Dans un bureau de la caserne de Las Camp...
• … Et voilà toute l’histoire, Salem…
Le lieutenant-colonel Jayden semblait complètement malheureux. Et il y avait de quoi. L’affaire qu’il venait de me raconter était tout d’même folle, et pas qu’un peu. Grosso modo, il s’agissait d’un nouveau gang qui semait la terreur à Las Camp, déjà que la ville était cataloguée comme étant « le repère des forbans ». C’n’était pas moins de 6500 personnes qui vivaient chaque jour dans la peur, ce qui me faisait plutôt pitié. J’en avais touché un mot à mon père, mais les hautes strates semblaient ne pas vouloir s’occuper normalement de cette ville. En même temps, fallait avouer qu’hormis un buster call destructeur, rien ne pourrait alors changer la donne dans ce trou perdu de West Blue, réputée pour être la mer la plus dangereuse après celle de Grand Line. Un cas qui semblait de plus en plus désespéré, vu comment la pègre était profondément encrée sur cette île. Et j’en venais même à me demander comment Jayden faisait pour ne pas tomber dans la corruption. S’il se démenait quotidiennement, le nouveau gang qui venait de prendre ses marques lui donnait des sueurs froides. A en croire ses dires, il n’s’agissait uniquement que de bretteurs qui commettaient de multiples forfaits en tout genre. Récemment, ces derniers auraient même saccagé un orphelinat, avant de s’en prendre directement à la marine, et ce, plusieurs fois de suite. Un affront que l’on ne pouvait laisser passer, même s’il s’agissait du fief officiel de plusieurs bandits. Et c’est dans cette optique des choses, que j’avais été sollicité depuis Shell-Town, malgré mon récent grade de colonel…
En effet, si les rumeurs étaient fondées, le chef du nouveau gang n’était autre que Ryuta, un ex-samouraï qui s’était reconvertit dans la piraterie, après avoir été renié de la communauté de Wanokuni pour sa trop grande cruauté. Depuis lors, il aurait fait chemin du nouveau monde, jusqu’ici, avant de s’imposer encore par la force, et de prendre place en tant que nouveau leadeur de la nouvelle clique naissante qui prenait de plus en plus d’ampleur. Un phénomène du nouveau monde que personne ne semblait être en mesure de pouvoir arrêter. Personne… Sauf peut être moi. De toutes les blues, j’étais après tout l’un des plus forts, sinon le bretteur le plus fort de la marine. N’était pas Fenyang, qui voulait. Après ses explications, le vieux Jayden se prit la tête dans les bras et éclata en sanglots. L’homme était bien trop vieux pour livrer correctement bataille. Et Ryuta, par le biais de ses hommes, l’avait déjà bien trop humilié comme ça. Pris d’une certaine compassion, je me levai de mon siège et m’approchai du vieux lieutenant-colonel, avant de tapoter son épaule avec un sourire rassuré. J’avais peut être grinché lorsque mon vice-amiral de père m’envoya ici, mais j’étais dorénavant prêt à prendre l’affaire en main. Et pas plus tard que maintenant. « Ne vous en faites pas Jayden. Je règlerai ce problème pour vous. » En l’espace d’une seconde, le vieillard passa des pleurs aux rires, et me serra fort dans ses bras ; si bien que je dus jouer des coudes pour m’enfuir et commencer mon enquête…
Quelques minutes tard plus tard, en pleine ville…
Pour passer incognito et me fondre dans la masse -Même si c’était plutôt mission impossible vu mes deux mètres cinquante et ma popularité- j’avais troqué mes vêtements d’officier de la marine, contre un kimono noir plutôt sobre. J’avais aussi attaché un turban blanc autour de ma tête, histoire qu’on ne me reconnaisse pas immédiatement, et force était d’avouer que ça marchait plutôt bien. En même temps, les rues bondées de monde n’pouvaient que me servir. L’atmosphère de la ville était plutôt détendue, un peu comme n’importe quelle autre ville, à la seule différence que les malfrats en tout genre se promenaient impunément dans les avenues qui en grouillaient même. Après ma dernière visite ici, datant d’il y a un an, rien n’avait vraiment changé. Plutôt décourageant comme constat, surtout pour la population qui devait énormément en souffrir, mais qui semblait s’en être accommodée. Tournant un peu dans le centre ville, et après quelques observations plutôt distraites, j’finis par prendre la direction d’un bar. Y avait-il meilleur endroit qu’un pub pour soutirer des informations ? Petite phrase qui me fit sourire intérieurement. J’me serais bien passé des bars malfamés de la ville, mais les marines de Jayden n’avaient aucun indice. Pas la moindre info susceptible de m’aider à remonter jusqu’à Ryuta. Encore que nous n’étions pas sur qu’il s’agissait de lui, ce forban ayant la coquette somme de 35 millions de Berrys sur la tête. Qu’est ce qu’un tel gars chercherait dans ce bled pourri ? La formation d’un équipage pour asseoir ses idéaux malsains sur les blues ? Va savoir… • Holà étranger ! Bienvenue !
A peine étais-je rentré dans le local, que le barman m’accosta de très loin. J’eus un air légèrement surpris, avant de me mettre à sourire et à avancer sans rien dire. L’coin n’était pas trop rempli, parfait pour des questionnements, même si la première chose qui m’tapa à l’œil était la présence d’une femme, à en juger par le kimono rose qui s’remarquait de très loin. Mais j’avais mieux à faire pour le moment qu’essayer de draguer : Sympathiser avec le barman et lui extraire les infos que j’voulais. « Du saké, je présume ? Rien de mieux qu’un bon saké en début d’après-midi ! » Je hochai doucement ma tête pour l’approuver et prit tranquillement place au comptoir. Alors que l’enthousiaste barman me servait un verre, j’m’allumai une cigarette, avant de regarder un peu partout. Il était plutôt pas mal ce bar, finalement. Propre, bien entretenu, et peu bondé… On sortait carrément de l’archétype des pubs crades et poussiéreux qu’on avait l’habitude de rencontrer un peu partout. Lorsque le proprio vint me déposer le verre et que j’eus à le payer, une discussion s’entama tranquillement. Mais pas pour longtemps. Puisque brusquement, le volubile s’arrêta de parler, et observa des mouvements derrière moi. Des types qui se dirigeaient vers le comptoir. Croyant que j’avais été découvert, je dégainai mon meitou d’un pouce, mais ils ne firent que me dépasser. Soupirant d’aise, je rengainai le kashuu, et observai à mon tour le mouvement des deux brutes épaisses qui se positionnèrent finalement vers la jeune femme que j’avais aperçu en entrant. Et autant dire qu’ils partaient vite en besogne, vu que l’un d’eux empoigna avec véhémence l’un des bras de la demoiselle…
• On t’as pas vu ouvrir la bouche depuis que t’es entrée ici, beauté. T’veux pas venir faire un tour avec nous, qu’on s’amuse entre nous ? J’suis sur que tu t’plairas bien en notre compagnie, et t’as pas intérêt à refuser, erk erk erk erk…
Yare Yare. Ça sentait les emmerdes pour elle. Et à plein nez.
Dernière édition par Alheïri S. Fenyang le Sam 31 Aoû 2013 - 14:25, édité 1 fois