Quelque part dans un bar qui sent pas le bon ragoût. Lampions qui clignotent sous les assauts des courants d’air, et sur une scène qui n’en est pas une, un standup se tient pour les gens qui veulent exprimer leur souffrance et expier dans la honte. Des mots des maux, nom original pour l’évènement. Du public, et au centre de l’attention actuellement un mec patibulaire, une chope aux trois quarts vide et deux gnous qui tapent sans rythme ou avec chacun le leur sur des caisses plus très claires.
Eh les reufs eh les meufs dans l’EMM
North Blue c’est pas rose,
North Blue c’est morose
Alors prends-toi en main
C’est ton destin, c’est ton destin
Prends, prends, prends-toi en main, c’est ton destin
Blancs, noirs sourires contrits, compatissants, cons. Dans l’assistance on soupire, on sait pas trop quoi faire et on le fait bien, mais le sombre individu n’y prête pas attention, continue sa déclame parce qu’il a mal et que même s’il est temps pour lui de plier les voiles, que même si tout peut se plier, il n’a pas encore fini. Sa flagelle à lui prend la forme d’un déshonneur public, rien de mieux que le pilori pour se sentir mieux dans ses pompes après un échec cuisant et s’être fait tourner en bourrique par un squelette pas net sur Luvneel. On condescend à lui laisser jusqu’à la fin de sa chope.
Institution, mission mission,
Moi, je dis non
Ce sont des mots que tu refuses en bloc
Oh, ça c’est sûr
On ne se soumettra pas à ta vos lois
Ouais, t’as bien pris note
Alors prends-toi en main
C’est ton destin, C’est ton destin
Alors prends-toi z’en main
C’est ton destin
Dans l’arrière-salle un homme s’effondre dans l’indifférence générale, tous sont terrassés par le poids des mots et abattus sous les restes du vrai art qui fait frémir les poils des avant-bras. Un blond plus résistant que ses compères trouve la force d’aller parler au videur qui lui est con comme ses pieds et ne parle que la langue des signes. Les gonds cèdent sous la puissance de ses poings. Il y a urgence.
Ecoute mon frère
Te laisse pas faire
Ecoute bien ce qu’il te dit
Ouais, c’est le monde à l´envers
Faut pas qu’tu désespères
La vie, c’est la jungle
Il faut se battre pour y arriver
Tu peux le faire mon frère
Alors retiens bien ce qu’y te dit
C’est pour ton bien, c’est ton destin, c’est ton destin !
Dernière strophe ahanée avec difficultés entre chacun des coups de boutoir du gorille. Mais l’alcool et la prédisposition rendent têtu, ce qu’homme veut il fera. Et il fait, donc, répand ses dernières volontés sur le crâne de son auditoire toujours abasourdi pendant qu’on le tire par les bras et les jambes et la tête pour le jeter dans la ruelle moins souillée que ne le sont désormais les oreilles des pauvres victimes. Ah, la vie est dure parfois quand on est alcooliques… Supporter les problèmes des autres zouaves dans son genre n’est pas le plus simple.
L’éponge jetée à terre relève la tête pour reprendre sa rengaine mais un violé dans son intégrité auriculaire sort soudain une bouteille à la main et, du geste assuré de celui qui défend sa vie et celle de sa famille, l’abat sur le crâne de l’horrorateur. La douleur circule de là à là, les mécanismes se mettent en place et après un grand crac et les petits bruits fins du verre qui se brise parce qu’il a la tête dure quand même, c’est le voile de l’inconscience qui s’étale sur celui-ci et noir.
Dans une poche bien fermée, un papier oublié frétille car son heure approche. Un papier pour les gouverner tous, et dans les ténèbres les. Arf, trompé de sujet, passons.
Eh les reufs eh les meufs dans l’EMM
North Blue c’est pas rose,
North Blue c’est morose
Alors prends-toi en main
C’est ton destin, c’est ton destin
Prends, prends, prends-toi en main, c’est ton destin
Blancs, noirs sourires contrits, compatissants, cons. Dans l’assistance on soupire, on sait pas trop quoi faire et on le fait bien, mais le sombre individu n’y prête pas attention, continue sa déclame parce qu’il a mal et que même s’il est temps pour lui de plier les voiles, que même si tout peut se plier, il n’a pas encore fini. Sa flagelle à lui prend la forme d’un déshonneur public, rien de mieux que le pilori pour se sentir mieux dans ses pompes après un échec cuisant et s’être fait tourner en bourrique par un squelette pas net sur Luvneel. On condescend à lui laisser jusqu’à la fin de sa chope.
Institution, mission mission,
Moi, je dis non
Ce sont des mots que tu refuses en bloc
Oh, ça c’est sûr
On ne se soumettra pas à ta vos lois
Ouais, t’as bien pris note
Alors prends-toi en main
C’est ton destin, C’est ton destin
Alors prends-toi z’en main
C’est ton destin
Dans l’arrière-salle un homme s’effondre dans l’indifférence générale, tous sont terrassés par le poids des mots et abattus sous les restes du vrai art qui fait frémir les poils des avant-bras. Un blond plus résistant que ses compères trouve la force d’aller parler au videur qui lui est con comme ses pieds et ne parle que la langue des signes. Les gonds cèdent sous la puissance de ses poings. Il y a urgence.
Ecoute mon frère
Te laisse pas faire
Ecoute bien ce qu’il te dit
Ouais, c’est le monde à l´envers
Faut pas qu’tu désespères
La vie, c’est la jungle
Il faut se battre pour y arriver
Tu peux le faire mon frère
Alors retiens bien ce qu’y te dit
C’est pour ton bien, c’est ton destin, c’est ton destin !
Dernière strophe ahanée avec difficultés entre chacun des coups de boutoir du gorille. Mais l’alcool et la prédisposition rendent têtu, ce qu’homme veut il fera. Et il fait, donc, répand ses dernières volontés sur le crâne de son auditoire toujours abasourdi pendant qu’on le tire par les bras et les jambes et la tête pour le jeter dans la ruelle moins souillée que ne le sont désormais les oreilles des pauvres victimes. Ah, la vie est dure parfois quand on est alcooliques… Supporter les problèmes des autres zouaves dans son genre n’est pas le plus simple.
L’éponge jetée à terre relève la tête pour reprendre sa rengaine mais un violé dans son intégrité auriculaire sort soudain une bouteille à la main et, du geste assuré de celui qui défend sa vie et celle de sa famille, l’abat sur le crâne de l’horrorateur. La douleur circule de là à là, les mécanismes se mettent en place et après un grand crac et les petits bruits fins du verre qui se brise parce qu’il a la tête dure quand même, c’est le voile de l’inconscience qui s’étale sur celui-ci et noir.
Dans une poche bien fermée, un papier oublié frétille car son heure approche. Un papier pour les gouverner tous, et dans les ténèbres les. Arf, trompé de sujet, passons.
Dernière édition par Tahar Tahgel le Ven 19 Oct 2012, 17:58, édité 2 fois