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Black Water

- Tu vois du mouvement ?
- Non... tout est calme.
- Trop calme...
- Ouaip...


Confinés à l'extrême, baignant dans l'humidité du bois et d'une sueur étouffante, les deux révolutionnaires étaient au bord de l'épuisement. Depuis maintenant plus de trois heures, ils pédalaient sans relâche, les yeux rivés sur l'œilleton du périscope grossissant et des hublots. Fiers et durs à la tâche comme tous les autres soldats de la garnison, il ne leur serait jamais venu à l'idée de se plaindre des conditions difficiles de leur poste. Ils ne savaient que trop bien à quel point leur rôle était important. Le camarade Yukikurai avait été très clair à ce sujet. Depuis que le "Fenrir" avait été aperçu au large de l'île, une surveillance permanente était indispensable. Cependant, seuls à plusieurs dizaines de mètres sous la surface de l'eau, confiné dans la chaleur et le stress, les deux révolutionnaires attendaient impatiemment l'heure tant espérée où le submersible devraient rentrer au port pour refaire ses réserves d'air comprimé et enfin changer d'équipe. Un des deux hommes soupira bruyamment, avant de reprendre sa tâche... 20h45... Rien ne bougeait chez les marines, tout était étrangement calme.


... 20h55


- Ça va être l'heure de rentrer.
- Yep, on fait demi-tour.

D'un accord commun, le submersible fit demi-tour, et poussée par sa petite hélice il repartit en direction du bouclier et de leur base qui se cachait derrière. S'imaginant déjà se reposer les jambes à la cafétéria de la base, les deux hommes n'entendirent même pas le léger "Poc" qui se répercuta sur la structure de bois. Seul le grincement des rouages leur tenait compagnie...



... 21h

Comme convenu lors du briefing du jour, le bouclier disparu devant le submersible immobile, alors qu'il attendait patiemment devant. Aussitôt, les deux hommes se remirent à pédaler avec zèle, afin de profiter des quelques précieuses secondes qui leur permettrait de pénétrer les défenses de leur propre base. Prudent, l'Amiral Chuck changeait plusieurs fois par jour les horaires
de passage, afin que nul ne puisse s'infiltrer dans sa précieuse base. Comme toujours, tout se passait pour le mieux... Derrière eux, l'arc miroitant du bouclier réapparut, scellant toutes entrées du complexe. Inconsciemment, les révolutionnaires se relâchèrent légèrement, se sachant enfin à l'abri. Mais on avaient beau être camouflé par l’océan, cette maudite armada de cuirasser leur mettait tout de même une sacré pression... Et c'était sans compter l'arrivée de ces fameux Sea Wolves. Ce qu'on racontait d'eux était vraiment... vraiment... Brrr, mieux valait ne pas y penser. Rien que de s'imaginer face à l'hideuse tête de leur chef sanguinaire, ça aurait de quoi leur couper l’appétit.


- Toc toc.

Leur appétit fut coupé. Par le hublot central permettant la conduite du véhicule, le sourire du Contre-Amiral Arashibourei leur faisait face. Leurs visages blêmirent à l'unisson tandis qu'il leur fit un petit coucou de la main. Cette vision soudaine en était presque irréel... Comment ? Comment avait-il passé le bouclier ? Figé par la stupeur, les révolutionnaires mirent quelques secondes à réagir... Et tandis que le plus alerte des deux hommes se jetait sur l'escargophone d’urgence, une main puissance traversa le hublot comme une feuille de papier, afin de le saisir à la gorge ! Poigne irrésistible qui d'une simple secousse transforma le pauvre homme en un pantin désarticulé ! Paniqué, l'autre ne put que contempler dans l’hystérie la plus totale un bras épais comme son torse chercher à tâtons l'escargophone, avant de l'écraser sans la moindre pitié. Bon sang ! Il fallait remonter tant qu'il en était encore temps ! Sitôt pensé, le révolutionnaire activa fébrilement les différentes valves encore intactes, tout en luttant contre l'eau sous pression qui déjà envahissait l'habitacle par la faille. La bras avait disparu... Mais malgré tous ses efforts, le submersible ne remontait pas d'un centimètre. Il lui semblait même descendre un peu plus... Quelque chose le tractait au fond de l'eau. Quelqu'un le tractait au fond de l'eau.

21h05... L'eau finissait de remplir le compartiment habitable du sous-marin. L'hélice s'immobilisa lentement... les chocs sourds des gesticulations du rebelle sur le bois s’arrêtèrent à leur tour... Le silence reposant de l'océan reprit alors ses droits... Et le Contre-Amiral Toji continuait à sourire de toutes ses dents. La soirée ne faisait que commencer.




... 21h15.


Bien que ses hélices soient toujours immobiles, le sous-marin num.13 se dirigeait à présent vers son hangar, rentrant comme prévu de sa mission d'observation. Déjà les équipes de mécaniciens s'activaient pour préparer l’amarrage de submersible aux quais, manœuvrant treuils et projecteurs. Mais leurs faisceaux n'étant pas encore braqués sur lui, nul encore ne semblait avoir remarqué les étranges dégâts infligés au submersible. Sur un flanc, une silhouette profita des dernières zones d'ombre pour se détacher de l'appareil, glissant furtivement sous la surface de l'eau...



Dernière édition par Toji Arashibourei le Dim 22 Juil 2012 - 16:25, édité 2 fois
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... 21h20.

Bon, fini d’rire. L’est temps d’passer aux choses sérieuses. En c’moment même, l’ensemble de mes loups a du pénétrer dans l’complexe, avec comme moi leurs objectifs bien en tête. Bien que leur petit manège d’espion sous-marin m’ait bien fait poiler, j’efface de ma figure mon sourire, pour reprendre une expression de circonstance : sérieuse, concentrée... menaçante. Je glisse en quelques ondulations sous l’eau, afin d’me camoufler sous un ponton métallique. Profitant ainsi de la pénombre locale, je prends quelques instants de plus pour observer les lieux et les multiples moyens que la révolution a mis en place pour déceler notre présence. Patrouilles zélées... Escargo-cameras... Ils font les choses en grand ici. Bah, rien d’insurmontable pour un marine digne de ce nom. Déjà, un itinéraire se met en place dans ma tête, guidé par un instinct et une expérience certaine de la situation, sans compter les plans approximatifs mais au combien précieux que nous a transmit l’agent du Cipher Pole en place. Reste la diversion le temps d’sortir de l’eau... Et pour ça mon submersible endommagé devrait faire l’affaire. Sauf que les grands esprits s’rencontrent, en les personnes de Rachel et Argos en l’occurrence . Loin d’être radins, nous autres Sea Wolves appliquons toujours une deuxième couche. Deux sous-marins crevés pour le prix d’un ! De rien, ça nous fait autant plaisir qu’à vous, huhuhu.

- Oh mon dieu ! Mais qui a ouvert les ballasts du numéro 4 ?!

Quelques exclamations plus tard, les ingénieurs du hall se ruent en massent pour sauver ce qu’ils peuvent de leur précieux vaisseau, alors même que d’autres mettent en lumière les dommages causés à celui qui vient d’arriver, ainsi que sur les deux révolutionnaires noyés qui l’occupent. Un élément perturbateur, c’est bien. Deux, c’est mieux. Les ordres fusent alors, les gens fourmillent dans tous les sens en quête d’instructions et de réponses ! Ce qui me donne quelques secondes de flottement dans lesquels je me rue d’un simple Soru. Me voilà donc à l’écart, m’éclipsant sans mal de la zone avant qu’elle ne devienne... invivable.

Regard rapide et alerte tout autour de moi. Personne ? ... Personne. Bien. La première étape du plan semble avoir fonctionné. Restent les six autres... Mouvements furtifs. J’évolue telle une ombre, fuyant la lumière et le bruit des patrouilles afin de m’enfoncer sans heurt dans les entrailles de la bête. Pour l’instant, tout va bien. J’évolue donc rapidement, me fiant de mémoire au plan et aux rares indications placées diligemment sur les murs... Stupides rebelles... pourquoi pas nous donner une carte pour nous faciliter encore un peu plus la tâche. Décidément, utopie et intelligence semblent définitivement incompatibles. Ceci dit, j’vais pas m’en plaindre même si un peu de challenge serait pas de refus. Car j’sens que j’vais n’faire qu’une bouchée de ce Vega.. Une fois lui en pièce, l’amiral Chuck sera bien obligé de sortir de son cocon léthargique pour prendre en main les rênes de la base. Reste donc juste à mettre la main dessus.



... 21h 33.

Panneau : Appartement des gradés, tourner à gauche.

Au moment où je tourne à gauche, y a comme une petite voix familière qui tente de s’faire entendre. Elle est faible, presque imperceptible au travers du voile de l’excitation et de la confiance en soit. Mais sans avoir à trop prêter l’oreille, je l’entends me dire : « Quand tout marche trop bien, c’est que c’est un piège ». Mouais... Pas faux. Sauf que là, c’est de révolutionnaires qu’on parle. Rien à craindre donc. « Oui mais... » Ta gueule la voix. « Bon, tu pourras pas dire que jt’avais pas prévenu... ». C’est ça c’est ça ; maintenant tu m’laisses bosser ok ?
D’une main je fais lentement glisser sur ses gongs une imposante porte blindée, attentif au moindre signe de mécanisme létal... Rien. Je pénètre donc dans les ténèbres, avec déjà la prochaine étape en tête.


Soudain’ment, j’ai tous mes nerfs qui se hérissent d’un bloc ! Mes barbillons qui s’dressent, et mon dos que s’voit parcouru de milliers de p’tites décharges électriques ! Putain, Danger ! Et pas qu’un peu nom d’une baleine en mousse ! Pour qu’mes instincts d’survie s’affolent comme ça, faut qu’la mort soit à ma sonnette, et avec le doigt tendu qui plus est. D’un coup en plus, comme si la menace avait su se camoufler jusqu’ici ! Bordel de... Même pas eu l’temps d’esquisser un geste, tout s’passe trop vite ; j’suis comme paralysé par la surprise du choc.


Clang ! Clang ! Clang !

Gros projo’ dans ma gueule ! J’suis grillé. Infiltration furtive ? Bilan cinglant : échec. Remarquez que j’préfère qu’il soit cinglant que sanglant à choisir. Lourd silence tandis que mes yeux s’habituent à la lumière... S’ils ont pas tiré de-suite, c’est que j’ai encore du temps. Veulent savourer l’truc... ou bien z’ont un plan eux aussi... J’vois pas qui, mais j’sens des regards lourds de menaces peser sur moi. Bon, ben maintenant c’est clair, les révo ont vraiment un sens de l’hospitalité à chier. « Jt’avais prévenue » que m’glisse la p’tite voix d’la sagesse que j’devrais décidément écouter par moment. "Roooh ta gueule" que j’lui rétorque donc intérieurement. Y a plus qu’à passer au plan « T » du coup. « T » comme Toji.

J’me redresse alors, faisant face avec toute la fierté et la suffisance qui m’habitent. S’ils croient m’avoir acculé avec leur traquenard comme un renard chétif... Vont vite s’rendre compte que piéger un Loup n’est pas forcement la panacée. En tous cas j’les attends d’palmures fermes. V’nez les lopettes, j’vais vous montrer qui a piégé l’autre. Et histoire de bien montrer que d’la peur j’en fais mon manteau, je dégaine tranquillement un d’mes précieux cigares, que j’me plante dans l’bec avant de me l’allumer d’un oeil pétillant.


Ah ? Attendez... Tremblotements légers dans ma poche. J’dégaine alors mon escargophone portatif que j’allume sans lâcher des yeux les ténèbres qui se cachent derrière les projecteurs.

- Ici le Redoutable Étourneau Doré. J'ai trouvé la poissonnerie et je me prépare à écailler la Limande. Je répète, ai trouvé la poissonnerie et me prépare à écailler la Limande. C'était Redoutable Étourneau Doré, fin de transmission.

- Ici Targnole Oppressive d’une Justice Implacable. Reçu. D’mon côté, m’semble qu’on était attendu les gars. Rien d’grave, même si acheter les steaks pour le barbecue prendra p’têtre plus de temps qu’prévu... Révisez vos codes et tenez vous en au plan. Over.


Et toujours l’air de rien, je raccroche le combiné, essayant de faire abstraction de l’horrible pression qui ne finit plus de peser sur mes épaules. Des ondes successives d’aura martiales viennent se briser sur ma volonté, telles des vagues de plus en plus fortes et nombreuses. Puis, une silhouette se détache à contre-jour en passant devant un des faisceaux de lumière... Ça vient de là, de lui... C’en est presque palpable. Merde, ce type en impose... plus encore que Potemkin, ce qu’y est pas peu dire. Et comme réveillée par l’appel d’un de ses pairs, la bête qui est en moi ouvre un œil. Elle se tord et se contorsionne dans mon ventre. Mon cœur prend son rythme de croisière, mes muscles s’échauffent à la seule pensée de m’battre contre une telle menace... Et sans que j’puisse m’en empêcher, un sourire né de mon excitation et de la tension déchire mon visage.
Puis, un visage se dessine finalement sur la figure de mon opposant. Je l’observe, le reconnais, et mon ventre se noue tandis que la bête hurle avec encore plus de force. Mon sourire à quant à lui doublé. La tension en devient alors palpable, avec cet atroce goût de fer chauffé à blanc qui vous colle à la langue. J’lui fais pas l’offense de lui d’mander d’se présenter, ça s’rait inutile. J’tire juste une longue bouffée sur mon cigare, avant d’cracher entre mes dents sur l’ton d’la conversation :

- Juste pour info, t’as fait comment pour tomber sur moi en premier ?
Coup d’bol où tu savais que j’viendrai là ?





Dernière édition par Toji Arashibourei le Dim 15 Juil 2012 - 14:08, édité 1 fois
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Mandrake, d'un air calme, le regard serein de celui qui sait qu'il va vaincre, observe chaque homme présent dans le hangar. Les caméras ont parlé. Le monstre arrive. Alors que les hommes sentent le trouble monter, alors que la pression est à son summum, Mandrake parle. Il ne fait rien d'autre que de crier ce qu'il sait. Et tous les hommes ouvriront grand leurs oreilles. Crieront avec lui leurs volonté, leur amour pour le mouvement.

« Mes frères ! Chaque jour est un combat. Un combat pour la survie de nos idéaux ! Mais aujourd'hui est à noter dans l'histoire ! Car aujourd'hui, la révolution vaincra ! Il y aura des morts, il y aura du sang. Vous n'en réchapperez pas tous. Mais pour chaque vie que la Marine nous prendra, nous en prendront dix ! Mes frères ! Aujourd'hui est un beau jour pour mourir !!»

Alors les cris s'élevent en même temps que les armes. Et à l'unisson, chaque voix se porte. Jusqu'à faire trembler le reste du monde de cette râge du combat. De cet amour pour la révolution.

« Vous laisserez passer le monstre mes frères ! Car rien ne sert de lui barrer maintenant le chemin. Laissez le croire. Laissez le éspérer à ce rêve fou de nous faire tomber ! Nous ! Les plus grands révolutionnaires, les plus grands hommes de notre temps ! Laissez le passer. Et riez ! Car l'éspoir, c'est la seule chose qu'il lui reste !» 

Oh oui, chaque homme présent rit. A gorge ouverte et à cœur déployé.



Aujourd'hui est un grand jour et dans des décennies, le monde s'en rappellera encore. Comme la Grande Victoire de la révolution. Ce n'est pas une bataille comme les autres qui se prépare. Non, ce ne sont plus des pantins de la marine que la Gueule de Requin affrontera. Ce sont les Sea Wolfs. Des monstres de force et d'abomination, d'horreur.

Mais face à Mandrake, que peuvent-ils ? Rien.

L'homme regarde l'écran, d'un air presque amusé.

« Cours petite souris, cours. Tu ne m’échapperas pas ! »

Non bien sûr, ces hommes, ces pirates de la mouette ne sont pas comme les autres. Cet homme poisson qui le gouverne. Rien que lui, une absurdité de la nature. Une erreur Divine. Mais une erreur pleine de force.

L'homme s'avance maintenant dans les couloirs, sachant pertinemment où se cachera cette grosse souris. Cet immonde rat. Mais à quoi bon lutter ? Du talon il l'écrasera. Bien sûr qu'ils sont rentré. Bien sûr il ont fait et feront des morts. Des bouffeurs de sang. Mais rien y fera, Mandrake les écrasera un par un s'il le faut.

Ils ne passeront pas. Qu'ils en soient sûr. Lorsque le rat n'affronte que des souris, il ne connaît pas le chat. Et lorsque le félin apparaît, il ne fait qu'une bouchée du minuscule animal.

Mandrake s'en amuse, laissant son regard terne pour un sourire simple. Celui du goût de la victoire qui berce chacun de ses mots. Ses pas l'ont amené devant l'animal imposant lui aussi souriant de toutes ses dents. Malgré les conseils du révolutionnaire, la poiscaille a continué, débordée d'égo. Mais maintenant, elle va mourir.

« Quel dommage. Quelqu'un comme toi, avec un passé si douloureux aurait fait un si bon révolutionnaire. Cela t'aurait laissé une chance. Tu aurais vécu bien plus longtemps. Tu aurais peut être même fini par devenir l'un des piliers de l'organisation. Mais non, tes œillères t'ont mené à la mort. Ton goût pour le sang et l'horreur t'ont amené à choisir la mauvaise route. Celle sans retour où la Grande Dame Blanche t'attend maintenant. Ferme les yeux que ses griffes se posent sur tes épaules et t’amènent loin . Tu es mal renseigné mon petit. Pourquoi crois tu que cette base reste au nez et à la barbe du gouvernement entre les mains révolutionnaires depuis si longtemps ? Chaque pas que tu fais ici est vu. Nous t'avons laissé passer entre les mailles du filet. L'un de tes hommes a réussi sa missions ? Ce sera le prochain sur ma liste alors. 

Maintenant, meurt.»


Les poings du révolutionnaire se serrent. Puis en un temps incommensurablement court, son pied semble troller le sol, faisant gicler un gros bloc de béton jusqu'à son bras droit qui le saisit avec une facilité déconcertante. Avant même qu'une réaction ait été possible, le gros bloc fonce vers l'homme poisson et lorsque le béton recouvre toute la vue de l'animal, Mandrake gifle l'air. Une simple gifle qui décroche le métal, le bois, le ciment, ... toute la pièce sous le poids de l'attaque.
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"… Maintenant, meurt."

Ou pas. Si tu crois que j'vais m'laisser bouffer la couenne si facil'ment. T'as beau suinter d'la puissance comme on suerait au soleil, va falloir t'donner les moyens d'ton lyrisme mon gars. Petite valse du pied ceci-dit, presque négligée, et un gros bloc de pierre bien massif qui m'fonce dessus. Bon... rien d'insurmontable ou que je n'ai d'jà fait moi-même par le passé. Laisse-moi d'viner... soit il se rue sur moi en profitant de c'bouclier volant, soit il renchérit par une lame d'air version maousse. A l'instinct j'dirais la lame d'air. Simple intuition née de l'observation d'sa posture, d'son regard. C'est bon d'savoir déchiffrer c'genre de choses... ça permet d'rester en vie. Mais bon pour ça faut en avoir mangé des tartes, et en avoir distribuer d'autant plus ; et sans crever à la fin histoire qu'ça serve à quelque chose. Bref, être un dur à cuire. Et ça tombe bien, les poissons foudres ont la réput' d'être increvables. Faudrait pas que j'fasse rougir les ancêtres non mais.

Bloc de béton qui s'rapproche donc à la vitesse d'un missile, emplissant maintenant presque tout mon champ d'vision. Mais pas d'signe de panique... M'reste du temps et l'puissance à plus savoir qu'en foutre. Grognement d'animal. Je serre le poing droit tandis qu'il se brandit en arrière d'ma hanche. Puis lorsque la masse arrive à portée, j'ai tout mon bras qui s'lance à sa rencontre ! Instantanément le béton est sublimé dans une déflagration de poussière et de gravâts, avant d'être rattrapé par la vague massive de Mandrake ! Un véritable typhon qui arrache tout sur son passage, maltraitant métal et roche avec une aisance scandaleuse. Tout et balayé sous le choc ! Tout ? Non. Un être résiste encore et toujours à l'envahisseur. Générant une puissance du même acabit, le "Tsunami fist" lancé à la rencontre de l'attaque du révolutionnaire fend la lame d'air en deux en même temps que le béton ! Et bien que sous la violence de l'impact mon poids aurait dû être soufflé, je reste fermement campé sur mes appuis. "Ocean Steamroller". C'est pas un putain d'utopiste à la mort-moi-l'noeud qui va m'dire où j'dois gicler. Manqu'rait plus qu'ça tiens !


Lentement, la déflagration s’atténue, laissant alors l'épaisse fumée se déchirer en de longs lambeaux qu'un courant d'air arrache avant de s'engouffrer par le mur dévasté derrière moi. J'apparais alors aux yeux des révolutionnaires, debout et intact, le poing brandi en avant dans une pose tout c'qui a d'plus théâtral. C'est important les poses. Vital même. Et si le sol dévasté d'la pièce ressemble maintenant à un terrain labouré, le dallage à mes pieds forme un cône intact, là où sa lame d'air s'est fendue sur chacun d'mes côtés. La poussière tire ainsi sa révérence, et moi j'gratifie Mandrake et ses loufiats d'un regard pétillant d'provocation. Mon autre main tire sur le cigare qui n'a cessé d'se consumer, ponctuant une suffisance bien éloquente. Humph... fameux.

- Et bien Mister Mandrake... Je n'vous savais pas aussi bavard. Ni aussi prétentieux.
Va falloir faire mieux qu'ça je l'crains.



Mais comme j'suis pas du genre à tendre l'autre joue et que j'ai un minimum de bonnes manières, j'décide de lui rendre la politesse. Enfin... quand j'dis décide... c'est plutôt que j'me sens pas la force de refuser s'plaisir à la bête. Oui ma belle... t'inquiète... bientôt, bientôt. Bientôt tu pourras mordre cette viande de grand choix. Mandrake. Un homme visiblement à la hauteur du courroux que je réserve à cette île de renégats et de parasites.

Petite pich'nette qui envoie tranquill'ment dans les airs mon cigare à moitié consumé. J'vise l’œil gauche de Mandrake. Histoire de. Et même si j'doute pas un instant que je n'le toucherai jamais comme ça, l'est toujours de bon ton d'cumuler les distractions. Feinte de cigare donc. Histoire de. Et tandis que la crème des crèmes du tabac mondial passe le zénith de sa courbe, je profite d'un éventuel regard levé pour me mettre en action. Je passe alors instantanément d'une statique presque désinvolte à c'que je fais d'mieux en matière de vitesse. Je disparais donc du champ de vision du commun des mortels d'un "Soru" survitaminé, ne laissant comme trace de mon précédant passage qu'une paire d’empruntes dans le sol qui se soulèvent légèrement sous la force de l'impulsion. La bête se rue en avant, traversant l'espace et le temps pour transpercer le célèbre révolutionnaire au niveau du plexus solaire d'un "Obsidian Balista" assassin. Déjà, chacun de mes nerfs s’apprête à renchérir sur cette attaque, et sur les très probables esquives et ripostes de mon adversaire. La véritable bataille ne fait que commencer !

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Le bon poisson se défend bien. Peut être un peu trop, mais Jonas s'y attendait. Une souris ne s'ose pas à entrer ici sans être sûr de son talent.

Lorsque Mandrake entend l'homme poisson lui demander de faire mieux, un large sourire ne peut empêcher de venir perler aux commisures des lèvres du révolutionnaire. Un rire amusé et imbu de prétention vient se perdre au moment où le marine tente un Soru.

Dans un temps incommensurablement trop rapide pour l'oeil humain, tout le corps de Mandrake se tend, jusqu'à la moindre parcelle de ses pieds, jusqu'au moindre poil de cheveux, les suspendant d'une orore presque divine. Mais le temps presse, car le poing de l'homme poisson se rapproche déjà. Rapidement. Trop rapidement. Puis, sans même qu'un minuscule instant soit passé, les deux paumes du révoluionnaires se tendent vers l'avant dans un énorme fracas, comme simple bouclier contre la puissance du marine, contre son poings sanglant.


L'air se tend alors dans un choc faisant valser chaque particule de la pièce dans une onde de choc, projetant le corps de Mandrake en arrière à une vitesse folle. La sirène n'aurait sû aller plus vite dans l'eau. L'aigle n'aurait sût dépasser le révolutionnaire qui vole maintenant en arrière s'écrasant contre l'un des murs de la pièce, le transperçant sans aucune difficultée, avant qu'un autre mur ne vienne, puis un autre, puis un autre. Et la course continue ainsi, faisant trembler tout son corps, jusqu'à ce que le révolutionnaire vienne se fracasser dans un hangar, sur l'un des sous marins. La taule gicle, se plie et hurle douleur sous la puissance du choc.

Mais Mandrake, lui, continue à sourire, les lèvres en sang, le visage déformé par la douleur, il garde tout de même ce sourire infatigable de l'homme ayant pris gout au combat.

Se relevant tant bien que mal, l'homme tend le bras vers l'élice du navire maintenant inutilisable. Ses mains saisissent l'engin, tordant le pauvre sous marin déjà mort. Le cercle métalique de l'élice dans la paume de l'homme se met alors à tournoyer si vite qu'un épais nuage de fumée en décole, faisant voleter tout autour des giclures de flamme et d'étincelles. Pour un homme tel que Mandrake, il suffit de cela pour affiner une lame, la rendant aussi tranchante qu'un Meïtou, aussi violente qu'une louve venant d'enfanter.

Tournant son visage tout autour de la pièce, il aperçoit quelques hommes, effrayés par la violence du choc, effrayés par la puissance de cet homme, se demandant quelle est la force de l'homme poisson si même le Grand Jonas doit patir pour réussir à le tuer.

"Mes frères, sortz d'ici! Vite ! Ce combat n'est pas le votre, pas pour le moment. C'est le mien ! Cet Homme Poisson, je lui prendrai la vie de mes mains !  
C'est maintenant tout le corps, tout l'ésprit du révolutionnaire qui se plonge dans le combat, grisé par sa propre puissance, par la puissance de son adversaire. Ainsi l'homme Poisson aura réussi à le toucher. Cette idée fait sourire le révolutionnaire de toutes ses dents avant qu'il ne se propulse de tout son poids en avant, la lame en feu devant son visage.

"TOJII !! TU ES A MOI !!
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Le choc fut brutal. Apocalyptique même. Comment imaginer ne serait-ce qu’une seconde que tant de puissance puisse être réunie en un même lieu ? Nul ici, malgré tant d’année sde conflits cruels n’avait dû assister à un tel spectacle. Nul ; pas même moi. Car comme prévu, Mandrake a réagit à temps. Et bien au delà de mes espérances je dirais. Car non content de bloquer mon attaque, celui-ci fracasse la pièce et l’ensemble de ce qui l’habitait jusqu’alors. Bon sang, ce type mérite sa réputation et même sa suffisance, ce qui n’est pas peu dire. Car j’dois avouer que malgré toute ma haine envers sa faction et toutes mes pulsions meurtrières, j’en arriverai presque à l’admirer ce type là. Ou du moins à lui trouver un côté sympathique. Cet homme dompte la force comme on lasserait ses chaussures. Redoutable, charismatique... l’ennemi rêvé. Il va m’en faire baver, je l’sens. Je l’sens mais ça n’m’effraie pas. Bien au contraire ça m’excite. Chaque cellule de mon corps n’en finit pas de s’éveiller sous la menace de cet homme. Vivant. J’me sens terriblement vivant et motivé pour le rester. Viens là bonhomme, fais-moi vibrer.



Tandis que j’me relève au milieu des gravats, je constate que la moitié de mon uniforme viens de partir en lambeau sous l’onde de choc, tandis que mon poing droit est rougi, comme brûlé par les forces alors misent en jeu. Héhéhé, ça promet de grands moments ; va falloir que j’passe la seconde si j’veux survivre à ce jour. Héhéhé... passer la seconde... Putain qu’jaime ça nom du diable ! Car bien qu’la puissance de mon "Obsidian Balista" m’ai fait traverser son onde de choc tel un saumon qui remont’rait le courant, je n’en ai pas moins chèrement payé le prix. La douleur tenace qui me vrille le poignet en est la preuve. Résistant le fumier héhéhé. Mais c’est bien ça, Huhuhu. « Sort le grand jeu » que m’susurre donc la Bête... j’la sens qui tente d’prendre le contrôle de mon corps et d’mon esprit... Elle sait que c’est dans ces moments de grand danger qu’elle a l’plus de chance d’étreindre mon âme. Mais non. Pas encore ma jolie, c’est bien trop tôt... Profitons de l’instant présent tout d’abords. J’la sens alors qui hurle et qui s’débat, rendue folle de colère par la frustration et l’excitation du combat ; mais peu importe, je suis encore loin de l’état d’impulsivité guerrière qui m’empêchera tôt ou tard de tenir sa laisse. Alors -à ce moment là- elle pourra se déchaîner.
Mais pour l’instant, d’autres projets me sont présents à l’esprit. Pas de haki donc... pas encore. Il me faudra faire sans, même si cela doit me coûter cher face à un titan de la trempe de Mandrake. Dire que de tels révolutionnaires existent... Ahahaha pour un peu j’en oublierais mes innombrables médisances à leurs sujet ! Mais non... En fin d’compte je cultive ma haine envers eux malgré toute l’admiration que j’peux avoir. T’es fort Mandrake, mais pas encore assez pour me faire ravaler mes paroles au sujet d’la bande de déchets que tu incarnes.

Je me dirige donc d’un pas décidé au travers des multiples cloisons que mon adversaire a traversé, sans y faire attention outre mesure. Un détail à mes yeux, pourtant symbole annonciateur du combat dantesque qui risque bientôt de saccager l’île entière. Au loin, Mandrake. Sourire en coin et regard fougueux, il a résisté sans mal au choc. Comme prévu. Héhéhé, j’connais ce regard et c’sourire... j’ai les mêmes assez souvent. Bordel j’aurais jamais penser dire ça un jour, mais ce révo’ et moi semblons avoir pas mal de points communs. L’amour du combat... le mépris du danger... et une insupportable prétention que je ne saurais tolérer dans une bouche autre que la mienne. Tout respect que j’ai pour lui, j’vais donc me faire une joie de l’écraser d’mes propres mains.



"TOJII !! TU ES A MOI !!

C’est ça l'ami... Viens !

La lame de feu s’abat sur moi avec une vitesse prodigieuse, comme jamais je n’y ai été confronté ! Mouvement réflexe d’une de mes mains, qui balaye son avant bras d’arme au moment où celui-ci fond sur ma jugulaire, déviant juste assez la lame pour qu’elle ne me coupe que quelques barbillons ! Bordel, avec des revers de main comme ça j’arrache des arbres normalement ! Huhuhu ça promet !
Ni une ni deux je riposte d’une série ultra rapide de coups au corps, rentrant dans sa garde en un battement de cil. La quinzaine de coups pleuvent d’un bloc, avant de s’écraser sans effet sur le genou dressé de Mandrake, qui aussitôt en profite pour m’enfoncer son autre poing dans l’épaule. Choc de titan qui m’aurait arraché du sol sans mes appuis légendaires. La douleur m’embrase, et ressort sans attendre sous la forme d’un low kick dans sa jambe d’appui. Vlam ! Trois m² de pierre éclatent sous sa botte, mais pas sa jambe. Nouvelle attaque de lame enflammée, dont la parade du plat de la main m’enverra quelques flammèches dans les yeux, m’aveuglant quelques instants. L’avait-il prévu ? Possible... toujours est-il que je suis immédiatement fauché par un coup d’genoux dans le ventre, qui me projette en arrière comme un fétu de paille ! J’ai pas l’temps d’compter combien d’murs j’tarverse, vu qu’en même temps Mandrake me suit d’une impulsion, afin de poursuivre son offensive ! Combat aérien durant le trajet, qui ne dure pourtant pas plus d’une demie seconde mais où une douzaines de coups létaux seront échangés ! La cascade d’explosions sonores qui nous accompagnent sera témoin de la violence de l’affrontement. Certains passages vont si vite que les rares témoins assez imprudents pour rester à proximité ne voient que deux vagues formes sombres, entourées de violentes ondes de choc et d’arcs enflammés.

Finalement, un coup un iota trop ample me permet de lui saisir le bras d’une « Roue karmique » opportuniste ! Frappe de la paume sur son coude verrouillé, qui pourtant ne cède pas. Raaaah ! J’enchaîne en le faisant alors passer par dessus mon épaule pour lui écraser la gorge sur un bloc rocheux ! De sa main libre il se réceptionne pourtant sans mal, avant de me fracasser une pommette d‘un coup de genou retourné qui le libérera de ma prise. Derrière moi, l’ensemble du mobilier de la pièce où nous avons dérivé explose, subissant à distance le reste du choc que j’ai dû encaisser. A moitié sonné, je me recule de quelques pas... On se regarde, se jauge... On se toise alors, fiers et droits malgré les dégâts de la bataille... Impensable que l’un d’entre nous daigne montrer à son adversaire le moindre signe de faiblesse. On a chacun sa fierté et le poids de l’histoire à soutenir. Pourtant j’pourrais lui monter que mon souffle est chaotique... qu’un de mes yeux veut à tout prix se fermer... que ma hanche droite hurle de douleur à chaque pas... mais non. Je souris, fidèle à moi-même et à cette soif de puissance qui ne saurait tolérer le moindre échec. Un Marine ne plie pas... Un SEA WOLF ne plie pas !
Cette douleur je l’utilise par ailleurs pour me maintenir debout. Un carburant risqué, qui me pousse à sortir c’que j’ai de mieux. Pourtant, ni 'le libérateur" ni moi n’avons encore sorti nos meilleurs cartes. On s’retient... se garde une marge de manœuvre pour plus tard. La bête en devient folle d’impatience, emplissant mon crâne de sa longue plainte excédée. Mais non. Toujours pas de haki ou tout autre débordement destructeur... Pas encore ; mon plan nécessitant patience et retenue... Entre mon caractère et ce monstre de Mandrake, c’est loin d’être facile. J’aimerai tant lui montrer de quoi j’suis vraiment capable quand j’suis en colère... Mais il le saura... Par tous les damnés de Davy Jones je jure qu’avant le matin il le saura. Au plus profond de sa chair ce sera écrit.

Et comme pour rompre ce court moment de trêve, je balaye de mes deux mains la pièce en un éclair, arrachant tout ce que la création n’a pas conçu d’indestructible. Mes deux "Waves fist calibre 24" déchirent ainsi l’espace et subliment la pierre avec une facilité inhumaine, avant de fondre sur Mandrake dans un grondement de tonnerre ! Traverse donc ça l’ami !


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    21h55:

    Un grésillement, et le bruit typique du type qui teste le den den en tapant sur la coquille retenti dans toute la base. Et l'instant suivant, après le traditionnel un deux un deux on peut entendre les Den den de transmission répéter docilement leur message, de la voix hésitante du type qui n'a visiblement pas l'habitude de ce genre d'appareil...

    -Euh patron ? Vous me recevez ? Normalement c'est bon, j'ai pris le contrôle de la salle de transmission principale et vous êtes le seul à m'entendre. Je suis en train de localiser les autres, j'ai déjà Ryuuku et Rachel, je cherche Lin... De la ou je suis je vais pouvoir vous guider a l'aise en envoyant les révos sur des fausses pistes en faisant semblant de leur donner des ordres. On va se les faire à l'aise ces sales crétins héhé...

    Annonce qui est immédiatement suivie par une autre, voix virile et sure d'elle, typiquement celle qu'on attend d'un officier chargé de gérer les problèmes de ce genre, rassurante et pleine d'autorité, bref impossible ou presque à mettre en doute...

    -ATTENTION ATTENTION ! La salle de transmission principale est tombée aux mains de l’ennemi. La direction des opérations est maintenant sous le contrôle de la salle secondaire. Ignorez tout les ordres et consignes en provenance de la salle principale et que toutes les escouades en position dans le secteur s'y rendent le plus vite possible pour la neutraliser...
    Le poings de l'homme poisson se serre et vole faisant filer une onde de choc si grande que le gars lambda n'aurait pas eu besoin de subir la force du coup pour mourir d'une crise cardiaque. Mais le mandrake est rapide et il ne se laisse pas le temps d'admirer la puissance du coup, préférant jouer de ses coudes, de ses mains, de ses armes pour créer un bouclier d'air en faisant tournoyer tout son corps. Des flammes jaillissent maintenant de partout, chaque muscle chauffé par la vitesse de rotation, chaque brûlure du combat brulant encore plus. Chaque blessure blessant encore plus.

    Lorsque le choc retentit, fracassant le tournoyement en un millième de seconde, le temps s'arrêtte pour le revolutionnaire, un sourire éclatant venant percer la commissure de ses lèvres ensanglantées.

    Sacré poisson, tu ne me déçois pas.

    Mais cette pensée n'a pas le temps de se finir que déjà elle est stopée par une voix. Douce et nasillarde. Stupidement mouette. Alors le sourire du révolutionnaire monte encore plus haut, jusqu'à presque décrocher son pauvre nez n'ayant rien demandé. Malgré les blessures, malgré la rage du combat qui l'ennivre, malgré la violence des coups reçus et donnés, l'homme continue à garder ce brin d'humour qui lui fait aimer ce moment. Si bien qu'il ne voit rien à répondre. Rien d'autre que ce sourire amusé de l'homme sachant qu'il va terrasser le rat. Sans mort-au rat, et avec comme seule arme deux élices de sous marin.

    Alors il s'attache ses longs cheveux jusqu'ici volant à l'air libre en une natte. Comme si ce geste à lui seul le rendait encore plus puissant qu'il ne l'était déjà.

    En un instant il repart, ne laissant aucun répis à son adversaire, tout son corps saute vers le poisson foudre. Les bras en avant, il se propulse jusqu'à ce que la paume de sa main rencontre le marine qui ne peut que parer le choc foudroyant à l'aide de ses coudes. Mais il ne se contente pas de cette attaque et n'attend pas la riposte pour enfoncer soon genou dans le bassin de son adversaire. Ses gestes sont encore plus rapides. Plus précis, plus féroces encore qu'avant comme s'il était maintenant mugis par un instinct plus immense qu'il n'était déjà. Les coups s'enchainent et lorsque ses paumes ne frappent pas, ce sont les lames affutées des élices qui effleurent la peau du pauvre marine tentant d'esquiver tant bien que mal. Ses pieds, ses coudes, ses genoux, chaque parcelle de son organisme devient une arme aussi redoutable que le tonnerre, aussi rapide que l'orage.

    Mais l'homme poisson ne veut pas se laisser faire. Oh non. Car lui aussi est de ces hommes à la trempe surdéveloppée. Alors il tente de riposter et lorsque l'une des attaques du révolutionnaire se fait infiniment moins percutante que les autres, le marine en profite, parant le pieds de Mandrake et le bloquant entre son coude et son abdomen avant de riposter de son crâne. Ca fait un mal de chien. Le pauvre Jonas faillit de tomber en arrière sous le choc. La pièce se met à vriller de gauche à droite et le révolutionnaire se doit de puiser dans toute son arrogance pour tenir debout. Pour ne pas lacher. Et profiter de sa jambe toujours bloquée pour enrouler l'autre autour du cou du poisson comme un filet moribond. Il enlace la bête de toute sa poigne et alors même que l'acier se serait éclaté, que le diament se serait brisé, la bête continue à rugir. Le monstre qu'il est refuse de se faire avoir ainsi. Hurlant à la mort A la mort du révolutionnaire. Mais celui ci tient bon, un rictus de souffrance et de concentration ayant remplacé son sourire amusé. Il réussit alors à articuler entre ses dents une phrase à peine audible tellement elle est abîmée par le combat.

    "La sou...ris ... se fait ... manger... par le chat..."
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    - ... par le chat.

    Crescendo, la lutte enfle en intensité et en puissance à chaque seconde. A peine quelques minutes, et déjà plusieurs pièces bétonnée ont été transformées à l'état de ruine et de gravats par le choc des deux titans. Quelques minutes où des coups toujours plus forts et plus rapides se sont enchainés à un rythme infernal, alors que chacun d'entre eux suffirait à briser des navires en deux en une fraction de secondes. Mais tels les symboles immortels qu'ils représentent, aucun des deux êtres ne s'est encore décidé à se laisser briser sous les coups de l'autre. Deux forces de la nature qui luttent de tous leurs êtres, de toutes leurs âmes. L'air lui même semble au supplice au plus près du duo de combattant, éclatant à chacune de leurs attaques !


    Raaaah ! Mon cri enfle au plus profond d'ma cage thoracique, fruit de l'effort que tout mon être déploie dans c'qui est sans nul doute le combat le plus terrible que j'ai eu à la fois la chance et la douleur de m'confronter. Quel homme ce damné Mandrake ! Même face au célèbre Potemkin je savais au fond d'mon coeur que la défaite n'était pas une option. Mais là... même ma terrible volonté doit faire face à l'étreinte cette fameuse "peur de la mort" dont on me rabâche les oreilles depuis toujours. Tellement longtemps que je n'l'avais pas ressentit... une éternité me semble-il. Héhéhé... Presque autant pour m'donner des forces que par honnêteté, je dois avouer que c'est loin d'me déplaire. Plus la lutte est rude, plus la gloire en s'ra savoureuse. Les innombrables marques de brulures, de coupures et d’ecchymoses qui me parsèment maintenant les écailles en seront tout autant de preuves.

    Nous sommes donc enlacés, puisant dans nos forces tout le potentiel qui nous permettra de briser notre adversaire. Plus de coups tactiques, plus d'enchainements stratégiques... C'est un bras de fer entre deux volontés qui vient de s’engager ! Mes muscles se bandent ainsi à s'en faire éclater les veines ! Mon visage n'est que rougeur malgré le sourire forcé qui ne s'en dépeint pas. Les dents serrées, j'hurle tout en m’efforçant de briser cette étreinte qui m'enserre ! Et par tous les enfers d'impel down cet humain en a de la force ! J'ai résisté sans mal à des lutteurs professionnels, à des monstres marins tout en puissances, aux anneaux constricteurs d'un roi des mers et même aux cuisses de Néné la Nabotte c'est pour dire ! Et pourtant jamais j'ai été autant malmené qu'entre les jambes de cet homme. Est-ce seulement un humain ? Nous sommes donc immobiles, figé dans cet instant où nos forces s'égalisent, telle une balance qui ne saurait de quel côté pencher. Oscillant entre admiration et haine pure, j'y fais alors face de toutes mes forces malgré une position désavantageuse. Devant un tel adversaire, le moins qu'on puisse faire et d'honorer le combat en y répondant par d'autant plus de fougue. Car s'il croit que j'vais m'laisser faire si facilement, il est encore plus naif que ces autres frères révo'.
    Chercher le corps à corps avec un poisson foudre est loin d'être la meilleur idée qu'on puisse avoir. Cher Mandrake, tu aurais mieux fait de ne pas m'prendre à la légère. Profitant donc de notre accolement, je le foudroie sans plus attendre d'une violente décharge électrique, qui se projette directement de mes cellules dermiques à sa peau alors en contact ! Le choc est violent ! Des arcs d'énergie sautent entre nous, avant de crépiter dans les airs tout en lui offrant cette si singulière odeur ionisée ! Mais Mandrake y fait face. Je le vois dans son regard imperturbable. Il souffre, brule intérieur'ment, mais ses yeux sont toujours aussi durs. Même pas un sourcil qui a bougé. Bon sang, c'est l'premier à résister sans accrocs à cette technique. Diable d'homme. Diable de révolutionnaire ! Mais qu'à c'la ne tienne, s'il veut monter la barre encore plus haut, il ne s'ra pas dit que je ne saurais en faire de même ! Dans mon domaine de prédilection, face à la différence de force dont sont si fiers la noble race des hommes-poissons, petit à petit la balance penche en ma faveur... Lentement... je prends l'ascendant, réussissant tant bien que mal à m'arracher à son étreinte dans la douleur et l'effort. Un ricanement victorieux plus tard, je lui arrache presque les membres comme un symbole de ma réussite !

    Mais c'est sans compter ses talents presque surnaturels. Cet homme est un combattant né. J'avais déjà commencé à l'sentir avant même de le voir, mais là ça n'peut que me sauter de plus en plus aux yeux. Car au moment où je brise ce statu quo qu'il y avait entre nos deux forces, l'homme me rend mon sourire. Instantanément je comprends, et serre des dents tout en continuant à sourire aussi en réponse. Figé dans les airs et dans le temps, nous nous regardons... Tout va se passer très vite... Viens bonhomme, Tonton Toji t'attend !
    En moins de temps qu'il n'en faudrait à un écureuils sous acide pour battre des paupières, ses deux poings unis fusent vers mon torse dont la garde est alors grande ouverte. Je suis là, immobile, et comme au ralentit je vois le coups qui arrive. Telle la dérive des continent, on le sait inarretable, tout puissant. Rien ne saurait ralentir de tels poings... Rien, et pas même moi qui n'aurait pas bougé d'un aiguillon avant le contact rude du choc contre ma poitrine. BAM ! Soufflé. Balayé. Brisé. Tant de mots qui ne sauraient à eux tous décrire la moitié de la brutalité avec laquelle je suis projeté en arrière. Je suis ainsi presque téléporté contre le mur épais qui se trouve derrière moi, m'impactant dans la pierre avec une violence à laquelle je n'avais encore jamais dû faire face ! Le monde éclate autour du point d'impact... et moi aussi.

    Une dizaine de secondes de silence plus tard, la poussière se décide enfin à retomber lentement... Je n'entends presque plus rien... seulement ce log sifflement de mauvaise augure... L'air se devrait d'être irrespirable, mais je n'ressents pas la poussière dans mes poumons... étrange... Ah je n'respirais plus en fait... dur. Voilà, maintenant j'ai r'commencé à respirer. Mieux. Pas forcement agréable, mais mieux. Tout mon corps se tord alors de douleur sous les contraintes que j'lui impose, essayant tant bien que mal de redresser ma carcasse pour continuer la lutte. Un travers des lambeaux de fumée mon adversaire apparait. J'me dois d'continuer à lui faire face... J'peux encore me battre. Mes forces sont loin d'être amputées. Aller Toji, relève toi... Ne le laisse pas te mettre à terre de la sorte ! Rira bien qui rira le dernier ! Keuf keuf...



    De l'extérieur, le marine semblait en bien mauvaise posture. Tout le haut de son uniforme SW était en lambeaux, encadrant alors parfaitement les nombreuse blessures apparentes de son corps malmené. La plupart étaient superficielles, mais ce coup-ci semblait l'avoir tout particulièrement affaibli. Pour preuve, ses bras tremblaient, comme s'ils étaient à bout de force ; tandis que son visage n'était plus que souffrance et rage. Visiblement, seule sa volonté lui permettait encore de continuer la lutte. L'homme-poisson se fit donc un devoir de se remettre sur ses pieds, grimaçant au moindre geste tout en maugréant de sombres malédictions contre lui-même et contre son adversaire entre ses dents.
    Un premier pied posé, ne restait plus qu'un genou à terre... puis le second... l'homme-poisson commença alors péniblement à se redresser... avant de s'effondrer instantanément au sol comme un pantin dont on aurait coupé les fils ! Sur son visage la surprise supplantait la peine, tandis qu'il contemplait les yeux écarquillés et la bouche grande ouverte les trois côtes flottantes qui jaillissaient comme autant d’obscènes obélisques de son flanc gauche perforé. Déjà une épaisse nappe de sang maculait son treillis. Face à une telle blessure, le marine tenta plusieurs fois de se relever, surement plus poussé par sa fierté que par la peur de la mort, mais cependant toujours en vain. La bête était à terre, ne réussissant plus qu'à cracher d'épais glaviots de sang sur le sol poussiéreux.


    Le marine était brisé. Mandrake avait finalement gagné à n'en pas douter...

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    De l'électricité parcourt chaque parcelle de son corps. Tous ses os, tous ses muscles, tous ses lambeaux de peau calcinée lui font un mal qui aurait tué n'importe quel soldat. Mais pas lui, non. Malgré la douleur, malgré la fatigue du combat titanesque qu'il vient de gagner, Mandrake reste droit, l’œil rivé sur sa victime.

    Il a gagné. Enfin.

    Sa démarche candiloquente tente de rester droite mais il ne peut s'empêcher un pas de travers, une posture courbée par l'effort. S'il pouvait, il courrait à l'infirmerie, lui, le grand Mandrake. Mais non, il lui reste une chose à faire. S'approchant le plus précautionneusement possible du corps de l'animal, un sourire de satisfaction vient éclairer son visage ensanglanté lorsqu'il aperçoit une carcasse sans vie, sanguinolente de toute part. Il tente alors de se rappeler la dernière fois qu'il a combattu aussi vaillamment, la dernière fois qu'il s'est fait si abîmé dans un combat. Oh oui cela faisait un moment. Cherchant de sa main gauche dans sa poche, il en sort un Den Den Muchi qu'il tapote avant de l'approcher de ses lèvres ensanglantées :

    « Plop Plop Plop …. Ici Mandrake, amenez moi dix hommes et les chaines de torture. »

    Les chaînes les plus solides de la bases desquelles même lui ne pourrait s'échapper. Il faudra au moins ça pour enfermer une telle bête. Peut être même que ça ne suffira pas... Quand Mandrake tourne la tête pour observer le champs de bataille, il n'aperçoit que ruine et poussière...

    _Chef Chef ! Où êtes vous ?

    Dix hommes accourent, trois énormes colliers de fer et de chaines traînant lamentablement difficilement derrière, portés par une brouette tractée à force de muscles. Lorsqu'ils aperçoivent enfin le fier guerrier Mandrake, leurs yeux ne peuvent réussir à comprendre comment il a pû se trouver dans un tel état. Le pied gauche tanguant à cause d'une cheville cassée, le visage recouvert de brûlures, les habits brûlés, déchirés ou ensanglantés, il ne ressemble plus à l'homme droit et fort qu'ils connaissaient.

    _Attachez moi l'animal.

    _Euh... Z'êtes sûr qu'il va pas se reveiller ? Parce quand on voit l'état de la salle...
    _Pas qu'on voudrait pas être avec lui à son reveil mais...
    _C'est vous qu'avez tout détruit ici ?
    _Z'êtes bêtes ou quoi ? Y'a eu une tornade ! Deux humains peuvent pas faire ça !

    _Ca suffit ! Attachez le et amenez le à la salle de Contrôle, j'ai une annonce à faire.
    _Oui chef !


    Deux minutes plus tard, Mandrake tapote un Den Den Mushi caméra dirigé vers un Toji ensanglanté, couvert d'hématomes, le corps salement abîmé et couvert de blessures, plaies béantes, côtes saillantes.. Les yeux fermés par la douleur et chaque membre attaché à d'impressionnantes menottes de fer.

    _Venez marines, venez. Et vous finirez ainsi !

    Puis, le Den Den s'éteint dans un petit toussotement. Mandrake se retourne alors vers les quelques hommes présents avant de demander de le conduire à l'infirmerie. Puis il faudra aller au cocon. Mais d'abord, quelques calmants ne feront pas de mal, car l'homme ne tient maintenant plus que sur un pied.
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    ... 22h00

    Cling...clong... cling...

    Bruits de chaînes...

    Clang... clong...

    Les seules choses que j'entends...

    Clong...clang...


    Mes pieds raclent le sol... comme si le moindre mouvement m'était impossible. Je sens tout juste mon corps qui se balance dans les mains de mes geôliers... ces mains qui m'aggrippent et me trainent sans ménagement, voir avec une haine non dissimilée. Pourtant, pour le peu dont j'arrive à prendre conscience, je sens qu'ils ne me serrent pas plus que ça... Comme s'ils craignaient de me réveiller par une prise trop agressive. Ou alors, mon corps sanglant et écailleux les dégoute. Probable... Je suis un monstre... Je les terrifie autant que je les écœure. De toute façon c'est c'que j'ai toujours été, un monstre. Aussi loin que j'me souvienne, j'ai connu que l'dégout et la peur chez mes interlocuteurs... Une machine à tuer, entrainée à aimer ça depuis l'enfance. Simple mais efficace, et c'est vrai qu'j'y ai pris gout. Mais maint'nant qu'j'y pense, ça n'a pas toujours été ainsi... Avec mes parents par exemple. J'crois entrapercevoir au fond d'ma mémoire cachée quelques bribes de moments heureux et innocents... trop loin et trop fugaces pour qu'ça n'soit pas juste des lambeaux d'émotions. Mes parents d'ailleurs... Bordel, ça f'sait bien dix ans qu'j'y avais pas pensé tiens ! Marrant comme il faut certaines situations pour faire remonter la fangue de votre mémoire. J'me d'mande c'qu'ils sont dev'nues tiens. Seul Davy Jones peut encore l'savoir. Morts ? Esclaves et encore plus enchainés que moi ? Boarf, allez savoir. Pour tout dire j'men fous... Dans cinq minutes j'y pens'rai plus... Ça y est, j'pense déjà au prochain révo que j'vais zigouiller. Marrant ça... Marr...

    Je me laisse ainsi trainer, comme un immense pantin brisé... Semblant presque sans vie. Pourtant, au plus profond d'mes pupilles brille encore une flamme, qui si elle n'est pas grosse rivalise d'intensité. La bête n'est pas morte... oh non... Elle est là, terrée... attendant son heure patiemment. Mon esprit quand à lui, s’accroche fermement à la réalité, se laissant bercé par les secousses de la route sans pour autant lâcher prise. Je suis comme un alpiniste, jouant dangereusement avec sa vie accroché à la falaise de l’inconscience seulement par quelques doigts. Et au travers de ma gueule ensanglantée, un sourire qui r'commance à poindre...

    - Où on l’emmène ?
    - A la salle d'interrogatoire. Mandrake veut à tout prix qu'on profite de sa faiblesse pour lui faire cracher ses codes et les positions et objectifs de ses hommes. Il vaut mieux ce montrer prudent avec ces Sea Wolves, ils doivent avoir plus d'un tour dans leur sac.
    - Ce n'est pas dangereux ? Depuis que Mandrake n'est plus là j'ai peur qu'il se réveille.
    - Impossible. Tu as bien vu le combat. Rien ne peut survivre à Jonas.

    - Oui mais...
    - De toute façon, l'équipe d'investigation impartiale saura le prendre en main ; et le colonel Vega est aussi en route. Ce monstre va payer pour ses crimes.

    Vega... ma cible... mon objectif... A ce faible son mon corps entier tressaille légèrement. Rien de plus qu'un frisson, mais suffisamment fort pour faire sursauter mes geôliers. Tsss... du calme Toji.... pas encore... J'me dois de calmer la bête, qui n'attend qu'une chose pour se ruer de nouveau à l'assaut, ivre de vengeance et de sang. Une seule chose... le bon moment. Me voilà donc trainé à nouveau, comme reparti dans les limbes d'un coma si proche...



    ... 22h05

    Clong !

    Le bruit sec d'un épais arceau d'acier qui se rabat me réveille d'un coup, m'arrachant dans la douleur à un somme salvateur. Depuis combien de temps suis-je endormi ? Beaucoup ? Quelques secondes seulement ? Difficile à dire même si la logique me dit que ça n'doit pas faire plus de quelques minutes... En tout cas, le contact dur et froid d'un fauteuil en métal me raccroche à la réalité. J'sens dans l'air cet atmosphère de danger... Pas le danger immédiat comme avec Jonas. Plutôt celui qu'y est lourd. Chargé. Poisseux même. Et l'décor n'est pas là pour égayer l'tableau c'est moi qui vous l'dis. Car tout ça m'a fait comprendre qu'on va passer à une autre phase du grand jeu d'la vie. Celle où j'dois déguster pour mes crimes comme le voudraient tout bon adepte du karma. Alors du coup j'fais un effort d’éveille, et j'me tire de la léthargie où j'm'étais laissé glisser autant par confort que pour m'ménager. Bon ça s'fait pas sans mal j'avoue. Vas-y qu'mon corps en profite pour m'faire l'inventaire des coups et blessures... Bordel, j'ai douillé... Mais j'ai été entrainé à la dure... De toutes façons, c'est pas en tirant la gueule ou en chouinant comme une pucelle brisée du fion que ça va m'faire sentir mieux. Non Toji, tu dis rien et tu rumines ; c'est encore c'que tu sais faire de mieux. Alors dans l'noir de la pièce humide où on vient d'me coffrer, j'attends mon heure, mais cette fois la curiosité et l'goût de l'action qui m'colle de nouveau au palais.

    Vlan !
    Bordel ! Si j'chope le connard qui vient d'allumer c'putain d'projo qui pendouille au d'ssus d'ma tête, j'peux vous dire qu'il va manger l'ampoule par là où ça n'avait encore jamais vu d'lumière. Y a pas idée non mais. Et pas question d'me protéger les rétines, j'ai les pognes bien arrimées à la chaise. Sans compter la tonne de chaines sur les épaules... Bordel, j'ai connu des coffres forts et des navires moins bien arrimés. Mais j'ai pas l'temps d'marmonner longtemps que l'responsable probable fait son entrée par une p'tite porte métalique dans mon dos. Enfin le... les plutôt. Font durer l'plaisir, ne se montrant pas de suite tout en jouant sur des sons qui s'voudraient inquiétants. Tsss, genre j'connais pas la routine... A d'autre, bande de moule ! C'est pas parce que j'ressemble à une vieille serpillaire de bloc de chir' qui faut m'prendre pour une pomme. Allez les gars, sautez les préliminaires et v'nez m'dire bonjour ! Faut tout d'même pas que j'vous l'demande bordel ! Allez chuis pressé quoi merde.
    Aaaah, et ben en voilà déjà un... Un beau bébé d'ailleurs. Lui de derrière mon oeil bien ouvert, j'l'appelle direct "cogne dur". Ca s'voit qu'il est là pour cogner dur. C'est son job, sa façon. SBAF ! Et j'parieras une de mes couilles que les autres larrons qui attendent leurs tours et jouissent du spectacle ont aussi leur façon d'faire. SBAF ! Une belle bande de salopards bien dégeu' d'l'âme qu'ils se sont trouvé ces révo... J'peux l'sentir d'ici. Ca doit v'nir de l'odeur de sang mélé à la sueur et à l’ammoniac SBAF ! qui imprègnent la pierre. SBAF ! SBAF ! J'dois pas être le premier à v'nir à leur p'tit camp d'vacance. SBAF ! Tiens... puisqu'on en est là, l'est temps d'se r'mettre un peu dans l'bain hein. Fini les conn'ries, j'ouvre à moitié l'autre œil, et j'branche le mode son et couleur. SBAF ! Voyons voir c'qu'il me veut l'autre andouille à face de brique.
    Spoiler:

    - Allez charogne ! Tu vas parler oui ou non ?! Dis nous quels sont tes plans fumier ! SBAF !

    Ah.... C'est tout ?! Boarf... classique. Pas vraiment d'quoi éveiller mon intérêt... SBAF ! Ceci dit, le type avoine avec un zèle assez admirable. Dommage que j'sente kedal vu qu'il frappe comme ma tata, mais bon, on peut pas lui en vouloir... SBAF ! Nan mais vas-y mec fais toi plaiz', pour une fois c'est la maison qui régale ! SBAF ! Bon par contre vas pas t'faire mal hein, j'ai la peau dure. SBAF ! Héhé, mais c'est qu'il envoie l'animal ! Vas-y mec, fais-moi mal, Huhuhu Keuf keuf ! Ah merde, avec son cinéma j'en ai presque oublié qu'Jonas m'a bien fait mal par contre. 'Foiré !




    ... 22h08


    - Humph... humph... Putain mais tu vas arrêter d'chanter connard ! SBAF !



    On ira pendre des révo' sur la grande vergue
    Pour laver le linge,
    SBAF ! voici le moment.
    Haut et court qu'ils se balanc'ront !
    A eux les beaux linceuls blancs.
    SBAF !
    On ira pendre des révo' sur la grande vergue
    En famille, on
    SBAF SBAF ! zigouill'ra tout ça.
    Haut et court qu'ils se balanc'ront !
    Car ils se jettent dans nos bras.
    SBAF !

    Huhuhu, j'adore jouer avec les nerfs des révos, ça m'en f'rait presque oublier mes p'tites misères corporelles. Vl'à bien cinq minutes que le mec s'acharne à m'tabasser la trogne comme un gros sac de sable, avec pour tout effet que d'se faire rougir les phalanges. Perso ça a plutôt tendance à m'réveiller qu'autre chose, alors m'faire mal j'vous laisse imaginer comme on en est loin. Du coup je chantonne, comme par défi, histoire d'lui faire comprendre qu'il va d'voir s'entrainer un poil plus s'il veut m'faire lacher mes infos. D'une voix faible mais vibrante de détermination, j'laisse ainsi jaillir mon mépris à chaque strophe. Cogne coco, cogne ; tu m'fras jamais aussi mal que ces vers là, huhuhu.
    Alors au bout d'un moment, lui s'énerve, et moi j'me lasse. J'sais pas qu'elle heure il est exactement, mais j'ai un timing à gérer moi. Du coup, j'mets laborieusement en branle les muscles d'mon cou jusqu'ici inactifs, pour décaler ma tête d'un bloc vers la grosse patate qui m'arrive. Mes muscles durs comme de l'acier s'rigidifient alors en bloc, laissant s'impacter le poing de mon tortionnaire directement en plein front. CRAAaaaack ! Que font ses doigts qui s'brisent net. Wouaaaaaaargl... Que fait ma belle brute en s'tenant le poignet meurtrie. J'l'avais prév'nu mais il m'a pas écouté : au jeu du plus dur, j'gagne toujours. Et comme j'suis mauvais gagnant, j'enfonce le clou d'une mesquinerie à peine audible.

    - Ahaha, bien fait ducon.



    Toji 1, Tortionnaire 0.

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    - Je ne pense pas qu'on puisse obtenir rapidement des informations de lui comme ça.

    Bien parlé coco. Toi au moins, à défaut d'instinct d'survie t'as des yeux et suffisamment d'cerveau pour analyser c'que tu vois. Déjà un bon point que monsieur muscle n'avait pas huhuhu.

    - Laisse-moi essayer mes méthodes Joseph.

    Viens mec, j'suis pas encore à 100% d'mes capacités, alors un guignol de plus pour m'sortir des vapes ne s'ra pas d'trop. Par contre... j'vois pas ta gueule et ça ça m'énerve... Juste des bruits de ceaux, de liquides... Allons bon, l'chimiste maint'nant. Nan sans déc' ils vont m'faire toute la panoplie ou quoi ?! La brute, le chimiste, le coutelier et l'rhétorique. Les quatre grandes écoles de la torture professionnelle. Bon, c'est au moins sympa d'la part d'la révolution de pas m'mettre entre les mains d'amateurs. J'me s'rais vexé sinon.

    Bling, blang... glouglouglouglou...

    Et puis tout à coup, alors même que j'suis perdu dans mes pensées médisantes, un gros bac qui me tombe sur la coin d'la gueule et qui m'noie jusqu'aux épaules ! Vlouf ! Aussi sec, j'ai ma peau pourtant épaisse et pas mal insensibilisée à la douleur qui commence à m'démanger ! Pire, la grande majorité viens d'm'atterir comme par hasard en plein dans les branchies, qui m'brulent alors comme jamais ! Connard, du vinaigre de vin en plein dans les ouïes ! Raaaaah ça pique bordel ! C'est un peu comme si vous buvier la tasse dans du vinaigre v'voyez. L'genre d'truc qui vous donne envie d'vous écorcher l'intérieur des poumons pour qu'ça fasse moi mal ! Tin' là j'déguste ! Raaah !

    - Alors Amiral ? Si vous nous disiez combien d'hommes vous avez infiltré ?

    Crève charogne ! Un Sea Wolf ne crache jamais d'info sur ses frères ! C'est l'credo qui nous a toujours permis d'survivre, et pas un d'entre nous n'y dérogera ! J'vais juste t'arracher les tripes et pisser d'dans jusqu'à c'que tu t'noies les amygdales connard ! VLOUF ! AAAargl !

    - Alors ? Toujours pas envie de parler ?

    Keuf keuf... Vas-y dugland... joue encore une fois au con avec moi et j'te jure que tu vas l'payer au prix fort. Promesse d'enflure revancharde. En attendant j'grince des dents et j'tiens bon, plus par fierté que par stratégie ; histoire de vraiment rien leur lâcher, pas même le plaisir de contempler ma douleur. Mes mains s'agitent sous la brulure du liquide, ma tête s'active par saccades, mais pas l'moindre gémiss'ment.

    - Bien, voyons si une autre rasade vous délira la langue.

    C'est ça coco, viens. S'il avait été face à moi, il aurait pu voir dans mes yeux la lueur de vice et de sadisme qui vient d'éclore. Mais non... A l'instant où j'sens l'contact du vinaigre sur ma peau, toutes les cellules électriques de mon corps se déchargent à l'unisson ! Plusieurs centaines de volts qui remontent le courant tels des saumons revanchards, avant de s'ruer sans la moindre pitié sur le grand seau métallique et sur l'homme qui le tient. Grand Flash éblouissant ! Puis, juste un léger grésillement qui accompagne le son mat d'un corps qui s'écrase de tout son long en fumant. T'as eu l'audace de t'prendre pour une lumière alors que tu n'étais qu'une veilleuse, alors j'me suis fait un plaisir de t'éclairer sur ton cas. En d'autres termes moins lyriques : Huhuhu, dans ta gueule ! Keuf keuf !

    Spoiler:

    Toji 2, tortionnaires 0.




    ... 22h 12.


    Grand silence dans la pièce. Mes étincelles ont laissé un blanc dans la conversation, et j'le déplore. Nan sans rire, j'ai beau manger ma race comme jamais, c'est presque un plaisir d'être de ce côté là du bâton pour une fois. Instructif le truc quoi. Un souffle d'air frais dans ma pratique de l'art du meurtre pour ainsi dire. Puis c'est d'la bonne douleur ; du genre que j'sais utiliser pour m'sortir les burnes des ronces marines. Si j'étais pas si mal au point à la base, j'ferais bien durer l'plaisir un peu plus longtemps même, promis. Mais bon, on est pas dans des conditions optimales : j'suis déjà pas mal saigné par Mister "Jonas j'tente de te briser la gueule", je manque de temps, et on m'attend pour dîner. L'est donc temps d'passer à la suite, et sans tarder s'il vous plait. On s'active messieurs dames, j'suis attendu !

    - Comment va Karl ?
    Demande une voix faiblarde, presque timide
    - Il vit.
    - Bon.Vois ce que tu peux tirer de notre ami, Vlad.
    - Bien. A mon tour de jouer.

    Celle-la par contre, cette voix-ci, la dernière ; ben elle sonne mal. Du genre voix qui laisse présager de mauvais moments. Des moments épiques où on n's'en tire que par petits bouts. Voyons voir... si ma vilaine caboche à moitié défoncée par Mandrake veut bien fonctionner, j'dirais qu'apres le "chimiste" y a le "coutelier". Moche ça... Et v'là que l'temps m'donne raison avant qu'j'ai pu bien profiter de l'odeur de friture vinaigrée du précédant bourreau. Sale gueule j'dirais pour celui-là... Quoique la gueule ça va , c'est plus le regard qui chie... Regard de dément. De fou. Du type qui aurait jouer à la vivisection avec sa p'tite soeur si on lui en avait laisser l'occaz'. Pour sa défense elle l'avait fait chier, mais là n'est pas la question. Bref, j'me dis qu'on va monter de deux trois octaves dans la partition d'la douleur, et j'trouve ça moyen jouasse. J'ai pas encore bien récupéré d'ma baston de fin du monde, et v'là que j'me retrouve face à un probable fan de sushi.

    Spoiler:
    - Amiral Arashibourei... même si vous ne dites rien, je lirai mes réponses dans votre chair meurtrie.

    Ben voyons, qu'est ce que j'disais ! Le type sort de l'ombre, rentre dans mon champs d'vision avec un plaisir avoué ; puis se plante devant moi en jouant du couteau comme on s'currerait les dents après un bon gueul'ton. Tête de dément j'vous disais, suffit d'mirer ses yeux pour se dire que ce type là fait son job avec zèle, voir avec passion. Bordel, dire qu'on me considère comme un boucher... faudrait qu'ils voient ce gus. La révolution à ses mauvais côtés, et j'suis en plein d'dans. Roooh et puis merde ! J'suis pas non plus là pour me faire charcuter la couenne sans rien dire ! V'là déjà quelques minutes que j'joue les souffres douleurs pour le compte de la mission, mais faut pas non plus pousser la sardine dans les orties ! Avec toutes leurs conneries j'ai fini par me réveiller pour de bon, et c'est donc l'esprit bien offensif que jm'apprête à tenir le troisième round. Bon Joe l'canif, si tu veux pas la jouer soft, on va pas la jouer soft. Faire mumuse avec un poignard, c'est fendar quand on tient l'manche, mais pas plus. Alors t'es gentil, mais ta tête de sadique du dimanche, tu t'la gardes pour tes frangines. Des guedins comme toi j'en bouffe au p'tit dèj'.
    Le type s'avance vers moi, savoure une peur qui n'existe que dans son imagination, fait fi de ma moue dédaigneuse, et sort son scalpel. Entre la douleur de mes blessures qui s'éveille de plus en plus et son sourire de requin, j'commence rééllement à perdre patience. Face à un pékin moyen il fait surement office de pro... mais c'est pas à un vieux mérou qu'on apprend à battre des nageoires. Alors lorsque d'une voix qui se veut menaçante il me demande :

    - Vous allez me décrypter votre code, ou bien je vous coupe en fines lamelles.

    - Non. Que j'lui réponds calmement.
    - Comment ça non ?
    - Non.
    - Mais si. Je saurais vous*...

    Et ben, c'est là que j'perds patience. Pas ma faute aussi, z'ont trop fait durer l'suspense ! Un public aurait lancé les premières tomates, ben moi j'lache la bride de la bête. Vlan ! Tout à coup mon haki traverse le temps et l'espace, balayant le révolutionnaire qui me fait face comme une déferlante ! Instantanément, son mental est brisé par l'assaut sauvage de mon esprit combatif, qui bien qu'affaiblit par mon combat précédant, n'en demeure pas moins largement à même de réduire des adversaires de ce niveau à l'état de mollusque d'un simple battement de cil. Foudroyé, le type s'écroule la bave aux lèvres sur les sol, totalement inconscient. Et t'as d'la chance qu' j'ai pas les mains libres mec', sinon j't'aurais vraiment appris le respect.



    Toji 3, tortionnaires 0.


    - Suivant !
    Que j'hurle alors au type derrière moi.



    Dernière édition par Toji Arashibourei le Dim 2 Sep 2012 - 17:12, édité 1 fois
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    Ouais c'est à toi qu'je parle. Toi le p'tit nerveux qu'j'ai entendu tout à l'heure. Va pas croire que j't'ai pas capté ou qu'tu vas pouvoir te défiler comme ça. Quatre écoles de torture, et t'es l'quatrième et dernier, alors c'est à ton tour de v'nir me faire des p'tites misères. Crois pas qu'tu vas y échapper huhuhu. Toujours solidement attaché au milieu d'une flaque de sang qui ne cèsse d'enfler depuis mon flanc déchiré, j'ai repris depuis l'temps possession de mes moyens, et me contorsionne donc pour essayer de mirer le p'tit saligaud qui joue encore les timides dans mon dos. L'dernier d'sa bande huhuhu, z'ont vu c'que ça donnait de s'frotter à Tonton Toji, et j'doute que l'gus encore sur ses pieds soit fan de l'idée d'venir tenter sa chance. Déjà que l'peu qu'jai entendu d'sa voix était du genre éternuement d'morpion, mais en plus si j'me goure pas son style risque de mal passer dans l'urgence de la situation. Arracher des renseignement juste par la force des mots, c'est un travail de longue haleine ça. Et dommage pour lui, Mandrake et mes Sea Wolves ne lui en laisse pas l'temps. Puis la vision du Haki Royal sur son pote aux dents pointues a dû lui faire l'effet d'une douche bien froide. Navré gamin, t'es potes ont échoué et toi aussi, huhuhu. Mais viens essayer tes talents l'ami, juste pour le sport. Aller, viens m'torturer mec ! Fais pas ta sucrée c'est moi qui te l'demande ! Huhuhu.



    Gniiiiiii....
    - Ouf...

    Même bruit de porte que tout à l'heure, mais cette fois en plus glauque. Même porte pourtant... mais y a un truc dans le rythme du battant qui vous remonte la colonne vertébrale en vous foutant la chair de poule. Au début j'pense que c'est "rhétorique" qui s'fait la malle, mais non ; j'sens encore son souffle soulagé dans mon dos, sa présence. Mais il est plus seul. Plus un bruit si ce n'est celui de mon sang qui goutte sur le dallage, mais une sale impression... On est d'nouveau trois... Bordel, c'est qui ce mec ?

    - M... Monsieur Porc ! Vous voilà enfin ! Nous avons rencontré quelques... problèmes, avec ce patient. Je pense qu'il serait bon de vous le laisser.

    Hum ? De quoi ?! Oh tu dt'défiles Têtard ?! Tarlouze ! Lopette ! Révolutionnaire ! C'est dingue ça un bourreau qu'y a peur de... Attendez... Si lui c'est l'réthorique, alors il fait quoi l'dernier ?... Oh merde. J'avais oublié une dernière catégorie... Oh putain... J'me disais bien qu'ça sonnait trop beau. Il restait encore celui qu'on appelle en général : l'artiste.

    Pas le moindre signe de réponse, si ce n'est un murmure de soulagement de la part du p'tit rat, indiquant ainsi que ce "Monsieur Porc" semble d'accord. M'étonne pas vraiment, ce genre de type dit jamais non à un travail. Bordel, j'risque de manger ma race sévère... Silence oppressant devant lequel je fais face aussi bien qu'possible, c'est à dire fièr'ment mais avec tout d'même une pointe d'inquiétude légitime. Pas d'la peur non, mais de l'inquiétude mêlée à de la curiosité malsaine. Et elle va être comblée.
    Rentrant lentement dans mon champ de vision, un homme assez imposant s'en vient tranquillement, n'essayant même pas de surjouer la scène pour faire monter la peur chez sa victime. Pas besoin, c'est sa force. Une nonchalance et un naturel dans l'art de faire souffrir les gens, c'est c'qui donne autant de force à son style. Il cherchera probablement pas à m'faire peur... Il sait que ces clients sont en général trop forts ou trop fous pour se laisser aller à la peur ; alors autant ne pas s'donner d'peine à c'niveau là. Par contre, à d'autres niveaux, d'la peine il sait en donner ça oui. C'est donc dans un silence pesant durant lequel je perds mon sourire moqueur que le type déballe tranquil'ment ses outils sur un établi hors de ma portée, tout en m'ignorant total'ment. Puis, quand il se sent enfin près, le voilà qui se tourne vers moi pour poser son regard d'expert sur le matériel brut que j'dois être à ses yeux. L'a pas l'regard du fou dément... Juste le regard du type qui voit un mode différent du tiens. Un peu comme un enfant qui trouve un animal blessé, et qui découvre qu'il a le pouvoir de l'sauver comme de l'briser à tout jamais. Tin' j'aime pas s'regard, c'est un regard dangereux... Très dangereux... Trop dangereux. Et sa tête... sa tête...


    Spoiler:

    Le type se rapproche, m'observe comme un sculpteur étudierait son bloc de roche nue... Puis semble trouver l'inspiration et s'en va choisir quelques outils. Grosses bottines en caoutchouc qui l'isolent du vinaigre tapissant aussi le sol ; gros gant isolants, scalpels en céramique... Chier, l'est malin lui, pas moyen d'jouer les Tesla pour m'défendre. Il s'tient hors de porté d'mes jambes, évite de croiser mon regard... bordel ce mec est un vrai pro... m'laissera pas une chance si j'lui en donne le temps. J'vois ses mains qui se rapproche dangereusement, et ses yeux qui dévorent mon corps et le moindre de mes nerfs avec un appétit terrifiant. Il est d'plus en plus près... Bordel ça va bientôt commencer... Sans l'vouloir je sens que j'me ratatine dans mon fauteuil, geste inutile dont l'but inconscient est d'mettre de la distance entre lui et moi. L'genre de geste instinctif qu'on fait face à un putain d'prédateur déjanté de la caf'tière. Il pose pas d'question. Pas besoin, à un certain degré d'maitrise dans l'art de la torture les victimes donnent les réponses d'elles-même. Et on général elles sont plus bavardes que lorsqu'elles doivent répondre à un interrogatoire précis. Méthode de visionnaire ça. D'artiste.

    Mais bordel il attend quoi pour débarquer ce c*... ?!




    ... 22h 15

    Gniiii !

    Fiou ! L'ouverture subite de la porte de la cellule de torture arrache notre artiste à son œuvre, juste au moment où celui-ci allait commencé son travail. Ça s'est compté en millimètre là, et j'peux vous dire que j'me suis écrasé au mieux pour pas faire gros ! Toujours est-il que Monsieur Porc se détourne de moi pour observer le nouvel arrivant qui se trouve dans mon dos, le scalpel toujours en main. Même pas quelques secondes plus tard, un type débarque en trombe dans la pièce, avant de se positionner face à moi pour m'observer à son tour. Uniforme de colonel de la révolution, un gros bonnet d'la base à n'en pas douter.

    - Bon on en est où là ?! A-t-il parlé ? Il nous faut absolument ses données à propos de leur plan de bataille, Mandrake insiste. Je suis venu en personne voir où on en était.

    Le type est visiblement pas jouasse, surement la faute à mes hommes qui salopent sa base avec leurs grosses semelles crottées. Navré mec, j'leur d'manderai de nettoyer en partant. Monsieur Porc lui, hausse des épaules comme si tous ces tracas ne le touchaient pas vraiment.

    - Co.. Colonel Vega. Le contre amiral Arashibourei s'est montré peu coopératif. Mais Monsieur Porc commençait justement son travail pour palier à ce problème.
    - Bien. Dépêchez-vous, d'innombrables vies sont en jeu. L'avenir de toute la révolution de cette voie dépend de*...
    - Vega ?
    - Hein ?
    - T'es l'colonel Vega ?
    - Euh oui, en personne. Colonel Vega, responsable en second de la Gueule du Requin et*...
    - Ah ben pas trop tôt !
    - Que* ?!
    - Par mes trois couilles j'ai failli attendre !


    Devant un tel revir'ment, le type devant moi en reste abasourdi, muet et figé comme un carpe sortie de l'eau. En même temps je doute qu'il s'attendait à autant d'énergie dans ma voix, surtout après un combat contre le célèbre Mandrake et une séance de torture entre les mains de ses experts. Mais le fait est là, ma voix déborde d’énergie et de force, totalement à l'opposé de ce qu'elle était quelques minutes plus tôt. Là, elle en résonnerai presque dans l'complexe tant j'y mets du cœur. Bordel de bitte à corne, l'était grand temps qu'il arrive lui ! Ma proie. Ma cible ! Le p'tit fifou à sa maman qu'il a fallu que j'débusque jusqu'au plus profond d'sa propre base. Colonel Vega, c'est pour toi que j'suis là ! Car une fois hors d'état de nuire, le pseudo Amiral Chuck sera bien obligé de sortir de son cocon pour gérer sa base. Et donc, par la même il devra diminuer son bouclier. Du coup, tu l'auras compris mec, tu vas manger sévère pour la bonne cause. Enfin bonne... ma cause plutôt.
    A cette nouvelle, je laisse tout l'état combatif qui était alors brimé en moi se réveiller, emplissant chacune des fibres de mon corps d'une force nouvelle et inépuisable ! La bête libérée de ses fers bondit en moi, et m'insuffle une hargne sans pareil. A mon tour de jouer les enfants ! Le haki imbibe mes muscles, se repend aux chaines... je me sens invincible, tout puissant. Rares sont les êtres vivants dans la marine à pouvoir rivaliser de force avec moi ; et ceci sans compter l'avantage proverbiale de ma nature d'homme-poisson. Notre peuple est fort. Bien plus que ces chétifs humains pour qui sont prévues ces chaînes. Alors face à ma colère et à mon envie d'en découdre, elles ne feront pas le poids. Elles sont grosses et surement très solides... Mais ça n'a que peu d'importance dnas ces circonstances. Ils me croyaient assez affaiblit par mon duel pour me tenir au sol ? Naïfs !
    Gonflant mes muscles sous les regards incrédules de mes bourreaux, je m'arrache littéralement à la chaise de torture dans une explosion de maillons déchirés ! Me redressant ainsi d'un seul coup, je surplombe mes deux interlocuteurs d'une bonne tête, et d'une bonne rasade de malveillance. Mon regard plongeant n'est que promesse de désastre, appuyé sans ménagement par un sourire empli de sadisme. Huhuhu. Ah vous vouliez me faire parler ? Ah vous vouliez me torturer ?! Vous allez voir c'qu'il en coute de jouer à ça avec "Père Tempête" ! Huhuhu !

    Profitant de ces quelques instants où je savoure ma vengeance à venir, Vega sort de sa léthargie pour faillir jaillir une lame de son bras mécanique, avant de la brandir au dessus de sa tête. Il est le deuxième plus grand guerrier de la base après l'amiral Chuck, et il est de son devoir de neutraliser le prisonnier avant qu'il ne commette d'autres ravages. Et même si les rumeurs sur les dégâts causés par le duel du marine et de Mandrake sont déjà parvenues à ses oreilles, il ne doit pas avoir peur. L'homme-poisson est gravement blessé d'après le rapport de Jonas, il lui reste donc une chance non négligeable de vaincre !

    - Yaaaaah !

    La lame s'abat vers mon cou, d'un mouvement fluide et rapide digne des grands guerriers !... Avant de s'immobiliser d'un seul coup entre deux de mes doigts tendus. Et bien que ce pauvre colonel fasse alors des cents et des milles pour la dégager, elle ne bougera pas d'un iota, fermement tenue entre mon index et mon majeur. T'es mignon gamin, mais tu fais pas l'poids. Série ultra-rapide de manchettes de mon autre main, qui lui plieront le coude en une dizaine d'angles bizarres. L'a même pas l'temps d'crier ou de comprendre sa douleur que d'un coup d'pied négligé mais pourtant bien trop rapide pour lui je lui éclate la rotule ; le mettant alors à genou aussi vite qu'il a cligné des yeux. Hop, mes mains l'agrippent avec aisance ; je le retourne dos à moi d'une simple torsion ; puis elles empaument se tête dans un même mouvement fluide. P'tit coup d'poignet : Crack !
    Voilà, ça s'est fait. Trois secondes chrono, et encore j'compte le temps que son corps sans vie s'affale au sol. En même temps après Mandrake il faisait pâle figure le loustic... J'suis d'ailleurs pas vraiment sûr qu'il a bien compris c'qu'il lui est arrivé... Mais bon en même temps j'm'en fous : c'est qu'un révo d'moins sur cette mer. Sans faire alors attention aux tortionnaires restant, je me penche sur son cadavre pour en tirer après une fouille sommaire une montre à gousset et un escargophone de fonction. L'est quelle heure du coup ? 22H18. Bon, j'suis un peu à la bourre niveau timing vu que nos objectifs mineurs étaient prévus pour 22h10, mais j'devrais être présent pour l'assaut principal prévu à 22h30. Ça va être juste mais ça passe. J'me racle donc la gorge pour en chasser les restes de vinaigre, m'essuie le sang qui me tapisse encore la gueule ; puis active le Den den après un réglage de circonstance :




    - Ici Targnole Oppressive d’une Justice Implacable. Y avait de la queue au caisse, mais j'ai fini d'acheter les steacks pour le barbecue. Ils sont saignant à point, et j'devrais pas être en retard pour la cuisson finale. On s'retrouve où vous savez. Over.

    Bon ben, mission accomplie, et c'est pas trop tôt. Ça été long, ça a été laborieux, mais j'ai fini par y arriver. Faut bien dire aussi que pour débusquer un cerveau comme ce Vega au plus profond de ce genre de complexe, c'est pas juste avec les muscles que ça passe. Alors on ruse, on fourbe. Tomber sur Mandrake et ne pas me battre à 100% d'mes possibilités faisait ainsi parti du plan. Plan risqué et plutôt du genre douloureux, mais faut c'qu'il faut hein. En tout cas j'étais prêt à parier ma vie que Mandrake et Vega ne m’achèveraient pas une fois à terre. Un symbole d'oppression comme moi se devait d'avoir une mort plus... scénaristique. Du coup, dans l'urgence du combat et dans le bordel ambiant, ce n'était qu'une question de minute avant que Vega ne vienne à moi. C'est l'soucis lorsqu'on tend un piège à l'intérieur de sa propre base... Si le type survie, il est alors en plein dans la bergerie. Comme pour un vaccin lorsque le virus est trop fort. On s'croit peinard et puis non, bam mange ta fièvre connard. Et dans l'genre fièvre on va leur en mettre une bonne à ces révo'. Huhuhu. Bon ok, j'avoue que les cinq cinglés n'étaient pas prévus mais que voulez-vous, c'est les risques du métier huhuhu... Puis au final j'me suis bien poilé par moments, même si j'regretterai surement demain mon plan masochiste.


    Sur ce, l'est grand temps d'aller ravager cette foutue base ! Et cette fois pas question d'y aller à tâtons comme avec Mandrake, non non. Là on va y aller en mode "full powa dans tes dents". Huhuhu. Je m'époussète donc de quelques gestes négligés de la main, faisant alors fi des innombrables blessures et marques que je porte encore. Bonne douleur ça. D'toutes façons j'la sens qu'à moitié, vu qu'en c'moment j'ai juste la bête qui hurle et hurle sans cesse dans ma tête. Et quand la bête parle, j'entends pas grand chose d'autre. En tout cas vach'ment moins la douleur. On est un dur ou on l'est pas. Bon ça étant fait, en route !
    Ah non j'oubliais ! Monsieur porc et ses collèges ! Tiens du coup vu que j'suis debout, j'ai droit à la tronche de victime du quatrième larron jusqu'ici caché. L'est là dans son coin, tout terrifié. L'est mignon l'petit, huhuhu. Quant à Monsieur Porc, lui n'a pas bougé. Il est là face à moi, sans la moindre trace de peur dans l'regard ou l'attitude. Au plus de la curiosité. Ce mec est bizarre vraiment. J'suis même pas sûr qu'il navigue dans l'même monde que nous. Alors bon, sans rancune mec, toi tu m'avais encore rien fait. Par contre les autres...


    Spoiler:
    - Hey, Monsieur Porc.
    - ... ?
    - Ça te dirait un nouveau boulot ?
    - ... ?
    - Jt'embauche. T'es à l'essai.
    - ...
    - Tu peux déjà commencer par tes p'tits collèges qui sont là, huhuhu.
    - ...

    Le type hausse des épaules, rajuste ses gants, puis se tourne vers son ancien collègue et future victime. Navré tête de binocle, fallait pas jouer avec le feu, huhuhu. J'vous laisse entre copains héhé. Sans plus tardé, je me dirige alors vers cette fameuse petite porte métallique, impatient de me replonger en plein combat.




    - Aïeuuuuux, bordel !

    Chier, j'les avais oublié celles-là ! Trois foutues côtes flottantes qui m'sortent encore du flanc et qui jouent les titilleuses. Mal de chien bordel ! Mais bon, j'vais pas m'laisser emmerder par des putains d'côtes non plus. Grande inspiration... coup d'paume de la main dans les pointes qui dépassent ! Et hop les voilà d'nouveau dedans ! Pfiuuuuuu... J'ai connu plus sympa comme méthode, mais ça passe à l'aise. J'fouille alors mes poches au trois quart déchirées, pour en tirer un ultime cigare à moitié tordu. Un Num.9 Portgas. Je l'allume... savoure une première bouffée salvatrice... puis applique la fraise sur la plaie encore écarlate pour en cautériser les bords. Pchhhhhhh... ca grésille, ça titille, mais j'reste de marbre. Quand on a une réput' à tenir, faut pas lâcher prise au dernier moment. Mais comme c'est pas très orthodoxe comme premier secours, la fouine hurlera dans un gros Ouatzefeuk offusqué, dents pointues, main tendue et yeux écarquillés :

    - C'est impossible de se soigner comme ça !
    - Tsss... Impossible pour toi têtard. Mais moi je suis... Toji.




    ... 22h 20

    Sans un regard pour mes nouveaux copains qui vont gentiment s'charcuter à leur tour, je sors de la salle d'interrogatoire pour me replonger dans la lutte qui secoue l'île entière. J'ai perdu pas mal de temps, temps qui aura surement permis à Mandrake de s'refaire aussi une santé. J't'ai laissé gagner l'premier round mec, mais c'est pas dit que l'deuxième se finisse d'la même façon. "Rira bien qui rira l'dernier" j'disais tu t'souviens ? Huhuhu. Me voilà donc qui m'élance dans les méandres du complexe, traquant le cocon de Chuck Maurice et Mandrake qui devrait probablement s'y trouver lui aussi. La fin approche mes p'tits révo... la fin approche.


    Toji 4 et demi, tortionnaires 0.
    Avec Le point bonus défensif pour Bibi.

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