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Salut et merci bien pour le poisson ♪

Voilà vingt minutes que le Passeur a jeté l'ancre et se meut face à l'île où forêt et structures humaines se mêlent. Le QG s'est formidablement relevé de l'attaque des Guns de l'an passé. Tous l'ignorent mais Hadoc y était, il a vu l'incendie et ses ravages sur le champ de bataille où le Cipher Pol était lui aussi, sans qu'il sache pourquoi. Ce dernier l'a peut-être repéré, il serait présomptueux de songer avoir dupé ceux dont la discrétion est le mode de vie. Qu'importe, la mission était officielle pour les hautes strates de la marine. Et celle d'aujourd'hui l'est davantage.

Voilà quelques temps que le Commodore remplit des papiers. Chaque passage sur Grandline a son lot de formulaires et, malheureusement, Trovahechnik ne peut s'amender de la totalité. Un T-14 est transmis au SGVM d'East Blue, parce que les services exigent un aval du QG référent à l'équipage pour lui permettre la traversée. Hadoc a ajouté en lettres capitales le motif de la demande, pour ceux à qui les références ne suffisent pas; beaucoup de monde selon le Commandant. Le T-14 s'est bien entendu couplé à ce qu'on appelle le 0130, qui n'est en fait que le numéro de l'entrepôt sécurisé contenant les log poses de la marine. Les bureaucrates comprendront, cette marque de civisme de la part du Capitaine risque même d'égayer leurs prochaines cinquante minutes de travail. Les motifs de cette migration vers les Voies sont aussi claires. Un important groupe de révolutionnaires et de pirates sillonne la Troisième Voie. Les Ghost Dogs se sont portés volontaires pour enquêter sur les lieux, référencer les équipages criminels et en appréhender en cours de route. Lourde tâche, surtout pour un navire ne possédant ni granit, ni grade élite. Alors, ils sont là, devant le quartier général reconstruit et renforcé, avec pour objectif obtention d'un avantage sur le commun des ennemis qu'ils rencontreront. Une escouade de poissons volants et les capacités de les piloter.

Gharr relit son message en plissant les yeux. L'écriture est minuscule, le parchemin entier plus petit qu'une patte de pigeon voyageur. "407 à 3-17-124. Entretien souhaité. 3 transports souhaités." Le message est rendu à l'oiseau qui connait le chemin du retour. Le Lieutenant Kakala récupérera bientôt son messager et fera parvenir de quoi traverser la mer pour les membres d'équipages en mission. On ne traverse plus librement jusqu'à la rive, pas sans prévenir à l'avance de son arrivée. De nombreuses bombes et mines sont posées en guise de barrage et Gharr a conscience du travail colossal que demande l’aménagement d'un couloir pour permettre de mouiller au port. Autant emprunter la voie des airs.

A peine le temps de se rendre sur le pont, de vérifier les tenues de ses hommes et les voilà, trois aigles géants se posent en faisant balloter toutes mèches à bord, effet auquel Bee échappe. Le membre en tête descend de sa monture, salue Hadoc et, après avoir reçu les mêmes respects, prend la parole.

Commandant Stargazer, des Silverhawks. C'est un plaisir de vous accueillir Commodore Hadoc. Votre équipe est-elle prête ?

Affirmatif, Commandant. Voici le Sous-Lieutenant Judge, le Caporal Achilia et notre équipe d'ingénieurs, Jacob et Bee.

Bien, vous pouvez embarquer. Vos ingénieurs peuvent demander l'accès à la côte s'ils obtiennent l'accord du Commandant Musk. Mais ça mettra du temps, ou alors il aurait fallu demander un aigle de plus pour la dame et au moins deux pour le cyborg.

Ne vous inquiétez pas, Commandant, ils pourront nous suivre. Veillez à bien ceinturer le Sous-Lieutenant à la monture. Je ne remets pas en cause son équilibre qui pourrait être aisément précaire pour une personne de son gabarit, mais il est très important qu'il bénéficie d'une sécurité maximale.

Stargazer lit entre les lignes et acquiesce en certifiant que l'alcoolique ne pourra pas tomber durant la traversée. Les Ghosts prennent place sur les aigles qui entament leur envolée au moment où Bee révèle ses capacités pour pouvoir les suivre.

Je vois, le cyborg vole. Commodore, je vais vous demander à vous ainsi qu'à tous les membres de votre équipage de fermer les yeux durant la traversée. Nous allons passer par une ville labyrinthique et il est interdit aux externes d'en connaître la solution.

Et pour Bee et Jacob ?

Jacob est la femme j'imagine ? Elle doit fermer les yeux aussi. Sa monture devrait se faire interdire, mais moyennant une promesse formelle de ne lui laisser garder aucune trace de ce qu'elle a vu, je veux bien vous faire confiance. Je lui suggère d'ailleurs de fixer les aigles durant le trajet, ça me tranquillisera.

Ghost Dogs, exécution.

Hadoc se bande les yeux et fait confiance à Stargazer pour le reste. Son coeur se soulève d'un coup quand il sent l'animal prendre librement de l'altitude. Même sans rien voir, les sensations sont là et les mouvements de la bêtes laissent estimer leur force et la vitesse qu'ils peuvent atteindre. L'aigle du Commandant répond d'un cri puissant aux coin coins de Bee qui suit derrière. Les races ont l'air de s'entendre. Après trois minutes de ce qui fut une trop courte attraction, le centre de gravité remonte tandis que les oiseaux rejoignent leur piste d'atterrissage. Le manque de vent sitôt immobilisé fait ressentir comme la chaleur est écrasante quand on reste immobile.

Votre Commandant de bord vous signale que vous pouvez désormais détacher vos ceintures et rallumer vos cigarettes. merci d'avoir choisi la compagnie Silverhawks.


Le pied mis à terre, Gharr ôte son bandeau et remarque qu'ils sont dans un grand hangar animalier au toit servant d'immense sas pour tous les volatiles présents. Stargazer salue un gradé bardé de pigeons et conduit sa monture vers sa zone de repos. Le gradé prend la relève de l'accueil.

Lieutenant Kakala, soyez les bienvenus dans la volière. Je vais vous conduire au bureau du Commandant Musk, il y aura moins de cacophonie. Si votre canard désire se reposer ou jouer avec d'autres oiseaux, vous pouvez nous le confier.

Suivez-moi je vous prie, on a pas mal d'étages à monter et notre escascenseur est en panne.


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Dernière édition par Gharr Hadoc le Dim 15 Juil 2012 - 16:34, édité 1 fois
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Le quatuor emmené par le Capitaine atterrit sans encombre au terme d'un petit trajet à dos d'aigle géant. Original, fort agréable sans doute; je ne le goûte pourtant pas à sa juste valeur. Mon esprit, embrumé par les tracas, ne peut s'y résoudre. L'heure est trop grave pour s'abandonner à batifoler. Une affaire de la plus haute importance accapare toute mes pensées, mine mon moral et barre mon front d'une rangée de rides : un retard dans ma paye mensuelle.

À première vue, rien de bien terrible. Une anicroche plutôt cocasse. Bien au contraire. Ce n'est pas une question de principe. Non. Je n'ai aucune dette à payer. C'est pire encore. Depuis que mon moi philanthrope a jugé bon de claquer la totalité de mes économies dans l'opération de sauvetage des hommes poissons que le Passeur a secourus, ma bourse est vide. Pas que je regrette cette bonne action, je ne savais de toute façon pas comment dépenser tous ces billets verts, mais ma condition de mec à sec a eu quelques fâcheuses incidences. La principale : les tables de Poker de la cale se passent désormais de ma présence.
Sur une river malchanceuse, les maigres fonds qu'il me restait m'ont échappé. Plus d'argent à miser, je ne joue pas. Exit le Caporal. Passé du statut de joueur émérite à celui de Gambler déchu. Forcément, ça fait des heureux. S'ils sont nombreux, les matelots à avoir investi l'endroit et dilapidé des jetons sous mon égide bienveillante, bien peu en revanche regrettent ma subite banqueroute. Bilan, je suis comme étranger à ma propre cale. Tout juste bon à jouer les hôtes. Y'a malaise.

Le Corbeau et quelques-uns m'ont soutenu, mais le meilleur moyen de me remettre dans le circuit, c'est encore de toucher ma paye. J'ai bravé vents et marées et déboulé dans les bureaux administratifs de l'adjudant Pludbus pour régler le problème. Mal m'en a pris. Son incompétence rivalise avec sa sénilité. Difficile de l'imaginer en fidèle homme de main du commandant Trovahechnik; j'ignore lequel des deux individus est le plus à plaindre d'avoir à collaborer avec l'autre. Inutile de trop insister auprès de ces deux-là, pour peu, ils se réjouissent de ma mésaventure. Non, il ne faut pas emprunter les voies de la législation pour reprendre la main. Il faut adopter une perspective différente. Originale.

Parler aux bonnes personnes, choisir les bons mots et toucher la corde sensible. La corde; précisément. Ma réhabilitation passe par là. Tandis que le Commandant du QG nous guide au gré des couloirs et des escaliers jusqu'au bureau de l'officier en chef, je me laisse glisser en queue de groupe, au côté du soixantenaire qui ferme la marche. Notre bon Lieutenant Bean. The Judge.

Ex-soiffard pas vraiment repenti, il a fini par nul ne sait quel miracle du bon côté de la Justice. Je respecte ça. Glisser quelques mots au personnage devrait suffire. Je roule une tige, lui propose de piocher du tabac dans ma gousse s'il le souhaite.

Mon lieutenant. Je ne crois pas avoir déjà eu le plaisir de vous voir à la cale. Passez y donc un de ces jours, vous y serez accueilli comme il se mérite. J'ai toujours un bon whisky en réserve pour les fins buveurs comme vous.

Honnête proposition. Simple et directe. Ça ne se refuse pas. Rien de tel que des relations haut placées, dans tout univers, pour maîtriser son sujet. La suite, peaufiner les détails. D'ordre robotique. Un atout dissuasion dans la manche ne fait jamais défaut. Une tape sur l'épaule juste ce qu'il faut chaleureuse, un sourire, j'abandonne le Lieutenant et me porte à hauteur de l'autre membre de notre petit groupe, Hadoc excepté. L'ingénieure Jacob. Dans le même temps, Kakala toque à la porte du Bureau de son supérieur et pénètre à l'intérieur un instant. Le temps pour moi de capter l'attention de la jeune femme.

Miss Jacob, j'aurais une proposition à vous faire, une fois que nous en aurons fini avec les raisons de notre présence ici.

Kakala ressort, et annonce, poliment gêné.

Le Commandant Musk vous recevra dans quelques minutes
Commodore Hadoc. Une affaire prioritaire le tient occupé, il s'excuse de ce léger contretemps. Pour patienter, accepteriez-vous un duel au bokken ? Notre salle d'entrainement est juste à côté.

Un empêchement qui tombe à pic. Hadoc fait mine d'accepter. De mon côté, j'ai tout le temps d'exposer mon idée à mon interlocutrice.

Avez-vous déjà envisagé de confier un poste particulier à votre ami Bee, à bord du Passeur ?


Un Pape en croisade pour sa Terre Sainte.
    On pouvait appeler cela une première mission officielle… ou tout du moins, un premier déplacement officiel. Quelque chose fait, pour une fois, en toute légitimité et légalité. Un truc qui pète la classe. Un truc qu’on ne fait pas souvent. Bref, un truc pas habituel pour la Lilou que je suis. Et ça avait de quoi me rendre fière, même si mon statut d’invitée me limitait pour le coup à l’observation et par instant à une vague intervention si l’on daignait me demander mon avis.

    Pour une fois, je me retrouvai invité, donc, dans une base de la marine sans devoir la défendre. Les deux dernières fois que j’avais dû m’y rendre, j’avais eu à faire à des pirates qui avaient eu l’audace de s’en prendre à ces bâtiments, sans se rendre à l’évidence qu’un retour de flamme était toujours à envisagé dans ce genre de cas. Et être amené à affronter, par le biais de ses compères souvent, des personnages comme Alucard ou Mantle Shoma… J’espérai pour une fois une excursion plus tranquille que les précédentes, sans grands bandits à mes trousses en train de tout détruire autour de nous. Notre arrivée, le calme, l’ordre, l’organisation, tout ça me montra que je n’avais rien à craindre d’une potentielle attaque et que pour le coup, nous étions juste prêt pour un déplacement de routine, rien de bien méchant.
    Le but de notre présence ici ? Selon les dires du capitaine Hadoc, demander la permission pour obtenir des poissons volants ou un truc du genre. Dans tous les cas, une bestiole que je n’avais jamais vu et que j’avais hâte de connaitre. En plus de ça, de la bête de première qualité, c’était Pan qui allait être contente… Ça promettait. Moyennant un petit service pour les obtenir, bien entendu.

    Avec qui est-ce que j’étais ? Trois (quatre si on comptait Bee qui s’amusait avec les autres volatiles de la volière) des membres de mon équipage, le reste étant sur le passeur.
    Le premier, Gharr Hadoc. Grand homme que j’admirai sans mesure et pour qui je tenais une affection toute particulière. Il était une figure d’autorité que je respectai, sans avoir dans l’idée de remettre en question ses possibles ordres. Toujours droit, juste, essayant de faire avec la loi pour que tout le monde soit satisfait… comme je disais, un grand homme.
    Venait ensuite Judge, The Judge qu’il aime se faire appeler. Quelqu’un avec qui je n’avais pas vraiment eu de contact jusqu’ici mais qui n’était pas chiant. Un papi. Ça changeait de ce vieux Pludbus qui n’arrêtait pas de raconter ses histoires de guerrier ou encore du second de l’équipage, Lou, qui essayait toujours de savoir si ce que je trafiquai dans mon garage était réglementaire ou non. Rien que le fait que Judge ne soit pas quelqu’un de chiant, quoiqu’un peu psychopathe à toujours vouloir pendre ses victimes, lui donnait un air sympathique et plus ou moins bon vivant lorsqu’il ne râlait pas sur sa condition.
    Enfin, Rik. Que penser de Rik ? Un mec étrange, joueur. Le terme de fouine lui irait plutôt bien, mais c’était quelque chose que je gardais pour moi. Sa présence n’était pas dérangeante, sinon plutôt agréable, mais son penchant pour le jeu et toutes les autres addictions faisaient de lui une personne à éviter, d’expérience.

    « Miss Jacob, j'aurais une proposition à vous faire, une fois que nous en aurons fini avec les raisons de notre présence ici. »

    Relevant le nez vers mon interlocuteur, j’estimai Rik un instant avant de daignait lui répondre d’un regard interrogateur. Pas le temps d’en dire vraiment plus, Kakala revint et s’excusa du contretemps de son supérieur, proposa un duel de Bokken à Gharr et ils partirent tous les deux en direction de la salle faite pour cela. Coincée avec le geôlier qui avait l’air vraiment décidé à m’exposer son idée de tantôt, je lui prêtai une oreille plus ou moins attentive :

    « Avez-vous déjà envisagé de confier un poste particulier à votre ami Bee, à bord du Passeur ? »

    Relevant un sourcil, j’enchainai d’une voix froide mais qui se voulait polie :

    « Son rôle de mécanicien n’est pas suffisant ? »

    Pas la peine d’en dire plus, ça me plaisait pas vraiment, ce genre de proposition. Mais faisant mine d’être toujours attentive, je préférai le prévenir :

    « Proposez toujours, mais faites attention, Achilia. Je suis capable de construire un chalumeau en quelques secondes si la réponse ne me convient pas ou si ça sent trop l’attrape-nigaud à mon gout. »

    Un petit sourire complice :

    « Rassurez-vous, je n’ai aucune animosité envers vous. Je tiens à ce que mon ami garde sa dignité et que ce soit un poste honnête sous tous rapports. »

    Les conditions étaient posés et la menace de se voir découpé par une tige faite pour morceler l’acier assez pesante pour qu’il n’essaye pas de nous enfoncer dans des histoires ou je n’aimerai pas être. On n’est jamais trop prudent, n’est-ce pas.
    • https://www.onepiece-requiem.net/t3945-fiche-technique-de-lilou#4
    • https://www.onepiece-requiem.net/t2202-
    Bon d'là, j'vous ai pas raconté la dernière en date, les p'tits gars ! On était partis en mission avec le patron, l'Achilia et la p'tite Lilou. On avait rendez-vous au Quartier Général du Nord, c'ui qu'on avait sauvé des flammes y a quelques temps. On devait aller chercher je sais plus quoi pour le 'pitaine. Il avait envie de se faire une friture, de ce que j'avais pigé. Enfin, il avait besoin d'un homme de confiance et m'avait choisi, forcément. Je m'souviens de ses mots : "Sous-lieutenant, j'aurai besoin de vous pour une mission de la plus haute importance. Je sais que je pourrai compter sur votre expérience. En outre, j'ai reçu ici un rapport du commandant Trovahechnik qui me fait part d'une série de manquement au règlement." "Oui, mais vous savez, que j'lui ai dit, que le règlement, il peut se le foutre au..." "Je sais ce que vous pensez du règlement. C'est aussi pour ça que je pense que vous laisser avec le commandant n'est pas une bonne idée. Vous viendrez donc avec le caporal Achilia et l'ingénieure Jacob."

    Et voilà qu'on se retrouvait sur le pont face d'une île pleine d'arbres et d'autres saloperies qui ont sûrement pris au pied de la lettre le principe de "la survie du plus fort". On attendait je ne sais quelle apparition miraculeuse. Pas de bateau à l'horizon. Un cagnard à faire suer le bois du navire. Heureusement que j'avais de quoi rafraîchir le whisky. Bénis soient les glaçons. Le p'tit Achilia vint en lousdé me glisser quelques paroles tellement pleines de miel que j'aurais pu en faire un casse-croûte de luxe pour un grizzli.
    "Mon lieutenant, qu'i' m'dit. Je ne crois pas avoir déjà eu le plaisir de vous voir à la cale. Passez-y donc un de ces jours, vous y serez accueilli comme il se mérite. J'ai toujours un bon whisky en réserve pour les fins buveurs comme vous."
    Comme ça, je savais où disparaissait mystérieusement mes bouteilles. Y en avait environ deux fois plus que ce matin, hier soir. Je m'en rappelais très bien. J'les avais comptées deux fois pour être sûr. Enfin, j'ai répondu par un grognement sonore qui laissait sous-entendre qu'une descente dans son casino de fortune ne serait pas à exclure.

    Bon, on attendait, quoi. Le patron était là, impassible. Il aurait pu fixer le soleil dans les yeux sans ciller, ç'aurait été le soleil qu'aurait été se coucher, les enfants. Moi, ben, j'avais pas encore dépassé les cinq verres du matin. Nickel, quoi. J'en ai tout de suite déduis que les oiseaux gigantesques qui se ramenaient n'étaient pas des hallucinations. Bordel, on allait monter sur des piafs gigantesques, du genre à manger une vache entière pour le souper. Du court entretien qui a suivi, j'ai compris qu'il était question de chevaucher - non, le mot n'est pas bon, on chevauche des chevaux, merde - d'aiglecher ces machins jusqu'à destination.

    Et vous savez quoi ? L'homme n'est pas fait pour voler. Oh non. Cette sensation au démarrage, c'est pire que de se ramasser une balle dans l'épaule, et je parle en connaisseur. Paraît qu'on dispose d'un point d'équilibre ou une connerie comme ça, qui permet de pas tomber. Et ben j'avais l'impression d'avoir floué la gravité et que mon point d'équilibre était resté sur place. Il m'est revenu dans l'estomac comme un élastique tendu à mort. Il m'a fallu de la volonté pour pas gâcher le whisky du matin. Le battement d'ailes avait aussi de quoi mettre les nerfs en vrille. C'était comme le roulis du bateau mais d'avant en arrière. Puis, quand on pensait au fait qu'elles s'appuyaient sur de l'air, y avait de quoi demander à descendre.
    De plus, ces salauds nous avaient bandé les yeux. De quoi faire travailler l'imagination. Et elle carburait sec. Aussi sec que mon whisky du soir.

    Même les pires choses ont une fin et on a fini par débarquer. Y avait une odeur de guano pas frais, laquelle odeur s'est expliquée lorsque la vue est venue en aide à l'odorat. J'avais jamais vu autant de pigeons réunis en un seul endroit, sauf cette fois-là, lors de la foire d'il y a quinze ans au village, lorsqu'avaient débarqués ces crétins de South Blue dans mon bar, haha.
    Mais le vrai coup dur n'était pas encore arrivé. J'ai tiré la tronche lorsque j'ai appris qu'il fallait se taper quelques volées d'escaliers parce que l’ascenseur était en panne. Putain de journée. Et ce n'était que le début. Il n'était pas encore midi. En parlant de ça, où est mon apéro ?
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    Je n'avais encore jamais eu l'occasion de converser concrètement avec notre ingénieure. Un salut, à l'occasion, les amabilités de coutume à bord quand on se croise, rien de plus. Ce qui n'a rien d'une surprise, nos domaines d'expertise sont étrangers l'un à l'autre – les sciences quelles qu'elles soient ne laissent pas place au mystique – au moins tout autant que nos quartiers à bord du Passeur. Aussi, avant de me lancer, je ne savais pas trop à quoi m'attendre. Pour le coup, je suis fixé, ça ne sera pas une partie de rigolade.

    Je pourrais tout régler d'un lancer de mon Dé fétiche. Perdre dans ses conditions ne me dérangerait pas trop. Et en cas de succès, ce serait une scène drôle à voir, certes oui. Mais parmi les membres d'équipage, je réserve les enchantements de charme que peut offrir ce bout de bois à 6 faces au seul Commandant Trovahechnik, dont tout être doué de raison s'accordera à dire qu'il mérite plus que tout autre de subir les badineries du Hasard. Et puis, la meilleure partie de tout bon marché, c'est encore les négociations. Ne boudons pas notre plaisir.

    Sans être totalement sur la défensive, la jeune miss Jacob reste méfiante et m'attend sérieusement au tournant si je tente quelque entourloupe. C'est déjà aimable de sa part de me prévenir. Elle n'est pas sotte, et tant mieux, si se savoir faire partie de la fine fleur de la marine est bon pour l'égo, partager ce titre avec une bande de parfaits couillons, en revanche, ça piquerait un peu. Soit. Tout reste question de manière. Toujours. S'adapter à son interlocuteur. Parfois, il peut être bon de savoir jouer au frimeur, clope au bec et sourire renard en coin. Mais pas là. Ça reviendrait à me griller définitivement. Tâchons de jouer l'affaire astucieusement, si ce n'est franc jeu. Après tout, le risque encouru n'est pas grand à se dévoiler ici.

    Rassurez-vous, c'est bien ainsi que je l'entends. Je ne compte pas flouer une personne perspicace comme vous, d'autant que j'aurais peu de chance d'arriver à mes fins.

    Un compliment pour la route, l'air de rien. Chez certains, la flatterie met dans de meilleurs dispositions pour discuter. Pour les autres ? Boah. Ça ne mange pas de pain et rappelle même que l'on sait qui l'on a en face.

    En vérité, l'affaire est simple, vraiment. J'envisage d'offrir un poste de surveillant aux geôles à Bee. Sans empiéter sur ses fonctions de mécanicien, bien entendu. En premier lieu, ses compétences pourrait en faire un atout non négligeable face à des prisonniers belliqueux. Mais également, dans un registre plus léger, la cale est un lieu de détente et d'amusement, ou lui aussi bien que vous êtes les bienvenus. Sa présence rappellerait tout le monde à une bonne tenue tout indiquée à bord d'un navire tel que le Passeur, sans altérer la bonne ambiance. Sans doute la goûtera t-il aussi.

    Une pause, pour lui laisser assimiler et évaluer l'offre. Une simple seconde. J'ôte mes lunettes de soleil, pour laisser son regard sonder le mien.

    Rien qui ne vaille la peine de me destiner au chalumeau, n'est ce pas ?

    Du moins, pas que je sache. Ça m'en souderait un coin. La proposition peut paraître surprenante, mais après tout, Bee est un membre d'équipage au même titre que tout autre matelot. Moi, j'y gagne, elle et son robot n'ont rien à y perdre. Si la demoiselle a des prérogatives à faire valoir dans l'affaire, je suis disposé à les entendre. Quand on veut mener à bien ses ententes, il est bon de ne pas être un ingrat. De toute façon, un service en valant un autre, je saurais leur renvoyer l'ascenseur à l'occasion. Alors, pourquoi pas ?
      Etes-vous sûr que nous aurons le temps de nous défier? Je ne voudrais pas rater un rendez-vous de cette importance.

      Ne vous en faites pas, le Commandant en a encore pour un bon quart d'heure. J'ose espérer que d'ici là nous aurons eu le temps de faire quelques passes.

      Le Commodore acquiesce et se tait durant le trajet, court. Ils ne tardent pas à parvenir à un étrange bureau composé d'une table basse, d'une armoire et d'une série de perchoirs disposés en cercle au sommet desquels un pigeon se repose pour chacun d'eux. Les meubles sont en dehors du cercle, Gharr saisit que le duel aura lieu sur cet étrange ring.

      Prenez place, Commodore.

      C'est chose faite. Le samouraï présente au marine ses trois sabres, toujours dans leur fourreau. Kakala fait de même avec les deux siens, deux dotanukis. Ses mouvements de présentation sont un peu hésitants, il n'a pas l'habitude des duels entre bretteurs selon la voie du guerrier. Un des pigeons perchés s'étire, le signal est lancé. La plupart des bretteurs optent pour l'assaut de front quand ils pensent avoir la supériorité physique, et pour une feinte terminant sur un pas vers la droite pour attaquer la côté gauche avec leur bras droit. Cette technique se solde automatiquement par la mort, les écoles développement même leur propre façon de finir ces débutants. Le Lieutenant ne commet pas cette erreur, il sait que ceux qui emploient deux, et à fortiori trois sabres sont ambidextres et parfaitement préparés à ce genre de coup. Au premier assaut, Kakala attaque tout simplement de front, sans artifice, juste avec l'idée de comparer les réflexes.

      Uh?

      Les deux adversaires heurtent leur sabre de front, profitant des fourreaux pour ne risquer d'en briser aucun. Mais alors qu'il prépare son second coup, le Lieutenant sent son corps se faire bousculer violemment par la source du premier choc et constate que Gharr termine son coup. Ses pieds décollent du sol et il est éjecté en dehors de la surface de combat, sans comprendre.

      Quelle force! Comment avez-vous fait ça?

      L'école au sabre de plomb alourdit l'arme et rend ses assauts quasi imparables, du moins à opposition égale.

      Eh bien, ça fait 1-0 pour vous. Je ne connaissais cette école que de nom, tester son pouvoir est très grisant. Préparez-vous, cette fois je serai prudent.


      ***
      Un oeil s'ouvre, puis deux. Il ferme la bouche pour lui rendre un peu d'humidité et joue des gros orteils dans ses bottes. Le Commandant Musk regarde l'heure. Il s'est assoupi aux aurores. Une pile de dossiers trône toujours devant lui et son verre d'eau a été renversé et bu par l'une de ses bêtes. Il grommelle en épongeant ce qu'il reste du liquide en s'estimant avisé d'avoir mis hors de portée les documents importants. Son agenda est tout de même touché, la page ouverte est partiellement irrécupérable. Voilà cinq minutes qu'il avait rendez-vous avec les .hos. .ogs. Il s'en rappelle. Impossible par contre de retomber sur le nom du Capitaine qui n'est plus qu'un test de rorschach. Musk se frotte les yeux pour se réveiller et rassembler sa mémoire. L'homme était décrit par le Lieutenant comme un grand type d'un bon même nonante (quatre-vingt-dix) avec une barbe, des lunettes et une tenue exotique. Il ne doit pas y avoir cinq hommes comme ça sur toute la base, alors il ouvre la porte de son bureau en se grattant l'oreille et tombe nez-à-nez avec une petite troupe qui attend dans le couloir.

      Oh...

      Il se redresse, récupère un tiers du charisme qu'il a quand il est préparé à en jeter et observe les trois sujet. Le premier est petit , le seconde non, la troisième si. Il a une barbe, lui non, elle non plus. Pas de lunettes, lunettes, pas de lunettes. Tenue de ville, tenue exotique de western, tenue de mécano. 2-2-0, Musk est certain que la fille n'est pas l'homme qui lui a décrit. Mais de là à créer un incident diplomatique en se trompant parmi les deux derniers, autant ne prendre aucun risque. Le Commandant les salue tous et évite de focaliser son regard sur l'un d'eux ou de nommer un Capitaine.

      Bien, je vous attendais. Veuillez prendre place dans mon bureau tous les trois, je nous commande du café.

      Musk les laisse entrer. Une odeur forte d'animal prend les naseaux des arrivants. Ce n'est pas dérangeant au point de suffoquer, mais y passer la journée ou même y prendre le moindre aliment demande une certaine préparation.

      Jeanne, pouvez-vous nous apporter un thermos de café avec quatre tasses.

      Aucune réponse dans l'escargophone.

      ...Elle est où Jeanne?

      Mmh, alors vous êtes les Ghost Frogs. C'est un plaisir de vous accueillir ici, j'ai beaucoup entendu parlé de vous et de la façon dont vous honorez votre nom.

      On m'a dit que vous vouliez louer les service d'un de nos dresseurs aquatiques et que vous vouliez même aller jusqu'à nous prendre des gardiens? Eh bien je refuse. Vous n'êtes ni marins élites, ni, et là rectifiez si je me trompe, appuyés d'une demande hiérarchique quelconque, avec signature d'un Amiral et tout ce qui s'en suit.

      Je sais que votre équipage fait du bon boulot et je ne remets pas en cause la façon dont vous utiliseriez notre contribution, mais comprenez, sauf votre respect, que si je me mets à brader la bétaillère dès que des collègues veulent faire de l'élevage, y aura bientôt plus un animal dans notre base.

      Enfin, j'imagine que vous avez des arguments. Eh bien je refuse de ne pas les écouter. Allez-y, trouvez-moi une raison de céder et sans faire dans le pathos. Je suis entraîné à refuser un supplément de croquettes aux animaux les plus mignons du monde, minauder ne vous avancera à rien.
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      « Ça vous angoisse tant que ça ? »

      Le sourire qui suivit en disait long sur ma pensée. A croire que la menace faisait vraiment son effet, dans tous les cas et après cette courte mise en bouche, j’étais plus ou moins convaincue parce qu’il voulait faire. Tant qu’il ne l’empêchait pas d’exercer son premier travail, il ne devrait pas y avoir de soucis particulier. Au moment où j’allai lui répondre, la porte s’ouvrit pour nous laisser entrer et obtenir l’entrevue tant désiré. Pas le temps de répondre au geôlier des Ghost, un simple sourire en coin et une réponse à mi-voix suffiront pour expliciter ma pensée :

      « Nous en discuterons plus tard. A priori, ça devrait être envisageable. »

      L’homme qui nous faisait face n’avait pas l’air au mieux de sa forme. Pas tellement réveillé, par certain d’être au bon endroit, ni de savoir qui est-ce qu’il devait recevoir, l’entrevue promettait d’être risquée, sinon étrange. Il nous invita à rentrer sans même prendre en compte l’absence de la personne la plus importante de l’équipage, parti jouer tantôt. Le bureau était plus ou moins ordonné, on sentait, en entrant, la charge de travail reposant sur les épaules de notre interlocuteur ainsi que cette odeur, digne d’un Bee pas lavé depuis au moins trois semaines. Ceci expliquant cela, le café qu’il se proposait généreusement de commander allait surtout lui être utile plutôt qu’à nous. Un coup d’œil discret sur son secrétaire pour comprendre que la nuit avait été rude et pas forcément très confortable. Sa voix, morne, appuyait ma pensée.
      Une autre pensée à cette pauvre Jeanne, la discussion pouvait commencer.

      Sa voix irritante me donnait la chair de poule, le pire étant le nom qu’il nous attribua. Ghost Frogs, c’était tout de suite beaucoup moins classe. Fronçant les sourcils en tentant de rester calme, je regrettai l’absence de notre capitaine qui aurait eu l’aplomb de reprendre notre vis-à-vis avec le respect qui lui était dut. Pour ce qui concernait le respect de la hiérarchie et de l’autorité, j’avais tout de suite beaucoup plus de mal, surtout quand la dite hiérarchie affichait des hommes éreintés par des journées et nuits épuisantes et qui me semblaient aussi agréable que la dernière cellule des geôles du passeur (autant dire la moins habitée et entretenue parce qu’excentrée).
      La suite de sa déclaration me fit l’effet d’une douche froide, ou plutôt, d’une douche de grêles. Son refus qui semblait catégorique s’ajoutant à son argumentation, ne donnait rien de bon pour la suite des évènements. Je n’étais pas la seule à être plus ou moins surprise par cette réponse, mais je devais bien être la seule à retranscrire ma surprise sur mon visage. Dans une vie civile, les refus, c’était chose courante : dans la rue, personne ne doit rien à personne. Dans le cadre d’une organisation aussi poussée et solide que le gouvernement mondial, voir un homme rejeter une demande qui a son importance pour la survie d’un équipage, ça fait étrange.

      Pourtant, un compromis s’annonçait. La tirade de notre interlocuteur se terminant, je jetai un regard à mes compagnons d’infortunes avant de lâcher d’une voix forte et assurée :

      « Je ne sais pas si la parole d’une civile comme moi a de l’importance et si elle peut vous faire changer d’avis mais… »

      Ces mots sortis, je les regrettai déjà. Je n’étais pas du genre à savoir converser en public, à être sûre de mes capacités d’oratrice. Maintenant que c’était lancé et que la machine infernale était en route, je ne pouvais plus revenir en arrière, me rongeant les ongles d’inquiétudes intérieurement. Chaque phrase avait son importance, chaque mot son poids, et la moindre erreur, le moindre manque de respect, pouvait me retomber sur le coin de la figure. Rester objective et droite, défendre les valeurs que le capitaine appréciait... Il fallait que je tienne mon cap :

      « Cette demande n’est pas anodine, ni un caprice de la part du capitaine Hadoc. Sachez, monsieur, que les Ghost Dog ont prévu de parcourir les mers les plus dangereuses de ce monde pour mettre à mal les pirates qui y sont déjà. Des noms comme la Légion, les Saigneurs des Mers, Les Shinoryu, devraient vous remettre dans le contexte. Grand Line est aujourd’hui une zone de non-droit ou ils ont l’obligation d’aller pour rétablir la paix.
      Mais vous devez savoir que le Passeur n’est pas le navire le mieux équipé de la grande flotte de la marine, notre seule défense étant la présence des hommes à bord. Pourtant, rien que le fait d’avoir des Flying Fish permettrait de mieux aborder les prochaines îles où il faudra aller et de procéder de façon plus stratégique, sans mettre la vie de la population en danger.

      Les Ghost Dog n’ont pas une force de frappe extraordinaire, mais ils ont la volonté de protéger ce qui doit l’être et sévir lorsqu’il le faut. Les envoyer dans une partie du monde aussi hostile sans leurs donner assez d’atouts pour rivaliser avec les titans qui y sont déjà, c’est les envoyer immédiatement à l’abattoir et c’est, monsieur, malgré tout le respect que je vous dois, inadmissible et cruel. Leurs forces résident principalement dans leurs discrétions, leurs esprits d’analyses mais surtout en la croyance des convictions qu’ils défendent. Et croyez-moi lorsque je vous dis que sous les voiles d’un capitaine comme Hadoc, avec des compagnons comme ceux que vous voyez là, ces convictions seront parfaitement défendues.

      S’ajoutant à cela qu’à chaque action d’éclats qu’ils feront, comme arrêté un criminel ou un pirate recherché et grâce à votre contribution, votre réputation n’en sera que dorée et redorée. Des Lauriers, vous en aurez, probablement plus qu’eux parce que c’est vous qui aurez fait en sorte que ces bêtes soient dociles, puissantes et utiles, sinon un atout indispensable à la réussite de l’équipage.

      Pour finir, je dirais juste que les Ghost Dog ont, à leurs dispositions, des hommes courageux et compétents, capable de prendre soin de vos animaux sans soucis. Le Caporal Pan est une vétérinaire d’exception, sinon la meilleure que j’ai eu la chance de croiser dans ma vie, proche des animaux et tout à fait capable de prendre soin de ses compagnons. Les savoir en la compagnie de cette jeune fille et surtout pris en charge par elle devrait immédiatement vous rassurer sur la façon dont seront traités vos bêtes.
      »

      Mon vis-à-vis restait impassible, mes compagnons d’autant plus. Le capitaine Hadoc toujours absent, j’avais l’impression d’avoir parlé pour ne rien dire, de ne pas savoir défendre mon bout de gras. Il était évidemment beaucoup plus simple de le menacer avec une arme d’appoint en lui disant « tu nous donnes ce qu’on veut, connard, ou je t’explose la tronche », même si ça ne passerait pas auprès de mon supérieur, j’étais à peu près certaine que ça pourrait marcher face à Musk : dommage de ne pas y avoir pensé plus tôt. J’étais maintenant coincée entre une argumentation qu’avait plombé l’ambiance et les petits yeux malsains de mon interlocuteur. Baissant le regard, les joues rougissantes, je lâchai d’une petite voix timide :

      « Mais si cela vous laisse froid, un service contre un service, ça peut marcher ? »
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      Musk ressemble à un enfant turbulent ou un hyperactif. Il est toujours désagréable de converser avec lui les premières fois car il écoute posément quelques secondes pour plusieurs minutes d'activités aussi diverses qu'inutiles. Lire son carnet de notes, vérifier le contenu de ses tiroirs ou compter ses doigts a été le rituel constant durant le discours de Bennet qui a franchement pu douter d'être écoutée. C'est pourtant le cas, même quand l'un des putois s'est élevé sur le bureau et que le Commandant lui a fait des grtouilles au ventre avant de le congédier pour prester à nouveau ses cinq secondes d'attention. Le silence s'installe, le Commandant fixe enfin l'ingénieure avec un oeil insistant contrastant avec toute la gestuelle d'alors. Une dernière phrase sort des lèvres de Lilou, Musk prend enfin la parole.

      Jeune fille, passez-moi l'expression, mais vous en avez. J'aime ça. Mais comme vous le dites, vous êtes une simple civile. Vous devez vous douter que votre parole n'a aucun poids officiel? Eh bien je refuse de ne pas vous l'accorder, ne vous en déplaise. Vos mots sont sensés, j'en tiendrai compte.

      Intelligente votre carotte sur les retombées du succès que m'apporteraient les exploits, mais je ne compte guère sur la gratitude des gens qui ne sont plus dans le besoin, expérience oblige. Pourquoi seriez-vous l'exception? Et vous me mettez dans un certain embarras. J'aimerais trouver une façon de vous dire que si les Ghost Dogs ne se sont pas pourvus de matériel militaire de pointe pour arpenter Grandline et tenter de défaire les équipages criminels en vogue, c'est à un Amiral qu'il faut s'adresser plutôt qu'à moi. Ma seule obligation est de tenir éloignés les criminels de la base et d'en coordonner les actions sur North Blue. Tout ce qu'il se passe en dehors est hors de ma juridiction, ça vous devez le comprendre.

      Maintenant, votre proposition de services n'est pas sans m'intéresser. Je sais ce que vous vous dites: les flying fishes sont si précieux qu'ils vaudraient une mission suicide pour les remporter. Eh bien je refuse de ne pas vous laisser une chance de mourir. Mais seriez-vous prêt à tout perdre pour répondre au caprice d'un Commandant étranger? Et serais-je prêt à confier des unités à des soldats prêts à mourir pour un simple avantage? Mmh, je viens de me poser une autre question qui me met dans l'embarras.
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      L'ingénieure Jacob m'offre une réponse positive, elle et moi avons semble t-il trouvé un terrain d'entente. Parfait. Ma réhabilitation est en bonne voie. Ne restera à priori plus qu'à finaliser les détails une fois de retour sur le Passeur. À priori, car nous sommes interrompus avant d'arriver au terme de notre discussion par l'officier en chef de la base. Le Commandant Musk. Si ses manières sont irréprochables, il y a quelque chose chez lui qui ne colle pas avec le solennel que requiert la situation. Un homme de son envergure recevant le Capitaine des Ghost Dogs, ça suppose un minimum de tenue. Ce n'est pas au niveau de l'odeur étrange qui émane de son bureau que le bât blesse, ni dans les piles de dossiers savamment en bordel sur sa table. Non, ce qui met la puce à l'oreille, c'est notre nom d'équipage épelé maladroitement; et cette gueule enfarinée qui nous fait face. Je la connais bien, cette mine; c'est celle du mec qui a piqué un petit roupillon pendant le service. Sacré Commandant.

      Mais malgré tout, il se plie à ses obligations, nous reçoit et nous prête toute l'attention que son état ensommeillé lui autorise. Miss Bennet se lance dans un argumentaire fourni avec l'éloquence qui attrait à chaque membre éminent de l'équipage, je m'installe dans un des fauteuils et attends sagement la fin de son intervention puis celle du Commandant. Silencieux, pensif. Au gré de leurs propos, une idée germe en mon esprit. Une de celles qui vous font sourire intérieurement en pensant à ses futures répercussions. Si ça rate, on ne risque pas de me radier de la marine une deuxième fois. Si ça réussit... Gnéhéhé.

      J'allume une clope, ce qui, en plus du plaisir que je retire à la fumer, propose un deuxième avantage : couvrir cette odeur presque nauséabonde à mon odorat. J'tire une longue bouffée et envoie la fumée loin devant moi, de sorte qu'un halo masque l'espace de quelques secondes mon visage à mon interlocuteur. Le temps pour moi de lancer, d'une voix nasillarde :

      Lancer en appât une proposition d'avancement à un Haut Gradé de la Marine, c'est inutile. Tout comme il serait indécent qu'elle suscite chez lui l'intérêt. Un bon marine travaille, non pas par plaisir, non pas pour la gloire, mais bien par devoir.

      L'écran de fumée entre Musk et moi se dissipe.

      Mais je ne me suis pas encore présenté. Commandant Trovahechnik. Quartier maître et brillantissime bureaucrate de l'équipage. Laissez moi vous énoncer les faits. Ils sont simples, simples comme une demande de mutation pour une base de classe II.b localisée sur South Blue une fois atteint les 30 ans de service en haute mer dont au moins 14 années ont été effectuées sur Grand Line. Simples comme les chiffres qui les mettent en évidence. L'équipage des Ghost Dogs a procédé au cours des neufs derniers mois aux interpellations les plus significatives sur les Blues. Démantèlement d'un réseau de faux monnayeurs sur Loguetown. Juillet 1623. Arrestation du pirate Alucard au QG de West Blue. Octobre 1623. Arrestation de coupables révolutionnaires sur la Nouvelle Ohara. Décembre 1623. Son efficacité fait loi ici.

      Une petite pause, pour faire son effet. Je me racle la gorge et reprends, après avoir adressé un regard au Judge, installé à côté de moi.

      Ce devrait suffire à vous convaincre d'approuver le transfert de ces Flying Fishes à bord du Passeur, mais nous ne sommes pas dans un monde parfait. Aussi, vous pourrez discuter de cet échange de services avec notre Capitaine ici présent.

      Ça vaudra au "Capitaine" une livraison spéciale de mon meilleur whisky.

      J'ajouterai cependant un mot. J'ai pris la liberté de m'assurer du respect de la règlementation pour accueillir ces poissons à bord. Ils sont des montures de classe 3, et nécessitent de ce fait un espace agréé dans la cale. Pour le bien de l'équipage et avec votre accord, Capitaine, mon bureau, situé juste au dessus de leur piscine, sera réaménagé pour qu'y soit entreposée la nourriture de ces créatures. Pour respecter les normes de sécurité, cela signifie également abattre la moitié du plancher et libérer un espace suffisant aux poissons à la cale. Juste ce qu'il faut. Je serai un peu à l'étroit, mais ce sera pour le mieux ainsi. Ne vous reste donc qu'à discuter des détails de cette entente, l'aspect procédurier de cette affaire étant déjà traité par votre serviteur.

      Petit silence.

      Gnéhé.


      Dernière édition par Rik Achilia le Ven 1 Mar 2013 - 6:45, édité 1 fois
        « Alors ? »

        Le discours de Rik était convaincant. Evidemment, entendez, « sa prestation ». Rik était un excellent comédien, qui avait l’air de si bien connaitre Lou qu’il l’imitait à la perfection. Sa voix, son intonation, ses mimiques,… son rire. Tout y passait, absolument tout. Je reprimai un petit rire et repris rapidement mon serieux, pour me tourner vers Musk. L’homme semblait réfléchir, pensif. Puis, il repartait dans de grand rangement, semblant chercher quelque chose dans ses nombreux papiers. Sa réponse se faisait attendre, comme s’il s’amusait à jouer avec notre patience. Et puis, d’un coup, il se remit droit et nous regarda dans les yeux, comme illuminé :

        « Je refuse de ne pas vous laisser votre chance ! Si même le Commandant Trovahechnik est prêt à se sacrifier… »

        Il feuilleta ses papiers et sortis une feuille de sous un tas, la lisant rapidement. S’étant trompé, il en prit une autre. Puis une autre et encore une autre, pour enfin s’arrêter et s’enfoncer dans son fauteuil. Il se pinça l’arête du nez, regarda Rik, puis Judge qui n’avait rien dit depuis le début, puis enfin moi, et nous demanda :

        « Vous connaissez les GnapGnap ? »

        Lourd silence. Est-ce que c’était censé nous dire quelque chose ? Pan aurait peut-être eu la réponse, mais nous…

        « Bien sûr que non, ces petites bestioles sont en voie d’extinction depuis peu. L’un de nos devoirs est de préservé la faune, et les GnapGnap sont aujourd’hui notre objectif. Nous avons déjà tenté d’envoyer des effectifs pour essayer de récupérer la femelle et un autre spécimen, mais aucun n’est revenu en vie ou assez lucide pour nous faire progresser dans cette mission. Nous savons juste qu’ils ont la capacité de se multiplier, en plus d’être particulièrement agressif et fourbe. Le grand Docteur Vozniak Tripoli met un point d’honneur à sauver l’espèce. Il s’est pris d’affection pour un GnapGnap au cours d’un voyage et il aimerait étudier leur faculté de multiplication... »

        Il se stoppa, se releva, et approcha de Judge et de Rik. Et il renifla bruyamment juste avant de parler :

        « Disons… Un couple GnapGnap contre des Flying Fish ? »
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        Toujours la fermer, les enfants. Si t'as rien à dire, tu fermes ta gueule et c'est généralement pour le mieux. Ce principe, je ne l'applique que quand je suis relativement sobre. Autant dire que c'est pas tous les dimanches. Pourtant, je me serais évité bien des emmerdes si j'avais appliqué systématiquement ce principe.
        Toujours est-il que je suis encore vivant et qu'ici, en la présente circonstance, j'étais resté attentif comme un môme à toute la scène. Maintenant, tous les morceaux étaient en place. Il y avait eu comme qui dirait confusion dans l'histoire. L'Achillia nous avait livré une imitation de Trovahechnik qui aurait mérité une récompense aux Oscars. Tout y était : le petit rire mauvais, le côté bien nasillard et cette détestable manie de classer ses poils de cul par ordre de taille. Et ça allait bientôt être à mon tour d'entrer en piste. Le rôle de ma vie. C'était comme une grande partition qui ne demandait qu'à être jouée par un acteur de talent : moi.
        J'essayai de penser de façon ad-hoc. Le bushido, prendre un air constipé et distant. Okay. Le charisme, se considérer comme le meilleur au monde. Facile. La sobriété, comme si... Merde, on fait comment pour avoir l'air sobre depuis sa plus tendre enfance ? Il me manquait quelques clés pour maîtriser ce foutu personnage. Qu'à cela ne tienne. Le commandant Musk n'avait pas l'air d'être un homme à réfléchir à plus de deux à l'heure tant qu'il n'avait pas avalé ses huit tasses de café matinales.
        J'avais entendu distinctement les mots "suicide", "mourir", "caprice" et même "mission". Bon d'là, comme au bon vieux temps ! Après l'annonce de ce Musk, je me relevai un brin, avec toute la dignité d'un cap'taine à la dérive. Je relevai aussi mon chapeau et fixai l'autre droit les yeux.

        "Mission suicide ? Pour le coup, vous auriez pas pu mieux tomber. Moi et mes gars, nous sommes les hommes qu'il vous faut. Aussi vrai que je m'appelle Gharr Hadoc, vous aurez vos monstres si précieux avant même que... Avant même que... En tout cas, bien avant ça, pour sûr. Nous sommes de loin les plus qualifiés pour ce job. J'aime tellement faire dans la dentelle que ma carrière pourrait ressembler au salon d'une petite vieille fanatique de napperons.
        J'ose même ajouter que je me sentirais presque vexé par cette mission si je ne savais pas qu'elle venait d'un brave parmi les braves. Du coup, c'est d'accord et on va faire comme vous dites. Juste une précision, si vous voulez bien : quelle est la démarche à suivre, exactement ?"


        Ce discours digne des plus grands m'avait foutu une satanée soif. Mais quelque chose me disait qu'il faudrait encore attendre un peu avant de revoir une bonne bouteille. Enfin, l'action et l'aventure devrait remplacer un tant soit peu l'alcool. Niveau substitut, même si y a mieux, y a surtout pire. En attendant, on allait enfin bouger. J'avais nettement l'impression de ne plus avoir rien glandé depuis des mois...
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        Neuf sabres bloquent les trois du samouraï. Les deux restant au Lieutenant pointent ses côtes et ramènent le score à 2-2. L'avance du Ghost Dog est à présent neutralisée, l'école aux trois sabres ne peut finalement pas venir à bout des oiseaux de Kakala qui aligne onze bokken grâce au balai parfaitement exécuté de ses familiers cramponnés à des armes comme si elles étaient des perchoirs. Le premier point encaissé était à mettre le sur le compte de la surprise des volatiles, le second au fait qu'ils parviennent à se place de manière à encaisser la force des coups les plus redoutables et à profiter de l'espace aérien pour absorber n'importe quel choc. Et vu que le Lieutenant est loin d'être manchot, il profite de son boulier vivant pour sévir aussitôt les assauts. Sa défense est redoutable, les compagnons tournent autour de lui comme pour former une barrière à toute attaque provenant de n'importe où. Hadoc reprend de la distance et réfléchit. En cas de combat réel, il pourrait employer une lame d'air pour briser les oiseaux et conclure l'assaut après avoir éclaté la défense. Kakala est trop focalisé sur l'attaque pour être au point sans ses aides, ça explique la façon dont les deux premiers points ont été remportés. Mais tuer les amis du marine serait malvenu et, de toute façon, leur intégrité fait partie de l'intérêt du défi.

        Le quart d'heure est bientôt écoulé, le premier aux trois points remportera le duel. Kakala est excellent en défense avec ses compagnons, il faudrait donc le pousser à préférer l'attaque. Mais si peu de temps et un seul point pour y parvenir, c'est trop peu. Parmi les idées qui parcourent le samouraï, viennent les absurdes. Gharr imagine provoquer l'ego adverse en concluant qu'une égalité, ce n'est pas si mal. Juste pour le forcer à mener l'assaut final. Pas si absurde comme idée, mais il est hors de question pour le Commodore de finir sur un point en faveur de l'adversaire. La véritable idée absurde, c'était d'utiliser le grade pour ordonner au Lieutenant d'attaquer.

        "Je vous sens fébrile Capitaine. Voulez-vous faire une pause ?
        - Je me demandais juste combien de mois de cachots vous feriez à Shimotsuki pour employer dans un duel des armes que vous n'avez pas présenté en début de joute.
        - Ha ha, j'en suis désolé. Mais c'est une botte secrète, un peu comme vos coups d'épées d'ogre. Tout ce qui compose le ring est une arme potentielle.
        - Vous venez de marquer un point, Lieutenant Kakala.
        - Merci Commodore.
        - Dommage qu'il ne compte pas dans ceux du duel. Celui-là, je l'emporterai avec dignité en tournant le dos à votre défaite.
        "

        Kakala écarquille les yeux et laisse échapper un rire de gosse.

        "- Point d'humour pour vous. Je me mettrais bien à vous comparer à l'Amiral en Chef Céldèborde pour empocher le point Godwin mais j'éviterai puisqu'il paraît que vous l'avez engagé dans votre équipage. Mettre beaucoup de blanc sur du noir ne donne pas du blanc Hadoc, juste du gris.
        - Je me souviendrai de cette leçon au moment de vous l'envoyer pour vous blanchir. "

        Gharr plaisante mais sans le montrer. Sans doute s'amuse-t-il beaucoup en dedans mais l'absence de signe crée comme un petit malaise qui déconcerte un peu le Lieutenant. Le partenaire de duel courtois et si bien vu de la mère patrie apparaît cassant et belliqueux, l'esprit de Kakala s'empoisonne d'une part de doutes. Et il a raison, parce que remettre en doute le composition volontaire d'un équipage, que ce soit envers un haut gradé ou un simple partenaire d'entraînement, c'est déplacé. Kakala a beau être sympathique, une petite leçon lui lavera l'outrecuidance. Et puisque le décor est une arme, Gharr raffermit sa poigne sur ses sabres et emploie un des perchoirs comme balle de baseball pour éjecter l'adversaire en dehors de la surface de combat. Kakala plonge en arrière et évite de peu le trait qui s'écrase au bout de la pièce. Les oiseaux se mettent en formation et le choc des armes reprend. Le Lieutenant se relève en profitant du bouclier de plumes pour couvrir ses arrières. Hadoc ne s'occupe plus du tout de lui, il échange de violents assauts avec le bataillon ailé sans qu'aucun ne prenne l'avantage. Kakala en profite pour se rééquiper de ses sabres et cherche l'ouverture. Quand la trouve, il s'engouffre dans la brèche et porte son ultime estoc. Coup paré, dévié et la réplique suit. Hadoc a pris l'un des perchoirs entre ses orteils et le manie comme une faucille pour faucher les jambes adverses puis comme un marteau pour piloner la cage thoracique du marine qui percute le sol avec une violence suffisante pour le faire rebondir et lui couper le souffle. Gharr repose l'arme presque improvisée où s'amoncèlent les oiseaux dans un silence digne d'un ancien escargofilm d'horreur.

        Eh bien, on dirait que vous l'emportez Commodore. C'était malin le coup des pieds.

        Le samouraï aide le duelliste à se relever.

        Vos oiseaux ont assimilé les perchoirs à des éléments bénins, apprenez-leur à les parer comme toute autre arme. Et veillez aussi à leur faire vaincre leur appréhension des basses altitudes, vos pieds sont vulnérables. Quant à vous, apprenez à ne pas vous fier à eux. Le guerrier qui délègue sa force à ses subordonnés dépend entièrement de leur faiblesse.

        Kakala repense à sa critique de Céldèborde et acquiesce.


        ***

        Musk écoute The Judge, en retirant les morceaux de croquette pour chat écrasée aux pieds de son bureau, en demandant un autre premier café à Jeanne et en vérifiant lequel de son oeil est l'oei de visée. Après l'exposé du faux Commodore Hadoc, le Commandant se dit qu'il a lui aussi connu quelqu'un qui disait souvent "pour le coup" et que c'était un vilain tic de langage, mais quand même moins pire que ceux qui disent "euh" entre chaque morceau de phrase.

        Commodore Hadoc, vous parlez comme si cette mission d'une haute importance était un trophée à ajouter à votre collec de pin's. Eh bien sachant cela, vous m'en voyez navré, mais je suis contraint et forcé de refuser de ne pas vous suivre dans votre jeu. Vous voulez du défi ? je vous en concocte. Je pensais vous laisser seuls sur le coup, pour le coup, mais du coup je vais passer un cou de bignou au Lord Park. Attention, c'est Lord Park, pas le Lord Park. Mais qui est-ce ? que vous vous demandez sûrement. Quiconque a lu un jour le fanzine "Taxidermie pour les vrais" a forcément vu une rubrique du Lord Park en zone "empale et empaille". Park a juré de trouver une femelle Gnapgnap et de la butter pour compléter la collection de son manoir. Il n'a encore qu'une idée de l'endroit où trouver sa proie mais puisque vous voulez de l'impossible, je le contacte après l'entretien pour le mettre sur l'affaire. Attention, il est impératif qu'il ne parvienne pas à ses fins. Je vais aussi mettre sur l'affaire les frères Canellone, mais eux voudront capturer le couple comme vous. Cela dit, ils pourraient vous tuer pour servir la justice et vu que les Gnapgnaps servent les intérêts du Gouvernement, ben peut-être qu'ils n'auront pas de procès. Peut-être même qu'ils seront affranchis, comment savoir ? Faudrait que vous vous fassiez tués pour ça.

        Oh eh puis tiens, au diable l'avarice, je vous interdis pour que la mission soit un succès de tuer qui que ce soit et de ligoter ou assommer les Gnapgnaps. Vos balles et flèches seront également limitées, 20 flèches ou 18 cartouches. Pour le lieu ça sera dans les montagnes de Tanuki, North Blue. je sais pas où exactement, mais cartographier des montagnes devrait pas être trop facile. Quête pour un à quatre volontaires. Voilà, normalement votre mission impossible est vraiment impossible. Maintenant veuillez quitter ce bureau, je compte l'autodétruire dans cinq secondes.


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        BOOM! ....Jeanne, tu m'passes Lord Park s'il te plaît ? Mais ellest où Jeanne ?


        ***

        Le bruit de l'explosion a couvert tout le bâtiment. Personne ne panique outre mesure en apprenant que ça vient du bureau du Commandant, le chef n'en n'est pas à sa première décision explosive. C'est ainsi qu'il nettoie et désinfecte son appartement, la chose est connue. "Si ça tue les pirates, ça tue les microbes" qu'il se plait à souvent dire. Hadoc descend malgré tout en hâte suivi de plus en plus loin par le Lieutenant. Arrivé au couloir du bureau noir de suie, il retrouve ses membres d'équipages, plus ou moins épargnés par le grimage selon les cas.

        Ils ont dit non ?
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        Le Qui est Qui version Ghost Dogs paye, j'fais un Trovahechnik plus chiant que nature, le Judge est un Hadoc country de premier ordre – j'demande à voir, le Capitaine avec un chapeau de cowboy et des pantalons en cuir, pour l'image – Lilou est ... euh ... ben Lilou et avec cette compo d'équipe un peu remaniée, notre plaidoyer tient bien la route. Faut pas me demander pourquoi Hadoc est pas avec nous au moment des négociations, j'en sais foutrement plus rien. Ça date d'il y a dix ... bonnes minutes tout de même. Mais l'essentiel n'est pas là; le Commandant Musk, derrière ses vraies fausses affirmations négativement positives, consent à nous laisser une chance d'obtenir ce pour quoi nous sommes ici : les Flying Fishes.

        Bien sûr, et ça fait partie du charisme du bonhomme je suppose si on apprécie le genre, il nous présente l'affaire de sorte qu'on soit confrontés à un cas de difficulté majeure. Il nous impose des handicaps tels que ça va vraiment en devenir un. Soit. Ça fait beaucoup d'effort pour des poissons, au final, alors que le ski nautique et les dials-scooters des mers ont probablement déjà été inventés quelque part mais bon, faut bien faire quelque chose pour justifier ce salaire de marine que je ne touche officiellement plus. Alors, on tope pour ce que dit l'Officier en chef de la base.

        Enfin, pas complètement. J'dois avouer, j'ai pas acheté le numéro de " ce bureau va exploser dans cinq secondes ". Je pensais qu'il me bluffait avec une paire de pétard, et j'ai pris full explosion d'la house dans la gueule. Quel andouille oserait faire sauter son propre bureau, aussi ? Lui, manifestement. Si c'est pas ça, j'vois qu'un sombre complot de Trovahechnik pour attenter à mes jours. L'a ptetre eu vent de mon imitation de sa signature sur une demande officielle visant à déclarer le blazzer comme tenue règlementaire à bord. J'vais mener l'enquête.

        En attendant, j'ai la bonne tronche du ramoneur, Burt, noire de suie, les tympans qui sifflent encore plus que d'habitude, les cheveux en coupe afro et la clope explosée qui continue doucement de fumer au bec. Cela dit, vous verriez la gueule du Judge, c'est pas mal non plus. Le Capitaine s'enquiert évidemment de suite de notre état :


        Les Zombies, non ?
        Pas vraiment, Capitaine.
        Les Zombies, oui alors ?

        Curieuse question, mais bon, ça coûte rien de répondre.

        Maahf... on peut pas dire ça non plus. Disons que c'était plutôt de nature explosive.
        Il y a eu un différend, Caporal ?
        Indifférent, à l'oral ? Oui, totalement. Il a énoncé ça tout simplement et ...Boom, ça a détonné.
        Bien, c'est assez.
        Cétacé ? Vous voulez dire que l'on abandonne la piste des poissons, Capitaine ? C'est dommage, on vient d'obtenir le feu vert.
        ...

        Ça a été le tour du Capitaine de faire une drôle de tête, genre "l'est pas un peu con celui-là ?". Il s'est retourné vers l'ingénieure Jacob. J'ai pas tout entendu de leur échange, mais il a semblé clore la quête d'explications. Le Commandant Musk m'a tendu une serviette, j'ai vite abandonné l'idée de me nettoyer vaguement la figure. Pas sûr que troquer une gueule noire contre une gueule rouge pivoine après avoir frotté comme un mulet soit hyper utile. J'lui ai simplement serré la pince, tiré mon chapeau et suis reparti vers la sortie.

        Très réussi patron.