Quand les vieux partent à l'aventure

Ici je ne parlerai pas d'une histoire dramatique, ni d'une histoire épique ou aventureuse. Ici, je parlerai d'une histoire pathétique, une histoire qui ne demande aucune pitié mais plutôt une haine récurrente à l'endroit d'un personnage chiant à laquelle le prolongement d'une existence non-méritée dépasse la mesure légale. Bref, ici, je vous parlerai de l'histoire d'Iwan-Dimitri Koprovski, un vieux con qui tarde à crever et qui ne cherche aujourd'hui qu'à gagner l'honneur pour lequel il se bat depuis soixante ans déjà. Alors commençons, commençons pour rapidement finir l'histoire de ce glandeur légendaire qui sut causer d'infinis torts au gouvernement ainsi qu'à la population mondiale.
Iwan-Dimitri Koprovski est né de l'union d'un poissonnier stupide comme les poissons qu'il pêchait et d'une lavandière au visage ravagé par une acné dévastatrice désespérée de ne trouver aucun mari. Le tout en l'an 1551 de notre aire, au royaume de Luvneel, dans les quartiers perdus des faubourgs de la capitale de cette monarchie chiante et désespérante. En effet, l'économie de l'époque rongeant les salaires et les payes de tous et chacun faisait de Luvneel une île merdeuse où peu voulait vivre et l'immigration était fréquente chez les membres des classes sociales les plus élevées.

Revenons en à Iwan, très tôt dans sa jeunesse, il a apprit à vivre par lui-même, sans se soucier de ses parents. En fait, à l'époque, pour Iwan ses parents n'étaient que deux pauvres idiots responsables de sa naissance n'ayant pour but que d'être les piliers de sa vie. Bref, les parents du jeune Koprovski lui devaient tout, ils devaient le supporter pour l'amener plus haut, faire du lui un héros, alors qu'Iwan ne leur devait rien. Déjà durant les cinq premières années de sa vie, il agissait déjà comme une personne ingrate et ronchonne à l'égard de son entourage, enfants des rues comme adultes des grandes allées. Jamais on ne vit le jeune Iwan s'intéresser au travail de son père, ni même celui de sa mère. Au contraire, loin de ces métiers puants de villageois s'est tenu le futur scientifique durant son enfance, avant même d'aller à l'école, il avait appris à écrire en observant les gens. Il avait compris lui-même le principe des additions et des soustractions en observant son père amonceler des tas de poissons en tout genre au port. Bref, dès l'enfance, il ne fut pas très long avant que Iwan-Dimitri ne développe un grave sentiment de supériorité envers tout les enfants ainsi que les adultes de son entourage.

J'ai beau vous expliquer plus haut que l'immigration était fréquente en Luvneel chez les hauts bourgeois, ce n'était pas le cas pour tout le monde, il existait encore quelques idiots qui tentaient désespérément de redresser l'économie grâce à l'implication obligée de prodiges nouvellement découverts dont ils abusaient sans scrupules. Koprovski fit parti de ces jeunes prodiges dont la bourgeoisie abusa à l'anniversaire de ses sept ans.

De ces sept ans jusqu'à la dix-huitième année du scientifique, le système bourgeois bombarda d'éducation et de découvertes Iwan-Dimitri pour faire de lui une lumière de North Blue. Conscient qu'on l'utilisait à ses dépends mais toujours attirés par plus de connaissance, l'étudiant continua d'aider à la floraison du royaume nordique. Devenu économiste affirmé, scientifique implacable et docteur en médecine de l'université du Luvneel, Iwan se vit foutre à la rue par les puants bourgeois qui avaient peaufiné son éducation au maximum pour recréer l'économie de Luvneel. On n'avait plus besoin de lui, mais on avait tout de même fait l'erreur de laisser Iwan armé face au monde. En effet, on lui avait offert des connaissances inimaginables qui pourraient faire de lui un homme politique implacable où un grand inventeur. Mais, je l'ai bien précisé, ici on parle d'une histoire pathétique, une histoire où une existence misérable déboule vers des tréfonds inimaginables. C'est en autre pourquoi le vieux con à l'époque étudiant décida de mettre à profit son savoir et ses compétences maritimes quelques peu médiocres au service de la plus puissante organisation mondiale, la Marine.

On enfonça le prodige sur un bateau merdeux, avec un capitaine merdeux, un nom merdeux et un équipage merdeux pour sillonner les quatre blues et faire respecter la loi. Durant ces cinq ans de gaspillage, le jeune marin appris principalement à tirer avec un flingue et à lire un compas et log pose. Passé ces années paresseuses et routinières, c'est là que l'on entreprend la lente descente vers le trou noir merdeux de la déchéance scientifique qu'est devenue Iwan-Dimitri.

Recruté par la brigade scientifique de la marine lors de ses vingt-quatre ans, on cloîtra le sale môme dans des laboratoires climatisés, artificialisés et peuplés de rats de bibliothèques quinquagénaires. C'est là que plus rien n'alla, toujours persuadé d'utiliser les autres pour ses propres dessins, Iwan fut rapidement déçu de comprendre qu'il ne sortirait plus avant longtemps des laboratoires de North Blue. Contraint de vivre toute sa vie dans ces salles, de travailler sous la menace et de ne posséder aucun brevet sur toutes les inventions qu'il pouvait créer ou seulement imaginer.

Cette branche de la brigade, on l'appelle dans le milieu "La prison à génies". Un projet créé par l'ancien Amiral en Chef dans le but de préserver les grands esprits du monde de rejoindre et renforcer les rangs de la piraterie. Le principe était simple, on persuadait les détenteurs des grands savoirs d'entrer dans la brigade scientifique, puis on les assommait d'idées et d'inventions stupides qu'ils accomplissaient sans se poser de questions. C'était quand les scientifiques découvraient qu'ils étaient prisonniers que l'on commençait à faire usage de la menace.

Le grand homme politique ou même le futur végapunk fut inconditionnellement tôlé, ainsi personne sauf le gouvernement ne pourrait vivre de son divin savoir. C'est comme ça que se poursuivit l'histoire pathétique du savant, cloîtré dans les labs de North Blue, vivant à l'écart du monde, au milieu des autres victimes du système gouvernemental pourrit qui les avait détruit.

C'est trente-cinq ans plus tard que vint l'escapade, le moment où Iwan en eu plein le cul. Le moment où il fêta son anniversaire le plus épique, le cinquante-neuvième. Les soldats de garde dans "La prison des génies", comme vous deviez vous en douter, étaient de sales fumistes sans avenir dans la marine qui ne profitaient que de la surveillance de vieux croulants pour se la couler douce et s'en tirer avec une paye bien grâce. Bref, le vieux con de cinquante-neuf ans avait (comme vous auriez pu le deviner) préalablement choisit le jour de son escapade, comme tout bon vieux parano qui se respecte.

Il en avait fallu d'un poison aux propriétés violemment assommante injecté dans l'artère du soldat attribué à la surveillance du scientifique déjà sénile à l'aube de sa soixantaine pour libérer ce dernier de son premier obstacle. Le second obstacle, ce fut le tuyau des toilettes. Et oui, vous avez tous compris. Les détails de cette entreprise, je ne les décrirai pas, malheureusement on sait jamais si des enfants écoutent.
Bref, par des moyens qui lui donnèrent un paquet de douleurs physiques et qui démantelèrent l'orgueil à toute épreuve du pathétique vieillard, ce dernier parvint à sortir à l'air libre…Dans les pauvres ruelles de Luvneel.

Le Iwan-Dimitri revenu sur terre, le monde recevait à ce jour un avertissement. Une merde de premier calibre reprenait les rênes de sa vie ,la police North Blusienne au cul, mais la liberté en tête. Iwan-Dimitri devenait à ses soixante ans un chasseur de primes non-officiel et s'embarquait pour la mer sur un esquif volé à deux idiots après les avoirs vaincu à une partie de Black Jack gagnée d'avance.

Le savant redevenu anonyme après une année calme et sans embrouille dans les quartiers pauvres et illégaux de Luvneel où il avait apprit les fins mots du crime organisé et de la contrebande, Iwan-Dimitri s'apprêtait à se lancer à jamais dans l'aventure. Vivre sa vie comme il n'avait jamais pu la vivre était maintenant son but, nuire à la planète durant les quelques années qu'il lui restait à vivre était sa mission et sucer l'essence du monde jusqu'à la moelle sa raison. Le monde devait maintenant s'attendre à revoir en ses mers l'homme qui révolutionnerait la planète avec son génie et sa science.
…Et pourtant… treize ans plus tard…toujours rien…

Mais rien ne brisera à jamais le nouvel espoir né du débuts des aventures de Iwan-Dimitri Koprovski. Et ce n'est que le début, le vieux con n'est toujours pas prêt de mourir et ni les combats, ni les années ne le feront reculer de sa destinée!