Sept mois avant la remise des épaulettes au QG de la marine d'East Blue.
Logue Town...
Logue Town...
Il faisait chaud. Très chaud. Trop chaud même. Néanmoins, ce temps impitoyable n’altérait en rien l’ardeur inébranlable des troupes de la caserne de Logue Town. C’est avec beaucoup de ferveur que les soldats s’adonnaient à tous types d’entrainements. La procrastination et la paresse n’avaient pas leur place dans nos rangs. La recrudescence de la piraterie était imminente. Celle de la révolution également. Ce pourquoi il était important pour ces hommes de s’entrainer. Affuter la lame de la justice, telle était notre mission, notre devoir de marine. Il y avait en tout et pour tous cinq commandants qui supervisaient les heures d’entrainements, et avec Tom, nous faisions partis de ces cinq hommes là. Pour ma part, je prenais en charge l’entrainement des mômes, mais il y avait plusieurs raisons à cela. La raison la plus importante se résumait tout simplement en un seul nom : Rachel. L’adolescente se transformait doucement en femme. Une femme qui en attirait plus d’un d’ailleurs. J’ne saurai dire s’il s’agissait d’une petite jalousie interne ou d’une protection un peu trop fraternelle, mais j’ne permettais à personne de l’approcher depuis un bon moment ; m’attirant parfois les foudres des jeunes de son âge qui voulaient la draguer, mais peu m’importait. De plus, elle faisait toujours autant ma fierté, puisqu’elle ne cessait de s’améliorer, frôlant même le niveau des multiples lieutenants qui officiaient au sein de la caserne de Logue Town. Une véritable perle…
- On arrête pour aujourd’hui !! Vous avez bien travaillé, les enfants.
A la seconde même qui suivit ma phrase, mes élèves tombèrent comme des petits pains au sol. Ils étaient tous exténués et c’était peu d’le dire, vraiment. S’ils avaient eu la force, ils auraient certainement manifestés leur joie en criant ou en courant partout dans le quartier, mais l’effort avait été tellement intense que le mot fatigue serait un euphémisme pour les décrire. Faut croire que j’étais plus ou moins impitoyable avec eux. J’eus un sourire un peu moqueur, avant de taper dans les mains pour qu’ils se relèvent. Bien avant de tout arrêter, il leur fallait faire quelques exercices d’étirements. Il y avait eu des exceptions, cependant. Une poignée d’élèves était toujours debout, ne présentant presque aucun signe de fatigue. On aurait dit un jeu pour eux. Je posai mes prunelles de jade sur une certaine personne, avant d’arborer un sourire affable. Comme d’habitude, je n’en attendais pas moins d’elle. Et puis s’en suivit des étirements laborieux, avant que j’ne leur donne rapidement quartier libre. Les plus téméraires allaient continuer de s’exercer, tandis que d’autres allaient certainement courir dans les douches pour un bon bain réparateur. J’hésitai à m’approcher de Rachel, mais j’tournai finalement les talons pour aller moi aussi me reposer. Bien que j’ne doutais pas de son affection pour moi, j’craignais tout d’même que mes manières exubérantes à son égard ne l’effraient et la repoussent. Manquerait plus qu’elle vienne à me détester…
C’est en voulant penser à autre chose que j’m’étais souvenu d’un truc qui me taraudait l’esprit depuis un bon moment. Un médecin venait beaucoup voir ma femme. Ce fait m’inquiétait. J’avais voulu lui demander c’qui se passait à plusieurs moments, mais je n’y arrivais pas. Faut avouer que son perpétuel sourire m’en dissuadait. J’finissais toujours par me dire qu’il ne se passait rien, qu’ils travaillaient ensemble vu qu’elle était également médecin, mais c’était tout d’même bizarre. J’ne pensais pas qu’elle me trompait, non non… Surtout pas avec un vieux toubib décharné… Mais qu’elle était plutôt atteinte d’un mal sérieux. Sa constitution physique n’était pas forcément la meilleure, et elle m’avait à plusieurs reprises donné des sueurs froides avec des maladies bizarres. Rien ne m’étonnerait, mais je voulais tout d’même savoir. A force de pensées, j’étais arrivé deux minutes plus tard devant son bureau. Là encore, j’hésitai longuement. Toquer ou ne pas toquer… ? Mais au final, la porte s’ouvrit bien avant que je n’ai réussi à me décider, me laissant à peine le temps de cligner les yeux et de réaliser c’qui se passait. En effet, Aisling qui avait ouvert la porte à la volée, sauta aussitôt à mon cou, les larmes presque aux yeux. J’voulus dire quelque chose, mais elle posa son index droit sur mes lèvres pour me faire taire d’avance, et prit doucement la parole : « Je suis enceinte, Salem. » Grosse surprise ! J’écarquillai mes yeux, avant d’essayer de répéter…
- En… En… Enceinte… ?
- Oui ! Enceinte, répondit-elle avec le sourire.
- Je… Enfin… Moi… Etre papa… ? Balbutiais-je, d’un ton presque larmoyant.
- Oui, tu seras le père d’un beau bébé.
YAAAAAAAAAAAAAAAAAATTAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA !!!!
En une seconde seulement, mon cri ébranla toute la caserne et presque tous les marines tombèrent à la renverse. Si j’avais tout d’abord surpris Aisling, cette dernière finit par éclater de rire, tandis que je quittais ses bras avant de me mettre à courir sans buts précis. « PAPA ! JE VAIS ETRE PAPAAAAAAAAAAAAAAAA !!! » Les différentes occupations s’arrêtèrent immédiatement. Tous les curieux se mirent à converger vers la voix qui hurlait de joie, avant qu’ils ne puissent voir un homme qui effectuait toutes les pirouettes rigolotes et inimaginables. Même un saltimbanque n’aurait pas fait mieux que moi. J’avais fini par atterrir on n’sait comment, sur l’un des toits de la base, avant de continuer à gigoter n’importe comment. Ma joie contamina tout le monde, ou plutôt, fit rire tout l’monde. Inutile de vous dire que Tom était plié en deux, se tenant le ventre, complètement hilare. Heureusement que le colonel était absent, sans quoi il m’aurait passé un énorme savon. J’ne m’arrêtai pas de courir, les larmes aux yeux, avant de rejoindre la deuxième personne avec qui j’voulais célébrer cette bonne nouvelle ; personne qui n’était autre que Rachel et que je retrouvai bien vite. J’ne sais vraiment pas où je l’avais trouvé (Peut être dans la douche des filles), si elle était nue ou pas (ça, je m’en fichais pas mal) ; mais toujours était-il que je l’avais prise dans mes bras, avant de la serrer très fort et d’esquisser quelques pas de danse avec elle.
- JE VAIS ÊTRE PAPA, RACHEL ! PAPAAA !!