Posté Sam 4 Aoû 2012 - 3:11 par Gharr Hadoc
Phase 2, Amorce. On l'appelle la partie la plus dangereuse de Revers Moutain parce que c'est là que la plupart des navires "coulent". Cette théorie s'est vue contestée par nombre de pirates interrogés qui ont affirmé que le seul danger de la zone, c'est de ne pas être préparé au danger, ce qui arrive très souvent y compris de nos jours où le papier reste bon marché et les guides de survie comme celui-ci nombreux. La préparation de la phase 1, à savoir l'Approche, n'est en réalité qu'un assurance de réussir celle-ci. Dès que vous sentez le courant suffisant pour emporter votre navire, repliez les voiles. On estime cette étape idéale quand deux tiers du navire ont franchi la zone d'amorce. Ne pas replier vos voiles vous fait courir des risques inutiles. La pression du vent peut conduire à une déchirure pure et nette des peaux ou toiles, ce qui correspondrait à retirer les brides d'un cheval emballé sur un pont sans rambarde. Dans tous les cas, vous finirez dans le décor et avec la pression du courant de Revers, votre corps meurtri et tout ce qui composait votre embarcation finiront lancés d'un joyeux élan par la rampe d'eau de la montagne. Si vous possédez des voiles conçues pour résister à tout vent, le résultat risque fort d'être le même. Le vent vous pousse de dos et en plus de risquer une perte de contrôle, vous serez propulsé avec une force inimaginable vers Grandline. Vous y parviendrez certes, mais à moins de posséder un système de propulseur ou un ballon d'hélium à gonflage instantané (rare et onéreux), votre coque ira très certainement s'écraser sur une mer que la vitesse aura rendue solide comme du béton. Si votre corps et votre navire peuvent encaisser pareil choc, vous pouvez tenter l'expérience. Il se peut même que vous y trouviez un aspect ludique. En dehors de cela, optez pour le repli des voiles.
Notez qu'il arrive que le courant de l'eau et du vent s'opposent. Dans ces cas-là, vous aurez la désagréable surprise de vous retrouver poussé vers l’arrière et il est probable que le manque d'adhérence au lit vous fasse dévier ou vous projette en arrière à un endroit totalement aléatoire. A moins d'être sûr de vos manoeuvres et de posséder une embarcation (et un équipage) adéquate, optez donc pour le repli des voiles.
Phase 3,Ascension. Sitôt fait, le courant travaille tout seul, tout repose sur la manoeuvrabilité de la barre. L'acte en soi n'est pas si compliqué, puisqu'il suffit de se repérer par rapport à la pointe du navire pour rester au centre et éviter les rebords. Avec un bon sang froid, c'est aussi simple que de demander à quelqu'un de marcher droit. Mais avec la vitesse, la pression et l'angle qui déséquilibre toute chose, on doit marcher droit sur une rivière de billes. Il vous est rigoureusement conseillé de vous entraîner sur simulateur de RM avant le moment de vérité. La marine offre cet entraînement à la plupart des officiers au-delà du grade de Sous-Lieutenant, mais vous pouvez introduire une demande spéciale de stage à partir du grade de Sergent. En dehors de cela, le Cipher Pol permet un accès facile à cet entraînement ainsi que certains privés proposant des cours, mais avez vous le temps et l'argent nécessaire pour les suivre? Si non, le meilleur moyen dêtre préparé à la traversée de RM reste l'assistance d'un Capitaine étant habilité à le faire. Ecoutez, observez, posez-lui des question après l'étape, vous avez là une chance inestimable d'apprendre un maximum de trucs pour réaliser après votre propre baptême de Grandline. Si vous ne disposez ni d'entraînement ni de mentor et que vous êtes obligé de tenter le passage, lisez et relisez ce guide, documentez-vous sur la navigation, la météorologie et les récits des luttes de marins contre les éléments de la nature. Et bien entendu, connaître par coeur son navire et comment il réagit aux mouvement de la barre est un minimum.
Ne relâchez jamais votre attention. Cela paraît ridicule de penser que l'on peut se distraire en pareil moment, mais il est arrivé des centaines de fois que le Capitaine trop habitué au passage se relâche au point de ne pas surveiller sa vitesse ou au contraire que la crainte des murs acérés focalise le centre d'attention dessus. Votre transport ira toujours là où se fixent vos yeux, alors gardez-les sur la cascade du début à la fin. Pensez aussi à sécuriser chaque objet et membre de votre équipage au moyen de cordes. Rester stable derrière la barre ne vous sera pas d'une grande aide si tous vos compagnons passent par dessus bord et que vos canons défoncent les parois du navire. Si vous sentez un membre incapable d'être responsable de sa sécurité, et donc de celle des autres, sanglez-le à un endroit où il ne dérangera personne. Le traitement peut sembler cruel, mais mieux vaut un poids mort qu'une mort de poids.
Phase 4, Décollage. Car oui, vous décollerez. Le courant est fort et qu'importe vos compétences pour ralentir votre vitesse, vous serez inexorablement propulsé vers les cieux. Rassurez-vous, il est rare que le vent dévie les navires au point de les amener loin de la pente voulue, mais cela peut arriver si votre navire n'est pas parfaitement équilibré au moment clef. Dieu merci, les parois de roche tout le long de l'Ascension aident les navigateurs à ne pas tanguer d'un côté ou de l'autre.
Plus votre navire est imposant, moins vous planerez loin. La profondeur de la cascade vous permettra d'encaisser un choc, même si vous êtes lourdement armé. Si votre navire est petit ou même moyen (cf p.314 types de navires), vous devrez ralentir pour maximiser vos chances de succès. Certains navires dernier cri possèdent un système à pression hydraulique permettant une propulsion par l'avant afin de ralentir la précipitation vers les rapides ou, tout simplement, de traverser RM. Ce système demeure rare et n'est pour l'instant équipé que sur les petits navires. Il nous faudra attendre encore quelques années pour espérer une démocratisation du procédé. Si vous êtes toujours dans une période pré 1640-50, vous devez trouver votre propre astuce. On a déjà vu des monstres marins dressés se mettre à nager à contrecourant ou des navires perdre des pièces latérales conçues pour diminuer les prises d'eau et air. Certains emploient une charge explosive pour perturber le courant le temps du Décollage ou naviguent à l'envers pour réduire l'aérodynamisme. Nous vous déconseillons ces deux dernières options qui sont encore plus risquées que de simplement prendre l'envol sans phase de ralentissement. Si vous n'avez aucun moyen d'y parvenir, tentez votre chance sans artifice, mieux vaut maximiser ses chances avec u moyen sûr plutôt que de profiter d'avoir une centaine de vies entre vos mains pour expérimenter une nouvelle lubie.
Phase 5, Surprise. Avec le changement de pression, le déplacement de votre centre de gravité et l’immense paysage qui s'étend devant vous, il peut vous arriver de laisser votre instinct de côté un instant pour admirer ce spectacle aussi éphémère que mortel. C'est une erreur, ne vous laissez surtout pas distraire par ce chant de sirène. Si vous êtes Capitaine, hurlez aux vôtres que vous passez en phase 6 sans nommer la phase 5. Cela devrait leur rappeler qu'ils ne doivent pas être distraits et que vous comptez toujours sur eux, comme à l'entraînement. Si vous possédez un fruit du démon capable de vous faire voler et que cela fait longtemps que vous l'utilisez, vous risquez d'oublier tout simplement la sensation que procure le premier rêve de l'Homme. Faites-vous une piqûre de rappel, ce qui sera banal pour vous sera un miracle pour les autres et il est important d'avoir conscience de leur état naturel de confusion pour correctement y remédier.
Phase 6, Amerissage. Vous voilà vulnérable depuis le décollage. Si vous vous y êtes bien pris, votre direction est la bonne et vous ne percuterez pas les récifs présents de chaque côté de la cascade. Déplier les voiles maintenant vous dévierait aussi sûrement que cette fois elles prendront le vent de face, ce qui les détruira inutilement au cas où elles seraient incapables de vous faire perdre votre trajectoire. Attendez le rebond contre l'eau, vérifiez que chaque homme est bien à sa place et tenez la barre strictement immobile, même si vous déviez légèrement. En cas de déviation trop marquée, vous pourrez tenter de tourner par accoups, mais évitez tout geste brusque, un virage en plein boyaux ne vous mènera à rien. Le poids de vos hommes peut servir d'influent directionnel naturel, mais il est rare que la coordination permette à un Capitaine d'éviter le crash au seul talent de l'équipage pour tanguer d'un côté ou de l'autre du pont.
Attendez de vous assurer que votre gouvernail est correctement immergé pour le manipuler. La pente que vous suivez est (relativement) plus douce que celle de la montée et cette fois le vent ne vous assiste plus, vous devriez donc perdre suffisamment de vitesse pour ne pas vous briser la proue contre la mer au niveau 0. Veillez à ce que personne ne bourde et surveillez bien votre pointe. S'il est plutôt aisé de changer de cap en pleine montée, la descente réduira votre manoeuvrabilité et oui vous ne rêvez pas, la rivière côté chute est plus étroite.
Phase 7, Immersion. Laissez vous glisser jusqu'au bout et encaisser le choc de Grandline. La zone est profonde, même si vous vous immergez partiellement, vous ne devrier rien heurter. Si vos voiles vous le permettent et que vous êtes un sportif du pilotage, vous pouvez retendre au minimum vos voiles trois secondes avant l'immersion. Le choc du vent élèvera votre proue et l'angle de réception sera plus plat. Attention, cela induit que votre coque peut encaisser ce choc et que vos hommes ont été prévenus de vos intensions. Une jambe humaine ne résiste pas à pareil traitement sans préparation et plâtrer tout votre équipage risque de vous faire très mal débuter votre aventure sur la route de tous les périls. Pourquoi opter pour la méthode sportive alors ? Ce n'est sûrement pas votre cas, mais certains équipages regorgent de maudits de fruits du démon. Ceux-là risquent de perdre toute force durant l'immersion etd e basculer par dessu bord pour y pendre ou pas selon s'il sont attachés ou pas et la longueur de la corde. Pensez bien qu'un homme qui ne possède aucune force ni résistance verra tout heurt avec un objet décuplé en puissance. Un simple corps inanimé propulsé contre une rambarde ou tiré net par une corde peut se briser un os ou la colonne vertébrale. Notez que les navires de type grand ont peu de chance de voir leur pont noyé par les flots.
Enfin, n'oubliez pas que si vous êtes Capitaine et possesseur d'un FDD, vous perdrez le contrôle un instant. Des façons sûres de caler votre barre sont détaillées au chapitre sur la navigation fantôme (p.661-673).
S'il devait exister une phase 8, ce serait celle de la récupération. N'oubliez pas que vous venez de franchir la plus simple étape de votre voyage et que de bien pires choses vous attendent. Le Cap propose souvent des services intéressants à ceux qui ont besoin de ravitaillement ou de réparations. La Translinéenne vous aidera également et ce peu importe votre passif, mais veillez à les payer et à les respecter. Quelle que soit votre motivation dans l'aventure, vous mettre à dos le meilleur service de guides du monde n'est conseillé qu'à ceux qui ambitionnent d'errer là où leur folie les aura conduit.
Enfin, libérez la voie au passage des prochains navires et prenez le temps de vérifier votre parcours, c'est l'occasion où jamais de vous renseigner sur la voie que suivra votre Log Pose.