Île de Dawn, durant l'été 1623
Enzo se sentait bien. Oui, ça ne lui était pas arrivé depuis un moment, mais il se sentait vraiment bien. Calme, relaxé, zen, heureux. Après sa dernière mission qui c'était révélée assez difficile, on l'avait envoyé sur l'île de Dawn, où il devait attendre l'arrivé de ses prochains objectifs. Mais le CP avait été prévenu que ces derniers n'arriveraient pas avant au moins deux bonne semaines, et il pouvait donc en profiter pour prendre un repos (selon lui) bien mérité.
Le cornu se trouvait actuellement dans la petite ville de Fushia, et c'était l'endroit rêvé pour se relaxer. Des habitants chaleureux et sympathique, pas trop de monde, une nourriture excellente, un climat agréable, une nature verdoyante, bref, un joli village où Enzo prenait du bon temps. Anko aussi aimait beaucoup le coin, pouvant lézarder au soleil tranquillement en compagnie de son maître, dont la bonne humeur l’atteignait elle aussi.
Car, il y avait autre chose qui rendait le survivant aussi heureux. Récemment, il avait reçu des nouvelles du village de Purgatoris, situé sur l'île de Purgatoris (les historiens s'accordent tous sur le fait que les premiers habitants de cette île manquaient sérieusement d'imagination), là où Enzo et An avaient passé une partie de leur vie. Et les nouvelles étaient plutôt bonne. Tout le monde se portait bien là bas, le maire (pas encore prêt à quitter son poste) et son assistant se disputait toujours autant, et le docteur Duerf et le professeur Nietsnie se crêpaient de moins en moins le chignon. C'est cette dernière nouvelle qui devait le plus réjouir l'ancien homme à tout faire de Purgatoris: après tout, vous aussi vous préféreriez que les deux personnes que vous considérez comme vos parents s'entendent bien.
Mais le souvenirs de ses deux parents adoptifs, tuteurs, amis, mais aussi professeurs lui fit ressortir ses livres de sciences. En effet, selon Duerf et Nietsnie, le CP possédait les même connaissance qu'un médecin, qu'un chimiste ou qu'un biologiste. Le soucis, c'est qu'il risquait de perdre tout cela s'il ne pratiquait pas de temps en temps, et, malheureusement pour lui, il n'avait guère eu l'occasion d'utiliser ses talents depuis son arrivé sur les Blues.
Décidant ainsi de se remettre dans le bain sulfureux de la science, notre cornu serpentophile s'était lancé dans la relecture de l'encyclopédie de chimie avec laquelle il était partis sur les mers bleues. Mais au cours de sa lecture, il tomba sur un petit carnet. Ou plutôt, c'est un petit carnet qui tomba de l'encyclopédie. La vision de cette couverture rouge et abîmée par le temps remémora bon nombre de souvenir à Enzo. Anko aussi réagit à la vision du carnet. Oui, ce petit livret rappela aux deux amis de nombreuses choses, de vieux souvenirs, car, sans ce cahier miniature, les deux ne se seraient jamais rencontrés.
Sur ces feuilles ayant jaunies avec les années se trouvaient les descriptions et les marches à suivre pour la fabrication de différents produits. Potions, élixirs, baumes, un joli nombre de préparations qui partageaient toutes un point commun: l'utilisation de venin d'anaconda de Jaya. C'est à cause de cette caractéristique qu'Anko avait été enfermée et embarquée par un marchant, désireux d'utiliser ses fluides toxiques pour son propre compte. Et c'était quelques temps après avoir libéré l'anaconda qu'Enzo avait trouvé le fameux carnet (oui, trouvé, pas volé. Parce que de toute façon, le propriétaire était trop occupé à chercher un méthode pour respirer malgré le trou qui lui avait malencontreusement été fait dans la gorge pour vraiment s'inquiéter du devenir de ses notes).
Le scientifique non licencié avait conservé précieusement ces écrits durant des années, se disant qu'un jour, ces derniers pourraient lui servir sans pour autant transformer An en vache à lait (enfin, à venin plutôt, quoi que le lait de vache peut devenir un véritable poison pour ceux qui sont allergique au lactose, m'enfin, bref, c'est pas le sujet, vous voyez où je veux en venir!). Et la solution à ce dilemme c'était présenté quelques années auparavant, un jour ou Enzo réussi à reproduire une version synthétique et un peu moins puissante du poison de son adoré serpent. Mais voila, à l'époque, il ne voyait pas l’intérêt de se lancer dans la fabrication des différentes préparations. Sauf qu'aujourd'hui, les choses avaient changé: les dangers qui le guettaient étaient désormais beaucoup plus nombreux, et beaucoup plus fréquent. De plus, le cornu avait une furieuse envie de se relancer dans les joies de la science, en plus de ne pas perdre ses connaissances.
Il avait l'occasion de faire d'une pierre deux coup, et il n'allait pas se gêner. Même s'il avait du temps, il ne devait pas tarder à se lancer dans ses expériences. Mais avant d'aller jouer aux apprentis chimistes, il avait plusieurs choses à récupérer et le terrain à préparer, car comme disait le proverbe: "rien ne sert de courir, quand on veut faire cuire à point!"