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Nom de Code : Newkama [Ft. Lilith]

- New quoi ?

- T'es conne ou quoi ? New-Ka-Ma, un travelo quoi. Tu veux pas que je te fasse un dessin en prime ?

- Une nature morte serait cool.

Dena' n'a pas apprécié mon habile jeu de mot, et s'est contenté de me jeter un regard noir. Décidément, j'étais une incomprise. Je me contentais de faire une mou, alors que je jetais un coup d'oeil au document qu'il m'avait tendu. Le travelo en question était du genre baraqué, et on ne pouvait pas se tromper sur son sexe, même si il l'aurait souhaité. Suzanne de nom, cuistot de profession, et habitant sur l'île festive d'East Blue. M'ouais, un travail facile à priori, rien qui puisse m'intimider là dedans. N'empêche que je comprenais pas. Pourquoi les gens ont ce besoin maladif d'être ce qu'ils ne sont pas. Après tout, est-ce que moi je renie ma condition ? Bah nan, une sait ce qu'elle est, et comme elle l'est le mieux ! Puis meyrde, ça m'emmerde surtout ces histoire de travelo. Ça fait moins de mecs potables sur le marché, bien que je doute qu'un mec bien s'intéresse à ces fake-femmes. Bref, j'allais faire ma B.A. du mois tout en encaissant une jolie prime, que demander de plus ?

Un soda à la cerise.

- J'accepte. Par contre tu me payes à boire.

- Si il faut que ça ...

___________________________________________________

Mirror Ball Island, une île qu'il fait bon y vivre. J'étais arrivée ici en enchaînant des ferrys et autres conneries du genre, de façon tout à fait clandestine bien sûr. Après tout, qui laisserait passer quelqu'un comme MOI avec un fusil comme le MIEN ? J'ai déjà essayé avant, et ça s'est jamais très bien déroulé Bref, j'ai dû courir avec quelques gardes aux talons, mais moi et ma vitesse ... Une longue histoire d'amour, et je fais tout mon possible pour qu'elle ne s'arrête jamais ô grand jamais ! Bref, je me balais dans les rues. A la recherche d'un endroit potable, où je pourrai me percher et tirer sur le travelo voulu.
Après tout, je ne faisais rien de mal, pas vrai ? Les travelos personne en veut hein ? Genre, je fais un peu de la purification ! Je m'érige en protectrice des femmes et hommes normaux, voilà ! Han, vraiment, on va m'acclamer comme une héroïne. Dommage que, mon taff étant celui qu'il est, personne ne doit savoir ce que je fais.

Je serai l'anonyme Tao, sauveuse des gens normaux.

Roulant en boule l'ordre de mission, je le jetais par dessus l'épaule, toujours à la recherche de l'endroit idéal. Idéal pour l'exaction, naturellement.


Dernière édition par Tao Song le Mar 2 Oct 2012 - 13:10, édité 1 fois
    Le soleil venait de percer les rideaux de dentelle de la chambre de Narcisse lorsqu'il se réveilla. Ca allait être une belle journée pensa t'il en regardant le ciel. En ouvrant sa fenêtre, une douce brise se mit à lui caresser le visage. Depuis sa rencontre avec Shoma, Narcisse avait continué son job de cuistot et ses entraînements avec Suzanne; cependant il vivait désormais sous le pseudonyme de Lilith et s'habillait en femme. Ainsi, aujourd'hui il portait une robe longue en mousseline crêpée couleur pêche et un ruban de soie noire qui lui attachait les cheveux, désormais assez longs pour lui tomber sur les épaules.Cependant elle portait tout de même ses armes sous son vêtement, maintenant qu'elle s'était engagée sur la voie de la piraterie, elle devait rester sur ses gardes. Comme c'était son jour de repos, le newkama décida de faire ses courses puis d'aller lézarder sur une des nombreuses plages de MirrorBall en compagnie de Suzanne. Elle irait ensuite passer la soirée dans un des nombreux night-clubs de l'île, où elle avait toujours un franc succès auprès de la gent masculine.

    En approchant de la grand-place, Lilith se cogna contre une jeune touriste. La jeune femme regardait dans tous les sens comme si elle était à la recherche de quelqu'un, et à force, elle finit par ne plus regarder où elle mettait les pieds.
    Sous le choc, la jeune femme tomba à terre en faisant tomber par la même occasion un fusil qu'elle avait accroché en bandoulière derrière son dos. Lilith se pencha vers elle et l'aida à se relever, pas très rasurée à la vue de l'arme. Peut-être qu'elle était membre des marines, il fallait faire attention tout en gardant un minimum de savoir-vivre.
    "Fais attention, mon petit chat, tu aurais pu te faire mal! Tu n'est pas de l'île, ça se voit, tu cherches quelque chose?"

    En observant la jeune inconnue de plus près, Lilith vit bien qu'elle ne devait pas avoir une vie des plus roses, avec son jean troué et ses cheveux qui avaient sûrement connus des jours meilleurs; cependant elle lui addressa un grand sourire et lui tendit la main.

    "Je connais cette île comme ma poche, je peux te faire visiter si tu veux!"

    Tant pis pour la plage songea Lilith, elle allait peut-être se faire une nouvelle amie et ça, ca vallait bien tous les bains de soleil du monde.
      J'étais concentrée. Pas à la recherche du travelo, parce que je savais où le trouver et que de toutes façons même en ne le voulant pas j'allais le remarquer (avec une silhouette et un habillement pareil, personne pourrait passer inaperçu ...), mais en quête d'une position idéale pour le canarder. Bref, je regardais partout autour de moi, en prenant bien entendu soin de surveiller ce qui se profilait à l'avant. Enfin, c'était le plan. Et les plans, vu que c'est toujours en carton, moi je les suis jamais. Si bien que je finissais pas trébucher suuuuuur

      QUELQU'UN !

      Je suis vraiment géniale quand je m'y mets. A moins que ce soit pathétique, le mot qui s'accorde le plus avec mon action déplorable. Bref, j'avais renversé quelqu'un. Pas que je sois désolée ou quoi que ce soit du genre, après tout, ELLE n'avait qu'à faire attention où elle marchait, mais plutôt que je craignais une réaction hostile envers moi. Bah oui, je me doutais bien que le truc que j'avais envoyé valser au sol n'était pas un gabarit, mais c'est des trucs les plus inoffensifs qu'il faut se méfier ... Vous me croyez pas ? Bah je vais vous donner un exemple tiens, jeune inconscient ! Tu vois un crayon à papier ? Oui ? Bah au moment où tu t'y attends le moins, il se retrouve planté dans tes fesses ! Hahah, tu t'y attendais pas ! Quoi ?! Faut être vraiment conne pour que ça arrive ?! ... D'accord ...

      On va faire genre que j'ai rien dit, et que cette conversation n'a jamais eu lieu.
      Bref, heu, je disais ? Ah oui ! Mon agresseur ! Parce que ça ne pouvait en être qu'un, qui me renverserait sans vergogne aucune sinan ? Ah ah ? Bah, l'agresseur, ou l'agresseuse à vrai dire, c'était une blondie à robe, du genre potiche. Bon, j'exagère peut-être, mais j'ai horreur des blondes. Et surtout de celles qui sourient et qui sont gentilles.
      Et quand elles m'appellent *mon petit chat*, là, c'est le truc qui fait que j'ai envie de lui casser mon fusil sur le crâne et cracher sur sa gueule ensanglantée tout en criant *AH OUAIS T'AIMES LES CHATS ?! BAH PREND LE CE CHAT TIENS PREND !*.

      Mais on est dans la réalité, alors ça arrivera jamais.

      Je me contente de froncer les sourcils, en affichant clairement mon agacement. Elle me tend un bras pour m'aider à me relever, si bien que je me sens obligée de l'accepter. Ce qui m’exaspère d'autant plus. Puis, alors que je la dévisage du regard, je peux pas m'empêcher de trouver un truc louche. J'saurai pas vous dire c'que c'est, mais c'est là. Et ça me déplait. Mon interlocutrice me déplait assez pour pas que d'autres trucs s'y rajoutent. Et, mais ça, ça reste entre nous, je la jalouse. On voit à sa gueule, à ses tifs, à son maquillage et à ses vêtements de mauvais goût qu'elle a la vie belle. Ou stable.
      Moi, j'me cache dans les cales des navires pour voyager d'îles en îles où je tue le moindre random pour une bière et une nuit à l'auberge.

      36 15 Mélodrame off.

      Je lui adresse un petit sourire de circonstance, avant de marmonner un vague *désolée hein, j'faisais pas attention", en espérant que ça en reste là. Mais nan, bien sûr. Ça serait pas marrant, tiens. V'là qu'elle croit que je suis sa copine et qu'elle veut me balader comme un animal de compagnie. Qu'elle est brave la p'tite, ça me ferait presque verser une larmichette.

      Minute.

      Elle. Me. Propose. Une. VISITE !

      Vous voyez pas ?! Une visite ! J'vais pouvoir me balader avec une native sur l'île sans attirer l'attention ! Parce que oui, le truc, c'est qu'avec mon fusil, c'est un coup à ce que les autorités me remarquent ! Mais si je fais genre que je suis son garde du corps, alors là ...
      Plus aucune inquiétude à avoir. Tous les petits bourgeois se baladent avec leur malabar, et même si moi je suis pas trop un chewing-gum, ça peut le faire.
      Merci, ô très chère blondie !

      - Ca serait avec joiiiiiie. Hihi. J'ai tellement de chance de t'avoir rencontré !

      Naturellement accompagné d'un magnifique sourire colgate.
        A la grande surprise de Lilith, la jeune inconnue accepta la tournée de l'île, tout en lui addressant un sourire des plus faux-cul; cependant elle ne parvint pas à cacher des signes évidents de malaise, augmentant les soupçons de Lilith.

        A vrai dire cette visite de l'île tenait plus du prétexte que de la réelle envie de faire copain-copain avec la jeune souillon, et Lilith allait pouvoir garder un oeil sur elle comme ça; quand on se balade avec un fusil de cette taille, c'est rarement pour aller jouer à la dînette avec Monsieur Lapin et Madame Licorne, mais si cette journée pouvait faire de la jeune inconnue une de ses amies, Lilith en serait ravie.

        Enfin bon, ça lui ferait toujours une occupation; alors Lilith lui fit faire la tournée des grands ducs, de la grand-place de l'horloge aux plages ensoleillées de MirrorBall, en passant dans diverses boutiques de vêtements ou pâtisseries. Lilith laissait toujours le choix de la prochaine destination à la jeune inconnue. Lorsqu'arriva la fin de l'après-midi, la jeune femme semblait fatiguée mais contente de la journée qu'elle avait passée avec le newkama. Comme elles avaient passé beaucoup de temps à papoter, Lilith en apprit un peu plus sur elle, la jeune femme s'appellait Tao, elle venait sur cette île pour des raisons professionelles; cependant, elle refusa net de dire en quoi son travail consistait.

        Alors qu'elles étaient assises à la terrasse d'un café, Lilith dégustant un sorbet citron et Tao un soda à la cerise, Lilith fut appelée au loin par une personne qui ne lui était pas inconnue, Suzanne, cette grande bringue d'un mètre quatre-vingt, avait décidé de les rejoindre. Apparement, elle avait dû finir son service en avance, et s'asseyait à présent à coté de Tao et de Lilith, commandant au passage un verre de vin blanc. Cependant, lorsque Suzanne commença à s'approcher, Lilith vit Tao devenir plus blanche qu'un cachet d'aspirine, se mettre à regarder dans tous les sens comme si elle cherchait un moyen de se cacher...
          Tout le monde m'a toujours dit que j'avais aucune jugeote. Ce qui est faux naturellement. Et bien que j'ai une confiance aveugle en mes talents d'actrice ... Quelque chose me disait que la blondie n'était pas convaincue du tout par ma prestation. Juste une petite impression, mais c'était gênant. Qu'est-ce qui avait pu la faire tiquer ?
          Une telle question méritait réflexion. Mais avant, on finissait le taff. Et ça impliquait de se trimballer le bibelot que représentait mon hôtesse. Elle m’emmènerait là où elle le voudra, sauf que moi je ferai attention aux choses qu'elle ne remarquera pas. J'observerai les positions les plus stratégiques, et les garderai en mémoire pour les utiliser plus tard.

          Bref, à la fin de la journée, j'étais épuisée. J'étais allée sur la plage, j'ai mangé du gâteau, j'ai essayé pas mal de vêtements (dont un débardeur que j'ai caché sous mon pull, mais personne n'est censé le savoir), avant de visiter les trucs pseudo culturels : à savoir, la place de l'horloge. Pas trop convaincue, mais bon, on n'allait pas faire une remarque désagréable à ma guide. J'apprenais qu'elle s'appelait Lilith, qu'elle était apprentie (ou chef ?) cuistot, et qu'elle rêvait d'aventure.

          Bon, après, elle m'a demandé ce que MOI je faisais, et pourquoi JE me trouvais là. Une situation épineuse, pour tout vous avouer. Si je lui disais que j'étais tueuse à gage et que j'étais là pour assassiner un travelo - enfin, je veux dire newkama, c'est politiquement correct -, elle allait pas trop apprécier. Et même qu'elle pourrait même me dénoncer aux autorités. D'un coté, il fallait une explication plausible au fait que je me balade avec un fusil de ce calibre ...

          Misère, que faire ?
          Bah lui mentir, tiens.

          Je lui disais que j'étais là pour des raisons professionnelles. Merde, en fait j'ai pas menti. Pas totalement. On considérera que c'est un mensonge par omission, le mensonge le plus noble de tous ! Ça me plait, beaucoup. J'ai même souri en le disant, pour tout vous dire. Bref, fin de journée s'approchant, le soleil se couchant, j'étais fatiguée. De marcher. Je m'étais changée les idées, et, en fait, j'avais presque oublié le pourquoi du comment de ma présence.
          Même que j'y réfléchissais en buvant un soda à la cerise. Lorsque LA raison s'approcha de moi à grands pas, de façon enthousiaste. Et là, c'est limite si je lâche pas le verre entre mes mains. Mon regard se fige de stupeur, puis de peur. Et à nouveau de stupeur, car il n'y a aucune raison que je flippe en fait.

          Mais ce qui me dérange, sérieusement ...

          C'est que j'aurai pu rencontrer n'importe qui dans la rue. Mais il a fallu que je tombe sur une connaissance de MA cible. Je regardais autour de moi rapidement. Mais en fait, c'était inutile, ça servait à rien de me cacher ou de fuir. 'fallait que je me rende à l'évidence : J'allais devoir faire du nettoyage. Cette Lilith, elle en savait trop maintenant.
          Si je tuais son pote, elle comprendrait tout de suite. Et j'aurai les autorités aux fesses. Alors, j'ai le choix : Rentrer pour dire à Dena' que c'est compromis.
          Ou alors, descendre quelqu'un d'autre. Un quelqu'un qui m'a accueillie à bras ouverts. Qui a été d'une gentillesse incroyable. Qui m'a même payée un soda quoi !

          Quoi qu'à bien y réfléchir, je l'aime pas.
          Cette Lilith m'a l'air d'être une fille bien superficielle, et même assez perfide en son fort intérieur. Je serai même prête à parier qu'elle se complaît dans le malheur des autres, et que si elle a été aussi gentille avec moi, c'est juste pour se moquer de toi derrière avec son club de copines sans âme. Sans compter qu'elle doit tenir un trafic illégal de drogues.
          En fait, j'avais plein de raisons de la tuer.

          Ce qui, entre nous, m'arrangeait. Je ferai deux actions d'un coup, voilà. La lutte contre la drogue me tient très à cœur, et je ne tiens pas à ce que des jeunes pommés deviennent des déchets de la société. Ils ne le savent pas, mais je les garde, tous autant qu'ils sont.

          Bref, il était temps de s'éclipser. Je finissais d'une traite ma boisson, avant de me dresser de ma petite hauteur. Je regardais avec un petit sourire en coin Lilith, et me contentais de dire.

          - Chère amie, je me rends compte que j'ai délaissée la raison de ma venue, et qu'il est temps que je m'en charge. Conscience professionnelle, si tu vois ce que je veux dire. On se voit ... bah plus tard ? Oui, on va dire ça. Cya.

          Je lui faisais un petit signe de la main, alors que que je réajustais la sangle de mon fusil contre mon épaule. Passant à coté de la future victime, je me contentais de lui dire : *Amusez vous bien avec votre amie, Suzanne*, avant de disparaître dans une foule compacte, née du désir d'aventures nocturnes.
          Où allais-je ? Me poster dans le toit de ce bâtiment, celui juste en face du café que j'avais quitté. Pour que, quand le couple quitterait, je les abatte de façon propre.
          Car il n'y a rien de plus beau qu'un travail bien fait.

          N'est-ce pas, Père ?
            Décidément, cette gamine agissait d'une façon des plus bizarres. D'abord, se balader avec un fusil sur une île comme MirrorBall, ensuite, camoufler ses émotions avec maladresse et enfin ce brusque changement de faciès en voyant Suzanne. Dans l'esprit de Lilith, les pièces du puzzle se mettaient peu à peu en place. Et voilà qu'elle s'éclipsait sans demander son reste.

            Une petite voix dans la tête du newkama lui cria alors de ne pas rester là. Mais trop tard, à peine Lilith se leva de sa chaise qu'une détonation résonna sur la place. Elle tomba alors à terre et s'évanouit tandis que la foule aux alentours se mit à courir dans tous les sens en hurlant. Lorsqu'elle reprit conscience, elle toucha instinctivement sa poitrine et en effet un trou perçait sa robe. En regardant son corset, elle vit un creux dans le bonnet d'acier de son "sein" gauche. Rassurée, elle regarda autour d'elle, mais elle ne se trouvait plus sur la grand-place. Cependant, elle ne connaissait pas l'endroit où elle se trouvait; c'était une petite chambre décorée de fleurs sauvages et de photos représentant une jeune garçon et une petite fille que Lilith ne connaissait pas, cependant le visage angélique du garçon lui disait quelque chose. Soudain, la porte qui se trouvait à coté du lit s'ouvrit, et une femme assez forte entra, portant un plateau chargé d'un bol de soupe.

            Spoiler:

            "Ah t'est réveillée, petite veinarde, tu sais que t'as bien failli y rester."

            Surprise, Lilith resta muette puis la questionna sur ce qui s'était passé.

            "Ah ben ça.. T'étais aux premières loges et t'a rien vu? Enfin bref, t'as vraiment une chatte pas possible ma jolie, t'a de la chance de porter des vêtements aussi bizarres sinon t'y serais restée. 'fin bref, t'a eu plus de chance que Suzanne, elle s'est farci un pruneau dans l'épaule. Ah au fait, tu m'connais pas, j'appelle Katy Sharp, mais on m'appelle Nany la plupart du temps."

            La grosse femme lui tendit alors le bol de soupe et lui fit signe de boire, apparement c'était du bouillon de poulet et Lilith s'exécuta sans protester.

            "Attendez, comment connaissez vous Suzanne? Elle m'a jamais parlé de vous."

            "Ah, ça, c'est sûr qu'elle a pas dû te parler de moi, avoir une pute comme soeur, c'est en général pas quelque chose dont on est fier. Enfin moi, je n'fais pas d'mal, je fais juste que vendre mes fesses aux plus offrants et même si je rigole pas tous les jours, ça m'permet de gagner ma croûte."

            "Alors sur ces photos..." fit Lilith en pointant les portraits au mur.

            "Hé oui, c'est Suzanne, enfin Sébastien; quand on était mômes. J'parie que tu l'avais jamais vue sous cet angle, hein? Et toi, t'est aussi un péd... un travelo?"

            Lilith se tut un instant, c'était vrai que la plupart du temps, elle n'aimait pas parler de ça mais à priori, cette catin ventripotente connaissait le sujet, de plus c'était la soeur de Suzanne, alors...

            " Oui, en effet, mais je rêve un jour de devenir une vraie femme." répondit le newkama en ôtant sa perruque. "Mon vrai nom est Narcisse."

            "Ah la la, je comprendrais jamais comment des mecs aussi beaux que vous peuvent vouloir devenir des nanas, enfin bon si tu préfère t'habiller en gonzesse, c'est sûrement pas à une putain comme moi de te faire la morale, mon canard. Enfin bref comme je te disais, Suzanne s'est ramassé une prune dans l'épaule, heureusement rien de grave, celui qui vous a canardé devait pas avoir une bonne vue ou alors il voulait que vous passiez pour mortes. Suzanne a pas toujours été cuistot, tu sais, elle a fait des trucs pas joli-joli et c'est sûr'ment pour ça qu'on l'a canardée."

            Peu à peu l'image d'une jeune femme revint dans la tête de Lilith, Tao... Alors comme ça, c'était ça la raison pour laquelle elle était sur l'île. Une chasseuse de primes... Et dire que Lilith lui avait présenté sa cible sans même le vouloir. Le destin est parfois bien cruel. La sympathique souillon au fusil avec laquelle Lilith avait été si gentille l'avait tirée comme un lapin. "Raisons professionelles" ces mots résonnaient dans l'esprit de Lilith, j't'en foutrais moi des raisons professionelles. En regardant par la fenêtre de la chambre, Lilith vit que la grande horloge affichait 22 heures 45. Quatres heures s'étaient écoulées depuis la fusillade et à présent, Tao devait être loin...
              Une perle de sueur roula le long de ma joue.
              Une voix stridente me criait, à l'intérieur de ma tête, que j'étais grillée. Et après tout, pourquoi ne le saurai-je pas ? Mon départ en trombes voulait tout dire. Mon fusil voulait tout dire. Le fait que je connaisse le nom du travelo sans jamais ne l'avoir entendu auparavant le prouvait. Si cette Lilith et son pote avaient un minimum d'esprit critique, le temps que j'atteigne ce toit ils auraient disparus pour ne plus jamais revenir. Et ils seraient allés voir les autorités, naturellement. Et ça, ça ....
              C'était quelque chose que je pouvais pas me permettre. Échouer dans mon métier signifiait mourir. J'étais pas assez stupide pour ne pas m'en rendre compte. Si je n'étais pas fiable, on arrêterait de me couvrir, et tous et chacun finiraient par découvrir qui était la source de mes assassinats.

              Et là, les gouvernementaux interviendront.
              Signifiant ma mort à très courte échéance.

              Un frisson me parcourut, alors que je poussais d'un gros coup d'épaule une énième personne. Je trébuchais à un moment, et je suspectais d'avoir renversé un quelconque gamin. Peut-être avait-il une glace dont il ne profitera jamais. Qu'importe. Quelle est l'importance d'une glace par rapport à celle de ma vie ? Aucune, strictement aucune ! Je pense même pas qu'on pourrait cataloguer ça dans les dégâts collatéraux, et pourtant, j'en ai connu moi ! Même à la Marine ça leur arrive, faut pas croire.
              Un sacrifice nécessaire en somme.
              Mais pourquoi je philosophe sur une glace ?!

              J'atteignais enfin le toit du bâtiment, en transpiration. Une est une pro - ou en tout cas essaye de le faire croire, et il ne lui faut pas plus de dix secondes pour être en position de tir, l'oeil collé à la lentille de vision. J'ai appris assez rapidement à toujours avoir mon matériel prêt et opérationnel en toute circonstance. Je pousse un soupir de soulagement en observant que les deux attardés sont restés où ils sont. Et je me détends. Pour rien, vu que la blondie se redresse. Et là, je crois que j'ai craqué sous la pression. J'ai paniquée. Et mon doigt a appuyé sur la détente tout seul.
              De là où j'étais, personne n'aurait pu entendre la détonation. Mais en bas, lorsque le corps de la femme s'écroula au sol, les cris de terreur envahirent le bar.
              Et merde, merde, putain de merde ! Le travelo, Suzanne, allait se coucher au sol, et ça serait dur de viser un point vital. Merde, on tente le tout pour le tout. Je tire, un peu au hasard cetet fois. J'doute pas de la toucher, mais je sais pas si je toucherai le bon endroit.
              Nouveau soupir de détente. Son corps s'abat avec celui de la blondie, avec un gros trou dans l'épaule. Aucun ne s'en sortira. Mais quelque chose me dit que je devrais finir le job. Faire le travail jusqu'au bout. J'hésite à recharger et à leur en mettre une autre.

              J'suis sûre que j'aurai dû. Mais en fait, j'avais trop peur. De rester. Mon chargeur ne comptait que deux balles, et prendre le temps de le recharger m'exposait au risque de rester bloquée ici, si les autorités étaient réactives et bouclaient le quartier. Nan, pas grave, ces deux là sont morts. Je ne rate jamais un tir. Comment le pourrai-je ? Hein ?

              ______________________________________________

              Un vagabond s'approcha de moi, alors que je profitais de la brise marine sur mon visage. C'était à peine un gamin, âgé de pas plus de huit ans, habillé de loques. Il s'approcha de moi, avec une certaine assurance. J'aurai tiqué, si je n'avais pas compris, par la force de l'habitude. Dena' avait un réseau assez important de gens, à ces ordres. A moins qu'il ne le soit pas. Mais bref, il y avait plein de gens qui lui servaient de laquais sur les Blues. Des gens transportant des messages, comme celui-ci. Ou des gens pour faire disparaître toute preuve pouvant le mener à lui. Bref, le gamin s'approcha de moi et me demanda une petite pièce. Aillant pris l'habitude du petit jeu, je fouillais dans une de mes poches et lui faisais ce plaisir, alors que dans l'échange je récupérais le message m'étant destiné.
              Quelques mètres plus loin l'enfant s'arrêta. Une seconde. Avant de continuer sa route. Je ne pouvais pas m'empêcher de sourire en imaginant sa tête. En voyant que sa monnaie n'était qu'un bouton de chemise. Bref.

              Je dépliais le petit morceau de papier, et lisais à haute voix.

              - Contrat annulé, tu peux revenir à la maison pour une compensation.

              ... Is that fucking serious ..?