Dix minutes avant la bataille de Little Garden…
Sombre… Tout est sombre… Je n’aime pas ça… Je ne supporte pas ça… Je veux m’enfuir… Partir loin… Où ça, loin… ? N’importe où en tout cas… Pourvu qu’il y ait de la chaleur… Pourvu qu’il y ait de la lumière. Oui… Je veux vivre dans la lumière, m’épanouir dans la lumière, trouver un sens à ma vie à partir de cette lumière… Devenir Alheïri Salem Fenyang, fervent défenseur de la justice. Mais mon corps… Il ne me répond plus… Je n’en suis plus maitre. La seule chose que je sens, c’est qu’il est engourdi. Oui. Cette souffrance causée par un trop plein d’efforts… Je commence à la ressentir… Je commence à la revivre… A l’expérimenter une nouvelle fois… Comme si je venais au monde... Comme si je renaissais… Comme si l’espoir revenait avec force. Comme si mon heure n’était pas encore venu. Oui. Je veux vivre. Profiter de ma jeunesse. Accomplir de nouvelles choses, de bonnes choses même ! Mais l’humanité est pourrie. L’humanité est impitoyable. En vaut-elle la peine ? Je pense bien. Peu importe ses défauts… Peu importe ses péchés… Car il y aura toujours des âmes en détresses… De bonnes âmes. Et ce sont ces âmes qui m’encourageront toujours à survivre… A persister. Qu’importe mes blessures, qu’importe mes échecs, qu’importe mes peines… Je me relèverai toujours. Au nom des hommes ! Au nom de la justice ! Au nom de l’amour !
AAAAAAAAAAAAAAAAARGH !!!!!
Un hurlement retentit depuis l’arrière-cour de la forteresse de Morvak, ébranlant sols et murs. Les gardes environnants manquèrent de tomber à la renverse à l’ouïe de cette voix grave. Un prisonnier semblait s’être réveillé. Et pas n’importe lequel… Car ce prisonnier, c’était moi. J’avais réussi ! Réussi à revenir sur Terre. L’effort avait été intense, mais ma persévérance avait payé. Seulement, il y avait un autre problème : En plus d’être plus ou moins faible physiquement, j’étais complètement enchainé à un mur comme un vulgaire animal qu’on s’apprêtait à abattre. J’voulus essayer de me dégager, mais une forte migraine m’en dissuada. Pour le moment, il me fallait récupérer des forces, et pas qu’un peu. Lorsque mes sens se rétablirent correctement, je pus enfin distinguer l’endroit où j’étais emprisonné. Une sorte de petite cave nauséabonde et particulièrement humide. Le bois du coin était presque pourri, et quelques rayons du soleil lointain réussissaient à s’infiltrer dans la pièce où j’étais. Comme source de lumière, il n’y avait qu’une lampe à pétrole suspendue au plafond, qui lui, menaçait à tout moment de s’écrouler. L’odeur qui y régnait était complètement nauséabonde, pestilentielle. On aurait dit que des souris décomposaient non loin de la prison où j’me trouvais. Somme toute, un lieu vraiment glauque et sordide. D’quoi filer la frousse à n’importe quel individu lambda. Je fronçai mes sourcils, lorsque j’entendis des bruits de pas approcher du lieu où j’étais coincé ; et quand la porte s’ouvrit…
- TOIIIIIIIII !!!!
Rugissais-je d’un seul coup, en faisant tinter les chaines qui m’étreignaient, suite à un mouvement trop brusque vers l’avant. Ou plutôt, un semblant de mouvement, vu que je n’avais pas franchi le moindre centimètre. A la vue du faciès qui se présentait à moi, des souvenirs affluèrent de manière désordonnée dans mon esprit. J’avais été capturé par les pirates de Morvak, après avoir voulu gagner du temps à Oswald. Et l’un des commanditaires de ma capture, n’était autre que cette salle garce qui s’était maintenant présentée à moi et qui me souriait innocemment. J’voulus contracter mes muscles, concentrer toute mon énergie, mais rien à faire, j’ne pouvais pas briser ces maudites chaines. A croire qu’il s’agissait de granit marin ou bien même qu’elles avaient été imprégnées de haki. J’finis par lâcher prise, tout en haletant grossièrement, sans pour autant détacher mon regard féroce de cette salope qui avait fait équipe avec l’autre colosse au marteau pour me faire mordre la poussière. La jeune pirate s’approcha de moi, avant d’approcher son fouet de mon menton pour me relever la tête. Elle tenta de m’embrasser, mais le crachat qu’elle reçut en pleine figure l’en dissuada. En retour, celle-ci ne fit que me caresser le visage, comme si captivée par ma beauté. Elle était bizarre… Vraiment trop bizarre… Cependant, j’pouvais toujours essayer d’user de mon charme pour me tirer de là… A voir. Mais malheureusement, c’est à ce moment même qu’une autre silhouette s’approcha, attirant mon attention…
- Alors c’est lui… Le fameux fils de Keegan… Il me tardait de voir son visage…
Une voix de femme chez… Un homme ?! Le constat me choqua véritablement. Et ledit homme qui s’avançait vers nous, était véritablement laid. Les cicatrices sur sa gueule témoignaient de son expérience au combat, et l’enlaidissait plus encore. J’aurais pu avoir pitié de lui malgré ma position… J’aurais presque pu… Si et seulement si la cape d’un capitaine pirate suspendue à ses fortes épaules ne m’avait pas interpelé… Et que je n’écarquille mes yeux de surprise… « MOOOOOORVAAAAAAAAK !!! ENFOIREEEEEEEEEE !!!! » J’avais gueulé ! J’avais soudainement gueulé de toutes mes forces, avant de réussir à briser quelques chaines. Malheureusement, elles étaient bien trop nombreuses à me saucissonner et j’avais trop peu de force, ce qui profita à la salope de Morvak qui m’administra deux trois coups au bas ventre pour me calmer, en plus d’un coup de fouet au visage qui me fit saigner du nez. Mon ennemi eut un sourire, avant de s’avancer vers moi. Il me narguait ouvertement et me faisait comprendre qu’il avait ma vie entre ses mains. Puis il se mit à rire à gorge déployée malgré sa voix bien trop féminine, avant de reprendre enfin parole : « Tes hommes sont en route pour te sauver… Mais ne t’en fais pas. Les miens vont d’abord s’occuper d’eux, avant que je ne vienne régler ton cas, tout comme je l’ai fait avec Swan… » A ses dires, mon visage se déforma de terreur. Vu sa proximité, j’essayai de lui flanquer un coup d’boule, mais rien à faire…
- Et lorsque j’en aurais fini avec toi, je réglerai celui de ton père. On a un petit compte à régler ensemble, shishishishi !!!
Puis ils ressortirent ensemble après ces mots, me laissant seul dans l’obscurité et dans le désarroi…
Dernière édition par Alheïri S. Fenyang le Ven 28 Sep 2012 - 15:02, édité 1 fois