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La bataille des chef !

Encore une belle journée sur l’île d’Inu Town, située sur North Blue. Seido y était allé, au départ, pour se relaxer dans les thermes, avec son ami et compagnon Wohrmèlch. Contre toute attente, leur équipage pirate s’était agrandi de deux nouveaux membres. D’abord, il y avait Edward, un navigateur avec la passion pour la flore, et ensuite Yumi, la petite amie de Wohr. Les deux semblaient s’être séparé après un accident, et le destin les avait rassemblés. Seido, capitaine de cet équipage, souriait dès qu’il voyait les deux amoureux, occupé à rattraper le temps perdu. Normalement, le groupe aurait dû prendre de large, afin de rejoindre une île voisine pour régler une affaire, mais ils décidèrent de rester quelques jours en plus. En plus, l’île allait abriter un événement, qui donna une petite idée au capitaine.

En effet, un grand concours de cuisine allait être organisé, avec un beau prix à la clé pour celui ou celle qui l’emportera. On parlait d’un montant fabuleux en berrys, d’un prestigieux bijou et même d’un fruit du démon, qui donnerait des pouvoirs à la personne qui le mangerait. Seido ne croyait pas trop à cette dernière rumeur. Lui, ce qui l’intéressait, c’était de recruter l’un des cuisiniers pour son équipage. Voyager en mer sans de vrai plat était hors de question pour lui, il en avait assez de manger du poisson à longueur de journée. Et puis, le pirate n’aimait pas dépendre de son second, qui était assez aimable pour ajuster les plats pour que son capitaine, ayant peur des poissons, puisse manger. Ainsi, Seido s’intéressa de près à la compétition.

Vu le nombre étonnant de participant, elle serait divisée en plusieurs parties. Les hommes et femmes étaient d’abord séparés, lors des phases de préliminaire et d’élimination, puis regroupé pour la vraie compétition, le jour suivant. Seido ne s’intéressa pas à la première journée, vu qu’il voulait quelqu’un de compétant. C’était un peu dur de sa part, mais son équipage serait amené à entreprendre un long périple et une bonne alimentation devait être fournie. Au final, il ne restait plus que seize personnes. On groupa, en matinée, les personnes par deux, un homme avec une femme, qui allait devoir affronter un autre groupe. Cette phase se déroulait à l’extérieur, sur quatre scènes. Le principe était simple : cuisiner des plats, allant de l’entrée au dessert, avec un temps imparti, et ensuite les faire gouter à trois juges qui seraient pioché au hasard dans le public. Seido ne put s’empêcher de rire lorsqu’on interpella son ami Ed pour être l'un des juges de la compétition, avec une femme ronde et un homme d'un certain âge, dont les reflets du soleil se reflétait sur le crâne.

Allez Ed, courage !

On allumait déjà les fourneaux, le spectacle allait enfin pouvoir commencer. Seido avait hâte de voir ça.


Dernière édition par Seido D. Noroma le Dim 3 Fév 2013 - 9:47, édité 2 fois
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La bataille des chefs!

Excursion à Inu Town en 1624

Yumi. Depuis que j'avais retrouvé ma moitié, je profitais un maximum pour être avec elle. Cela faisait environ 4ans que le destin nous avait tragiquement séparés. Et je savais ô combien il était difficile de la retrouver en cette terre remplie de monde. Elle qui aimait voyager, j'avais une chance sur un nombre incalculable pour qu'elle était déjà sur Grande Line ou un autre mystérieux endroit. Désormais, je savourais chaque instant, oubliant presque par moment notre capitaine.

Ce dernier nous avait conduit avec ma future femme et mon nouveau compagnon Edward dans un nouveau quartier de la ville d'Inu Town. Pour ma part, je ne connaissais pas du tout. Il y avait un rassemblement. Je pouvais voir des banderoles et des pancartes en tous genres. Il y avait un concours de cuisine. Si monsieur nous avais invité à le joindre ici, ce n'était pas pour rien. Je devinais clairement ce qu'il mijotait! On avait besoin à tout prix d'un cuisinier remarquable pour nous nourrir. Certes, Yumi et moi-même faisions généralement la popote pour changer des récents plats à base de poissons, mais il était évidemment que si l'équipage n'arrivait pas à recruter des mains expertes, on risquait de ne pas faire long feu... Je souris bêtement à m’imaginer déjà Seido avec une charmante demoiselle, ahahah.

Je préférais laisser Ed et notre capitaine faire leur "shopping" pour notre trouver une personne apte à nous faire à manger, tandis que ma tendre Mimi et moi-même allions observer le spectacle plus en retrait. On marchait derrière la foule, à la recherche d'une zone plus tranquille. Des annonces passaient depuis un Den Den Gigaphone.

    Et voilà notre 3ème juge, Edward Watturi. Bravo à lui.


Je regardais ma compagne. Flower faire une critique culinaire? Ahahah! Finalement, le concours risquait d'être plutôt marrant. On s'installa dans un petit square, non loin de la place où se déroulait le challenge. C'était agréable. On se posa sur un banc et de là où on était assis on pouvait observer vaguement le centre de la place. Yumi m'adressa la parole.

    Je profite qu'on soit tous les deux pour te parler par rapport à l'équipage et tout ça. J'ai un peu peur de devenir pirate en fait. Voir comment le monde me regardera et tous les mauvaises rumeurs qu'on peut mettre sur le dos. Regardes, rien que pour ton cas, je me suis moi-même plantée. Comment fais-tu pour rester si humble et respectueux comme tu l'avais toujours été autrefois? Et pourtant, les gens, sous prétexte que tu es pirate, te regardent d'un mauvais oeil...


Je ne savais pas par où trop commencer. C'était une question difficile et je savais que ma pauvre Mimi n'était pas encore sûre de devenir une vraie Desperados. Le choix était assez compliqué. Moi-même j'avais réfléchi longuement avant de choisir définitivement, mais il fallait dire que les circonstances de mes derniers évènements m'avaient également poussé à suivre Seido, mine de rien. Son équipage offrait malgré les risques qui en écoulaient, la possibilité de beaucoup de choses et notamment de découvrir de nouvelles ruines formidables.

    Il est vrai que cela peut être dur au début, mais tu sais déjà ce qu'on y gagne avec cet équipage. J'ai trouvé ma place et peu importe ce que le monde dira. Il faut vivre ses rêves, c'est important pour s'épanouir et être libre. Depuis que l'équipage de Kenji Kodama où tu naviguais depuis toujours a fait naufrage, tu erres seules à la recherche d'une nouvelle vie. Bah je pense que c'est une chance unique de pouvoir voyager tous les deux.


On continua ainsi à parler tout en écoutant d'une oreille les évènements qui pouvaient se produire aux alentours. Je n'étais pas si intéressé par le concours, bien que j'étais quand même curieux sur qui Seido allait nous recruter.

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D'après les notes de l'archéologue et historien Wohrwèlch.



Qui est l'équipage de Kenji Kodama?:


Dernière édition par Wohrwèlch le Jeu 22 Nov 2012 - 11:34, édité 2 fois
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Après avoir vogué quelques temps avec l’équipage d'un ancien compagnon de sa mère, le jeune homme avait décidé de se séparer de ses compagnons à Inu Town. Il avait cependant besoin d'argent s'il voulait survivre et subvenir à ses besoins le temps de trouver un nouvel équipage. Quoi de mieux qu'un concours de cuisine avec pour prix, un fruit du démon si prisé, pour relancer Kazuma ? Couteau de cuisine à la main, tablier autour du cou, Kazuma commença la préparation du plat qu'il allait présenter au jury dans le cadre de sa dernière phase éliminatoire. Le jeune homme qui avait survolé ses précédents face à face opta pour des brochettes de poulet sauce aigre-douce. D'une précision chirurgicale, il découpa le blanc de poulet et plaça les morceaux dans une casserole afin de les faire dorer. Mélangeant différentes épices et ingrédients, il prépara la sauce qu'il rajouta avec la casserole afin d'en imprégner la viande. Il embrocha les morceaux de viande sur trois petits bâtons et les présenta au jury. Son opposant, un petit grassouillet, avait décidé de présenter un gratin dauphinois bourré de fromages en tout genre.

Le verdict fut sans appel et en faveur de Kazuma qui avança donc à la phase suivante du concours. Lorsqu'il apprit qu'il devait faire la paire avec un femme pour cette seconde épreuve, Kazuma sentit son estomac se nouer. Il demanda s'il pouvait faire équipe avec un autre homme mais essuya un refus catégorique.
Le tirage au sort effectué le lendemain, il devait préparer tout un repas avec une jeune femme de son âge aux traits fins et à la longue chevelure blonde. S'approchant d'elle d'un pas nerveux, Kazuma essayait de se calmer afin d'éviter d'offusquer la charmante demoiselle.

*Bon mon gros, fais pas le con tout va bien se passer. Après tout c'est qu'une femme, elle ne va pas te manger !*

-Salut, je te dis cash j'aime pas trop tes manières de princesse alors tu vas gentiment faire ce que je te demande et tout ira pour le mieux compris ?


Sentant qu'il venait de déconner, il inspira un grand coup et s'excusa :

-Je suis désolé, je ne voulais pas parler de manière si abrupte. Ce que je veux dire c'est que vu que je suis un homme et toi une femme, tu devrais te contenter de suivre mes instructions.

La petite main de la jeune femme vola droit dans la joue du jeune homme qui lâcha un petit rictus de gêne. Cette collaboration avait décidément fort mal commencé. Les deux compères s'étaient difficilement mit d'accord sur les plats à préparer. Finalement ils allaient partir sur une salade landaise en entrée, des spaghettis à la bolognaise en plat principal ainsi que d'un sorbet au citron en dessert. La matinée était destinée à acheter les ingrédients requis à la préparation des différents plats. Une fois cela fait, Kazuma et sa compagne s’attelèrent à la préparation de leur festin. Le jeune pirate se débrouillait bien et rapidement, tout le contraire de la jeune femme qui commettait plein de petites erreurs qui avaient le don d'énerver le jeune homme. En voulant l'aider et lui donner des conseils, sa maladresse avec les femmes reprit le dessus et il finit par irriter sa coéquipière qui jeta son tablier dans la figure de Kazuma et commença à l'invectiver. Alors que tous les regards étaient braqués dans sa direction, le jeune homme prit une de ses poêles et assomma la harpie avec. Finissant le repas en solo, il disposa les assiettes devant le jury et attendit le verdict.


Dernière édition par Yamada Kazuma le Mar 11 Sep 2012 - 12:47, édité 1 fois
    Elinor se réjouissait d'être ici et de voir la mine défaite des malheureux adversaires. Ce n'est absolument pas fair play, il faut le reconnaitre. Se moquer des perdants n'est pas très aimable. En même temps, ils le méritaient : leurs plats étaient un blasphème à l'encontre au bon goût.
    Elle prit le temps de saluer le jury. Ensuite, elle s'éloigna et s'installa sur un banc réservé à ceux qui attendent les tours suivants et observa avec attention les autres participants, bien que l'espace de repos soit éloigné des fourneaux de compétition.


    Un petit retour en arrière s'impose. Car, sans faire de jeu de mot, le début de ce récit tombe comme un cheveu sur la soupe.

    Elinor n'était pas tombée par hasard sur ce concours de cuisine adressé à tous, amateurs ou professionnels, qui veulent prouver leurs talents culinaires. Elle aperçut l'affiche lors de ses pérégrinations sur North Blue. Outre le fait que ce soit dans ses cordes, le concours proposait un premier prix qui allait allécher énormément de monde. Les rumeurs les plus folles couraient sur ce prix demeuré secret : une somme astronomique de berrys, un titre de propriété de restaurant, des pierres précieuses, un fruit du démon.
    La motivation d'Elinor était d'autant plus forte depuis qu'elle avait entendu ces bruits de couloir. Si vraiment il y avait un fruit du démon à la clé !
    Au regard de la rareté de végétal, il était primordial de profiter des moindres occasions de s'en procurer. Même si c'était une fausse piste. Elle embarqua immédiatement en direction d'Inu Town.
    Une fois sur place, et passées toutes les étapes inénarrables d'inscription, d'attente et de provocations des autres participants, Elinor entra enfin dans le vif du sujet.
    Il y avait un monde fou ! Des gens de tous les âges, et même des hommes-poissons...


    *Ils ne vont pas cuisiner du cabillaud, quand même ? C'est du cannibalisme...*

    ...qui se bousculaient entre les différents stands pour trouver leur place. Des odeurs d'épices, de viande, ou de fruits se mélangeaient dans les airs. Le résultat était fort agréable, ça sentait si bon que certains participants, dont Elinor, s'arrêtaient malgré la cohue pour profiter de ce moment. Les étals de nourritures réservés au concours foisonnaient de produits connus ou inconnus, dessinant un patchwork artistique de couleurs et de saveurs.


    En découvrant la cuisine mise à disposition pour la compétition, elle ressentit de la nostalgie ; peu de temps s'était passé depuis son départ, et pourtant elle avait la sensation que des mois s'étaient écoulés. Elle revoyait sa mère préparant une crème anglaise à la mangue. Ce souvenir lui donna l'élan nécessaire à partir sur un bon pied.
    Elle passa sans aucune difficulté toutes les étapes de la compétition, affrontant tout d'abord des femmes. Les organisateurs avaient pris le parti de séparer messieurs et dames. La raison échappait un peu à la rouquine. Était-ce par facilité ou sexisme ? De toute façon, c'était un détail, elle allait laminer tout le monde.

    Ce fut fait. Au bout de la première journée, Elinor se réjouissait d'être ici et de voir la mine défaite des malheureux adversaires*. L'affaire n'était pourtant pas dans le sac. Il restait encore du chemin à faire. Un des organisateurs l'approcha tandis qu'elle rêvassait sur son banc. Il lui expliqua les modalités de la prochaine épreuve et lui tendit un papier. La journée était finie pour elle.

    Seize candidats demeuraient le lendemain matin. Ils étaient répartis en binôme de sexe opposé, et devaient battre un second duo. Elinor préférait être seule en cuisine, mais pour gagner, elle se préparait à faire des concession. Elle ouvrit le papier qu'on lui avait remis la veille et découvrit le nom de son partenaire. Celui-ci était un quarantenaire plutôt petit, replet. Petite moustache noire fine, toque sur la tête et blouse blanche. Le cliché parfait de la profession. Sympathique au demeurant, il se fichait d'avoir le premier prix. Ce qu'il cherchait, c'était prouver ses qualités et être embauché. Elinor apprécia beaucoup cet état d'esprit. Tandis que ce matin-là, ils firent ensemble les courses pour leur épreuve à venir, ils se mirent sur la même longueur d'onde, sachant que pourtant leur registre était assez différent.
    Une fois devant les casseroles en cuivre suspendues, les réflexes de chacun prenaient le relais. D'où la nécessité de quelques ajustements quand les méthodes sont divergentes.
    Après des heures d'acharnement, de coups de feu, de craintes, enfin, le repas requis pour l'épreuve fut prêt.
    Bien que les assiettes fournies étaient le plus neutre possible, les plats étaient tellement décorés qu'on jurerait que la vaisselle était multicolore.
    Le cuisinier dodu, plus timide, laissant le soin à Elinor de faire la présentatio
    n.

    - Mesdames et Messieurs, mon équipier Emile et moi-même, vous proposons un repas à la fois gouteux et équilibré. Loin de nous l'idée de vous servir un menu de régime. Nous avons pourtant opté pour la légèreté, vu que vous devez goûter tellement de choses que vous risquez de vous sentir lourd plus tard.

    Elle marqua une pause et reprit.

    - En entrée, boeuf mariné au sésame et vinaigre de noix. Pour contrebalancer la viande en entrée, le plat de résistance est à base de poisson : Filets de sole en papillote de feuille de banane, riz parfumé au laurier. Enfin, le dessert est un carpaccio d'ananas et sa compote de fruits de la passion à la fève de Tonka.

    Les juges se penchèrent sur leur travail. Emile et Elinor en profitèrent pour serrer les poings et s'échanger des regards en silence.

    *
    Spoiler:


    Dernière édition par Elinor Lafayette le Lun 14 Jan 2013 - 22:44, édité 5 fois
      (Désolé pour le retard, je viens de reformater le pc xD)

      Le séjour à Inu Town, île discrète au milieu de la vaste et intransigeante mer NorthBlue s'était révélé être bien plus bénéfique qu'Edward l'aurait cru. À Manshon, il n'avait rencontré que des problèmes, ainsi qu'un pirate qui les accompagnait. Étrangement, malgré le profond désir de rentrer dans un équipage, nouvellement formé ou non, le blondinet n'avait ressenti aucun "feelling" réel, comme si le pirate en question ne lui avait pas inspiré confiance. Pourtant, Kusanagi -de son prénom- était certainement quelqu'un de sympathique ou quoi que ce soit d'autre, certainement un excellent compagnon de voyage aussi... Mais non, Edward avait réellement désiré ne pas l'accompagner : Sûrement un désir de le revoir mais cette fois-ci en tant que rival, peut-être. Dans tout les cas, Edward avait fait une merveilleuse rencontre groupée : Trois individus pour être plus précis. Il y avait d'abord Seido, le capitaine pirate qu'il avait rencontré peu après son arrivée à Inu Town, puis s'étaient enchaînées les rencontres de Wor' et Yumi, vraisemblablement des connaissances très proches de Seido. Sans aucune réflexion ni prise de recul, le jeune pirate avait spontanément accepté l'offre du capitaine pirate de rentrer dans son équipage, comme si intérieurement, Edward avait attendu de rencontrer de tels individus. Dans tous les cas, qu'il fut conscient ou pas de son choix, aujourd'hui, il ne le regrettait pas le moins du monde : Au contraire, il en retirait une sorte de fierté indéfinissable. Le groupe, mené alors par le curieux Seido, avait finalement décidé d'attendre quelques jours de plus pour assister à un concours de cuisine : Le but évident était de recruter des cuisto' et ce genre de concours était le moyen le plus sûr d'obtenir ce qu'ils cherchaient.

      « (...) Edward Watturi ! » Avait alors annoncé l'un des organisateurs du concours, à la plus grande surprise de l'innocent blondinet qui n'avait rien demandé à personne.

      Réagissant d'abord avec une grimace désespérée, sous une certaine pression, Edward acceptait finalement de servir de jury à la compétition car après tout... Il n'y avait pas de meilleure façon de recruter un cuisto' que de goûter par sois-même à la nourriture. Edward n'avait plus qu'à attendre que les huit groupes eurent terminés leurs participations respectives. Au total, les trois membres du jury, Edward compris, avaient donc huit plats à juger, plats eux-mêmes concoctés par des duo répartis en 4 estrades. Tandis que les deux autres jury rôdaient autour des estrades pour observer les concurrents dans leurs boulots, le blondinet préféra jouer le carte de la tranquillité et se contenta d'aller poser son derrière sur une chaise située non loin de là, histoire de faire une petite sieste avant la fin de la phase de travail.

      Les heures passèrent, durant lesquelles Edward profita d'un sommeil réparateur, certainement dues à son désintérêt total envers la compétition dont il était en parti jury. De toute évidence, la création des plats n'avait pour lui aucune forme d'importance : Selon lui, seul la qualité du repas en lui-même était importante, pas la façon dont il avait été préparé. Ce fut un des organisateurs qui, secouant nerveusement l'épaule d'Edward, annonça à celui-ci que l'heure des juges était arrivée. Malgré la fatigue causée par son réveil plutôt brutal, le blondinet parvint à atteindre la première estrade sur laquelle se trouvait deux groupes deux deux cuisto'. Le premier plat, une sorte d'hareng cuisiné aux herbes, avait manqué de peu d'assassiner Ed', tant son goût était insupportable et son odeur nauséabonde. L'entrée seule apporta conviction que le reste allait être d'une qualité semblable. Ainsi, il porta alors son attention sur le second groupe : Celui-ci était composé d'une bien jolie femme puis, légèrement en retrait, d'un homme plutôt dodu, l'air anxieux -bien qu'en la situation présente, cela était justifié-. La femme cuisto', certainement plus dévergondée, s'avança d'un pas assuré vers la table, présentant ainsi "son oeuvre". À peine émergé de son sommeil, le blondinet n'entendit en réalité que quelques mots de cette courte tirade.


      « (...) repas goûteux et équilibré (...) boeuf (...) vinaigre (...) Tonka. »

      Du boeuf au vinaigre ? Dans l'esprit, cela paraissait plutôt inhabituel et curieux... Mais après avoir jeté un oeil au plat en lui-même, Ed' comprit qu'il n'avait rien écouté de ce qu'elle avait racontée. Peu importe, comprendre n'avait pas d'importance après tout : Contrairement au repas précédent, celui-ci était embelli d'une odeur agréable, attirante... Dans ce sens, au vu des ronronnements dont il faisait preuve, l'estomac du blondinet semblait être en adéquation avec lui... Et il eut raison : Le repas fut exquis, dans tous les sens du terme. La première bouchée avait suffit pour porter un jugement, ces cuisiniers avaient du talent... Elinor, ainsi était le prénom de la femme en question. Après s'être concerté rapidement avec les deux autres membres du jury, il fut décidé à l'unanimité que la vainqueur était la deuxième table, décision loin d'être surprenante.

      Les estrades s’enchaînèrent rapidement jusqu'à arriver à la dernière : Toujours le même refrain : Deux groupes, quatre individus, deux seulement allaient être retenus... Ou pas. Visiblement, les deux "coéquipiers" du second groupe avaient eut un petit différent, ce qui avait amené le gars du duo à continuer en individuel, ce qui n'avait visiblement par l'air de l'avoir dérangé. Le gars en question proposa un repas simple mais diablement efficace : Des spaghettis à la bolognaise. Pourtant dérangé par la trop importante simplicité dont avait fait preuve le jeune cuisto', Ed' fut malgré tout conquis par la saveur de l'ensemble, dont les éléments étaient parfaitement marinés ensembles. Le second groupe, cette fois un véritable duo, avait préféré la carte de l'innovation : Un véritable couple "sucré/salé" s'étalait alors, offrant un changement d'intensité étonnant dans le goût de l'ensemble. Sans aucun doute, c'était bon. Seulement, en désirant jouer la carte de l'innovation, le duo avait alors entamé un périple dans un style de cuisine qu'ils ne maîtrisaient pas, ce manque d'expérience eut de grande répercussion sur la qualité du tout. Pour la dernière fois, les jury se concertèrent : Après un long suspense provoqué par les organisateurs, les résultats des jury furent exposés. À deux voies contre une, le cuisinier solo, un certain Yamada, avait été nommé pour participer à la phase finale. Ainsi se termina cette phase. Satisfait mais fatigué de sa brève performance, Edward reparti en direction des spectateurs, pouvant observer les mines amusées de ses nouveaux coéquipiers.
        Seido observa attentivement cette phase du concours. Vu que le petit couple n’était pas près de lui, sans compter que son navigateur était sur scène entrain de dormir, le capitaine en profita pour se promener, migrant d’estrade en estrade, alors que tous les cuisiniers se mettaient à l’œuvre. Il commença par l’estrade au nord-est, où mec avait assommé sa coéquipière, boulet sur les bords. La fille en question était assez jolie, dommage. Le gars, lui, du nom de Kazuma, ne se débrouillait pas trop mal. Plat simple, caractère fort, un candidat possible, mais cela dépendait fort de la qualité de son plat. Les adversaires, eux, se débrouillaient bien. Leur synergie était telle qu’on pouvait croire qu’ils avaient cuisiné ensemble toute leur vie. Un beau spectacle, mais qui ne pouvait pas aider Seido pour son recrutement. La seconde estrade n’avait rien de particulier. Une femme âgée d’un côté, un cuisto avec des vêtements assortis pour faire de la pub à son resto de l’autre. Rien qui n’attisait sa curiosité. Il passa donc à la troisième estrade, où son cœur rata un battement.

        *Des cheveux enflammés, des yeux venus de l’océan et un corps sculpté par les dieux…*

        Le capitaine avait l’art pour voir les filles plus belles qu’elles ne le sont, mais voilà, la fille en question n’était vraiment pas mal. Contrairement à la majorité des participants, elle ne portait aucun tablier sur sa robe, ce qui ne déplaisait pas à Seido. Son petit compagnon et Elinor, le nom de la belle, préparaient un plat qui donna faim au pirate. Il avait aussi envie de mieux connaître la demoiselle, également… Lorsque son esprit reprit le contrôle, il se concentra sur les adversaires, qui ne semblaient pas être d’accord sur la préparation. Deux fortes têtes ensemble, ça ne faisait jamais bon ménage. Étonnement, le capitaine resta passa la majorité du temps sur la quatrième estrade, même si la plus jolie femme se trouvaient sur une autre. Dans son travail, il savait combien la concentration était importante, mais il n’avait jamais imaginé voir la même chose dans ce contexte. Ils étaient clairs qu’ils étaient tous les quatre des chefs professionnels. Leurs gestes étaient précis, leurs attitudes impeccables et une très bonne odeur émanait de leur préparation. Difficile de dire qui seraient le vainqueur, mais en tout cas, Seido devait les surveiller.

        Bien vite, on annonça les vainqueurs. Sans grande surprise, Elinor était aussi belle que talentueuse, écrasant ses adversaires sans souci. Son compagnon de route ne put contenir sa joie, hésitant tout de même à serrer la belle dans ses bras. Sur la deuxième estrade, le cuisto vaniteux et sa jeune compagne allèrent également à la phase suivante, sous le torrent de larme versée par la dame plus âgée de l’équipe adverse. Les groupes que le pirate avait tant admiré ne semblaient pas toucher les juges tant que ça. Les plats n’avaient sans doute rien d’extraordinaire, enfin de compte. Kazuma passa le tour également, avec son plat simple, mais délicieux. On disait, selon les rumeurs, que ces adversaires avaient fait une boulette, mais ça restait à prouver. Sa compagne se réveilla un peu après, et très mécontente.

        - Mesdames et messieurs, laissez-moi vous présenter nos champions ! Elinor Lafayette et Emile Dupuis ! *Applaudissement* Tim Young et Lumi Tion ! *Applaudissement* Shiki Chika et Theladus Flint ! *Applaudissement* Et pour finir, Kazuma Yamada et Rim Drippi ! *Applaudissement* Félicitation à nos candidats. Je laisse la parole à Monsieur Rocco, qui vous expliquera la suite des événements.

        - Merci

        L’homme qui prenait à présent la parole était court sur patte, avec une voix forte, puissante, complètement à l’opposé de son physique. Il parlait avec le sourire, et avec aisance, sans habitué à parler devant un grand public.

        - Pour la phase suivante, vous serez tous les juges, mesdames et messieurs. Nos candidats ici présent, au nombre de huit, seront divisé en deux équipes et seront chacun attribué à un restaurant de la ville. Nous comptons sur vous pour leur attribuer une note, après votre repas, qui vous sera bien entendu offert. L’équipe qui aura accumulé le plus de point ira en final. Cette partie de la compétition se déroulera ce soir, à la tombée de la nuit.

        L’homme fit une petite pause, laissant ainsi le temps à la foule de s’agiter.

        Mais attention ! Les deux restaurants ne vous seront pas divulgués, cela restera un mystère jusqu’à la fin. Seul un indice sera publié dans le journal local, qui sera vendu bientôt. Bonne chance à tous et que la meilleur équipe gagne !

        Déjà, les gens commençaient à s’agiter, c’était un geste fort malin de la part des organisateurs. En effet, vu que la ville contenait beaucoup de restaurant, ils allaient sans doute empocher une certaine somme d’argent grâce à cette épreuve. Tomber sur le bon restaurant et éviter de payer n’allaient pas être possible pour tout le monde. Heureusement, le capitaine pirate connaissait des gens capables de l’aider, le petit couple ! Enfin, s’il arrivait à les trouver… En attendant, Seido rejoignit son navigateur aux cheveux d’or, et l’interrogea sur les participants.

        -------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

        Pendant ce temps-là, à l'ombre des regards, on convoqua les participants.

        Voici les deux équipes : d'un côté, Miss Lafayette, Mister Young, Miss Chika et Mister Yamada, de l'autre, Mister Dupuis, Miss Tion, Mister Flint et Miss Drippi. Par mesure de sécurité, on ne vous communiquera pas le nom du restaurant où vous serez tout de suite. Quelqu'un viendra vous avertir dans quelques heures. Profitez comme il vous plaira du temps intermédiaire. Que le meilleur gagne.


        Dernière édition par Seido D. Noroma le Ven 4 Jan 2013 - 21:03, édité 1 fois
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        L'attente devenait insupportable. Elinor allait bientôt attaquer ses ongles. Afin de ne pas les abîmer, elle devait vite trouver un substitut. Emile était en train de manger les uns après les autres les grains d'une énorme grappe de muscat. D'un geste rapide, la cuisinière lui faucha son butin et lui envoya un sourire charmant qui fit fondre le moustachu et oublier le larcin. Elle n'eut le temps de manger que trois grains que la réponse fut enfin donnée. Elinor et Emile se jetèrent au cou l'un de l'autre avec enthousiasme, comme s'ils étaient amis depuis des années. Ils avaient passé cette épreuve avec succès. Avalant un quatrième grain de raisin, la jeune fille mit dans sa petite besace le reste pour plus tard.

        La personne qui avait annoncé les résultats continua de parler en expliquant aux participants la suite des évènements. Sa voix marquait un contraste comique avec sa petite taille. Elle s'en amusait mais ne perdait pas pour autant le fil.
        La suite se révélait intéressante. Il demeurait huit participants, divisés en deux groupes de quatre. Il fallait à nouveau collaborer ; Elinor avait eu la chance de voir sa mère fonctionner pour préparer l'ouverture de son restaurant. Cependant, elle était le patron. Là, ce ne serait pas aussi simple. Parmi les quatre, ne risquait-il pas d'y avoir conflit d'intérêt ? Ils voulaient tous gagner. Et à ce titre, pensaient être le meilleur. Donc voudraient diriger pour que le meilleur soit mis à l'honneur. L'épreuve était un défi.
        Ils avaient du temps avant que cette nouvelle étape vers la victoire commence ; c'était le meilleur moyen de découvrir les autres. Leurs spécialités, leurs faiblesses, leur comportement individuel et collectif. Il était important de rester sur place et de ne pas faire bande à part. Elinor espérait que les trois autres auraient la même présence d'esprit.

        La foule qui suivait la compétition avait bien fait de venir ce jour-là ! Tout le monde profiterait du spectacle tout en y participant . Ne risquait-on pas d’être débordé ? Les candidats auraient fort à faire, car ils devraient marier qualité et grosse quantité. Elinor mangea à nouveau un petit fruit, tandis que les badauds acclamaient les organisateurs et leur initiative très appréciable.
        Les autres restaurateurs de la ville eux-aussi se frottaient les mains, ce serait "tout bénéf'" pour leur établissement. Néanmoins, cela était un nouveau piège pour les candidats. L'indice ne serait pas suffisant : il fallait attirer le monde avant que les habitants de la ville et les touristes ne se rendent dans des restaurants non concernés par la compétition. Et pour faire marcher une affaire, le bouche à oreille était l'idéal. Sans faire de jeu de mot, voila qui ajoutait du piment à ce concours.

        Toute l'épreuve avait été résumée aux candidats dans un endroit à part, où ils étaient tous réunis. Les participants furent répartis en deux équipes. Émile n'était évidemment pas dans la sienne. Dommage, ils avaient formé un excellent duo. Dès que les organisateurs les laissèrent libres, Elinor s'approcha d’Émile.

        - Bon courage pour la suite. Tenez...Quand vous aurez terminé ce concours, allez à cette adresse. Et montrez-leur ce papier.


        Emile allait bientôt découvrir l'adresse du restaurant des Lafayette. La mère d'Elinor accepterait volontiers quelqu'un de sa trempe.

        Elle lui tourna le dos pour rejoindre ceux avec qui elle allait collaborer pendant les heures à venir. Elle alla se présenter et attendit les réactions des autres. Elle avait entendu dire que l'un d'entre eux avait assommé son équipière dans le tour précédent. Génial, voila ce qu'on appelait de la coopération. Son coup était-il légitime parce que la femme était une vraie garce ? Ou bien était-il violent de façon gratuite ? Elinor s'apprêtait à le recevoir. Elle gardait toujours sur elle la poêle à frire en fonte qui était aussi efficace pour la cuisson que pour les revers du gauche.



        Dernière édition par Elinor Lafayette le Lun 14 Jan 2013 - 22:48, édité 4 fois
          Après avoir longuement parlé sur la question et que Yumi était enfin rassurée, la première phase avait terminée. La foule commençait déjà à partir, je ne comprenais absolument pas. En même temps, je n'avais pas du tout suivi. Parmi les gens encore restants, je pouvais finalement voir Seido grâce à son chapeau. Pratique ce couvre-chef, je m'y étais bien habitué depuis bien longtemps, maintenant. Il était à côté d'Edward. Ma petite chérie et moi-même avaient un peu du mal de reprendre le fil du sujet concernant le concours. J'avais l'impression qu'il était fini. Le médecin me fit un petit récapitule bref. Ensuite, il nous invita à le suivre pour qu'on se décide tous dans quel restaurant on allait manger. J’imaginais un lieu pas trop chic, mais pas trop misérable. Juste dans la moyenne, je ne connaissais que trop bien mon supérieur, héhéhé.

          - Avec tous ces plats appétissants, je meurs de faim, pas vous? On discutera de la suite une fois le ventre plein.

          Je regardais Mimi et Ed. Je lisais dans leur regard leur appréciation à ce niveau-là. On avait apparemment tous le ventre vides. Il était bon de se retrouver ensemble dans une ambiance conviviale. C'était quelque chose que j'aimais bien dans cet équipage. On était une famille et qui peut-être allait grandir. À cette idée, je ne m'empêchai pas de questionner notre médecin voyeur pour savoir sur qui il avait flashé.

          - Au fait, parmi ces cuistots j'imagine que tu as déjà une petite idée de qui on va récupérer, non? Je suis bien trop curieux de savoir et je ris déjà à l'idée de voir une nouvelle tête qui s'avère être une jeune femme. Un jeune homme, j'en serais fort étonné. N'est-ce pas les autres?

          Il y eut un éclat de rire. On s'amusait bien tous les quatre. On était en route pour trouver le restaurant qui allait satisfaire le quatuor. Pendant qu'on parlait, je regardais les enseignes des différents bâtiments de service dans l'espoir d'y trouver un lieu qui plairait à tout le monde. Je faisais également attention à la façade et le monde qu'il pouvait y avoir. Je suggérais un qui semblait se faire tout petit, mais Seido refusa. Personnellement, si on visait un qui était tranquille et moins peuplé, on avait peut-être plus de chance de tomber sur le bon. Enfin, c'était une sorte d'intuition... Une autre proposition fut donnée par ma chère compagne, mais elle aussi fut déclinée.

          Finalement, au bout de quelques minutes de marche, on dénicha une auberge sympathique qui donna une bonne impression au premier regard, sous les conseils de mon capitaine. En effet, il avait étudié la liste des restaurant de la ville, à la recherche d'un qui pourrait tous nous plaire. Dès notre arrivée, un homme bien habillé vint vers nous, avec le sourire.

          - Bien le bonjour et bienvenu dans "La Malice du Délice". Que puis-je faire pour vous?

          Après avoir demandé une table pour quatre, on s'installa convenablement dans nos dossiers en osier. Notre table, comme le reste des autres mobiliers, était faite en bois massif. Certainement du chêne. En attendant la carte, j'observais par curiosité l'ensemble de la salle. Les murs étaient ornés de panneaux de bois dont certains étaient peinturés. Il y avait au bar des tonneaux avec un tissu pour les fesses qui faisaient offices de tabouret. C'était très original! Il y avait vraiment une bonne ambiance. À propos de festivités, on écoutait en musique de fond une douce mélodie un peu western. Pour finir, sur tous les piliers je voyais des crânes de vaches. Comme quoi, cela venait confirmer le style architectural de cette maison.

          Je m'étais mis à côté de Yumi, bien sûr. En face de moi, j'avais Seido, et enfin Edward se trouvait à côté de lui. On reçut les cartes et on les parcourait tous avec quelques réflexions du genre. "Oh, je vais peut-être prendre ça ou encore que pensez-vous de ce plat?" On échangeait encore peu sur le concours étant donné qu'on était encore dedans. Je pris pour ma pars, le même plat que Mimi. J'avais choisi un menu composé de viandes rouges et de légumes. Un bon équilibre. On vint nous apporter par une serveuse une bouteille de vin.

          ***

          On avait bien mangé. Peut-être trop je dirais. On avait surtout bien rigolé et bien discuté. C'était un moment très agréable. On venait de finir le dessert qu'un garçon donna un journal au capitaine.

          - Tenez monsieur, comme vous l'avez demandé.

          Il commença à le lire. En attendant, j'était allé faire un tour aux toilettes. À mon retour, le chef nous demanda une faveur. En fait, c'était destiné à tout le monde, mais je vis un petit clin d'œil me concernant. Je pris alors cela pour moi.

          - Bon, voilà les énigmes... Yumi, Worh', Ed, je compte sur vous pour les résoudre...

          Héhéh, j'aimais ce genre d'ordre. Il fallait dire que j'étais passionné par les mystères de ce type. Je regardais notre petite communauté, puis mon amante. Elle avait compris, c'était nous qui allions nous en occuper.

          - Bon, beh on va s'y coller, Mimi et moi-même. De cette manière, Ed tu pourras avoir l'esprit plus tranquille.

          - C'est possible d'avoir le journal, Seido?

          Il le tendit à ma future femme et je lisais le fameux texte dans ma tête en même temps qu'elle.

          Le dragon qui rit
          Mange de la viande frie
          Le dragon qui pleurt
          Mange des légumes à la vapeur

          C'était bien intéressant. On devait décortiquer d'abord la chose dans son ensemble, puis phrase par phrase et enfin mot par mot. Seulement, cela n'allait pas être facile. En tout cas, cela me fit sourire tout comme ma belle promise.

          - On reprend les bonnes habitudes comme dans l'ancien temps, héhé.

          - En effet. Je pense qu'il nous faudra un peu de temps, par contre...

          Sans plus attendre, on se posait sur la question. J'échangeais avec ma partenaire des idées et des amorces dont la plupart du temps étaient bannies de suite. C'était pareil de son côté. Au bout d'un moment, on trouva finalement un début de piste, mais on était encore loin de la révélation finale!

          Je commandai un verre pour me dessécher la gorge. De plus, cela faisait maintenant un sacré bout de temps qu'on bossait dessus, il nous fallait se reposer un peu. Relâcher l'affaire deux minutes, nous pouvait faire que du bien. Il suffisait de reprendre peu après...

          Soudain, Yumi eut un éclaire de génie. Elle assembla les lettres blues et les lettres vertes à part.

          DRNIRGR et OUDOPNV

          Dans un premier temps, cela ne ressemblait à rien. Certes, mais au final, cela nous amené à une conclusion. Si on lisait bien DRNIRGR, c'était à dire comme cela "d èr ni èr gèr", beh ça donnait Dernière Guerre. Toutefois, je ne voyais si cela avait une véritable signification. Quand à l'autre mot, OUDOPNV, je ne voyais pas ce qu'il pouvait bien former...

          Spoiler:
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          Le capitaine parla quelques minutes avec le blondinet, qui avait eu le privilège d’être l’un des juges de cette phase de la compétition. Cependant, en parlant avec lui, Seido n’arriva pas à se faire une meilleure idée de ce qu’il avait pu observer. En effet, juger n’était pas évident. Une seule option s’offrait à lui, gouter directement les plats des participants, et pour cela, participer à la phase suivante. Mais pour cela, il devait réussir à savoir où cela se déroulait. Non loin de sa position se trouvait un marchand ambulant, vendant on ne sait quoi vu le monde regroupé autour de lui. Par curiosité, Seido alla voir, en compagnie d’Ed, et constata que l’homme en question vendait un guide culinaire de la région, à un prix assez élevé. En effet, vu que beaucoup de gens tenterait d’assister à la phase suivante, une liste contenait les divers restaurants seraient très utile. Ainsi, le capitaine en acheta un, et bouscula malencontreusement un petit garçon pendant qu’il feuilletait l’ouvrage en marchant.

          Ils s’excusèrent en même temps, provoquant une petite hilarité. Seido apprit que le petit, du nom de Charles, travaillait en tant que livreur pour le compte du commerçant. Une idée lui vint en tête. Le pirate donna de l’argent au garçon, afin qu’il lui apporte l’un des journaux où allait se trouver les fameuses énigmes. Cependant, comment savoir le lieu de la livraison ? Vu que la compétition lui avait donné faim, le reste de son équipage le serait normalement tout autant. Ainsi, le capitaine fournit une liste avec quelques noms de restaurant, choisit avec soin. Ils se saluèrent peu avant la venue de Wohr et de sa compagne. Ils parlèrent de la compétition, et se mirent en chemin vers un lieu plus tranquille.

          - Avec tous ces plats appétissants, je meurs de faim, pas vous? On discutera de la suite une fois le ventre plein.

          Sur le chemin, le second de l’équipage taquina un peu son supérieur. Leur amitié avait bien évolué, ils étaient maintenant fort proche.

          - Au fait, parmi ces cuistots j'imagine que tu as déjà une petite idée de qui on va récupérer, non? Je suis bien trop curieux de savoir et je ris déjà à l'idée de voir une nouvelle tête qui s'avère être une jeune femme. Un jeune homme, j'en serais fort étonné. N'est-ce pas les autres?

          Seido lui répondit après l’hilarité générale. On le connaissait déjà si bien …

          - Je ne vais quand même pas laisser notre pauvre Yumi être la seule femme à bord…


          On proposa diverses options sur le restaurant auquel le groupe allait aller, mais elles furent bien assez vite recalées, pour diverses raisons. Chacun avait envie de chose différente, pas facile de mettre tout e monde d’accord. L’équipage finit enfin par trouver un lieu qui correspondait à leur attente, et qui rentrait bien sûr dans la liste de Seido, dont il n’avait pas fait la mention aux autres. Le repas se passa très bien. Finalement, pendant que son second s’était absenté pour cause naturelle, Charles vint lui apporter le journal. Il le remercia avec de l’argent supplémentaire, et commença sa lecture, laissant dans l’ombre ses compagnons.

          - Bon, voilà les énigmes... Yumi, Worh', Ed, je compte sur vous pour les résoudre...

          - Bon, beh on va s'y coller, Mimi et moi-même. De cette manière, Ed tu pourras avoir l'esprit plus tranquille.

          - C'est possible d'avoir le journal, Seido?


          Avec un sourire, il lui passa, mais prit le soin de déchirer la deuxième énigme afin de la résoudre lui-même, en compagnie d’Ed, même si le repas semblait l’avoir plongé dans un état proche du sommeil. Enfin de compte, il chercha une piste pour la première, grâce à son guide. Le mot dragon était récurent dans les noms de restaurants. De plus, l’un de portait le nom de « La Facette du Dragon », nom qui correspondait assez bien à l’énigme, mais c’était une solution un peu trop simple… Seido préféra ne pas communiquer cette solution, et se pencha sur l’autre énigme. Il la lut, relut, encore et encore, sans rien comprendre. Le sens était clair, mais aucun message ne s’y trouvait. Il passa plusieurs fois la main devant ses yeux, ôta même son manteau pour être plus à son aise. C’est alors qu’il sa levait d’un coup, il venait de trouver ! Seido reprit le bout de papier, relut, mais ne trouva plus la solution.

          Comment cela avait-il pu lui échapper si facilement ? La fatigue peut-être ? Il se rassit donc, s’appuyant comme il l’était auparavant, coude sur la table, front dans sa main, avec un regard intense. Et il comprit, une nouvelle fois. Le message était pourtant clair. En effet, il ne fallait pas lire de gauche à droite, mais de haut en bas ! Alors qu’il allait communiquer sa trouvaille, l’historien en fit de même. Seido regarda de suite dans son livre, et trouva effectivement un restaurant avec ce nom, tout comme celui qu’il avait trouvé, le « Bon Petit Coin ». De commun accord, ils décidèrent d’aller voir sur place ces différents restos.

          « La Facette du Dragon » était plein de monde, on voyait à peine la façade du bâtiment. Les gens se battaient pour entrer. Même si c’était la bonne solution, il était impossible de pouvoir y aller. « La dernière guerre », lui, contenait un bon nombre de personne, qui finissait de manger, et non pour le soir. Cependant, Yumi fit remarquer au groupe quelques personnes, qui réservaient une table pour le soir, le sourire aux lèvres. Wohr proposa de faire de même, au cas où, par prévention. La réservation se fit au nom de Yumi, vu qu’elle avait trouvé la solution. L’équipage suivi la même logique dans les restaurant trouvé par Seido, qui n’abritait cependant que peu de personnes. Cette fois, on mit la réservation sous le pseudonyme Desperados, plus par jeu qu’autre chose. Vu qu’ils avaient déjà une autre réservation, celle-ci ne servait pas vraiment, c’était leur plan B. Le petit groupe décida d’aller se promener en attendant. Ils allèrent ainsi au lieu de la compétition, à l’heure convenue.

          Une foulée de personne se trouvait devant l’édifice, hurlant et criant. Pour ce qu’il avait compris, un noble avait acheté, contre une grosse somme d’argent, pour lui et ses accompagnateurs, les places, libres et prises. Ces dires firent confirmé par Wohr, qui réussit à se frayer un chemin jusque-là par on ne sait quelle astuce. Haussant les épaules, le groupe se dirigea donc vers leur plan B, et furent heureux de constater que non seulement l’endroit n’était qu’à moitié rempli, mais que c’était la bonne solution. Cela fut communiqué plusieurs minutes après leur arrivé.

          Bravo à tous pour votre vivacité d’esprit, ce n’était pas facile. Le menu vous sera distribué dans quelques minutes, merci de bien vouloir patienter le temps de régler les derniers détails. Chacun des chefs aura un plat à lui, sa spécialité. Ah, voilà les menus, je vous souhaite une agréable soirée !


          Dernière édition par Seido D. Noroma le Ven 4 Jan 2013 - 21:04, édité 1 fois
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          Quand on fait équipe, mieux vaut savoir rapidement à qui on a affaire, qu'il y ait des gens valables, ou non. Il était plus sage pour tous de se parler et de faire connaissance avant tout. Ce ne fut pourtant pas Elinor qui proposa l'idée d'une intelligible voix, mais Mister Young. Elle accepta l'idée qui allait dans son sens. Mis à part un élément plutôt réfractaire, ce fut accepté sans réticence. Chacun à leur tour, les quatre participants expliquèrent les raisons de leur participation, leur vécu (brièvement), ce qui les avait amené à la cuisine, et d'autres détails en tout genre qui permettaient d'avoir un aperçu de l'autre. C'était d'ailleurs fortement instructif : après tout, qu'allait-il se passer après cette épreuve, si l'équipe n°1 passait à l'étape suivante ? Si cela se trouvait, ils allaient être les opposants. Alliés pour maintenant, adversaires par après, autant connaitre les faiblesses des uns et des autres pour la suite. Elinor ne devait donc pas trop en dire et gardait pour elle son autre compétence que la cuisine d'aliments solides. Sa capacité à faire des cocktails devait être son dernier recours, au cas où elle soit acculée. Cela n'était pas vraiment le cas, pour l'instant.

          La nouvelle tâche de chacun des challengers était de proposer un menu où chaque chef proposait sa spécialité. L'équipe ayant le maximum de point remportait la manche. Un point de réflexion était obligatoire : la consigne semblait simple, mais elle cachait de nombreuses difficultés.
          Tout d'abord, l'ignorance du menu des autres. Il fallait faire mieux, sans savoir ce qu'allaient faire les adversaires. Si, dans la précédente manche, c'était faisable grâce aux odeurs qui flottaient dans l'air, depuis un restaurant, c'était mission impossible. Chacun dut témoigner longuement sur leur partenaire de l'étape précédente. Elinor, à ce titre, dévoila tout ce qu'elle avait pu déduire des capacités de Mister Dupuis. Elle nota dans un coin de la tête ce qui fut avancé par ses camarades.
          Ensuite, accorder les violons des quatre chefs. Ils devaient cuisiner leur spécialité, mais proposer un menu capable de plaire à tous, équilibré de surcroit (entrée, plat, dessert, boisson). Certains devaient absolument faire des compromis ; s'il y avait deux spécialistes de la pâtisserie, qui allait sacrifier son talent pour le bien commun ?
          Une fois les rôles établis entre eux, créer un menu cohérent. Ça, encore, c'était le plus facile.
          Et surtout, prendre en compte une donnée importante : cuisiner en quantité suffisante. Les organisateurs du concours avaient mis les petits plats dans les grands (!) en imposant de servir à tous ceux qui se présenteraient là, sachant que les repas étaient offerts. Bref, si beaucoup de personnes découvraient le restaurant où Elinor allait œuvrer, il fallait prévoir les quantités, ne pas être en manque, sans pouvoir exactement savoir où aller, ne blesser personne en refusant : un mécontent pouvait baisser la note. Ce serait mauvais pour eux. Cela laissait aussi sous-entendre qu'ils devaient se préparer à être sous pression : gérer le quotient qualité-quantité. Bref, un vrai défi pour de vrais chefs.

          Ils avaient l'occasion, toute la journée, de préparer leur affaire. Et sans trainer, profitant du temps libre non pas à bader, mais à s'affairer, ils mirent au point leur stratégie. Elinor écoutait attentivement, prenant soin de ne pas déborder sur les autres. Elle attendait de voir.
          D'après lui, la cuisine sur plaque chauffante était l'apanage de Mister Wong. Cette perspective était plaisante : cuisiner devant le client était une excellente idée. C'était spectaculaire, en général. L'inconvénient, là encore, venait du nombre de client à servir en simultané, c'était délicat. Mister Wong, pourtant, était sûr de lui. Afin de convaincre pour de bon ses camarades cuisiniers, il exécuta devant eux un de ses tours favoris. Elinor, comme les autres, resta subjuguée. Cet homme était particulièrement doué avec des couteaux. Trop. Etait-il un simple cuisinier ? Vu sa dextérité, sa précision, elle en doutait. Elle le soupçonnait d'avoir un lien avec la Marine, ou la piraterie, peut-être. Quelqu'un habitué à la boucherie, au sens figuré. La classe en plus.
          Miss Chika excellait dans l'art des tours de Pise. Elle cuisinait en altitude, reine des pyramides, qu'elles soient en pâte à chou, en sucre, ou en verre de champagne. Là encore, on tournait autour de l’œuvre d'art tout autant que la cuisine, ce qui commençait à inquiéter Elinor. Si le quatuor était sélectionné pour la suite, l'étape suivante se révèlerait fort ardue.
          Mister Yamada, lui, semblait partisan de la cuisine typée familiale. L'avantage de cette cuisine était qu'elle rassurait les mangeurs. Pas d'innovation alambiquée aux senteurs biscornues : juste la douceur d’une cuisine traditionnelle qui inspire la confiance, réveille les bons souvenirs et évoque les veillées au coin du feu.
          Elinor, elle, cuisinait bien de façon générale. Elle refusait encore de sortir son épingle du jeu. Habillement, elle vanta ses mérites en matière de pâtisserie.
          Après de longues discussions, propositions diverses et variées, des débats et des débuts de dispute, ils se mirent enfin d'accord sur un menu, unique, correspondant à la demande du jury. Elinor était satisfaite. Il y aura de quoi plaire aux gens.

          Les premiers clients affluaient dans les différents restaurants. Celui d'Elinor, commençait à se remplir. La jeune femme refusait volontairement d'entrer dans la salle. Elle le ferait une fois que ce sera terminé, pour aller voir les clients éventuels. Pas avant. Elle ne voulait pas qu'on croit qu'elle tentait d'influencer par n'importe quel moyen que ce soit (elle n'ignorait pas l'effet des décolletés sur la gente masculine...elle voulait être notée pour sa cuisine, pas pour une raison nébuleuse). De toute façon, elle avait déjà fort à faire aux fourneaux.

          Elle surveillait du coin de l’œil les serveurs qui amenaient les menus aux clients. La fête commençait. Parmi les autres plats disponibles à la carte se cachaient ceux mis au point par l'équipe.

          L'entrée était concoctée par Mister Yamada
          Terrine de lapins des neiges sur ses croutons grillés au feu de bois
          Le plat principal par Mister Wong
          Teppanyaki Infernal de poissons grillés
          Le dessert par Dame Lafayette
          Macarons tricolores (Banane Verte, Vanille de South Blue, Pêche de vigne) et Crème anglaise aux notes de fruits rouges
          Le tout était clôturé en beauté par Miss Chika
          La Tour infernale de flûtes au Pétillant Grenadine

          Les demandes arrivèrent groupées, la folie et le stress gagnaient les quatre candidats, penchés au dessus de leur plan de travail respectif. La cuisine du restaurant avait heureusement tout le matériel nécessaire. De ses doigts fins, faisant preuve d'un doigté exercé mais rapide, Elinor enchainait les préparations, passait des fours aux casseroles, des tamis aux assiettes sans ciller, malgré la fatigue qui menaçait des fois de la ralentir. Elle refusait néanmoins de se laisser aller. Pas question d'abandonner, ce n'était pas dans le genre de la demoiselle. Et puis, si elle voulait devenir un pirate, elle devait être prête aux situations de crise. Ce concours était un excellent entrainement.


          Dernière édition par Elinor Lafayette le Mer 2 Jan 2013 - 11:09, édité 1 fois
            *Franchement, après avoir bien mangé, est-ce que j'allais pouvoir continuer un autre repas pour tout à l'heure? Surtout un copieux!*

            J'en parlais à personne de mon trop plein. Oui, j'avais trop manger ce midi et cela me pesait sur l'estomac. Même encore ce soir, je me sentais un peu lord. Je préfèrais limite vomir après l'épreuve. On allait bientôt avoir une personne capable de faire la popote et encore mieux que Yumi et moi. Se serait enfin une bonne chose pour notre petit groupe encore tout faible. Il faut toujours préparer soigneusement les points importants avant de partir en voyage.

            Le restaurant dans lequel on mangeait, était complètement différent du dernier. Il semblait être plus sérieux avec des garçons mieux habillés sans toutefois tomber dans l’excessif. Il n'y avait pas d'ambiance joyeuse ou festival, mais plutôt quelque chose de plus agréable de calme. On entendait quand même les clients parler, mais c'était juste un bruit de fond respectable.

            Les meubles, les tables et les chaises étaient en bois de chêne. Une qualité nettement moins rustique que tout à l'heure. De belles nappes roses saumons couveraient les tables et les services étaient en métaux. Argenterie? De quoi attirer des pirates... Je ne pensais pas que cela soit aussi prestigieux. C'était moins brillant.

            Je remarquai au bout de quelque temps que le service ne se faisait pas attendre et que les serveurs et serveuses étaient chaleureux et plaisants. Ils montraient une bonne image vis-à-vis de l'établissement. On sentait vraiment le sérieux, ici.

            J'étais assis en face ma compagne et Seido à côté d'elle. À ma gauche j'avais notre navigateur. On n'avait toujours pas décidé ce qu'on allait prendre. Pour ma part, j'hésitais avec quelque chose de léger et un autre plat plus consistant. Peut-être une salade avec des crudités. Je ne savais pas encore. Un garçon vient nous voir.

            - Bonjours, vous avez commandé?

            - Bonjours. Je pense que je vais prendre la salade de saison.

            Les autres expliquèrent rapidement qu'on n'avait pas tous terminé de choisir.

            Peu de temps après, on put enfin donner nos commandes. Suite à cela, je demande ensuite à mon supérieur s'il avait donc enfin une idée sur notre recrue. Certes, on n'avait pas encore mangé, mais c'était pour avoir un avant goût. D'ailleurs, j'étais presque que sûr qu'il prendrait une jeune femme. Enfin... Fallait d'abord déguster les plats. Quand je disais cela, je n'en savais rien évidemment...

            Après avoir bien rempli nos estomacs, il y avait déjà quelques chefs cuistots qui sortaient de leur fourneaux. Était-ce la fin du concours? Où était donc le présentateur? Vu leur nombre, certain d'ente eux devaient certainement rester encore en cuisine...

            Parmi les survivants de la dernière épreuve, il y avait plus beaucoup de candidats. Mais dans ce lot, il y avait seulement une meilleure ou un meilleur qui ressortira vainqueur et triomphant. S'il ils venaient voir les clients, c'était parce qu'il aurait l'annonce final? On saurait qui sera l'élu? En tout cas, se sera quelqu'un qui méritera largement de venir nous joindre. Je me demandais d'ailleurs comment Seido allait aborder le sujet sur la ou le futur gagnant. Et surtout, était-il ou elle encore devant sa plaque de cuisons ou dans la grande salle commune?
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            Le groupe de pirate s’installa donc à une table pour quatre, conseillé par un aimable serveur. Bien assez tôt, le même jeune homme vint prendre les commandes de la bande. Alors que son second commandait une salade, le capitaine demanda déjà une bouteille d’eau et une bouteille de vin. Vu que le groupe n’avait pas encore décidé quoi prendre, le serveur alla chercher les boissons demandées, le temps de laisser choisir à ces clients indécis. Seido lu et relu plusieurs fois le menu, qui contenait des plats dont le nom lui était inconnu. Donc, pour mieux évaluer les candidats, le pirate commanda le menu spécial, avec une modification. En effet, un Teppanyaki Infernal de poissons flambés ne lui tentait pas trop, contenant un peu trop de poisson à son goût.

            Le jeune serveur, suite à la demande de Seido, du aller se renseigner, car il n’était peut-être pas possible de procéder à une telle modification dans le cadre du concours. Heureusement, l’un des juges, qui dinait aussi, l’accepta, pour le plus grand plaisir de Seido. Ainsi, il commanda un steak, accompagné par un assortiment de pomme de terre. Les repas furent servit petit à petit, table par table. Voyant le regard affamé d’Ed, il partagea avec lui une partie de sa délicieuse entrée. C’est alors qu’on servait les premiers plats principaux que quelques chef se firent voir. Tim Young fût le premier, passant de table en table avec un large sourire et un tablier sans aucune tâche, comme on pouvait s’y attendre. En effet, le capitaine avait bien cerné cet homme, un chef professionnel qui tenait beaucoup aux apparences. Il passa très peu de temps en compagnie des tables dépourvues de jolie fille, y compris la leur. Le chef devait avoir compris que Yumi était déjà sous le charme d’un autre.

            L’arrivée de la jeune Shiki ne laissa pas indifférent Seido et les autres mâles de l’assemblée. Comment pouvait-on rester insensible à un tel sourire ? Et puis, sa timidité à la vue d’un si grand nombre de personne lui donnait un air très « Kawaï», irrésistible. En parlant avec elle, on ne pouvait pas passer à côté de sa passion pour la cuisine. Elle donna même quelques trucs et astuce au plus intéressé. Le capitaine pirate fût un peu déçu de devoir la rayer de sa liste des candidats en apprenant qu’elle convoitait avoir son propre restaurant, en compagnie de son petit copain. Il avait lui aussi participer au concours mais n’avait pas réussi la phase précédente. Vint ensuite Kazuma, le gars qui entra tout de suite dans la sympathie de Seido. En effet, à la vue d’une ravissante jeune femme, il percuta un serveur et renversa les desserts qu’il portait, ce qui provoqua l’hilarité de la salle. Lors de la précédente étape, le pirate le voyait comme quelqu’un de froid, mais il s’était trompé. Mangeant son dessert, concocté par la dernière candidate, Seido envisagea la possibilité de recruter Kazuma. Vu qu’il n’était pas insensible au charme féminin, le capitaine pouvait tirer avantage de ça, avec, pourquoi pas, l’aide de Yumi…. Que quoi, son second ne serait peut-être pas d’accord et puis, ça n’était pas très correct de faire ça …

            Les pensées du pirate se perdirent ensuite dans un tourbillon de saveur. *Ca, c’est du dessert !* Appréciant grandement ce qu’il venait de manger, il en commanda encore, et aussi pour ces compagnons, qui apprécièrent eux aussi. C’est alors que le repas se terminait qu’elle se montra, la dernière chef de la bande, Elinor Lafayette. Seido ne savait plus trop ce qu’il se passait autour de lui, ne détournant pas un seul instant le regard de la jeune femme. En ce moment, il ne voulait qu’une chose, qu’elle vienne faire ces merveilleux desserts à bord de son navire … Ca, et l’inviter à boire un verre en tête à tête… Lorsqu’elle passa près de la table voisine, le capitaine croisa le regard de son second, qui affichait un large sourire sur le visage, se moquant un peu de son ami et capitaine, complètement sous le charme. C’est avant qu’il puisse défendre sa réputation que la belle arriva, demandant au groupe si son dessert leur avait plu.

            C’était délicieux, un vrai régal pour le palais et, pour les yeux, dit-il en regardant la jeune femme dans les yeux.

            Se levant, Seido alla chercher une chaise libre à la table voisine, demandant poliment s’il pouvait la prendre aux personnes assises. Ensuite, souriant, le jeune homme invita la demoiselle à prendre place avec eux et lui servant un verre de vin. Lui laissant le temps de s’installer, il s’informa sur elle, lui demandant depuis quand elle exerçait la profession et quels étaient ses objectifs, comme il l’avait fait avec les autres. Seido se présenta comme médecin itinérant, ce qui était en partie vrai. Cependant, un simple médecin portait autant d’arme sur lui ?


            Dernière édition par Seido D. Noroma le Ven 4 Jan 2013 - 21:04, édité 1 fois
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            Pendant les longues heures de service qu'il avait fallu assurer, Elinor s'accrochait à ses idées et à son talent pour tenir le coup. Elle ne lâcha pas le morceau et accumula les commandes sans faiblir. Lorsque le rythme put enfin lui permettre de ralentir, elle se posa contre une desserte et poussa un long soupir de soulagement. Même si elle ne passait pas le tour suivant, au moins, elle savait qu'elle avait tout donné. Elle préleva deux grains de raisin de la fameuse grappe qu'elle avait récupéré au tour précédent. C'était amusant de s'accrocher ainsi à des fruits qui commençaient à dater, mais elle trouvait la variété terriblement bonne. Douce, sucrée, rafraichissante. On devait faire de l'excellent vin avec cela. Elle s'essuya le front avec un torchon propre, alla se laver les mains (un cuisinier doit avoir une hygiène irréprochable) et regarda faire ses compères. Certains avaient pris le parti de se balader en salle pour prendre la température, savoir ce que les clients pensaient de leurs créations. Elle décida de se prêter elle aussi à cet exercice. Le meilleur moyen de savoir si l'on progresse est d'interroger ceux qui ont gouté. D'entendre les critiques, les bonnes autant que les mauvaises.

            Elle mit enfin les pieds dans la salle, et la première chose qu'elle constata était la qualité du service. Ce restaurant mettait vraiment en valeur les plats du concours, et cela apporterait forcément des points aux quatre participants. En second, elle remarqua que ses complices de cette épreuve avaient quitté les fourneaux avant elle et faisaient déjà leur tour pour avoir l'avis des clients. L'un d'eux, le spécialiste de la cuisine traditionnelle, avait provoqué le rire de la foule en bousculant un serveur. Elinor afficha un petit sourire. Il avait eu le même genre de réaction à plusieurs reprises dans la journée. Indéniablement, il rencontrait un petit souci avec la gente féminine. Elle commença à faire le tour des tables et reçut jusqu'à présent des avis positifs. Elle remerciait en affichant un chaleureux sourire et se redonna des forces avec un nouveau grain. Elle aperçut plus loin d'autres gens attablés ; elle fit un crochet pour aller les voir. Elle débuta une conversation sur le filage du sucre avec une vieille mamie qu'Elinor soupçonnait être un juge. Ou une ancienne pâtissière. La table à côté accueillait quatre personnes. Et tandis qu'elle parlait de la délicate opération de la pose du sucre filé, elle sentit se poser sur elle un regard. Avec moult précautions, elle jeta un œil vers l'observateur. L'homme de la table voisine. Il était en présence de trois autres personnes, dont une femme. Et à leur allure, la jeune fille se demanda s'il ne s'agissait pas...de pirates ?
            Elle salua courtoisement la vieille dame avant de s'approcher enfin des quatre compères.

            - Madame, Messieurs, bonsoir à vous. J'espère que vous avez pu apprécier ce repas.


            Découvrant la présence de plusieurs assiettes s'accumulant sur la nappe, elle évalua en examinant les quelques reliefs que ces personnes avaient repris du dessert. Un sourire jovial s'afficha sur ses lèvres rosées.

            - Le dessert vous-a-t-il convenu ?

            La réponse ne se fit pas attendre. Monsieur "Regard Inquisiteur" s'en chargea. Tandis qu'il parlait, Elinor se demandait s'il parlait des desserts...ou d'elle. Il n'hésita pas à fixer ses pupilles directement dans les siennes. Pas timide pour un sou...Et avant même qu'elle ait pu rajouter quoique ce soit, ou même bouger, il se leva, s'éloigna un instant et revint avec une chaise. La cuisinière fronça les sourcils. Il voulait donc continuer la conversation. Drague ouverte ? en présence de ses amis ? Il n'allait pas être déçu, elle ne se laissait pas compter fleurette gratuitement, la minette. Elle prit place sur la chaise avec beaucoup de grâce et le remercia poliment.
            Il lui servit un verre de vin. La rouquine apprécia qu'il choisisse plutôt le blanc. Cependant, elle ne le but que du bout des lèvres. Était-ce dû à tous les changements actuels de sa vie, mais elle n'avait pas tenu l'alcool l'autre jour lorsqu'elle avait rencontré "Alerrrrandro" et voulait avoir toute sa tête. Elle se testerait à nouveau à coup de spiritueux lorsque son existence serait plus stable.
            L'homme lui laissait du répit, mais il avait un but en tête. C'était évident, vu la façon dont il menait la discussion.
            Il disait être médecin. Médecin itinérant. " A d'autres, mon gars. Même si tu dis vrai, tu ne me dis pas tout."
            Des fois, Elinor savait tenir sa langue. Des fois, elle avait la facheuse tendance à la confession. Elle disait directement ce qu'elle pensait, sans réfléchir à des conséquences malheureuses. Du genre annoncer qu'elle voulait être pirate à un officier de la marine. Elle avait fait preuve d'une certaine sincérité avec Alejandro. Ainsi que sur le premier bâteau de son voyage. Allait-elle tomber dans les mêmes travers ou saurait-elle se contenir ?

            - Allons, monsieur, voila bien des questions !


            Elle fit semblant d'être courroucée, comme si elle n'appréciait pas ce manque de discrétion. Pour de vrai, elle était flattée. Elle simula de se perdre dans ses pensées, posant un doigt sur ses lèvres, levant les yeux au ciel, comme si elle méditait sur quelque chose de profond.

            - Pour reprendre dans l'ordre de vos interrogations, monsieur, je ne suis pas vraiment une cuisinière professionnelle. C'est même la première fois que je fais ça dans un cadre strict.


            Elle fit une petite pause. Elle disait la vérité. Elle n'avait jamais été restauratrice. Elle avait quitté le foyer familial alors que sa mère ouvrait à peine son restaurant. Professionnellement, elle était mixologue. Les fourneaux, c'était juste un hobby. Elle prit soin de ne pas mentionner ce fait. Si quiconque apprenait qu'elle était barmaid, cela risquait de lui supprimer son avantage pour les épreuves suivantes. Elle devait absolument passer pour une cuisinière, ni plus ni moins.

            - Mes objectifs ? Vous êtes bien curieux...Seriez-vous un chasseur de tête ? Au sens figuré, j'entends. Si c'est au sens propre, j'ose espérer que ce sera rapide et sans douleur.

            Petite référence subtile au fait qu'elle avait un doute sur la profession du curieux. Allait-il tomber dans son piège ? Là encore, elle jouait les fausses effarouchées craignant de voir sa tête se séparer de son cou dans un divorce sanglant. Trois clignements de cil genre pin-up en détresse, yeux de biche à faire passer Bambi pour un serial killer. Et on attaque la suite du dialogue.

            - J'aimerais continuer de cuisiner pour le plaisir. Justement, je devais au départ travailler dans le nouveau restaurant de ma mère. C'est elle qui m'a tout appris. Même si l'on peut dire que l'élève dépasse le maitre à présent.

            Un peu d'orgueil n'a jamais fait de mal à personne.

            - Je cuisine dès que ma mère a considéré que c'était sans danger pour moi. J'étais assez jeune. Autant dire que j'ai beaucoup de pratique. Cependant...Rester dans un lieu clos...

            Elle marqua un nouveau temps de silence. Mentionner sa volonté d'intégrer la piraterie, était-ce une bonne idée ou une grave idiotie ? Et révéler qu'elle cherchait les fruits du démon pour se lancer un défi personnel ?

            - Je veux connaitre tous les ingrédients que regorge le monde et apprendre à tout cuisiner. Même...ce qui peut paraitre rebutant. Et pour ça...je ne pouvais pas rester immobile. Il me faut prendre la mer.

            Bien dit, Elinor. Voila comment dévoiler beaucoup sans tout découvrir. Mademoiselle faisait des progrès...
            Elle était assez intriguée par toutes ces questions. Où voulait aller cet inconnu? On aurait presque dit qu'il lui faisait passer un entretien d'embauche.


            Dernière édition par Elinor Lafayette le Jeu 3 Jan 2013 - 11:47, édité 1 fois
              Seido se demandait comment ne pas être sous le charme de la demoiselle. Belle, élégante et amusante, les atouts pour plaire. Il était étonnant de savoir qu’elle n’était pas pro, vu ses délicieux repas. Et que dire du fait qu’elle cherchait à prendre la mer pour voir le monde ? Ça tombait à pic. Prudence, cependant. La dernière fois que le pirate avait entendu ça, cela sortait des lèvres d’une marine canon, et un peu folle sur les bords. Ainsi, maintenant, il faisait attention, sauf quand il arrivait à bien cerner la personne, comme il l’avait fait quelques jours plutôt avec Ed, leur navigateur, taciturne depuis le début du repas.

              Oh, mais loin de là l’idée de séparer votre joli minois du reste ! Cela serait un outrage envers vos parents, dit-il en lui faisant un clin d’œil.

              Le pirate ne pouvait pas s’empêcher de la courtiser, et il ne comptait pas s’arrêter. Au contraire, il y prenait gout, voyant la bonne répartie de la belle. Elinor n’était certes pas une femme facile, c’était clair. Elle se montrait fort bavarde, ce qui facilitait le dialogue, et montrait qu’elle avait un certain intérêt, ou du moins, c’était comme ça que le voyait le pirate. Seido hocha parfois la tête, ou demanda l’une ou l’autre précision sur un sujet qu’elle mentionnait, et lui remplissait parfois son verre.

              Il semblerait que l’envie de voyager soit en commun aux gens de cette table. Oh, mais j’en oubliais mes bonnes manières, laissez-moi vous présenter mes compagnons : voici mon ami historien Wohrwèlch et sa compagne Yumi, rencontré près d’un site de fouille, et Edward, notre guide.

              Finissant par voir que la bouteille de vin arrivait à sa fin, le capitaine en commanda une autre. Ensuite, il parla un peu d’aventure, à quel point le monde était encore inexploré et rempli de mystère. Et ça n’allait pas durer, donc, autant prendre la mer ! Seido parla ensuite vaguement d’une visite dans un temple enfui, sans trop donner de détail. Il savait que son second n’appréciait pas trop le sujet vu la perte d’un monument historique, mais le capitaine devait capter l’attention de la jeune cuisinière, quitte à ranimer quelques mauvais souvenir.

              Mais voyez, Miss Lafayette, je vois mal une femme telle que vous, prendre la mer seule. Loin de là l’idée de vous offenser, mais je doute fort qu’une seule personne puisse partir en mer en solitaire sans préparation adéquate … J’ai moi-même eu du mal à ce niveau-là au début de ma carrière.

              Buvant quelques gorgées à son verre, il marqua ainsi une pause, en faisant allusion à son passé de chasseur de prime, voulant attiser la curiosité de la jeune femme. Et puis, ses armes étaient assez visibles vu qu’elle était assise à côté de lui. Une épée et un revolver de gros calibre ne passant pas complètement inaperçu. Mais voilà, il voulait garder le suspense sur son passé, pour que la chef vienne directement lui demander, preuve de son intérêt. Ainsi, il se tourna vers Ed, pour lui parler. Cependant, son siège était vide.

              *Ah oui, il est aux toilettes… Et Wohr fait les yeux doux à sa meuf… et mince*


              Face aux yeux brillants tourné vers lui, Seido n’eut d’autre choix que lui raconter son passé de chasseur, une expérience qui avait duré trois ans. Durant ces années, il s’était battu contre de nombreux adversaires, apprit à naviguer et vu une partie du territoire, mais cela ne lui suffisait pas. Oui, le jeune doc voulait visiter le monde entier !

              Et mes amis partagent cette optique. Mais que dire de vous ? Une aventurière solitaire ? Ou bien vous voulez rejoindre la marine et travailler en cuisine jusqu’à ce qu’on vous laisse une chance de voir le reste?

              Cette dernière phrase avait été prononcée avec un large sourire, et il observait maintenant la jeune femme afin d'analyser sa réponse, et bien sûr admirer la vue.


              Dernière édition par Seido D. Noroma le Ven 4 Jan 2013 - 21:05, édité 1 fois
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              L'inconnu continuait son entreprise de séduction sans savoir vraiment où il mettait les pieds. La jeune femme avait souvent affronté ce type de comportement, elle avait eu droit à des demandes à tout genre. Aussi, elle s'attendait à tout. Pour l'instant, il restait dans le domaine de l'acceptable et de l'amusant. Elinor écoutait ses paroles avec attention, mais ne portait guère d'importance au contenu réel. Elle était sensible à la flatterie, comme tout un chacun, mais savait trier ce qu'il fallait retenir ou mettre de côté. Elle se contenta d'afficher un grand sourire - piège à mâle assuré - pour répondre à son clin d'œil. Tout ça, après tout, n'était qu'un jeu.

              Afin de mettre tout l'assemblée à l'aise, il prit l'initiative de présenter les autres dineurs présents à la table. Courtoise, Elinor rendit la politesse, toujours sourire aux lèvres et une inclinaison de tête suffisante et juste. Les informations de notre homme n'avançaient pas particulièrement la rouquine. Un historien, une archéologue (si elle avait bien saisi), un guide et un médecin. La petite troupe ressemblait plus à un groupe de chercheurs ou à des pilleurs de tombe plutôt qu'à des pirates. Elle ne se posa pas plus de question que cela, autant éviter les conclusions hâtives et oh combien dangereuses en cas de malentendu.

              Finalement, les incertitudes s'envolèrent rapidement. Le dragueur partit dans un discours qui sentait un bien meilleur parfum que celui des historiens en quête d'un peu de piment. Les oreilles d'Elinor s'intéressaient beaucoup à ses paroles; ses soupçons se confirmaient. Sauf si on la menait en bateau - ah ah - elle touchait presque du doigt la première étape de son objectif. Elle rencontrait des pirates, des vrais. Vu le nombre d'étapes à atteindre pour aboutir à son rêve, ce n'était qu'une goutte d'eau dans Grand Line. Mais il n'y a pas de petites victoires, n'est-ce pas ?
              Elle dut lutter pour ne pas laisser son enthousiasme l'envahir.
              L'homme essayait d'avertir la jeune femme des dangers de la mer. Était-ce vraiment nécessaire ? Après tout, elle avait eu un petit aperçu avant d'atterrir sur cette île. Elle savait qu'il n'était pas recommandé de parcourir les flots en solitaire, à moins de vouloir en finir avec la vie. Elle doutait cependant qu'il lui dise ça en la prenant pour une imbécile. C'était plus de la sollicitude. C'était presque touchant.

              - Vous ne m'offensez en rien, cher monsieur. Mais je tiens à vous rassurer. Pour l'instant, je ne fais que de petites traversées sans conséquence.


              Elle ferma les yeux, fit papillonner ses longs cils. Au risque de passer pour une belle idiote.

              - Je suppose ainsi que vous avez dû surmonter de nombreuses difficultés pour en témoigner ainsi. Vous n'êtes pas homme à vous laisser abattre.

              Un peu de brosse à reluire n'a jamais fait de mal à quiconque. Et cela pouvait le pousser à se confesser de façon plus détaillée. A quel point une carrière de médecin pouvait-elle se révéler si ardue, si on en croyait ses dires et les armes qu'il portait sur lui de façon ostensible ? En revanche, elle était un peu décontenancée par sa manière de ménager le suspense. Allait-elle devoir mettre les pieds dans le plat la première? Elle n'avait pas envie de se griller alors qu'elle était toute seule de son côté. Lui ne devait rien redouter, il était accompagné. Elle faillit laisser échapper un soupir mais se retint au dernier moment en reprenant ses airs de midinette.
              Au grand soulagement d'Elinor, le mystérieux personnage précisa la situation. Si pour le moment, elle avait écouté les paroles d'une oreille distraite, à présent elle buvait ses mots sans modération. Voila qui expliquait la présence d'armes, son passé semé d'embuches ; il avait dû se débrouiller seul envers et contre tout. Elle comprenait mieux qu'il déconseille pas de partir seule ; si un homme aussi bien bâti que lui, chasseur de prime de surcroit, avait souffert, que pouvait une pauvre cuisinière-mixologue face aux pièges mortels dressés aux quatre coins du monde ? Heureusement il avait réussi à trouver des gens avec qui voyager, et l'aider à porter son lourd fardeau...

              - Autant être franche avec vous, je ne suis pas du tout une solitaire. J'ai vécu des années entourées par ma famille et mes amis. Même si j'apprécie grandement de rester seule en cuisine par moment, je redoute d'être mon unique compagne de voyage.


              Sur cet aveu très sincère, Elinor reconnaissait l'une des plus grandes peurs de sa vie. Jusqu'à présent, elle n'avait pas vraiment connu l'isolement. D'autant plus qu'elle n'avait même pas hésité à partir de son île natale sans être accompagnée. Et elle appréciait par dessus tout d'être le seul maitre à bord dans une cuisine vide pour laisser la surprise aux invités. Alors, pourquoi redoutait-elle plus encore la solitude que l'inconnu ou l'échec ?
              Ce n'était pas le moment de réfléchir à ça. Elle évacua ces pensées parasites et allait compléter sa phrase, mais elle fut interrompue par la voisine de table, la vieille femme avec qui Elinor parlait quelques minutes plus tôt. Elle venait à peine de raccrocher un escargophone aussi ridé qu'elle, à la sonnerie si discrète que personne n'avait repéré l'appareil de communication. La vieille dame se leva en douceur de sa chaise, et frappa avec le dos de son couteau sur son ballon de verre, laissant ainsi résonner dans l'établissement culinaire un agréable son cristallin. Tout le monde se tut et se tourna vers elle. Elinor sentit son cœur faire un bond. Avec la conversation qu'elle venait d'avoir, elle avait presque occulté la raison de sa présence en ces lieux. Le concours de cuisine.

              Vieille Dame : Mesdames, Messieurs. Je suis membre du jury de ce magnifique concours de cuisine. Je voulais tout d'abord remercier tous les restaurateurs ainsi que les clients qui ont bien voulu se prendre au jeu.


              Des applaudissements enjoués lui firent écho.

              Vieille Dame :
              Je viens de parler avec mes collègues du jury. Et après avoir pris en compte tous les critères de sélection nécessaires pour passer cette épreuve, je peux à présent donner le résultat.


              Un silence pesant s'installa dans la salle. Les serveurs ne bougeaient plus. On pouvait presque entendre les cœurs battre. Les quatre candidats se regardaient mutuellement, la peur au ventre, suppliant la vieille dame d'abréger ce suspense insoutenable. Elinor sentait presque aller et venir son sang dans ses veines.

              Vieille Dame
              : Félicitation à vous quatre. Votre restaurant a gagné.


              Un cri de joie unanime retentit alors et Elinor quitta la table pour se jeter dans les bras des autres candidats (hormis celui qui n'aimait vraiment pas la compagnie du sexe féminin, puisqu'il s'écarta maladroitement d'elle). Cette communion dans la joie allait être de courte durée. Le lendemain, malheureusement, ils seraient à nouveau des adversaires et allaient se mettre les bâtons dans les roues. Dommage, étant donné la complicité qui était née entre eux lors de cette journée éprouvante.

              Vieille Dame : Je demanderais aux quatre gagnants de cette demi-finale de se présenter à la Grand Place à midi pile. Nous vous attendrons là-bas afin de vous révéler la suite des évènements. L'auberge voisine vous offre une chambre confortable pour la nuit, aux frais des organisateurs de ce concours. Profitez-en, la literie est vraiment confortable.

              Puis la personne âgée se leva doucement, un sourire bienveillant sur son visage doux, et quitta les lieux, laissant le restaurant en liesse après cette bonne nouvelle. Elinor se sentait soulagée, et alla s'asseoir - le mot exact serait "se vautrer" - sur la chaise, se retrouvant en face de l'ex-chasseur de prime.

              - Cher monsieur, je serais ravie de continuer cette conversation. Les évènements dont vous venez avoir connaissance vont me forcer à abréger notre rencontre,je dois reprendre des forces pour préparer l'épreuve de demain. Pourquoi ne nous retrouverions-nous pas demain, à Douze heures, à la Grand Place ?


              Elle quitta le siège avec grâce, lança un baiser invisible à tous les membres de la tablée (plus particulièrement destiné au séducteur), et rejoignit ses camarades cuisiniers pour un repos bien mérité.


              Dernière édition par Elinor Lafayette le Lun 14 Jan 2013 - 22:58, édité 2 fois
                Quelle charmante jeune femme. En tout cas, elle était plus droite et plus sérieuse que cette petite "peste" de Liliana, la gamine d'un charpentier rencontré il y a quelques jours. Bien que la discussion se déroule uniquement entre la jeune femme et Seido, j'écoutais partiellement ce premier "abordage". Notre capitaine se débrouillait assez bien, il fallait le reconnaître. Pour ma part, ce n'était pas mon style de draguer les demoiselles. J'étais bien curieux de voir jusqu'où cela allait finir. *Aurions-nous une jeune cuisinière dans notre équipage ou contenterons-nous des préparations réalisées des mains de Yumi ou de moi-même?* Non pas que je trouvais nos propres plats déplaisant, mais il était plus agréable de manger un repas fait soigneusement par une chefe!

                La conversation entre la Lady et notre doc fut avorté à leur grand désarroi par une membre du Jury. Notre pauvre chef était ennuyé de devoir continuer sa chasse le lendemain. Cela dit, son interlocutrice était aussi quelque part ravie et soulagée. La vielle dame de la table voisine annonça qu'elle avait gagnée cette étape ainsi que d'autres. Apprenant la bonne nouvelle, on avait la confirmation qu'elle maniait bien l'art de la cuisine, héhéhé. J'avais bien envie de voir la suite demain. Mais ce soir, il n'y avait plus rien à faire, peut-être parler au sein de l'équipage... Mes yeux de second savaient déjà sur qui notre chef avait flashé, ahah.

                On quitta le restaurant après avoir porté les remerciements aux cuisiniers. Ainsi, on se dirigeait vers l’hôtel où on avait laissé nos affaires avec un ventre bien rempli, même trop pour moi d'ailleurs. Edward alla dans sa chambre et notre médecin dans la sienne. Tendis que Mimi et moi allions dans la nôtre. On avait passé une longue journée et j'étais bien content d'être dans mon lit avec ma promise pour se reposer. Il fallait être en forme pour demain et surtout avoir de la place pour pouvoir goûter à toutes ces bonnes nourritures. Je câlinais ma compagne délicieusement. On mit du temps avant de s'endormir pour de bon.

                ****

                Le lendemain matin, ma petite chérie et moi étions encore au lit. On faisait la grasse matinée pendant que Seido et Edward étaient débout depuis 8h. D'habitude, je n'étais pas du genre à traîner, mais on prolongeait le plus longtemps possible notre moment de plaisir. On avait tant de choses à dire encore. Je savourais chaque seconde passée avec Yumi. Oui, on ne voulait pas se quitter, surtout qu'on était bien sous la couette!! Il faisait chaud et doux. D'ailleurs, le temps à l'extérieur ne donnait pas envie de se mouiller. En effet, il y avait une pluie fine depuis cette nuit. Elle était très légère, ce n'était pas ça qui allait stopper le challenge. On préférait donc rester sous la chaleur agréable que produisait la cheminée. En clair, on profitait de notre seul moment intime! Non pas que la compagnie de l'équipage ne nous intéressait pas, mais qu'on avait la volonté de se cloîtré l'un dans l'autre. Ce n'était pas encore l'heure, alors autant être protégé du mauvais temps de façon joviale. Cela dit, notre partie de plaisir fut vite interrompu avec la voix reconnaissable de notre capitaine.

                Toc TOc toC toc TOc! !!!
                - Hé, vous deux. Vous êtes prêt?

                Et non, on ne l'était pas du tout. Bien au contraire, on n'était même pas encore habillé. Le dérangement si soudain nous avait terriblement surpris et déçu à la fois. Vu que c'était l'heure et qu'on n'avait pas assuré de ce côté-là, on n'avait rien à dire. Je bégayais sous l'effet de l’inattendu. Finalement je réussissais à crier pour dire qu'on se préparait.

                - On arrive!

                D'un bond, Yumi et moi-même sortions du lit avec une vélocité extraordinaire, comme si on venait nous attaquer. On se dépêchait de se vêtir. Je plongeai littéralement dans mon pantalon, puis, j’attirai d'une main ma chemise vers moi. Un peu stressé par les autres, je demandai l'heure.

                - On est en retard à ce point?
                - Non, il n'est que 11h30, mais quand même.
                - J'ai cru qu'il était plus tard que ça, je me suis fait peur, ahahah.
                - Hihih, ça me rappelle notre première fois.

                Je souriais. On était comme des enfants, car on s'amusait pour un rien. Le fait d'à la bourre nous faisait rire, surtout après avoir compris qu'on était pas si pressé que ça. J'étais vraiment content que Yumi était toujours aussi paisible avec moi. Mettant un bras dans une manche, je criai à nouveau pour leur rassurer qu'on s’activait.

                - On vous rejoint dans la salle à manger. On arrive.

                **

                Après quelques enfilages expresse et rigolades, on se trouvait désormais dans la rue. On était en route pour le dernier round! Il ne pleuvait plus.

                En chemin, un homme reconnu l'un des membres des Desparados et il comptait avertir la Marine. Il fallait dire que Seido n'était pas méconnu dans cette ville après ses grabuges divers et que Wohrwèlch avait une prime même s'il en revenait toujours pas. Malheureusement, l'individu glissa à cause de l'eau qui ne s’infiltrait pas rapidement dans le sol et ne faisait que stagner. La faute à un mauvais système de drainages! En tout cas, la glissade du mec le fit remarquer, même s'il avait su se rattraper pour ne pas tomber. Il s'était retenu par la première chose qui lui tombait sous la main, à savoir une des étales remplies de fruits et légumes. En tirant sur la nappe, la nourriture tomba. Le meuble finit par basculer après avoir tenu en équilibre durant trois secondes. Quel suspens! Le pauvre perturbateur était tellement gêné que son visage était tout blanc. En réalité, il avait eu peur que l'un des pirates le reconnaisse. Seulement, aucun d'eux n'étaient en mesure de savoir qui il était, il n'était qu'un maladroit à leur yeux. Ce dernier, se redressa tout en se faisant petit. Il ne prit même pas la peine de remettre à l'endroit le meuble et de s'excuser malgré les cris du maraîcher mécontent. Il continua sa route en espérant de se faire oublier rapidement...

                Au bout de quelques minutes, on arriva sur la grande place où on était hier. Vu que c'était la dernière étape, il y avait encore plus de gens. La population avait dû se réserver pour cette finale. Tout reposait sur cette dernière épreuve. Malheureusement, le temps nuageux ne donnait pas spécialement le courage aux frileux de venir, mais même sans eux, j'étais sûr qu'on était plus nombreux que la vielle. Il y avait des sortes de bâches pour protéger le matériel si jamais il se remettait à pleuvoir. Le ciel s'était un peu dégagé et il y avait un peu plus d'éclaircies.

                Un présentateur s'avança pour se faire voir et prit son Den Den pour se faire entendre. Ce n'était pas le même bonhomme que la dernière fois, il était vêtu d'un costume noir et d'un haut-de-forme. Il portait un binocle et une moustache qui s'enroulait.

                - Bonjour et bienvenu mesdames et messieurs. Je suis heureux d’honorer ce concours avec vous. Sans plus attendre, je déclare cette finale ouverte! Que le meilleur gagne! Je suis certain qu'un seul gagnant saura vous apporter le rayon de soleil de la journée. Bonne journée à tous et merci.

                L'organisateur avait su mettre un peu d'ambiance. On était maintenant dans la dernière ligne droite, héhéhé. J'avais hâte d'être à la fin. De plus, je me demandais bien où en était le navire. On se le faisait construire sur une île à quelques jours d'Inu Town.

                Cette dernière phase était un traditionnel chacun pour soi, du un contre un, rien de plus basique. Évidemment, cela se déroulait sur la grande place comme la vielle, sur les quatre estrades où les plans de travail et autres affaires comme la nourriture étaient déjà présentes. Je vis la demoiselle Lafayette sur sa scène et comme les autres participants, elle préparait son plat après le top départ du Jury. Pour cette épreuve, tous les concurrents avaient les mêmes ingrédients à leur disposition, mais ils n'étaient pas libre de faire ce qu'ils voulaient avec. En effet, l'entrée, plus le plat et le dessert devaient être composés uniquement avec les ingrédients déjà établies par les organisateurs.

                La bonne odeur qui commençait déjà à s'élever me chatouillait les narines. Heureusement, je m'étais réservé de la place dans mon ventre. Tout cela me donnait faim. Il faisait plus chaud près des candidats à cause de leur fourneaux.


                Dernière édition par Wohrwèlch le Jeu 3 Jan 2013 - 14:24, édité 1 fois
                • https://www.youtube.com/user/Xotokss
                Elinor émergea tôt le matin, afin d'être le mieux préparé possible. La dernière épreuve était pour aujourd'hui. Il fallait tenir bon. Elle n'avait pas l'intention de flancher. Elle voulait gagner. Pas parce qu'elle faisait partie de ce genre de personnes prêtes à tout pour gagner, non. Tout simplement parce qu'une vie sans objectif ne peut être vécue pleinement. Tandis qu'elle descendait en ville, après avoir remercié le personnel de l'hôtel, elle repensait à tout ce qui s'était passé depuis le début de ce concours. En particulier la scène de la veille. Cette équipe, un peu énigmatique, avec son leader-dragueur. Elle avait peur de s'être méprise sur ses intentions. Après tout, même si elle avait écouté tous ses propos, elle s'était peut-être complètement plantée. En même temps, elle était dans un état particulier, après le stress du concours et des résultats. Elle avait hâte de les rencontrer à nouveau, à la Grand Place, ce midi.
                En attendant l'heure fatidique, elle visita le centre urbain en se disant que, quoiqu'il arrivait, elle quitterait bientôt les lieux. Et elle en profita pour faire quelques réserves. Elle s'acheta une énorme grappe de raisin de la même variété que celle qu'elle avait fauché à Emile lors d'épreuve en duo. Ils étaient addictifs, ces petits fruits ! Elle devrait vraiment se pencher sur eux pour obtenir des mets savoureux, vu leur potentiel gustatif.

                Une heure avant l'Heure H, Elinor était déjà présente à la Grand Place et fut placée sur une nouvelle estrade. Les trois compagnons de la veille devenaient à présent des ennemis. Dure sera la lutte, ils avaient tous la capacité et le mérite de gagner. Sans mettre de côté l'expérience du restaurant, il fallait savoir mettre la camaraderie de côté.
                Au fur et à mesure que les minutes s'écoulaient, la place se noircissait de monde. C'était une finale, donc ce n'était pas étonnant que l'intérêt pour la compétition monte crescendo. Le bouche à oreille avait eu son petit effet. Enfin, il devait y avoir dans l'assistance des professionnels en recherche d'un nouveau membre de personnel. Sachant qu'ils voudraient forcément les meilleurs, ils ne se déplaçaient qu'à cet unique moment. Et pourtant, rien n'était en faveur de cette communion gastronomique. Le temps était une embûche de cette nouvelle épreuve. Nuages menaçants, Froid. Il ne manquerait plus que la pluie. Et même si les cuisines étaient protégées, cela n'empêcherait pas les cuisiniers de rater leur plat s'ils ne prenaient pas garde. Voila où résidait toute la difficulté de la cuisine en extérieur.
                Malgré sa concentration, Elinor ne put s'empêcher de chercher le petit groupe d'hier dans la foule. Hélas, elle ne parvint pas à les voir. Avec ce monde, c'était peine perdue. Toutefois, elle mettrait sa main au feu qu'ils étaient ici.

                Enfin arriva le moment fatal. Le cœur d'Elinor se mit à battre à toute vitesse tandis qu'un nouveau présentateur déclara le début des hostilités. Elinor connaissait déjà les règles de cette finale. Elle baissa les yeux vers les ingrédients mis à sa disposition dès qu'un membre de l'organisation retira le drap qui les cachait. Avec cela, il fallait faire entrée, plat, dessert. Pas plus, pas moins.

                Et c'est là que les difficultés commençaient vraiment. Alors que deux des autres concurrents avaient déjà commencé leur tambouille, Elinor prit le parti de ne pas se précipiter. Il y avait trop d'ingrédients mis à disposition pour ne pas être un piège. Imaginons qu'elle débute une recette pensant avoir tout sous la main, et qu'elle arrive au bout du compte avec un essentiel manquant : perte de temps, perte d'ingrédient, nouveau handicap. Il fallait prendre le temps de tout détailler, de façon très cadrée, et c'est ce qu'elle fit.
                Au fur et à mesure qu'elle pensait à des recettes, elle les éliminaient en les notant sur un bout de papier pour ne pas perdre le compte. Il fallait un menu original, équilibré, sans ingrédients en doublon dans la mesure du possible (pour prévenir un éventuel échec). Ce n'était plus de la cuisine, c'était de l'alchimie.

                Ensuite, le facteur météo devenait de plus en plus important. Le temps tournait à la pluie, elle devait éviter tout ce qui était sec. Elle cacha la farine loin de l'air humide et la cacha à côté du four, pour mieux la préserver. Exit à partir de maintenant toute possibilité de tartes, de sablés, ou quoique ce soit qui puisse se ramollir. Mais la cuisine offrait tellement de possibilités qu'elle allait forcément trouver.
                Les supporters d'Elinor devaient se montrer fort déçus. Elle restait là, immobile, alors que le troisième candidat (le gynéphobe) commençait enfin. Elle se saisit d'un saladier au bout d'une quinzaine de minutes. Son menu bien ancré dans sa tête, un aide mémoire sur ses feuilles de papier. Elle s'était donnée la possibilité de recommencer en prenant des recettes dont la quantité par ingrédient était plus réduite que d'autres. Nul ne pouvait prévoir à l'avance, et elle n'aurait pas d'autres chances.

                Elle commença par préparer l'entrée.
                Elle avait opté pour les légumes, et conçut une terrine. Évitant d'utiliser les œufs, ce qui permettrait de faire tenir l'ensemble serait la pomme de terre. Elle enchaina les découpages et l'épluchage des légumes, le nettoyage des poivrons afin qu'aucun grain ne vienne se caler sous une dent d'un membre du jury. Elle inséra la ricotta au mélange avec douceur pour ne pas casser l'ensemble, puis lança la cuisson des patates pour gagner du temps. Dans son moule, elle commença à tapisser le fond de poivron tranché finement. C'était une partie délicate, car cela était le haut de la terrine au moment du démoulage, soit ce qui devait être esthétique. Une fois les pommes de terre cuites, elle les découpa et étalait avec soin chaque couche d'ingrédient dans son plat : pomme de terre, ricotta, purée de basilic, ricotta, jusqu'à ce que ce soit plein.
                Elle enfourna le tout, s'accorda le temps de respirer, et s'attaqua à la suite. Elle mit de côté tous les ingrédients appartenant à la première recette, afin de ne pas piocher dedans par la suite.

                Spoiler:

                Ayant éliminé légumes et fromage, elle devait partir à présent sur de le plat de résistance....Zut, elle avait commis une erreur ! Elle avait mis des pommes de terre dans la première recette. Elle allait devoir éviter les féculents, ce qui lui paraissait difficile. Elle jura de dépit avant de poser un doigt sur son front comme pour ordonner à son cerveau de réfléchir. D'autant plus que parmi les ingrédients qui lui restaient, pas de viande, pas de poisson, mais...des fruits de mer. Génial. Le genre de chose délicate à traiter. Pour rater le moins possible, la meilleur option était le plat en sauce. Une cassolette était de rigueur.
                Elle fit le tri parmi les noix de st jacques, les gambas, les moules, afin de retirer tout ce qui n'était pas comestible. Elle n'avait pas le droit à l'erreur. Mais elle devait finalement prendre des risques. C'est ce que fait un pirate, non ? Même si un pirate peut être calculateur, il doit savoir se lancer dans la tempête en s'accrochant au bastingage avec le sourire. Tant pis pour la demi-mesure pour ce plat-là, elle s'en remit au destin.
                En parallèle, elle lia la sauce avec les ingrédients dont elle disposait (crème fraiche, eau salée et parfumée à l'ail et au persil, huile, sel et poivre, beurre et farine). Elle y ajouta enfin les fruits de mer et laissa mitonner.

                Spoiler:

                Elle s'accorda à nouveau une pause et regarda le temps qui lui restait. Elle jeta un rapide coup d’œil aux autres candidats mais ne parvint pas à savoir où ils en étaient. Elle ne s'attarda pas sur ce détail et continua son office. Il ne lui manquait plus que le dessert. Elle n'allait pas pouvoir faire de cocktail; un cocktail n'est pas un dessert. Mais l'alcool étant son arme fatale, il y avait un autre moyen de lui faire jouer un rôle. Et cela aurait un avantage énorme.
                La cuisine n'est pas qu'affaire de goût. C'est aussi de l'art. Dans l'épreuve précédente, ses concurrents avaient montré leurs capacités exceptionnelles, telles que parfaire sa présentation (avec les pièces montées au champagne) et l'exhiber la réalisation de la recette en public (avec le Teppanyaki).

                Elinor cuisina son dessert. Ensuite, elle s'empara de la bouteille d'alcool qui devait paraitre, pour les autres candidats, plus encombrante qu'autre chose. Un rhum vieux et fort d'une entreprise concurrente des Lafayette. La miss l'avait déjà goutté et savait qu'il était excellent. Mais son ancienneté risquait de déplaire, et utiliser cette bouteille était un risque considérable. Sauf...pour Elinor. Elle savait exactement comment le doser pour que cela passe comme une lettre à la poste.

                ***

                A l'autre bout de la place, un petit mouvement de foule se fit. Des hommes habillés de blanc venaient d'arriver et l'un d'eux posa une question à un membre de l'audience. Celui-ci lui expliqua qu'il s'agissait d'une finale d'un concours de cuisine. Agacé, l'homme en blanc maugréa un juron. Il avait oublié que c'était ce jour-là que cette finale avait lieu. Cela n'arrangeait pas ses affaires. Il sortit une photographie de l'intérieur de sa veste et la montra au badaud, irrité d'être interrompu alors qu'il ne voulait rater aucune seconde du spectacle. Pourtant, il examina consciencieusement la photo et haussa les épaules. "Non, connais pas", répondit-il avant de reporter son attention au concours, surtout qu'il se passa alors quelque chose de phénoménal.

                ***

                La cuisine d'Elinor prit feu. Bien entendu, un feu maîtrisé avec maestria. Elle venait de faire flamber son dessert et attira d'un coup toute l'attention du public. Les flammes atteignaient, sans mentir, plus d'un mètre de haut. Elle avait conservé une poignée de sel et en jetait de temps en temps une pincée afin de donner l'illusion d'un minuscule feu d'artifice. La flamme oscillait entre une couleur bleu de méthylène et un orange plus sanglant qu'un coucher de soleil. Elinor souriait. Même si elle ratait le concours, elle aurait au moins la satisfaction d'avoir réussi cette flambée.
                Lorsque les flammes reprirent une taille raisonnable, le dessert d'Elinor, une génoise à la mousse au chocolat, était auréolé de flammes bleues qui dansaient tels des feux follets.

                Spoiler:

                Elle pouvait enfin respirer. Elle arrêta les feux. Elle était juste dans les temps. Elle piocha un grain de raisin et le croqua avec délice, tandis qu'elle cherchait à distinguer toutes les saveurs de ce fruit délicieux.

                Les autres candidats avaient eu aussi terminé. Elinor n'en attendait pas moins d'eux. Le jury se mit à table et commença à déguster chaque plat proposé. Les Assiettes circulaient de l'un à l'autre, sans cesser.
                En attendant, les quatre candidats étaient réunis devant une scène légèrement surélevée. C'est là que les récompenses seraient attribuées. Ils évitaient de parler entre eux. Par respect pour les autres, pour ne pas se décourager. Pour ne pas faire preuve de prétention. Signe que les finalistes étaient des gens bien qui participaient pour faire vivre leur passion et non par souci de gagner. Tous décidaient de rester Fair Play.
                Elinor avait de plus en plus de mal à conserver son calme apparent. A l'intérieur, elle bouillait. Pourquoi le jury était aussi long ? Elle n'était pas la seule à se poser la question. Autour d'elle, le public s'impatientait et un brouhaha s'élevait, de plus en plus fort. Elinor piocha un nouveau grain de raisin, puis un autre. Mieux valait cela que de se ronger les ongles.

                Enfin, après un temps qui parut à tous interminable, l'homme à la moustache élégante réapparut et monta sur la petite scène de bois.

                - Mesdames et Messieurs, suite à la dégustation qui vient d'avoir lieu, le jury a enfin pris sa décision.


                Il s'arrêta. Marqua une pause que beaucoup considérait comme insupportable. N'y avait-il pas assez de suspense comme cela ?

                Mister Moustache : Nous avons pris le parti, afin de féliciter les candidats pour leur parcours, de leur attribuer à chacun un prix. A ce sujet, nous donnerons les récompenses à chacun dans une bourse. Libres à eux de révéler au public ce qu'elle contient ou non.

                Qu'est-ce que cela signifiait exactement cette décision ? Garder le secret ne faisait qu'éveiller plus encore les curiosités malsaines. Elinor n'était pas sûre que ce soit une bonne idée.
                Mister Moustache : Le prix du mérite du jury est attribué à Miss Chika. Vous n'avez pas eu de chance avec vos plats de cette épreuve, mais c'était bien tenté.

                Des applaudissements retentirent dans l'assistance.

                Mister Moustache : La troisième place est décernée à Mister Wong, qui nous a régalé, mais qui a malheureusement eu un problème avec les ingrédients proposés. Vous êtiez peut-être un peu trop spécialisé, mais votre talent est unique en Teppanyaki !

                La vieille dame de la veille vint donner une minuscule bourse à Mme Chika et à M. Wong. Celle de Mme Chika n'était pas bien lourde, mais on devinait un certain poids dans celle de M. Wong.

                Mister Moustache : La seconde place est décernée....


                S'il maintenait encore le suspense, Elinor allait le décapiter avec un couteau à steak.

                Mister Moustache : à Mister Yamada. Votre technique était parfaite, mais vos plats peut-être moins surprenants et trop classiques par rapport à vos adversaires vous ont desservi.

                Le coeur d'Elinor explosa d'une joie inconmensurable et se retint de hurler en se mordant les lèvres. Le public était en liesse, et une partie de la foule bougeait, vers les bâtiments du fond. Un murmure se répandait entre les spectacteurs :"la Marine", "La Marine". Même la Marine était venue pour assister à ça ? Ce concours était vraiment renommé, alors.

                Mister Moustache : et donc le Grand Prix revient à Mademoiselle Lafayette !


                Le public l'applaudit et elle monta sur le rebord de la scène avec une légèreté qu'elle n'arrivait pas à identifier comme étant du soulagement ou un évanouissement en devenir. La vieille dame remit sa bourse à M. Yamada (qui semblait moins impressionné par les femmes d'un grand âge) , avant de se tourner vers Elinor avec un grand sourire.

                Vieille Dame : Mademoiselle, outre votre générosité et votre fair play, vous avez un talent pour la cuisine qui est indéniable. Vous avez su faire preuve d'originalité et d'audace, ce qui n'est pas forcément une réussite pour certains mais qui reste essentiel dans ce milieu. Vous avez su révéler les saveurs et nous en mettre plein les yeux. Vous méritez le prix de ce concours.

                La vieille Dame remit la bourse à Elinor et cette dernière ne put s'empêcher de serrer la personne âgée dans ses bras. Les larmes lui montaient aux yeux, de joie. Elle pensa à sa mère, qui serait fière de constater qu'elle avait autant de talent qu'elle. Elinor descendit de la scène d'un pas vacillant, ne calculant même pas les gens qui la regardaient passer et la félicitaient au passage. Seul comptait le moment présent. Remplie d'émotion, elle mit la bourse qu'elle avait à peine ouvert dans sa poche. Elle avait failli jeter un coup d'oeil immédiat, mais finalement, mieux valait attendre d'être plus au calme.





                Dernière édition par Elinor Lafayette le Lun 14 Jan 2013 - 23:09, édité 1 fois
                  La discussion avec la belle cuisinière fût très intéressante, et pas seulement pour ces charmes. En effet, elle savait ce qu’elle voulait, et désirait aussi l’aventure que Seido et son équipage visaient. Cela faisait d’elle une candidate parfaite. Pour le plus grand déplaisir du pirate, la conversation fût interrompue par l’un des juges de la compétition, annonçant la victoire de cette équipe. Le capitaine ne manqua pas de féliciter la chef, dès qu’elle revint vers eux. La demoiselle l’invita se rencontrer le lendemain, ce qui réjouit le jeune homme, sans compter le baiser qu’elle envoya dans sa direction, qui le fit sourire. Le reste de la soirée fût plus paisible, mais les Desperados rejoignirent bien assez vite le royaume du rêve. Ed et Seido partagèrent une chambre, et les deux amoureux une autre. Comme il avait bien mangé et bien bu, le navigateur s’endormit presque instantanément, tout le contraire du capitaine. Une sensation étrange se manifesta, mais il n’arriva pas à l’identifier. Était-ce sa rencontre avec Elinor ? Ou l’envie de récupérer son navire et partir à l’aventure ? Ou autre chose ? La réponse lui apparut finalement en rêve, qui se dissipa aussitôt à son réveil, le lendemain. On dirait, qu’à force de penser, le pirate s’était lui aussi endormi.

                  *Mmmm, un vrai lit, que c'est bon !*

                  Suite à un bâillement et à un étirement, le pirate se leva, fit son lit, et sortit dehors, sans s’habiller de son chapeau, ni de son manteau. En effet, vu qu’il comptait aller courir, ça n’était pas très pratique. Cette activité, autre le fait de la maintenir en forme, l’aidait à se vider l’esprit et à décompresser. En fait, toutes activités physiques lui procuraient cet effet. Seido courut une bonne heure, s’arrêtant finalement à cause de la pluie, puis, retourna à l’auberge afin de se laver, de s’habiller, et déjeuner. Le blondinet le rejoignit alors que le capitaine venait de s’installer à table. Pendant qu’ils mangeaient, Seido en profita pour parler à Ed du navire, qui serait bientôt à sa charge. Même s’il ne s’y connaissait pas beaucoup, il essaya de répondre un maximum aux questions de son navigateur. Voyant que midi approchait, Seido se chargea d’aller chercher le reste de son équipage, encore couché, ou peut-être pas. Il voulait leur laisser un moment d’intimité, mais là, il commençait vraiment à se faire tard. Le capitaine ne voulait pas manquer son rendez-vous !

                  Le ciel annonçait un temps médiocre, c’était bien dommage. Mais bon, la journée commençait bien, sauf pour un homme qui se fit engueuler par un commerçant car il avait fait tomber une grande partie de sa marchandise. Le sol était glissant, le gars ne l’avait pas fait exprès. Mais bon, cela fit rire ceux qui assistèrent à la scène, dont Seido. Lorsque les Desperados arrivèrent sur place, le lieu était déjà plein de monde. On remarqua aisément que les estrades, où avaient eu lieu l’une des étapes précédente, avaient été arrangée en fonction du temps. Une bonne organisation, en tout cas. Dès que l’organisateur eut fini de parler, la finale commença, sous les applaudissements de la foule.

                  *Allez ma belle, montre nous ce que tu sais faire !*

                  Au bout d’une dizaine de minute, Seido en avait déjà marre. Non pas que ce n’était pas intéressant, loin de là, mais rester immobile le rendait fou. Ainsi, après avoir signalé à ces compagnons qu’il partait voir la scène de plus près, le capitaine s’éloigna, se frayant un chemin dans la foule. Le pirate constata bien assez vite qu’il ne savait pas ce que les participants préparaient. Quoi que, le plat de Kazuma lui semblait familier, mais sans plus. Il passa environ une dizaine minute à proximité de chaque estrade, voir un peu plus à celle de sa belle nouvelle amie. Et il n’était pas le seul. En effet, Seido constata que la cuisto avait de nombreux fan, comme on pouvait s’y attendre. Tenue élégante, mouvement gracieux, regard enflammé, comment ne pas être sous le charme ?

                  Cependant, un élément perturbateur vint s’immiscer, la marine. Seido n’en avait pas vu personnellement, mais des murmures dans la foule lui montrait que la marine était là, visiblement à la recherche de quelqu’un. Après une courte réflexion, il pensa que ce n’était pas pour lui. Pourquoi ? Il n’avait pas de prime, ce qui le rendait difficilement identifiable. Et puis, une autre personne pouvait très bien avoir un look similaire au sien, ce qui était déjà arrivé. Maintenant, recherchait-on son second ? Peu probable aussi. Non seulement il avait l’habitude de passer inaperçu, mais ces jours-ci, il était toujours collé à sa copine, ce qui tuait un peu l’image de pirate dans la populace. Ça devait être un autre gars qui avait profité de la foule pour se cacher, le cas classique.

                  Voilà, le moment de vérité était enfin arrivé, l’heure du jugement, la désignation du vainqueur. Pour ce que Seido avait pu voir, tous les plats semblaient bons. Certains étaient mieux décorés, d’autres plus garnis… Un choix pas évident. En tout cas, le pirate appréciait le fait de donner un prix à chacun, car ils le méritaient. La meilleur part fût la victoire d’Elinor, qui semblait avoir séduit le jury avec ces plats. Ses larmes de joies étaient une scène assez émouvante. Seido décida bien sûr d’aller la consoler, mais dans sa précipitation, il bouscula un gars.

                  - Oh, désol….

                  Le pirate regarda le gars en question, tout de blanc vêtu, un marine. Bousculer un marine, ça arrivait, pourtant, une sensation étrange parcourait le pirate, comme un déjà vu…

                  Tu…tu…Noroma…le pira….*BAM*

                  Avant de le laisser finir, Seido le frappa, l’assommant sur le coup. Oui, il connaissait ce gars, il faisait partie des marines rencontré lors de sa précédente visite sur l’île. Donc, pour éviter d’attirer d’autre marine, il en avait frappé un, devant des civils, figé sur place. Il fallut deux bonnes secondes pour que Seido réalise sa boulette, suivit immédiatement d’un cri. Adieu la discrétion. Bientôt, la foule commença à partir dans tous les sens, une panique totale. Les gens devait sûrement penser que c’était Seido, le recherché. Ce dernier aurait très bien pu fuir, mais le marine assommé, à son réveil, finirait par parler de lui.

                  Les mains au-dessus de la tête ! Vous êtes en état d’arrestation !

                  *Un, deux, trois….cinq, dont trois armé de fusils, facile*

                  D’un geste rapide, Seido sortit son revolver, et tira en direction des marines, faisant sauter les armes à feu de leurs mains. Face à des bleus qui ne savaient même pas tenir une arme en main correctement, c'était du gâteau. Et puis, c'était trop classe.

                  - Vous ne semblez pas savoir à qui vous parlez, et c'est dommage. Laissez-moi me présenter donc : Noroma D Seido, capitaine des Desperados, et voici mon équipage.

                  De sa main libre, il pointa ses compagnons, qui le rejoignaient. Mais il n'y eut pas qu'eux. En effet, d'autres marines arrivaient, sans doute alarmé par le mouvement de la foule et par les détonations. Bientôt, les marines furent en supériorité numérique, et pas qu'un peu !

                  Chef, le gars là, c'est celui qu'on cherche !

                  Regardant dans la direction indiquée, Seido constata qu'on pointait son second. Il commençait à avoir une certaine renommée, on dirait. Le capitaine dégaina son sabre, prêt au combat. Le temps était venu de montrer ce qu'il savait faire. Ainsi, il invita son second à s'occuper du côté droit, pendant qu'il s'occupait du gauche. L'heure était venue de montrer ses capacités. Les pauvres marines allaient se souvenir de ce jour. Le capitaine marcha en direction d'une bande d'homme déjà armé, paisiblement. Le groupe était composé de six personnes, relativement plus jeune que le pirate. L'expérience leur manquait, et ça se voyait à leur posture et à leur manière de saisir leur sabre. Ils comptaient surement sur leur nombre.

                  Lorsqu'ils ne furent plus qu'à quelques mètres, il chargea, tenant sa lame parallèle au sol. Bientôt, celle-ci entra en collision avec les intestins de son premier adversaire, qui tomba au sol, souffle coupée, mais sans blessure réel, car Seido avait usé le côté non tranchant de la lame. Seido pivota ensuite autour du garçon à terre, et entailla le bras du gars sur sa droite, avec une coupe verticale. Se faisant, son autre côté était exposé, c'est vrai, mais le marine fût surpris de voir un revolver pointé vers sa tête. Le pied du pirate alla dans le genou du type en question, le déstabilisant. Un simple coup de pommeau le mit knockout, l'envoyant ainsi rejoindre le royaume du rêve. Plus que trois, qui hésitait. Du coin de l'oeil, Seido remarqua que la belle cuisto n'était pas loin, assez proche même. Ainsi, il décida de se rapprocher, pointant son sabre vers les marines, mais en leur tournant le dos, car il se dirigeait dans l'autre direction.

                  Un bruit de pas indiqua à Seido qu'on allait l'attaquer. Son autre bras vint se placer immédiatement parallèlement à celui tenant son sabre, mais incliné vers le bas et fit feu. Un gars tomba à terre, maintenant sa cuisse avec un cri de douleur, tandis que les deux autres se regardaient. Face au regard de Seido, intimidant, ils tournèrent les talons. Le pirate pût échanger quelques mots avec la demoiselle, en paix, même si elle allait être de courte durée.

                  Pardonnez-moi, je n'ai pas été tout à fait honnête avec vous. Je suis un pirate, et non pas un simple voyageur. Avec mon équipage, nous cherchions un cuisinier, une personne experte, et voulant vivre d'aventure sans se soucier des lois.

                  Voyant qu'elle regardait les marines blessés derrière lui, il ajouta;

                  Ne vous inquiétez pas, ils ne sont pas mort, juste blessé. Ma lame n'a pas l'habitude de prendre la vie d'un être humain.

                  Je vais vous laisser méditer sur ces mots, car je dois retourner prendre part au combat et aider mes compagnons. Libre à vous de vous joindre à nous, ce qui ne me ferait le plus grand plaisir, mais ce choix n'est pas le mien ...


                  Sur ces mots, le capitaine se retourna, et se dirigea vers la nouvelle vague de marine, une dizaine, qui venait dans sa direction. Il reconnut les deux gars qui avaient fuis plus tôt, qui le pointaient du doigt. En réalité, ils étaient allé chercher des renforts, rien à voir avec le regard intimidant du pirate. Il devait encore y travailler.

                  *Oh les coquins ... ils ont ramené des copains !*


                  Dernière édition par Seido D. Noroma le Mer 9 Jan 2013 - 22:01, édité 4 fois
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                  Voilà qu'on annonçait la grande gagnante. Mademoiselle Lafayette semblait être assez émue. Elle avait remporté le concours haut-là-main et avec grâce, il fallait le reconnaître. Elle avait bien mérité. À côté de moi, Yumi était aussi impressionnée que moi, même plus peut-être. Je sentais qu'elle avait aussi envie de lui poser des questions pour avoir des astuces et des recettes. Si cette délicieuse femme acceptait de venir avec nous, on aura toute l'occasion d'apprendre ce qu'elle savait faire question cuisine.

                  Sans plus attendre, Seido alla la voir. Ah ça, je le reconnaissais très bien comme ça, ahahha. Cela dit, j'avais aussi hâte de continuer la conversation qu'ils avaient entamés. Je perdis de vu mon capitaine à cause de la foule assez nombreuse. Les fans de la miss se ruèrent aussi pour signer un autographe sûrement. Mon chef était trop loin maintenant...

                  Soudain, un incident survient au milieu des civils. Très vite, les gens commençaient à s'agiter. Quelque chose d'anormal se produisait et j'étais bien trop curieux de savoir ce que c'était. Bientôt, des coups de feu retentissaient et avec une certaine insistance. La main près de mon sabre, je me tenais prêt à tous évènements qui pourraient nous nuire. Je m'adressais à ma compagne et à Edward.

                  - Soyez sur vos gardes. Regardez!! On dirait que le public fuit une personne là-bas.

                  Le flot humain qui se dégageait, me laissait une vision claire de la situation. Je vis qu'ils s'écartaient de ce qui avait produit leur panique. Seido. Et merde! Qu'il y avait-il donc fait? Les citoyens courraient dans tous les sens, mais allèrent tous en dehors de la Grande Place. Cela créa un vide qui permettait de subsister uniquement deux groupes bien distinct. La Marine autour du chef et d'autres qui progressaient vers Ed, Mimi et moi. Et bien sûr, nous, les pirates. Je passai immédiatement ma chaîne-grappin que je m'étais acheté à Logue Town avant de quitter la ville. Je m'en étais jamais servi et je savais que ma petite chérie allait pouvoir faire bon usage. Quant au fleuriste, il avait de quoi se défendre. Ensemble, on se rassemblait vers le docteur. Il avait besoin de soutien.

                  - Vous ne semblez pas savoir à qui vous parlez, et c'est dommage. Laissez-moi me présenter donc : Noroma D Seido, capitaine des Desperados, et voici mon équipage.

                  On courrait vers lui. Les soldats commençaient bientôt à nous encercler. Si on ne se battait pas pour nous sauver, cela risquait d'être extrêmement contraignant. En course, je vis un homme qui se tenait fièrement près d'un officier. C'était un civil. Merde, c'était le mec qui s'était vautré tout à l'heure. N'avait-il pas aimé la moquerie de Seido? Non, c'était autre chose, c'était évidemment. J'eus ma réponse pendant qu'on se rapprochait du médecin. Un militaire avec des fiches brunâtres s'exclama en me pointant du doigt.

                  - Chef, le gars là, c'est celui qu'on cherche!

                  *Moi? Hm?! Ah la prime... Aussi misérable soit-elle, le mec m'avait dénoncé parce qu'il m'avait reconnu...*

                  Je compris d'un geste ce que le capitaine voulait que je fasse. À peine à cinq mètres de lui que je changeais de direction pour m'occuper des gardes qui venaient en masse. Il y avait une quinzaine de mon côté et du sien également. Sans compter qu'il y en avait qui nous poursuivaient, ce qui faisait un nombre assez conséquent. Je faisais confiance à Yumi et à Edward pour assurer mes arrières. Seido était dans le feu de l'action. Je n'avais même pas encore dégainé mes armes. Vu le nombre de personnes, je pensais user de mes nouvelles techniques et voir si je pouvais résister seulement avec mon Fruit du Démon. Je serais fixé.

                  Les cinq premiers hommes allaient se mettre en joues. Sans perdre une seconde, je devais faire une parade qui ne me gênera pas pour contre-attaquer. J'avais ma petite idée pour ne pas perdre du temps avec une simple protection et pouvoir enchaîner dans la foulée. Toujours en me dirigeant vers eux, je pointais mes quatre doigts sur ma droite. Je visais ce que je pouvais prendre. Deux de mes chaînes s'ancrèrent dans un petit mur d'une hauteur de deux mètres. C'était une construction qui soutenait une charpente en bois. L'ensemble était très modeste prêt à être démonté rapidement. Il ne servait que pour protéger les cuistots du mauvais temps. Mes autres s’enfoncèrent dans une caisse rectangulaire en bois bien remplis. Certainement des ustensiles de cuisine. L'une d'elle continua jusqu'à qu'elle rentre dans un autre objet lourd. Une fois que je sentais que j'avais bien tout, je tirais un bon coup pour faire venir à moi ce que j'avais choppé. Une partie du mur s'arracha, faisant tomber le reste des briques. Un pauvre cuisinier n'avait pas eu le temps de fuir et s'était caché ici. Les pierres qui chutaient le surpris. Tant pis, pas le temps de l'aider. Je ramenais ainsi à moi de quoi me protéger quand les balles qui sifflèrent. C'était moins une! Elles se logèrent en rafale sur le bloc de débris que j'avais formé. L'amas de choses était donc juste devant moi quand les projectiles le touchèrent. Elle continuait sur ma gauche à cause du puissant geste que j'avais fait pour l'amener vers moi. Je guidai alors le mouvement pour le faire pivoter au-dessus de moi et en le ramenant en arrière sur ma gauche. Je fis juste un tour pour accumuler assez de forces sans trop me fatiguer. Je rabattis ensuite cette masse improvisée sur tous les tireurs qui étaient paralysés de voir ce que je pouvais faire. Je n'y allais pas de main morte. Je convergeai tout le poids sur celui du milieu. Les deux sur les extrémités réussirent néanmoins à se dégager d'un bond pour éviter le coup. Trop tard pour les trois autres!!

                  Il y avait de plein de Marines. Je m'étais un peu jeté dans la gueule du loup. Enfin, là c'était de la mouette. Je voulais profiter de ma vitesse pour réaliser une attaque, mais un homme tenta un coup d'estoc tendis que d'autres revenait à la charge. Mon bras droit n'était pas disponible, car je gardais les chaînes actives pour utiliser encore une fois les débris. Je me protégeais alors avec mon bras gauche. De mes quatre doigts supérieurs, je fis pousser des chaînes à une longueur d'environ un mètre et demi. Avec mon Fruit du Démon, je ne pouvais réaliser qu'un seul type à la fois. Heureusement que j'avais usé la Keen Chain: une chaîne très tranchante faite d'acier. Je bloquai presque machinalement les coups adverses. Je donnais grand chassé. Mon ennemi ne l'avait pas vu et fut projeté un peu plus loin. Deux autres arrivaient en même temps.

                  Je fis alors un salto de biais vers l'avant pour esquiver une attaque qui visait mes jambes. Je voulais en effet tomber sur le côté pour préparer un enchaînement. Dans mon saut j'allongeais les maillons de mon membre supérieur gauche pour augmenter la portée. Les extrémités s'élancèrent aussi loin que je le pouvais. Deux entrèrent dans des caisses laissées par les cuistots, deux autres dans d'autres objets et un embrocha par mégarde un soldat. J'avais pourtant longé au mieux le sol pour prendre uniquement ce qu'il traînait sans m'attaquer directement à la Marine. Le pauvre. Bien sûr, j'avais récolté tout ça pendait que je réalisais ma pirouette spectaculaire. Maintenant, elles formaient une courbe dans l'air et tout allait être ramené par-dessus moi. Mon autre bras se déplaçait également pendant la manœuvre et se retrouva en arrière. Faisant glisser sur le pavé la matière prisonnière de mes chaînes, ces derniers passaient par en dessous de moi et elles suivaient le même chemin que les autres pendant qu'eux s’abattaient avec fracas sur mes adversaires. Finissant ma figure les dernières se fracassèrent à leur tout contre d'autres soldats.

                  Parmi ceux qui avaient évité mon attaque ou qui avaient été épargnés, il y en avait avec des fusils et ils tirèrent aussitôt. Ne sachant pas vraiment quoi faire, je ramenais vers moi mes chaînes avec leurs débris. Le pauvre mec n'en pouvait plus, je n'étais même pas sûr qu'il survive d'ailleurs. Les balles se perdirent dans la masse. Les tireurs rechargeaient. Mon bras droit continuait d'être tiré afin que je puisse avoir les deux membres de chaque côté. Je vis au loin Seido qui progressait de son côté. Yumi et Edward semblaient eux aussi être en forme. Voyant que les Marines se relevaient pour ceux qui avaient la tête dure et que d'autres se ruaient sur moi, je commençais à tourner sur moi-même.

                  - Chen Chen no...

                  Je devenais très vite une vraie toupie. Mes bras écartés vers l'extérieur, je gardais de cette manière, toutes mes chaînes hors du centre avec les décombres à leur bout. Elles étaient déployées de toute leur longueur. Grâce à ma rotation vertigineuse, je frappais férocement tout ce qu'ils se trouvaient dans mon rayon d'action.

                  ...Maelström!!!!

                  Je renvoyais alors à des mètres plus loin tout ce qu'il fut touché lors du tourbillon. Les fous et les objets. D'ailleurs, les choses qui étaient à l’extrémité des maillons glissèrent et percutèrent d'autres bonshommes, Marines ou civils...
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                  Elinor s'éloignait un peu, sous les congratulations du public. Elle avait besoin d'un peu de calme pour se remettre de sa joie. Elle mangea un grain de raisin pour faire passer les émotions. Il était si difficile de trouver un endroit vide sur cette place noire de monde ; elle compenserait avec ce nectar alimentaire. Pourtant, elle parvint à retrouver ses esprits lorsque la mémoire lui revint : elle devait retrouver le fameux groupe qu'elle avait rencontré la veille au soir. Avec son leader dragueur. Mais comment les retrouver, d'autant plus que...
                  ...qu'il se passait quelque chose sur la place qui n'avait absolument rien à voir avec la choucroute - le concours de cuisine. La Marine était toujours présente dans le public, et contrairement à ce que la rouquine pensait...elle ne venait pas pour assister à la compétition. Elle cherchait quelqu'un. Un sentiment de panique traversa la foule tandis qu'une personne chutait à terre et qu'un cri retentit. Elinor ne voyait rien de ce qu'il se passait, elle essayait toujours de rejoindre un mur, pour se mettre de côté, mais les badauds affolés courraient de tout côté, ne lui laissant aucune échappatoire. Quelqu'un la bouscula même, et elle tomba à terre. Elle se dépêcha de se relever, le cœur battant à tout rompre. Elle voulait devenir une pirate : elle n'avait pas le droit de céder à la peur. Aussi, elle resta sur place.
                  Elle parvint à faire deux pas de côté et se mettre légèrement à l'abri, n'assistant au "spectacle" que par l’ouïe, ne voyant à l'heure actuelle que les têtes des fuyards. Une personne avait été encerclée. La Marine avait coincé le coupable. Ce dernier se présenta avec fierté (et cabotinage). C'était un capitaine pirate. Un vrai, pensa la jeune fille. Et la voix qui avait donné son identité...Elinor la connaissait...Mais elle n'était pas sûre...
                  Un peu plus loin, une autre personne avait affaire à la Marine. Le combat se déroulait sur deux fronts. Bien qu'à distance, la cuisinière avait l'impression que malgré leur nombre, les pirates n'étaient pas inférieur à leurs opposants. Les soldats de la Marine chutaient, s'envolaient dans les airs. Des bâtiments s'écroulaient un peu partout sur la place.
                  Un vieil homme s'approcha d'Elinor et lui prit le bras.

                  - Partez, Mademoiselle, vous ne devez pas rester ici, c'est dangereux !

                  Elle ne le regarda même pas, donnant un coup sec à son bras et fit lâcher le vieux. Avec beaucoup de douceur, elle répondit, les yeux braqués sur la lutte qu'elle avait en face d'elle.

                  - Désolée, j'attends quelqu'un, je ne bougerais pas d'ici.

                  Le vieux partit en courant en la laissant sur place. Tandis que des soupçons commençaient à traverser l'esprit de la belle. Elle aurait presque pu mettre la main au feu, tellement elle sentait venir la chose. "Ce ne peut être que le groupe d'hier soir." Oui, le "leader dragueur" et les deux historiens amoureux. L'inconnu n'avait pas tout dit. Il n'était pas qu'un ancien chasseur de prime, mais aussi un capitaine pirate. Et tous savaient se défendre, par dessus le marché. Son intuition fut confirmée sous peu, lorsqu'elle distingua parmi les assaillants la silhouette de l'homme au Chapeau qui se battait comme un beau diable. Et tandis que les secondes s'égrainaient, cette silhouette s'affinait ; il se rapprochait d'elle. Elle n'hallucinait pas, non. Il venait bien à elle, alors qu'il était menacé par la Marine ! Mais quel genre de fou était-il ? Quelqu'un attaqua, une personne tomba au sol. D'autres prirent leurs jambes à leur coup, laissant alors le Pirate face à elle. Il prenait le temps, alors qu'il était en danger, de lui parler, de s'excuser et de lui proposer de le rejoindre dans son équipage. Ainsi que le rassurer sur ses intentions non - meurtrières. Aussi vite qu'il était arrivé, il repartit en guerre, lui laissant le choix de partir ou non.

                  Alors qu'il repartait en bataille contre de nouveaux arrivants, toujours plus nombreux, Elinor restait immobile, les yeux perdus dans le vague, plongée dans un état second. Sa vue se brouilla. Les sons paraissaient lointains. Comme si elle demeurait dans une bulle. Coupée du monde ; avec pour seule compagnie son esprit.
                  Elle avait attendu ce moment, l'instant où elle aurait l'opportunité de rejoindre un équipage de pirates. Elle n'avait jamais vraiment compris pourquoi elle avait ce souhait alors qu'elle ne connaissait pas grand chose de cette existence, malgré les éclairages d'Alerrrrandro. C'était un rêve inexplicable. Mais c'était son rêve. Son envie d'aventure et sa raison entraient en collision. Partir, oui, mais vers où ? Elle les connaissait à peine, ces pirates ! Comment faire confiance à des inconnus ? Mais pourquoi refuser de partir, c'est ce qu'elle voulait ! Très stressée par ce conflit cornélien, la gourmande plongea sa main dans une poche pour manger son raisin salutaire.
                  Et tandis que sa langue entra en contact avec son bonheur gustatif, le visage d'Elinor devint rouge. Elle porta ses mains à sa bouche, comme si elle ressentait le besoin de vomir. Elle n'avait pas de chance : alors qu'elle avait besoin d'une aide pour réfléchir, voila qu'elle était tombée sur le grain pourri de toute la grappe. Avant qu'elle eut pu le recracher, l'horrible aliment fila directement dans son organisme.
                  Elle se sentit toute drôle.
                  Elle fit quelques pas en avant, sans savoir pourquoi, avant de s'arrêter de nouveau. Son visage devint cette fois-ci blanc comme un linge.

                  - Non....

                  Elle fouilla dans la poche droite de son vêtement.

                  - Non...non...non...non !!!!!! NON !!!!!

                  Maintenant les rumeurs qu'elle avait entendu au début du concours de cuisine lui revinrent en mémoire. Parmi les prix destinés aux vainqueurs, on disait les plus folles choses : une somme mirobolante de berrys, un restaurant, un voyage à travers le monde, un poste sur le Baratie, un fruit du démon.
                  Ainsi, ils avaient osé mettre un fruit du démon parmi les récompenses ! Voila pourquoi les membres du jury avaient conseillé aux gagnants de ne pas dévoiler leur gain en public. Seulement, avec toute cette agitation, Elinor n'avait pas eu l'opportunité d'ouvrir la bourse. Et au lieu de piocher parmi les raisins divins qu'elle consommait de façon compulsive depuis qu'elle avait fauché une grappe à Émile, elle avait mis la main dans la mauvaise poche. Et il avait fallu que son fruit du démon (qu'elle découvrait à présent trop tard en ouvrant enfin sa bourse) ressemblait à s'y méprendre à une grappe de raisin. Si ce n'est pas de l'ironie, dites-lui de quoi il s'agit !

                  - Et mer** !

                  Dit-elle en criait de rage. Elle n'avait jamais eu l'intention de manger un fruit du démon. Elle s'en fichait, d'avoir des pouvoirs. Son but était de les cuisiner pour prouver que n'importe quel aliment pouvait devenir bon malgré un gout ignoble (à ce titre, maintenant qu'elle y avait goutté, elle se rendait compte à quel point son défi était ardu). Elle voulait que quelqu'un en goutte un bout pour se débarrasser du pouvoir afin de travailler l'aliment. Mais en manger un, non ! Elle qui adorait nager dans l'eau de la mer, plonger pour pêcher ses poissons et récupérer en apnée les coquillages, pour choisir elle-même ses produits à la source...Tout ça, c'était fini....

                  Elle était furieuse. Et elle devait passer ses nerfs sur quelqu'un, ou quelque chose. Toujours dans un état second, elle traversa la foule des badauds qui restaient pour assister au combat de la Marine et monta sur le podium où se trouvait sa cuisine pour la dernière épreuve du concours. Elle récupéra quelques objets puis prit la direction des échauffourées.

                  Le fameux Seido et son compagnon luttaient avec force contre la Marine. Contrairement à Elinor, eux savaient se battre. Le Capitaine avait sa méthode, mais son camarade était particulier. Il se battait avec des chaines reliées à des morceaux de béton, des pierres, ou d'autres débris en tout genre qu'il avait dû ramasser à droite à gauche. Leurs capacités, à tous les deux, étaient efficaces. Elle savait qu'elle ne serait jamais à la hauteur.
                  Alors qu'elle se rapprochait de "l’œil du cyclone", un jeune mousse de la Marine, au visage couvert de boue (il était tombé la tête dans une flaque), essaya de l'empêcher d'aller plus loin. Tout comme le vieux, quelques minutes auparavant, elle ne l'écoutait pas, ni le regardait. Cependant, le soldat n'allait pas la laisser faire, lui. Il lui agrippa fortement le bras et l'entrainait loin. Elinor, en colère à cause du fruit du démon, s'empara de la grosse poêle en fonte qu'elle avait pris sur le stand et assena au malheureux un revers digne d'un joueur de tennis. Le pauvre bougre perdit une dent et, sans être assommé, était sonné et restait debout, comptant les chandelles qui dansaient autour de sa tête.

                  Seido le Capitaine était entouré. Il se battait sans relâche. Parmi ses opposants, un membre de la Marine reçut un choc à l'arrière de la tête. Mécontent de s'être fait attaquer par derrière, il se détourna de Seido et fit volte-face, cherchant son agresseur, et surtout l'arme du crime. Il ne trouva devant lui qu'Elinor qui se dressait devant lui.

                  - Allez-vous en ! ordonna-t-il, avant de recevoir une pomme-de-terre dans l’œil.

                  - Aie, mais ça fait mal ! Se plaignait-il toujours en réceptionnant une nouvelle patate dans les dents. Mais elle est folle, celle-là !

                  Il voulut l'arrêter en se rapprochant d'elle, mais ne parvint qu'à recevoir une pluie de patate qui l'obligea à s'enfuir. Un de ses collègues, alerté, se retourna aussi, et se prit un melon dans la pastèque.
                  Tandis qu'elle jetait ses projectiles, Elinor se mit à parler fort à l'intention de Seido.

                  - C'est d'accord ! Je viens !

                  Elle lâcha son sac à patates pour reprendre la poêle et donner des coups sur la tête à un agresseur. Mais elle se sentait faiblir. Elle n'avait pas l'habitude de se battre.

                  - Mais si on en parlait dans un endroit plus tranquille ? Ce n'est pas assez intime ici !

                  Le soldat de la Marine qui tentait de la maitriser (et qui accumulait les bosses sur son crâne), lui saisit le bras. Elinor lui jeta un regard noir.
                  - C'est une manie ! Qu'est-ce que vous avez tous avec mes bras aujourd'hui !

                  Elle répliqua avec sa poêle, qui se déforma sous l'impact du choc sur la tête du Marin. Sa tête était incrustée dans le fond. Satisfaite, elle fit un pas en avant. Enfin, pas tout à fait. Elle tomba sur les fesses avant de comprendre quoique ce soit.

                  Ahurie, elle se releva et fit un nouveau pas. Son bras droit était tiré par l'arrière. Encore ce crétin, pensa-t-elle. Et tandis qu'elle se retournait pour s'assommer pour de bon, elle constata que ce dernier ne s'agrippait plus à elle. En revanche, une menotte positionnée à son poignet droit la reliait au poignet gauche du militaire. De rage, elle secoua la main et se mit à enguirlander le malchanceux encore conscient.

                  - Enlevez-moi ça de suite !

                  - De quoi parlez-vous !

                  - Lâchez-moi ou je vous frappe tellement que même votre maman ne vous reconnaitrait pas !

                  - Mais je n'ai rien fait !

                  - Enlevez-moi cette menotte !

                  - Ce n'est pas moi qui l'ai mise là !

                  - Ben voyons ! Parce c'est moi peut-être ?