Il y a un an. TaraLuvneel.
Les journées passent et se ressemblent toutes plus ou moins. Toujours les mêmes passants, les mêmes tours, les mêmes spectacles, les mêmes pièces de monnaie à l'arrivée. Les mêmes artistes qui me concurrencent. Toujours ces mêmes rats, ces mêmes mendiants, ces mêmes délinquants. Toujours les mêmes petits gangs, les petites passations de pouvoirs en douce. En bref, toujours ces sales histoires dans lesquelles je baignais sans prendre garde. Voilà qui est triste.
Pourtant tout avait si bien commencé. Effectivement après avoir été chassé par les Murdoch, je m'étais quelque peu refais comme on dit dans le jargon. Les clients recommençaient à affluer et de nouveau je gagnais mes petites pièces journalières. Certes l'endroit n'était pas aussi fréquenté que le croisement entre la sixième et la septième rue du quartier est, lieu où j'exerçais mon art il y a de cela quelques jours, néanmoins j'avais retrouvé une place où me produire. Pour nous autres artistes, une « place » signifiait une routine, une stabilité, une tranquillité. Ça croyez-moi, ça n'avait pas de prix. Fini l'errance. Terminé les petits passages ci et là. Le grand Aeko Rin était de retour. Si vous désiriez le voir, lui et ses tours fabuleux, direction le quartier nord entre la troisième et la quatrième rue ! Autant dire que ça en jetait. Mais comme dans toutes les histoires me concernant, il y avait un hic. S'il est vrai que trouver une place fixe permettait d'avoir un nombre de spectateurs quotidiens conséquent, c'était aussi le moyen parfait pour se faire repérer par les requins du coin, dont les fameux frères Murdoch à qui je devais trois jours et demi de salaire.
Qu'importe ! Pensais-je optimiste. Ils avaient certainement oubliés. Qui plus est, faire un scandale et traverser un quartier entier pour aller me chercher me paraissait invraisemblable. Ah ah. Comme s'ils allaient réellement faire ça pour trois jours et demi de salaire. Vous y croyez-vous ? Trois vulgaires petits jours de paie. Ça ne représentait strictement rien, soyons franc. Étant payé entre dix et quarante mille berrys par mois, cela aurait fait quoi hein ? Quatre mille berrys grand maximum ? Autant dire des broutilles. Bon, personnellement je dois l'avouer pour quatre mille berrys j'aurai pu parcourir tout Luvneel mais, fort heureusement, rares sont les personnes aussi proches de leurs sous que moi. Je les voyais mal ces gars là, ces athlètes venir me chercher des poux dans les cheveux pour quelques cacahuètes. C'est vrai quand on y pense, ils avaient un quartier entier à leur merci, soit des centaines d'artistes payant leur tribu. Ils étaient impressionnants et avaient une influence incroyablement grande dans la région. Pensez-vous donc sincèrement qu'ils allaient venir en personne me démolir et démolir mon petit business pour si peu ? Non, bien entendu. Des gens comme eux, ça ne fait pas vingt kilomètres pour quatre mille berrys. Leurs sous-fifres par contre... Si.
C'est donc en plein après midi, dans le brouhaha de la ville, alors que je me donnais en spectacle, que trois gus de taille moyenne et vilainement armés respectivement de machettes, de chaînes et de barres de fer vinrent m'intercepter. Ce n'était pas la fratrie tant redoutée toutefois nuls doute qu'ils n'étaient pas là pour prendre le thé avec moi. À ce moment précis, j'avais comme une sensation de déjà vu. Leur corps et leurs armes intimidèrent la populace et les gamins du coin. Ces derniers quittèrent alors les lieux à tout allure. Moi, j'étais resté stoïque. Non pas car je n'étais pas en proie au doute ou à la peur, non – n'importe qui me connaissant saurait que j'étais une poule mouillée – mais bien par surprise. Je ne les avais pas vu arriver, comme les frères Murdoch l'autre jour. J'aurai bien pris mes jambes à mon cou toutefois à peine en avais-je eu l'idée qu'un lien entravait mes bras et mes jambes. Un des trois racketteurs – celui armé d'une chaîne vous vous en doutez – avait eu la bonne idée de m'empêcher de courir. Sûrement avait-il eu vent de ma vitesse phénoménale. Cette même rapidité que j'avais utilisé pour semer la fratrie Murdoch. Ligoter, mon sang ne fit qu'un tour. Je la sentais mal cette journée. Très mal même. Pourquoi n'étais-je pas resté chez moi à compter les rats et les cafards de ma maison insalubre, hein ? Pourquoi ? Pourquoi !? Misère. Me voilà piégé par trois gars dont je ne savais rien. D'où venaient-ils, que me voulaient-ils ? Tout ça était un mystère. Quoique pour la deuxième question, j'avais ma petite idée quant-à leurs ambitions. Ils voulaient du liquide, à n'en pas douter. Quant-à leur provenance. J'hésitais. Ou bien ils avaient une quelconque affiliation avec les Murdoch ou bien ils étaient les petites racailles du quartier nord et voulaient, à l'instar de la célèbre fratrie du quartier est, leur part du gâteau. Que dis-je, leur part de MON gâteau. Dans tout les cas, ça n'allait pas se passer comme ça, croyez-moi ! Je ne leur donnerai rien ! Pas un sou ! Précision aussi que même si je le voulais, je ne pouvais pas leur donner le moindre centime puisque j'étais fauché comme les blés. M'enfin !
S'avançant vers moi, les trois lascars esquissèrent un sourire. Attention, je ne parle pas du sourire que vos parents vous font le jour de votre anniversaire, hein ! Leur visage à eux étaient bien plus pervers. En effet, ils arboraient tout trois un sourire carnassier à vous dégoûter de la nourriture pour une bonne semaine, voire plus. Après s'être doucement moqué de moi, mes détracteurs se présentèrent à moi de la manière la plus concise qui soit. D'après leurs dires, ils travaillaient avec les Murdoch et étaient en quelque sorte leurs « apprenties ». Toujours selon eux, ma dette envers leurs patrons avait augmenté. Elle n'était plus de quatre mille mais bien de cent cinquante mille berrys. Soit disant qu'en jetant mes balles et mes quilles, j'avais blessé l'un d'entre-eux au nez et que je devais donc payer les frais d'hôpital en plus de ma dette ubuesque. En bref; j'étais dans la panade. Et je pouvais difficilement compter sur autrui pour me venir en aide. Les civils ici étaient tous ou presque aussi poltrons que moi. Je n'avais plus qu'une seule solution. M'en remettre aux forces supérieurs de ce monde en espérant que celles-ci daignent enfin m'aider. Tentant une invocation suprême, je me mis à crier de toute mes forces :
« À l'aide ! À l'aide ! »
Ça, c'est de l'invocation qui a la classe ! Même un lapin apeuré n'aurait pas fait mieux.
Pourtant tout avait si bien commencé. Effectivement après avoir été chassé par les Murdoch, je m'étais quelque peu refais comme on dit dans le jargon. Les clients recommençaient à affluer et de nouveau je gagnais mes petites pièces journalières. Certes l'endroit n'était pas aussi fréquenté que le croisement entre la sixième et la septième rue du quartier est, lieu où j'exerçais mon art il y a de cela quelques jours, néanmoins j'avais retrouvé une place où me produire. Pour nous autres artistes, une « place » signifiait une routine, une stabilité, une tranquillité. Ça croyez-moi, ça n'avait pas de prix. Fini l'errance. Terminé les petits passages ci et là. Le grand Aeko Rin était de retour. Si vous désiriez le voir, lui et ses tours fabuleux, direction le quartier nord entre la troisième et la quatrième rue ! Autant dire que ça en jetait. Mais comme dans toutes les histoires me concernant, il y avait un hic. S'il est vrai que trouver une place fixe permettait d'avoir un nombre de spectateurs quotidiens conséquent, c'était aussi le moyen parfait pour se faire repérer par les requins du coin, dont les fameux frères Murdoch à qui je devais trois jours et demi de salaire.
Qu'importe ! Pensais-je optimiste. Ils avaient certainement oubliés. Qui plus est, faire un scandale et traverser un quartier entier pour aller me chercher me paraissait invraisemblable. Ah ah. Comme s'ils allaient réellement faire ça pour trois jours et demi de salaire. Vous y croyez-vous ? Trois vulgaires petits jours de paie. Ça ne représentait strictement rien, soyons franc. Étant payé entre dix et quarante mille berrys par mois, cela aurait fait quoi hein ? Quatre mille berrys grand maximum ? Autant dire des broutilles. Bon, personnellement je dois l'avouer pour quatre mille berrys j'aurai pu parcourir tout Luvneel mais, fort heureusement, rares sont les personnes aussi proches de leurs sous que moi. Je les voyais mal ces gars là, ces athlètes venir me chercher des poux dans les cheveux pour quelques cacahuètes. C'est vrai quand on y pense, ils avaient un quartier entier à leur merci, soit des centaines d'artistes payant leur tribu. Ils étaient impressionnants et avaient une influence incroyablement grande dans la région. Pensez-vous donc sincèrement qu'ils allaient venir en personne me démolir et démolir mon petit business pour si peu ? Non, bien entendu. Des gens comme eux, ça ne fait pas vingt kilomètres pour quatre mille berrys. Leurs sous-fifres par contre... Si.
C'est donc en plein après midi, dans le brouhaha de la ville, alors que je me donnais en spectacle, que trois gus de taille moyenne et vilainement armés respectivement de machettes, de chaînes et de barres de fer vinrent m'intercepter. Ce n'était pas la fratrie tant redoutée toutefois nuls doute qu'ils n'étaient pas là pour prendre le thé avec moi. À ce moment précis, j'avais comme une sensation de déjà vu. Leur corps et leurs armes intimidèrent la populace et les gamins du coin. Ces derniers quittèrent alors les lieux à tout allure. Moi, j'étais resté stoïque. Non pas car je n'étais pas en proie au doute ou à la peur, non – n'importe qui me connaissant saurait que j'étais une poule mouillée – mais bien par surprise. Je ne les avais pas vu arriver, comme les frères Murdoch l'autre jour. J'aurai bien pris mes jambes à mon cou toutefois à peine en avais-je eu l'idée qu'un lien entravait mes bras et mes jambes. Un des trois racketteurs – celui armé d'une chaîne vous vous en doutez – avait eu la bonne idée de m'empêcher de courir. Sûrement avait-il eu vent de ma vitesse phénoménale. Cette même rapidité que j'avais utilisé pour semer la fratrie Murdoch. Ligoter, mon sang ne fit qu'un tour. Je la sentais mal cette journée. Très mal même. Pourquoi n'étais-je pas resté chez moi à compter les rats et les cafards de ma maison insalubre, hein ? Pourquoi ? Pourquoi !? Misère. Me voilà piégé par trois gars dont je ne savais rien. D'où venaient-ils, que me voulaient-ils ? Tout ça était un mystère. Quoique pour la deuxième question, j'avais ma petite idée quant-à leurs ambitions. Ils voulaient du liquide, à n'en pas douter. Quant-à leur provenance. J'hésitais. Ou bien ils avaient une quelconque affiliation avec les Murdoch ou bien ils étaient les petites racailles du quartier nord et voulaient, à l'instar de la célèbre fratrie du quartier est, leur part du gâteau. Que dis-je, leur part de MON gâteau. Dans tout les cas, ça n'allait pas se passer comme ça, croyez-moi ! Je ne leur donnerai rien ! Pas un sou ! Précision aussi que même si je le voulais, je ne pouvais pas leur donner le moindre centime puisque j'étais fauché comme les blés. M'enfin !
S'avançant vers moi, les trois lascars esquissèrent un sourire. Attention, je ne parle pas du sourire que vos parents vous font le jour de votre anniversaire, hein ! Leur visage à eux étaient bien plus pervers. En effet, ils arboraient tout trois un sourire carnassier à vous dégoûter de la nourriture pour une bonne semaine, voire plus. Après s'être doucement moqué de moi, mes détracteurs se présentèrent à moi de la manière la plus concise qui soit. D'après leurs dires, ils travaillaient avec les Murdoch et étaient en quelque sorte leurs « apprenties ». Toujours selon eux, ma dette envers leurs patrons avait augmenté. Elle n'était plus de quatre mille mais bien de cent cinquante mille berrys. Soit disant qu'en jetant mes balles et mes quilles, j'avais blessé l'un d'entre-eux au nez et que je devais donc payer les frais d'hôpital en plus de ma dette ubuesque. En bref; j'étais dans la panade. Et je pouvais difficilement compter sur autrui pour me venir en aide. Les civils ici étaient tous ou presque aussi poltrons que moi. Je n'avais plus qu'une seule solution. M'en remettre aux forces supérieurs de ce monde en espérant que celles-ci daignent enfin m'aider. Tentant une invocation suprême, je me mis à crier de toute mes forces :
« À l'aide ! À l'aide ! »
Ça, c'est de l'invocation qui a la classe ! Même un lapin apeuré n'aurait pas fait mieux.
Dernière édition par Aeko Rin le Sam 11 Aoû 2012 - 5:37, édité 1 fois