- Ils étaient encore nombreux. Très nombreux même. Après avoir parcouru plusieurs mètres vers la plus grande bâtisse du fort de Morvak, j’étais tombé sur bon nombre d’hommes qui voulaient ma peau à voir comment ils me regardaient et ricanaient. Certains léchaient leurs lames, tandis que d’autres scandaient haut et fort qu’ils allaient me buter froidement et donner mes restes aux dinosaures du coin. Ces menaces auraient pu me faire rire comme d’habitude, mais aujourd’hui était un jour particulier où j’avais fini par enterrer tous mes bons sentiments. Ils allaient payer cher tout ce qu’ils avaient fait et tous les mots qu’ils avaient pu prononcer. Sans plus tarder, je me mis en garde, le visage ferme et le regard brillant d’une détermination inébranlable. Les forbans devant moi n’en demandaient pas moins, puisqu’ils se mirent à me charger sous des cris de guerre à vous bousiller les tympans. Les imbéciles ! Contractant mes muscles comme jamais, je décochai une lame de vent qui s’abattit sur la première ligne de front de ces barbares. Des corps volèrent dans tous les sens, mais ce fait ne découragea nullement les autres pirates qui continuaient de cavaler vers moi. On aurait presque dit des monstres assoiffés de sang, mais soit. Ils allaient tous trépasser, sans qu’une seule once de compassion de ma part ne vienne retenir mes coups. Le premier d’entre eux courait vite et en zigzag ; mais bien avant qu’il ne puisse faire quoique ce soit à mon encontre, sa tête vola instantanément, et s’en suivit une gerbe de sang effrayante qui vint m’humecter le visage…
Deux autres hommes suivirent, mais par les airs cette fois. Alors que je me redressais après avoir décapité le premier, je tournai ma tête vers eux, sourire moqueur aux lèvres. Lorsqu’ils clignèrent une fois les yeux, une lame de vent fondit sur eux sans qu’ils puissent faire grand-chose. Une fois à terre, ces hommes virent leur ventre se vider de leurs boyaux, avant de tomber au sol pour ne plus jamais se relever. Mais j’me remis bien vite en garde, puisque la partie n’était pas encore terminée. Un coup d’estoc fusa vers mon épaule droite, mais j’eus le bon réflexe de l’éviter en faisant une roulade arrière. De multiples flèches se dirigèrent brusquement vers moi, mais j’fis vite de toutes les dévier avec ma lame. N’est pas bretteur qui veut. Un canon retentit avec fracas, mais il fut bien trop bruyant pour m’avoir par surprise. Lorsqu’il explosa près de moi, les sous-fifres de Morvak se mirent à crier de joie, croyant que j’étais mort. Poussière et fumée s’emparèrent du coin, de sorte à ce que personne ne puisse soupçonner ma survie n’serait-ce qu’une seconde. Mais alors qu’ils gueulaient à loisir, l’un d’eux se tût et vit une forme indistincte, au loin. Il voulut interpeller ses camarades, mais une onde tranchante vint le déchiqueter en deux. A la vue de cette scène d’horreur, ses amis se figèrent et se mirent à trembler. Lorsqu’ils se retournèrent et virent une silhouette se dessiner progressivement dans la fumée, ils s’emparèrent d’armes à feu, et tirèrent n’importe comment. Définitivement, ces gars étaient de vrais idiots, et c’était peu d’le dire…
Pour éviter ces projectiles qui pouvaient malencontreusement m’avoir, j’fis un bon de plusieurs mètres, avant de tenir mon meitou des deux bras et au-dessus de ma tête. Quand ces imbéciles me virent sortir de l’écran de fumée et voulurent une nouvelle fois me viser, j’décochai une gigantesque lame tranchante qui prit temporairement la forme d’un rhinocéros chargeant une proie, avant d’aller s’écraser sur le reste de sa troupe. L’attaque fut plus contondante que tranchante, puisqu’elle provoqua un immense geyser de sables qui fit valser les corps très haut dans les airs. La chute promettait d’être lourde, et elle le fut carrément. En plus des multiples estafilades qui parsemaient leur corps, ces gens eurent plusieurs os fracturés, surtout la colonne vertébrale pour la plupart. Leur temps sur terre était compté. Lorsque j’me réceptionnai enfin, avant d’observer le sinistre tableau qui se dressait devant moi, deux mains sortirent soudainement de sous terre, avant d’empoigner mes pieds ! Alors que d’autres personnes auraient paniqué, je demeurais complètement stoïque, n’essayant point d’esquisser le moindre geste brusque qui pourrait m’être fatal. Ça aurait pu se résumer à cela, mais un type se dégagea brusquement du sol, avant de me faire face. Séance tenante, et armé de poings américains, l’pirate me décocha une droite sévère, encastrant complètement son poing dans ma joue gauche. Il se mit à rigoler bêtement, mais s’arrêta tout aussi vite, quand il vit que je retournai ma face vers lui, malgré son poing toujours sur moi. Automatiquement, mon assaillant recula de peur. Il semblait avoir mis toutes ses tripes dans le coup…
- Où est Morvak ? Demandais-je calmement, mais plus ou moins sèchement.
- J… JE TE LE DIRAI PAAAAAS. MEUUURS !!!!
A peine voulait-il me flanquer une nouvelle droite que j’avais planté mon arme dans son ventre, et ce profondément. L’homme s’immobilisa, hoqueta, vomit du sang, voulut tenter une action vaine, mais finit par tomber au sol, raide mort. Celui qui m’avait tenu par les pieds sortit la tête de terre, mais fit par la même occasion la plus grosse erreur de sa vie, puisque je le tuai sans trop me poser de questions. Je me dégageai ensuite de son emprise, avant d’avancer. La grande bâtisse devant moi était de deux étages et particulièrement belle par rapport aux autres constructions, qui d’ailleurs, avaient été ravagées par l’explosion de Rain. A la simple pensée de son acte à la fois suicidaire et héroïque, j’ne pus réprimer un grognement. J’étais vénère là, et pas qu’un peu. Je levai mon arme vers le ciel, avant de faire un mouvement dans le vide, non sans murmurer : « Ono ! » La terre trembla et se fissura devant moi, cédant sous le passage de l’énorme lame de vent que j’avais engendré. En un seul instant et comme s’il avait été question d’une motte de beurre, mon attaque fendit la bâtisse en deux, et celle-ci ne manqua pas de s’effondrer aussitôt dans un bruit assourdissant. On aurait presque dit un simple château de cartes qui s’écroulait. J’assistai à la scène, sans pour autant qu’elle puisse me calmer… La seule personne que je voulais, c’était Morvak ! Mais alors que j’comptais me retourner et le chercher autre part, une gigantesque ombre apparut au-dessus de moi. Levant la tête, j’vis le ptérodactyle d’la veille, mais pas seulement lui. Quelqu’un le chevauchait, et ce quelqu’un, c’était…
Dernière édition par Alheïri S. Fenyang le Lun 1 Oct 2012 - 12:31, édité 1 fois