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Là où tout commence [FB]






"Là où tout commence"
Blake, Monster, Ishii
14 Juillet 1624

Là où tout commence [FB] Loguetown


Elle était là, s’élevant comme une tour d’ivoire inatteignable et impérissable.
Le temps avait beau être passé, elle subsistait encore, portant en elle l’héritage et le souvenir d’un homme qui avait réussi. Un homme qui avait tout obtenu : la puissance, la gloire, la richesse, et même les femmes. Un homme qui avait, par la seule force de ses mots, influencé le destin des générations futures, projetant les populations vers leur existence en les poussant à la prendre en main. Le seul qui aurait réussi à atteindre le paradis, à atteindre Rough Tell. A atteindre le plus grand trésor jamais apparu sur Terre…

Olé, Blakou, c’est ça qu’on est v’nus voir ? Non pa’lce que je m’attendais à un peu mieux, olé !
Kiki, tu t’rends compte de ce que c’est au moins ? De toute façon t’es qu’un gros naze, tu peux pas comprendre.
Au cas où t’au’lais pas ‘lema’lqué, toi et moi on est la même pe’lsonne ! Si je suis un naze, olé, tu l’es aussi ! Et non, pou’l moi c’est juste un balcon tout moche.

Peu importait ce que pouvaient penser les autres. La seule chose qui comptait en réalité, c’étaient ces échafaudages en acier soutenant cette plaque de bois, et le souvenir ineffaçable de ce qui s’y était produit. Blake n’était pas dupe, si Roger avait réussi à soulever un tel engouement autour de sa quête, ce ne pouvait être que pour une seule raison. Cette même raison qui expliquait que son nom, même s’il s’était éteint depuis longtemps et avait été traité en pariât, soit encore aujourd’hui dans les mots de chacun. L’histoire du vieux Bill, canonnier de l’équipage des Gro’lar Pirates – dont son père était le capitaine – restait toujours ancrée dans sa mémoire. La scène était destinée à y rester gravée et à alimenter son désir. Sa volonté et ses espoirs ne reposaient que sur ces paroles, ce conte qu’il avait été le seul à croire et auquel il avait été le seul à porter l’intérêt qu’il méritait. La fable de la Nymphe de Rough Tell et de ses tétons magiques, voilà ce qui l’avait poussé à venir ici. Voilà ce qui l’avait poussé à l’aventure en accréditant ses rêves de gloire.
Blake se rapprocha de l’immense potence, comme attiré par elle. Roger avait été l’unique personne à avoir atteint l’ultime île de Grand Line, il avait été le seul à pouvoir rencontrer la fameuse Nymphe. Peloter sa poitrine était synonyme de renom et jeunesse éternels ; considérer que le seigneur des pirates l’avait fait était loin d’être une sottise et paraissait même évident quand on y réfléchissait. Après tout, seule une paire de seins phénoménale pouvait causer autant d’exaltation autour d’un seul homme.
Oui, Gold Roger avait tripoté la Poitrine de Jouvence. Et Blake serait son successeur dans cet exploit. Devenir Seigneur des Pirates ne l’intéressait guère, tout ce qui comptait c’étaient la renommée et les tétons d’immortalité.

Blakou, tu fais quoi, là ?
Je prends mes couilles en main, si tu veux savoir.
Je te p’léviens, si tu tombes, je ne t’aide’lai pas ! Olé !
Qui a parlé de tomber ? Héhé !

Les mains agrippant l’échafaudage et les pieds servant d’appui, Blake entamait une ascension relativement périlleuse de la potence. Etant donné l’état plus que dégradé des fondations, la peur aurait été légitime. D’ailleurs, c’était ce qu’il ressentait à l’heure actuelle, regrettant sa connerie maintenant qu’il était à mi-hauteur – mais qu’il dissimulait excellemment bien en forçant ses dents à afficher un sourire prétentieux. De toute façon, ce n’était pas en ne prenant aucun risque qu’il arriverait à se faire un nom !

J’te vois bien t’fai’le un nom : Faits dive’ls de la Gazette : Un ab’luti est mo’lt en voulant g’limper su’l une vieille potence pou’llie. Ca t’va, ça ? Olé !

Kiki n’avait pas tord, l’exercice était plutôt ardu, et même la témérité légendaire de Blake commençait à être mise à mal. Quatre mètres… Si jamais un boulon lâchait ou que sa main glissait, il gagnerait une colonne vertébrale brisée en guise de consolation.

Et un type handicapé, ça pelote pe’lsonne ! Olé !

Comme en écho à la phrase de Kiki, son pied manqua l’appui et il bascula brusquement en arrière. Blake était dans une sale position à présent, ses mains formant l’unique assurance à son salut. En-dessous, il entendait la foule émettre des « oh » de surprise et semblait même sentir les doigts pointés en sa direction. Tout ce qu’il voulait, c’était atteindre son but, un rêve enfantin transformé en obsession. Etait-ce trop demandé que d’y parvenir ?

Ca y est, on est mo’lts ! Olé ! J’ai pas envie de te di’le que je te l’avais bien dit, mais je vais t’le di’le quand même. Je te l’avais bien dit ! Olé !
On va pas mourir maintenant, c’est clair ?!

Son cri troubla la quiétude de la place de Loguetown. A force de gueuler comme un fou, Blake avait acquis des cordes vocales réellement développées, si bien que son hurlement sembla entrer en résonnance entre les murs alentours. Il serra les dents et émit une projection, ce qui lui permit d’atteindre l’échafaud au-dessus. Plus que quelques centimètres, et j’y suis. En réalité il avait encore un peu plus de deux mètres à parcourir, mais diminuer les faits lui redonnait courage. Cette tactique se révéla payante puisque Blake parvint à surmonter les tremblements agitant ses bras et la fatigue compressant ses membres. Le froid de l’acier ne l’atteignait plus. La dureté du métal ne le blessait plus.
L’héritier de Roger, ce serait lui, personne d’autre. Personne d’autre n’était digne de toucher à la Nymphe de Rough Tell. Ce rêve était sien, tout simplement. Et il le réaliserait.

Olé, t’as ‘léussi ! J’en avais jamais douté, olé !

Ses mains rencontrèrent enfin la plaque de bois, véritable salut de son ascension. Au contact, ce qui n’était qu’un enchevêtrement de morceaux de troncs d’arbres lui apparut comme une intense bouffée de chaleur, un paradis utopique n’attendant que sa venue.

Waouh… Supe’l. Tout ça pour… Ça ? F’lanchement ! Olé !

Blake ne répondit rien, bien trop occupé à contempler ce paysage. Bon, effectivement, ce fameux paysage en lui-même était plutôt banal, d’autant plus qu’il ne faisait pas très beau à Loguetown ce jour-là. Le véritable intérêt reposait dans le symbolisme : il voyait ce que Gold Roger avait vu. Surtout, il voyait ce que le peloteur de la Poitrine de Jouvence avait vu. Ça, c’était beau. Le jeu en avait donc bien valu la chandelle. Pour une fois, l’idée de tripoter les femmes en-dessous ne l’intéressait pas : car en ce moment, il était en communion parfaite avec son prédécesseur. Là, dans cette position, face à la foule qui le regardait en le traitant sans doute de fou, Blake se sentait invincible. Au fond de lui, il avait la conviction que ses rêves n’étaient pas aussi chimériques que les autres l’affirmaient. Son but lui paraissait être à portée de main.

Maintenant, tu fais quoi, olé ?
Ben… Je sais pas, HAHA ! T’as une idée de truc intéressant ?
Attends, t’es en t’lain de di’le que t’es monté ici sans savoi’l quoi fai’le ? Olé !
On appelle ça l’instinct, Kiki. Rappelle-toi c’que disait Papa « un pirate agit toujours à l’instinct, parce qu’il est pas assez intelligent pour réfléchir. »
T’lès ‘lassu’lant tout ça ! Olé !
Si t’es pas content c’est pa…
Hé gamin ! Descends de là tout de suite, c’est pas un terrain de jeu !

Qui était l’enfoiré qui avait osé lui couper la parole, alors qu’il était là, à l’endroit-même où était mort Roger ? Blake s’approcha du bord afin de voir celui qui venait de parler. L’avantage dans cette situation était qu’il pouvait regarder tout le monde de haut, ce qui lui plaisait particulièrement. Le type était habillé en blanc et bleu, avec une affreuse casquette lui couvrant le nez.

Je descends si je veux !
Olé, c’est un ma’line. Allez, on descend. Olé !
Un marine ? Et alors ? On est des pirates nous !
Blakou, écoute-le, tu vas enco’le nous atti’ler des putains d’ennuis ! ‘Llappelle-toi la de’lniè’le fois quand tu t’es fait jeter en p’lison avec un obsédé homosexuel et qu’il t’a fo’lcé à te mett’le à quat'le pattes.
C’est pas pareil. On est à l’endroit où Roger est mort ! Il mérite un hommage.

Sans savoir réellement ce qu’il faisait, Blake se redressa, releva le menton et se mit à crier.

Population de Loguetown, vous avez la chance de vivre dans la ville qui a vu naitre et mourir le seigneur des pirates.
Olé, fais pas de conne’lies s’il te plait.
Cette ville porte en elle la légende de Gold Roger, le seul homme qui a atteint Rough Tell ! Le seul qui a mis la main sur la Poitrine de Jouvence !

En réaction à sa déclaration, un type dans la foule se mit à répliquer, lui aussi Marine de toute évidence. En fait, à bien y regarder, il semblait y avoir une bonne poignée d’agents sur la Place à présent. :

La Poitrine de Jouvence ? Non mais c’est quoi encore ces conneries ?
Et ta mère, c’est une connerie ? Ça m’empêchera pas de lui lever la robe en tous cas !
Olé Blakou, et si on s’en allait ? Ca pue ces histoi’les là !
Quoi ?

Une volée de jurons se mit à partir des deux côtés, fusant d’un bord à l’autre du tac-au-tac. Au bout d’un moment cependant, Blake sembla avoir touché un point sensible :

Espèce de peloteur de poitrine plate !
Olé, t’y es allé f’lanchement ! Le pauv’le.

Evidemment, le sens commun aurait fait comprendre que ses insultes étaient si absurdes que les Marines avaient fini par en avoir marre de répliquer. Mais Blake ne le savait pas, et ce moment de gloire le poussa à commettre un acte plein de courage selon son point de vue, et plein de stupidité selon celui des autres.

Clouer le bec aux Marines n’est pas mon seul point fort. HAHA ! Je suis Blake Redhorn, et je suis celui qui deviendra le successeur de Gold Roger ! Je suis celui qui pelotera la Nymphe de Rough Tell ! Cet acte n’est que le premier de la longue série qui fera de moins son héritier !
Olé, Blakou. On est dans le caca là, olé !

La place comptait déjà une bonne trentaine de marines, en armes et prêts à tout découper.

Ces types ne sont quand même pas tous pour moi, si ?
Je te l’avais dit, olé !
Division 1 avec moi, on attrape le poisson. Division 2, occupez-vous de l'abruti sur la potence.

Poisson ? De qui est-ce qu'ils parlaient ?

En tous l'ab'luti su'l la potence je sais qui c'est ! Olé ! BOUGE !

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_Plop plop plop... Test Den Den Mushi. Section 1 à section 2. Vous me recevez ?
_Plop plop plop... Test réussi... Connexion réalisée. Réception faite.
_La cible est sur la grande place. On se retrouve là bas.
_Reçu 5 sur 5. Objectif de la mission ?
_Capturons le mort ou vif. Mais attention ! C'est un monstre ! Un homme poisson ! Avec des branchies, un visage affreux et il doit sûrement avoir de longues dents pointues !
_Quoi ? Un homme poisson ?! Mais c'est horrible ! Ça mange pas d'humain au moins ces bêtes là ?
_Nous serons trente, il sera seul, concentrez vous sur la mission ! Réunissez votre section et partez le plus rapidement possible sur la place. Soyez discret, on tente de le prendre par surprise. Il ne doit pas nous attendre !
_Mais euh... On ne pourrait pas appeler le capitaine ? Faut être prudent avec un monstre pareil...
_On ne va pas le déranger si on n'en a pas besoin, vous le connaissez, si on le dérange pour rien on va devoir subir sa fureur...
_Gloups, z'avez raison. Je préfère affronter le monstre que le capitaine...

Mais pendant ce temps, moi, je ne me doute de rien. Mes pas m'amènent là où beaucoup d'aventures commencent. Là où l'une des plus belles histoires a commencé. Car avant d'être un pirate, Roger était un homme libre, un aventurier, un homme qui vivait comme bon lui semblait. Alors, debout au milieu de la place, je renifle. Bruyamment et de mes deux grosses narines. Je renifle l'histoire qui s’est faite, les larmes qui ont coulé et lavé le sol entre les gouttes de pluie, les cris de joie qui se sont exclamés lorsque la tête est tombé. Et ce sourire simple de l'homme heureux d'avoir vécu qui a traversé les années sans que jamais personne ne l'oublie.

De fines lamelles d'eau tombent sur mon crâne. Des gens courent, marchent, crient tout autour sans se soucier un instant de moi, trop occupés par leurs sinistres problèmes. Ici, j'ai l'impression d'être invisible, d'être un homme parmi les hommes. Cette douce sensation, ce rêve éphémère, deviendra réalité un jour. Lorsque j'aurai traversé les mers. Lorsque j'aurai trouvé l'exil. Plongé dans mes pensées, dans cette douce rêverie, je ne remarque pas le pauvre fou. Jusqu'à ce qu'un cri se fasse entendre. Jusqu'à ce que chaque visage présent se retourne dans un souffle de stupeur. Un homme plus fou qu'homme tente de monter sur l'échafau. Sans protection. Sans faire dans le détail. Il monte les barres de métal aussi sûrement que le chien aboie et que les gens s'écrient.

Puis, tout vas très vite. Alors que j'écarte mes deux yeux plats pour mieux observer la scène, de chaque côté des marines surgissent. Mon nez embrumé par la pluie ne les sent pas. Mes oreilles trop endoloris par le fracas du déluge non plus. C'est lorsque l'un d'eux prend la parôle que je sursaute.

Mais c'est déjà trop tard. De chaque côté les mouettes surgissent, m'entourant et m'empêchant de m'enfuir.

– Division 1 avec moi, on attrape le poisson. Division 2, occupez-vous de l'abruti sur la potence.

Un quinzaine de paire d'yeux de tournée vers moi. Il y a beau avoir deux fois moins d'armes, ça fait toujours beaucoup. D'armes. Mais je reste calme, les mains toujours dans les poches, le cigare fumant à la commissure des lèvres, je reste là. Debout, immobile. A humecter l'air ambiant qui tourne au vinaigre. Une sale odeur, le vinaigre. De celles que l'on a beau détester, on la retrouve toujours au coin d'une rue, d'une place, chez un homme que l'on croise. Alors je parle, comme toujours pour éviter la guerre, en croyant comme à chaque fois que la diplomatie fonctionnera. Les quinze marines m'entourant et me pointant de leurs armes n'ont pourtant pas l'air de rigoler.

_Hmmm... Je ne sais pas ce que vous me voulez... mais je suis ici en paix.... Gardons une chance de ne pas faire couler le sang.
_La ferme la bête ! On sait tout de toi ! Sale montre ! Comment as tu osé ?!
_Hmmm... Je crains qu'il y ait erreur sur la personne...
_La ferme !!

Si je sais une chose, c'est que les coups de feu ne tarderont pas à voler. Et qu'à ce moment là, lorsque quinze balles de fusil voleront au même moment dans ma direction, je serais en grande difficulté.

Et ce moment arrive. Vite. Trop vite. Cette seconde là où je vois ma vie défiler. Cette seconde où je sors mon épée le plus rapidement que je puisse faire. Cette seconde où mes deux bras se mettent à tournoyer pour tenter de stopper ces quinze sifflements de balle stridents qui se répercutent à mes deux grosses oreilles. Cette seconde là, mon cœur bat si vite qu'il se trouve à deux doigts de l'explosion. Ma lame cogne contre les munitions si vite que moi même je ne m'en croyais pas capable. Ça cogne, ça gicle puis ça revole en tous sens. Mais certaines passent, viennent gicler dans ma peau pourtant solide.

Et lorsque enfin, le temps se remet à courir normalement, je suis encore en vie. Le cigare moins fumant, la gueule moins enjouée et les nerfs un peu plus à vif. Mais je suis en vie. Un peu plus saignant. La pauvre épaule gauche branlante vient me piquer à vif, la cuisse droite me brûle et le tout remonte au cerveau. Douloureusement. Un genou à terre, je reste ainsi. A restreindre la douleur dans une grimace d'horreur. Les fusils encore fumants se font déjà recharger. La poudre remplit les compartiments. Je n'ai pas de temps à perdre. Foutue douleur. Il faut que je me relevé. Je suis encore en vie !

Alors bon, je ne me plains pas. Quant à l'autre fou, le surexcité qui allait presque réussir à me faire sourire avant que les marines n'arrivent, je tourne un court instant mes yeux vers lui. Avant de retourner me débarrasser des gêneurs. Je n'ai plus le choix.
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Les coups partaient de tous les côtés, provoquant une volée de balles qui passa très près du nez tordu de Blake. De même, l’autre section tira également au milieu de la place, vers un type qu’il n’avait pas remarqué en premier lieu : une espèce de… Baleine sur pattes ? Avec surprise, Blake constata que celui qui devait être le « poisson » de tout à l’heure était parvenu à se défendre relativement bien. Chose qui était loin d’être son cas. Ce n’était pas réellement la situation la plus simple qui soit, ni la plus porteuse en quotient de chance. Mais il ferait de son mieux afin de s’en contenter.

Olé Blakou, tout ça sent v’laiment pas bon, c’est moi qui t’le dis. Pa’l où tu passes maintenant ? Tu veux ‘ledescend’le pa’l le même chemin ? Olé !
JE SAIS PAS ! Si tu réfléchissais à une solution au lieu de dramatiser la situation, hein ? Ça serait pas mal comme idée ça !

Kiki ne se manifesta pas, si bien que Blake eut tout le loisir de réfléchir seul, dans un calme et une quiétude retrouvés… Le calme ? Non, entendre des coups de feu moyennant une dose de stress incommensurable ne pouvait pas vraiment être qualifiable de calme.

Ok, ok ! Ecout-écoutez un instant, d’accord ?

Il s’arrêtèrent, sentant sans doute comme un désir d’abandonner et de se rendre. Les marines ne baissèrent pas leurs armes mais ils ne firent plus usage de la gâchette du fusil, le temps que Blake s’exprime plus longuement. Celui-ci profita de l’instant afin d’analyser plus profondément la situation : il était à six ou sept mètres de haut, sur une plaque de bois branlante posée au-dessus de morceaux de ferraille rongés par le temps. Rien de bien glorieux en somme, et rien qui paraissait être en adéquation avec une éventuelle tentative de trouver son salut. Ce fut en tournant la tête avec une discrétion de chien enragé qu’il découvrit ce qu’il cherchait.

Ils sont nazes vos uniformes !

Un des marines – sans doute un gradé – prit mal la remarque et déclencha un coup de feu qui fut rapidement suivi par les autres. Sans attendre plus longtemps, Blake fit volte-face et courut le long de la planche avant de s’élancer dans le précipice.

Oh putain Blakou, on va c’leeeeever ! Olééééééé

Blake attrapa la main-courante de pierre qui longeait une terrasse, située un mètre au-dessus de l’échafaud. L’espace d’une demi-seconde, il resta suspendu dans le vide, ses membres s’agitant gauchement au milieu des courants d’air. Puis ses doigts rencontrèrent et agrippèrent le béton dur de la balustrade, suffisamment pour qu’il parvienne à s’y fixer. Le reste ne dépendait que de sa condition physique, et heureusement pour Blake, son corps avait été suffisamment travaillé pour lui permettre de se hisser à la seule force de ses bras. Toutefois, les coups de feu n’avaient pas cessé pour autant, et une balle passa à environ deux centimètres de son entrejambe.

Olé, j’ai c’lu voi’l ma vie défiler sous mes yeux avec ce coup d’feu ! Héhéhé Olé !

Un saut plus tard, Blake se trouva sur le balcon et se permit plusieurs gestes obscènes symbolisant une sorte de danse de la victoire. Ce ne fut que quand il entendit de nombreux bruits de pas en approche qu’il se rendit compte que sa fuite ne l’avait pas encore sauvé et que les marines l’avaient rattrapé. Pire encore, qu’il était sur le point de se faire encercler. Il n’avait pas de temps à perdre à présent, hors de question qu’il se fasse balancer en prison après une déclaration aussi épique sur l’échafaud de Roger. Non, il allait leur en mettre plein partout, et dans tous les orifices, ils verraient ! Blake s’accorda un petit rire niais avant de s’élancer vers la porte la plus proche.
La pièce dans laquelle il venait d’arriver était relativement spacieuse, composée de plusieurs canapés ainsi que d’une grande table. Au bout de la salle se trouvait une volée d’escaliers prête à être empruntée pour offrir une voie de sortie de choix. Héhé, parfait, reste plus qu’à s’en aller maintenant, pensa-t-il. Et bien évidemment, le sort en avait décidé autrement, si bien qu’une demi-douzaine d’hommes armés apparut desdits escaliers, arborant chacun la magistralement moche casquette blanche et bleue. Un type s’écarta du groupe, sans doute le chef de section. Il portait sa casquette à l’envers et portait un immense doigt boudiné dans ses énormes narines, son épaisse tignasse de cheveux verts tombant négligemment sur ses épaules.

BADA ! Rendez-vous, vous êtes cerné ! BADA !
HAHA, je crois qu’il y a erreur sur la personne.
BADA ? Ah bon ? OK les gars ! BADA, on remballe tout, c’est pas lui ! BADA !
Olé Blakou, ça a ma’lché ? C’est pas possible, il so’lt d’où ce type ?

Le chef se retourna vers ses soldats et leur intima l’ordre de partir. Blake sentit monter en lui une bouffée immense de chance et de plaisir : comment un mec pouvait-il être à ce point naïf ? Ce fut alors qu’il fêtait toute sa joie intérieurement qu’un soldat commença à parler, l’air contrarié, intimidé et gêné.

Heu, chef, si je puis me permettre.
Ben ne te permets pas ! BADA !
Mais cet homme, c’est celui qu’on a vu sur la potence, ça ne fait aucun doute. Heurg…
BADA, tu en es sûr ?

Blake maudit le marine avec l’ensemble des jurons qu’il connaissait, ceux-ci défilant à vitesse effrénée dans sa tête pour des insultes inaudibles. Ça ne pouvait pas être vrai… Ce mec n’allait pas signer son arrêt de mort alors qu’il était si près du but tout de même ?

BADA, mon second dit que vous êtes celui de la potence... C’est BADA vrai ?
Eh bien… Non, désolé, ce n’est pas moi, vous devez confondre.
Eh ben voilà, BADA !
Il a ma’lché ! Olé !
Chef, je vous le jure, c’est lui !
Mais BADA, il vient de dire que ce n’était pas lui. S’il dit que ce n’est pas lui et qu’on s’est BADA trompés, alors on s’est trompés BADA. Faut apprendre à BADA écouter, Patrick.
Chef, s’il-vous-plait, croyez-moi.
Tu serais pas BADA en train de remettre en cause BADA mon autorité ?
Chef, non, bien sûr que non. Mais ce que je veux dire c’est qu’on est sûrs que c’est lui. Je pense qu’il a abusé de votre profonde gentillesse, chef, voilà tout.
BADA, c’est vrai que je suis un BADA bon chef, gentil et aimable. Mais personne ne BADA se moque de moi ! Mais dites-lui vous que vous êtes BADA innocent, hein ? C'est qu'... BADA ?
Olé Blakou, je c’lois que tu viens de te fai’le ‘lepé’ler.

Profitant de cet interlude, Blake s’était dirigé discrètement vers une des portes de la salle croyant saisir là sa chance. Malheureusement, la Marine avait terminé sa petite discussion de famille et s’était décidée à lui accorder à nouveau l’attention qu’il méritait.

BADA ! Si vous êtes innocent, alors pourquoi vous BADA essayez de filer comme un voleur ?
Je n’essaye pas de filer comme un voleur, je voulais profiter du vent frais.
Ah, BADA, si ce n’est que ça, très bien ! BADA ! Bonne journée !
Cheeef ! Il est encore en train de se moquer de vous.
Olé, ce type est un v’lai ab’luti, c’est pas possible.
BADA ! Tu en es sûr ?
Certain, chef ! Il essaye de s’enfuir !

Il ouvrit la porte aussi rapidement qu’il put et la referma derrière lui derechef. Le voilà seul, dans une maison paumée dont il ne connaissait rien et poursuivi par une bonne quantité de marines prêts à lui faire la peau. Bon, ce chef avait l’air bien sympa – et très con surtout – mais il ne parviendrait pas à se foutre éternellement de lui. Mieux valait qu’il prenne son destin en main. Et heureusement pour lui, dans l’art de la fuite, il était plutôt doué.
Blake bifurqua le long d’un couloir et arriva devant une volée de marches qu’il dévala quatre à quatre. Derrière, il entendait déjà les pas rapides signifiant qu’on le poursuivait ; pire, qu’on était proches de lui. La fatigue cumulée due à la grimpée de l’échafaudage, à la traction salvatrice et à la course effrénée commençait à peser lourd, mais il ne pouvait sûrement pas s’arrêter là. Des bruits de coups de feu fendirent l’air et perturbèrent le calme auparavant troublé uniquement par ses respirations saccadées. Blake, par réflexe, se jeta à terre. Geste particulièrement stupide puisque : d’une, il était toujours hors de portée des balles ; et deux, son épaule vint percuter le coin d’un mur et commença à faire ruisseler du sang.
Il n’avait pas le temps d’avoir mal, les marines se rapprochaient beaucoup trop. Tentant de faire abstraction de la douleur – chose qu’il parvenait à faire en emplissant ses pensées d’images de poitrines à peloter – il se relança. Blake sautait par-dessus des mobiliers, descendant des escaliers dès qu’il en voyait, mais aucune trace de sortie ne semblait en vue. Ici, il était beaucoup trop à l’étroit ; s’il arrivait dehors, il pourrait foncer se cacher dans une poubelle ou un truc du genre. Un étage dévalé plus tard, il arriva enfin au Rez-de-chaussée. Derrière, les coups de feu n’avaient toujours pas cessé – l’un d’eux lui avait d’ailleurs éraflé la jambe et déchiré le pantalon. Un immense sourire de soulagement aux lèvres, il passa la porte, semblant recouvrir enfin la liberté tant recherchée.

YEAAAH ON EST DEEEEHORS !
Olé… Fe’lme-la.
Oh… Merde… Non.
Ca y est ? Tu comp’lends que si tu m’avais écouté, Olé, on s’en se’lait so’ltis ? Mais il faut toujou’ls que tu fasses ton inté’lessant ! Olé ! TOUJOU’LS !

La place de la potence n’était désormais remplie que de marines, la population de Loguetown s’étant enfuie sous la menace que représentait la situation. S’il se fiait aux informations qu’il avait : la section 1 encore présente comptait quinze hommes, alors que la section 2 – qui en possédait autant – avait été scindée, gardant une moitié dehors et l’autre moitié à l’intérieur, en approche. Ce qui constituait donc une bonne vingtaine de soldats devant lui. Que rêver de mieux, franchement ? Pourquoi pas un navire de guerre aussi ?

Mushi Mushi, ici le chef de la section 1, que fout l’abruti de la potence dehors ?
BADA, ici le chef de la BADA crrrh section 2, il nous crrrh a échappés. Il faut avouer BADA que crrrh l’individu court sacrément BADA vite.
Dépêchez-vous de revenir ici, qu’on les encercle.
Olé Blakou, et si on s’en allait ? Olé !
D’accord avec toi, Kiki... Héhéhé !

Pour partir, il fallait se frayer un chemin coûte que coûte. Ça risquait de ne pas vraiment être la chose la plus simple à faire, mais il avait confiance. En-dehors, il avait plus d’espace, et ça serait bien plus marrant.

Je serai l’héritier de Roger, que vous me laissiez passer ou non ! Bande de nazes mal habillés ! Erotiiiicooooo… Style !

Conjointement au cri de la technique, Blake se débarrassa de son T-shirt et commença à faire plusieurs poses durant lesquelles il contracta différents muscles de son corps. Sous cette forme un peu plus dénudée, sa confiance était accrue, au même titre que sa force. Rien ne pourrait lui résister à présent. Il dégaina son katana – le seul qu’il avait emmené et qu’il avait accroché à son dos – et mit en joug les soldats.

Ok les mecs, qui veut finir à poil ?
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_Chez... Z'avez vu ça...
_Mazey … bien sûr que j'ai vu...
_Il s'est pris deux balles chef...
_Et il est encore debout... chef...
_Mazey je suis pas aveugle... C'est... C'est un monstre Mazey...

_Hmm... ça fait mal tout de même...

Je renifle bruyamment. Comme si ça pouvait faire partir la douleur. Une foutue douleur. Qui me ronge le bras, la jambe et qui remonte tout le corps mangeant chaque organe, chaque muscle jusqu'à déformer mon visage. Déjà bien laid. Mais il faut tenir car les ennuis eux, n'attendront pas que j'en aie fini. Les marines ont rechargé. Les fusils se sont remis en position. Sale position. Ma cicatrice à l'oreille me siffle. Elle me siffle qu'il me faut agir. Sinon ça fera mal. Encore plus mal. Alors je saute sans plus attendre, brûlant au passage ma jambe abîmé mais j'en fais fi car je n'ai pas le temps de m'en occuper.

Plus tard ma petite. Plus tard je te soignerai. Mais en attendant, tiens bon je t'en prie.

Les petits hommes sont bloqués. Trop abasourdis par ma résistance. Pauvres petits, bercés dans leur enfance par ces histoires d'horreurs. Ces hommes poissons mangeurs d'humain. Ces Hoddys et ces Arlong. Ces ordures qui ont pourri à jamais de leurs haines notre race d'une trace indélébile.

Pauvre moi. Pauvre nous. Mais surtout pauvres petits hommes figés par la peur.

Ma lame parjure leur ignorance. Son plat frappe et son coupant se repose. Non je ne tuerai pas. Plus. Seulement si je n'ai pas le choix. Les armes à feu se ramassent chez les mouettes et font place à des épées. Les coups volent aussi. Mais moins forts. Moins percutants que les miens. Plus apeurés, moins certains. Mais plus nombreux. Oh ça oui. Alors on danse, dans un mouvement parfois inégal, parfois bâclé par une mélodie trop bruyante, parfois aussi majestueuse que la belle rivière de mon île natale. Mais la résistance est forte et malgré les coups pris, malgré mes esquives et ma volonté rageuse de tenir face à cette injustice, les petits hommes tiennent. Comme mugis par leur haine envers l'inconnu. L'Etranger.

_Ok les mecs, qui veut finir à poil ?

Une phrase sorti de nulle part. Qui sonne comme le gong d'un match de boxe. Les hommes en profitent pour se stopper. J'en profite pour me retourner. Là, le fou de l'échafaud, à moitié nu, nargue la marine. Insouciant et buté. Mais drôle. Et pour me faire sourire il en faut pourtant beaucoup.

Mais là, malgré mon oreille qui siffle, malgré ma jambe qui hurle et mon bras qui suinte. Malgré l'odeur de mort qui ronge chacun de mes sens, je souris. Et de toutes mes grosses dents blanches dans une grimace qui en ferait pleurer d'horreur plus d'un.

Ce petit temps de répit ne dure pas. Les petits hommes bleus trop nargués ne peuvent que réagir. Violemment. Les épées se choquent de nouveaux et les coups se remettent à voler. La peur engendrant la violence. Si bien qu'ils me font reculer, qu'ils me poussent dans mes retranchements. Blessé au bras, chacun de mes geste me pique. Me transperce de douleur. Tenir mon épée m'est de plus en plus difficile.

Mais il faut tenir. Encore et toujours.

Bientôt poussé jusqu'au fou à parer la dizaine d'épées qui vole sur mon corps, je ne sais plus quoi faire.
J'ai bien réussi à enfoncer mon genou dans l'un des soldats, à fracasser le plat de ma lame sur le crane d'un deuxième, à éclater mon index dans le thorax de trois autres, mais rien y fait. Il en reste toujours. Nombreux. Trop nombreux.

Mais un instant, alors que ma lame réussit à envoyer valser l'un des hommes, mon nez renifle. Bruyamment. Une odeur de poudre chaude. De celle qui ne tardera pas à tirer une balle. D'une arme en pleine charge. Prête à tirer son lot de mort. Mes oreilles entendent le cliqueti du fusil se refermant. Et je vois, de mes deux yeux plats. La balle voler vers le fou. Puis ma lame courir, mes jambes sauter. Oublier la douleur. Le plat de mon épée voler devant le nez du fou arrêter la bille de mort.
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Les marines entouraient Ishii et en auraient bientôt fini avec lui. Tout cela était son œuvre, sa création. Il jubilait. Seul un être supérieur pouvait ressentir cela. Avoir le choix de disposer ou non de la vie d'une créature inférieure. Monster se sentait déjà l'esprit d'un homme, et il avait choisi de ne pas épargner l'Homme-Poisson. Il avait choisi la peine de mort pour ce cachalot qui osait ce considérer comme l'égal de la plus puissante race sur cette Terre. Il allait donc être abattu par ces humains et comprendrait alors qu'en aucun cas il ne leur arrivait à la cheville.

Monster observait la scène, dissimulé dans l'ombre du porche d'une habitation située dans une ruelle partant de la place où se déroulait l'affrontement. Il avait une vue imprenable sur la scène où se jouait actuellement l'acte V de la tragédie qu'était la vie d'Ishii. Mais il était surpris par la résistance qu'il opposait aux marines. Une force brute, ridicule. Animale. Mais cela ne suffirait pas à le sauver, car le nombre l'emportait sur la sauvagerie. Il était seul contre cent.

Seul ?

Alors qu'il pensait le dénouement final proche, un homme apparut. Un homme inconnu, torse nu, et qui semblait lui aussi être la cible des marines. Impossible... Si les mouettes du gouvernement étaient là, c'était grâce à Monster, et seulement pour Ishii. Alors qu'avait bien pu faire cet homme pour se retrouver dans cette situation ? Était-il un allié d'Ishii ? Possible, mais rien de moins sûr... Il pouvait tout aussi bien n'être qu'une personne innocente au mauvais endroit au mauvais moment. Une personne qui risquait actuellement sa vie par sa faute.

Monster avait une vision bien à lui de la vie humaine. Elle était supérieure à toute autre, il était donc de son devoir de la défendre. Les seules exceptions à cette règle étaient quand la mort de ces humains pouvait servir directement sa cause. Soit en lui donnant des membres éventuellement réutilisables plus tard pour des greffes, soit en étant l'objet de l'approfondissement de la haine entre Hommes et Hommes-Poissons. Ici ce n'était pas le cas.

Il fallait donc agir.

Ni une ni deux Monster s'élança en avant pour courir à la rescousse de l'inconnu. Son esprit entièrement dirigé sur cette tâche, il en oubliait presque Ishii et son destin éminemment funeste. Mais pire encore, il en oubliait les plus strictes mesures de sécurité dues à la situation. Aujourd'hui plus que n'importe quand, il aurait dû prendre son temps avant d'agir, car il venait de commettre une erreur stupide qui allait l’entraîner dans une aventure longue et périlleuse. Il venait de se mettre complètement à découvert dans la rue ensoleillée. Plus que dix mètres avant de parvenir à hauteur de l'humain en danger.


-Regardez, un autre monstre vient sauver l'Homme-Cachalot !

Une petite poignée de marine se retourna vers lui, et il comprit qu'on parlait bien de sa personne. La haine et le dégoût que supposait le mot "monstre" le stoppa net dans sa course et lui fit remonter des anciens souvenirs issues d'une autre vie. La base de ses traumatismes. Ses bras tombèrent le long de son corps et il s'affaissa sur ses tentacules, incapable de réagir.

Il était un monstre, il n'était pas un humain. A quoi bon continuer de lutter contre le destin ? Personne ne le verrait jamais comme il rêvait d'être. Les Hommes le détestaient. Il était prêt à se laisser mourir sur cette place plutôt que de lutter encore et encore contre sa destinée.

Plus loin, Ishii venait d'intercepter un projectile de fusil qui aurait été fatal à l'inconnu torse nu.


*QUOI ?*

Mais... Mais c'est lui qui devait le sauver, pas cette espèce de grosse baleine ! Alors comme ça on veut passer pour un héros, monsieur le cachalot ? On veut faire ami-ami avec les humains en leur sauvant la vie ? Hors de question de laisser passer ça pour Monster. Il fallait rectifier le tir, ne pas laisser Ishii faire ce que bon lui semblait et gagner la reconnaissance des humains, peu importait qu'ils soient des criminels ou non. Il fallait donc qu'il s'empare de l'homme et qu'il fuit avant qu'Ishii ne décide encore de lui sauver la vie, et qu'il laisse ce dernier en arrière. Mû par cette prise de conscience, sa déprime passagère se dissipa rapidement comme souvent dans ces cas là, et il se redressa fièrement de toute sa grande taille.

Petit problème cependant : les trois marines qui le tenaient en joue et étaient prêt à l'exécuter. Pas le temps de réfléchir à comment sortir de cette situation d'une manière élégante. Au vu des circonstances, il était obligé d'agir rapidement et efficacement, ce qui impliquait d'utiliser une capacité qu'il détestait, car elle était propre à sa nature d'Homme-Poisson. Il cracha.

Pas un crachat d'humain, non... Trois véritables tirs précis en direction du visage des marines qui avaient maintenant le doigt sur la gâchette. Des jets d'eau tirés à la puissance d'une balle de fusil ? Rien de tout ça. Seulement des giclées d'encre épaisse. L'encre qui était contenue dans une poche prêt de son estomac et directement reliée à son œsophage. Le liquide lui laissa un goût amer désagréable dans la bouche, mais il provoqua l'effet escompté.

Les projectiles éclaboussèrent les yeux du trio de marine et les aveugla instantanément. Immédiatement l'Homme-Pieuvre, contorsionniste, s’aplatit au sol malgré ses deux mètres pour échapper aux tirs aveugles qui ne manquèrent pas de survenir. Il allongea ensuite trois de ses tentacules pour saisir leurs armes, leur arracher des mains et pour les écraser sur leur crâne en un mouvement puissant. Ils tombèrent assommés, mais bien vivant. Toujours limiter le nombre de mort si possible.

Bon... Maintenant cela fait, il restait encore à passer la dizaine de marine qui s'étaient retournés vers lui et qui lui barrait maintenant la route... Le plus ironique dans l'histoire, c'est qu'il venait de créer la diversion qui allait peut-être permettre à Ishii de s'en sortir.

A vomir.
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Il n’avait même pas eu le temps de bouger, voire de comprendre ce qui se déroulait. En même temps, il fallait avouer qu’entendre Kiki hurler ne facilitait pas vraiment la concentration, mais en plus de cela, la scène s’était passée tellement vite que Blake en était encore dérouté. Le poisson géant s’était déplacé étonnamment rapidement pour quelqu’un de sa corpulence, avant de le protéger d’une volée de balles en utilisant le plat de sa lame.

Woooh… Merci, mon pote ! HAHA ! J’ose pas imaginer l’état qu’aurait ma tête si ces trucs m’avaient touché.
Espèce de sale enfoi’lé ! Si tu m’avais écouté dès le début on n’en se’lait pas là ! Olé ! Mais non, il faut toujou’ls que tu fasses des conne’lies !
Kiki, je suis occupé là. Laisse les grandes personnes régler les problèmes, d’accord ?

Comme en écho à ces paroles, un soldat de la Marine se jeta vers eux. Blake esquiva les coups de sabre qui lui étaient assénés avant de saisir le soldat à l’oreille pour lui infliger ensuite un coup de poing monumental.

HAHA ! Ca t’étonne ? Tu croyais que ces beaux biceps c’était juste de la gonflette ? Allez les mecs, jouissons ensemble comme il se doit !

Katana en main, il para une première estocade, en évita une seconde et en contra une troisième par un coup de pied à l’estomac.

Oléééééé Blakou, attentiooooooon. Ti'leu'ls, à deux heu'les ! ON EST MOOO'LTS !
Quoi ? Meerd…

Blake vit sa vie défiler sous ses yeux : le moment où, à sa naissance, il avait peloté la sage-femme, prédestinant un avenir glorieux ; sa première amoureuse, quand il avait essayé de lui toucher les fesses alors qu’ils n’avaient que sept ans ; le moment critique où il avait cru avoir mis enceinte une de ses compagnes… Tant d’évènements qu’il eut l’impression de revivre en un instant. Alors qu’il croyait entendre le bruit du coup de feu, ce fut autre chose qu’il perçut.

Schklouf !

Comme un projectile d’eau balancé à toute vitesse, de puissants jets noirs vinrent aveugler le trio de tireurs qui tira tout de même par réflexe. Mais la vue en moins, la volée de balles fut bien moins précise et s’enfonça dans la foule. Par mesure de précaution toutefois, Blake avait plongé sur le côté gauche, atterrissant sur une espèce de gros truc à la fois rigide et gluant qui ressemblait à…

Un tentacule ? Non mais c’est quoi encore ce délire ?!
Olé Blakou, ‘lega’lde !

Ses yeux se dirigèrent instinctivement vers l’origine du tentacule, jusqu’à trouver une nouvelle étrangeté : en plus de la créature mi-homme, mi-baleine, il avait en face de lui un être mi-homme, mi-pieuvre.

Waouh ! C’est trop classe !

D’un mouvement de tentacules, la pieuvre venait de se débarrasser de plusieurs Marines en abattant leurs propres armes sur leurs crânes. Ils étaient donc trois. Deux poissons géants et un homme combattant la force chargée de maintenir l’ordre. Voilà le genre d’actes qui ferait parler de lui, ça c’était certain.

Est-ce que tu te ‘lends compte que si on entend pa’ler de nous, on se’la pou’lsuivi ?
Et alors ? On est des pirates, non ? C’est pas ça le but par hasard ? Seul quelqu’un de reconnu par le monde entier peut mériter de trouver la Poitrine de Jouvence. Et puisque ce sera moi, eh bien… Il faut que je commence quelque part.

La Baleine, la Pieuvre et le Pervers étaient presque côte à côte à présent. Les trois renégats qui avaient osé s’opposer à la Marine, ici, dans ce lieu sacré qu’était Loguetown. Blake regarda en face de lui : au maximum, il restait une dizaine de marines encore debout. Sachant que d’autres soldats avec leur chef Bada-Man ne tarderaient pas à arriver s’ils ne se grouillaient pas de s’en aller.
Les poissons l’avaient sauvé, il leur était redevable, il ne pouvait en être autrement. D’un mouvement rapide, présentant une facilité due à toute l’expérience qu’il possédait en la matière, Blake se débarrassa de son pantalon. A présent, il était quasiment nu sur la place publique de Loguetown, avec un unique caleçon en guise de vêtement. Il sentait la confiance en lui grimper, ses beaux muscles s’étalant au grand jour.
Sans son haut, il était plus fort. Sans son bas, il était plus rapide.
Sans les deux, il était divin.
Une danse des plus sublimes aurait pu être assimilée à ce qui se produisit : Blake commença à offrir aux Marines une démonstration de force comme on n'en voyait qu'une fois le siècle. Poings, pieds, crânes, caleçons, genoux, sabre, dents... Tout élément était adéquat pour combattre. Il en mit plusieurs à terre, chacun leur tour, et fit bouger ses fesses en signe de victoire. Puis, lorsqu'il décida qu'il était grand temps de prouver au monde le véritable pouvoir du Perverse Style, il s'écria :

Je vous avais promis de vous mettre à poil… Eh bien sachez qu’un pervers tient toujours parole !

Son katana tenu fermement en main, il s’élança vers chacun de ses ennemis et asséna une volée extrêmement rapide de coups. Le perverse-style, dans toute sa splendeur, alimenté à la fois par l’Eroticostyle et le Pornostyle, pour un résultat absolument sublime. La lame semblait se mouvoir dans un ballet acrobatique de haut niveau, tant sa vitesse et sa précision étaient palpables. Puis, une quinzaine de secondes plus tard, après avoir effectué différentes esquives complexes afin d’éviter les éventuelles représailles, Blake se retira avant de crier le nom de sa technique comme un chanteur d’opéra :

Feel me !

Instantanément, une importante partie des Marines vit ses vêtements tomber en lambeaux. La technique du Perverse-Style s’inspirait d’une arcane secrète qui consistait à dépouiller l’adversaire de son armure. Blake s’en était librement inspiré afin de créer une attaque apte à débarrasser l’ennemi de toute tenue : ce qui pouvait servir afin de faire l’amour plus rapidement – tout en ajoutant une bonne dose de classe – ou alors pour déstabiliser la cible lors d’un combat. A noter que les deux usages étaient relativement récurrents.
Profitant de cet instant de répit qui ne durerait pas, Blake déclara à l’encontre des Mouettes :

Waouh, les soldats de la Marine compensent leurs petits engins naturels avec des gros fusils, c’est ça ?
Olé, t’as été fo’lt su’l le coup ! Le pauv'le !
Non, c’est juste qu’il fait froid, c’est tout ! Aaaargh, c’est indigne d’un Marine.

Les soldats tentèrent de dissimuler leurs parties intimes dévoilées au grand jour, ce qui formait une grande ouverture. Sans se retourner, il ajouta à l’encontre de ces deux alliés de fortune :

Bon les mecs, ça va pas durer longtemps, mais on devrait pouvoir se barrer. C’est maintenant qu’on doit fuir, ou sinon c’est la prison qui nous attend. Et j’en ai pas trop envie, personnellement.

Sans attendre, Blake s’enfonça entre des soldats toujours occupés à cacher leur entrejambe et déboucha de l’autre côté. Malheureusement, ce fut à cet instant qu’il entendit le cri fatidique :

BADA ! On est là !
Olé, Blakou ! Fais quelque chose. S’ils se jettent su’l nous, on s’en so’lti’la pas !

Il se tourna alors vers Bada-Man, sachant que c’était là son unique espoir d’une fuite réussie :

Monsieur le gentil Marine, regardez, ces gens se promènent sur la place publique tous nus. C’est illégal quand même ? Parce que sinon, l’ordre il ne peut pas être respecté.

Agrémentant sa déclaration d’une petite voix d’enfant sage accompagnée d’un sourire, Blake misait là sa dernière carte. Il ne restait plus qu’à espérer que le fait de voir un homme en caleçon et armé d’un Katana, qui lui avait auparavant menti à plusieurs reprises, ne rende pas sa tentative vaine.

BADA ! C’est vrai que je suis un gentil marine ! Soldats, arrêtez-moi ces nudistes, vite ! BADA !
Chef ! Mais ce sont des Marines !
Un Marine ça a un uniforme, faut que t’apprennes à BADA regarder correctement Patrick.
Mais chef, regardez l’homme au katana, il est en caleçon. Ca aussi c’est du trouble !
Olé, mais quel conna’ld !
Moi ? Ah mais non, ce n’est pas un caleçon, c’est mon uniforme aussi.
BADA ! Tu vois Patrick, tu me fais perdre mon temps !
Mais chef…
Abruti de BADA ! C'est moi, le chef de la section 1 ! Je vous préviens, je vais vous faire la peau si vous réfléchissez pas un minimum !
Vous ?! BADA ! Pourquoi désobéissez-vous à la loi ? BADA ! Il ne faut pas se déshabiller en public ! C'est encore pire venant d'un chef tel que vous ! Soldats, BADA ! Attrapez-les ! Et celui qui me BADA désobéira ira en cour martiale ! BADA !

Et voilà comment Blake réussit à provoquer l'évènement connu plus tard comme la Mutinerie de Loguetown.


Dernière édition par Blake Redhorn le Jeu 8 Nov 2012 - 19:51, édité 1 fois
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Les coups continuent à voler et les hommes à venir tâter de l'épée. Nombreux. Toujours plus nombreux. A chaque marine tombant, deux autres viennent le remplacer et c'est bientôt une troupe indénombrable que ma lame doit pourfendre. Les coups d'estocs tentent de me perforer de toute part. Chacun d'eux lance son lot de mort, lacérant d'autant plus mon épaule branlante, souffrante. Mes bras rougis par l'effort tentent tant bien que mal de continuer à porter l'arme. Mes yeux se coagulent de sang. Mes immenses mains transpirantes glissent peu à peu sur le manche humide. Mes lourdes jambes jongles autour des lames voulant m'embrocher. Je crois bien voir entre mes deux petits yeux à demi fermés la mort venir peu à porter m'embrasser de son étreinte.

Mais non. Il me faut tenir. Encore.

Tenir contre ces petits hommes ne me connaissant pas. Tenir sans tuer car aucun d'eux ne comprend. Et un jour, lorsqu'enfin l'homme verra de ses deux yeux qu'un Homme Poisson n'a d'animal que le nom. Alors ce jour là ils comprendront pourquoi ils ne sont pas morts dans cette funeste bataille. Pourquoi chacun de mes coups vient toucher leurs corps branlants par le plat de ma lame.

Mais ce jour n'est pas encore arrivé. Oh non. Pour ça il faudra batailler. Des semaines, des mois, des années. Pour qu'enfin ces hommes puissent ouvrir leurs pupilles d'aveugles. Et en attendant, pour y arriver, il me faut survivre. Frapper de mon genou le visage d'un marine trop avancé. Claquer le plat de ma lame sur les jambes d'un autre. Écraser mon poing sur le crâne d'un dernier.

Et observer chacun d'eux fuir. Subitement. Alors même que je sentais peu à peu mes forces me fuir. Mes deux yeux tentent de comprendre toute cette foule partir. Ils ne voient qu'une marée d'hommes en combattre d'autre. Mon regard se perd sur la place, les corps gisant. Le sang coulant. L'échafaut se perdre loin dans le ciel jusqu'à presque en toucher les nuages. Et les trois marines, m'épiant du regard. Comme s'ils ne savaient que faire. Comme s'ils ne savaient s'il est plus dangereux de lutter contre moi, le Monstre ou contre tout ce marasme humain. Alors je réponds. Avec mon horrible gueule.

_Hmm...
Bouh ?!

Ca fonctionne. Quelle étrangeté. La réponse des trois hommes ne se fait pas attendre et c'est par un « Kyaaaaaaa » qu'ils partent la queue entre les jambes. Alors je renifle. Bruyamment. Et j'observe mon frère de race et le fou qui me rendent le coup d'oeil.

_Hmm, je crois que c'est l'heure de courir.

Sans attendre de réponse mes deux énormes jambes se mettent à s'écraser contre le sol aussi vite qu'ils le peuvent. Tout mon corps se met à courir vers le port tandis que je l’espère les deux autres hommes me suivent derrière. Il ne reste maintenant plus qu'à prier. Que les marines ne soient pas assez rapides pour nous rattraper. Qu'une barque nous attende. Que la chance soit avec nous.
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La course n'était vraiment pas le point fort de Monster. Mais il fallait fuir. Pour sa vie. Pour que se réalise son objectif. Les marines étaient encore trop nombreux, il n'était pas possible de l'emporter. Ils avaient déjà réussi l'exploit de les occuper pendant quelques minutes. Alors qu'une brèche s'ouvrait enfin, il fallait absolument s'y engouffrer. Ce que firent les trois désormais hors-la-loi.

Un tentacule après l'autre, l'Homme-Poulpe se déplaçait lourdement, suivant Ishii qui montrait le chemin. Mais ce n'était pas le moment de réfléchir à comment le faire tomber. Il avait échoué dans sa tentative de le renverser. Maintenant, la priorité était d'échapper à la mort, pour pouvoir plus tard saisir une autre chance. Il se concentrait donc sur le gros corps de cachalot qui fonçait vers le port. Se concentrer sur lui. Ne pas le laisser le distancer. Penser à toutes les tortures qu'il lui infligerait s'il parvenait à atteindre la mer.

L'homme qu'il avait voulu sauver les suivait également. Pour lui aussi il devait trouver un moyen de s'échapper. Il ne devait pas être la victime d'une rixe opposant deux membres d'une autre espèce que la sienne. Mais celui-ci semblait avoir moins de mal à se déplacer sur la terre ferme que lui. Il pouvait le laisser se débrouiller au moins jusqu'à ce qu'ils atteignent l'eau.

Il trébucha une première fois, alors que le port faisait son apparition, là devant, à quelques centaines de mètres au bout de la rue. Il tenta de se relever rapidement, mais la panique et l'effort physique le faisaient haleter et l'empêchait de reprendre sa course comme si de rien n'était. Il vit l'homme torse nu le dépasser, puis aperçu les quelques marines qui les poursuivait toujours malgré la menace de leur chef le rattraper. Toujours au sol, il n'eut que le réflexe de lancer son tentacule en avant sans ajuster son mouvement pour immobiliser le marine qui menait l'assaut. Au sol, il ne parvint pas à capturer ses bras et son membre gélatineux enserra la tête du soldat, le privant de la vue et lui obstruant la bouche. Il le souleva dans les airs et la vision de leur camarade ainsi maîtrisé fit ralentir les autres, ce qui laissa enfin le temps à Monster de se relever.

Mais l'otage, pris de panique, avait toujours les bras libres et il se débattait pour se dégager, agitant son sabre dégainé dans les airs, jusqu'à trancher superficiellement le tentacule de Monster qui le lâcha dans un grognement rauque. Le soldat tomba à terre sur les fesses, surpris, tandis que l'Homme-Poulpe rétractait son appendice blessé. Avant que ses poursuivants ne reprennent leurs esprit, il se força à tenter une dernière offensive sur le marine désorienté qui tentait lui aussi de reprendre son souffle après avoir été privé d'oxygène. A l'aide d'un autre tentacule il l'attrapa par la cheville, le souleva à nouveau dans les airs pour l'envoyer du plus fort qu'il put en direction de ses camarades. Classique mais efficace. Comme un jeu de quille, la plupart des poursuivants furent renversés à leur tours. Les autres se reculèrent et tentèrent tant bien que mal d'enjamber les soldats tombés.

Pendant ce temps, Monster avait repris sa course désespérée. Il avait réussi à gagner un peu de temps, mais il entendait déjà les bottes de ses poursuivants claquer derrière lui. Ne pas se retourner, quoi qu'il arrive. Devant, sur le port, de nombreux civils paniqués couraient en tout sens, ce qui rendait difficiles les tirs dans son dos à cause du risque de balles perdues. Ishii et Blake venaient d'atteindre le quai et semblaient tenter de détacher l'amarre d'une petite barque de pèche laissée là.

Plus que quelques mètres... Le fer sifflait dans son dos. Il sentit même la brûlure d'une lame déchirer sa tunique et révéler une partie de son dos, laissant apercevoir à travers sa peau translucide son cœur battre à cent à l'heure. Plus que quelques pas... Allonger le tentacule pour gagner encore un mètre... Bondir...

Une dernière estafilade vint laisser une marque blanchâtre sur sa nuque. Un millimètre plus profond et elle aurait certainement entaillée sa colonne vertébrale, le vouant à la mort. Au lieu de ça, son derniers bonds dans les airs lui permit de parcourir les trois derniers mètres le séparant de l'eau.

Il plongea la tête en avant, alors que ses deux alliés de circonstances venaient de retirer la corde. Monster se plaça alors immédiatement à l'arrière de l'embarcation, y plaça ses deux mains et commença à pousser de toutes ses forces en agitant frénétiquement ses tentacules derrière lui. Des balles passèrent à ses côtés, troublant l'eau autour de lui. Mais l'adrénaline l'empêchait de s'arrêter. C'est ainsi qu'ils parvinrent à sortir du port, en évitant par miracle uniquement les projectiles de la poignée de marine debout sur le quai. Ceux-ci ne les poursuivrait pas dans l'immédiat. Ils avaient besoin d'un plus gros navire pour les prendre en chasse, et le temps qu'ils larguent les amarres et hissent les voiles, ils seraient déjà à plusieurs milles de Logue Town...

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