North Blue.
Une petite île écrasée par le soleil et les cactus...
- Tou a l'ore nigno ?Une petite île écrasée par le soleil et les cactus...
- Euh... Trois heures moins l'quart m'sieur.
- ...
- Euh m'sieur ?
- Hum ?
- J'peux avoir une pièce pour la peine m'sieur ? J'vais à l'église et à l'école, tout ça tout ça !
- ...
Sbaf !
Garde la monnaie gamin. Ça t'apprendra à répondre aux inconnus tiens. Quand un type haut comme la grange de ton daron et au visage camouflé par un foulard te demande l'heure, tu mouftes pas et tu décarres en vitesse avant la beigne de rigueur qui devrait suivre ton silence. Leçon d'vie made in Thunder F. Mais bordel z'ont aucun savoir vivre aussi les ploucs de c'bled ! Pas étonnant que j'sois d'humeur capricieuse aussi. Quoiqu'les gens sont niaizus mais pas forcement d'mauvais bougres en fait. J'dirais même qu'ils sont dans l'genre sympa et serviable pour c'que j'ai pu en voir. Nan c'est c'putain d'paysage de terre et de poussière qui m'saoule. J'me désseche plus vite que du hareng saure c'est pour dire. Rrrrrriii... Ftu ! Putain d'poussière ocre qui vous attaque les branchies et qui s'infiltre jusqu'au plus profond d'vos bottes....Ca et la chaleur étouffante d'un désert où même les crotales chopent des coups d'soleil à l'ombre. Dust-Land qu'ils l'appellent leur île... Jamais aussi bien choisit un putain d'nom d'île si vous voulez mon avis. Dire que ça fait qu'deux jours que j'ai posé ma tronche dans l'secteur et déjà j'peux plus piffer le paysage ou bien ces foutus cactus... Je hais les cactus... surtout ceux qui piquent. Alors pour compenser et tenir l'coup, j'pense à la recomp'... La raison d'ma présence dans c'coin paumé d'une blue où j'carre rarement les pieds d'habitude... J'pas intérêt à louper la manœuvre sur c'coup là, où bien mes projets de futurs boutiques de "cigares" risquent de tourner court avant même leurs lanc'ments. Mais pour ça j'ai surtout pas intérêt à louper l'train que j'convoite... Bordel... le 3h10 pour Yuma va pas tarder à partir, et si j'veux l'intercepter à temps sur son trajet mieux vaut décamper du coin en vitesse. Sauf que non... Reste deux trucs à gérer avant d'prendre le large.
Premièrement, retrouver mon associer du jours, qui devrait selon notre contact commun convenir à la situation. La moitié de l'or qu'est sur le "train" en échange de son aide pour s'occuper des gardes et des emmerdeurs de tous bords. C'est cher, mais si l'type est aussi balaise qu'on m'a laissé l'croire ça posera pas soucis. Comme pour les cigarillos, c'est la qualité qui compte, pas l'prix qu'on a mis d'dans. Flint Westwood qu'il s’appelle le gus. Bizarre, Flint ça m'dit quelque chose comme blase... Impossible de r'mettre le neurone dessus, mais j'suis sûr d'avoir rencontré un type jurant d'porter l'même. Après, l'moindre détail se perd dans l'brouillard d'un lendemain difficile, auquel s'associe pas mal de plaies et d'bosses. L'était marié ça jm'en souviens. Même que jl'ai plains, c'qui est rare c'est pour dire ! Enfin bon toujours est-il que là il me fait poireauter et qu's'il s'bouge pas les miches dare-dare son magot va lui passer aussi sous l'nez. Ça et mon pied dans l'fondement en prime ! Bordel, j'aime pas attendre.
Le pire c'est qu'ensuite va encore falloir aller louer deux montures pour notre course aux berrys. Et c'est là que commenceront les emmerdes... c'est à dire tôt. Trop tôt à mon gout en fait. Pas tant que l'proprio du haras soit du genre méfiant à nous attirer des emmerdes, mais juste que ces bestioles... ces Ostruches... Bordel faut pas avoir peur du ridicule pour monter ça en partant à l'aventure ! Bon d'après c'qu'on m'en a dit y a pas mieux dans l'désert mais bon... j'reste sceptique. Chevaucher des oiseaux j'vous jure, qui oserait ?
Rooooh aller dépêche-toi Flint ! On va finir par être méchamment à la bourre et rater le passage du 3h10 à la Gorge du démon ! Après ça y'aura plus que l'Canyon de la mort lente ou bien l'Défilé du semi-déterré avant la base de la marine où il sera pépère à l'abri ! Fait chier quoi ! Me v'là donc remuant impatiemment du bout d'ma Santiag' en peau d'serpent le sable à mes pieds, donnant des coups d'talon dans tout c'qui a l'malheur de s'trouver pret du point d'rendez-vous : c'est à dire devant l'porche du seul saloon de c'bled , "La jupe courte". J'me suis déjà enquillé une douzaine de verres de leur "t'es qui là ?" locale, le tout histoire d'patienter dans la matinée et aussi histoire de glaner infos et prises de température. Les news auxquelles j'ai eu droit sont pas jouasses, mais ça il serra toujours temps d'en discuter en route.
Du coup entre mon attitude, ma carrure et mes allures d'étranger, j'passe pas inaperçue... M'en branle. Inaperçue j'en ai rien à carrer, tant que j'reste incognito. Et pour ça j'me suis mis au gout d'la mode locale, version classe. Tata Janine m'a cousu un truc pour l'occaz', et j'avoue qu'il/elle sait y faire. Voyez ! Santiag' donc. Jeans noir, gilet noir et chemise blanche fine avec des manches bien amples pour la chaleur et pour cacher mes biscottos. Rajoutez à ça un gros sombrero noir qui m'cache la première moitié d'la trogne, et un superbe bandana pour l'autre moitié. Gants de cuir épais qui remonte sur les avant-bras... j'peux vous dire qu'il y a pas un centimètre de peau nue qui pourrait trahir mon identité ou bien griller sous l'soleil. Pour l'accent... bon ben ça c'est encore de l'impro, faudra encore fignoler.
- Nan mais sans dèc' il fout quoi ce NorthWood nom d'une bitte d’amarrage en mousse !
Que j'jure entre mes dents tandis que les minutes défilent...
Que j'jure entre mes dents tandis que les minutes défilent...
Dernière édition par Toji Arashibourei le Jeu 23 Aoû 2012 - 18:32, édité 2 fois