- Tu vois du mouvement ?
- Non... tout est calme.
- Trop calme...
- Ouaip...
Confinés à l'extrême, baignant dans l'humidité du bois et d'une sueur étouffante, les deux révolutionnaires étaient au bord de l'épuisement. Depuis maintenant plus de trois heures, ils pédalaient sans relâche, les yeux rivés sur l'œilleton du périscope grossissant et des hublots. Fiers et durs à la tâche comme tous les autres soldats de la garnison, il ne leur serait jamais venu à l'idée de se plaindre des conditions difficiles de leur poste. Ils ne savaient que trop bien à quel point leur rôle était important. Le camarade Yukikurai avait été très clair à ce sujet. Depuis que le "Fenrir" avait été aperçu au large de l'île, une surveillance permanente était indispensable. Cependant, seuls à plusieurs dizaines de mètres sous la surface de l'eau, confiné dans la chaleur et le stress, les deux révolutionnaires attendaient impatiemment l'heure tant espérée où le submersible devraient rentrer au port pour refaire ses réserves d'air comprimé et enfin changer d'équipe. Un des deux hommes soupira bruyamment, avant de reprendre sa tâche... 20h45... Rien ne bougeait chez les marines, tout était étrangement calme.
... 20h55
- Ça va être l'heure de rentrer.
- Yep, on fait demi-tour.
D'un accord commun, le submersible fit demi-tour, et poussée par sa petite hélice il repartit en direction du bouclier et de leur base qui se cachait derrière. S'imaginant déjà se reposer les jambes à la cafétéria de la base, les deux hommes n'entendirent même pas le léger "Poc" qui se répercuta sur la structure de bois. Seul le grincement des rouages leur tenait compagnie...
... 21h
Comme convenu lors du briefing du jour, le bouclier disparu devant le submersible immobile, alors qu'il attendait patiemment devant. Aussitôt, les deux hommes se remirent à pédaler avec zèle, afin de profiter des quelques précieuses secondes qui leur permettrait de pénétrer les défenses de leur propre base. Prudent, l'Amiral Chuck changeait plusieurs fois par jour les horaires
de passage, afin que nul ne puisse s'infiltrer dans sa précieuse base. Comme toujours, tout se passait pour le mieux... Derrière eux, l'arc miroitant du bouclier réapparut, scellant toutes entrées du complexe. Inconsciemment, les révolutionnaires se relâchèrent légèrement, se sachant enfin à l'abri. Mais on avaient beau être camouflé par l’océan, cette maudite armada de cuirasser leur mettait tout de même une sacré pression... Et c'était sans compter l'arrivée de ces fameux Sea Wolves. Ce qu'on racontait d'eux était vraiment... vraiment... Brrr, mieux valait ne pas y penser. Rien que de s'imaginer face à l'hideuse tête de leur chef sanguinaire, ça aurait de quoi leur couper l’appétit.
- Toc toc.
Leur appétit fut coupé. Par le hublot central permettant la conduite du véhicule, le sourire du Contre-Amiral Arashibourei leur faisait face. Leurs visages blêmirent à l'unisson tandis qu'il leur fit un petit coucou de la main. Cette vision soudaine en était presque irréel... Comment ? Comment avait-il passé le bouclier ? Figé par la stupeur, les révolutionnaires mirent quelques secondes à réagir... Et tandis que le plus alerte des deux hommes se jetait sur l'escargophone d’urgence, une main puissance traversa le hublot comme une feuille de papier, afin de le saisir à la gorge ! Poigne irrésistible qui d'une simple secousse transforma le pauvre homme en un pantin désarticulé ! Paniqué, l'autre ne put que contempler dans l’hystérie la plus totale un bras épais comme son torse chercher à tâtons l'escargophone, avant de l'écraser sans la moindre pitié. Bon sang ! Il fallait remonter tant qu'il en était encore temps ! Sitôt pensé, le révolutionnaire activa fébrilement les différentes valves encore intactes, tout en luttant contre l'eau sous pression qui déjà envahissait l'habitacle par la faille. La bras avait disparu... Mais malgré tous ses efforts, le submersible ne remontait pas d'un centimètre. Il lui semblait même descendre un peu plus... Quelque chose le tractait au fond de l'eau. Quelqu'un le tractait au fond de l'eau.
21h05... L'eau finissait de remplir le compartiment habitable du sous-marin. L'hélice s'immobilisa lentement... les chocs sourds des gesticulations du rebelle sur le bois s’arrêtèrent à leur tour... Le silence reposant de l'océan reprit alors ses droits... Et le Contre-Amiral Toji continuait à sourire de toutes ses dents. La soirée ne faisait que commencer.
... 21h15.
Bien que ses hélices soient toujours immobiles, le sous-marin num.13 se dirigeait à présent vers son hangar, rentrant comme prévu de sa mission d'observation. Déjà les équipes de mécaniciens s'activaient pour préparer l’amarrage de submersible aux quais, manœuvrant treuils et projecteurs. Mais leurs faisceaux n'étant pas encore braqués sur lui, nul encore ne semblait avoir remarqué les étranges dégâts infligés au submersible. Sur un flanc, une silhouette profita des dernières zones d'ombre pour se détacher de l'appareil, glissant furtivement sous la surface de l'eau...
- Non... tout est calme.
- Trop calme...
- Ouaip...
Confinés à l'extrême, baignant dans l'humidité du bois et d'une sueur étouffante, les deux révolutionnaires étaient au bord de l'épuisement. Depuis maintenant plus de trois heures, ils pédalaient sans relâche, les yeux rivés sur l'œilleton du périscope grossissant et des hublots. Fiers et durs à la tâche comme tous les autres soldats de la garnison, il ne leur serait jamais venu à l'idée de se plaindre des conditions difficiles de leur poste. Ils ne savaient que trop bien à quel point leur rôle était important. Le camarade Yukikurai avait été très clair à ce sujet. Depuis que le "Fenrir" avait été aperçu au large de l'île, une surveillance permanente était indispensable. Cependant, seuls à plusieurs dizaines de mètres sous la surface de l'eau, confiné dans la chaleur et le stress, les deux révolutionnaires attendaient impatiemment l'heure tant espérée où le submersible devraient rentrer au port pour refaire ses réserves d'air comprimé et enfin changer d'équipe. Un des deux hommes soupira bruyamment, avant de reprendre sa tâche... 20h45... Rien ne bougeait chez les marines, tout était étrangement calme.
... 20h55
- Ça va être l'heure de rentrer.
- Yep, on fait demi-tour.
D'un accord commun, le submersible fit demi-tour, et poussée par sa petite hélice il repartit en direction du bouclier et de leur base qui se cachait derrière. S'imaginant déjà se reposer les jambes à la cafétéria de la base, les deux hommes n'entendirent même pas le léger "Poc" qui se répercuta sur la structure de bois. Seul le grincement des rouages leur tenait compagnie...
... 21h
Comme convenu lors du briefing du jour, le bouclier disparu devant le submersible immobile, alors qu'il attendait patiemment devant. Aussitôt, les deux hommes se remirent à pédaler avec zèle, afin de profiter des quelques précieuses secondes qui leur permettrait de pénétrer les défenses de leur propre base. Prudent, l'Amiral Chuck changeait plusieurs fois par jour les horaires
de passage, afin que nul ne puisse s'infiltrer dans sa précieuse base. Comme toujours, tout se passait pour le mieux... Derrière eux, l'arc miroitant du bouclier réapparut, scellant toutes entrées du complexe. Inconsciemment, les révolutionnaires se relâchèrent légèrement, se sachant enfin à l'abri. Mais on avaient beau être camouflé par l’océan, cette maudite armada de cuirasser leur mettait tout de même une sacré pression... Et c'était sans compter l'arrivée de ces fameux Sea Wolves. Ce qu'on racontait d'eux était vraiment... vraiment... Brrr, mieux valait ne pas y penser. Rien que de s'imaginer face à l'hideuse tête de leur chef sanguinaire, ça aurait de quoi leur couper l’appétit.
- Toc toc.
Leur appétit fut coupé. Par le hublot central permettant la conduite du véhicule, le sourire du Contre-Amiral Arashibourei leur faisait face. Leurs visages blêmirent à l'unisson tandis qu'il leur fit un petit coucou de la main. Cette vision soudaine en était presque irréel... Comment ? Comment avait-il passé le bouclier ? Figé par la stupeur, les révolutionnaires mirent quelques secondes à réagir... Et tandis que le plus alerte des deux hommes se jetait sur l'escargophone d’urgence, une main puissance traversa le hublot comme une feuille de papier, afin de le saisir à la gorge ! Poigne irrésistible qui d'une simple secousse transforma le pauvre homme en un pantin désarticulé ! Paniqué, l'autre ne put que contempler dans l’hystérie la plus totale un bras épais comme son torse chercher à tâtons l'escargophone, avant de l'écraser sans la moindre pitié. Bon sang ! Il fallait remonter tant qu'il en était encore temps ! Sitôt pensé, le révolutionnaire activa fébrilement les différentes valves encore intactes, tout en luttant contre l'eau sous pression qui déjà envahissait l'habitacle par la faille. La bras avait disparu... Mais malgré tous ses efforts, le submersible ne remontait pas d'un centimètre. Il lui semblait même descendre un peu plus... Quelque chose le tractait au fond de l'eau. Quelqu'un le tractait au fond de l'eau.
21h05... L'eau finissait de remplir le compartiment habitable du sous-marin. L'hélice s'immobilisa lentement... les chocs sourds des gesticulations du rebelle sur le bois s’arrêtèrent à leur tour... Le silence reposant de l'océan reprit alors ses droits... Et le Contre-Amiral Toji continuait à sourire de toutes ses dents. La soirée ne faisait que commencer.
... 21h15.
Bien que ses hélices soient toujours immobiles, le sous-marin num.13 se dirigeait à présent vers son hangar, rentrant comme prévu de sa mission d'observation. Déjà les équipes de mécaniciens s'activaient pour préparer l’amarrage de submersible aux quais, manœuvrant treuils et projecteurs. Mais leurs faisceaux n'étant pas encore braqués sur lui, nul encore ne semblait avoir remarqué les étranges dégâts infligés au submersible. Sur un flanc, une silhouette profita des dernières zones d'ombre pour se détacher de l'appareil, glissant furtivement sous la surface de l'eau...
Dernière édition par Toji Arashibourei le Dim 22 Juil 2012 - 16:25, édité 2 fois