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SOS 700 : Diamants et Femmes sont semblables en tout point.

[Oune post avec beaucoup de personnages et avec beaucoup de mousique.]
AVANT TOUT ;
Il y aura deux sortes de musiques, celles juste mentionnées (sous la forme suivante :"Écris sur et inspiré par") et les musiques que je jugerais plus importantes (qui seront sous la forme du lecteur Youtube). Si je ne force personne à bien entendu les écouter, je demanderai aux éventuels correcteurs d'essayer de le faire pour les musiques jugées importantes, car j'essaie de les choisir minutieusement et cela peut permettre parfois de faire comprendre des choses seulement effleurés dans le texte ou au contraire, les démultiplier. Bref, je vous enjoins à le faire, mais vous êtes seuls maîtres à bord.

Sheryl Crow~~Tomorrow Never Dies
Le claquement de ses talons dans la nuit noire était un doux son à ses oreilles. Elle s'approcha alors de lui, étreignit son dos avec ses mains gantées de blanc, pressant son corps contre le sien. Puis les amants se firent face, deux silhouettes anonymes se découpant sur l'horizon d'encre. Le toit était ce soir-là l'écrin d'une nuit splendide. Il toucha sa peau sombre ; elle était pleine de promesses. Elle avança ses lèvres... ô ces lèvres ! Dans la pénombre, leurs silhouettes s'unirent, se contorsionnèrent. Elle tremblait. Frémissante de désir, tout comme lui. La Lune était pleine en ce beau soir d'été si doux. Les ombres des amants se noyaient dans son éclat opalin, se serrant et se mêlant. Sa bouche se tendit vers le ciel, tandis qu'il lui embrassait le cou. Elle soupira d'aise lorsqu'il la marqua d'un autre baiser sur sa gorge. Elle prit son visage à pleines mains. Ces fameuses mains gantées. Un détail qui le charmait sans cesse, qui l'excitait aussi. Même pendant qu'ils faisaient l'amour, elle ne les enlevait jamais. Elle l'embrassa comme jamais elle ne l'avait embrassée, lèvres contre lèvres, prouvant qu'un Dieu existait quelque part dans ces cieux obscurs pour les avoir fait tant compatibles. Oh, il l'aimait tellement. Il la saisit par les hanches et la hissa sur le rebord, déboutonnant sa veste. Ses gants blancs cherchèrent à faire tomber son pantalon et réussirent au bout de quelques efforts...
***
Il caressa sa peau, tandis qu'elle le surplombait, son corps auréolée de la lumière lunaire et une dernière fois, une dernière fois avant de la quitter, il voulut l'embrasser. Avant d'approcher sa bouche de ses gants, elle frémit encore.


« Tu es vraiment insatiable ce soir tu sais ?
- Oui... mais c'est parce que tu vas me quitter.
- Tu sais bien que je dois retourner auprès de ma femme. Elle ne croira pas toujours au vieux truc des voyages d'affaires.
- Quand la quitteras-tu pour moi ?
- Je ne sais pas Betty... je... j'espère bientôt. Tu sais que je t'aime.
- Tu mens très mal. C'est ce que j'ai toujours aimé chez toi. Tu adores mon corps, c'est tout. Tu ne quitteras jamais ta femme, parce que tu as trop peur d'elle, parce que tu aimes le monstre marin frit qu'elle te fait tous les Lundis. Moi, je t'aime. Je t'ai aimé. Je t'ai tant aimé, mais comme toujours, ce fut trop court. »

Adieu pensa-t-elle avant de lui enfoncer un couteau dans le cou. La vie quitta les yeux de son amant brutalement, les laissant à jamais rempli d'une image sublime : celle d'un corps d'ébène aux courbes ombreuses qui s'offraient à la Nuit. Lentement, le sang vint miroiter sous le rayonnement argenté de l'astre, tandis qu'elle se relevait, nue et couverte d'hémoglobine sous la Lune froide. Laissant sa cible dans son grand sommeil noir, Nikita Betty Butaie essuya l'écarlate qui baignait sa peau aux teintes abyssal et se couvrit de son noir manteau. Enfin habillée, elle utilisa son mini-escargophone.

« Nikita, tu as fini ?
- Oui.
- Le virement sera effectué sur ton compte comme d'habitude.
- Mais est-ce que j'aurais vraiment dû le tuer avec un couteau ? Peut être aurais-je dû lui briser la nuque plutôt ? Et s'il est toujours vivant ? Hein, s'il est toujours vivant ? Il pourrait se relever pendant que j'ai le dos tourné et essayer de m'attaquer par derrière !
- ça n'arrivera pas Nikita, calme-toi...
- ça se voit que ce n'est pas toi qui devra expliquer ça à la Stanhope ! Et si jamais elle me torture pour me punir ? Si jamais elle me coupe les doigts et elle me les fait manger ? Est-ce que tu crois qu'elle me laissera les manger avec de la confiture de prune ?
- Trop de détails, ma belle Nikita. Je suis vraiment désolé, j'ai failli à mon rôle ! J'aurais dû venir avec toi ! J'aurais dû te regarder l'assassiner et bien vérifié qu'il était mort ! C'est ma faute ! Je te prie de m'excuser ma chérie ! Je suis vraiment une mauvais co-superviseur pour ta section !
- Mais non mon amour, Si je lui avais vérifié le pouls, si j'avais utilisé un poison mortel ou bien si je l'avais poignarder 3657 fois, tu n'aurais pas eu à y penser !
- Oh merci ma chérie, tu m'remontes le moral.
- De rien mon trésor.
- Allez, je raccroche.
- A tout à l'heure.
- A tout à l'heure ! KATCHA. »

Palourde Smith quitta l'escargophone, pensant à la femme qu'il aimait. Elle devait durant ses missions souvent offrir son corps à la cible pour acquérir sa confiance. Mais il n'y avait qu'avec lui qu'elle enlevait ses gants. Il était le seul à voir ses mains. Nikita n'aimait pas tuer, c'était simplement son métier. Elle pensait que chaque personne qui devrait mourir de ses mains ne méritait pas de le faire sans amour. Alors, juste avant qu'ils trépassent, elle leur offrait une dernière nuit mémorable sur cette terre. La tueuse à gages était une femme trop aimante et trop encline à croire que ce qu'elle faisait était mal. Aussi souillée que pure. Mais c'était avec une autre femme qu'il devait traiter aujourd'hui.

Avec la Stanhope.

***

La fumée qu'elle soufflait rendit le jeune homme hésitant. D'un calme glaciale et méprisant, la vieille qui le regardait sans ciller avec un petit sourire en coin était décidément perturbante. C'était pourtant lui qui avait la pétoire, c'était pourtant elle la vieille bique sans défense. Sa voix dure et sec le fit sursauter.


« Bon, jeune homme, c'est pour aujourd'hui ou pour demain ? C'est que j'ai du travail moi, contrairement à certains racontars.
- T-tais-toi vieille peau ! File-moi la combinaison d'ton coffre et fissa !
- Vieille peau ? C'est à cause des rides c'est cela ? J'ai bien dit à Mr. Manchete que je devrais aller me faire tirer, mais il a jugé que c'était une dépense inutile.
- Mais ferme ta gueule bordel ! Ton blé ! Tes bijoux ! File-moi ça !
- Je refuse, freluquet. Vous ne savez pas qui je suis n'est-ce pas ?
- N-non et j'en ai rien à foutre ! Je-
- Quel âge avez-vous dites-moi ?
- J'ai... j'ai 23 ans. Mais on s'en fout de ça !
- Sachez qu'à 23 ans, jeune homme, j'avais déjà fait fructifié l'argent de mon père tant et si bien qu'il dût se retirer du bizness et me laisser les rênes. Vous avez 23 ans et vous êtes un voleur. Un voleur pathétique et sans envergure devrais-je ajouter. Il faut vous rendre justice sur ce point : vous êtes lamentablement en retard.
- T-tu, TA GUEUUUUULE ! hurla-t-il en brandissant son arme vers elle.
- Mr. Smith, débarrassez-moi de ce cancrelat s'il vous plait, il me fait perdre mon précieux temps. »

Comme toujours, la Dame de Pierre avait des passe-temps bizarres. Visiblement, fort ennuyée par la main mise qu'elle avait sur tout South Blue, elle accordait parfois à quelques malfrats l'inestimable chance d'arriver dans son bureau, puis elle jouait avec eux jusqu'à que, comme la gamine capricieuse qu'elle avait dû être se disait Palourde, elle choisisse de briser son jouet par ennui. La besogne faite, un claquement de doigts suffit pour que ses hommes, les hommes de la Sécurité, interviennent et fassent disparaître le cadavre. Simple et efficace. Une femme de ménage vint bientôt changer le tapis par un flambant neuf, encore plus beau que le précédent. Button Di Manchete consentit alors seulement à faire son apparition, sortant des ténèbres d'un coin de la pièce comme à son habitude et s'installa sur une chaise, aux côtés de Smith. Le chef de la sécurité et des forces spéciales, derrière ses lunettes, mira du côté le responsable du budget, des renseignements et de l'espionnage de Stanhope. Ajustant son monocle et sortant sa sempiternelle pipe pour fumer de concert avec sa maîtresse, le bougre, même après trente ans passés à travailler ensemble, l'étonnait toujours de cette mine verte et renfrognée qu'il arborait. Ceux qui le connaissait, vous tiendrait le même discours : elle renfermait l'un des esprits les plus affutés et pragmatiques qui existait, saupoudré d'une bonne grosse volonté bourrine de faire taire ceux et celles qui en savaient trop. Ainsi qu'un sens de l'humour aussi puérile qu'incongru. L'homme au monocle leva son regard vers la porte qui s'ouvrit sur Nikita.

Tout le monde était là, la réunion pouvait commencer.

SOS 700 : Diamants et Femmes sont semblables en tout point. 482846pnj6SOS 700 : Diamants et Femmes sont semblables en tout point. 458071pnj7SOS 700 : Diamants et Femmes sont semblables en tout point. 828882pnj8

« Bien, il est temps de commencer, je vous ai fais venir pour le gala de charité. Il f-
- Sauf votre respect, madame, moi j'étais déjà présent dans la pièce depuis le départ. Par ailleurs, je maintiens fermement ma position quant au lifting de votre épiderme, cela serait un pur gâchis d'argent. Et puis ne dit-on pas que "ride ou deux, palsambleu !" ?
- Oui, oui, arrêtez de me corriger et écoutez plutôt.
- Sauf votre respect, madame, je ne vous corrigeais pas, mais apportait une nuance à votre précédent énoncé. Ne dit-on pas après tout que "énoncé mal érigé, patratra-s'est-cassé-la-binette" ?
- Non... et arrêtez de créer des proverbes à la con !
- Sauf votre respect, comme il vous plaira -poil au front. répondit-il avec sa mine la plus sérieuse.
- C'est ma faute madame ! Je suis vraiment super désolé ! J'aurais dû lui faire fermer sa boîte à pipes ! JE SUIS UN INCONTINENT ! Je veux dire un incompétent.
- Sauf votre respect, poil aux dents.
- Ne dis pas ça Pal' ! Si le Destin t'entendait, il pourrait réellement te rendre incontinent ! Et si jamais ensuite tu avais des problèmes ? Et que tu faisais pipi rouge ? Ou pire : pipi bleu. Et que tu en mettais partout, tu-
- Trop de détails, Nikita, trop de détails. AH BORDEL ! J'aurais dû t'arrêter. Je suis vraiment désolé.
- Sauf votre respect, poil au nez.
- MAIS VOUS ALLEZ FERMER VOS CLAQUE-CONNERIES UN PEU L'ADEPTE DU POIL, LE COMPLEXE DE CULPABILITÉ SUR PATTES ET L’HYSTÉRIQUE ? »

Le silence régna pendant plusieurs minutes, temps que choisit Anne Stanhope pour inhaler et expirer une bouffée de fumée de sa longue pipe, avant de s'enfiler une bonne rasade d'un scotch de 1500 pour se calmer.

« Je disais donc que je vous ai fais venir pour le gala de charité donnée par Marla De Maaso-Chist. Elle y vend des bijoux de grande valeur et j'ai contribué à son gala en leur offrant les diamants de mon grand-père : les diamants Stanhope. Mr. Smith et Mlle Butaie, vous amènerez vos hommes avec vous et vous veillerez à ce qu'il ne lui arrive rien. Mr. Manchete, vous placerez également quelques espions de votre crû. J'y serais dans le salon des V.I.P bien entendu, mais je ne pourrais pas m'occuper de cela moi-même. Mr. Smith, vous serez comme toujours mon garde du corps personnel. Nikita, vous surveillerez les couloirs.
- Quelle est la menace ?
- L'agent 7-0-0. »
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***
Nina Simone~~I Put A Spell On You
J'aurais pu tué pour elle. J'aurais tué pour ses yeux, pour sa bouche, pour son corps tout entier. Les hommes parlent souvent de femmes sans comprendre, mais lorsqu'on en croise une, quand on en croise une vraie, nous tremblons. Quelque chose que nous ne comprenons pas surgit dans notre cœur, fait exploser notre épiderme en millions d'étincelles et nos couilles en miettes. A sa vue, on se dit "c'est elle." C'est ELLE. La femme qui nous fait tous rêver. Belle à couper le souffle et charmante et sensuelle... une espèce de Lolita tout droit sorti d'un songe. Ma guerrière. Mon Amazone. Elle te domine, elle te sourit la garce et tu souris toi aussi, car tu sais qu'elle t'a jeté un sort. La sorcière te câline et tu ne peux rien y faire. Dès que j'ai vu ses yeux, j'ai su que j'étais foutu. Mais à quoi bon vivre, si on est pas prêts à mourir ? Et elle me fit mourir tant de fois cette nuit. Mon corps dépérit, mon âme s'élève, la connasse m'a envoyé ad patres. On peut causer pitié, elle rétorquera encore. Je suis un soiffard, elle m'assèche, me prive de tout.

La nuit roule sur ses longs cheveux roux et moi je suis fou. Je suis fou d'elle. Incapable de m'échapper. La silhouette qu'on siffle dans la rue nous fait dresser les poils sur l'échine et sa chute de reins vient nous marteler l'esprit. Le Puffing Tom me passe dessus, je meurs en souriant. Femme fatale, ta beauté est mortelle. Elle me dit que je suis à elle. Que répondre ? Je hurle "oui" ; j'ai perdu le compte. Je ne suis plus. Je suis tout à elle...

J'aurais pu tuer pour cette femme... Elle ouvre les jambes, mais pas son cœur. Je sens qu'elle est aussi vide que moi. On est tous les deux fiévreux et misérables. Elle, elle garde sa superbe. Dans un élan, elle me glisse son nom dans le creux de l'oreille, je suffoque. Elle a le chic pour me faire décoller pour un rien. Et des riens, elle te construit des palais. Ces soupirs sont mes Mille et Une Nuits. Je vois l'ombre de ses mains glissaient sur ma peau et j'me dis qu'il y a un Dieu quelque part.

Oui, j'aurais pu tuer pour elle. Mais la femme est capricieuse, elle se joue de moi, s'échappe, file entre mes doigts. Eau. Elle me noie. Je n'entends que son rire qui fuit.

Je suis en nage et je suis mort.


***


Le bar prenait place dans un édifice ancien, comme partout dans la vieille ville de Saint-Urea. La jeune femme était sublime, si sublime que l'action d'mimer une silhouette aux formes plantureuses semblait avoir été inventé pour elle. Son charme vous prenait à la gorge. Assise autour de la table de poker, un gros cigare dans l'bec, madame se faisait prier pour jouer. Faisant l'agneau, alors qu'elle était visiblement louve, elle offrait sa gorge pour tromper et saisir le moment où elle pourrait planter ses crocs sulfureux. Autour de la table, tous les regards convergeaient vers elle et la fumée de son barreau de chaise lui-même flatter ses courbes insolentes en la faisant tantôt flou, tantôt irréelle. Révélant son jeu en se penchant, beaucoup soupirèrent. Elle avait gagné.


« Mademoiselle, je dois dire que vous nous avez inspiré ce soir. Peut être pourriez-vous nous dire votre nom en fin de compte ?

Elle sourit, puis enleva ses lunettes noires.

- Saut. Jeanne Saut. Et tout le plaisir, j'en suis sûre, fut pour moi. »

Écris sur et inspiré par ça.
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Elle se leva et disparut. Son parfum était encore là, enivrant. Il nous criait : "tu es à moi".

***

Tout est prêt ?
- Tu as trouvé tes partenaires ?
- Oui. Ils sont comme je les aime : talentueux dans leurs domaines avec juste un soupçon de mystère pour m'étonner encore.
- Bien, tu me les ramènes demain à midi tapantes. Je ferai en sorte de leur trouver quelque chose de présentable.
- Ce sera fait.
- Tu les as prévenus au moins ?
- Non. Absolument pas. Mais je compte leur présenter des arguments de poids.dit-elle toute sourire.
- Ils ne tomberont pas forcément dans le panneau d'ton jeu de séduction Agent Sotte.
- H., tu me connais maintenant. Est-ce que tu crois que je me satisferais seulement de ça ?

Il tressaillit. Elle avait raison sur ce point. Jeanne Saut, ancienne danseuse d'Alabasta, ancienne Chasseuse de Primes de Whiskey Peak et plus ou moins ex-voleuse, Espionne à temps partiel et Mercenaire libertaire n'était pas du genre à se satisfaire de si peu. Elle se rapprocha alors de lui et approcha son visage, lui décochant un sourire carnassier. Une louve en chasse.

Je veux les Diamants Stanhope. Je veux le faire à son nez et à sa barbe et je veux le faire ni avant, ni après, mais pendant le gala de charité. Les Diamants eux ne mentent pas Horacio. Les Diamants sont éternels. Et puis, je dois dire que je suis intéressée, après tout, diamants et femmes sont semblables en tout point : aussi durs que resplendissants.

Se redressant, elle se dirigea vers l'entrée, se stoppant, la poignée de la porte ouverte dans sa main.

- Ton avarice n'aura donc jamais de limite, Saut ?

Elle se retourna, mit ses lunettes noires et sourit. Avant de disparaitre, elle lâcha :

- Jamais. La vie est un rêve, Horacio. Et dans mon rêve éveillé, le monde lui-même ne suffirai pas. »

La porte se referma doucement sur le beau monstre. Comment ne pas l'appeler ainsi : une femme si belle, intelligente et si capable ? Tant de trésors en une seule personne, n'était-ce pas monstrueux ? Pire, elle était dangereuse, peut être plus que Stanhope elle-même qui était limitée par son arrogance. Jeanne Saut, elle, n'était limitée que par son imagination.

Rien de plus dangereux qu'une femme sans scrupules, ni amour-propre.

***

Elle les avait surveillés pendant des jours avant de les approcher, avait remarqué leur particularité et les avaient amenés voir Horacio pour être équipé. Les persuader de l'aider ne fut pas le plus dur -chacun y trouvait son compte au final ; le plus dur fut de réussir à convaincre Robb Lochon de se laver et de s'habiller en costard, ainsi que de lui expliquer qu'il n'y aurait pas de plat à base de lardons et de fromage fondue là où ils se rendaient.


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« Bon, je suis H. Ou Horacio Tchoufleur si vous n'aimez les initiales super secrètes. Je suis votre coordinateur. Je vais vous équiper. Chacun aura un de ses Mini Escargophones. Je vous donnerai aussi de supers gadgets. Tenez, prenez ça. Oui, ce sont des bananes, je m'en rends compte. Mais vous savez ce que l'ont dit, mes p'tits amis : "toujours amener un fruit à une party". Ah et prenez ces ciseaux. C'est toujours utile. Euh sinon... un mini-den den, des bananes, des ciseaux, qu'est-ce qu'il vous manque... hmm... Ah oui, évidemment ! Les bagues ! Alors, vous voyez, vous prenez votre bague là, hein, vous appuiyez sur ce bouton, vous le jetez et... et ça fait des bulles ! OUI, DES BULLES ! C'PAS PUTAIN DE GÉNIAL ? »

SOS 700 : beaucoup de conneries... et beaucoup de bourrins.
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Si Jeanne Saut avait tout le long de sa vie été une chauda... une demoiselle au charme hors pair, elle demeurait hélas une maladroite comme il en existe peu. Et croyez-le, se casser la figure est loin d'être la seule manière d'être maladroite. Aussi, lorsqu'elle avait appris, accoudée au comptoir d'un sympathique bar de St-Urea, que la Dame de Pierre Stanhope lui avait offert une chance de voler ses diamants au gala qu'elle organisait, la jolie femme avait maladroitement manifestée sa joie à l'idée d'enfin avoir une occasion de les lui subtiliser, l'obligeant ainsi à s'enfuir en précipitation du dit bar dans lequel une bonne partie des gonzes qui s'y trouvaient obéissaient à la riche dame du royaume. Consciente d'avoir fait comprendre à Anne Stanhope la menace qu'elle représentait, Jeanne s'était résignée à prendre contact avec Horacio Tchoufleur, un ami de longue date, ce qui est, en connaissant le personnage, déjà une maladresse en soi. Et lorsque ce dernier lui avait fortement conseillé de trouver au moins deux compères pour l'aider dans sa dangereuse entreprise, Jeanne avait maladroitement réussi à... ne trouver personne. Aussi, et pour éviter une énième déprime due à son insatisfaction légendaire, l'agent 700 ne trouva rien de mieux à faire que de mettre le premier venu dans son lit. Et comme à son habitude, elle finit par, après l'acte, par avoir envie de lui déclamer tous ses déboires. Elle savait qu'elle ne l'ennuierait pas, pour la simple et bonne raison que tous les hommes étaient à ses pieds. Elle était intimement persuadée que lui, comme les autres, goberait chacun de ses mots parce qu'il était fou d'elle. Aussi, elle commença à parler, tout en évitant pour une fois, soigneusement les détails qu'il n'avait pas besoin d'entendre.

"Et une nouvelle fois, c'est ici que je termine. Moi, Jeanne Saut, allongée nue près d'un énième inconnu. Et pourquoi cette fois hein? Parce que je suis trop imparfaite pour satisfaire mes vrais besoins. Mon avarice. Mon besoin de tout. Mon besoin de... diamants. Je ne cherchais que deux bons gars, robustes et malins. Mais non. Il n’y en a eu aucun, quand je leur ai proposé de venir avec moi, qui a été intéressé par autre chose que mon corps. Suis-je bien destinée à me lancer seule dans cette dangereuse entreprise? Suis-je seulement capable d'y arriver, moi, si je ne suis même pas capable de convaincre deux bonhommes de me suivre? Bien sûr, je ne leur ai pas dit ce que je voulais d'eux, mais est-il si dure que ça de faire confiance? Est-ce parce que je les ai rejetés? Est-ce parce qu'une femme fatale est trop dure à croire? Est-ce la tentation de mon corps qui les a empêchés d'être tentés par la confiance que j'aurais bien aimé leur accorder? Il me faut juste deux personnes, n'importe qui, mais en qui je peux croire et qui me croient aussi... Juste deux. Mais j'en ai été incapable. Alors me voilà, là, avec toi. Et qui es-tu, hein? Un mec quelconque, le premier venu que j'ai attiré là, entre mes jambes. Tu n'as même pas pris la peine d'enlever ta veste. Ou alors, tu as pris la peine de la remettre directement après avoir enlevé la chemise qui était dessous."
"..."
"..."
"... excuse-moi d'être plus intéressé par ma veste que par tes histoires. J'aime bien montrer en toute circonstance que j'suis nettement plus classe que n'importe qui."
"Hein? Tu... n'écoutais pas? T'es pas pendu à mes mots? C'est quoi c't'histoire? T'es qui comme mec pour pas tomber fou de moi, hein?"
"Un certain Rockfor Egry, ma foi. Enchanté."

Jeanne resta bouche bée. Pour la première fois de sa vie, la belle se voyait trouver en un homme un personnage aussi distant qu'elle ne l'était. Elle se posa la question de savoir si son charme avait diminué, mais probablement pas. Le simple fait d'avoir remis sa veste après s'être dénudé, portant là plus d'attention à son accoutrement qu'à Jeanne, rendait l'homme aussi désintéressé par la personne qui lui faisait face que la demoiselle. L'agent 700 resta coite un instant avant de se redresser dans le lit où le binôme était actuellement allongé. Elle constata que le susnommé Rockfor ne la regardait même pas. Il fixait le plafond d'un air pensif, mains derrière la tête. Jeanne plongea le regard qui avait déjà séduit tant d'hommes dans ceux de son compagnon de nuit et attendit ainsi jusqu'à ce que ce dernier daigne lui rendre. Elle y vit, sous une couverture de lassitude, une lueur qui dégageait une puissance étrange et envoûtante.

"Tu m'as l'air d'abandonner bien vite. Si tu ne demandes pas aux bonnes personnes, il me paraît bien évident que tu ne trouveras jamais quiconque pour te suivre. Et si jamais tu ne sais pas qui sont les dites personnes, alors il suffit de demander à tout le monde. Ce que tu n'as pas fait, que j'sache."
"Et qu'est-ce que t'en sais, que j'l'ai pas fait, hein?"
"C'est quoi que tu cherches exactement?"
"Je l'ai déjà dit ! Des diamants ! Ce sont des diamants que je veux, mais pour ça j'ai besoin d'au moins deux bonhommes ! Je veux la richesse, je veux la gloire ! Je veux que toute le monde sache que j'ai ces diamants, que tout le monde sache qui est Jeanne Saut !"
"J'aime bien cet esprit."
"Et alors? Tu veux quoi, m'aider? Je ne dirais pas non, je n’ai personne d'autre après tout. Mais je suppose que tu te fous de moi, comme t'as l'air de le faire depuis un bout de temps déjà."
"Bah voilà. Ouais, j'veux bien t'aider. C'était si dur de demander?"
"... mais... Qu'est-ce que y gagnes, toi? Qu'est-ce que tu veux?"

L'homme se redressa à son tour, toujours en fixant Jeanne droit dans les yeux, puis approcha son visage à quelques centimètres seulement de la demoiselle, puis passa sa main sur la joue droite de la belle en lui adressant un sourire carnassier.

"Je veux l'argent, je veux les femmes. Je veux la gloire. Je veux être reconnu. Je veux tout ce que le monde peut m'offrir !"

Il attrapa les épaules de Jeanne et l'obligea à se rallonger tout en gardant, le visage tout près de celui de la dame.

"Qui crois-tu au juste que je suis?"

Alors Jeanne sut ce que représentait la lueur dans les yeux de Rockfor Egry. C'était l'assurance. Il ne semblait pas spécialement avoir de motif pour l'aider, mais elle savait qu'il le ferait. Elle croyait qu'en simulant la dépression, ou l'incompréhension, elle finirait par dompter cet homme qui se tenait au-dessus d'elle. Mais elle se rendit compte que son jeu d'actrice, aussi bon soit-il, n'avait pas particulièrement servi à grand-chose face à lui. Elle ne l'asservirait pas comme elle avait l'intention de le faire en jouant la femme fragile. Elle n'avait pas de pouvoir sur lui, comme elle en avait sur la plupart des hommes. Elle ne pouvait accorder sa confiance à l'amour que ce type lui accordait vu qu'il ne lui en accordait aucun. Pourtant, elle décida qu'il serait le premier des deux comparses qui l'aiderait à voler la dame de pierre. Jeanne trouva en Rockfor quelqu'un à qui accorder une confiance étrangement saine et partagée. Tout simplement parce qu'il était comme elle. Exactement comme elle. Alors elle attira le bonhomme qui se tenait toujours au-dessus d'elle contre sa peau nue afin de finir la nuit en beauté. Elle avait franchi cette nuit la première étape vers les diamants Stanhope. Et dès le lendemain, elle avait bien l'intention de franchir la dernière d'entre elle.

______________________


Je tapotais l'épaule de Jeanne une énième fois dans la matinée. Elle avait accepté que je la suive pendant qu'elle cherchait un dernier larron pour son affaire dont je ne connaissais pas encore le but, mais probablement commençait-elle à le regretter. En effet, à chaque nouveau bonhomme qu'elle trouvait sympathique, un nouveau vent l'attendait. Si mes premiers tapotements la réconfortaient, ils ont finit bien vite par ne plus vraiment avoir d'effet. Et au fil des deux heures que nous venions de passer à parler à divers individus tous plus perplexe les uns que les autres à l'idée de participer à une dangereuse entreprise, même pour les beaux yeux de la demoiselle, l'ignorance dont Jeanne faisait preuve face à mes tapotages successifs se transforma finalement en lassitude. Puis en en exaspération. Et pour la première fois depuis que la journée avait débuté, elle daigna m'adresser la parole. Enfin, la gueulante, plutôt.

"MAIS TU VAS ARRÊTER OUI ? CA ME RÉCONFORTE PLUS TES TAPES SUR L'EPAULE A LA FIN !"
"Te réconforter? J'veux juste te dire un truc moi."
"... tu pouvais pas le dire avant?"
"Bah... non."
"Et... pourquoi?"
"Bah, parce que quand j'te tapais sur l'épaule, tu m'demandais pas c'qu'il y avait !"
"..."
"..."
"Et donc... tu voulais quoi?"
"Bah te dire comment faire pour trouver en 30 secondes chrono un autre mec pour te suivre."


Elle me colla une tarte de la manière la plus sobre qui soit, tout comme je la recevais d'une manière qu'on n'avait rarement vu aussi digne.

"Tu pouvais pas le dire plus tôt?"
"Bah, j'attendais que tu répondes. Mais on se répète là."


Elle m'envoya une baffe de la manière la plus digne qui puisse exister, tout comme je me la prenais avec une sobriété que certains auraient jalousé.

"Et donc, comment faire? Et comment tu peux être sûr qu'il est fiable?"
"Bah y a une question simple à poser. Celui qui répond est généralement un soumis comme il y en a peu. Et crois-moi qu'il n'y a pas meilleur collègue pour une entreprise dangereuse qu'un soumis."
"Et s'il est tout frêle? Et débile? J'vois mal un bon gros gaillard agir comme un soumis, par exemple."
"Y a un pote à moi, Bernard qui s'appelle, qu'est assez gaillard même s'il a les jambes... légères, disons, qui est parfaitement soumis à ma demi-sœur. Faut pas croire les apparences. Généralement, les plus mastoques ne sont pas les plus forts dans leur tête."
"... Bon soit. Rien ne coûte d'essayer de toute façon. Et puis je vois H. dans une petite heure seulement, donc tous les moyens sont bons pour au moins attraper un deuxième bougre."
"H ?"
"Un... ami. Je t'expliquerai plus tard. Bref, pose ta question."
"Okay. Alors tiens-toi bien..."
"..."

"C'EST QUI PAPA ?"


Elle me mit pondérément sa main dans la gueule tandis que je l’accueillais sur mon visage d'un air austère.

"ET TU CROIS VRAIMENT QUE QUELQU'UN VA RÉPONDRE A CA ?"
"Quelle question, c'est moi Papa, les bichons ! ♥ Qu'est-ce qu'il peut faire pour vous, les enfants? Un câlin? Un bisou peut-être? Hihihi ♥"


Modestement, la main de Jeanne fusa une dernière fois vers ma figure tandis que ma joue rougissait très mesurément de la douleur.

"Hey mais ! Elle était pourquoi celle-là ?!"
"C'est pas le soumis que tu m'avais promis, ça, crétin !"
"Non, mais dans l'fond, je pense qu'il fait encore mieux l'affaire."


Et tandis que Robb Lochon souriait bêtement de toutes ses dents et que je me frottais le menton d'un air amusé, Jeanne poussa un long soupir. Avant de saisir un escargot bizarre. Et d'appeler H.

______________________

"Bon, est-ce que tout l'monde est prêt?"
"..."
"Affirmatif, H."
"Ouais."
"... Agent R ?"
"Oh, bah, elles ont l'air vachement bonne ces petites pizzas, tiens."
" ... *tuuuut* Bon, ils devraient avoir entendu cette fois les boutchous ! ♥ Oh, j'ai oublié de leur dire que Papa est là s'ils ont un problème ! Alors, le bouton allumer... *tuuuut* ... *tuuuut* Et voilà ! J''espère qu'ils ont bien entendu, hihihi ♥"
"... il a branché son mini-escargophone à l'envers ou je me trompe?"
"Oui, ça m'en a tout l'air."

Horacio Tchoufleur, dit "H" pour les intimes, poussa un long soupir. Lui-même avait déjà fait l'erreur de surnommer les deux nouveaux acolytes de Jeanne par leur initiale, sans toutefois remarquer qu'elles étaient identiques. Fort heureusement pour lui, Robb semblait être le seul à réagir au nom d'agent R. Si cela le laissait perplexe, étant donné qu'il devrait être forcé d'appeler Rockfor par son prénom, H demeurait toutefois confiant envers son plan. La petite troupe était parvenue à rentrer au complet dans la réception, même si lui-même avait manqué de se faire remarquer en jouant avec les bulles qui sortaient de ses bagues. Il n'avait certes pas vraiment utilité à s'être faufilé lui aussi dans le gala, mais ça fait super-agent, et il n'aurait loupé ça pour rien au monde. Il échangea avec Jeanne un regard en coin d'un côté à l'autre de la pièce, que celle-ci lui rendit en hochant la tête. Il chercha par la suite du regard l'agent R et le trouva en train de donner une fessée à un jeune enfant. C'est Rockfor qu'il ne trouva point, pas même à côté de la nourriture sur la grande table. Puis il se souvint que ce dernier n'éteignait jamais son mini-escargophone. Alors Horacio plaça le sien à l'oreille.

"Puisque je vous dis que c'est pas ces mini-pizzas que je veux voler, mais des diamants ! Lâchez-moi, vigil de buffet idiot !"
" ZUT ! IL NE FAUT PAS QUE QUELQU'UN SACHE QU'ON EST VENU A QUATRE VOLER DES DIAMANTS ! JE VAIS LUI DIRE DE SE TAIRE TOUT BAS POUR QUE PERSONNE N’ENTENDE A TRAVERS LES ESCARGOT-TRUCS DE TOUS LE MONDE ! *tuuuut* ... *tuuuut* Heureusement que je suis là pour veiller sur les bambins, hihihi ♥"
"Ah bah, quand même. Vous, vous êtes un gardien de bouffe, pas de la loi. Merci d'm'avoir lâché, mais refaites pas c'coup-là ! Tant qu'à faire votre boulot, faites-le bien, nan mais oh."

H releva les yeux vers l'assemblée. Vers un vaste brouhaha. Et vers une pléiade de vigils en costumes qui vinrent se disperser aux quatre coins de la salle. Dont un à moins d'un pas d'Horacio. Puis soudain, l'escargophone sonorisé qui se tenait au beau milieu du plafond se mit à parler à son tour. Alors il se mordit la lèvre.

"Sauf votre respect, chers invités... Nous venons de découvrir que quatre intrus se baladent dans la réception pour voler les diamants Stanhope. Si nous n'avons pas pu les identifier, nous vous affirmons cependant qu'ils ne subtiliseront pas ces derniers et que nous arrêterons les malfrats, puisque que, comme le dit le proverbe, "qui titille les poils-aïe aura ses couilles qui font mal". Sur ce, sauf votre respect, poil aux pieds."

Horacio marcha du pas le plus tranquille possible, afin de ne pas alerter l'attention du garde à ses côtés,  et alla rejoindre Jeanne un peu plus loin. Il s'approcha discrètement de son oreille et tout bas, avec le ton le plus sec qu'il se connaissait, il lui posa une question.

"Tu les as trouvés où exactement, ceux-là? Et pourquoi tu les as choisis eux, au juste?"
"C'est... une bonne question."


Alors on lui posa une main sur l'épaule. Surpris, et pris de panique, il se retourna pour ne trouver que Rockfor Egry qui lui adressait un sourire amusé.

"J'sais pas qui sont les quatre cons dont c't'escargot parle, mais ils n’ont pas d'bol. Par contre, j'suis curieux de savoir comment ce truc savait qu'on piquerait les diamants avant les autres."

Horacio fut en même temps surpris par la stupidité de l'homme qui lui faisait face, mais également par la confiance absolue qu'il semblait vouer en lui et à sa capacité à réussir sa mission. Il resta bouche bée quelques secondes puis regarda Rockfor repartir dans la foule. Entendant le rire aquilin de Jeanne derrière lui, il se retourna une nouvelle fois.

"Ca me revient maintenant. Je les ai choisis... Parce qu'ils sont incapables d'échouer."



Dernière édition par Rockfor Egry le Lun 11 Aoû 2014 - 1:21, édité 2 fois
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[Tiens, prends donc un long post du Nouvel An dans la mouille !]
SOS 700 : Diamants et Femmes sont semblables en tout point. Escargophone02
La bête le regardait et il regardait la bête. Mirettes dans les mirettes. Bataille de regards silencieuse, seulement troublée de temps à autre par les balbutiements radios auquel le Montagnard ne faisait pas attention, trop absorbé qu'il était par le premier gastéropode qu'il avait l'occaz' de r'luquer. Robb, il faut le comprendre, n'avait entendu parlé de ces créatures que dans ces livres jusqu'à présent. Les veines menaçaient d'éclater dans ses yeux lorsqu'il se rapprocha encore du petit énergumène aux gros calots, se collant presque à lui. Il devait tenter quelque chose. Lentement, trèèèèèèèès lentement, le Docteur sortit une feuille de laitue d'une des assiettes du buffet -putain de citadins ! Sérieusement, de la salade à un buffet ? SÉRIEUSEMENT ?- et vint, sans perdre de vue son mini-acolyte, lui taquiner le coin d'la bouche avec. La créature ne cilla pas. Robb Lochon non plus. La sueur apparut sur le front de l'escargophone. L'autre animal n'en démordit pas. Alors, doucement, au fond de ses globuleux, le Papa discerna qu'il avait gagné. Presque imperceptiblement, le petiot ouvrit une moitié d'clapet qui s'étira un peu, laissant voir de mignonnes petites quenottes puis -Robb retint son souffle- Paulo croqua dans la salade. C'était parfait, il semblait ne plus lui en vouloir pour l'avoir accroché à l'envers tout à l'heure. Hihihihi, trop trognon ♥. Relevant la tête tout en continuant à observer son petit ami qui boulottait tranquillou sa laitue, le Montagnard se rappela enfin qu'il était dans une salle bondée de Paitpluhaukeleurkul (espèce la plus chiante des citadins) qui le dévisageait lui et Paulo d'un œil mauvais.

"Sauf votre respect, chers invités... Nous venons de découvrir que quatre intrus se baladent dans la réception pour voler les diamants Stanhope. Si nous n'avons pas pu les identifier, nous vous affirmons cependant qu'ils ne subtiliseront pas ces derniers et que nous arrêterons les malfrats, puisque que, comme le dit le proverbe, "qui titille les poils-aïe aura ses couilles qui font mal". Sur ce, sauf votre respect, poil aux pieds."

Ce ne fut qu'un mouvement dans le brouillard opaque qui entourait une bande de fous furieux d'la fumette, mais c'était bien Button. Derrière la vision tout aussi noire qu'offrait ses lunettes, Palourde Smith avait tout de suite su que c'était lui. Chacun s'était établi dans un endroit et lui avait choisi un coin de la grande pièce. Enfin, la diction particulière aurait de toute façon mis le barreau d'chaise à l'oreille de quiconque le connaissait un peu. Rentrant dans la chambre des V.I.P, surveillant la grande salle par la porte entrouverte encadrée de deux de ses hommes dans la plus pur tradition de l'examen de fouille corporelle, le chef de la sécurité espérait être à l'affût des énergumènes assez fous pour défier la Stanhope. C'était que, voyez-vous, Nikita, Button et lui avaient fait un pari pour pimenter un peu la chose. Si Palourde, Nikita ou l'un de leurs hommes démasquaient et attraper les coupables en premier, l'obsédé de la pipe leur payait trois nuits à l'hotêl le plus côté de l'île, Casa-Urea et trois fois trois repas au restaurant éponyme. Si c'était Button ou ses hommes par contre, les deux autres chefs devraient lui acheter la collection de pipes Brassens ainsi que des cigares SW (l'enfoiré ayant réussi à finir ses Rough Tell). L'enjeu était bien plus grand à présent, ce n'était plus à propos de leur professionnalisme, c'était une question d'honneur !

L'annonce, loin d'inquiéter le Montagnard, l'excitait. Quel aurait été l'intérêt si tout s'était passé sans accroc ? Comme le disait le dicton chez lui : "la fondue, c'bien plus intéressant quand il faut se battre pour récupérer son petit morceau de pain dedans" ! Jetant un coup d'œil vers Rockfor, il vit sur son visage le même sourire que sur le sien et l'on peut le croire ou non, il ne lui fallut que ça et uniquement que ça pour savoir qu'ils allaient triompher. Il avait accepté cette mission au départ comme un défi, comme un passe-temps et Robb commençait à croire que le parvenu était peut être plus aristo que la Stanhope. Réajustant son nœud pap', caressant la tête de Paulo, le Docteur se lança enfin.

The Temptations~~Papa Was A Rolling Stone

Il s'agissait maintenant d'être discret. L'espion bourrin choisit de se fondre aussitôt dans la masse en mâchonnant lui-même un bout de laitue qui trainait par là ainsi que son petit morceau d'saumon fumé qui allait bien avec. Et si les serveurs auraient aimé lui rentrer dans l'lard vu ses manières - ai-je mentionné qu'il crachotait des bouts de salade, quand les trois quarts de celle-ci ne faisait pas du tchatchatcha hors de sa bouche ? - la carrure du bonhomme appelait plutôt à fermer sa mouille et à dire "oui monsieur" quand il daignait redemander pour la sixième fois du jambonneau d'Amerzone. Daigner, oui. Car souvent il ne demandait pas, ce qui mettait en difficulté la cuisine qui manquait de démissionner d'une minute à l'autre. Se déplaçant en crabe en effectuant des pas semi-glissés pour montrer son côté élégant, un sourcil levé et un sourire en coin entartré d'verdure dans la plus pure tradition d'un roi d'la classe, Robb Lochon était l'homme de la mission. La salle bondée flairait bon les culs pincés, mais sa main posé dans sa poche avec juste le pouce qui dépassait -il fait attention aux détails le bougre- avait l'don de leur faire relâcher leur vigilance.

C'est en prenant avec un soupçon de nonchalance et de raffinement discret deux verres de champagne que le Pirate fit sa plus grosse gaffe pourtant : il tomba nez à nez avec l'instigatrice de cette petite sauterie. Ou plutôt nez à décolleté : lui rentrant dedans, la collision le fit se pencher dans un mouvement incontrôlable vers elle, mouvement qu'il stoppa aussitôt par réflexe, se retrouvant en un parfait angle droit, un verre tendu "dans" sa robe de soirée et contre sa peau, la flute numéro deux au bout de son autre bras bandé. Le temps s'arrêta. Robb ne cilla pas. Merde ! Pas sensass' du tout ça nom d'un p'tit Snowbird ! Merde, merde, merde, dis quelque chose !

« Charmante soirée, n'est-elle pas ? »

Ooooh, bien rattrapé Robb ! BIEN RATTRAP-

« Qu'est-ce que vous faites ?
MEEEEEEEEEEERDE - Voyons, mam'zelle, vous savez ce que je fais... je vous tends un verre. De pi-j'veux dire de champagne.
- Et... ne pourriez-vous pas vous redresser, histoire que vous arrêtiez de contempler ma poitrine par exemple ?
- Oh, je pourrais mademoiselle. Je vérifiais seulement votre respiration. Je suis très intéressé par votre santé, voyez-vous ! déclara-t-il avec une œillade qui se voulait vibrer d'un ardent désir et qui, au vu de la position du Montagnard ressemblait plutôt au dernier effort désespéré qu'on lance lorsqu'on est depuis trop longtemps sur les cabinets.
- Oooh, c'est bien gentil à vous. Allez, j'accepte votre flute, relevez-vous. »

SOS 700 : Diamants et Femmes sont semblables en tout point. 976761pnj25

Se relevant avec raideur, l'espion qui allait tout faire foirer remit ses mains dans les poches de son blaser noir type "dangereusement vôtre". Il décocha ensuite un vibrant jeu de sourcils tentateur et de sourire-avec-petit-morceau-de-salade pour la remercier. Cela ne suffisait pas et Robb le savait, car malheureusement les citadins avaient cette obsession aberrante de la longue et pénible conversation de politesse exigée et il n'avait pas sa pelle pour couper court à la discussion cette fois-ci. Lançant un regard désespéré à la ronde, les yeux du Docteur ne rencontrèrent que l'agent Horacio qui était apparemment entrain d'expliquer l'anatomie et les propriétés spectaculaires de la banane à une bande de nobliaux aux monocles teintés. L'agent Rockfor et l'agent Saut quant à eux étaient introuvables. Foutue foule. Il fallait répondre à son interlocutrice. Distiller le mystère, distiller la groovy attitude de l'espion !

« Une... c'est une flute ça ?
- Eh bien... oui... mais... MAIS QU'EST-CE QUE VOUS FAITES ?
- Bah, j'vire la piquette de tafiole pour pouvoir faire de la musique, c't'évident non ? Vous seriez pas un peu co-conne des fois ? Je veux dire, "n'est-ce pas évident, chaaaarmante créatoure" ? Bien, bieeen Robb, tu t'es repris comme un chef !
- Je... je ne sais pas quoi dire. C'est... c'est du Dom Pérignon.
- Oh n'dites rien, pour c'que j'comptais faire avec vous, les mots ne sont pas nécessaires ! Et pis, votre Dominique, je l'emmerde.
- Vous... vous êtes vraiment pas banal.
- On m'l'dit souvent... j'm'nomme Lochon *baise-main, puis regard mi-clos avec moue qui se veut séduisante* Robb... Lochon. Docteur de son état.
- Marla. Marla De Maaso-Chist. Oh, vous êtes docteur ! Bon parti... voudriez-vous que nous continuions cette conversation dans ma chambre tout à l'heure ?
- Tout à l'heure ? Pourquoi ne pas y allez tout de suite ?
- J'aime les hommes entreprenants...
- Ou pourquoi pas continuer ici ? Après tout, on est bien, là, non ?
- Peut être pas AUSSI entreprenant... vous voulez dire... devant... devant tout le monde, là, comme cela ?
- Bien entendu.
- Vous, vous êtes vraiment remarquable.
- J'espère bien ! Je ne m'exerce pas depuis l'âge de cinq ans pour rien ma bonne dame !
- Cinq ans ?!
- Eh bien oui. Démonstration ?
- QUOI ?
- FUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUU ! Ah, crotte, c'vraiment une mauvaise flûte vot' truc en verre. Y a pas d'trous. 'Tendez, j'reviens, j'vais piquer un couteau pointu ça devrait passer !
- ... vraiment pas banal ! »

YEH ! Comment j'ai trop bien réussi à m'en sortir ! Fiouuu, alala la conne ! Elle a failli griller ma couverture comme du bacon et les Dieux seuls savent combien j'aime le bacon ! Sa peau légèrement rosée, ses courbes affriolantes... hmmm... NON ! Je dois rester concentré ! Pense espion, pense espion ! J'ai besoin de soutirer des infos à une personne importante ici, si possib' ceux qui savent des choses sur les diamants... HMMMMMMM... faudrait que je parle du coup à la personne dont nous avait parlé l'agent Jeanne... c'était qui déjà... Martine ? Mar... Dans un même mouvement que seul le plus cool des papas pouvait accomplir, il laissa tomber son verre de stupeur, passa la main dans ses cheveux blancs gominés et se mit à marcher accroupi pour la rattraper. Façon espion les boutchous. Faaaaaçon espion !

Papa était une pierre qui roule. Faisant sursauter les invités, bougeant un peu leurs cœurs et leurs fesses, l'espion bourrin se révélait un pro de la roulade et était une parfaite bille de flipper se cognant aux invités comme autant de bumpers, kickers et slingshots. Pro du déguisement, il était devenu partie intégrante de la robe d'une grosse citadine répugnante en s'y calant ni vu ni connu, puis avait expérimenté la vie d'un tapis en peau de tigre, collant ses miches sous sa fourrure rayée. Il avait ensuite roulé sur le côté et était devenue l'ombre d'un serveur, calquant son rythme de pas sur lui, présentant sa mimine qui ne tenait qu'un plat imaginaire. Évidemment, tous ces mouvements funkys n'étaient pas restés inaperçus, Mark Enigme, sbire de Button s'était lancé à sa trace après que le bougre l'ait cogné, tandis que Bertrand Bleubit et Sylvia Oreizontall, séides de Palourde et de Nikita étaient entrés dans la traque suite à l'intrusion du gus dans une robe qui n'était pas la sienne. Pour rattraper les belles fesses de Marla, ce n'était plus seulement un seul stalker qui la suivait, mais une chaîne entière d'espions tout aussi tordus les uns les autres, unis dans leur obsession du traquage funky.

« Every breath you take !
- Every move you make !
- Every bond you break, every step you take !
- Every word you say !
- Every night you stay !
- I'll be watching you ! »


Après une longue chasse dans la savane bourgeoise à tenter de semer les hyènes qui le poursuivaient et à esquiver les autres animaux, Robb parvint enfin à rattraper son objectif. Caressant la tête de Paulo, il informa les trois autres :

« La garderie n'est pas fermée ! Je répèèèèète, la garderie n'est pas fermée ! J'AI RÉUSSI À RETROUVER MARLA ! On suit le plan comme prévu. KATCHA. »

Se redressant et s'époussetant l'air de rien, le Montagnard proposa à Marla de Maaso-Chist de la suivre cette fois-ci et disparut dans la foule, mais il avait tort. Les hyènes, quand elles remarquent l'odeur du cadavre ne perdent jamais sa trace. Ce que ne vit pas Robb Lochon à ce moment-là était une bouche qui murmurait à un homme aux cheveux poivre et sel.

Et le regard satisfait qu'il avait derrière ses lunettes noires.

***

Marla de Maaso-Chist n'était pas une femme comme les autres. Fille d'un noble de Saint-Urea corrompu jusqu'à la moelle duquel elle avait appris les rouages du pouvoir et de ses côtés les plus sombres, elle était malheureusement née sans aucune jugeote et préférait servir le Bien, faute d'être assez douée pour faire du mal. Si elle ne pigeait donc pas les plans maléfiques et tordues que son héritage aurait dû lui inculquer, elle avait été capable par contre de s'adonner à tout et n'importe quoi, ce qui lui avait finalement fait comprendre le putain de jeu de mots de son nom de famille. Joueuse enjouée et particulièrement stupide -mais qui avait parfois quelques éclairs d'intelligence surprenants, ainsi qu'une facilité désarmante pour ne pas se plier à la folie des grandeurs ambiante- elle avait l'habitude de sauter les étapes en une magnifique brasse papillon et d'avoir enchaîné le plus de demandes, de mariages et de divorces de l'histoire de la Noblesse Mondiale. Mais surtout, à ce moment précis, Marla était une sacrée mine d'informations sur le déroulement des opérations, ainsi qu'un sacré alibi "je-ne-suis-absolument-pas-un-espion".

***


« On ne m'a jamais fait ça.
- Normal, c'est la position de l'Igloo Renversé. Z'avez pas d'igloos ici nan ?
- Qu'est-ce donc ?
- Une jolie maison en neige.
- Oh, cela m'a l'air fascinant. Et ce qu'on a fait après c'était ?
- L'Ours Randonneur.
- C'était vraiment... spécial.
- C'est dommage on a pas pu faire la Fondue Montagnarde ou la Raclette du Blizzard. Z'avez pas pensé à la charcut' et au roquefort. C'pas bien ça. Vraiment pas bien ! 'Prochaine fois que vous faites une 'tite sauterie, prenez au moins la peine de prendre de la VRAIE bouffe et pas cette verdure dégueulasse. On est pas des putains de hippies que je sache !
- Vous... vous semblez m'en vouloir. Vous n'avez pas aimé ?
- C'est vrai que vous avez des hanches pas trop mal pour enfanter et que vous avez une sacrée paire, mais tout ça n'fait pas LA Maman, Mam'zelle Marla. Vous avez une jolie gueule, mais vous êtes mince et fragile comme une brindille. Vous mourriez durant l'accouchement ou face à des Lapahns et ça, c'quand même pathétique. Vous êtes pathétique. Je ne vous aime pas, na. C'est fini d'être vot' amoureux.
- Mais... mais je croyais... vous... nan, pas encore...
- Ah bah désolé mon p'tit, mais j'ai des choses plus urgentes à faire là sur le coup, donc tu m'dis ce que j'veux entendre et après je ferais dans le social, promis juré !
- Goujat !
- Robb Lochon, Marla. Mon nom c'est Robb Lochon. A moins que ce soit un truc que vous dites quand vous sortez du lit chez vous ? GOUJAAAAAAAAAAAAA-AAAAT ! GOUJAAAAAAAAAAAAT !
- Non, non ! Qu'est-ce que j'ai fais pour mériter ça...
- Si vous me dites tout, je vous arrange un rendez-vous avec deux petiots que je connais. Vous n'aurez que l'embarras du choix ! Goujaaaaaat.
- Qu'est-ce que vous voulez savoir ? Et arrêtez de dire goujat ! »

***

« Je connais le petit secret de Billy ! Je répète je connais le petit secret de Billy mes p'tits voyous ! CE QUE MARLA M'A RÉVÉLÉ C'EST QUE LES DIAMANTS STANHOPE SONT BLEUS ET QU'EN TANT QUE CLOU DE LA SOIRÉE, ILS SERONT MIS DANS LA VITRINE AVEC LES AUTRES A PARTIR DE 21H30 ! ILS SONT POUR L'INSTANT ENTREPOSÉS DANS UNE DES SALLES DE L’ÉTAGE SUPÉRIEUR ! Je reviens sous peu à la salle principale ! KATCHA. »

Une main poilue vint gratter des fesses musclées et tout aussi velues avant de redonner une petite salade à Paulo. Avec son sacrifice pour obtenir ces informations, Robb pouvait être satisfait de lui et ne se doutait absolument pas qu'un espion digne de ce nom s'attire des emmerdes d'un niveau équivalent à sa réussite.

Les ennuis toquèrent.

« Ouiiiii ?
- Toi... tu... mais il est complètement à poil !
- Bwo ho ho, 'te bile pas pour si peu mon petiot, le corps nu d'un autre être n'est pas sale !
- On l'éclate comme convenu ?
- Plutôt deux fois qu'une.
- Eh mais... mais aïe ! AÏEUH ! Attention, Papa va s'fâcher !
- Il est tenace l'animal !
- Ne lui faites pas de mal, il doit me présenter des possibles maris !
- Oh putain, Marla aussi est à poil !
- Héhé.
- Héhéhéhéhé.
- Hey ! Un peu d'tenue jeunes hommes, les femmes ne sont pas des objets !
- Oui il a rai-
- Ce sont des mamans potentielles !
- Butor !
- Quoi ? Mais je ne suis pas un héron ! Ah mais attendez, nan, naaaaan pas le sac sur la tête ! Y fait tout noir ! Qui a éteint le Soleil ? Aïe ! »

Le bruit lourd du corps du Montagnard heurta enfin le sol inerte au bout d'une quinzaine de minutes de bourrage de crâne. Une dernière pensée secoua la caboche fêlée.



Lardons...

[Un petit plan bricolé sur paint pour t'aider à te repérer : les buffets je les place pas par commodité, on va dire qu'ils peuvent être partout (tables à roulettes bourgeoises ainsi qu'une seule grande table comme tu l'as écrit) et faut aussi compter sur les serveurs qui font des aller-retours avec du champagne et des amuse-gueules. Les points noirs c'est pêle-mêle des agents des trois chefs de Stanhope (certains ouvertement en costumes de vigiles comme tu l'as dit, d'autres fondus dans la masse incognito) ainsi que des invités. Sinon Button est bien capable de voir la grande salle même s'il a pas l'air sur l'image, je précise. Il y aussi bien qu'une seule entrée qu'une seule sortie, mais Nikita ne surveillait pas à ce moment-là précis, ce sont donc des gardes normaux qui ont checké certains invités dont notre petit groupe.] SOS 700 : Diamants et Femmes sont semblables en tout point. 412320themap


Dernière édition par Robb Lochon le Mar 28 Mai 2013 - 1:02, édité 2 fois (Raison : correction de quelques p'tites fautes)
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Horacio Tchoufleur, bien planqué dans les canalisations au-dessus desquelles se situaient les toilettes avait l'impression de ne plus avoir de sang dans le nez à force de se le boucher. Trois minutes avant vingt-et-une heure, hein ? Il jura une nouvelle fois contre Rockfor qui l'avait forcé à se mettre dans une telle situation. Des quatre infiltrés, il était probablement le seul à avoir conservé son escargophone sur lui, même si l'homme en blanc l'avait suggéré différemment. Cela dit, ce dernier n'avait très surement pas prévu la cachette qu'était parvenu à trouver Horacio. L'espion avait repéré les lieux depuis longtemps et s'était promit de s'y faufiler au cas où les choses tournent mal. Et si d'une certaine manière, c'est ce qui c'était passé, il ne pouvait s'empêcher de penser que la panique provoquée par les deux recrues de Jeanne dans la machine pourtant parfaite des gardes de la dame de pierre était le moment béni pour s'en prendre aux diamants. Aussi lorsqu'il arriva sous la salle qui reliait tous les escargophones officiels de la fête, il s'empressa d'assommer le seul et unique garde du coin et de couper, en bon technicien qu'il était, toute liaison sonore entre les étranges bestioles. Il poussa un long soupir de soulagement à l'idée que les paroles de Rockfor étaient les dernières qui furent diffusées à l'oreille de tous durant la soirée. Puis un autre, de lassitude, quand il entendit les insultes de Button Di Manchete à travers le mini-escargophone à l'encontre des trois cambrioleurs encore en liberté. Aussi, avant de repartir dans les malodorantes canalisations, il prit la peine de laisser là son propre petit animal et un morceau de papier pour l'accompagner.

_________________________

"Et, sauf votre respect, où dites-vous avoir trouvé cet escargophone? Et comment êtes-vous si sûr qu'il appartient bien à l'un des cambrioleurs que nous traquons? Comprenez que je ne veux qu'être convaincu de vos affirmations, cet outil nous aiderait probablement énormément dans notre chasse à l'homme. Mais, si vous me le permettez, comme le dit le proverbe : "Sois sûr de tes amis, parce que sinon, ils mangent souvent la meilleure saucisse le jour du barbecue."."
"Mais bien évidemment, ser Manchete. Je me devais bien, en tant que bourgeois de bon aloi, de ramasser cette petite et délicate -bien que très laide- petite bête qui m'était tombée aux pieds lorsque le... quidam étrange qui marchait à quatre pattes tout à l'heure l'a, ma foi, laissé tomber. Mon devoir de bon citoyen m'a tout naturellement conduit à vous, cher ami, afin de vous remettre le doux sésame qui, je l'espère, sauvera notre soirée. L'envie de voir les diamants Stanhope aujourd'hui a définitivement supplanté toutes les autres. Triste serait cette soirée si d'aventures l'un d'entre eux venait à disparaître."
"Je euh... suppose oui. Il est, sauf votre respect, malheureux de voir que de cruels criminels en veulent à de si beaux objets que ces diamants. Mais comme dit le proverbe, euh, "C'est la vie"."
" Âpre constat. Que n'en sommes-nous nenni !"
"... oui. Sur ce, sauf votre respect, veuillez m'excusez, je me dois d'aller informer mes collègues en toute discrétion de cette, si vous me le permettez, belle ! découverte et me permettre d'espionner quelques peu nos doux ennemis. Aussi, je vous laisse car, comme on dit "Passer le temps c'est bien, mais seulement quand on n’a pas du pain sur la planche"."


Alors Button Di Manchete appela les quelques rares gardes qui se trouvaient dans la zone fumeur et leur invectiva de le suivre vers la salle des communications. Palourde avait déjà attrapé l'un des criminels. Mais grâce au petit escargophone que lui avait gracieusement offert le sympathique noble en blanc, le chef des renseignements de Stanhope comptait bien attraper les trois autres et enfin gagner la fameuse collection de cigares Brassens qu’il désirait tant. Le grand homme vert passa devant Nikita qui le regarda d'un air soupçonneux alors que dans la salle, tout l'monde se préparait pour le grand bal. Une belle tradition St-Uréenne le grand bal. Tout homme, aux premiers pas de la musique, se devait de choisir une partenaire pour danser sans que celle-ci n'ait la possibilité de refuser. Button haïssait cette coutume et l'homme en blanc lui avait donné l'occasion parfaite de fuir l'évènement. Ses hommes pensaient probablement de même. D'un pas calme et posé, ses sbires et lui avançaient comme un seul homme, prêts à en découdre. Ils arrivèrent ainsi au premier sous-sol et Button regarda sa montre. Le fameux bal commencerait dans cinq minutes. Une demi-heure plus tard seulement, les diamants seraient exposés. La soirée s'annonçait encore très longue. Puis soudain, une voix familière retentit à travers les escargophones branchés dans le couloir. Les mêmes qui étaient reliés au réseau principal du bâtiment. Et à la grande salle. Il n'y avait qu'un seul émetteur en plus de celui situé dans la salle des communications. Là où Button se tenait plus tôt, dans le coin fumeur. Vide de tous ses gardes.

"HM ! HM ! Comment ça marche ce truc? Ah ! Allo, allo, y a d'la merde dans les tuyaux. Ici Rockfor Egry, roi de profession et accessoirement voleur de diamants. Balancez vos escargophones personnels les copains, ils ne serviront plus. C'est l'moment de s'mettre en action. Allons chercher Robb et piquer ce pourquoi on est venu. Ca frétille, ça ruisselle, ret’nez-vous les pucelles, car c’est notre tour. Montrons-leur donc qui nous sommes."

"Sauf votre respect, enculé."

Button garda un visage parfaitement sobre, à la grande surprise de ses sbires, puis commença à courir en direction de la salle de communication. Bien plus rapides que ses troupes, il arriva devant la salle et envoya son poing droit vers le mur, qui s'émietta pour l'occasion. Si le grand homme vert supportait mal quelque chose, c'était probablement que son honneur et, plus encore, celui de Stanhope se retrouvaient bafoués. Et c'était précisément ce qui venait d'arriver. Il avait été dupé comme le pire des amateurs par un de ceux qu'il cherchait à attraper depuis le début de la soirée. Il était d'autant plus en colère à l'idée que l'homme parviendrait sans problème à se sortir de la zone fumeur, maintenant que l'endroit était vidé de ses gardes, à défaut d'être vide de témoins. Mais nul doute que Rockfor Egry, comme il disait s'appeler, avait évité la plupart des regards. Button s'était fait avoir par un pro, il était persuadé qu’il ne pouvait en être autrement. Il resta là quelques secondes à ressasser quoi faire avant d'entrer. Puis ses sbires arrivèrent.

Alors enfin, Button débarqua dans la salle de transmission avec l'idée de transmettre la description du suspect à tout le monde, y compris, au risque de perdre son pari, à Palourde et Nikita, mais il constata que toute communication était désormais impossible dans le bâtiment. Presque tout était coupé. Seules les images qui montraient le hall de réception dans lequel le bal battait son plein fonctionnaient encore. Quelqu'un était passé par là. L'un d'entre eux, l'homme en était persuadé. Il attrapa le mini-escargophone qui se tenait là et l'envoya brutalement, de rage, avec celui qu'il possédait déjà, droit dans l'un des écrans. C'est alors qu'il les vit. Sur l’une des images, au beau milieu de la salle. Nikita et le fameux homme en blanc. Qui dansaient là, comme si de rien était. Par pur respect de la tradition du bal. Alors Button aperçut le papier qui se trouvait là et se mit à le lire. Ecarquilla les yeux. Et repartit en courant vers la lointaine salle principale. Très lointaine. Trop.

"Rajoutons un peu de piment dans cette histoire, voulez-vous? Maintenant que vous ne pouvez plus parler entre vous, croyez-vous toujours être capable de protéger vos diamants? Vos geôles? Votre honneur? ... celui de votre collègue? Amusons-nous un peu, mon ami ! Débattez-vous tant que vous voulez pour conserver vos biens. Pendant ce temps, moi, je fais des bulles. ET AVEC UNE BAGUE, S'IL VOUS PLAIT."

_________________________

"Et si les barreaux étaient rouillés? Et s’ils s'effritaient? Ou pire, s'il réussissait à les casser pour s'en servir comme arme et te le planter au beau milieu de ton engin, lui provoquant une infection qui lui donne une forme de chou-fleur?"
"TROP DE DÉTAILS, Nikita, trop de détails. Mais tu as raison, j'aurais dû m'assurer que les barreaux étaient bel et bien en bonne état... AH ! Je suis vraiment désolé, si désolé. Mais ça ne m'empêchera pas de..."
"... de?"

"..."
"... Pal?"

Nikita "Black Betty" Butaie tapota par deux fois la tête de l'animal qu'elle portait sur elle pour être sûre qu'il n'avait pas de problème. Elle constata alors que l'animal était tout simplement éteint. Un escargophone ne s'éteignait que lorsqu'il ne communique avec rien. Nikita comprit alors que quelque chose s'était déroulé dans la salle de communication à l'instant. Elle comprit alors ce que Button était parti faire lorsqu'il était sorti du hall, quelques minutes plus tôt. Même s'il avait dû se presser pour aller si rapidement là-bas, nul doute qu'il était responsable de l'arrêt du contact entre elle et son amant. Probablement que le gros homme vert n'avait trouvé que ce moyen pour gagner son pari. Ou alors qu'il n'avait rien trouvé de mieux pour éviter au voleur de recommencer à nouveau une grande allocution à travers la salle. Lorsqu'elle avait entendu l'auto-nommé Rockfor Egry, elle avait plus ou moins paniqué, au point de courir au beau milieu de la salle, quitte à perdre toute sa discrétion. Les gens l'avaient d'abord relativement dévisagé. Alors, elle s'était calmée. Puis certains ont commencé à poser des questions. Comment cet homme avait-il réussi à prendre le contrôle des communications? L'entourage de Stanhope était-il vraiment assez compétent pour protéger ses diamants? Pourquoi avait-elle courut au beau milieu de la salle comme une dératée? Nikita n'avait trouvé qu'une seule chose à répondre.

"Mes amis... Ne vous inquiétez pas de ces mécréants, allons ! Nous ne les craignons pas. Ce que nous craignons, c'est plutôt..."

La demoiselle regarda l'heure d'un coin de l'œil. Vingt-et-une heure pétantes. Elle levait alors les bras en signe d'invitation et déclara la suite haute et forte.

"... C'est que vous ne dansiez pas ! Que le grand bal commence !
Mais faites attention à ne pas vous faire mal. Et si le sol était trop parfait? Et si une personne dérapait car ses semelles sont trop glissantes? Imaginez qu'il s'empale contre une barre qui dépasse et que celle-ci lui accroche les tripes? Il demeurerait là, mort, tandis que son intérieur serait exposé aux yeux de tous et..."

*Puru puru puru*
*KATCHA*
"Oui?"
"TROP DE DÉTAILS, Nikita, trop de détails. C'est ma faute, j'aurais DU t'en empêcher. Je suis vraiment désolé."


Ainsi avait commencé la conversation qui l'unissait à Palourde Smith. Vous savez déjà comment elle s'est terminée. Mais peu importait son contenu, l'important pour Nikita était de voir que proclamer le début du grand bal avait complètement éteint l'inquiétude des conviés à l'idée de voir les diamants disparaître. Malgré les longues et stupides suppositions qui habitaient encore sa tête, elle ne put s'empêcher de lâcher un court soupir de soulagement à l'idée de savoir qu'au moins, la panique n'avait pas encore gagné la soirée. La tueuse à gages ne savait pas quoi faire. Comment se débrouiller pour attraper les criminels si elle était dans l'incapacité de parler avec Palourde, à Stanhope, ni même à leurs sbires? Quand bien même l'espionne l'assassin voudrait collaborer avec Button qu'elle en serait incapable. Nikita regarda autour d'elle et aperçu le regard inquisiteur des agents qui semblaient lui demander quoi faire. Elle ne trouva rien d'autre à répondre aux dits regards que des haussements d'épaules. Après tout, à part conserver son poste, il n'y avait aucun moyen d'aider Palourde et Button dans leur traque. Elle s'en mordait les doigts à l'avance, mais sans aucun contact avec ses alliés, la surnommée Black Betty se sentait particulièrement inutile dans cette histoire. Elle s'apprêta alors à rejoindre Stanhope, plutôt que son poste, afin de remplacer Palourde à ses côtés. C'est ce qu'il lui restait de plus utile à faire. Mais soudain, quelqu'un posa la main sur son bras. Elle se retourna, surprise, pour découvrir un homme entièrement vêtu de blanc. Un noble parmi d'autres probablement. En un peu plus charismatique, peut-être.



"Vous dansez, mademoiselle?"
"Je euh..."

Nikita hésita. Et elle hésita franchement. La tradition du bal à St-Urea était plus que sacré. Aucune invitation ne pouvait être refusée. Aucune. Mais la tueuse à gages ne pouvait se permettre de se distraire à danser. Elle devait se porter aux côtés de la dame de pierre, afin de la protéger et d'empêcher quelconque malfrat de s'emparer de ses biens. Nikita commença à s'écarter et à tourner le dos à l'homme en blanc qui lui tenait toujours le bras. Elle aperçut alors, droit devant elle, les yeux d'Anne Stanhope se porter dans les siens. La foule semblait presque s'être écartée pour que le regard de la dame de pierre vienne percer celui de Black Betty. Et cette œillade entre la patronne et la subordonnée ne voulait dire qu'une seule chose. Ne pas bafouer la tradition. Alors Nikita, comme si son mouvement de recul avait été voulu, se retourna en se serrant à l'homme en blanc. Et sous le rythme de la musique, commença à danser avec lui. Follement. Et la musique l'emporta comme rarement on l'avait emportée.

_________________________

"Mais je te le jure, ma chérie, je ne suis pas parti loin de toi parce que je ne t'aime pas ! Ooooh, je suis vraiment désolé de ne pas t'avoir prévenu que je descendais aux cachots si désolé ! Mais Stanhope y a tenu tu sais? Oh je m'excuse j'aurais dû lui refuser son ordre, AH ! Qu'ai-je fais. "Tu n'as attrapé que le premier." qu'elle disait, "Va attraper les autres !" qu'elle ordonnait, "Va l'interroger !" me demandait-elle... Aurais-je dû refuser? AH MONDE ! Je suis vraiment désolé de ne pas avoir su quoi faire. Mais au final, me voilà ma chérie."
"Et si les barreaux étaient rouillés? Et s’ils s'effritaient? Ou pire, s'il réussissait à les casser pour s'en servir comme arme et te le planter au beau milieu de ton engin, lui provoquant une infection qui lui donne une forme de chou-fleur?"
"TROP DE DÉTAILS, Nikita, trop de détails. Mais tu as raison, j'aurais dû m'assurer que les barreaux étaient bel et bien en bonne état... AH ! Je suis vraiment désolé, si désolé. Mais ça ne m'empêchera pas de l'interroger, sauf si bien sûr, tu veux que je remonte pour te voir."

"..."
"Nikita? Es-tu là ma douce?"
"..."
"OOOOH NIKITA ! OH NIKITA POURQUOI T'AI-JE LAISSÉ SEULE ? RÉPONDS-MOI MA TENDRE ! JE SUIS VRAIMENT DÉSOLÉ DE T'AVOIR DÉLAISSÉ ! J'ARRIVE MA DÉESSE ! ATTENDS-MOI !"

Bien perchée sur le rebord des murs des cachots, Jeanne Saut se mit à rire discrètement en voyant Palourde Smith courir au secours d'une belle qui ne l'appelait même pas à l'aide. L'espionne avait clairement reconnu la patte d'Horacio Tchoufleur dans l'arrêt de la communication qui liait le chef de la sécurité à son amante et l'agent 700 devait avouer qu'il avait un sacrément bon sens du timing. Jeanne avait certes réussi à s'infiltrer jusqu'ici mais elle redoutait particulièrement la présence du bonhomme pour la réussite de son opération. H lui avait donc enlevé une sacrée épine du pied, et désormais, l'espionne se sentait presque libre comme l'air. Seulement, Palourde, s'il était niais, n'était pas un parfait abruti. Si le chef de la sécurité avait quitté l'étage pour rejoindre sa belle, ses subordonnés, eux, étaient restés à leur poste et il était fort probable qu'ils n'en bougeraient pas. La jeune demoiselle maudit une nouvelle fois Robb Lochon de s'être laissé attraper, mais elle ne pouvait le laisser là. D'autant plus qu'il avait déjà su se rendre utile une fois. Parce qu'elle était fidèle à ses amis et qu'elle et H avaient réussi à mettre un plan sur place grâce au médecin à pelle, Jeanne Saut s'était juré de libérer son comparse. Officiellement en tout cas. Officieusement, c'est parce qu'elle en avait encore bien besoin. Tout comme elle avait besoin de Rockfor. Comme elle l'avait prévu, ses deux recrues étaient devenues plus ou moins incontrôlables. L'un parce qu'il avait une méthode peu conventionnelle de s'infiltrer, l'autre parce qu'elle avait rarement vu plus gonflé. Je vous laisse deviner lequel est lequel, la frontière étant particulièrement fine entre les deux hommes.

Mais peu importait les raisons, Jeanne se devait de délivrer Robb de ses cages et une fois Palourde Smith parti, plus rien ne lui faisait peur dans les sous-sols. Elle bondit de son perchoir et atterrit gracieusement sur le sol, s'essuya la veste et s'élargit un petit peu le décolleté. Alors elle se releva et du pas le plus félin qu'elle put, elle s'approcha peu à peu du premier des sbires du chef de la sécurité qui demeurait là. De dos, l'homme ne l'aperçu pas tout de suite. Il constata réellement sa présence que lorsque, sensuellement, la main de l'espionne caressa son torse. Le garde se retourna, aux anges, vers celle qu'il croyait être la femme qui le libérerait, même temporairement de ses douleurs. Il ne se trompa pas tout à fait. Car en effet, quand l'autre main de Jeanne Saut vint attraper le paquet "important" du bonhomme, il se crispa soudainement. Sans pouvoir crier ni même se débattre, car prit littéralement par une douleur aigüe, il ne put que voir s'abattre son triste destin -à savoir une pierre que la demoiselle avait trouvé là- sur son crâne. Il tomba alors, assommé et libéré de ses douleurs pour un temps. Mais au réveil, probablement que sa bosse lui en offrirait une supplémentaire. Et son patron encore quelques autres.

Mais Jeanne ne s'arrêta pas à ce simple garde. Changeant plusieurs fois de stratagèmes, usant de ses charmes et de son agilité, la demoiselle amena un par un chacun des geôliers à terre. C'est d'abord Tom Tom qui eut le malheur de glisser sur un voile pendant qu'il courrait en direction de son collègue qu'il venait de découvrir à terre. Puis ce fut au tour de Gélémèmal Améson qui, prit dans l'élan de sa course pour sauver la demoiselle en détresse qu'il venait d'entendre crier, ne put éviter le croche-patte que lui tendait l'espionne cachée derrière un pilier. Et ainsi de suite. Jeanne avait toujours sut user de son charme et personne n'y avait jamais résisté, à l'exception de ses deux recrues de la journée. Elle ne savait pas pourquoi et probablement ne saurait-elle jamais comment ils avaient fait. Mais peu lui importait. Arrivée au bout du chemin qu'elle s'était évertuée à nettoyer de ses gardes, elle n'eut aucune autre question en tête que celle qu'elle posa au prisonnier enfermé dans la geôle dont elle tenait les barreaux.

"Comment on va bien pouvoir te sortir de là, hein?"

_________________________

Le chef de la sécurité était déjà presque retourné dans la salle de bal. Lorsque sa dame l'appelait, rien d'autre ne comptait. Tant pis pour Robb Lochon, ses sbires le garderaient sans aucun problème, il avait confiance en eux. La détresse de Nikita lui donnait des ailes. Car oui, Palourde Smith, dit "Pal' " par les intimes, était persuadé qu'il arrivait quelque chose à son amante. Jamais elle ne se taisait quand il lui parlait. Jamais elle ne le laissait seul comme ça. Quelque chose d'inhabituel se déroulait autour d'elle et le garde du corps personnel de la dame de pierre s'en inquiétait comme il s'inquiétait de peu de choses. Et ses soupçons se confirmèrent lorsqu'il débarqua dans la salle de bal. Nikita n'était plus à son poste. Et au beau milieu du hall de réception, tous les invités, absolument tous étaient réunis autour de quelque chose. Et Pal' ne pouvait voir de quoi il s'agissait.

Il commença à courir au beau milieu de l'attroupement, tandis que la musique résonnait dans l'ensemble de la pièce, et commença à jouer des bras pour pouvoir avancer à travers la foule et voir ce qui attirait ainsi l'attention de tous.

♫ I need a hero ! ♫

Puis soudain, il la vit. Et il se stoppa net.

♫ I'm holding out for a hero 'til the end of the night ! ♫

Nikita était magnifique. Et gracieuse. Et magnifique.

♫ He's gotta be strong, and he's gotta be fast, and he's gotta be fresh from the fight ! ♫

Elle semblait en transe. L'homme en blanc qui la faisait virevolter affichait quant à lui un air des plus amusés.

♫ I need a hero ! ♫

CA L'AMUSE DE TOUCHER A NIKITA ?

♫ I'm holding out for a hero 'til the morning light ! ♫

Pal' regarda le couple dansant, bouillonnant de rage envers l'homme qui volait sa compagne.

♫ He's gotta be sure and it's gotta be soon and he's gotta be larger than life ! ♫

Alors Nikita effectua une dernière pirouette, probablement la plus belle. Puis elle retomba droit dans les bras de son compagnon de danse et, alors que la musique commençait enfin à diminuer en intensité, rapprocha son visage de ce dernier. Vidés de leur souffle, les visages des deux danseurs, dans les bras l'un de l'autre, se touchaient presque. Alors la foule applaudit. Palourde se précipita entre les héros du bal et écarta Nikita de son partenaire blanc. Ce dernier lâcha une expression amusée, salua et se retira à travers la foule. La tueuse à gages voulu le retenir, au moins lui demander son nom, mais le chef de la sécurité l'en empêcha en l'embrassant là, de toutes ses forces. Il était son homme, son unique. Sa moitié.

"SAUF VOTRE RESPECT, ATTRAPEZ-LE !"

L'assemblée entière se retourna vers Button Di Manchete qui venait de débarquer en trombe dans la salle de bal. Palourde et Nikita se regardèrent et coururent vers leur collègue essoufflé avant de doucementd'écarter de la foule, couverts par leurs sbires respectifs.

"Comme le... dit le... proverbe... "Un partenaire particulier, oh-mon-dieu qu'il est piégé !" non?"
"Où voulez-vous en venir, Mr. Manchete?"

Palourde Smith, tout comme son amante et son grand collègue vert ravalèrent soudain leur salive. Anne Stanhope avançait calmement, entouré d'une bonne partie des subordonnés du chef de la sécurité, jusqu'à l'endroit où se trouvaient ses trois meilleurs agents. Elle avait parlé sur un ton particulièrement neutre, mais ça avait suffi à créer un silence absolu à travers l'ensemble du hall de réception. Les invités n'avaient pas entendu, bien sur, mais sa simple traversée de la foule suffisait à calmer les ardeurs. Le chef de la sécurité aperçut sur les tempes de Button Di Manchete une goutte de sueur qui coulait. L'homme en vert se mordit la lèvre, puis se redressa et reprit un visage des plus calmes. Il s'avança entre Palourde et Nikita et fit face à la dame de pierre. Puis, de manière à ce que seuls ses collègues et patronne l'entendent, il balança la première bombe de la soirée.

"Sauf votre respect, nous avons la signalisation d'un autre suspect. Il s'agit du prénommé Rockfor Egry qui est parvenu à s'exprimer un peu plus tôt dans la soirée. Il est entièrement habillé de blanc. Porte un chapeau de la même couleur. Et affiche en permanence un air suffisant et satisfait."
"..."
"... non..."
"C'est l'homme avec qui tu as dansé, Nikita."


Anne Stanhope, toujours parfaitement neutre se retourna et commença à marcher en direction du siège d'où elle dominait la soirée. Puis elle se stoppa net.

"Trouvez ce Rockfor Egry et amenez-le moi. Tuez ses collègues. A commencer par l'enfermé."

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« J'aurais dû le voir venir ce petit enfoiré ! J'AURAIS DÛ L'EMPÊCHER DE DANSER AVEC TOI ! 'Chier... putain de faux nobliau... danser avec MA chérie... le Soleil de mes nuits, la Lune de mes jours... l'enfoiré... si j'le tiens... Souvenez-vous, nous ne pouvons pas y aller à fond. Je ne veux pas avoir à m'excuser devant la Stanhope pour le mobilier. Pas encore. Je ne veux m'excuser que pour une chose devant elle : la couleur des murs, une fois que je les aurais repeints avec leur sang !
- J'aurais dû le savoir que c'était louche d'être aussi fringuant, j'aurais dû sentir la perfidie dans son regard charismatique ! Et dans son port princier ! Et dans ses façoooons !
- Trop de détails ma belle Nikita ! Moins d'admiration et plus de haine pour l'adversaire !
- Sauf votre respect, on ne peut pas nier que ces voleurs ont une certaine classe. Cela faisait longtemps que nous n'avions pas eu à entrer dans la danse nous-même. Poil à l'aine.
- Sauf le prisonnier. Rarement vu quelqu'un d'aussi naze en infiltration. Et pourtant ça se bouscule au portillon pour tuer la Stanhope ! Je crois que je ne serais pas désolé pour lui.
- Ouaip, sauf le prisonnier.
- Sauf votre respect, j'approuve ce que vous venez de dire. Poil aux pires. A lui.

Loin en bas, un albinos-mais-pas-que éternua dans une cellule et versa une petite larme.

- Et pour le pari aufaite ?
- Qu'est-ce que tu veux dire ma belle Nikita ?
- Et bien qui a gagné ? Il me semble que Mark et Bertrand sont arrivés en même temps à la chambre.
- Cela n'a plus vraiment d'importance n-
- Sauf votre respect, "hop hop hop, on ne fait pas passer un radiateur pour une table basse" chers collègues. Si nos deux subalternes sont arrivés en même temps, c'est entre Palourde et moi que doit se jouer la suite dans une deuxième manche. Poil aux hanches.
- La Stanhope nous a elle-même donnée l'ordre Button et vous savez comme moi qu'il ne faut pas l'énerver...
- Sauf votre respect Palourde, je veux ces damnés cigares. Et n'oubliez pas que je m'occupe réellement du budget de la Stanhope. Poil aux côtes.

Button s'arrêta devant la silhouette menaçante du Chef des Forces Spéciales de la Stanhope qui venait d'apparaître devant lui. Œil derrière monocle et œil derrière lunettes s'affrontèrent un instant, prêts à faire feu et à tuer leur ennemi sans une once de pitié.


SOS 700 : Diamants et Femmes sont semblables en tout point. 263307glaresos700


Deux rictus naquirent, se rappelant un instant similaire il y a de nombreuses années. Une rencontre perdue dans une autre époque, bien différente, où ils s'étaient retrouvés face à face. Un combat qui avait duré un jour et une nuit, pour finir par l'adhésion de Palourde au service de la Dame de Pierre et une colique foudroyante. Les protocoles des supers espions n'était qu'un large terrain vague à l'époque, on avait pas besoin de s'emmerder avec les gouvernements locaux ou la criminalité des patelins qu'on visitait... personne n'aurait pu leur dire de ne pas manger des plats Alabastiens dans un restaurant louche en pleine mission.


- C'est une menace ?
- Sauf votre respect, c'est une promesse. Poil aux tresses.

Un instant de flottement et de grésillement de circonstance plus tard, la main de Palourde serra la paluche verdâtre de Button sans que l'un des deux ne cillent. Puis, ils se séparèrent, partant en chasse. Excités.

- Que le meilleur gagne. »


***


Leur projet n'avait jamais été rigoureux à la base. Leur plan était au mieux défectueux, sinon totalement hasardeux. Mais c'était ce Hasard qui allait les faire triompher. Saint-Uréa était une patrie de Raison, où un ordre clair et net, bien que corrompu régnait. En face, il n'y avait qu'une bande de gens qu'on qualifierait dans une société idéale de gros cinglés psychotiques. Mais nous n'étions pas ici dans une société idéale et ces p'tits jobards complètement ouf malades allaient déranger ce petit monde bien établi. Qui leur aurait donné un seul pour cent de succès s'ils avaient connus leur idée ? Ils n'avaient ni armes, ni plan fixe, un des leurs était en prison, les autres éparpillés, leurs identités grillées et leurs carottes bientôt cuites. Le Montagnard sourit. Là, c'était un monde que le Docteur reconnaissait et qu'il aimait. Décalé et tordu comme il était, suivre quelque chose de rectiligne l'aurait copieusement emmerdé. C'est justement pour ça qu'on va gagner ! Fini les conneries, on fait maintenant à MA façon ! Alors que Jeanne Saut s'échinait à chercher une clé, Robb nu comme au premier jour s'échauffait. Gigotant le haut de son poitrail velu tout en bougeant d'avant en arrière comme une allumeuse de feux d'lampions -comprenez ici roustons- faisant l'hélicoptère avec son service collines et montagne, le Pirate ne se décourageait pas. Un rythme étrange et puissant emplissait son esprit et tout son corps par delà les barrières de la cohérence, lui criant qu'on avait besoin d'un héros. Un homme fort ! Un homme viril ! Un homme rapide et qui connait l'combat !


Écris sur et inspiré par ça.

« Mais qu'est-ce que tu fais enfin ?! Tu n'as pas été subtil, encore moins élégant, tu t'es fait prendre et maintenant tu te secoues les parties  ?! Qu'est-ce que j'ai fais pour mériter ça ? Moi je voulais juste des diamants... juste emmerder la vieille femme la plus puissante de cette Blue... peut être mourir dans le processus... mais au moins j'aurais fais les choses classes. Glamours. Sexys !

Elle regarda un instant s'agiter le Papa et son matériel avec consternation avant qu'elle ne s'en détourne brutalement. C'était que ce mouvement de tournoiement qu'il imprimait à ses... hmm... "confiseries" avait quelque chose de désespérément hypnotique. J'aurais pas dû écouter Rockfor...

- FEMME, NE ME SOUS-ESTIME PAS ! Je suis tellement élégant que je pourrais faire chanter ton âme. TON ÂAAAAME ! Et pis j'en ai marre d'être là, j'pars en balade !
- Mais t'es complètement marteau ma parole ! Laisse-moi trouver la clé, au lieu de dire des conneries ! Et mets un de leur pantalon, ça me déconcentre de les voir s'agiter dans mon champ d'vision !
- Je ne suis pas un outil auxiliaire de médecine, je suis un Papa ! Mais j'ai l'impression d'être là depuis quatre, non cinq mois ! Je dois partir, ON A BESOIN DE MOI, LA MUSIQUE DANS MA TÊTE ME LE DIT ! ON A BESOIN D'UN HÉROS ! IL EST TEMPS DE MONTRER CE QU'ON SAIT FAIRE !
- Mais enfin, comment tu pourrais te barrer, c'est fer- »

Robb avait été plus d'une fois en prison et il avait fini par comprendre une chose.

Les prisons sont des bobards que les Citadins utilisent pour se rassurer.

Si tu ne peux pas sortir par devant, tu sors par derrière ! Et si tu ne peux pas sortir par derrière...

Le bras d'ours du Montagnard se tendit en arrière et se couvrit de veines puissantes.

Tu sors sur les côtés !

Un poing velu emporta tout un pan du mur à l'ahurissement total de l'Agent 700. Robb se retourna pour faire un sourire éclatant à la voleuse.


« A toute' ! »

Et s'évanouit le cul à l'air dans le trou qu'il avait fait.

Jeanne Saut resta abasourdi un moment avant d'esquisser un mince sourire.

Elle se souvint de ses propres paroles envers Horatio et fila par où elle était venue. Chemin faisant, elle repensa aux sables chauds d'Alabasta et d'Ismashung, aux soieries somptueuses et aux bijoux nacrées qui n'étaient que des voiles modestes pour son corps, cachant la marque des sévices. Elle n'avait été qu'une jolie chose à un moment de sa vie. Avant de s'enfuir. De s'endurcir. Loin, bien loin des exquises tortures dans les palais d'or et de merveilles, où les parfums lourds et capiteux le disputaient avec celui du sang. Les trahisons s'étaient fichées dans son cœur comme autant de lances perfides et enfin après tant d'années à trahir le monde en retour, elle avait décidé de s'en emparer entièrement. Son sourire se fit plus large. L'Agent 7-0-0 n'aurait jamais pu pensé trouver deux hommes à qui faire pleinement confiance dans cette vie-là. Des hommes qui l'acceptaient tout entière et qui ne voulaient pas la posséder. Et alors qu'elle s'élançait à l'assaut d'un autre couloir, ses yeux reflétaient une confiance inébranlable en leur victoire.



La même confiance qu'affichait ceux de Nikita B. Butaie qui brandit son poing et l'envoya voler dans un mur.


SOS 700 : Diamants et Femmes sont semblables en tout point. 6_i1e9c



« J'ai toujours appréciée les maths le savais-tu ?
- Hein..? Qu'est-ce que... HEIN, CELLE A L’ENTRÉE ?!
- Quand je rencontre un problème, je le solutionne.
- Tu l'as préparé cette réplique, hein...
- ça... ça se pourrait bien ! Et alors ? Hein ? ET ALORS ?
- Ah non non, elle est pas mal du tout hein, vraiment pas mal, mais tu vois, t'aurais peut être due la lâcher plutôt en réaction à ce que j'aurais dit au bon moment, parce que là ça tombe un peu comme un che-MAIS BORDEL POURQUOI J'AIDE UNE ENNEMIE AVEC SES PROBLÈMES DE CATCHPHRASE ?!

Les meilleures étaient là, femmes passionnées avec de l'énergie à revendre. Nikita ne devait pas intervenir, mais déjà elle tendait et faisait craquer ses doigts, des flammes s'élevant au fond de ses prunelles. Elle était prête à en découdre, à laisser son euf tourner ouf. Il faut que je me rachète... et ce sera toujours un voleur de moins ! Et si je ne l'arrête pas ici, elle pourrait réussir à piquer les diamants. Et si Palourde et moi nous nous retrouvions au chômage, il devrait vendre des beignets et moi mon corps. Ou pire, je devrais vendre des beignets. Je hais vraiment les beignets. Collants. Trop sucrés. Peu de goût. Trop chi-trop... trop de détails.

L'agent secrète se releva et fit craquer son cou, essuyant d'un geste brusque le sang qui perlait de sa bouche, le regard brillant de celle qui se sait dans son bon droit. De celle qui dispute le droit rageur de la Victoire et qui est prête pour le crêpage de chignons ! Morue... morue, morue, morue, MORUE !, beugla-t-elle intérieurement en constatant que sa joue devenait rouflonflon. MON PUTAIN DE GAGNE-PAIN ?! Comment je vais faire pour les infiltrations maintenant ?!

L'atmosphère se réchauffait autour d'elles et évoluait du combat logique entre voleur et gardien à celui d'un catfight d'anthologie.


- Je vais te péter ta tronche et la tanner, connasse. Et après je te porterais comme nouveau sac à main !
- Je vais y mettre tout mon amour moi aussi. Et quand je fais référence à l'amour, je parle de mes poings. Dans ta gueule enfarinée. Dans ton bide. ET DANS TON CŒUR !

Et violemment, les deux s'élancèrent, retirant de concert leurs boucles d'oreilles avant de se jeter l'une sur l'autre.

- Accroche-toi à ton soutif, salope ! »

***
« You must feel that victory, release that
Energy and ride like the wind
Fire in your eyes shake those
Butterflies, go ahead and go~~♫ »


Écris sur et inspiré par ça.

Je suis perdu... si perdu...

Le bon Horacio errait depuis plusieurs minutes dans le vaste système de canalisations et il n'avait pour ultime réconfort que sa bague et ses éclairs de génie. Rampant tout en essayant de mâchouiller par ennui les bulles que sa bagouze en fin de vie rotait de temps en temps, le technicien du groupe considérait que continuer sur sa lancée après le remarquablofantasticogénial coupage des escargophones ne pouvait que lui être bénéfique. L'agent H suivait peu de principes, mais il était le genre de bonhomme à mettre les couilles sur la table lorsqu'il avait réussi à être chanceux et à dire "je les mise, je les mise nom d'horribles excréments, tous mes enfants possibles et futurs, une infinité de mômes, de dirigeants, de génies, j'les mise et je vais foutre un horion au Hasard !". Tant qu'il était sur une bonne pente, mieux valait continuer à rouler ; aussi, pour accompagner ses pensées, Horacio Tchoufleur déboula après une roulade arrière complètement foiré près de son but : les systèmes d'alimentation.

Et un putain de gorille. Vous savez, le genre armoire à glace de baraqu', musclé, teigneux, sociopathe en puissance ?

Oui. Mais surtout un putain de gorille.



SOS 700 : Diamants et Femmes sont semblables en tout point. 111209gorilla
Horacio fixa le gorille.
Et le gorille le fixa, ses mains velus sur son costume trois pièces.
Horacio tout en sueur s'approcha doucement.
Et le gorille marcha vers lui calmement, levant un sourcil proéminent digne d'un buisson.
Horacio mit lentement la main dans sa poche, ne cillant pas.
Et le gorille s'arrêta soudain, passant l'une des ses pognes dans son veston.
De la sueur commença à perler sur leurs deux épidermes, tandis que leur regard tenait l'autre en joue.

D'un mouvement brusque, ils révélèrent tous deux leur arme fatale.

L'un tenait un beau calibre, l'autre un objet jaune de grande qualité nutritive. Ce dit objet, riche en potassium et en sucres, possédant une chair plus ou moins ferme et de couleur crème à faire pâlir un amateur de femmes pâlichonnes avait dans la nature une fleur également comestible qu'on appelait babafigue.

Horacio brandissait une banane au grand désespoir de Garry Yiyeue.  

« Ah non ça va pas recommencer hein ! Je suis civilisé ! CI-VI-LI-SE bordel. Alors quoi, ça y est, on a des traits simiesques et hop on nous file une banane ? A ce compte-là, vous pourriez aussi en filer une à Mr. Manchete ! Vous avez vu la jungle qu'il se tape sur le dos de ses mains ?
- Saviez-vous que tout a une fin sauf la banane qui en a deux ? N'est-ce pas complètement et irrémédiablement prodigieux ?
- Vous vous foutez de ma gueule. C'est parce que je suis un gorille c'est ça ? Vous êtes qu'un putain de raciste.
- Le mot "banane" vient d'un mot qui voulait dire originellement "doigt". La banane ne serait-elle donc pas la preuve de l'existence de Dieu lui-même nous disant "hé, mec, tire sur Mon doigt !" ?
- J'ai une pétoire pointé sur votre sifflet.
- J'ai un concentré délicieux d'hydrates de carbone, de phosphore, de calcium, de fer, de vitamines A, B, C dans ma main. C'est un fruit très énergétique. Et cette preuve de l'existence de Dieu, ce bateau solaire, que dis-je, cette invitation à la funitude est pointé sur votre cœur.
- Vous êtes complètement mart-
- J'ADORE LES BANANES ET JE NE SUIS PAS UN OUTIL AUXILIAIRE DE MEDECINE ! »

Tout se passa très vite : tout en hurlant, l'agent H avait appuyé fortement sur la banane, l'éjectant en direction du visage simiesque, puis, dans la micro-seconde qui avait suivi, il s'était mis à se laisser glisser sur ses genoux en un power slide rock'n'roll surpuissant. Garry, aveuglé et perdant l'équilibre lâcha bien quelques cachous avec son arme, mais la toute-puissance épique du power slide avait amené le rouquin bien au-delà de la zone de tir.

Il l'avait emmené dans la zone de ses couilles.

Et l'Agent H décocha un coup de poing à pleine vitesse dans cette partie-là, accompagnant sa réussite épique d'un "YEEEEEEEEEEAAAAAAAAAAAAAAAH" de bon aloi. Le gorille s'effondrant dans un fracas tonitruant derrière lui en hurlant à la mort, Horacio Tchoufleur se dit instinctivement que c'était le bon moment pour avoir la classe et sortit des lunettes noires qu'il s'empressa de mettre sur son museau, tout en marchant de façon épique.

Cool guys don't look at gorillaaaaas... who fall... ON THE GROOOUUUUUND !

« Héhéhé, plus qu'à couper les lumières maintenant. »

Ses doigts trifouillèrent dans le système avant de dénicher la perle rare et de l'enlever brutalement. Lentement, avec un grand sourire sur le faciès, Horacio réalisa qu'il venait de montrer son majeur à la face de la personne la plus puissante de cette partie du monde. Il s'autorisa alors un repos bien mérité en s'appuyant sur le mur le plus délicatement qu'il pouvait.

Une tâche rouge enflait doucement sur sa chemise.

« La nuit est ton domaine, Agent Sotte. Tâche de réussir... »

Il détourna le regard pour voir le pistolet fumant de Garry qui se relevait.
Et sourit, se sachant piégé et incapable de fuir, en sortant quelque chose de sa poche.

Heureusement, j'ai encore une banane.

***

Un pied s'agitait et claquait sur le sol dans la grande salle dans lequel le bal continuait. Anne Stanhope venait de quitter la pièce des V.I.P et attendait à une table de nouveaux rapports de ses subordonnées. D'une seconde à l'autre, elle savait qu'elle les verrait arrivés triomphants comme toujours. Alors, elle se lèverait, droite et pourrait contempler la masse de visages tournées vers elle, heureux et confiants. Craintifs et soumis. Et leur dire ce qu'ils voulaient entendre : que rien avait changé. Que tout était rentré dans l'ordre, sous son contrôle. Tandis qu'elle tirait sur sa pipe, elle s'autorisa à avoir un maigre sourire de satisfaction. Oui, bientôt tout rentrerait dans l'Ordre. Et de nouveaux trouble-galas rejoindraient sa fosse commune personnelle. Elle en avait connu des connards qui avaient essayé de l'emmerder, mais jamais d'aussi imprévisibles. Il fallait bien l'admettre, elle avait aimé chaque seconde de ce petit affrontement. Mais elle savait qu'à la fin elle triompherait. Rockfor Egry aurait droit à sa séance de tortures pour l'exemple, plus par formalité qu'une réelle mesure pour connaitre leur commanditaire -c'était plus drôle de laisser une part de mystère et puis Button arriverait bien à le retrouver et Black Betty à l'éliminer- et elle le briserait. Chaque atome de sa confiance. Chaque parcelle de son... "charisme"... elle se vengerait de chaque seconde d'humiliation qu'elle avait subi et montrerait le cadavre de ses camarades à cet énergumène, juste avant de le laisser mourir dans une geôle obscure et anonyme.
Et chaque jour, elle viendrait.
Et chaque jour elle le narguerait.
Jusqu'à ce qu'il ne reste plus rien de son arrogance que son cadavre en décomposition.
Puis à ce moment-là, elle retournerait à ses occupations, attendant du haut de sa position dans la ville, qu'un autre fou tente de l'ennuyer.
Et le jeu reprendrait, encore et encore.

Deux pieds et les jambes qui les portaient apparurent soudain dans son champ de vision et la Dame de Pierre leva la tête avec un sourire satisfait... pour découvrir que ce n'était qu'un des nobles de la soirée. Soupirant en expirant une bouffée de sa pipe, elle s'apprêta à faire un signe pour que cet idiot aille importuner quelqu'un avec du temps moins précieux, mais fut étonnée de voir une main se tendre vers elle. L'homme réajusta son nœud papillon de son autre mimine et lui sourit. Elle remarqua qu'il avait un petit bout de salade entre les chicots et lui fit signe de l'enlever d'une manière distinguée. Il restait encore quinze minutes à tout casser avant l'heure de vérité et la tradition étant sacrée, Anne Stanhope devrait se plier à une dernière danse pour réconforter les autres vieilles folles du gala et leurs stupides coutumes. Je suis une femme moderne, une entrepreneuse, une visionnaire moi, pas une vieille harpie perdue dans son boudoir... enfin bon, allons-y. Elle se leva en mettant sa pipe dans une pochette et suivit le noble assez cinglé pour l'avoir invité à danser. Tous s'écartèrent un instant pour leur laisser prendre la place d'honneur au centre de la pièce, aussi étonnés que la Dame par l'invitation soudaine et inédite, tandis que les musicos, comme pour coller à l'ambiance d'empapaoutage générale de la Stanhope, commencèrent à jouer un tango.


El Tango De Roxanne  
Avec une expérience et des gestes élégants et fermes, ils se mirent tous les deux en position de départ, avant de commencer à se déplacer. Le noble sourit et se débarrassa du couvre-chef qu'il arborait jusque là d'un coup de tête impétueux, à la grande stupéfaction d'Anne Stanhope.

Robb Lochon rapprocha son visage de la dirigeante de South Blue, lui dardant sourire goguenard et regard provocateur.

« Toi... tu es un des leurs c'est ça...
- Moi ! Je suis Robb Lochon, le prisonnier...

Ils se tournèrent autour, se défiant sans cesse, s'attirant comme des aimants.

... enchanté de vous rencontrer enfin, ma p'tite Anne bwo ho ho.
- Votre tentative est risible Lochon. Vous ne serez pas les vainqueurs aujourd'hui. Chacun d'entre vous sera arrêté par mes subordonnés.

Nikita essuya le sang au coin de sa bouche et bougea un peu de l'épaule pour que le corps de l'Agent 700 soit plus facile à transporter.

Les deux corps des danseurs se jetèrent en avant, presque l'un sur l'autre, proches et côte à côte.

Votre pathétique chance qui vous a permis de vous en tirez jusque là ne vous sera d'aucun secours.

L'Assassin suivit le chemin qu'avait emprunté Jeanne Saut pour finir par tomber sur les gardes qui sortaient à peine de l'inconscience et le trou béant dans le mur.

Robb et Anne tournèrent leurs têtes pour se retrouver face à face, leurs mains épousant les contours du corps de l'autre pour finir par empoigner leur nuque et se remettre à se tourner autour en une incongrue parade amoureuse.  

- C'n'était pas d'la chance Annie ! Petit à petit, on vous a battus à votre propre jeu. On a défié tous vos pronostics, si peu nombreux, sans plans et suivant juste notre instinct !

Le Montagnard la fit tourner entre ses bras musculeux avant qu'ils ne se baissent tous deux en une sorte de révérence.

- Fadaises. Vous dansiez dans ma main pendant tout ce temps. Sais-tu combien d'idiots ont tentés de me tuer ou de me voler depuis ses dernières décennies ?
- 54996333 ?
- J'étais rhétorique.
- Moi aussi !

Le chariot contenant les divers bijoux se mit lentement en marche à l'étage au-dessus.

La Stanhope et le Docteur se relevèrent tous les deux, plus collés que jamais.

- Vous allez avoir le même châtiment que les autres. Jeanne Saut mourra. Rockfor Egry mourra. Votre autre complice aussi. Et pour finir, tu mourras.
- J'en doute.
- Votre confiance pourrait paraître noble si vous n'étiez pas que des voleurs pitoyables. Que crois-tu ? Que l'Agent 700 va sauver la situation ? Que Rockfor Egry, ce parvenu pitoyable, va y arriver ?

Robb emporta la Dame de Pierre dans un pas chassé endiablé où elle accrocha sa jambe autour de la sienne, une de leurs mains unies.

- J'ai des as dans ma manche comme vous diriez les citadins.
- Je vais faire venir mes gardes du corps et ils t'arrêteront simplement.
- Je peux danser jusqu'à la fin officielle du bal et que toi et tes bambin-furoncles m'ameniez les bijoux.
- Je me doute que vous pouvez.
- Je me doute que tu t'doutes bwo ho ho !

Palourde dirigea le chariot vers l’ascenseur, déçu que son plan n'est finalement pas marché.

Robb renversa sa partenaire, son sourire s'élargissant.

- Mais Rockfor, même si j'le connais d'puis peu est le genre de gars sur qui on peut compter. Il en a dans l'pantalon et sait mener sa barque là où il veut bwo ho ho ! C'pas l'genre de gars à danser dans la pogne de n'importe qui. Quant à moi...

Le Montagnard recula sa tête.

- J'fais dans l'bon gros gaillard.

Robb Lochon flanqua le plus majestueux coup de tête que Saint-Uréa avait vu depuis longtemps, laissa sa partenaire glisser dans ses bras, se mettant derrière elle et pointant sur le cou ridée de la plus puissante femme de South Blue les morceaux de verre d'une flûte improvisée.


21 h 20, au même moment.

Garry empoigna l'intrus et l'embarqua avec lui, avant de trébucher.

La lumière venait brusquement de s'éteindre.

Remontant les escaliers quatre à quatre du mieux qu'il pouvait avec un colis encombrant, le gorille se raidit lorsqu'il sentit une main se poser sur son épaule. Button l'enjoignit à le suivre et pris la tête de leur petit groupe. Il avait l'habitude de l'obscurité. Sauf votre respect, je vous ai mis la pâté Palourde, poil aux gourdes.

Le noir surprit tous les convives. Le noir et la déclaration d'une voix étrangement enjouée pour ce qu'elle annonçait :

« Je suis Robb Lochon, un Pirate ! Et je tiens en otage Anne Stanhope. Faites une seule tentative ET JE LA TUE BWO HO HO ! »
   
C'est à cet instant précis que le monde d'Anne Stanhope commença à voler en éclats. Mais comme allait le découvrir plus tard deux types aux noms de fromages, non sans conséquences.


[Rouflonflon : terme inventé par Munster Fonduslip pour désigner une joue gonflée.]
  • https://www.onepiece-requiem.net/t4674-attention-papa-va-te-montr
  • https://www.onepiece-requiem.net/t4389-presentation-de-robb-lochon