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Davy Old'hem



Approchez messieurs dames ! Aaaapprocheeeez !
Venez voir la plus grande eeeeexpérience de jeu de vooootre vie !
Du suspens, des larmes ; et bien sûuuuuur... des Berrys !




Tsss... y a pas à dire il sait gérer son affaire le taulier. Vas-y que j'crie sur tous les toits et toutes les langues du monde pour rameuter sa foule. Ça c'voit tout d'suite que l'type a l'habitude... Pour un peu il arriverait à éveiller ma curiosité et m'faire m’attrouper avec les couillons.Sauf que jouer au mouton, très peu pour moi, merci bien. Non, la place des loups n'est pas avec le troupeau... pas dans ce genre de situation en tout cas. C'est pourquoi, alors qu'une foule immense de badauds, de pouliches et d'arnaqueurs en tous genres se pressent par centaines dans les trois étages de gradins nous surplombant, moi je reste peinard affalé sur ma chaise, levant juste les yeux pour observer tout l'joyeux bordel qui s'y concocte.
Bon, ok... j'dis pas que parmi la plèbe et ses coupes-bourse, y a pas quelques uns d'mes hommes... Je sais, vous m'direz que pour des marines y a mieux comme loisir de vacance ; mais pour leur défense ils ont souvent besoin de s'refaire une santé monétaire, surtout dans ces casinos. Et puis comme d'hab', ils ont carte blanche pour se faire plaisir lors des perm', alors allez pas les faire chier ou bien c'est à moi que vous aurez à faire au final. Bref, jm'égare. Nan mais aussi faut dire qu'à force d'attendre, ben on blablate sur tout et rien. Dix plombes qu'on poireaute à la table, le temps que Mister l'tenancier rameute son public pour assurer une soirée bien lucrative. Vous pensez bien, on lui fait un show comme jamais il en aura, alors il en profite le type, pas fou. Il en arrive même à remplir à raz-bord l'ensemble de son immense casino, pourtant le plus grand et le plus luxueux de tout ceux qu'on écume depuis maintenant deux jours. Le décor en devient pour le coup complétement insensé... Tant de gens, tant de fièvre du jeu...



- Pssst...

Hum ? Le si habile signal qui m'provient arrive tout droit du type efflanqué qui est assis à ma droite. Le temps que j'pose sur lui un regard circonspect, il me glisse un message écrit dans l'creux des palmures. "J'ai cru comprendre que vous saviez être "arrangeant". Couchez-vous, et je partagerai les gains.". Allons bon... une manœuvre de triche aussi subtile qu'insultante... C'est donc comme ça que le monde me connait ? Et ben, ça promet... Il est temps d'clarifier certains points. Je me penche donc vers lui, avant de lui souffler l'air de rien dans l'oreille :

- Jm'associe pas aux cafards. Question de standing.
Adresse-toi encore une seule fois à moi et j'te brise tous les doigts.


Le type déglutit, rajuste son nœud de cravate ridicule, puis se lève en s'excusant auprès du croupier. On ne l'revera sans doute plus d'la soirée huhuhu. Du coup, il en perd  même ses gains, comme le stipule les règles strictes du casino où nous jouons ce soir la grande finale du tournoi de Davy Old'hem. Six concurrents encore en lice donc, pour un dernier jet de carte fatidique. Le tout pour le tout comme le veut la coutume. Cette fois, nul doute que c'est la bonne, Dame fortune va me sourire. A moi les Millions des mises !



En attendant, je sirote un verre de bon rhum douze ans d'âge, avant d'écraser les restes encore fumant de mon quatrième cigare. Bouteille ouverte devant moi, j'voudrais pas qu'un malhonnête essaye de m'droguer devant l’appât du gain. "J'veux une finale tout en fair-play, pour la beauté du jeu messieurs" qu'il a dit l'croupier... C'est ça bonhomme, crois-y. Moi pas, j'suis pas aussi naïf. Rien qu'à ta table t'as quatre Sea Wolves... D'ailleurs, où est l'pingouin ? Merde, j'avais bien dit à Rolph de pas l'lâcher d'une semelle. Foutue bestiole, j'suis sûr qu'elle manigance un sale coup... Je jette un regard mauvais à mes camarades, puis aux autres concurrents restants. Long silence autour d'une table engluée dans une tension qu'on pourrait presque attrapée au filet. Autour de nous, la foule prend place, ivre de suspense, de rêve, et accessoirement d'un peu de curiosité malsaine à l'idée de pouvoir voir enfin voir le célèbre équipage des Sea Wolves. De loin bien sûr, aux cas où les rumeurs sur leurs appétits sauvages seraient fondés.

C'est donc dans ce contexte de franche camaraderie et de convivialité généralisée que le croupier se tourne finalement vers nous, averti vraisemblablement pas l'organisateur qu'il était temps de lancer les hostilités.


- Mesdames. Messieurs. Nous allons commencer si vous voulez bien.

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    Les piles de jetons devant chaque joueur représentent maintenant un sacré tas de millions. Ceux amenés misés et perdus par tout les pauvres péquins malchanceux que les dix derniers on lessivés sans pitié tout au long du chemin sanglant qui les a mené jusqu'à cette table.

    Le croupier distribue les cartes en les balançant à travers la table avec l'habileté d'un maitre jongleur. Et suivant les cartes les mises roulent sur le tapis. A cent milles berrys la petite blind, l'argent s'amasse vite devant les joueurs.

    -Tapis !

    L'annonce du type à droite de Red laisse les gens aussi froids que des pains de glace, en apparence du moins... On est entre joueur et pour la plupart, masquer ses émotions est devenu une seconde nature. Sauf pour certains qui préfèrent surjouer pour tromper l'adversaire. Comme cette fille en rose bonbon et fanfreluches qui laisse échapper un long soupir triste avant de hausser les épaules en souriant... Un masque qui ne trompe personne.
    Plus attentif que jamais Red note tout les petits signes que sa formation d'espion lui a appris à repérer, tel froncement de sourcils ou de mâchoire, tel geste de la main...

    Puis il se décide à regarder lui aussi les deux cartes qu'on lui a filé. Deux as. Rouge tout les deux... Pas moyen d'hésiter. Et tirant d'un air décontracté sur son cigare de luxe, Red suit le mouvement.

    -Tapis...

    A coté du lieutenant le gros type coincé plus qu'habillé dans son costume noir et son chapeau melon a un début de rictus qu'il réprime aussitôt... Difficile de dire si c'est un signe de satisfaction ou pas, il est encore trop tôt.
    Le tour se poursuit et le reste des joueurs se couche, normal, trop tôt, trop vite. Il faut d'abord capitaliser, gérer ses gains en attendant de savoir déchiffrer les adversaires. Il faut être un type très chanceux ou un crétin pour jouer sa première partie sur un coup de dés... Et tout bon joueur le sait, les types très chanceux ne le restent que jusqu'au moment ou ils passent dans la catégorie crétins. Et sur le long terme ça arrive toujours...

    Le donneur, aussi impassible que le reste de la tablée grille sa première carte et aligne la rivière. Valet de pique, Valet de trèfle, huit de pique, huit de trèfle, valet de cœur...

    Dans les mains du gros riche les deux cartes ont un imperceptible tremblement, il cligne deux fois des paupières et une goutte de sueur soudaine lui coule lentement le long de la tempe. Et Red réalise immédiatement la couleur et la valeur des cartes que le gros à dans ses mains. C'est tellement évident... Deux as...

    Le sourire de Red s'élargit, imitation parfaite du sourire carnassier de Toji. Il se retire le cigare des lèvres et souffle une longue bouffée de fumée en forme de tête de mort au visage tendu de son voisin...

    -Tu vas vraiment jouer cette main ?

    Cette main que tout les joueurs de poker connaissent, celle de l'homme mort, de la poisse. Paire d'as noir, paire de huit noir et valet de cœur, la main gagnante que tenait en main le plus célèbre joueur de tout les temps, Buffalo "Grill" Cody, quand il se fit descendre dans le dos par un vieil ennemi...

    Le croupier hausse les sourcils, invitant le gros à dévoiler son jeu. Mais le type hésite, l'air constipé et de plus en plus suant, ses mains tripotant ses deux cartes sans se décider à les lâcher... Soudain il se raidit. Un clic a peine audible lui arrive à l'oreille et un truc froid et dur vient se coller au bas de son dos...Un flingue ? Le destin de la main de l'homme mort ?

    Sentant qu'un truc ne va pas le croupier fait un signe discret aux énormes armoires à glace qui surveillent le périmètre et qui se rapprochent immédiatement de la scéne. Mais le premier sur les lieux ne remarque rien, juste cet enfant déguisé en pingouin et qu'on a probablement oublié de surveiller. Pas d'armes, pas de danger...

    Et sur la table le mal est déjà fait...De plus en plus tremblant et palot, le gros vient d'abattre ses cartes. Faces cachées...

    -Je... Je me couche...

    Et avec la tête verdâtre du type qui va vomir, le gros se lève précipitamment en renversant sa chaise et s'enfuit vers les toilettes...

    Et d'un...


Dernière édition par Red le Mar 4 Juin 2013 - 13:13, édité 1 fois
    Et encore un de moins.

    V'là c'que s'disent sur'ment les innombrables membres du public. Tous là agglutinés comme tous autant de petits curieux qu'ils sont. Pas la moindre balustrade, table, fenêtre ou même lustre où il n'y ai pas un clampin qui tend le cou en silence pour ne pas perdre une miette du combat mental qui oppose les derniers belligérant de cette finale. Les plus faibles ou bien malchanceux d’entre eux ont déjà vu leurs mises raflées par de plus gros poissons. Comme ce gros tas d'viande rouge que Red vient d'plumer à l'instant. S'est couché alors qu'il avait l'air serein... ca veut dire qu'une chose, Red a fait pression. Huhuhu, pas bien ça lieutenant... pas fair-play du tout. Que penserait donc ta mère ? Bah, elle penserait aux millions sans aucun doute. Perso j'avais sentit l'vent tourner et ainsi sauvé les meubles. Jm'en félicite encore tiens. Mais là... cette mise là c'est la mienne, je l'sens comme je flairerais du révo blessé.

    Premier tour de table, les trois quarts des survivants se couchent... Sont malins eux-aussi, z'ont sentit qu'ils pouvaient pas gagner. Sauf un. Un qui me suit et qui s'paye même l'audace de relancer. Murmure qui se repend comme une vague dans la foule. Un nom qui sort de toutes les bouches comme une prière : James Bogoslav. Tssss... Semblant imperméable à la tension qui vient de monter d'un cran dans le public, l'homme soutient mon regard du sien. Deux yeux d'un bleu si pur, encadré par une jolie mèche blonde aux reflets dorés. Rien que le sourire parfait qui illumine sa gueule d'ange pourrait me donner des envies d'meurtres ; mais pas ici et maintenant hélas. James Bogoslav... un nom que tous lancent dans les airs comme une prière lancée aux cieux. La foule a son champion, un champion qui représente justice et amour des autres. Bordel, j'ai entendu dire que ce type donnait tous ses gains aux orphelinats locaux après chaque tournois ! Jamais rien connu d'aussi con ! Toujours est-il qu'une grand-mère lui confierait ses petits enfants sans hésiter, alors que moi elle ferait un infarctus juste au son d'ma voix. Bordel de couille en bois, ils l'aiment ces glands et pas moi. Rien qu'pour ça j'vais l'viander sévère tiens ! V'là qui leur rabattra leur caquets à tous ces foutus humanistes et amoureux d'la lumière. Gromelemelememm...

    Les cartes tombent les unes après les autres, et les misent enflent de plus en plus vite. Rapidement, il est clair que l'un d'entre nous quittera la table bientôt... J'ai juré de n'pas perdre contre une telle gueule d'amour ; et lui semble s'être fait un devoir de battre le monstre que je suis au nom de la justice et du bien. Et bien que pour une fois je n'pense pas qu'ma nature d'homme poisson entre en jeu, j'vais pas l'laisser m'humilier juste parc'que j'ai pas une réput' de mec sympa. J'suis un connard et j'vais l'assumer pleinement en raflant c'qui aurait pu devenir des couvertures pour jeunes nécessiteux. Z'ont qu'à avoir des pères et des mères comme tous l'monde tiens.

    - Tapis.
    - Suivi.

    Hum... sa voix est trop claire, son regard trop droit. C'pas un coup d'bluff, alors que d'mon côté si. Un quatre et un sept dépareillés, c'est pas bezef pour écraser un des meilleurs joueurs de Grand Line. Pas même une pauvre paire pour tenter d'me sauver la mise bordel... Il a lu dans mon bluff du départ, là où tous l'monde à plongé, et c'est moi qui suis dans l'guano jusqu'au cou... Putain d'fierté qui m'a poussé à continuer malgré tout ! Roooh et puis merde, on s'refait pas sa nature hein ?! Alors j'rajuste ma cravate en fronçant des sourcils ; geste dont le vrai sens ne passera pas inaperçue pour certains membre de mon équipage présent dans la foule.

    - Messieurs, montrez vos cartes je vous prie.
    - Voilà les miennes.

    Bam ! Full de dames par les valets dans ma gueule, et salut amical à la foule en prime. James auréole de grâce dans son costume d'un blanc immaculé, illuminant le public en délire devant son assurance et son charisme. Attends un peu coco... j'ai plus d'une carte dans ma manche... comme toi d'ailleurs huhuhu.

    - Monsieur Arashibourei. Vos cartes je vous prie.
    - Une minute.

    Le public s'immobilise en silence, ainsi que mon opposant dont le sourire s'efface sous la perplexité.

    - Cet homme triche de façon éhonté.

    Simple déclaration qui déclenche le tolet de la foule indignée ! Comment James pourrait il être accusé de tricherie ?! C'est une honte ! Un scandale ! Venant de moi et de ma sale réputation c'est un comble ! Pourtant, je ne m'en laisse pas démordre et j'insiste sans faire attention aux cafards qui s'activent tout autour. Le croupier fait alors péniblement calmer la foule, menaçant même d'évacuer la salle si le public ne fait pas silence. La menace porte, car nul ne voudrait rater le dénouement de ce duel qui semble opposer le bien et le mal ; le blanc et le noir ; la lumière et les ténèbres des abysses. Sur un signe de l'organisateur, les deux vigiles les plus proches se dirige alors vers Monsieur Bogoslav, qui se prête au jeu de la fouille avec une confiance qui ne voudrait signifier qu'une chose : son innocence. Les deux gorilles palpent l'homme qui ne peut s’empêcher de sourire devant ce dernier coup dans l'eau d'un adversaire désespéré...
    ... Avant de blêmir de peur devant la poignée de cartes truquées qu'un des hommes extirpe de ses chaussettes et de ses manches ! Trois cents bouches tombent à l'unisson... Trois cents paires d'yeux qui roulent dans leurs orbites... Et moi qui souris en savourant ma victoire. Un mythe vient de mourir ; un symbole de justice et de bienfait vient de tomber : James Bogoslav n'était en réalité qu'un vil tricheur. Comme autant d'enfants aux rêves brisés, la foule déçue n'en croit pas ses yeux. Un tricheur... depuis tout ce temps ils l'ont aimé, admiré... un tricheur... Leur amour se mue en colère, puis en haine. Le grondement de la foule envahit de nouveaux la salle, cette fois pour insulter copieusement l'ancien héros ! Les mères cachent les yeux des enfants, les vieux déclarent qu'ils s'en doutaient, et tous les joueurs du monde affichent un mépris légitime pour celui qui a osé bafouer le noble art des cartes.

    Toujours tenu par les deux vigiles, James en restera muet lorsqu'ils le sortiront par la porte de derrière afin de le mettre à l’abri de la foule. Sur le chemin, son visage affiche une sincère incompréhension sur ce qui vient de se passer. On pourrait encore jurer de son honnêteté si les preuves n'étaient pas si grosses. Mais le fait est là, devant tous les évidences sont apparues...
    ... par contre, les deux vigiles ligotés en caleçon dans la cave du casino resteront dans la part d'ombre de cette histoire, ainsi que les visages des deux Sea Wolves qui ont habilement pris leur place. Ralph a toujours été un prestidigitateur d'exception, huhuhu. J'savais que ces doigts de fée nous seraient utiles un jours. Toujours avoir une carte dans sa manche huhuhu... ou dans celle de son adversaire.



    - Monsieur Arashibourei, veuillez nous excuser pour notre manque de discernement.
    Heureusement que vous étiez là pour démasquer ce forban.

    - Pas grave, c'est mon job. Ça ira pour cette fois, huhuhu.
    - Vous pouvez ramasser votre mise.


    J’empoche mes millions, sans la moindre pensée pour les petits orphelins qui n'auront pas de livre pour ce Noël.

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      Les perdants filent et les enjeux montent en même temps que les piles de jetons qui s'amassent devant les joueurs encore en lice. On pose maintenant cinq cent mille berrys sur la table juste pour alimenter le pot et les adversaires commencent à se connaitre et à se jauger. Surtout ceux qui paraissent fort. Fort et dangereux comme ce type la, juste en face de l'agent Red.

      Davy Old'hem Batman10

      Ce type dont le costard pue l'argent comme la bouffe du pingouin sent la mer et qui a dés le début tenté d'asphyxier tout le monde avec son cigare dégueulasse. Un essai comme un autre qui lui a permis de faire verdir et vomir un joueur et a paru marcher jusqu’à ce que Red et Toji dégainent leur propre matos et ridiculisent cette piètre tentative. Surtout Toji d'ailleurs vu que son barreau de chaises aux algues dégagent une odeur véritablement suffocante pour tout ce qui n'est pas homme poisson ou fumeur...

      Ce type qui s'est consciencieusement aspergé de suffisamment de parfum pour que Red à l'autre bout de la table se sentent presque poisseux et collant. Un sort plus enviable que son voisin de droite qui après s’être frotté les yeux pendant deux mènes a fini par abandonner sa place pour cause d'allergie chronique au déodorant de l'autre enfoiré. Difficile de lui jeter la pierre Rester concentré quand on la trachée tellement gonflé qu'on suffoque comme un poisson sorti de l'eau n'est pas donné à tout le monde...

      Ce type qui a offert une tournée gratuite à la pause en buvant ostensiblement dans la bouteille choisie pour montrer qu'il n'y avait pas de piège. A d'autres, l'ex agent Red aussi sait jouer avec les antidotes. Et le fait que les dernières nouvelles du pauvre crétin solitaire ayant suivi le pot soient d'horribles et répugnant gargouillis en provenance des toilettes n'a fait que confirmer ses soupçons...

      Ce type qui surveille les deux Sea Wolfs avec la même attention que celles qu'il lui porte. Pesant chaque geste, chaque début de mouvement, chaque tic ou clignement de sourcils évocateurs... Si encore il jouait mal, mais non. Ce type est vraiment bon. Très bon. Il prend toujours exactement le même temps pour jouer, que ce soit pour relancer ou se coucher. Il reste parfaitement indéchiffrable... Pire même, la moitié de ses attitudes sont tellement outrancières pour un joueur averti qu'elles ne sauraient être autre chose que des feintes volontaires.

      Ce type...


      Ce type dont Red a appris le nom à la pause. Titanic Thompson, riche homme d'affaire local, propriétaire du casino et organisateur, fondateur, juge arbitre et participant au tournoi ainsi que vainqueur des huit éditions précédentes de la coupe...


      Ce type que Red va bouffer à ce tour ci...


      Dans sa main posé bien à plat devant lui une superbe paire de roi rouge et noir. Étalé sur la table devant lui, un roi de cœur et une paire de valet rouge... Full, l'affaire sent le fric.

      Red laisse couler, Peter relance mollement comme à son habitude, Toji sent le mauvais coup et se couche pour laisser la main au collègue pendant que le dernier larron en jeu paye pour voir sa carte de plus.

      Un neuf de cœur...

      Le tressaillement de l'outsider n'hésite à personne et surtout pas à Red, le blaireau une couleur et va venir se jeter tout seul dans les filets, il n'y a plus qu'a plumer. Red profite de son confortable tas de jetons pour en pousser la moitié sur la table histoire de virer le Peter surement en plein bluff. Mais Peter suit et paye sans sourciller. Bizarre... De son coté le blaireau vide ses économies sur la table en bafouillant tapis... L'affaire est joué...

      Tout fiérot le tocard étale ses deux cœurs et ne comprend pas pourquoi tout le monde se fout de sa couleur. Red esquisse un sourire et retourne ses deux rois. Full aux rois par les valets... Mange ça connard... Mais en face le Peter ne bouge pas, ne jette pas ses cartes...

      Se contentant de les pousser négligemment au milieu avant de les retourner négligemment d'un coup de canne...

      Une dame de cœur, un dix de cœur.... Quinte flush !

      Ce type putain...

      L'enfoiré...


    Dernière édition par Red le Mar 28 Aoû 2012 - 14:06, édité 1 fois

      - Huhuhu...

      Et ben mon p'tit Red, on s'fait plumer ? Huhuhu. Aller fais pas cette gueule, on peut pas gagner à chaque fois, c'est dans l'ordre des choses de n'pas être au top tout l'temps. Tout l'monde ne peut pas s’appeler Toji, héhé. C'est jamais joyeux d'voir un frère de bord se prendre un soufflé, mais j'avoue que d'te voir perdre de ta superbe malgré l'air impassible que t'essayes de te donner est bien poilant. Comme quoi, on a beau être un ancien renard du Cipher Pole, on est jamais à l'abri d'un retour de manivelle. Roooh aller, laisser tomber ton regard noir, si j'souris mesquinement c'est presque pas pour t'emmerder huhuhu. Presque.

      C'est donc tout sourire et clin d’œil narquois sur la trogne que j'gratifie mon subordonné d'un hochement de tête faussement réconfortant. Aussi sec, je le lâche alors pour me re-concentrer sur le jeu qui continue, mais aussi sur ce fameux Titanic Thompson, qui a eu l'adresse de pigeonner un Sea Wolf. Entre la paire de coronès qu'il faut pour oser le geste et l'adresse nécessaire pour le mettre en pratique, ça impose l'admiration. Hochement de tête à son encontre, cette fois-ci faussement respectueuse. Faussement car malgré toute l'intelligence dont il a fait part et l'côté marrant d'la scène, j'vais m'faire un plaisir de l'plumer c'foutu richard de mes trois roustons. On couillonne pas un d'mes hommes comme ça sans qu'ça porte à conséquence. On est des Sea Wolves, et on a une réput' à tenir : personne nous fait la nique à nous. Jamais. Mais l'type est bon... très bon. Rien que pour roublarder l'Red il faut c'qu'il faut, alors on va la jouer finaude. En douceur.

      Les jeux continuent donc, déployant leurs aléas de chance et de poisse, leurs lots de tactique et de pièges redoutables. L'argent change de mains au rythme des cartes et déjà deux autres joueurs sortent de la table, ne nous laissant plus que quatre en lisse. Titanic... un certain Clawford qui commence à sentir le sapin... puis les deux derniers SW encore en jeu : Red et Moi. La table pourtant majestueuse devient ainsi de plus en plus vide, ce qui accentue alors l'impression d'élitisme autour d'elle. Là, plus de chance qu'on s'enfume ou s'empoisonne à coup de cigare Num.5 Barbe noire, ou bien qu'on s'pique carte et autres ruse de petits joueurs... Tricher devient de plus en plus dur, et la maitrise prime de alors sur la roublardise et les alliés dissimulés. L'sang froid prend là aussi toute la mesure de son importance. Bordel, quand on voit les sommes en jeu ça a d'quoi vous déstabiliser son type. Heureus'ment, massacrer du révo fait de vous un homme, un vrai. Et j'sais pas ce qu'a massacré Titanic dans sa jeunesse, mais visiblement ça a eu l'même effet. Bordel, ce type est inflexible. Pas un regard pour les deux poules de luxe à qui j'ai demandé de m'encadrer pour déstabiliser les regards et la concentration. La fumée des algues ? Tsss... kedal. Le regard de sanguinaire ? Pas froid au yeux plus que ça. Ce type a des câbles en acier trempés à la place des nerfs pour ne pas trembler devant des terreurs notoires comme Red et Moi. Alors on joue. Et on joue avec une attention à la hauteur des mises s'il vous plait. Chaque carte est retournée comme on déminerait une bombe... chaque choix vous donne l'impression d'avoir un flingue collé sur la tempe. J'ai les aisselles qui suent la marée, et l'palpitant qui dit qu'il aime ça. Yep... J'aime ça faut avouer.



      - Tapis.

      Hum ? Ça c'est Clawford qui joue son va-tout sur une table déjà bien pleine de berries. Il sait qu'avec son p'tit tas de jeton, il fera pas long feu au rythme des blindes astronomiques. Pour c'qui est de s'remettre à flot, c'est maintenant ou jamais. Tout jouer sur un coup, c'est rude... ceci-dit il a bien raison d'faire ça, surtout qu'ça risque fort de jouer en ma faveur huhuhu. Regard appuyé à Red, qui flaire le drame et se retire à moindre frais. Mon regard et ceux de tous les spectateurs se porte ensuite sur Mister Titanic... qui me regarde droit dans les yeux... On se jauge encore, tentant d'y lire l'avenir. Perso, je soutiens dur comme fer. Vas-y mec... suis... suis et j'te plume héhéhé. Mon visage impassible lui fait face, tout comme le sien me fait face à son tour. Puis, sans la moindre mimique, Thompson T. suit à son tour, misant juste ce qu'il faut de son immense montagne de jeton pour suivre le petit tapis en jeu. Héhéhé il est cuit, j'me sais gagnant à 100%. Le piège à fonctionné comme dans le manuel du parfait trappeur : Obliger par un tiers à s'mettre en avant, pour mieux s'faire plumer par le prédateur en embuscade. Navré Clawford, mais j'tai laissé gagner assez de jeton au tour précédant que pour mieux appâter Titanic sur ce coup là, huhuhu. Un joli appat juste assez gros et désespéré pour mon traquenard. En tout cas, sur c'coup là j'vais pouvoir prendre le pas sur le favori, ce qui me laissera juste assez d'avance pour le brouter aux prochains tours.



      Tous me regarde. Je bois une gorgée de whisky apportée par un de mes propres hommes... tire sur mon cigare... Savoure ma victoire à l'avance. Regarde Red, c'est comme ça qu'on fait.

      - Suivi. Que j'pose ainsi comme une condamnation.

      Grand murmure dans la salle... tous retiennent leurs souffles. Devant l'échange de regard entre Titanic et moi qui suit, Clawford comprend qu'il n'avait pas une chance, et que nous jouions sans lui depuis le début d'la mise. Le voilà donc avec la tête bien enfoncée dans ses deux mains, n'espérant plus qu'un miracle en jetant un regard timide entre deux doigts. Devant nous, les cinq cartes accrochent tous les espoirs : un 8 rouge, deux as, et deux rois.

      - Messieurs. Vos cartes.

      - Double paire...

      Huhuhu, coup d'bluff éludé mon brave Clawford, t'avais rien d'plus que c'qu'il y a sur la table et on l'savait. Mais bah, t'en veut pas pour ça mec, tu f'sais pas l'poids c'est tout.

      - Carré d'roi huhuhu.

      La foule pousse son lot d’exclamations devant les deux rois derniers que j'affiche d'une main assurée, les posant victorieusement devant moi. Héhé, pas de quinte flush possible, et je sais de source sûre qu'un carré d'as est impossible, pour la simple et bonne raison que j'ai fait disparaitre un de deux derniers as sous la table lors de la précédente donne. T'es baisé mon p'tit Titanic. Baisé jusqu'au trognon malgré ton air sûr de t*...

      Carré d'as...

      Que ?!... Carré d'as ?! Bordel de bitte à corne de mes trois burnes à la sauce moutarde ! Nan mais qu... ?! Et pourtant, devant moi s'affichent les deux derniers As qui assurent au favori Titanic Thompson une indiscutable victoire. Nan mais bordel quoi ! D'où tu sors ton cinquième As crevure ?! Ce mec a triché ! Je l'sais bien vu qu'j'ai triché moi aussi ! Raaaah mais quelle enflure j'ai rien vu v'nir !



      Bon ça va Red, arrête de sourire comme ça hein ! C'est pas drôle bordel !

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        Oh si c'est drôle, tellement drôle... D'autant plus quand on a pris la même juste avant. Red s'empresse de camoufler son propre sourire narquois dans un nuage de fumée et de vider le verre le que lui tend le pingouin pour éviter de se foutre ouvertement de la gueule...

        Bouffé comme les autres le gros requin aux dents longues... Comme quoi on a beau être le plus vicieux des gros durs de la marine on est jamais à l'abri d'un retour de bâton...
        Le Toji en est tellement furieux qu'il en mange son cigare... Heureusement que le vieux poisson dispose d'un bon réservoir de self contrôle parce que pendant un instant Red l'a bien vu déchiqueter le cou du cher Thompson avec les dents... D'ailleurs l'enfoiré à du le voir aussi parce que pendant une petite seconde il a tiqué. Et que derriére lui les quatre gros bras ont fait un pas en avant.

        Enfin, les blagues les plus courtes sont les moins longues et y'a un type à la table qui a joué e gagnée une fois de trop contre les Sea wolfs. Red se recompose le même air que le boss et se prépare à jouer la maison. C'est le moment ou on pose les flingues sur la table et ou on descend le perdant.

        En face des deux tueurs Titanic Thompson s'est aussi racheté son masque de type impassible. Un coup d’œil sur les gains apprend à tout le monde qu'avec les deux mises qu'il vient de faire il a récupéré autant de jetons que les deux Sea Wolfs qui menaient haut la main jusque la. Dans les spectateurs on murmure en connaisseur en se remémorant la façon dont Titanic gagne d'habitude, en laissant monter tranquillement les meilleurs joueurs pour les repérer et pouvoir leur poster l'estocade lui même. Les flinguant avec maestria au moment ou ils pensent avoir parti gagnée. Et les paris vont bon train sur le temps qu'il va mettre à finir de lessiver les deux marines...

        Les enjeux montent et le croupier étale la rivière d'une main qui commence à trembler un peu. Tout le monde n'est pas capable de résister à l'ambiance à couper au couteau qui règne autour de la table... Il y a même des gens qui s'évanouissent dans l'assistance. A table, ça donne plutôt soif. La preuve, même Toji écluse en se servant comme le lieutenant Red d'une fiole perso qu'il vient de tirer de sa poche. Bizarre d'ailleurs... Depuis quand Toji boit de si petites quantités ?

        As de cœur. Dame de cœur. As de Pique.

        Sans hésiter une seule seconde Titanic balance son tapis. Indiquant à tout le monde qu'il a encore deux sa dans sa main et qu'il entend le montrer. Faut dire qu'a ce niveau de jeu les blinds sur la table sont tellement énormes qu'il est inutile d'emmener tout le monde au bout pour se faire du fric...

        Red arbore un large sourire confiant à l'adresse de l'enfoiré. Et ignorant les cris de surprise de la foule il balance son tapis aussi. Et devant un public maintenant au bord de l'hystérie. Toji suit le mouvement...

        Une carte brulé... Un deux de Trèfle...

        D'un geste négligent Red balance ses cartes sur la table. Les posant juste au delà de la limite théorique qui sépare la zone ou le joueur pose ses cartes pendant la partie et celle ou il les pose quand il se couche pour que le donneur les récupère... Et il se produit exactement ce qu'il prévoit. Rodé par des milliers de récupération semblable, le donneur avance la main et rafle les deux cartes pour les rajouter immédiatement dans les cartes brulées.

        Red laisse une seconde aux spectateurs pour qu'ils se rendent compte de l'énormité de l'erreur que vient de commettre le donneur. Jeter les cartes d'un joueur qui a fait tapis. Puis il réagit comme on peut s'y attendre.

        -Mais qu'est ce que vous venez de faire putain ?
        -Et bien je...
        -Mais bordel c'est dingue. Tu... Tu viens de me jeter de la partie enfoiré !
        -Mais monsieur...
        -Y'a pas de mais nom de dieu... J'avais un putain de carré d'as !

        Et allongeant la main jusqu'au tas de cartes retournés Red les révèle à tous. Dévoilant effectivement les deux as pas encore posés sur la table. Le public pousse des cris d'étonnements, le juge et deux gros bras se mettent à expliquer à Red que même si le donneur à été un peu rapide les règles sont les règles et que techniquement il s'est couché...

        Mais Red se fout bien de tout ça. Parce que pendant qu'il joue les zouaves qui s'énerve il regarde du coin de l'oeil l'enfoiré de Titanic qui regarde les deux as dans sa main et qui sait qu'il ne peut plus les poser...

        Une carte brulé... Un dix de cœur...

        Toji éclate d'un grand rire triomphant et jette ses deux cartes sur la table. Roi et valet de cœur, Quinte flush royal. Un jeu imbattable...

        ...Titanic abandonne ses deux cartes qui ne valent plus rien et de tourne vers le vigile qui vient de se coller à son oreille pour lui susurrer trois mots... Parade Titanic, maintenant...

        ...La foule se dresse tout autour de la table, hurlant sa surprise devant ce formidable dénouement, prenant d'assaut les bookmakers dépassés par la défaite du favori, hurlant au complot pour certains, à la gloire du marines pour les autres...

        ... Une horde de gros bras débarquent de partout et viennent dégager la table et couvrir le type responsable de la garde de l'énorme coffre dans lequel on a solennellement déposé les sommes de tout les joueurs en déput de partie. Et l'un d'eux se dresse devant la table ou Titanic n'a pas bougé pendant que Red se marre et que Toji jette des jetons dans la foule...

        Le gros bras chope un den den porte voix et parle assez fort pour faire trembler les vitres et rivaliser avec une corne de brume.

        -Messieurs je suis désolé mais les jeux sont annulés..
        -Quoi ?
        -Nous venons de heurter un iceberg. LE BATEAU COULE !
        -hein ?


        Et sur ces bonnes paroles voila les gros bras qui renversent d'un coup table et jetons pendant que de gros tuyaux tombés du plafond se mettent à déverser des trombes de glaçons et de flottes dans la salle dont le plancher semble subitement s'incliner aussi...

        Et l'instant suivant la scéne sombre dans le chaos le plus complet...

        ... A table, ça donne plutôt soif. La preuve, même Toji écluse en se servant comme le lieutenant Red d'une fiole perso qu'il vient de tirer de sa poche. Bizarre d'ailleurs... Depuis quand Toji boit de si petites quantités ?

        Tandis que s'annonce l'ultime jeté de carte, les regards s'accrochent sur les moindres détails. Un geste, un haussement de sourcil ; tout est décortiqué par la foule comme par les participants avec une paranoïa de dernier degré. Alors quand je sors ma p'tite fiole, forcement ça intrigue. Du coup, j'prends même pas soin d'me camoufler. Glou glou glou... trois p'tites gorgées de rien du tout, dans un étrange bocal à la couleur verte pomme du plus mauvais effet. Un alcool à base de trèfle si on en croit la maigre étiquette... "Legs of Rabbits" est visible pour les plus perspicaces, comme Titanic Thompson par exemple. Sauf qu'à son regard fixe, on sent qu'il connait pas cet alcool là. Normal, c'en est pas. Lentement, je sens les pouvoirs de la fiole de chance du Docteur Jinx se répandre en moi, m’inondant d'une sensation étrange : comme un fourmillement qui remonte le long d'votre karma. Bizarre vraiment. J'reste encore sceptique vu que c'est la première fois que j'utilise ce genre de d'article, mais dans l'doute, en finale de poker on crache jamais sur un peu d'chance supplémentaire. De toutes façons, c'est pas interdit par le règlement, j'ai vérifié avant d'venir huhuhu.



        As de cœur. Dame de cœur. As de Pique.

        Ah ? Faut croire que c'Jinx n'est pas aussi charlatant que jl'aurai pensé jusqu'ici huhuhu. J'ai un mal fou à n'pas vouloir jeter un œil de nouveau à mes propres cartes, mais la victoire en dépend... Pour preuve, mon visage de marbre aide Titanic à se décider à faire tapis ! Connaissant l'loustic, ça pourrait sentir mauvais pour notre pomme. L'a une chance de tous les diables l'enfoiré, et faudrait pas qu'on s'fasse encore enfler juste avant la fin. S'agit d'se montrer malin... Mais seul, ça va être chaud. Trop d'paramètres encore aléatoires... Ouaip, seul ça va être chaud.

        - Mais qu'est ce que vous venez de faire putain ?
        - Et bien je...
        - Mais bordel c'est dingue. Tu... Tu viens de me jeter de la partie enfoiré !
        - Mais monsieur...
        - Y'a pas de mais nom de dieu... J'avais un putain de carré d'as !

        Héhé, bien joué Lieut'nant Red ! L'grand patron des tréfonds m'a à la bonne, et ses rej'tons s'en donnent à cœur joie par les doigts habiles d'mon rusé lieutenant. Huhuhu... C'est ça mon p'tit Titanic, regarde encore tes cartes... j'sais pas si t'avais des As, mais vu la manœuvre de Red et ta mine de croquemort j'me dis qu'mon gars a eu du flair et d'l'idée. C'est toujours bon d'avoir un ancien crack du Cipher pole dans ses rangs. Sacré cordon de sécurité qu'il m'a assuré là au cas où m'a chance m'quitt'rait au dernier moment. Avec cette catin, on sait jamais.

        Une carte brulé... Un dix de cœur...

        Mwouahahahah ! Quinte Flush Royale mes agneaux ! Un final en beauté à la hauteur du tournoi et d'ses vaillants participants! Putain que jm'aime bordel de mes trois couilles ! Merci mon p'tit Jinx, qui que tu sois, toi et ta chance en bocal vous êtes des As ! Et vous autres du public, bouffez ça dans vos ratiches bande de moules, et gardez la monnaie ! J’exulte ! J'embrasse ma chance ! J'explose d'un plaisir assumé né d'une victoire au gout si doux : la victoire qui sent les berrys, la victoire qui a une saveur d'vengeance si plaisante. Alors Thompson, on fait moins l'malin hein ?! Et vous bande de cafards ? Vous espériez ma perte ?! Vous voulez que l'méchant Toji il s'fasse plumer ?! Ben tenez, j'ai tell'ment d'jetons que j'peux vous les balancer à la poire tas d'sales zom' !

        Me voilà donc en train de savourer ma victoire sur l'humanité tout entière en criblant le public de jetons dans la gueule, visant avec une générosité mélangé à un sadisme avéré adulte comme enfant, admirateurs comme détracteurs ! Peu importe, j'suis trop bon que voulez-vous. Ça m'perdra un jour j'en suis sûr. De toutes façons, je suis tout à ma victoire, dans une débauche de gestes théâtraux et provocateurs. Les jetons volent dans la pièce tout comme mes rires et les cris d'un public oscillant entre la joie et l'indignation.




        - Messieurs je suis désolé mais les jeux sont annulés..
        -Quoi ?
        -Nous venons de heurter un iceberg. LE BATEAU COULE !
        -hein ?
        * Naniii ?!... *

        J'ai tout juste le temps de foudroyer le vigile et un Thompson tout sourire que j'me r'trouve avec plusieurs dizaines de litres de flotte glacée qui me tombent sur la gueule, grêle en prime bonus de fin d'stage. Floooootch !

        Toujours les bras levés en signe de victoire, mais cette fois immobilisées par la surprise de l'annonce et de son déluge, je reste figé au milieu d'un hall où tout semble foutre le camp. L'horizontalité pour commencer... L'ordre et la discipline aussi... la dignité surtout... puis les berrys et Monsieur Titanic le mauvais perdant. Ça par contre, je tique vach'ment. Quoique la dignité aussi faut avouer. Avoir un reste de cigare qui pendouille tout trempé au bec, j’apprécie moyen. Si à ça vous ajoutez un costard sur mesure hors de prix ruiné, ça devient border-line. Se faire priver de sa victoire revancharde, c'est déjà trop. Mais vouloir en plus filer avec MES thunes ! Là je tique même franchement pour être franc !
        Autour de nous, c'est la panique. Le public reflue en masse, des canots pneumatiques sont gonflés dans l'urgence juste au cas où, et j'vois même des types sauter par les fenêtres avec des bouées autour de la taille... "Les femmes et les enfants d'abords" qu'on crie dans tous les sens. Nan mais j'vous jure... Le chaos... J'exècre le chaos... Surtout aux moments où tous devraient être occupés à m'admirer ou à me jalouser. Et ce putain de p'tit glaçon à la con qui me glisse dans l'col de la chemise... Je fulmine. Littéral'ment. Sans dèc' je fume au sens propre du terme. La colère me fait bouillir, irradiant alors de tout mon corps en laissant s'évaporer l'eau glacée qui m’imprégnait jusque là. Dans mes yeux, on peut voir les signes funestes de ce qui a fait ma terrible réputation : une cruelle propension à réagir avec violence aux contrariétés d'la vie. Déjà, les Sea Wolves encore présents se jettent à couvert, mues par des réflexes ancrées au plus profond de leur instinct de survie !

        Grrrrr...

        Ma victoire gâchée...

        Grrrr...

        Et Titanic qui croit s'faire la malle comme ça derrière ses gorilles...

        Grrrr...

        Genre on peut enfourner jusqu'au trognon un Sea Wolf ! Genre on peut m'enfourner MOI ! Et devant témoins en plus ?! Même pas en rêve connard.


        Tandis que tous fuient dans le chaos le plus total, mon regard s'aiguise avant de se planter droit dans le dos d'un thompson en passe de devenir le fuyard le plus couillu de l'île. Même pas en rêve connard, j'ai dis. Tout mon raz-l'bol et ma frustration se déversent alors tout autour de moi d'un seul coup tels l'onde d'un sonar, balayant tout c'quon peut compter de vivant dans tout le hall du casino ! La bête se rue comme l'enragée qu'elle est, dévorant esprit et conscience avec un appétit tout c'qu'il y a de plus bestial. La vague de Haki Royal foudroie ainsi public, gorilles, et mauvais payeur sans distinction, les laissant alors tous s'effondrer au sol à l'unisson !
        D'un seul coup, la pièce sombre dans un silence lugubre, brisé seulement par le balancement du lustre et par une pile de jeton qui glisse sur le sol... 300 personnes inconscientes entourent ainsi mes Sea Wolves et moi, seuls êtres à avoir eu la force d'y résister. Hors de question que quiconque puisse témoigner d'une telle mascarade. Non mais j'ai pas massacré équipage pirate sur équipage pirate pour ternir ma carrière d'une telle... pantalonnade à la fin digne d'une comédie de mauvais gout ! J'ai ma fierté moi. J'ai ma dignité moi monsieur. J'ai une image à sauv'garder bordel de nom de moi !




        - On récupère mes gains et on s'tire les enfants.

        Non mais oh. J'ai gagné quoi merde...
        Et ça, j'défends à quiconque de m'en priver !

        • https://www.onepiece-requiem.net/t154-fiche-de-toji
        • https://www.onepiece-requiem.net/t115-marine-toji-arashibourei

          Le Haki c'est bon mais faut pas en abuser. Un peu comme les alcools forts. En tout cas la comparaison est plutôt facile pour le lieutenant Red qui a un peu l'impression qu'on vient de lui coller un gros coup de masse entre les deux yeux. Manque plus qu'une rondelle de citron pour que l'illusion soit parfaite. Le Haki en palliatif à l'alcoolisme ? A voir.

          En tout cas c'est efficace, dans la salle on est passé directement de la scène "naufrage et panique totale" à la scène "arrivée des sauveteurs et recherche des survivants parmi les cadavres" Avec les glaçons partout, les tables renversés et le sol toujours incliné l'ensemble est plutôt saisissant. Tiens, d'ailleurs si le sol ne bouge plus c'est que le Haki de Toji a surement aussi flingué les mécanos responsable de la manipulation des planchers. Belle portée. Et belle mécanique aussi, faut quand reconnaitre ça à Titanic Thompson, quand il simule un naufrage il fait les choses en grand...

          -Fort Toji, très fort...

          Red se met péniblement debout en se massant le crane. Vérifiant machinalement que personne dans l'assistance ou parmi les vigiles locaux ne semble encore en état de jouer les fauteurs de trouble. Mais non... On ne rigole pas avec Toji et chacun fait le choix de de rester mollement inanimé par terre a l'endroit ou le choc l'a surpris.

          -Mais un peu excessif non ? Heureusement qu'on ne manque pas de glace...

          Toji hausse les épaules d'un air buté avant de tourner les talons sans répondre pour quitter les lieux. Il est pour l'instant suffisamment énervé pour que sa température corporelle suffise à faire évaporer l'eau de ses vêtements trempés.Bah, maintenant qu'il n'y a plus de public et que le Titanic nage au milieu de ses glaçons en saignant du nez l'homme poisson devrait se calmer sans problémes...

          Red de son coté s'applique avec un soulagement certain un pain de glace sur la tempe et s'empresse d'aller démonter le coffre à coups de pieds pour en sortir les thunes. Juste le temps de répartir les liasses entre les officiers encore debout. On charge les sacs et on fout le camp.

          -Hey... Mais ou t'as trouvé du poisson frais ?
          -Piou ? (C'est un naufrage non ?)
          --Oui mais c'est un faux naufrage...
          -Piou... (Pour un ninja, aucune différence...)

          Red hausse une fois de plus les épaules devant cette nouvelle démonstration de l'absence totale de logique des techniques ninja. Et en type urbain il s’arrête à la porte pour s'adresser au bordel que laissent les Sea wolfs en vidant les lieux. Uniforme oblige...

          -Et bien au revoir à tous !
          -Piou ! (Et merci pour le poisson !)