, mes mains tremblaient sous l'effort fourni pour ne pas déverser ma rage sur cette ordure. Il y avait quelques informations à obtenir de cette pourriture avant de le tabasser, comme ses motivations par exemple. Désormais à une dizaine de mètres de nous, le dialogue s'ouvrait tout naturellement. Et je ne fus étrangement pas le premier à prendre la parole. - Spoiler:
- Richards Duff, n'est-ce pas ? - Tout juste connard, j'peux savoir ton nom de pourriture ? - Ainsi c'est donc à cela que ressemble le Juge de cette île... les rumeurs disaient vraies, tu as un physique particulier. - Ok, autant t'avertir tout de suite, j'vais pas me faire chier à discuter durant des plombes avec un tocard qui ne prend pas la peine de répondre à mes questions. Dernière chance, t'es qui et qu'est-ce que tu cherches à faire en agissant ainsi ? - Ah ah, je t'apprécie déjà toi. Mon nom est Dante, quant à ce que je veux... te faire la peau et prendre le contrôle de Criminal Island afin de lui redonner sa grandeur d’antan. De par ta faute et tes idéaux de petit merdeux, cette île n'a de criminel que son nom. - Oh ? Alors t'es jaloux parce que j'ai changé la mentalité et les manières pourries des gens ? Tu voudrais retourner à l'époque chaotique où tout le monde se foutait sur la tronche du matin au soir ? - Tout juste. J'en ai assez de parler avec un type dans ton genre, il est temps que tu crèves. - Approche mon gros qu'on rigole. Il ne me fit pas attendre, laissant le soin à ses hommes de se lancer dans une bataille contre les miens, il chargea, à mains nues. Parfait, un style de combat similaire au mien, sans utilisation d'armes à feu. Adoptant une position défensive, je le vis se déplacer avec aisance jusqu'à moi, optant pour un premier assaut de front. Son regard haineux croisa le mien un instant, avant que son bras droit bouge en ma direction. Ce fut la surprise. Trop rapide, son assaut me percuta au bas du ventre sans que j'ai le temps de réagir. Le choc fut rude, explosant ma défense, me faisant reculer de quelques pas, comment ? Pas le temps de réfléchir, il ne me lâchait pas, souhaitant exploiter cette brèche au maximum. Deux autres coups identiques au précédent me percutèrent, plein torse. Je reculais encore sous l'impact du premier, volant à terre au second. Tseuh, l'enfoiré. Un léger filet de sang s'écoule de ma lèvre, encore heureux qu'il semble frapper la main ouverte. Il n'empêche que c'était douloureux. J'suis solide, 'devrait pas m'atteindre plus que cela. Ce gars est fort, aucun doute là-dessus. Et il ne semble pas apprécier les pauses en combat. J'me relevais à peine, dépoussiérant mon manteau, qu'il fonçait à nouveau. Lui, il allait me les briser rapidement, clair. Surtout s'il persiste à me prendre ainsi de vitesse, cela risque de vite me gonfler. Second round. Cette fois, j'anticipe le mouvement et frappe devant moi de mes deux poings. Il a l'air d'être le genre de type qui charge sa cible sans relâche de front, autant lui faire comprendre que ce chemin est désormais barré. Manque de pot, il s'y attendait. Esquivant avec une facilité irritante mes membres qui s'écrasent lourdement au sol, y provoquant quelques dommages. Il me contourne avant de frapper dans mon angle mort. Astucieux, mais pas assez. Ce n'est pas mon premier combat, j'vois où il veut en venir. Faisant volte face aussi vite que possible, j'oppose en résistance à ses mains qui fusent dangereusement vers mes poumons, mes avant-bras. Contact terrible encore une fois, y'a comme de l'air qui s'évapore tout autour du point d'impact, tandis que mes pieds tracent deux sillons sur le goudron, suivant le reste de mon corps qui recule. La tentative de Dante bloquée, ma première ouverture du combat se forme automatiquement. Sans crier gare, je lui empoigne les poignets, bloquant ses mouvements. Il semble surpris, tant mieux. Mon genou droit s'écrase sur ses côtes, pliant son corps en deux. Là est mon avantage, j'suis pas un rapide, mais je cogne fort. En plus de connaître un style de combat redoutable au corps à corps. Mon énorme main s'empare de son cou, ne manquant pas de l'étrangler au passage. Je le soulève alors bien haut dans les airs, avant de le projeter violemment au sol sur le dos. Un cri guerrier accompagnant le mouvement, j'y ai mis toute ma puissance dans ce coup, j'voulais être certain de ne pas le rater. Le contact avec la terre ferme est explosif. Des débris de roches et des morceaux de terre s'envolent alors que Dante s'enfonce légèrement dans le sol, sonné. Enfoiré, tu l'avais bien cherché ! Que penses-tu de mon Chokeslam ?! J'ai pas gagné pour autant, j'en ai conscience, je remets seulement le compteur à égalité. C'est un dur à cuir celui-ci, il va en falloir plus pour le mettre définitivement à terre. Je l'observe se relever lentement, se dépoussiérant les vêtements, m'adressant un regard haineux. On le sentait vexé d'avoir pris une telle raclée, ne s'attendait-il pas à trouver sur sa route un adversaire à sa hauteur ? Je ne pense pas. J'en souriais, fier de moi, j'allais lui faire regretter l'envie de troubler le calme de cette île. Ma prise précédente avait fait des dégâts, je pouvais le sentir à la posture légèrement courbé qu'il adoptait. De mon côté, les précédentes frappes du plat de la main qu'il m'avait infligé ne se faisaient pas oublier, une douleur m'agressait aux points d'impacts. Le duel de regards se poursuit alors qu'à la même seconde, nous nous élançons l'un sur l'autre. Comptant respectivement sur notre force physique pour faire un maximum de dégâts, l'impact fut conséquent. Mon poing massif s'enfonça avec rage au niveau de sa tempe, alors que la paume de sa main s'attaquait à mon cœur. Avec l'élan et nos forces respectives au-dessus de la normale, ce fut brutal. Tous les deux repoussés vers l'arrière, nous valdinguons sur plusieurs mètres, dans des directions opposées. Un choc des bourrins, on frappe avant et réfléchit après. Je termine mes roulades contre le mur d'une habitation, ce dernier cédant sous ma masse, je me retrouve à l'intérieur de la maison, le corps meurtri. C'est douloureux et je sens que mon cœur en a pris un sacré coup, il semble avoir du mal à se remettre correctement en marche. C'est même plus grave que je l'imaginais, puisqu'au moment de me redresser, je m’effondre à nouveau, crachant mon sang sur le sol, avec la désagréable sensation que l'on martèle mon cœur avec une matraque. Argh, l'salaud, il ne m'a pas raté c'coup-ci non plus. Il faut réellement que j'évite ses assauts à présent, si toutefois je poursuis le combat. J'reste un instant au sol, jusqu'à ce que les résidents de l'habitat, me reconnaissant, m'aident à me remettre sur mes sabots. Une main en appuis sur l'épaule de l'homme de ces lieux, je leur adressais un signe de tête en guise de remerciement et retourne à la mine, les dents serrées. Il ne m'aura pas, pas après tout ce que j'ai traversé, tout ce que j'ai accompli pour cette île. Et pourtant... - J'ai comme l'impression que t'es mal en point le cornu, un coup de fatigue ? - Tseuh... tu rigoleras moins lorsque mon poing explosera ton crâne, le balafré. - J'ai bien peur que cet instant n'arrive jamais, qu'il ne reste qu'un désir de ta part, rien de plus... tu m'en veux pas hein ? - Pas le moins du monde, mon gros ! Maintenant, si tu le veux bien on arrête de discuter, ça me gonfle. Il n'aurait pas mieux dit, acquiesçant de la tête avant de s'élancer, poussé par un hurlement rageur. D'une certaine façon, je ne peux m'empêcher de penser qu'il me ressemble. La même hargne au combat, l'agressivité fulgurante présente dans chacun de ses coups, exactement comme moi. Je le laisse venir, gardant un œil sur ses mains. Lorsqu'enfin elles bougent, mon corps aussi entre en action. Ses trois premières tentatives sont un échec, brassant l'air à l'endroit exact où quelques millièmes de secondes plus tôt, je me trouvais. J'commence à comprendre qu'il faut se méfier de ses coups et qu'encaisser autant me sera critique. Il monte alors en intensité, variant les coups, augmentant en vitesse, mais sans jamais atteindre sa cible. Je le tiens à l'écart en attendant l'ouverture qui me permettra de placer l'une de mes prises de catch. Cela ne durera pas des heures j’espère, car mon corps ne répond pas aussi aisément qu'en début de combat. Marqué par les coups, il finit même par me lâcher... L'espace d'un instant à peine, un mal de chien se fait ressentir au niveau du torse, puis du cœur. Cela bloque totalement mon corps, je trébuche, perds l'équilibre sans toutefois tomber, laissant ainsi mon corps entre les mains meurtrières de Dante. Lui qui ne semble pas étonné d'un tel comportement exploite la brèche à son maximum. M'agrippant fermement au visage, une forte quantité d'énergie me frappe alors, repoussant tout mon être au loin, le visage ensanglanté. Le coup fatal, le dernier coup. Celui qui ne me permettra pas de continuer l'affrontement, la frappe assurant la victoire au malfaiteur à la balafre et ses hommes. Dante le sait, il vient de triompher. Et alors que le Juge de Criminal Island s'écroule sur le sol, les paupières closes, son sang se confondant avec sa peau couleur carmin, ses hommes cessent immédiatement le combat, comme vaincu en même temps que leur patron. Tous l'observent dans sa chute, affichant des regards apeurés, arborant des visages décomposés par la scène s'offrant à eux. Ils n'en croient pas leur yeux, Richards Duff a été vaincu. Lui le sauveur de l'île, celui qui a offert un second souffle à la population, aujourd'hui cet homme n'est plus. Les premières larmes ne tardent pas à se verser, des cris fusent dans de nombreuses directions, d'affolements du côté du bien, de joie de l'autre. Cette bataille n'avait désormais plus lieu d'être pour le balafré, son ennemi abattu, il n'avait plus à combattre. D'un signe clair, il ordonna à ses hommes de ranger les armes, de cesser le feu. Tous s'exécutèrent, sans protestation. Les représentants de l'ordre à la solde de Duff quant à eux, effondrés par la nouvelle, ne tentèrent rien.
Eux qui avaient vaillamment livrés bataille à ses côtés, qui l'avaient soutenu dans ce projet que tout le monde disait irréalisable, maintenant que leur héros était tombé, ils mourraient avec lui. Triste fin pour un homme ayant toujours souhaité le meilleur aux autres, se battant pour maintenir la paix. Son désir de justice l'avait causé à sa perte, comme il se l'était imaginé. Du moins, c'est ce que tout le monde pensa et ce que tout le monde continuera de penser, le corps de l'ancien Juge ayant été balancé à la mer peu de temps après par les chiens de Dante. Tous l'imaginent mort, mais ils se trompent...
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