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Mihai

Mihai Moon


Pseudonyme :Aucun
Age: 32
Sexe : Homme
Race : homme
Rang :

Métier : Charpentier
Groupe : chasseurs de primes, le joueur esperant pouvoir intégrer son personnage à un équipage marine
Déjà un équipage : Aucun
But :Nourrir son gosse

Fruit du démon ou Aptitude pour la suite : [...]
Équipements : Deux flingues basiques ainsi qu'un fusil.

Codes du règlement (2) :

Parrain : Mettez le nom de votre parrain ici, si vous en avez un
bien sûr

Ce compte est-il un DC ? : oui
Si oui, quel @ l'a autorisé ? : Pludbus

Psychologie et physique

Afin de bien comprendre le personnage, il est préférable de lire la biographie avant la psychologie et le physique.

Spoiler:

Biographie
Quand est ce que je suis né ? Quand j'ai ouvert la porte à battants d'un saloon quelconque d'une ville que je ne pourrais pas vous dire le nom tellement c'est vieux. Mais ce que je me rappelle, c'est cette seconde. La seconde où les quatre hommes qui jouaient aux cartes ont tourné leurs gueules vers la mienne qu'ils connaissaient pas. Je me rappelle même encore de à quoi ils ressemblaient. Le grand maigrichon avec une barbe longue comme mon bras et des tifs lui descendant jusqu'au cul avait cet air d'indien des montagnes chamaniques. Le loubard avec sa grosse cicatrice au dessus de l’œil droit n'avait pas l'air non plus d'un drôle. Le gamin teinté de plein de taches de rousseurs par contre... Et le dernier, avec ses doigts en moins qu'on se demandait comment il faisait pour tenir ses cartes... Ouai, j'me rappelle bien de cette seconde là. Où z'ont vu à ma ceinture cette arme qu'ils ne voulaient pas connaître. Cette même seconde où leurs cul se sont levés et où z'ont tenté de se saisir de leurs pétoires. J'ai sacrément aimé ce moment. La seconde d'après... Moins. Celle où je suis redescendu sur terre aussi vite que je l'avais quitté et où je me suis rendu compte... Bah qu'j'avais tué. Pour la première fois. Et vu que j'ai jamais sû faire comme les autres, j'en ai eu quatre pour le prix d'un.

C'était mon premier contrat. C'était la première fois que je me sentais autant vivre.

Je suis né dans un coin simple. Un long chemin de terre poussiéreuse où avaient poussé de chaque côté un nombre de baraques que personne ne connaissait exactement. C'est dans l'une de ces maisons faîtes de bois et de brique ressemblant à toutes les autres que j'suis sorti du ventre de la mère. Y'avait pas de toubibs, et c'est à peine si les gens savaient ce que c'était, un docteur. Alors le monsieur tout le monde se débrouillait comme il pouvait. Les gens ont cette faculté à se débrouiller bien comme il faut quand ils n'ont pas le choix.

On dit qu'la nuit de ma naissance, les deux taudis des deux bouts du ch'min ont entendu les cris de ma mère et qu'ça les a empêché de dormir. C'qui se dit aussi, c'est que c'est une plante de notre bout de terre qui l'a empêché d'fermer les yeux pour de bon. Une de ces fleurs qui poussaient et qui poussent encore derrière la baraque. Ça doit venir de là ce plaisir que j'ai à piocher dans la terre et à voir grandir les tiges vertes. C'que je peux être con quand même...

Là où j'suis né, les gens ne cherchent rien à personne. On suit la route qu'les parents tracent. Les fils d'forgeron deviennent forgeron. Les fils de fermier deviennent fermiers. Et si on ne veut pas finir comme le père, on s'engage chez la mouette. Mais pour ça, faut quitter l'bout de chemin de terre. Et peu osent. Peu veulent aussi. On a tout c'qu'il faut là où il faut et ça suffit pour passer chaque jour que l'bon Dieu nous donne.

Y'a bien une chose à laquelle on fait gaffe. C'est l'étranger. Y'en a peu qui osent v'nir, mais à chaque fois c'est d'mauvais bougres avec leurs drapeaux noirs à crane blanc. Du coup chaque guss de chaque baraque possède un pétoire pour envoyer valdinguer l'gars osant s'risquer par chez nous.

C't'à huit printemps que j'ai eu l'droit à ma première. Je sais pas trop bien si c'est moi qui ne tirait pas droit ou c'vieux fusil qui faisait des siennes mais pas un seul de mes tirs n'arrivait à toucher quoi qu'ce soit d'autre que le vent. M'enfin depuis je me suis amélioré.


Tu vois le grand gars là bas, sa clope éteinte coincée au bec ? Celui avec ses grosses épaules et son couv' chef rapiécé, la grosse barbe noire et c'te voix de gamine qui part toujours trop haut pour que l'on n'reste sans sourire. C'est avec lui que je m'amusais à pétarder les pigeons de la forêt quand j'étais pas plus haut que toi. Faut dire qu'y'avais pas beaucoup de quoi s'occuper dans ce coin. Ch'ais plus comment qu'on s'est connu. M'enfin on s'est tout de suite bien entendu. On a fait les cons. On se prenait pour des grands., Grigore et moi. On pétait plus haut que notre cul nous le permettait. Et on aimait sacrément ça. On était content de ce que l'on nous donnait. Mais on voulait plus.

On a commencé à faire ce que personne là bas n'avait jamais osé faire. On a commencé à rêvé. De grandeur, de puissance, de classe et de fortune. Le genre de chose que les gens du villages pensent que ça ne peut appartenir qu'à quelqu'un d'autre. Pis faut dire aussi, qu'pour eux, une chaise de bois et de quoi piacter leur suffit à vivre chaque jour que l'bon Dieu nous donne. Alors 'voient pas l’intérêt d'avoir de quoi s'acheter autre chose. Sûre qu'ils sauraient pas quoi faire si on leur donnait de l'or. Ils ont déjà tout ce dont ils ont besoin.

Grigore et moi, on a par je n'sais quelle bizarrerie voulu autre chose. On ne rêvait ni de devenir comme le paternel, ni d'uniforme bleu. On rêvait de cet océan qui nous narguait, loin après le village. A plus d'500 mètres de la dernière baraque. L'était aussi bleu qu'les yeux du Grigore, aussi grand que l'univers, aussi mystérieux que le sage du village. Il envoyait autant de rêve à la gueule qu'une affiche Wanted en envoie à un pirate.
Mais ce rêve là, de voyager loin du village, on se le gardait pour nous. Parce qu'au fond, on restait des gosses. Des gosses qui piaillaient de peur dès qu'ils voyaient un étranger pointer le bout de son nez.

Alors on a commencé à trimer dès que les muscles ont remplacé les bouts de chair, dès que le duvet a commencé à pousser. Et je suis devenu comme mon père. Un gars simple. Un charpentier. Je trimais chaque jour à monter des baraques, à en démonter, à couper du bois et à casser de la brique. Ces rêves de gosses, je les gardais toujours dans un coin de la tête, et quand je mirais l'bleu de l'océan du haut des toits que je construisais, mes yeux se remplissaient toujours d'étoiles.

Mais la vie m'a forcé le pas. C'tait un jour comme les autres où mes bras usés par les journées de travail enfonçaient des clous dans le bois d'un toit depuis que le jour s'était levé. Un d'ces chats n'appartenant à personne et vivant des déchets des autres se promenait en bas de mon échelle. Il me mirait d'un œil amusé à me voir trimer comme un forcené, la goutte aux tempes, la gueule rouge cramoisie par le soleil. Puis, alors que j'allais descendre me rassasier d'un peu de litron, le chat a décidé de s'amuser. J'avais pas descendu une marche qu'il s'amusa à se balancer de tout son poids contre l'échelle. J'ai miré, ahuri, l'escabeau se pencher comme il faut pas. J'ai vu le sol se rapprocher trop vite, trop près. J'ai vu mon index se plier comme il faut pas.

Puis j'ai senti la douleur. Une putain d'douleur qui commençait au doigt et qui envahissait chaque os, chaque muscle jusqu'à les faire pleurer d'horreur. C'fut une chute à faire briser n'importe quel cœur. Surtout l'mien.

Alors j'ai fermé les yeux, et quand je les ai ré-ouvert, l'index de ma main droite gisait là, coincé entre c'putain d'échelle et c'putain de sol. J'ai miré ma main, puis plus loin mon doigt. Puis j'ai chialé comme un gosse.

Alors que j'étais devenu le meilleur charpentier, alors que les chantiers s’enchaînaient tellement que je n'trouvais plus le temps de me reposer, on m'a fermé les portes. Du jour au lend'main. J'étais d'venu inapte. Un mal propre juste capable de noyer son chagrin dans l'alcool. Tout le monde me regardait de cet œil de pitié. Un regard que j'pouvais pas supporter. Que j'voulais plus sentir.

J'me suis mis à boire. A picoler jusqu'à n'plus m'rappeller mon nom. Jusqu'à ne plus savoir où j'habitais. J'me bourrais la gueule au comptoir du saloon. Jusqu'à ce que là aussi, on n'veuille plus d'moi.

Les fauchés, avec un doigt en moins, même dans un bar, z'ont pas leur place.

L'bon Grigore tentait bien d'me tenir, d'm'empêcher d'boire, mais lui, l'avait un travail. L'avait une femme et bientôt un gosse qui l'aimerait.

Moi, j'avais rien. Rien qu'ma décadence. J'suis tombé, petit à petit, au fond d'un trou que j'pensais jamais réussir à remonter.

Lorsque l'ardoise au saloon dev'nait trop élevée, j'partais loin dans la forêt avec mon pétoire. J'passais mes nerfs sur toutes les choses vivantes qui passaient d'vant moi. J’apprenais à tirer d'la main gauche. Et Dieu c'que c'était dur au début. Les enfoirés d'animaux n'réussissaient pas à m'calmer. C'tait l'contraire. Les voir m'narguer à courir sans qu'j'réussisse à les avoir, ça m'rendait encore plus mal.

Mais un soir, la lumière s'est rallumée. Alors qu'j'étais plus ivre que jamais, j'attendais en beuglant ma haine qu'on m'foute à la porte comme un mal-propre, qu'on m'r'amène dans ma pauvre piaule en m'portant 'vec une brouette parc'que j'étais trop ivre pour marcher. L'argent que j'avais amassé quand j'travaillais commençait à manquer. J'allais bientôt m'trouver à la rue avec une ardoise aussi lourde qu'un homme poisson foudre.

J'vidais un verre, l'regard dans l'néan. J'avais arrêté d'beugler parce que les mots n'sortaient plus. J'tanguais sur le comptoir. La fille du forgeron m'mirait comme à son habitude. M'mirait d'un regard que j'comprenais pas. C'tait pas ces yeux d'pitié que m'faisaient les autres. Ses prunelles s'perdaient dans les miennes. Alors j'lui ai parlé.

_ "C'pas hips bien de s'moquer." que j'lui ai sorti.

Un sourire a éclaté son visage. Et c'jour là, j'ai rougi, mais pas d'alcool trop ingurgité, non. C'tait comme un soleil au milieu du néant, c'sourire qui f'sait apparaître d'petites pommettes sur ses joues tachées d'rousseur.

Ce soir là, c't'elle qui me ramena chez moi. Chez elle. Chez nous.

Cette dame. C'est ta maman.

Elle m'a remis dans l'droit chemin. Elle m'a fait comprendre qu'elle voulait pas d'un alcoolique. Elle voulait un homme. Alors je suis redevenu un homme. J'lui dois tout, à ta maman.

Les gars de l'île étaient p't'être trop cons pour m'offrir du travail, mais ailleurs, 'sont pas aussi bêtes. J'suis devenu un chasseur. Je pars loin, longtemps. Et je reviens peu, rapidement. Mais je ramène de quoi te nourrir.

Et j't'aime, petite. Ta jolie gueule me donne le sourire chaque matin qu'Dieu m'offre.

J'ai appris à tirer. Assez bien pour pouvoir faire peur et arrêter du bandit. Quand j'en ai mare, je pars travailler sur des chantiers, trimer comme avant l'accident. 'Vec juste un doigt en moins. J'fais le travail que je trouve, tant que je peux t'offrir c'dont tu as besoin.

Je suis p't'être pas le meilleur père, mais j't'aime. Et je crois que c'est c'que tu dois savoir quand tu m'en veux, de mes absences.


Test RP

Une fois de plus, tu es revenu pour mieux repartir. Une fois de plus, ta môme qui vient de se réhabituer à toi, ou toi à elle, tu l'as laissée. Et une fois de plus, tu t'en veux sans trop le savoir. Faut ce qu'il faut, que tu te dis. Alors tu fais. Là, tu fais du chantier. Besoin d'une pause après trois-quatre arrestations où les balles sifflaient d'un peu trop près pour pas te rappeler que, si tu cannes, ta fille a plus rien qu'la misère du monde pour se fringuer.

Quelques jours passent. Semaines, peut-être. Si on compte en tiges à cancer ça fait six ou sept paquets, le reste tu sais plus bien. Au moins t'as eu le temps d'apercevoir cette peluche, cette belle peluche qui lui plairait dans le magasin du bled fait pour les autres délocalisés du coin, qui comme toi courent les mers pour amener pitance à un foyer, qui comme toi ont des mômes qu'ils voient tous les deux, trois mois et auxquels comme toi ils s'entêtent à faire des cadeaux pour compenser alors que c'est pas ça qu'il faudrait.

Pis y a ce jour. Ce jour où toi et ce visage familier dont t'es certain qu'il est encore placardé sur le bureau du maire, vous vous recroisez sur ce bateau que vous retapez. Aujourd'hui z'êtes ouvriers tous les deux, mais hier, hier ou cet autre jour lointain où lui n'avait pas encore de môme et où les balles sifflaient d'un peu trop près pour pas te rappeler que, si tu cannes, ta fille a plus rien qu'la misère du monde pour se fringuer, hier vous étiez chacun pas du même côté des pistolets...


Du labeur, toujours plus de labeur. Se remplir les poches pour mieux se les vider.

Mais le temps n'est pas de la partie. Le ciel est moche. Il crache tellement de larmes qu'on en aurait qu'une seule envie : rentrer chez soi embrasser sa femme. Embrasser son joli ventre dont est sorti la plus belle des choses. Puis lui faire l'amour. Comme une demande de pardon, pour tous ces jours passés loin d'elle. Lui faire l'amour comme on n'en fait qu'après une longue absence. Mais non, d'abord il faut ramener de quoi vivre. De quoi nourrir la belle petite gosse qui grandit à vue d'oeil. Lui offrir ce joli bout de poils roses qui la fera sourire de ses quelques dents. Et offrir un cadeau d'excuse à ma belle femme, lui faire comprendre que j'aimerais être dans ses bras. Là, maintenant.

Le chapeau bloqué sur le crane, j'avance jusqu'à une grande bâtisse de bois et de taule. Au dessus de l'immense entrée, un écriteau est planté, salement abîmé par le temps. Il ne tient maintenant que de travers grâce à deux clous rouillés. Deux clous rouillés et la volonté du bon Dieu. Mon chapeau dégoulinant vient dans mes mains tandis que je tente tant bien que mal d'essuyer mes godasses toutes trempées. C'est à ce moment qu'une grosse voix se fait entendre, éraillée et nasillarde.

"Désolé mais je ne prends plus de travaux. Revenez le mois prochain"
Un homme ventripotent, trop gros pour ses frusques apparaît, ses habits poussiéreux moulant son large ventre et faisant tomber de la sciure de bois à chacun de ses pas. Mes deux mains tentent d'essorer mon pauvre chapeau de cuire ne supportant que trop mal la pluie.
"C'est pour un travail que je viens"

Le gros homme fronce les sourcils, ressortant deux yeux marrons exorbités. Il sort alors un mouchoir de sa poche pour essorer son front rougoyant trempé de sueur.

"Désolé, votre tête me revient pas"
"..."
"Qu'est c'que vous attendez là? Croyez pas que je vais changer d'avis"
"J'ai un gosse... M'faut de l'argent pour ma femme et la mome...J'ai b'soin de ce travail..."
"Rien à foutre"
"..."
"Ecoute moi bien mon p'tit gars, ton gosse serait aux portes de la mort, tu s'rais au bord du suicide que j'en aurais toujours rien à foutre. Tu veux un travail? Bah vas voir ailleurs. L'con de Tati, au chantier naval, il prend tous les zozios qui passent. Maintenant tu vas arrêter de m'emmerder et de tremper tout mon paillasson."

"On passe au tutoiement alors..." Mais la phrase tombe dans le vent, la carcasse du gros homme disparaissant déjà derrière un tas de planches de bois.
N'ayant plus rien à faire ici, mes pas me ramènent sous la tempête en direction du chantier naval. Sale temps pour un homme. Je divague dans les ruelles trempées. Je me perds entre les flaques. Puis j'arrive, enfin, devant un immense cimetière à bateau où les carcasses gisantes se collent les unes aux autres dans un capharnaüm de métal et de bois. Là, un homme qui ferait passer le premier rencontré pour un anorexique apparaît, les dents écartées, les deux se disant merde. Il pourrait faire horriblement peur si une foutue bonne humeur se dégageait pas de sa carcasse tanguant. Il s'approche, faisant cogner son pied de bois contre le sol à chaque pas. Une longue tige d'ébène qui vient se perdre jusqu'à son genou.

_"Mouhahaha qui voilà?"
_"Mihai, M'sieur. J'm'appelle Mihai. On m'a dit que vous aviez du travail pour les honnêtes gens."
_"Mouhahahaha !! Honnêtes?! M'en fou moi ! Tant qu'tu sais t'servir de tes deux mains."
-"Je prends alors, M'sieur."

Et ça commence. Les jours à plonger les mains dans le cambouis. Dans la sciure. A s'exploser les doigts sur le marteau. A monter sur des échelles bancales de plus de dix pieds d'hauteur. A se bourrer les bras de planches et à en porter jusqu'à ce que le soleil ne se couche. J'aime ça. Cet effort qui demande rien d'autre que du muscle. Qui t'fait oublier le reste. La femme qui t'attend. La gosse qui t'en veut. Juste pour que tu ne saches qu'une seule chose. Ton pied qui fait un pas d'plus en avant pour amener l'bois là où il doit aller. On est un vingtaine de gars comme ça, à trimer ensemble sans même que l'un d'nous ne regarde l'autre. On trime la journée et on part se coucher l'soir sous les rires gras du patron. De temps à autre, un premier demande à un second un marteau, un clou de 5. Tout l'monde se mélange d'égal à égal, du jeune gosse étant partis trop tôt de chez lui au vieux briscard dont on n'veut pas connaitre le passé. Y'en a bien un qui m'a marqué avec ses yeux vairons et ses longs cheveux qui partent jusqu'au bas de son dos. L'a cet allure de pirate rangé que mon flair a appris à voir. Mais à quoi bon chercher la p'tite bête? Dans deux mois j'aurai réuni assez d'argent. Je pourrai revenir quelques jours. Offrir cet ours en peluche à la gosse. Ce beau médaillon à ma femme.

Alors je continue. A planter des clous toute la sainte journée. A trimer.

Mais un soir, alors que la fatigue englobe tout mon corps. Alors que mon dos voûté a du mal à supporter les escaliers de l'auberge et qu'allumer la lampe à charbon m'demande un effort insurmontable, je tombe sur quelque chose. Quelque chose qui m'fait dire que je pourrai rentrer bien plus tôt chez moi. Que le lendemain je pourrai plier mes valises pour aller embrasser ma femme. C''est une prime qui traîne parmi d'autres sur la table de chevet dans un bordel sans nom. Elle dépasse des autres pour y faire apparaitre deux yeux vairons qu'on reconnaîtrait entre mille. Gregory Zac. 9 000 000 de berrys. Toute cette foutue thune m'donne la migraine et lorsque je m'affale sur le fétu mal tassé, je m'endors dans un sommeil sans rêve, la lampe à charbon encore allumée.

Je me fais reveiller quelques heures plus tard. Le charbon fini, la fenêtre encore ouverte, le vent vient claquer contre mon corps tremblant de froid. Mais ça, je m'en fou. Je pense à ma femme qui m'attend. Je bloque mon revolver contre ma ceinture et je sors, la nuit va pas tarder à disparaître. La vingtaine de guss travaillant au chantier naval doit déjà y être à se casser le dos. Je ne prends pas le temps de ranger mon bordel. Je m'allume une tige et sors de la piaule sans un regard. Demain je serai auprès d'elle.

Il pleure encore ce matin. Il crache tout autour jusqu'à rendre mon chapeau de cuire tout dégoulinant. Mais j'en ai cure. Des mômes tout autour s'amusent à la balle au milieu de la rue, quelques crieurs gueulent à qui veut pour une bonne poiscaille ou un rôti d'veau. Lorsque j'arrive enfin aux portes du chantier, le patron est déjà à brailler de son rire gras et résonnant. Tous les guss courent de partout, portant des tas de bois, des briques, des clous. Et là, au milieu, le bon vieux Greg qui me mire arriver comme il doit pas aimer mirer les gens arriver. Tout son fatras qu'était dans ses mains est déjà par terre et un vieux six coups est entre ses doigts. L'est rapide le Greg. Mais j'avance, toujours. Mon dos voûté d'hier. Mes jambes branlantes. Tout ça a laissé place à une marche rapide. Sûre d'elle et pour refrain l'idée d'être chez moi le lendemain trotte en fond sonore comme la plus belle des motivations. Le coup part. Celui qui sort d'mon revolver. Il file droit dans la jambe gauche du guss qu'a pas vu le coup venir. Qu'a pas cru que j'irai aussi vite. Mais fallait pas hésiter Greg, fallait tirer avant. Parce que moi, j'hésite pas.

Alors il s'met à chialer comme les saletés d'enfoirés de pirate savent le faire. Il s'met à gueuler, tombé à terre sous le choc, sans qu'il ne puisse rien faire d'autre parce que son genou est maint'nant tout sanguinolent.

_"Ahhhh ça fait mal ! Enfoiré ! J'me suis rangé ! J'suis v'nu ici pour plus faire de mal, pou élever mon gosse comme un honnête gars !"
_"Rien à foutre Greg. Fallait pas buter du bon gars pour lui voler ses quelques berrys. C'est trop tard maint'nant."

Et la balle vole. Dans sa gueule. Une deuxième balle qui vient faire taire ce con qu'a cru qu'on pouvait se racheter comme ça.


    Salut Serg, hardi pour ton test :

    Une fois de plus, tu es revenu pour mieux repartir. Une fois de plus, ta môme qui vient de se réhabituer à toi, ou toi à elle, tu l'as laissée. Et une fois de plus, tu t'en veux sans trop le savoir. Faut ce qu'il faut, que tu te dis. Alors tu fais. Là, tu fais du chantier. Besoin d'une pause après trois-quatre arrestations où les balles sifflaient d'un peu trop près pour pas te rappeler que, si tu cannes, ta fille a plus rien qu'la misère du monde pour se fringuer.

    Quelques jours passent. Semaines, peut-être. Si on compte en tiges à cancer ça fait six ou sept paquets, le reste tu sais plus bien. Au moins t'as eu le temps d'apercevoir cette peluche, cette belle peluche qui lui plairait dans le magasin du bled fait pour les autres délocalisés du coin, qui comme toi courent les mers pour amener pitance à un foyer, qui comme toi ont des mômes qu'ils voient tous les deux, trois mois et auxquels comme toi ils s'entêtent à faire des cadeaux pour compenser alors que c'est pas ça qu'il faudrait.

    Pis y a ce jour. Ce jour où toi et ce visage familier dont t'es certain qu'il est encore placardé sur le bureau du maire, vous vous recroisez sur ce bateau que vous retapez. Aujourd'hui z'êtes ouvriers tous les deux, mais hier, hier ou cet autre jour lointain où lui n'avait pas encore de môme et où les balles sifflaient d'un peu trop près pour pas te rappeler que, si tu cannes, ta fille a plus rien qu'la misère du monde pour se fringuer, hier vous étiez chacun pas du même côté des pistolets...

    Quitte à pas remplir, tu peux virer l'irl, non ?


    Mihai 661875SignTahar
    • https://www.onepiece-requiem.net/t2280-
    • https://www.onepiece-requiem.net/t2249-
    Salut Mihai, me v'là pour le premier commentaire.

    Bio

    J'ai joué le jeu, j'ai lu la bio en premier lieu. C'est du bon, j'ai vraiment aimé. Je crois d'ailleurs n'avoir rien à critiquer sur le fond (et très peu sur la forme). Autant commencer par la seule critique que je vais faire. Le style que tu adoptes est un bon style, ça va bien au perso, je pense juste qu'il te faudra un peu de temps pour le maîtriser parfaitement. C'est très bien, mais il y a quelques maladresses dans le style par moment, je trouve. Un exemple :

    c'sourire qui f'sait apparaître d'petites pommettes sur ses joues tachées d'rousseur.  Là tu vois, je trouve que le "d'" casse le rythme de la phrase. Pour le coup l'écrire en entier n'aurait pas été un mal.

    Ya certains moment c'est l'inverse, des phrases écrites proprement et qui se démarquent des autres, alors qu'il n'y a pas vraiment de raison. Sinon à part ça, quelques fautes (On a commencé à rêvé), quelques maladresses (Je me rappelle même encore de à quoi ils ressemblaient. => Manque un "ce" non?), mais dans l'ensemble, ça reste pas mal.

    Sur le fond maintenant, une histoire joliment construite et racontée. J'ai attendu longtemps le moment où le pirate allait venir tuer ton pote ou un truc du genre. Ben non, et c'est cool. Parce que je m'attendais pas à ce genre de retournement de situation qui change un peu. Pas de méchants dans cette histoire, mais pourtant une histoire assez triste presque tout le long. C'est bien géré. Et c'est très émouvants sur la fin (j'ai faillit pleurer, sisi ^^). Nan vraiment, une bonne retranscription des émotions.

    Tout de même, juste une remarque. Tu commences ton récit en disant que lorsque tu tues les gars, c'est la première fois que tu te sens autant vivre. Pourquoi pas, mais du coup ça sonne un peu bizarre quand on connaît la fin de ton récit. On comprends que ce qui compte dans ta vie, ce sont quand même ta femme et ta fille. Et que tu ne chasses que pour les nourrir. Du coup, que tu aimes tuer, ok. Que ça soit ta raison de vivre, j'aurais pas dis ça.

    Descriptions

    Pas grand chose à dire sur les descriptions. C'est bien fait, original et complet. Et arriver à rendre des descriptions très intéressantes à lire, c'est déjà un exploit en soi pour moi. Bémol, j'ai l'impression qu'il y a plus de fautes dans cette partie. Problème de relecture peut-être.

    Test RP

    Mitigé. C'est bien écrit, j'aime vraiment ton soucis du détail et j'adore le côté visuel qu'a ton écriture. On visualise très bien toutes les scènes, on s'y croirait. Au niveau de l'écriture (excepté les quelques habituelles fautes qui trainent, j'y reviens pas), c'est vraiment bon.

    D'un autre côté, le test n'est traité qu'à moitié. Du moins, tu as fait abstraction de l'indication comme quoi tu avais déjà rencontré Greg dans le passé, à une époque où il n'était pas encore rangé. Et c'est dommage parce que moi j'attendais de savoir comment vous alliez réagir une fois que vous vous seriez rencontrés à nouveau sur le chantier. Au final j'ai attendu et ça n'est pas venu. Un poil frustré donc. Mais après réflexion, à froid vu que j'y ai repensé, je me dis qu'à part pour le mot "recroiser", le test presque entier pouvait être compris différemment de ce que je l'ai compris. Alors je suis peut-être un peu sévère sur ce point.

    Sinon, c'est bien. Un peu choqué par la fin. Autant c't'un ancien pirate, il mérite d'être puni, autant le gars s'est effectivement rangé. Une capture en bonne et due forme t'aurais rapporté la même somme. Comme dans tes descriptions tu décris Mihai comme un gars bien, j'm'attendais à le voir faire preuve de clémence tout de même. Beh non, une balle dans la tête, merci, de rien, à la prochaine. C'quand même un ptit salaud dans son genre le Mihai au final ^^.


    Bilan : Une très bonne bio et des descriptions au poil. Quelques fautes mais qui ne viennent pas vraiment entacher la lecture. Un test RP pas entièrement traité mais de bonne facture tout de même. J'ai passé un bon moment.

    Ça sera 700 Dorikis pour moi.
    • https://www.onepiece-requiem.net/t4261-doc-monster
    Salut Sergueï,

    Je t'appelle une dernière fois Sergueï, c'est pour me préparer à quand ton personnage sera mort. Il me faut un temps d'adaptation, moi.

    Bon, pour celui-ci, de personnage, Monster et Sam ont à peu près déjà tout dit. Le second sur la box donc je remets pour mémoire : la chute et la perte d'un doigt peuvent paraître un prétexte un peu léger pour sombrer dans l'alcoolisme et surtout pour ne plus trouver de boulot en charpenterie (bon, Tahar est devenu fou parce qu'on lui avait buté une conquête, alors je peux trop rien dire niveau rapports de cause à effet, mais...). Le premier juste au-dessus donc je ne réétale que rapidement : les sautes de style qui participent justement de ton style, tes images très vivantes, la légère exagération un peu contradictoire du "il s'est senti vraiment vivant la première fois où il a tiré sur une prime", la légère contradiction entre un Mihai présenté comme assez bonhomme au quotidien et finalement plutôt crade avec un mec qui pouvait pourtant être tout aussi bonhomme que lui dans le test, la petite frustration à n'avoir pas vu des retrouvailles comme proposé dans le test (retrouvailles qui je pense auraient pu rendre le Greg plus humain, et te le rendre plus difficile à éliminer aussi rudement en conséquence).

    Mais ça, la réappropriation du test, je ne t'en tiendrai pas rigueur, ça fait partie du jeu. Comme la suppression de la partie IRL ou la non-séparation des descriptions physiques et morales, qui auraient salement fait tiquer GM de son temps. Et au final, sans t'en tenir rigueur, j'arrive à du 700-750, parce que somme des petits détails qui précèdent. Mettons 750, je suis gentil et tu poses une ambiance quand tu écris. Le reste, nul doute que tout ça se gommera à mesure que tu auras rôdé ton personnage en situation réelle s'il te plaît vraiment. Ce que je te souhaite pour bientôt, avec la dernière voix à tomber que je te raconte pas, tu connais la routine.


    Mihai 661875SignTahar
    • https://www.onepiece-requiem.net/t2280-
    • https://www.onepiece-requiem.net/t2249-
    Merci à vus deux pour vos avis.

    Vrai que j'ai voulu faire du personnel. Du coup y'a quelques soucis.

    L'histoire de la perte de doigt qui justifie pas trop l'alcoolisme. J'aurai pû utiliser l'une des excuses données par Sam et qu'aurait été bien meilleure sans changer le perso ou son bakground.

    L'histoire du test rp pas respecté. J'aurais pû faire du Greg un gentil pirate, mais j'ai pas voulu rééditer le test de John, ni le rp avec Ishii et Sam, ni la personnalité même du gentil pirate qu'est le cachalot. Parce qu'encore une fois j'ai voulu faire du personnel, du nouveau. Pis la porte ouverte était trop grande, j'ai été obligé de foncer dans le mur, à côté. Alors forcément ça plait moins. Et j'en suis désolé.

    Pour les fautes d'orthographe, je suis désolé, je pensais sincèrement qu'il n'y en aurait vraiment presque pas...
    • https://www.onepiece-requiem.net/t3508-ishii-mosh
    • https://www.onepiece-requiem.net/t3356-ishii-mosh
    Salut Serguei

    Bon, globalement pas grand chose à rajouter à tout ce qu'on dit les deux autres. Mais y'a quand même un truc que je trouve peut être un poil dommage sur cette fiche, c'est qu'au final, ce perso ressemble quand même vachement à tes deux autres, avec juste le coté western en bonus. Un vieux un peu à la rue, un peu civil avec un pied dans un autre groupe, un poil désabusé et blanchi sous le harnois, dur à cuir, peut être un tantinet plus cynique et dur que les deux autres, mais à part ça je suis pas super convaincu par la nouveauté.
    Pis c'est un peu le jumeau de Flint aussi ^^

    Enfin, on verra à l'usage je suppose...


    Au bilan 800 pour moi. Ce qui te valide à 750 dorikis. Bienvenue.

    Bye Red