-Tu sais An, l'océan a toujours été quelque chose qui fascinait les gens. Il inspire les artistes, il fait rêver les enfants, il nourrit les populations... Moi, par contre, il m'a toujours un peu effrayé. Non pas que j'ai peur de l'eau ou quoi que ce soit, hein. Tu me connais An, n'est ce pas? Nan, c'est juste que.... Moi, quand je regarde la mer, je ne vois pas une immense et sublime plaine azure, reflétant la beauté du ciel et des astres; ou encore un garde manger géant... Nan, moi, je vois juste ce qu'il y a à l'intérieur, toutes les sales bêtes qu'on y trouve. Toutes ces créatures qui n'attendent que le bon moment pour frapper.... A cause de ça, il y a quelques années, je ne me serais jamais imaginé voguer de façon régulière sur les flots, travailler sur un bateau.... Réhihihi... Et regarde moi aujourd'hui: je suis sur un navire de la marine qui était sensé me conduire à ma prochaine mission, soit l'infiltration du personnel d'un superbe bateau de croisière pour riches, afin de surveiller des nobles et s'assurer que des pirates ou des révolutionnaires ne viennent pas les aider à s'étouffer avec leur caviar, et suite à un appel de détresse capter par les membres de l'équipages de mon taxi maritime, on doit foncer à la rescousse d'un bateau de croisière de luxe attaqué par des pirates. C'est ironique tu ne trouve pas? Réhéhéhéhé.
Anko se mit à siffler de manière saccadée, ce qui était sa façon à elle de ricaner. Oui, il valait mieux rire dès maintenant. Car, une fois arrivé sur les lieux de l'abordage, ironique ou pas, la situation allait devenir beaucoup moins drôle. Tout en étant accoudé à l'une des palissades du pont du navire, je scrutais l'horizon, une moitié de miche de pain en main, l'autre moitié dans ma bouche, me demandant si ça allait être facile ou pas. En effet, il allait falloir se battre, et autant j'avais relativement confiance en mes capacités, autant je ne savais pas trop ce que valaient mes partenaires de galère.
Sur ce bateau, il ne me semblait pas y avoir beaucoup de mecs forts, soldat de la marine ou pas. J'avais l'impression que c'était surtout des matelots plus doués pour la navigation que pour le combat. Néanmoins, certains d'entre eux sortaient du lot. Ils avaient un petit je ne sais quoi, quelque chose qui les différenciaient des autres. Tout d'abord, ce Kaze Starn, qui semblait être plus qu'un simple marine, puis ce Dorian Grey, un gars assez calme.... tellement calme qu'il me paraissait suspect. Les gens les plus dangereux sont ceux qui se font le moins remarquer après tout... Il y avait aussi ce type à monocle, que je trouvais très classe. Il était de tout évidence le boss ici..... Puis encore une autre gus, super grossier, qui ne me donnait pas très envie de l'approcher.
C'est le mot approche en tête qui me fit réaliser que, justement, on se rapprochait à toute vitesse du navire abordé. Navire qui était dans un sale état d'ailleurs, presque fendu en deux. Remettant le fait de devoir corriger ma manie de sombrer dans mes pensées (encore) à plus tard, et époussetant mon costume noir de membre du Cipher Pol, je posai les pieds sur ce qui était il y a encore quelques heures un bateau de luxe sans histoire, et je commençai à avancer dans les couloirs, me tenant, tout comme An (enroulée sous mes vêtements autour de mon torse, et sa tête posée sur mon épaule, comme à son habitude) sur mes gardes. Il ne me fallut pas longtemps pour tomber sur des cadavres... Des cadavres en très, très mauvais état. Décapités, éventrés, charcutés, de toute évidence nos amis pirates n'y étaient pas allés de main morte....
La vision de toute cette chaire mutilée et à l'air me troublait. M'arrêtant devant le corps d'un homme dont on avait à moitié coupé la tête et ouvert l'estomac, je ne pus m'empêcher de fixer ses organes, bien visibles, et encore chauds. Je n'avais plus vu de corps dans cet état depuis des années. Cet amas de pulpe sanguinolente faisait remonter en moi des souvenirs... De mauvais souvenirs... Mais avant d'avoir pus penser quoi que ce soit, avant d'avoir pus imaginer la moindre chose, avant d'avoir pus ressentir la moindre émotion, le moindre mal de crâne, je fus sorti de mon état second par un grand bruit sourd. C'était le dénommé Kaze, qui avait engagé les hostilités avec un homme, de toute évidence un pirate...
Pirate... Mais oui, les pirates, le navire, l'abordage, le sauvetage. Tout cela m'était presque sorti de la tête à la vu de tous ces corps en charpies. D'ailleurs, en regardant de nouveau le cadavre, je n'y trouvai plus rien d’intéressant. Incapable de comprendre ce qui venait de m'arriver, je me collai deux trois claques, afin de bien redescendre sur terre, et je me remis à visiter le bateau, à la recherche de survivants ou de pirates (et aussi des cuisines, la vue de tout ce foutoir m'ayant bizarrement donné une petite faim).
Traversant les couloirs tout en tentant de rassurer An à propos de ma "transe" de tout à l'heure, je finis par tomber sur un couple, effrayé et ayant été visiblement détroussé. En me voyant arriver, les deux furent prit de panique, ma carrure, ma tenue noire et mon serpent devant surement donner l'impression que j'étais moi aussi un pirate. Craignant de me faire attaquer à tord, j'entrepris de les rassurer.
-Hey, du calme vous deux. Je suis pas un pirates, je bosse avec la marine et je suis venu vous prévenir que les secours sont arrivés. Dite moi juste où sont ceux qui vous ont fait ça!
L'homme, tremblant, pointa du doigt un couloir sur la droite. Il arriva juste à bafouiller quelques mots.
-Il.... Il n'y en a qu...qu'un seul.... Mais il est très dangereux. J...je......Nous....
N'arrivant pas à finir sa phrase, il attrapa sa femme par la main et l’entraîna à toute vitesse vers le chemin par où j'étais venu. Un seul homme hein? Cette histoire sentait mauvais, un homme n'hésitant pas à se promener seul dans un bateau comme ça devait être assez balèze pour se défendre sans l'aide de ses camarades.... Mais au fur et à mesure que j'avançais dans le couloir que l'on m'avait indiqué, je trouvais de moins en moins de sang et de cadavre. Peut être que ce pirate n'était pas du genre à charcuter du monde pour le plaisir.... Ou peut être qu'il n'avait croisé personne d'autre.
Approchant de la fin du couloir, je commençai à entendre du bruit. Quelqu'un était de toute évidence en train de fouiller activement dans la pièce au bout. Je murmurai un "Chut" à An, un doigt devant la bouche. Comprenant le signal, elle posa complètement sa tête sur mon épaule, les yeux mi-clôt, afin de donner l'impression qu'elle n'était qu'une décoration, une simple écharpe en fourrure... mais avec des écailles.
Me rapprochant le plus discrètement possible de la salle, je la balayai rapidement du regard. Elle était remplie de matériel de communication qui traînait un peu partout. Au milieu de tout ça, un homme, petit, très petit même, une coupe afro (ou plutôt affreuse vu son état), et des vêtements en lambeaux, était en train de vider un tiroir, à la recherche de quelque chose de précieux ou d’intéressant je suppose.
Un nain. Le dangereux pirate que j'allais devoir affronter était un nain poilu. Décidément, cette histoire me rappelait beaucoup de souvenirs. Entre les cadavres en charpie et le nain, qui me faisait penser aux lièvres que je chassais autrefois, il ne manquait plus qu'un bateau s’appelant "Inferno" pour que ma séquence nostalgie soit complète.
Oui, il me rappelait un lièvre ce nabot. Et j'allais agir avec lui comme j'agissais avec les lièvres. Je projetai ma main à toute vitesse en direction de son afro. Si je l'attrapais, il allait passer un sale quart d'heure.
Anko se mit à siffler de manière saccadée, ce qui était sa façon à elle de ricaner. Oui, il valait mieux rire dès maintenant. Car, une fois arrivé sur les lieux de l'abordage, ironique ou pas, la situation allait devenir beaucoup moins drôle. Tout en étant accoudé à l'une des palissades du pont du navire, je scrutais l'horizon, une moitié de miche de pain en main, l'autre moitié dans ma bouche, me demandant si ça allait être facile ou pas. En effet, il allait falloir se battre, et autant j'avais relativement confiance en mes capacités, autant je ne savais pas trop ce que valaient mes partenaires de galère.
Sur ce bateau, il ne me semblait pas y avoir beaucoup de mecs forts, soldat de la marine ou pas. J'avais l'impression que c'était surtout des matelots plus doués pour la navigation que pour le combat. Néanmoins, certains d'entre eux sortaient du lot. Ils avaient un petit je ne sais quoi, quelque chose qui les différenciaient des autres. Tout d'abord, ce Kaze Starn, qui semblait être plus qu'un simple marine, puis ce Dorian Grey, un gars assez calme.... tellement calme qu'il me paraissait suspect. Les gens les plus dangereux sont ceux qui se font le moins remarquer après tout... Il y avait aussi ce type à monocle, que je trouvais très classe. Il était de tout évidence le boss ici..... Puis encore une autre gus, super grossier, qui ne me donnait pas très envie de l'approcher.
C'est le mot approche en tête qui me fit réaliser que, justement, on se rapprochait à toute vitesse du navire abordé. Navire qui était dans un sale état d'ailleurs, presque fendu en deux. Remettant le fait de devoir corriger ma manie de sombrer dans mes pensées (encore) à plus tard, et époussetant mon costume noir de membre du Cipher Pol, je posai les pieds sur ce qui était il y a encore quelques heures un bateau de luxe sans histoire, et je commençai à avancer dans les couloirs, me tenant, tout comme An (enroulée sous mes vêtements autour de mon torse, et sa tête posée sur mon épaule, comme à son habitude) sur mes gardes. Il ne me fallut pas longtemps pour tomber sur des cadavres... Des cadavres en très, très mauvais état. Décapités, éventrés, charcutés, de toute évidence nos amis pirates n'y étaient pas allés de main morte....
La vision de toute cette chaire mutilée et à l'air me troublait. M'arrêtant devant le corps d'un homme dont on avait à moitié coupé la tête et ouvert l'estomac, je ne pus m'empêcher de fixer ses organes, bien visibles, et encore chauds. Je n'avais plus vu de corps dans cet état depuis des années. Cet amas de pulpe sanguinolente faisait remonter en moi des souvenirs... De mauvais souvenirs... Mais avant d'avoir pus penser quoi que ce soit, avant d'avoir pus imaginer la moindre chose, avant d'avoir pus ressentir la moindre émotion, le moindre mal de crâne, je fus sorti de mon état second par un grand bruit sourd. C'était le dénommé Kaze, qui avait engagé les hostilités avec un homme, de toute évidence un pirate...
Pirate... Mais oui, les pirates, le navire, l'abordage, le sauvetage. Tout cela m'était presque sorti de la tête à la vu de tous ces corps en charpies. D'ailleurs, en regardant de nouveau le cadavre, je n'y trouvai plus rien d’intéressant. Incapable de comprendre ce qui venait de m'arriver, je me collai deux trois claques, afin de bien redescendre sur terre, et je me remis à visiter le bateau, à la recherche de survivants ou de pirates (et aussi des cuisines, la vue de tout ce foutoir m'ayant bizarrement donné une petite faim).
Traversant les couloirs tout en tentant de rassurer An à propos de ma "transe" de tout à l'heure, je finis par tomber sur un couple, effrayé et ayant été visiblement détroussé. En me voyant arriver, les deux furent prit de panique, ma carrure, ma tenue noire et mon serpent devant surement donner l'impression que j'étais moi aussi un pirate. Craignant de me faire attaquer à tord, j'entrepris de les rassurer.
-Hey, du calme vous deux. Je suis pas un pirates, je bosse avec la marine et je suis venu vous prévenir que les secours sont arrivés. Dite moi juste où sont ceux qui vous ont fait ça!
L'homme, tremblant, pointa du doigt un couloir sur la droite. Il arriva juste à bafouiller quelques mots.
-Il.... Il n'y en a qu...qu'un seul.... Mais il est très dangereux. J...je......Nous....
N'arrivant pas à finir sa phrase, il attrapa sa femme par la main et l’entraîna à toute vitesse vers le chemin par où j'étais venu. Un seul homme hein? Cette histoire sentait mauvais, un homme n'hésitant pas à se promener seul dans un bateau comme ça devait être assez balèze pour se défendre sans l'aide de ses camarades.... Mais au fur et à mesure que j'avançais dans le couloir que l'on m'avait indiqué, je trouvais de moins en moins de sang et de cadavre. Peut être que ce pirate n'était pas du genre à charcuter du monde pour le plaisir.... Ou peut être qu'il n'avait croisé personne d'autre.
Approchant de la fin du couloir, je commençai à entendre du bruit. Quelqu'un était de toute évidence en train de fouiller activement dans la pièce au bout. Je murmurai un "Chut" à An, un doigt devant la bouche. Comprenant le signal, elle posa complètement sa tête sur mon épaule, les yeux mi-clôt, afin de donner l'impression qu'elle n'était qu'une décoration, une simple écharpe en fourrure... mais avec des écailles.
Me rapprochant le plus discrètement possible de la salle, je la balayai rapidement du regard. Elle était remplie de matériel de communication qui traînait un peu partout. Au milieu de tout ça, un homme, petit, très petit même, une coupe afro (ou plutôt affreuse vu son état), et des vêtements en lambeaux, était en train de vider un tiroir, à la recherche de quelque chose de précieux ou d’intéressant je suppose.
Un nain. Le dangereux pirate que j'allais devoir affronter était un nain poilu. Décidément, cette histoire me rappelait beaucoup de souvenirs. Entre les cadavres en charpie et le nain, qui me faisait penser aux lièvres que je chassais autrefois, il ne manquait plus qu'un bateau s’appelant "Inferno" pour que ma séquence nostalgie soit complète.
Oui, il me rappelait un lièvre ce nabot. Et j'allais agir avec lui comme j'agissais avec les lièvres. Je projetai ma main à toute vitesse en direction de son afro. Si je l'attrapais, il allait passer un sale quart d'heure.