Posté Mar 2 Oct 2012 - 3:23 par Zegaï Makiavel
Chaque histoire a son héros et son super vilain, chaque région a ses protecteurs et ses oppresseurs tout comme chaque camp a ses bons et ses mauvais. Tous ont des ambitions différentes leur donnant la force d’avancer et dictant leur vie. Certain iront chercher la gloire, d’autre la fortune, la force ou encore je ne sais quoi d’idyllique. Mais les chemins pour arriver au même but peuvent être totalement différent, tandis qu’un tel le fera dans le sang, un autre s’y prendra avec plus de diplomatie. Pourquoi faire le mal ? Pourquoi faire le bien ? On vous répondra que tous les moyens sont bons et que seul le résultat compte.
Vous dire que je ne fais partit d’aucun de ces types là serait mentir, mais j’aime a dire qu’au milieu de ce joli foutoir je suis le mec de l’entretien. Je me moque de choper le premier rôle, je ne cherche pas non plus à devenir le mec le plus puissant qui n’ai jamais foulé cette terre, quand à la gloire… Je me mouche avec. Oui je suis devenu chasseur de prime mais je ne veux pas endosser la tenue de sauveur. Si vous voulez me donner un titre, appelez-moi le concierge. Une tache dans la marine ? Pas de ‘blème, je viens nettoyer tout ça. Un pirate qui perd un boulon ? J’ai toujours ma clé à molette pour lui revisser la tête. Je me présente, Zegaï Makiavel, chasseur en herbe, et je répudie toute forme de corruption, d’injustice et de méchanceté gratuite. Mais ne vous y méprenez pas ! Pas de justicier dans l’air ! J’utiliserai des méthodes aussi basses que celles de mes victimes, je ne serai pas un enfant de cœur avec eux. Mais détendez vous, je suis un bon type, si vous l’êtes aussi. Je dirai même que je suis un sacré phénomène ahah.
Je suis embarquer sur un navire de pêcheur, de taille modeste, ils ne pêchent pas la baleine géante, doté de splendides voiles rouges. Preuve que les poissons sont définitivement attardés pour venir se prendre dans les filets d’un bateau aussi discret que celui-ci, et super malchanceux quand on observe plus attentivement l’équipage. Depuis notre départ, on avait lancé qu’une fois l’ancre et cela n’avait pas l’air de déranger le capitaine, ce dernier disait que c’était plus pour la forme vu que leur commerce était plus que lucratif, aaah la belle vie de pêcheur. Oh, j’oubliai, je les aidais dans leur travail pour financer mon trajet jusqu’à Last Camp. Le cap’taine avait trouvé l’idée marante, je le soupçonne d’avoir accepté juste pour le fun, à tout les coups il m’aurait transporté gratuitement l’enflure. Enfin, pour l’heure la détente était au beau fixe, nous faisions une partie de carte en vidant quelque jarre d’un alcool fait maison et qui commençait à enivrer la moitié des hommes. On ne ramènera surement aucun poisson, sauf si ceux-ci décidèrent de venir d’eu même sur le pont.
« Une paire de sein mon gars !
- De sein ?
- Ouai de cinq tu m’as comprit fais pas l’abruti !
- J’espère que ta femme en a pas des comme ça ah’ah’ah !
- Elle en a pas ! Bwahahah !
- J’ai la gorge sèche rhabille le p’tit !
- Ouai ressert moi un godet aussi, j’commence à pisser de la poussière !
- Une pour bibi aussi pour faire passer le brelan de roi que j’viens de vous enfiler dans la tronche !
- Ah l’enfoiré de jeune ! On les prend en stop sur notre bateau et y nous dépouille bordel ! »
Je récupère les cartes et commence à les mélanger maladroitement, les effets du breuvage alcoolisé se propageaient sympathiquement dans mes veines à moi aussi. Malgré les moqueries des marins et les explosions de rire collectives je pus enfin redistribuer le jeu à chacun. J’ai encore gagné deux parties mais en suite, plus personne ne gagnait, tous trop ivre pour réussir à décoder ce qu’il y avait marqué sur ces petits morceaux de carton, si bien que nous avons arrêté de jouer pour glander sévèrement, certain en continuant de boire. J’appris par le second que si l’ambiance était si bonne, c’est que Last Camp se trouvait être la ville où l’équipage vivait et que tous étaient heureux de rentrer après plusieurs mois passés loin de chez eux. Mais, peut être parce qu’il était beurré aussi, il me divulgua la présence d’un sale trafic là bas.
« Comme j’te dis gamin, sa fait un moment qu’on est dans le métier, c’est uniquement pour ça que nous avons pas de problème, on a notre clientèle et tout le patatra donc sa baigne. Mais sinon, ils ont la main mise sur les marchés. Et j’te parle pas des magouilles ! Ces types prennent une merde de chien et te la vendent en te balançant que c’est un poisson rare chopé dans les eaux légendaires de All Blue. Et si t’essayes de concurrencer, aie, aie, aie… Le vieux cap’tain a eu une visite avant qu’on parte en mer. Sûr que ces salops veulent le mettre sur la touche ou s’offrir ses services en échange d’une vie sans emmerde.
- Et personne dit rien ? J’veux dire, y’a pas un foutu marine ou je ne sais quoi qui met fin à leur trafic illégal et à leurs arnaques ?
- Crois-tu ! M’enfin, y’a bien le Mogaba qui applique la loi comme bon lui semble, mais il est discret ces derniers temps, sûr qu’ils se le sont mit dans la poche les fumiers ! D’un côté, j’sais pas si c’est pas plus mal, c’est un bourrin fini, il s’rait capable de raser tout une ville en les arrêtant. Du genre pas bien dans sa tête le mec.
- J’vois l’genre de type ouai. Faudrait l’enfermer avec ces trous duc, dans une cellule ensemble, ils pourront s’amuser autant qu’ils veulent hé’hé.
- C’est quoi ce regard gamin ? On dirait celui d’quelqu’un qu’a une sale idée derrière la tête.
- Plutôt deux fois qu’une ouai. J’étais venu chercher du travail sur l’île quand j’ai entendu que plein de chose pas glop s’y passait mais si j’en trouve avant d’y mettre les pieds j’dis pas non.
- Tu devrais arrêtez de boire petit, t’as des envies d’suicidaire. J’pense bien que tes sabres c’est pas pour beurrer tes tartines de pain mais là c’est p’têtre un peu gros pour un type tout seul.
- J’aime faire des trucs débiles. Je vie que pour ça d’ailleurs ! Je serai pas devenu chasseur de prime sinon.
- Ahan ! Un chasseur, longtemps qu’on en avait pas vu dans le coin. Mais je continue à dire que seul, c’pas possible !
- Si y’a que ça, je suis pas tout seul. »
Comme ci elle sentait que je préparai une nouvelle connerie, une petite fée sortit de la cale du navire et après quelques loopings celle-ci vint se poser sur la jarre d’alcool posée entre l’homme et moi-même. Elle, c’était Melody. Ce petit être se considérait comme ma mère, c’est elle qui m’avait trouvée quand je n’étais qu’un nouveau né pleurnichard réclamant la tété. Dame Violeta, ma mère adoptive officielle, ne la contre disait pas, à elles deux elles formaient même un sacré tandem. Ses cheveux émeraude, ayant une vague ressemblance avec une partition musicale, voletaient sous la petite brise qui circulait sur le pont. Melo pointa sa petite main en forme de note de musique en direction de mon visage.
« *J’ai tout entendu ! Hors de question que tu ailles en mission suicide ! Je suis la seule à avoir le droit de te foutre une déculotté ! Je viens avec toi au cas où je dois remettre en place un avorton qui voudrait lever la main sur toi ! *
- Bah’voyons, brigands planquez vous la démoniaque petite fée vient vous dégommer !
- Bordel elle parle ! J’suis ivre c’est ça ? J’tape des hallu !
- Non ne t’inquiètes pas ah’ah, c’est de la télépathie. Elle parle pas à proprement dit. D’ailleurs tu verrais tout les trucs dingues qu’elle sait faire ce p’tit bout d’cul !
*Oh ! Je suis là au cas où ! Ne fais pas comme ci j’étais un vulgaire animal de compagnie sinon tu vas passer un sale quart d’heure délinquant !*
- Excuses moi, excuses moi, ne défoule pas ta rage sanglante sur le navire !
- Dingue ! Elle est géniale ! Je veux la même !
- Boarf, je sais pas si ça existe en deux exemplaires et si c’est le cas je te le déconseille. Un sale caractère t’imagines p… »
Head Shoot ! Je venais de me prendre ses deux pieds en plein dans le crâne, en sachant qu’elle pouvait se propulser a une vitesse folle, je remerciai le ciel de ne pas avoir perdu connaissance. Saleté ! Alors qu’elle continuait à me piétiner le visage, je l’attrapai par la robe et la souleva tranquillement pour me redresser, l’injuriant de tout les noms d’oiseaux connu, sous les rires du second et des marins ayant vu la scène.
Un trajet gratuit pour Last Camp, une biture et de nombreux bons moments et fou rire, décidément, tout allait pour le mieux. En prime je venais de décrocher ma première mission, journée parfaite !
Nous allions bientôt toucher terre m’avait on annoncé, j’étais donc retourné dans ma cabine pour y rassembler mes affaires et changer ma tenue actuel, optant pour mon kimono noir et mon haori bleu, orné de nuage blanc. Mes cheveux détachés, je nouai mon bandeau autour de ma tête et ajusta mes sabres à ma taille, ceinturée par mon obi de soie blanc, comme l’écharpe que je venais d’enfiler. Me voilà fin prêt pour l’aventure. Inconscient ? Aux yeux de certain surement mais dans la vie, on ne va nulle part sans couille, je préfère réfléchir pendant un combat, savoir ou frapper c’est ça qui compte vraiment.
Le navire venait d’accoster, on faisait petit comparé à celui d’à coté, portant le nom de Sherminator... Celui du notre était plus cool : La Belle Barbe. Qui tient ce joli sobriquet à la barbe du capitaine restée coincée dans le safran du gouvernail. Y’a pas à dire, c’est tellement plus classe.
Melo juchée sur mon épaule, je descendis sur le quai en compagnie de l’équipage, désertant ce superbe bateau qui m’aura fait passé le plus merveilleux des voyages hé’hé. Nous étions encore, pour la grande majorité, éméchés par la boisson, ce qui expliquait sans doute mon envie pressante d’uriner… Mais un homme alcoolisé fait toujours les choses bien, si bien que je ne pouvais me permettre de pisser dans un endroit ou encore sur quelque chose d’ordinaire.
« J’ai tellement de pression dans la vessie que j’te coulerai un navire à la puissance de mon jet ! »
Bordel, quel idée je venais de me donner ! Et c’est comme ci tout le monde avait pensé la même chose, tous me regardait un énorme sourire aux lèvres. Je ne pouvais les décevoir !! Un regard à droite, un regard à gauche, un en l’air, on ne sait jamais que quelqu’un soit toujours à bord, et j’approcha lentement et discrètement du fameux Sherminator.
« A l’abordage moussaillons ! »
Expulsant brusquement mon liquide urinaire sur la coque du navire, je m’appliquai à y dessiner un smiley tout souriant. Quel chef d’œuvre. Rangeant mon matériel, je m’empressa de rejoindre le groupe hilare de mon ivresse incontrôlable puis nous prîmes la direction de la ville, où, chacun notre tour, nous nous séparions. Je trépignai d’impatience en me demandant qu’elle surprise allait m’offrir ma première aventure en territoire inconnu, placée sous le signe des remontrances de Melody, n’appréciant guère les effets que le nectar enivrant avait sur moi. Foutaise, je passai la meilleure journée de ma vie !