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Pulupul ! Pulupulu !
Qu'elle heure est il ? Tsss, pas la moindre idée... J'ouvre un œil, difficil'ment. Puis l'deuxième, encore plus difficil'ment. L'impression d'avoir une dalle de plomb pendue à chaque paupière, et d'avoir manqué les trente-six nuits précédentes. Tout le long de'mon corps, cette même impression d'être passé dans une essoreuse à salade, avec une belle poignée d'clous et de bris d'verre comme compagnons. Alors au fur et à mesure qu'mon esprit reprend péniblement du service, j'ai toutes les fibres de ma carcasse avachies qui tirent la gueule et qui hurlent à la grève générale. Aouch ! Des crampes pleins les muscles, sans compter les multiples coupures et ecchymoses qui me parsèment. Nuit trop courte, ennemis trop nombreux, nouveaux parfum d'chez Thunder F and Co. En tout cas je douille et j'me demande pourquoi j'ai fait la connerie d'me réveiller. Vu la pénombre qui règne dans le hangar, le soleil doit pas encore s'être levé... J'me laisse donc de nouveau bercer par le ronronnement assourdissant des machines d'imprimeries encore à plein régime, qui dans mon esprit embrumé par la fatigue et la douleur font gentiment office de berceuses. Tretzi et son couillon de cousin font leur job, j'ai donc l'esprit tranquille. Mes paupières tombent, mon esprit abdique pour une fois, et mon corps crie victoire avant de s'écraser du peu dont il avait réussi à s'élever. Rooooonfle...


(...)

Pulupul ! Pulupulu !

On refait la même, mais en plus désagréable. Car non seulement j'ai pas vraiment eu le temps de m'rendormir efficacement ; mais en plus j'ai cette horrible impression que le bruit strident qui commence sérieusement à m'casser les bonbons a un lien direct avec mon précédent éveil. Raaaah... Ma flemme lutte de pied ferme, refusant de céder la place à la curiosité sans combattre ! La fatigue lui vient en renfort, contournant les positions de la curiosité en une belle tenaille avec mon mauvais caractère. Mais l'arrivée imprévue et massive de l'instinct du danger et de la conscience professionnelle sonne le glas de l'alliance de l’immobilisme ! Cruelle et laborieuse victoire qui coutera le prix fort aux deux camps... Le bruit continue, avec zèle : Pulupul ! Pulupulu ! Il se fait de plus en plus fort tandis que mes sens reprennent leur boulot à cœur. Je ronchonne, grommelle, maudit le monde... avant de saisir le combiné de l'escargo phone que je trimballe. Putain d'métier à la con.

-
Niiiiiiallo ?...
- Toji ?!
- Niiiouais ?...
- Bon sang p'tit gars ! Mais t'es où ?! Une plombe que j'te cherche !
- Nan mais t'es qui d'abord toi ?...
- Comment-ça j'suis qui ?! Ton supérieur ! Le colonel O'Brian !
- *Et merde...*
- T'es pas à l'hotêl que tu avais indiqué au QG en partant en perm'. T'es où mon gars ?
- Mmmmh pas loin, pas loin.
- Bouge toi d'revenir au QG. Tout d'suite ! On doit recevoir un invité de la plus haute importance, alors l'amirauté veut tout le monde sur le coup lors de son arrivée.
- Gnié ?...
- Je t'expliquerai une fois arrivé. T'as deux heures pour être devant moi en uniforme. Exécution.
- Raooh fais chier.
- Euh, c'est moi ou tu viens d'penser à voix haute ?
- Glups... Non m'sieur à tout d'suite m'sieur ! Clong !


Raooooh fais chier ! Putain mais vous pouvez pas arrêtez de m'casser les oursins juste une heure ?! Une putain d'heure sans merde c'est tout c'que j'demande ! "T'as droit à trois jours de perm' garçon." qu'il m'a dit l'vieux con ! Largement d'quoi faire mon business, sauf quand on m'en prive de deux ! Nom de...


Là où j'vois que j'suis assez soupe au lait au réveil, c'est qu'à la pleine réalisation de cette nouvelle et de ses conséquences, j'me suis levé d'une traite, bazardant la chaise sur laquelle je dormais, ainsi que toute une pile de grosses caisses et même une immense poutre d'acier sans même m'en rendre compte. Et un peu plus loin, Stretzi et son cousin qui me regardent effrayés, tremblant de peur en espérant ne pas jouer les victimes collatérales des mauvaise nouvelles. Ils attendent ma première parole, sachant pertinemment qu'un mot de trop pourrait me faire oublier leur côté "irremplaçable". Ils ont raison, mais pas tout à fait. J'ai les nerfs, j'ai les boules, mais pas assez pour perdre de vue mes millions. J'vais pas vous faire de mal mes mignons, pas tant que vous m'aurez pas filé mes thunes et que Rackham me les aura blanchi. Et comme jusqu'ici vous avez été sage, j'compte même tenir mes engagements et vous laissez votre part. Bon pour Lydia c'est autre chose, mais on verra plus tard les histoires de gonzesse et d'mensonge. Non, restons zen. Parfaitement zen... comme la grenouille sur le rocher... voilà... inspire... expire... bien...

- J'dois y aller. Finissez le boulot en mon absence, je reviens vite.

- Mais... tu vas où ? Et si Don Carlo vient ?
- Don carlo est mort, j'te l'ai déjà dit. Au pire je vous enverrai mon contact dans la marine prendre les faux biftons. Flippez pas 'spèce de moules, ça va bien s'passer.


Il faut que ça se passe bien ! Putain, c'que j'aime pas ne pas avoir l'nez direct' dans les affaires. Cette sensation d'être forcé de faire confiance, de compter sur l’honnêteté des gens... une horreur. Bordel j'espère qu'il m'fait pas radiner pour rien le vioque, sinon j'sens que j'vais faire un malheur !




Dernière édition par Toji Arashibourei le Dim 3 Juin 2012 - 14:33, édité 1 fois
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Moins de deux heures plus tard : QG de la marine de East Blue.


Par une série de gestes secs et saccadés, je chasse les derniers plis d'mon uniforme, que je viens à peine d'enfiler. Le tout étant d'essayer de s'donner un air le plus présentable possible. Couvrir les multiples bleus et pansements improvisés sous la chemise impeccable et le manteau d'officier n'est pas un problème majeur, à condition d'arriver à se débarrasser de la démarche raide due aux ecchymoses. Nager en sprint depuis Goa alors qu'on sort juste d'un combat acharné n'est pas vraiment pour aider dans c'genre de moment. Mais le plus dure j'dirais, c'est surtout de planquer ma mauvaise humeur. Ça c'est pas gagné. Pendant tout l'trajet ça m'a torturé l'cerveau cette histoire. J'vois d'ici mon pognon qui afflue en masse, et aucun moyen de l'protéger efficas'ment. Chaque seconde loin de mes précieuses imprimantes c'est une occasion de plus qu'on m'la fasse à l'envers. Sans compter ce putain d'requin qui m'a cherché des crosses dans un embouteillage à un carrefour de courants chauds porteurs. Cinq minutes à s'engueuler avant que je n'lui pète toutes ses dents. 'F'oiré ! Journée d'merde ! Et encore l'soleil se lève à peine...

C'est donc en faisant preuve du mieux que j'peux de self contrôle que j'arpente à grands pas les couloirs de la base de la marine en direction du port, afin de me remettre sous le commandement du colonel O'Brian. C'vieux glaire a intérêt à n'pas m'avoir fait v'nir pour keud' ! J'ai pas signé pour jouer les réceptionnistes moi, mais pour avoir la belle vie, l'droit d'chasser du monde, et surtout pour pomper tout son savoir sur ce fameux haki. Vaut mieux pour lui qu'son entrainement spécial vaille le coup, sinon j'vous jure qu'il le payera au prix fort un jours. Mais en attendant, pas d'entrain'ment aujourd'hui, ni d'perm' d'ailleurs. Juste une putain de haie d'honneur pour un gras du bide probablement. Genre ma gueule d'amour ils veulent la voir en haie d'honneur. Mon cul, c'est louche ! Y a autre chose... D'ailleurs, plus j'y fais gaffe, plus j'ai l'impression que la base a plus l'air en alerte qu'autre chose... Louche j'vous dis. Et quand j'débarque au port, c'est presque le branl'bas d'combat. Entre la fatigue, le stress de la veille et les blessures, j'peux vous dire que j'ai pas la matière grise au tip-top de son potentiel, alors du coup j'pige peau d'zeub' et j'reste un instant comme un flan dans l'eau chaude. Seule la vision de mon responsable direct -le Colonel O'Brian- qui arrive vers moi me remet les neurones en marche. Il a pas l'air jouasse, ce qui n'aidera pas mon humeur non plus. J'rajuste une dernière fois mon uniforme, avant d'me mettre de mauvais grès au garde à vous. Pfff... viv'ment que jm'en passe de ça aussi...



- Arashibourei Toji au rapport m'sieur.
- Repos garçon ! Te v'là enfin !
- M'sieur ?
- Bon pas l'temps pour les questions, on verra plus tard.
Jt'explique le topo alors écoute-moi bien, et chasse-moi ce regard noir de ta frimousse tu veux bien.


"Frimousse" ? Putain mais tu t'es donné comme leitmotiv aujourd'hui d'me mettre de mauvais poil toi ! Aller restons cool... faut jouer l'jeu jusqu'au bout... des années qu'tu fais ça Toji, tu peux bien le supporter encore un peu plus... Bientôt ils verront tous... oui bientôt... C'est donc les deux poings serrés dans l'dos et les mâchoires crispées à s'en faire péter une molaire que j'écoute docil'ment le vieux colonel m'expliquer pourquoi j'me suis fait rappeler en pleine perm'. Et plus son briefing improvisé avance, plus j'ai les glandes... Un gros manitou qui semble faire peur à tout l'monde va se radiner, et la marine semble vouloir lui faire étalage de sa puissance pour éviter que ne lui prenne des envies malsaines. Étalage de force de toute une base pour un seul homme ? Bordel mais c'est qui ce type ?! La réponse arrive vite : un Capitaine corsaire, ni plus ni moins ! Mais j'ai pas l'temps d'savoir lequel qu'un appel d'escargophone arrache le vioque à ses explications, m'indiquant alors d'un geste négligé de la main où me positionner. Un coin à l'écart, sur le trajet entre les pontons et la porte principale de la base. Là où je n'pourrais pas embêter mes p'tits camarades. Enfoiré ! Dans un coin ? Moi ?!

Je m'y place donc avec toute ma mauvaise humeur, qui aux vues de la place qu'elle prend explique à elle seule que nul autre marine ne se positionne à moins de cinq mètres. Un joli cercle asocial... Tous des enfoirés, j'les emmerdes tous. Je grommelle donc sans fin, imagine milles morts pour le colonel et ce fameux Corsaire qui m'a éloigné de mon "plan du siècle" pour de telles broutilles... Son navire s'engage dans le port, prépare son appontage... je lève les yeux... rarement vu un tel navire... Si richement décoré... une vraie vitrine d'une richesse sans commune mesure. Enfoirés d'riches, j'vous emmerde aussi.

- C'est lui...
- Oui... Oh mon dieu c'est lui...
- T'as entendu la rumeur ?
- Ouais, il viendrait de massacrer à lui seul tout un pan de la mafia de Goa...
- A ce qu'il parrait c'est pour ça qu'il est là... pour réclamer ses millions de récompenses.
- Comme s'il en avait pas assez...
- Silence soldats !
- Oui sergent.
- Oui sergent.

Comment ça "la mafia de Goa" ? Ils ont dit quoi les troufions là ?! Merde j'faisais pas gaffe alors j'ai juste entendu quelques mots au travers mon monologue injurieux. Mais pas l'temps de vérifier leurs dires, que la passerelle du navire retombe lourdement sur le quai, arrachant à l'ensemble de la base un silence oppressant. Tous semblent retenir leur souffle, alors que la haie d'honneur se fait plus droit que devant le Chef de garnison... Un homme apparait... de si loin je n'peux pas le discerner distinctement... J'arrive tout juste à voir qu'il est en pleine communication escargophonique, comme immunisé à la tension qui règne autour de lui. Je plisse les yeux, titillé par ma curiosité. Un sourire éclatant scintille sur son étrange visage un instant, tandis qu'il raccroche le combiné avant de recomposer aussitôt après un autre numéro. Comme si de rien n'était, il continue sa marche impérieuse entre les marines, faisant alors preuve d'une négligence qui frise l'insulte.



Pulupulu ! Pulupulu !

Hein, qu'est c'que ? Paniqué, je fouille frénétiquement mes poches afin de retrouver mon escargo-phone personnel, alors en pleine effervescence ! Putain mais qui peut m'appeller maintenant ?! Stretzi ? Rackham ?! Mon magot ! Je me décale donc dans le recoin d'une alvéole, avant de décrocher le combiné, nageant alors dans un mélange de panique, de curiosité et de colère. Mauvaise alchimie j'vous dis pas.

- Hum ?
- Thunder F. je présume ?
- Qui l'demande ?
- Greed.
- Gr*... Oh putain...
- Je tenais juste à te remercier pour tous les faux billets que tu viens si gentiment de m'offrir.
C'est la moindre des choses que je puisse faire, Ahahaha.

- Co... Comm... ?
- Tu demanderas à ton ami Rackham. Enfin, si tu arrives à le retrouver dans la vase du port de Goa bien sûr.
Il a été jusque là extrêmement serviable en me présentant ta petite magouille et en me permettant d'y investir un peu de mon temps.

- Grrrrr...
- Dommage qu'on ne puisse se rencontrer monsieur Thunder, ça aurait été un plaisir de te serrer la main chaleureusement pour ta générosité. Ahahah.
- Grrrrrr...
- Sur ce, j'ai quelques affaires courantes à régler, je te laisse donc en te souhaitant une agréable journée.
Au plaisir de refaire affaire avec toi, Ahahahahahhaha !
Clong !
- Grrrrrr....

Mes millions... Mes précieux millions... Rackham... Maudit fils de porc marin ! Triple fumier de scélérat ! Sale... sale... sale humain ! J'vais te retrouver, te ramener à la vie, puis te tuer encore et encore ! Aucune torture n'est trop dure pour les raclures de guano de ton espèce ! Raaaaaaah !



- Ça va Commandant ?
- Grrrr..
- Vous êtes sûr ?
- Grrrr..
- Euh, ok.
- Grrrr..
- J'vais vous laisser alors.
- Grrrr..

Le sergent, curieux de me voir trembler de tout mon être s'en repart prudemment, conscient que les spasmes de mes paupières et les énormes veines qui parsèment mon cou sont un signe évident précédant une explosion. Pour l'instant j'intériorise... Je déchaine ma colère par Greed imagination, mais mon Greed corps suit peu à peu... La colère est si puissante Rackham en moi qu'elle me paralyse pour le moment, mais il en faut peu pour que je Mes millions ne cède sous sa pression. L'escagophone n'est quant à lui plus qu'une masse informe dans ma main, broyée impitoyablement, première victime de ma rage... Mes putains de millions ! En tous cas, pas une seule seconde mon regard n'a laché la silhouette du Corsaire Greed, qui s'avance toujours vers la base de la marine, cette fois sans son escargo-phone qu'il vient de ranger. Me narguer, moi. Chez moi ! Dans une base de la marine ! Il y a des bornes à ne pas dépasser !
Et son sourire, plus éclatant que jamais, heureux comme il est de sa p'tite mesquinerie... Et tandis qu'il passe devant moi, chacun d'ses quatre visages étincellera du même sourire insupportable, comme si un seul ne suffisait pas à embraser ma rage. Je n'ai jamais vu une telle outrecuidance ! Jamais connue une telle envie de meurtre envers qui que ce soit ! Et ses putains de sourires !

- Raaaaaaaaah !

La bête qui est en moi hurle sa rage et sa frustration tandis que je traverse soudainement les rangs ordonnés de marines au grade à vous, pour me ruer tel un bélier vers Greed ! J'ai les yeux injectés de sang, la colère qui déforme mon visage au point de l'faire ressembler à un monstre, et tout le poids d'ma rancœur qui me pousse en avant ! Des hommes essayent de s'interposer par réflexe, avant d'être balayés sans un regard par ma masse lancée à pleine vitesse. Je n'vois que Greed ! Greed et ses sourires ! Lui aussi me voit, se retournant négligemment, presque plus par curiosité que pour se protéger d'une quelconque façon. Une voix au loin : celle du Colonel O'Bannon. Implacablement occultée par la bête qui hurle dans ma tête comme jamais !

- Commandant Arashibourei ! Arrêtez c'est un ordre !
- ROAAAAAAAAH !
Mon poing traverse l'espace tel une comète, déchirant l'air tandis que toutes mes forces se concentrent dans un ultime geste vengeur ! Et sur le visage métallique de Greed qui s'en rapproche de plus en plus vite, un sourire enfle à son tour, comme une incitation à mon déchainement. L'impact sera énorme !

BAM !


Dernière édition par Toji Arashibourei le Dim 3 Juin 2012 - 14:32, édité 1 fois
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...L'impact sera énorme !

BAM !
Énorme. Il se devait de l'être. Tant de rage amère, tant de pulsions sanguinaires concentrées en un bloc massif... Gagnant en vitesse et en force, mon bras semblait inarretable. Et pourtant...


Presque aveuglé par mon déchainement, je n'vois pas tout d'suite ce qui arrive. Ce n'est que lorsque mon corps entier s'impacte sur mon poing immobilisé que j'me rends compte de mon erreur. Sans même prendre la peine de se retourner complétement, le corsaire vient d’arrêter mon poing que j'pensais pourtant invincible, d'un simple contact de la paume. Négligemment, le bras mi-fléchit, Greed n'a même pas accusé le coup ! Alors, tout l'effet que j'lui fais c'est une petite fossette qui se creuse sous l'effet d'un sourire de pure condescendance. Les yeux écarquillés, je n'peux que regarder incrédule ma main figée. Que... Ce n'est pas possible... Ça ne devrait pas se passer comme ça. Je suis le plus fort. Je dois être le plus fort ! Arrête de sourire ! Arrête de sourire ! Raaaaaaaah !

Mue par la colère qui m'aveugle, je retire mon poing avant d'enchainer par un low-kick à s'en briser les tibias ! Sans d'autre effet que d'me fendre le tibia effectivement. Serrant des dents sous le coup de la colère et de l'humiliation, je renchéris sans tarder par une série de manchettes et de coups de coude, tous esquivés de même, ou alors amortis sans la moindre gène. Raaaah ! Je redouble alors d'effort et de vitesse ; avant d'me faire souffler d'un revers de main, tel un marmot impertinent. Je vole, m'écrase parmi mes semblables incrédules. Crachat sanglant, j'me redresse viv'ment sans prendre en compte une seule seconde les marines que j'écrase ; puis j'me relance à l'assaut la motivation au plus haut. Aucun des cris et des ultimatum de mes supérieur ne parviendra à mes oreilles, comme rendu sourd par la colère ! Je n'vois que Greed. Lui et ses quatre sourires qui se dressent devant moi quelque soit mon angle d'attaque. Raaaah !
Feinte du droit, lancé de ceinturon en plein visage, j'en profite pour surenchérir avec une demi-douzaine de coups compacts dans les abdominaux. D'la pierre. Non... d'la pierre j'l'aurais cassé sans problème. Ce type là est un bloc d'acier pur ! Peu importe, je n'lacherai pas l'affaire tant qu'il n'aura pas payé l'prix fort de ma rancœur ! Clé de bras donc, vite retournée contre moi avec une désinvolture flagrante ! Raaah, il s'amuse, jouissant de mon ridicule devant toute la base ! Fumier ! Le pire c'est que personne n'interviendra, autant par peur de subir les dommages collatéraux de la future riposte du Corsaire que pour me voir payer cher mon orgueil. Je suis seul, mais peu importe, j'ai l'habitude. Bientôt ils verront. En attendant c'est Greed qui doit v*... Blam !

Las de ce cirque, Greed a fini par laisser échapper une violente contre attaque, qui me cloue sur place dans un déversement de bile et de salive rougeâtre. Keuf keuf... enfoiré. A genoux, je peine à m'redresser après seulement un coup ?! Ces corsaires sont des monstres. De vrais monstres... Peu importe ! Il payera, quelles qu’en soient les conséquences ! Nul ne peut s'permettre de trainer Toji ou Thunder F. dans la boue comme il l'a fait. Et même si dans le cas présent il ne comprend probablement pas pourquoi un marine l'attaque sans raison apparente, il payera ! Je saurai lui faire savoir juste avant sa mort qu'insulter Thunder F. c'est m'insulter moi, Toji Arashibourei, officier de la marine !

En attendent, je peine sur mes jambes tremblotantes, crispant des poings et des mâchoires pour trouver la force de faire face à mes ambitions ! Lui, continue à me regarder de haut, me surplombant de tout son charisme écrasant. Peu importe ! Lève toi Toji, lève toi ! C'est alors que dans ses pupilles brillantes de malice, je peux voir l'éclat néfaste de l'ennui apparaitre. Une de ses mains m'agrippe alors la tête, probablement pour mettre fin à tout ceci. Est-c'que quelqu'un fera le moindre geste pour empêcher le pire de se produire ? Pas la moindre idée, mais de toutes façons il est hors de question de compter sur l'aide des autres. Je me suis fait tout seul ! Vous comprenez ?! Seul !

- Raaaaaah !

Puisant mes ultimes forces, j'me redresse à la surprise général du public effaré et surtout de Greed, avant de le foudroyer d'un regard plein de défi ! Mon poing vient alors s'impacter de toutes ses forces dans un effroyable uppercut, qui lui cueille le menton avec une violence inégalée ! Aussitôt, les vagues d'énergie de mon "Tsunami Fist" se déchargent dans le cou du Corsaire, prêtes à lui arracher la tête !
Son crâne part en arrière, comme emporté par la choc... Le temps suspend son vol... l'auditoire retient sa respiration. Je me fige, le poing brandi et les yeux rivés sur le visage du corsaire... qui s'immobilise à son tour, avant de se tourner de nouveau vers moi. Du sang coule timidement d'un coin de sa bouche, seul signe apparent du moindre effet de mon attaque, pourtant la plus forte de mon répertoire. Petite satisfaction, ses sourires ont disparu, ainsi que la lueur de moquerie dans son regard. A défaut de l'avoir vraiment blessé, je l'ai mis en rogne. Huhuhu, bien fait pour ta gueule ducon, chacun son tour !



C'est alors que s'abat sur moi la terrible vengeance du corsaire, qui d'un simple coup de poing m'écrase au sol en me brisant à moitié, avant d'enchainer par une série de coup de pieds rageurs autant que douloureux ! Aaaargl... Les impacts s'enchainent à n'en plus finir, m'envoyant rapidement dans un monde de douleur... Ma conscience me quitte rapidement... je ne sens plus rien... Je ne peux plus lutter... mon esprit s'égare... Au loin, j'entends juste la voix familière du Colonel O'BRian qui tente de me v'nir en aide... pas mauvais bougre final'ment... Dommage qu'il soit si con c'vioque. Je pars donc dans les limbes... et c'est le black-out total.

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Tel un coup de trique, le seau d'eau glacée me fouette de toute sa force, me tirant difficil'ment de l'inconscience. Que ?... Où suis je ?... Pas mort ? Diables que j'ai mal ! C'est donc la douleur qui sera mon premier compagnon de réveil. Douleur qui me prend tout le corps, probablement en miette... Entre les zones que je n'sens plus et celle que j'sens trop, j'ai l'impression d'être un puzzle qu'on aurait démis à moitié. Je sors donc de mon coma dans un râle d'agonie, me plongeant de mauvais grès dans la réalité bien trop dure à mon goût... Et histoire de n'pas arranger les choses, au lieu d'être confortablement installé dans un des lits de l'hôpital militaire, je n'sens dans mon dos que le contact froid de la pierre nue, ainsi que les maillons d'épaisses chaines m'entravant. Petit à petit, les idées se remettent en place, et j'peux faire un tour sommaire d'horizon par le seul de mes yeux qui ne soit pas complétement poché... Pénombre humide... barreaux aux fenêtres... soit ils ont redécoré l'infirmerie en mode donjon SM, soit me v'là pensionnaire des cellules de la base. Merci les copains, j'vous en aurais voulu de vous être montrés sympa avec moi... tsss...

- Regarde-moi.

Hum ? Voix bien connue malgré l'horrible acouphène qui me vrille un tympan... J'lève la tête dans l'doute, non sans que cela m'arrache un grincement de douleur à chaque craquement d'mes vertèbres. Et devant moi, trône d'un air grave le Colonel O'Brian, seau vide dans les mains. Quoi ? M'dis pas que c'est l'heure des engueulades en plus quoi. Tin', jamais vous avez d'coup d'sang vous ?! J'le regarde, droit dans les yeux... enfin mon œil dans les siens. Long silence qui se veut pesant. Mais j'ai trop mal et j'me sens trop fatigué pour jouer à c'jeu là. Alors du coup j'prends même pas la peine de singer la honte et toutes ces conn'ries. J'me contente de le fixer, d'un air neutre. Bon, tu m'veux quoi ?

- J'imagine que tu ne nous diras jamais pourquoi ça ta pris de te jeter sur un foutu Corsaire comme ça ?

Long silence... On se regarde.

- Et ceci malgré mes ordres formels...

Toujours ce silence...

- Il aurait pu te tuer. Et beaucoup d'autres marines dans la foulée. Il a presque tous les droits.

Tu peux baver tant qu'tu veux vieillard, j'lacherai pas un mot... Cette histoire de regarde que moi. Moi et Greed. Peu importe ce qu'il m'en coute.

- Je m'en doutais.

Sans un mot de plus mais avec le visage teinté d'une amer déception, Le vieux colonel se retourne avant de se diriger vers le sas qu'un soldat diligent ouvrira sur son passage. Visiblement j'ai poussé l'bouchon un peu loin cette fois... l'vioque doit commencer à voir que c'est pas son éducation d'droiture qui va gommer d'si tôt mes mauvais côtés. M'bats la race ! Tout c'qui compte en c'moment pour moi, c'est loin d'être la reconnaissance d'un vieil officier sur le déclin, même si 'jlui dois liberté et connaissances militaires. C'est pas de l'ingratitude, c'est... c'est ... un sens des priorité différent d'sa logique v'là c'que c'est ! Roh et puis merde, pourquoi j'me justifie ?! Surtout en monologue ! Allez vous faire foutre vous aussi tiens !



Juste avant de sombrer à nouveau dans l'inconscience, j'aurais tout juste le temps de voir O'Brian discuter avec la maton, le visage dur et une froide colère dans sa voix pourtant si calme d'habitude.

- Un mois d'cachot pour insubordination et attaque envers un allier du gouvernement.
- Je fais venir de médecin mon colonel ?
- Hum ? Non. Cette tête brulée ne semble pas vouloir qu'on l'aide.
- A vos ordre colonel. Pain sec et eau croupie pour seul régime alors.

Keuf keuf... Rien à battre de votre régime punitif. J'l'emmerde lui aussi. En fait, à l'heure actuel j'pourrais facil'ment dire que j'emmerde tout l'monde, toute la terre, et bien plus encore. La seule chose qui compte, c'est le jour où j'remettrais la main sur ce fameux corsaire. Le jour de la vengeance et du grand carnage. Un conseil Greed : entraine-toi dur. Car moi, d'ici là je deviendrai plus fort, bien plus fort. Plus encore que tu ne l'as jamais été. Et ce jours là, tu connaitras le gout acre de l'humiliation et de la douleur, avec les intérêts. Un mois pour ravaler ma rancœur et digérer ma défaite donc... un mois de réflexion pour muer ce soudain accès de violence en un plan monstrueux pour arracher ton âme et la jeter aux dogues de Davy Jones. Crois-moi, je ferai bon usage de ce mois d'internement ; et ce malgré toute l'humiliation que cela implique pour un officier. T'es sur ma liste noire maintenant, et elle vaut bien toutes les misères du monde.


Maintenant que j'y repense, les dernières paroles de O'Brian ce jour là furent en réalité : "Tiens toi éloigné de Greed gamin... sinon ça pourrait bien être ta perte."... Mais si j'écoutais les conseils des autres -même les bons- ça se saurait.

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