Kilea Ohani [Finie]

Pour se mettre tout de suite dans le bain, parlons tout de suite de l’apparence atypique de notre créature, car c’est bien malheureusement trop souvent que l’on la décrit ainsi, l’Albinos en notre temps a du mal à faire partie du genre humain... Préjugés et superstitions grotesques alimentent les réseaux de commérage au sujet de la blancheur de la peau ou de la rougeur des yeux de cette dernière, certains même, affirmeront que la regarder dans les yeux trop longtemps vous rendrez aveugle… Bref, passons, inutile d’en faire la liste cela ne mène à rien, d’autant qu’aujourd’hui, toutes ces petites histoires amusent notre protagoniste. Si longtemps, elle a été cachée sous des amas de tissus espérant ainsi camoufler cette totale absence de couleur, la demoiselle du haut de ses vingt ans, eh oui, il faut bien qu’elle est quelque chose de haut, vu que ses courtes pattes… Sous risque d’être aplati à son tour par ses petits poings… Le Narrateur refuse de dire de façon clair que la petite chose et petite, oui très petite ne dépassant pas la petite taille de la barre des 1,50… (On arrête là, on a compris, j'insiste sur le petit contenu de la chose…) Enfin bon… Par chance le corps reste bien proportionné, de loin donc, ce second détail passe (presque) inaperçu, de près les gamins sont content… (Ils se sentent grands...)

Souvent traité de sorcière par ses clients les plus âgés, sa chevelure n’a pourtant que la longueur au pire identique à ces créature, leur couleur est l’opposé du noir de jais, bien plus blanc encore que sa peau, en revanche, la coiffure laisse à désirer, soit lâché au grès du vent, soit attaché en vrac en queue de cheval, ils n’ont jamais une tenue irréprochable, mais au moins ils n’ont pas un nœud ! (En même temps , vu qu’ils sont démêlé six fois par jours… Faute d’avoir mieux à faire…) Elle peut faire peur la nuit, sa blancheur ressortant avec le noir de la nuit et le rouge perçant de ses yeux contrastant, enfin, vous aurez peu de chance que cela arrive, elle ne sort déjà pas beaucoup de jour … Mis à part tous ses détails très peu à son avantage, l’albinos a de jolis traits de visage, qui malheureusement sont bien couvert par les fils blancs aventureux sortant du haut de sa tête… Manquant un peu (beaucoup) d’originalité, la demoiselle, pas très féminine, préfère de loin le côté pratique des vêtements, de jour, particularité de sa peau l’obligeant, elle semble emmitouflé, sous des tissus de lin blanc ou crème (Oui, elle se croit pas assez clair comme ça… Au moins ça reste assorti à la base...). Généralement une très large écharpe domine tout le haut du corps, pouvant couvrir sa tête au soleil ou à l’ombre elle reste simplement poser sur les épaules, c’est l’accessoire dont elle ne pourrait se passer. Invariablement, elle a toujours les même chaussures, de veilles sandales, un peu spartiate, auxquelles elle fait aussi attention qu’à un trésor, pourquoi ? Confidentiel ! En dehors de la vieille boutique de son grand père, elle quitte l’uniforme de sa robe blanche siglé par l'emblème du lieu, pour lui préférer un pantalon et haut manche courte ample, sorti d’où… Du placard de Papi…

Plutôt simple, elle n'est pas du genre à faire des chichis, seul le rituel du thé lui impose convention et grâce au moment de le servir et le déguster, sans ça, on distingue très vite dans ses mouvements ce côté je m'en foutiste qui lui colle à la peau. Elle n'aime pas s'agiter, de nature calme, la belle déteste bouger ou parler pour rien, elle aime prendre son temps et ça se voit, sa démarche est lente et ses gestes ne se font qu'une fois mûrement réfléchi. Vrai livre ouvert, il suffit de regarder sa tête pour savoir son humeur, là encore, elle est emprise du côté qui parait un peu simpliste, mais dont il faut se méfier, la folle sourit à toutes les sauces et certains sourires sont dangereux... Prudence, notamment quand un sourcil est relevé, il révèle un tic nerveux annonçant l'orage qui va s'abattre... Puis LE détail, le meilleur pour la fin! Soixante quinze pour-cent du temps de la journée, vous la retrouverez tasse en main... (Conso moyenne estimé à 2litre minimum par jour... Attention, un manque de thé peut entraîner des morts! C'est de là que lui vient son surnom "Oni" qui signifie Démon... Vieille Histoire...)

En résumé : Albinos, Petite, Peu expressive ou trop.. Girouette quoi selon l'humeur...

La demoiselle a beaucoup de défaut le premier est un sale caractère, alimenté par son esprit borné et son âme impulsive, très peu soucieuse des règles et conséquences, Oni est du genre à agir puis à réfléchir… C’est simple, quand mademoiselle a envie, elle fait, cela avec toujours la même excuse, la vie est trop courte pour se prendre la tête, surtout quand on a une vie de M… Bref, peut-être sa façon à elle de compenser l’ennui de cette vie de galère. Oni joue le rôle de l’aînée avec sa petite sœur et son grand-père aussi… Les deux sont de vrais enfants, pour ça, on peut lui reconnaitre une grande patience, depuis toute jeune, elle joue le rôle de chef de famille si on peut dire… Un aïeul loufoque, avec plus tout sa tête en guise de tuteur, forcément, il fallait prendre en main cette petite famille issus des campagnes, ses parents, cultivateurs de feuille de thé (comme par hasard !), ont envoyé leurs filles en ville espérant pour elle un meilleur avenir et surtout leur souhaitant une meilleur condition de vie, ça a été réussi tient ! Dans les lettres du grand-père tout était beau, parfait presque, trop pour être vrai, voilà comment une demoiselle de douze ans c’est retrouvé à tout gérer dans une boutique délabré qui pique du nez…

Forcément, ça vous forge bien vite un caractère en béton ! L’échec ne fait partie du vocabulaire de la miss, depuis aussi loin qu’elle s’en souvient, on lui en a fait voir de toutes les couleurs (Marrant pour quelqu’un qui n’en a pas…). Assez renfermé, Oni a tendance à n’en avoir rien à faire de ceux qui l’entourent, pour cause, si vous ne passez pas les portes de sa boutique en tant que client, peu de chance qu’elle vous écoute et elle n’est pas de nature à se forcer, pas envie = Elle ne fait pas. Vu le guêpier dans lequel, elle se trouve, heureusement qu’elle est douée pour se motiver ! Tout marche chez elle, en objectif et chalenge, qu’elle s’auto donne ! Généralement, elle est calme et silencieuse, laissant les choses se passaient d’elle-même, observant avec patience et prenant sur elle… Mais comme souvent avec ce genre de personne, quand la limite de la jauge est atteinte, c’est l’explosion et là, mieux vaut se cacher… Autant dire que pour plusieurs jours ça rase les murs à la maison. Bonne « bourrique » d’ordinaire, elle peut être un vrai démon dans ces moments-là, d’ailleurs c’est de sa première vraie colère que lui vient son surnom « Oni ».

Je m’en foutiste par excellence et maladroite pour le coup, ça va de paire, elle fait sa vie et son train-train en solitaire, elle peut paraitre dans la lune très souvent, forcément, arrivée à saturation elle devient tête en l’air, ignorant tout autour, ça présage généralement que le vent va tourner pour celui qui lui tape sur les nerfs. Un peu folle, les voisins vous diront, complètement pour ce qui concerne sa sœur et terriblement rabat-joie pour Papi, celui-là d’ailleurs qu’elle passe sa journée à surveiller… D’un autre côté, Oni est finalement assez courageuse et du courage il en faut dans cette boutique, avec cette famille… Un poil trop optimiste, le pire est qu’à force de se convaincre que ça va passer à l’as, ça fini par plus ou moins finir comme ça, évidemment, ça ne tombe pas du ciel, quand la belle veut quelque chose, elle se donne toujours les moyens de l’obtenir. Une vraie extrémiste ! Prenez garde ! La demoiselle a du mal avec l’autorité, bien qu’elle peut à première vue être très mature, elle a gardé de son côté enfantin une nature espiègle, elle est très fourbe, ceux qui la connaissent le savent mieux que personne et s’en méfient…

Assez orgueilleuse, elle est du genre challengeuse, ne sachant résister à aucun pari, elle déteste perdre, d'ailleurs, loin d'être bonne joueuse ou bonne perdante, face à elle, on fini toujours perdant sur un point ou un autre (Sale coup en prévision powa!). Tout sauf matérialiste, elle sait se contenter de pas grand chose, sauf un point où elle est intraitable, seul caprice ou aucune concession ne peut être faite, le thé ! Aussi curieux que cela puisse paraître, un bon thé suffirait à l'acheter, elle a une vraie addiction pour ce liquide qui est de loin sa seule passion dans la vie. Sa bonne mémoire, (travaillé exclusivement pour son thé...) lui permet de créer de nouveaux mélanges en toutes circonstances, depuis son jeune âge, pour reprendre les traces de son aïeul, Oni a étudié les plantes, dans un seul but : Obtenir le plus de variétés d'infusions possible. Ainsi, elle a réussi à faire survivre la boutique de son grand-père avec la diversité qu'elle propose dans les effets des infusions, preuve de son côté inventif ! Quand il est question de vendre et négocier, elle est talentueuse, en bonne commerçante, tout prix est discutable...

L’histoire ? Peut-on appeler ça une histoire à seulement vingt ans, non tout au plus c’est un passé et pour le moment, celui de notre protagoniste n’a rien de passionnant, il est d’un banal effrayant, enfin, ce n’est pas tellement sa faute si elle n’a pas connu les grandes aventures, la jungle, les monstres, les combats ou la maneouvre sur les flots, pour elle, cela est d’une toute autre dimension, n’enlevant en rien pourtant le prestige à sa façon de voir bien sûr… Résumons !

Si la belle croiserait un aventurier se vantant de son exploration des jungles terribles, peuplés de créatures infernales, c’est avec un air un air blazé, qu’elle aurait envie de lui parler d’une jungle, au moins bien aussi périlleuse que la sienne, celle ici même qu’elle a dompté, la Boutique ! Eh oui, il n’en a pas l’air ce tas de ruine, mais fut un temps où caisses, araignées conquérantes et poussières malfaisantes avaient en mains le territoire. S’avancer en ce lieu était à faire au péril de sa vie ! Si à chaque pas vous pouviez être englouti par la pile bancale de récipients souvent vide ou rempli d’éléments inutiles, la poussière quant à elle chatouillait votre nez la vile dans l’espoir que votre éternuement déclenche l’avalanche des pièges de la zone. Leur esclave soumis, avait laissé le règne de la toile araignienne et du mouton formé par la neige poussiérique envahir la zone, se cultivant avec aisance, poussant même, leur victime à placer ses pièges pour l’infâme Oni qui viendrait les exterminer ! Car oui, ces deux forces réunis le savaient, leur fin était proche, le démon aux yeux rouges allait frapper et conquérir la zone qui serait bientôt sienne ! Tout cela, avec pour seule fautive, la maudite araignée l’ayant piqué trois jours durant, une déclaration de guerre et si d’un côté ils étaient légion, l’albinos elle, héroïne de son histoire, n’avait besoin que de deux fidèles compagnons, Miss Droite et M.Gauche ! L’un armé par le balai et l’autre par la serpillère, dirigé par le haut de ses douze ans par leur général commandant l’assaut, ils avaient en trois jours rasés la zone ! Réduisant un empire à eux seuls, voilà un de leurs grands faits d’arme parmi tant d’autre !

Si là il n’était pas convaincu, pauvre type, c’est qu’il n’avait pas vu ce dépotoir, heureux veinard, il venait huit ans après la bataille, n’ayant ainsi pas affaire au monstre de l’avarice et à celui du sabotage de chantier. S’attaquait à une zone est revenir le lendemain était synonyme de recommencer, forcément, en dirigeante ultime, elle menait le lieu à la baguette, Capitaine menant son équipage, elle était impératrice de son empire, où d’un geste de la main elle traitait ou non indiquant la sortie. Enfin équipage… Le sien était belliqueux… Un vieux fou de grand-père en second passant son temps à fuguer et l’obligeant à le courser et une peste n’était pas moins que sa petite sœur en matelot. Si la cadette ne montait pas les grades, c’est qu’il n’y avait pas plus faignante en ce bas monde, aider à mettre en place, faire la poussière ou au moins ramasser son verre était trop pour la Diva qui brisait le verre par le son de sa voix, non pas qu’elle atteigne de belles notes, juste qu’ils préféraient se suicider que supportait ça… Nos sources viennent bien sûr de la seule et unique personne à qui vous aurez probablement affaire en passant les portes de la boutique, en dehors de là, les chances sont minimes, elle a la vieille habitude de vivre enfermé et ces dernières une fois ancré sont difficiles à changer…

Huit ans déjà, entre temps certes le lieu avait été remis à jour, enfin autant que l’on le pouvait, la jeune fille est devenue bricoleuse, puisque l’on ne peut pas cultiver l’or, ce qui est bien dommage, Oni a cultivé son inventivité. Système D powa ici-bas, le peu de recette de la boutique a toujours à peine suffit à rembourser les dettes astronomiques du propriétaire des lieux, c’est à peine si on finit le mois avec soupe et riz à chaque repas, alors des frais de travaux sont inimaginable. A peine arrivée d’ailleurs, la petite a dû se mettre en quête de solution, envoyait avec sa petite sœur en ville par leurs parents, sous prétexte que la vie sera plus facile là-bas, l’aînée n’a jamais été dupe, ces deux-là même avec toute la bonne volonté du monde ne pouvaient plus nourrir deux bouches de plus. Ainsi donc, aujourd’hui encore, elle omet volontairement de les informer de la situation critique, son grand-père ayant perdu la raison avant même que ces petites filles le rejoignent, est pris de folie. Bien qu’il soit sympathique et toujours partant pour aider, ce n’est malheureusement pas possible, ce dernier doublant la tâche de travail plutôt qu’autre, règnes en mains, ce n’est que dernièrement que sa petite fille à trouver de quoi attiser les ventes de la boutique, en attirant les clients dans sa boutique. Celle que l’on appelle souvent « la sorcière des feuilles » propose en effet des infusions à moindre prix qui peuvent paraitre « magique » dans leur effet. Etudiant encore les vieilles notes de son grand-père qui était herboriste quand il avait encore sa raison, elle a pu ainsi élaborer des recettes d’infusions pour guérir certains maux et tant d’autres effets encore. Tout est dans la présentation du produit elle vous dirait ! Et ça à l’air de bien marcher, enfin pas de quoi rouler sur l’or, le régime alimentaire n’a toujours pas changé, mais le gouffre des dettes se referme.

Si tout le monde est dans la même galère, on ne peut pas dire que tous participent, si Papi est pardonnable, Diao la plus jeune est une vraie plaie, qui ne se gêne pas à se servir dans la caisse, totalement irréaliste, la petite s’imagine que son jolie minois la mènera au sommet sans forcer. Enfin bon, une si jolie vendeuse, même si elle ne fait rien en boutique attire l’œil et les clients potentiels, du moins c’est ainsi que l’aînée se console pour ce boulet accroché à ses chevilles. Il n’en a pas toujours été ainsi, enfant, à la campagne, les deux aidaient aux champs de thé et Diao était de loin la plus enthousiaste, elle adorait en rentrant préparer le thé, seul chose qui n’a jamais manqué chez eux… La ville la bien changé, la petite chétive et timide, semble avoir inversé les rôles avec sa grande sœur, celle qui était pleine de vie là-bas est devenu aigri et limite asociale, tandis que l’autre marchant sur les traces de son aînée est devenue souriante et espiègle, jamais sérieuse la bourge ! La vie à la campagne, reculé de tous convenait mieux à Ohani, ici, pas de superstition et intention malsaine dû à sa particularité, ce que les gens de la ville peuvent être cruels… Enfin, ça à son bon côté, sans ça, Oni aurait probablement tout comme sa sœur préféré jouait toute la journée à découvrir la rue, avec l’excuse implacable de promener Papi, ah oui, elle en a bien profité qu’Oba n’est plus toute sa tête. Enfin, fou mais pas totalement, il y a des sujets sur lesquels il est incollable et sait de quoi il parle, les plantes et le thé par exemple, ils font partie de ses rares moments de lucidité où l’on pourrait se demander s’il ne fait pas la comédie le reste du temps. Loin d’être une as en écriture, bien qu’elle est mémorisé par cœur beaucoup des mots des notes de son grand-père, Oni en revanche lit plutôt bien, pour cause, elle en a eu besoin pour pouvoir reprendre l’affaire, preuve qu’il lui suffit juste d’une motivation, eh oui, elle est têtue et ça à ses bons côtés !

Coincé dans une routine, où tôt le matin elle part cueillir les plantes nécessaires à ses préparations, le comble est que la plupart sont sauvages, donc gratuites, parfois il suffit d’ouvrir les yeux pour trouver sa richesse, Oni comprend mieux le vieil adage de son père maintenant. Puis la journée, il faut guetter le client spécimen rare hormis quelque habitués, bref vie peu passionnante, mais assez drôle dans de rares moments, mais à force de tout laisser couler, Oni pourrait bien tout envoyer boulet… Heureusement dans tout ça, il y a le thé en illimité vingt fois par jour ! Une tasse fumante, un doux parfum enivrant et le goût amère dans la bouche, à celui qui ne connait pas ça, n'a pas encore goûté au paradis terrestre, avec l’avantage ultime où seulement un peu d'eau chaude suffit à vous y emmener ~

Comme je disais au début, rien de bien passionnant et oui, on ne né pas tous héros !