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Vers l'infini et l'eau de là

Voilà quelques jours que la fête bat son plein sur le bateau. Chaque évènement est une occasion de boire. Arep’ et moi-même sommes les deux nouvelles recrues. Ca fait une semaine maintenant qu’on est dans l’équipage et qu’on a quitté Kage Berg pour rejoindre Grand Line. Actuellement les camarades sont en pleine euphorie comme toujours. Le bateau qui tangue et les chopes qui se renversent sur le pont du navire. Les bruits de pas au rythme des chants et de la musique.

Les quelques matelots sont en train de dégueuler par-dessus bord avant d’aller dormir un moment avec un sceau accroché à leur tronche. Les artilleurs qui ne sont pas non plus à leurs postes, ils sont dans les caches en train de sniffer de la poudre à canon. Si ca à de l’effet ? J’peux pas te dire j’ai jamais essayé. La vigie ? Elle est actuellement en train de dormir accrochée à une voile, une voile en guise de hamac. L’ingénieur tente désespérément de résoudre la solution de la gravité de l’alcool lorsque ce dernier coule le long de la gorge. Les médecins bourrés administrent du rhum par seringue, très effectif et très rapide. L’charpentier qui revête ses planches en bois par une couche de saké. Un moyen efficace de parfumer l’navire. Les grosses brutes toujours en forme enchaînent les concours de boissons, c’est à celui qui fera un coma le plus rapidement possible. L’capitaine, euh à vrai dire, dans toute la masse, j’le vois pas l’capitaine ! Le cuistot’ ? J’sais pas non plus où il s’est barrer. J’attrape une bouteille de pinard et j’m’en vais vers le bord du bateau. Ici les bruits de vomissements sont plus forts que ceux de la mélodie. La mer est maintenant imprégnée de liquide gastrique, c’est un peu notre marque de fabrique, comme ça quelqu’un saura qu’on est passé par là. Je me retourne pour m’adosser au bord puis j’regarde le festival.

Ca c’est de l’équipage, les gars !

Pas de réponses, juste un déglutissement accompagné d’un crachat d’repas de midi. Trop malades pour parler ces raclures haha ! J’bois une gorgée de ma bouteille et au moment d’avaler l’alcool, il y a une secousse sur l’navire. J’tourne la tête vers la mer pour voir de grandes vagues déferlantes. Le ciel devient gris, l’soleil ne laisse plus passer ses rayons. Pas besoin d’être météorologue pour savoir que l’temps se gâte. Une bonne fois pour toute je laisse passer l’alcool dans mon œsophage puis j’attends. J’ai l’temps, on a tout l’temps. D’ailleurs vu qu’il y a l’temps, j’ai réussi à prendre mes marques. Pour trouver du rhum c’est chez les canonniers, du saké c’est dans la cabine du navigateur, du vin c’est dans la réserve de provisions, de l’eau de vie c’est dans la cabine du capitaine. Comment j’ai fais pour l’eau de vie ? Simple, action-discrétion. Du coup j’pense que j’ai passé plus de temps sur ce bateau à picoler qu’à me faire de l’oseille. Tu m’diras Justino, j’ai toute la vie devant moi mais on ne change pas ses objectifs. J’me demande vraiment où est Arep’, il doit être allongé ivre mort, ou bien en train de boxer des poulets pour les rendre plus tendres, ou bien en train de s’entrainer avec quelqu’un d’autre tout simplement.



Montagneuuh drouah devant !

C’est la vigie qui parle. Elle est maintenant sur la proue. Comment elle a fait ? Boarf elle a dû tomber du tissu pour atterrir dessus. Elle a de la chance, si elle serait tombé à l’eau, j’pense pas que quelqu’un l’aurait remarqué et encore moins dans une flaque de vomis. Pas méchant mais réaliste.

Je bois encore au goulot puis je vois tout les confrères émerveillés dans une direction, une seule. Celle de la montagne géante, une montagne si grande qu’il faudrait plusieurs bâtiments pour accéder en haut. Tous les pirates sont sur l’pont du navire, il n’en manque pas un, je vois la touffe du cuisto’ et la chevelure blonde de l’ivrogne. A mon tour de regarder cette « montagne ». Les vagues se déchainent contre les rochers de la base de Reverse Mountain avec une violence inouïe, une telle violence que l’eau dispersée arrive aux un quart de la montagne. La structure des rochers est tellement imposante que l’on a l’impression d’être écrasé sous le poids de la roche. S’approchant un peu plus de la montagne, la nuit tombe de plus en plus. L’ombre de la montagne fait pression sur l’atmosphère. Une atmosphère qui n’est pas réelle, j’n’ai jamais vu ça de ma misérable vie. J’ai l’étrange impression d’être une fourmi prête à être écrabouillée par un éboulement de galets. L’inquiétude apparaît sur mon visage. Sous le choc, je lâche ma bouteille qui s’éclate au sol, laissant entendre un bruit de verre cassé et répandant du liquide bordeaux sur le plancher. Qu’est-ce que ?! Il n’y a pas de fin, le sommet transperce les grands nuages. Les mouettes et autres créatures volantes migrent dans une direction opposée. Les nuages devenus noirs laissent tomber leurs premières gouttes et le grondement du tonnerre s’approche de plus en plus. Le bateau tangue violemment et c’est la panique au sein de l’équipage. Chacun essaie de trouver son poste, essaie d’y arriver à temps avant que la frégate percute l’immense rocher.

Soudainement une longue cascade d’eau pointe le bout de son nez, un courant d’eau qui monte vers les cieux. Le chemin pour aller dans l’au-delà ou bien celui pour arriver sur GrandLine ? Que ça soit l’un ou l’autre, il faut faire un choix. Et ce choix est vite fait.

A bâbord toute !

L’navigo’ est sûr de lui et maintient sa barre à roue d’une main, de l’autre il ingurgite une bouteille d’alcool verte. Un étrange souvenir sur l’Eden Green, un fameux alcool réputé sur les îles de South Blue. Attends il a un ingérer la… ? Ouaip, l’alcool et son emballage. Subitement je me retrouve projeté contre le mât. Rien de tel pour rester dans l’bain. J’erre jusqu'au navigateur qui à besoin d’un p’tit coup d’main, en effet il est en train de décuver son taux d’alcoolémie de la veille. J’attrape la barre avec difficulté et j’essaie tant bien que mal de la diriger vers la gauche. J’y mets toute ma force, tout mon poids, toute mon âme. Mes dents se serrent et me font mal, mes muscles me brulent. Cependant c’est complètement impossible avec l’intensité des vagues. L’navire va être la cible de la collision dans une poignée de minutes. Je gueule tant bien que mal en espérant que quelqu’un vienne m’aider.

Besoin d’un coup de main pour diriger !


Une légère brume apparaît et des bourrasques de vent viennent heurter les voiles du bateau. Une minute avant impact.
    Un bar sur mer. Des joyeux alcooliques naviguant sans savoir où ils allaient. Voilà dans quel équipage Alejandro et Arepkusu avaient atterris. Partout sur le navire on devait être chaussés de peur de se couper avec les dizaines de morceaux de verres cassés qui traînaient partout. Des flaques d'alcool et de vomi étaient nettoyé par les quelques hommes qui étaient seulement pompettes, quand il y en avait. Arep' avait beau tenté de boire autant que les autres, rien n'y faisaient : il ne semblait pas du tout supporter l'alcool fort. Pas qu'il tombé raide ivre après une bouteille, mais il n'aimait pas les trois quartes des boissons proposé par ses compagnons de navires. Du vin ou de la bière, ça allaient. Mais impossible de boire tous ces breuvages contenant un pourcentage d'alcool infinie. Il se contentait donc e ce à quoi il était habitué, ce qui lui permettait de continuer à cuisinier entre temps. Car, bien que tous les hommes du navire semblaient se foutre complètement de la bouffe, ils devaient mangés si ils voulaient vivre et Shebari ne tenait pas à se retrouver en mer avec un équipage mort de faim.

    C'est donc après une semaine qu'il y eut enfin un évènement spécial. La vigie, qui était pour la majorité du temps ivre mort sur sa voile-hamac, finit par crier quelque chose que le boxeur de cuisine ne comprit pas au premier abord, puisqu'il était à ce moment là en train de boxer quelque plats simples pour les ivrognes sur le pont. C'est quand il jeta un oeil dehors qu'il aperçut la montagne perçant les nuages et que ces derniers étaient devenus étrangement grisâtres, laissant présager un mauvais temps. La vigie avait crier montagne droit devant. Et là seul montagne de cette taille dont Kusu avait jamais entendu parler, en plus une montagne placé en plein milieu des mers, c'était Reverse Mountain, l'entrée de Grand Line. Il en avait déjà entendu parlé auprès de quelques boxeurs de cuisines qu'il avait eu la chance de rencontrer. Les plus grands tournois se déroulant sur la route de tous les périls, il était normal que beaucoup de boxeurs cuisiniers s'y rendent. Mais ce n'est pas les informations qu'Arepkusu avait reçu qui allait l'empêcher de s'émerveiller devant une montagne si haute. Comment monteraient-ils? C'était clairement impossible de monter en bat...

    Shebari ouvrit grand les yeux devant le courant d'eau qui venait de se dévoiler à ses yeux. Un courant d'eau différent des autres, semblant défié toutes les lois de la gravités. Un courant d'eau montant. Arep' comprit alors comment les pirates et autres aventuriers des mers faisaient pour aller sur cette mer de trésor et de danger mortel. En parlant de danger mortel, le bateau semblait avoir du mal à se diriger. Normal, puisque le navigateur était aussi ivre. Le bateau semblait prêt à aller s'écraser sur les parois de Red Line, ce qui lui serait fatal, autant à cause de la violence du choc que par les puissantes vagues qui viendraient achever les survivants, qui seraient rares puisqu'il était très peu probable qu'une bande d'ivrogne comme celle-ci puisse nager, la nuit, dans une mer aussi déchaîné. Même Kusu ne pourrait pas y arriver. La seule solution pour survivre était donc d'entrer sur le courant ascendant, ce qui semblait ardu vu la condition de l'équipage.

    C'est alors que Shebari aperçut Gebe, qui avait fait bouger le navigateur de là et qui contrôlait maintenant la barre, avec, à ce qu'il semblait, la plus grande difficulté du monde. Le boxeur ne s'y connaissait pas trop en navigation mais il savait que des vagues aussi puissantes et une mer aussi déchaîné rendait la barre très dur à contrôler. Le cuistot ne vit qu'une cause à la difficulté de son collègue en costard : Le manque de force physique pur. Il fit un petit sourire en coin et fonça dans un grand sprint vers 'Jandro. Une fois à ses côtés, il saisit les barres à deux mains et la tira dans la même direction qu'Alejandro. La barre devint alors beaucoup moins dur à contrôler, mais le bateau continuait à lutter pour aller dans la direction voulu par les vagues. Le boxeur de cuisine tenta alors, de toute ces forces, de faire bouger ce foutu bateau, tirant comme un déchaîné sur la barre et faisant par la même occasion bouger un peu le bateau. Arepkusu Shebari, cuistot et boxeur se tourna alors en direction de son collègue et lui dit :

    " Oh, t'as l'air stressé. Tu pensais vraiment qu'on allait crevé sur cette montagne? Je dis plutôt qu'on va être sur Grand Line dans moins de deux heures moi. "
      Wouahaha ! La vache, il attaquait dur la gorgeounette le pruneau ! Une cuvée de y a deux ans qu’avait du... du… du caractère, voilà ! Hips ! Par contre ça brûle un peu ce machin là quand même… Je vais m’prendre un peu de pinard pour faire passer le goût d’alcool, tiens. Où c’est que je l’ai mis mon pinard déjà ? M’dis quand même pas qu’on m’a piqué mon vin ! Je suis le cap.. capai.. cipatain… le chef ! C’est moi que je suis le chef ici ! On me pique pas ma vinasse à moi !

      Sabre au poing, je sentais le sol qui bougeait violemment sous mes panards, mais je savais pas si c’était la prune ou la mer le problème. En tout cas ça remuait les boyaux !

      -Hey !! ‘lest où le vin rouge, les gars ? Déconnez pas, quoi, je la gorge qui m’pique, là… Je vai…

      La secousse me fait perdre l’équilibre et je me retrouve tout au fond du cul du bateau. La rambarde me tape en plein dans le bide et je me retrouve à tout gerber par-dessus bord. Boarf ! Si ça ressort c’est que ça devait pas rester. On reremplira d’autant plus, héhé ! Je relève la tête et je vois la mer juste en face de moi. Pas en dessous, mais bien en face, et elle remue vachement en plus. Qu’est ce que… c’est que ce… bordel… Je me frotte les yeux et me cogne avec le goulot de la bouteille que j’avais à la main depuis le début.

      -Ha ! Ba t’es là, toi, coquine ? *glouglou* Haaa… Dégelasse !

      Je jette la bouteille loin devant moi et je l’entends se briser, suivi d’un hurlement. Putain ! Y a un autre bateau qui nous colle au cul ! Il est juste derrière alors que nous… Punaise, je pige plus rien. Je me retourne et voit mes gars tout paniqués, alors qu’il y a que le ciel devant le bateau. On monte ? Wouahaha ! Mais c’est pour ça que je tiens pas droit depuis quelques temps ! J’avais peur que ce soit l’alcool…

      J’essaye de faire un pas, mais c’est mouillé et je glisse. Une fois au sol, je ferme les yeux. Pas longtemps, juste un petit somme…
        Je sens que la barre est plus facile à manier mais aussi qu’il y a une forte intensité sur ma droite. Je tourne ma tête lentement. Pourquoi ? C’est juste que j’commence à voir au ralenti, faut pas trop bousculer l’truc. J’vois un cuistot’ en plein effort lui aussi, ses muscles sont actuellement sur le point d’imploser. Il me fait comprendre avec ironie que j’ai l’air d’avoir peur pour la suite. En fait, j’ai vraiment la flippe, c’est pas que j’veux fusionner avec la montagne mais voilà quoi. Il enchaine en m’annonçant qu’on sera sur GrandLine en quelques heures, pas plus. J’passe pour quoi là ? Fuck ! J’lâche la roue de navigation puis j’prends une position assez cool. Je n’me tiens à rien et j’mets mes mains dans mes poches de costard, enfin j’essaye parce qu’en fait, c’est des fausses poches. Du coup j’ai l’air con mais j’me rattrape en croisant les bras. Je suis maintenant en diagonale, hélas cet effet visuel ne m’affecte pas. La vision trouble me permet de rester à la normale. Par contre la physique…

        Ca va, ca roule comme sur des rou…


        L’espace d’un instant je me retrouve par-dessus bord puis j’m’accroche comme je peux sur la balustrade arrière. Like Supah-Man, d’une main de fer et le corps dans l’air. L’navire est à la verticale et j’peux voir toutes les bouteilles défier les lois de l’apesanteur. Je vois même très bien car j’évite de justesse une bonne grosse bouteille d’alcool fraichement lancée. C’est que le début car après c’est les assiettes, les couverts, pour finir par des sabres et autres objets tranchants. Tu vois l’truc ? Donc, je me balance tant bien que mal afin d’éviter de me faire transpercer. La vague d’objets passée, j’entends des cris sous mes pieds. Pas des cris de princesse qui souhaite que son prince charmant vienne à son secours, plutôt des cris de.. de mâle alpha. A l’intonation, j’comprends facilement qu’ils n’ont pas apprécié la pluie battante. Attends, mais on monte là ? Putain on a réussi ! J’ai jamais eu peur en fait, t’y a cru ? Qui sait. Perdu dans mes pensées de gagnant, ma cravate rouge sanguine se colle contre mon visage. La pression du vent fait qu’elle ne souhaite plus me lâcher. Je n’vois plus rien ; j’approche ma main libre de mon visage puis j’me prends une bouteille de saké sur le crâne. Assommé et aveugle, je lâche le bastingage.

        S’en suit une série de perçage de voiles avant de m’aplatir contre la cabine du navire ennemi. Complètement sonné, je me réveille quelques minutes après. J’ouvre les yeux et j’aperçois cinq gars baraques me pointant avec leurs sabres. Ils sont debout sur les murs de la cabine alors que le plancher fait guise de façade. Plutôt cocasse. Je me mets à paniquer puis je déballe à 200 à l’heure.

        Merci d’m’avoir sauvé les gars, ils m’avaient fait prisonnier quand on avait fait escale sur l’île d’avant.


        Non je n’panique pas du tout, c’est de la mise en scène qui, a apporté ses fruits. Les gusses me font une tape derrière le crâne à la Berry Hill, tout en s’excusant de ne plus se souvenir de moi. ON NE TOUCHE PAS MON MAGNIFIQUE… Quelques secondes après, l’navire sur lequel je suis se propulse à une vitesse affolante. Il arrive même à s’accrocher avec mon équipage. Les deux frégates sont sur la même longueur d’onde. C’est l’moment ou jamais de retourner avec mes camarades. J’me lève tant bien que mal, la vision et la coordination des mouvements ne sont pas à leurs paroxysmes. Les deux groupes de pirates se gueulent dessus mutuellement mais n’osent pas s’affronter, pas maintenant en tout cas. Je profite de l’occase’ pour attraper un très bon vin chez mes adversaires. Un bon pinard de 1612. Pris dans le sac, un gaillard suspendu à une voile m’interpelle.

        T’es nouveau ici toi ? Prépares toi à la bataille. Arrrh !

        Ouaip.


        Le cri de bataille de ce bandit est tout simplement.. ridicule mais j’n’ai pas le choix. Il faut savoir prendre sur soi-même et passer outre la honte. Je le fixe puis je lève ma bouteille dans sa direction.

        Arrrh !


        Je continue mon chemin en escaladant le bateau. On arrive bientôt au sommet de Reverse Moutain et c’est l’heure de prendre mon billet de retour. J’attrape une corde d’abordage puis je retourne sur mon navire. Tout à fait la même scène que lorsque Clarkzan se déplace de lianes en lianes. J’attrape le mât à deux mains puis je m’accroche comme je peux, un vrai singe suspendu. En tout cas, je ne m’attends pas à la réaction du navire adverse.

        Suiveeeez l’nouveaaaaaaau ! Bande de chiffmoleees !


        Et merde, j’ai fait quoi encore. Une quantité innombrable de macaques arrivent par les airs. Le sabre à la main et le crochet dans l’autre. Ca va être un affrontement merdique, la cata’ pour faire un duel. Je grimpe le mât pour arriver au poste d’observation de la vigie. Généralement, il y a des bouteilles et accessoirement, des armes à feu. Chacun pour sa peau, manque de pot, j’en ai sous le capot.
          Le boxeur lâcha un soupir de découragement quand il vit Alejandro partir au loin emporté par la gravité. Et Arepkusu ne tarda pas à glisser sur le plancher glissant à cause de l'alcool renversé sur le pont et des vagues qui avaient percuté le navire. Il réussit tant bien que mal à ce tenir à la roue, ce qui eut l'effet de faire dévier le bateau dans tous les sens. Shebari aperçut plus loin 'Jandro qui tentait tant bien que mal de s'accrocher à la balustrade. Arep' eut l'idée d'aller l'aider mais il laisse tomber : son collègue pourrait se débrouiller seul et 'Kusu ne lui serait d'aucune aide par le fait qu'il était lui aussi suspendu. Il tente de trouver une prise où accrocher ses pieds mais n'en trouva aucun. Mais il n'avait pas vu le pire. Un bateau montait en même temps qu'eux et Gebe ne tarda pas à tomber sur leur navire à cause de ses habituelles conneries.

          Quel boulet c'lui la...

          Le cuistot n'ayant toujours pas de prises pour ses pieds, il fit balancer son corps de façon à ce que ses pieds percutent le plancher du bateau, devenu un mur. Il envoyait à chaque fois des coups de pieds de plus en plus forts pour tenter de percer un trou dans la plancher-mur et ainsi pouvoir poser ses pieds dans le nouveau trou. Ce dernier lui offrirait ainsi un point d'appuie et il pourrait alors tenter de rétablir la position du bateau. Il n'était pas dupe : Si ils montaient, ils redescendraient à un moment et la force du courant ;es feraient foncé dans la montagne si ils ne pouvaient pas contrôler la direction du bateau. Et si le bateau ennemi n'était pas éliminé rapidement, il y aurait une grande collision et ça ne serait pas beau à voir. Une fois que le trou fut créer, le boxeur de cuisine y inséra les pieds et prit appuie sur le maigre bout de bois qui séparait les cales du bateau du pont. Ayant enfin un, bien que maigre, point d'appuie, il put reprendre partiellement le contrôle du bateau. Mais la difficulté était beaucoup plus grande que quand Alejandro l'aidait. Ses muscles lui firent très mal au moment où il commença à bouger le bateau. Bien qu'il allait dans la bonne direction, ce dernier risquait d'être percutés par le navire de l'autre équipage si il ne se déplaçait pas de quelques mètres. Il réussit, après quelques instants, à reprendre le contrôle du navire. Il jeta finalement un regard derrière lui et aperçut qu'une bonne dizaine de moussaillons étaient déjà tombé à la mer tandis que les autres avaient installé leur capitaine sur le mur de la cabine du capitaine justement. D'autres étaient accroché comme Arepkusu et tentaient de ne pas tomber ou de se rendre utile.

          Puis 'Jandro vint les rejoindre. Il arriva et s'accrocha au mât difficilement. Shebari fut d'abord rassuré de le voir sain et sauf, enfin, jusqu'à ce qu'il voit la grande majorité de l'équipage ennemi foncer vers eux accroché à des cordes, armes en main.

          C'est pas vrai! Il faut les repousser, on est presque au sommet! Les gars, repoussez les! Alejandro, aide l'équipage à se défendre si tu ne veux pas sombrer. J'ai cru comprendre que ce n'était pas c'que tu voulais alors bouge toi!

          Et Arep' reporta son attention sur le contrôle du navire. C'était catastrophique. Les quelques membres ennemi qui étaient resté sur leur navire tentaient tant bien que mal de les dépassés, ou de leur rentrer dedans, qui sait. 'Kusu considéra que la deuxième option était la bonne quand il vit le navire ennemi se rapprocher dangereusement d'eux. Ça ne devait pas arriver! Si ils descendaient reverse moutain avec un trou dans la coque, ils couleraient une fois en bas. Le boxeur de cuisine fit alors bouger la roue de navigation du mieux qu'il pouvait, pliant les genoux et serrant la mâchoire à cause de l'effort. Ses muscles ressortaient quasiment de ses bras et il suait à grosse goutte. Malgré ses effort, l'ennemi percuta leur navire sans faire trop de dégâts, Shebari s'étant assuré d'avoir bougé assez pour ne pas être détruit par l'ennemi. Le choc fit quand même vibré le navire et ses occupants.

          En plissant les yeux, Arepkusu put voir que l'équipage adverse tentait d'accrocher quelque chose au bateau des alcooliques, mais quoi? Arep' comprit vit qu'il s'agissait de dizaines de grappins posé lancé à plein d'endroits, pour empêcher le navire des ivrognes de s'éloigner. Du coup, quand le bateau ennemi bougerait, le leur bougerait aussi et vice-versa. Le boxeur allait reporter son attention sur le contrôle du navire quand il vit qu'ils étaient à nouveau à l'horizontal. Il poussa un soupir de soulagement et regarda le navire ennemi pour apercevoir un tireur avec un fusil pointé vers lui. Leurs adversaires avaient compris : si Arep' mourrait, ils pourraient pousser sans difficulté le navires des alcooliques contre les parois de la montagne et les faire couler. Et le tireur tira.
            Gné ? C’est quoi ce boxon ? Je suis où là déjà ?... Hey ! Mais qui ccccc….c’est qui balance des bouteilles, ccccomme ça ! Y avait encore au moins un demi-litre de bibine dans celle-là ! Quel gâchis… Furieux, je me retourne et je vois tout un tas de mecs qui foncent vers nous, l’air méchants. Ils en veulent à ma boisson, hein ?

            -Ça jamais ! Vous ne toucherez pas à une goutte de notre trésor !

            Un peu déséquilibré par la situation un peu trop verticale et par ce fond de Beaujolais, je me mets à avancer vers la rambarde et me penche. Une bouteille dans chaque main, je les vide d’une seule traite et commence à frapper les enfoirés qui arrivaient à coup de cul de bouteille, pour commencer puis à coups de tessons, forcément. Mais ils étaient beaucoup, ces salauds, je fus bientôt contraint de vider deux autres bouteilles rapidement pour pouvoir à nouveau me battre.

            -A moi, mes hommes ! Venez défendre le fruit de la distillation !

            Mes hommes se levèrent comme un seul et hurlèrent à mort comme je l’attendais d’eux. Un coup de fusil retentit. Je sais pas où ça a tapé… Une angoisse me saisit le ventre, violemment. Non… Pas ça ! Je me précipite et voit le récipient qui contient la sangria renversé sur le pont. Alors ça… Non… Non, ils n’auraient pas du ! C’était le moment de pousser mon cri de guerre!!

            -TROP DE SANG DANS MON SYSTEME ALCOOLIQUE !!!!!

            J me penchai vers l’arrière du navire, face à l’équipage qui tentait de nous attaquer et me mis deux doigts au fond de la gorge. Ils allaient avoir droit à ma technique de Puke Storm, héhéhé ! En quelques secondes, un haut le cœur me fit remonter tout ce que j’avais bu depuis le début de la journée. Des litres et des litres de vomi fauchèrent au vol les pirates qui essayaient de sauter vers notre pont. Mais je fus bientôt à vide et les mecs continuaient d’affluer.

            Soudain, leur bateau se frotta contre les murs et des planches volèrent dans tous les sens. Ils avaient finis par s’éclater, ces cons ! Ça devait bien arriver. Mais alors, la totalité de l’équipage adverse s’est alors décidé à se ramener sur notre bateau ! Et même le capitaine ! Deux mètres cinquante, des biceps plus épais que mon tronc et un regard qui ferait trembler un… un… un truc qui tremble pas normalement.
              A peine remis de mes émotions qu’le cuistot’ m’donne des ordres. Si j’ai envie de sombrer ? Pourquoi pas dans la déchéance ? Sérieusement, j’dois rassurer mon équipier et ma personne par la même occasion. Je pointe l’index droit sur mon poignet gauche, là où on met les montres.

              Dans une heure on est de l’autre côté, non ?


              Situé sur les hauteurs du bateau, j’suis comme la main de dieu. J’vois tout et j’agis sur tout. Mais j’reviens au stade d’humain mortel au moment où j’me retrouve rapidement trempé par la traversée d’un nuage. Mon trois pièces ! Bande d’enculééés ! J’échange mon vin contre deux pistolets stockés dans l’repère de la vigie. Les bras tendus et l’œil vif, j’vide tout le chargeur comme un dingue.

              BANG, CLICK, CLICK.
              BANG, CLICK, CLICK.


              Manque de bol, il n’y a pas assez de poudre pour continuer à tirer. J’lance mes deux flingues sur les bandits en approche. Un ennemi qui tombe à l’eau, un autre qui n’a senti qu’une pétale de rose l’érafler. On n’est pas chanceux tout les jours. Je jette un œil à mes pieds ; trois bouteilles vides, mon rouge et une flaque de… vomis. Putain v’là que mes shooes sont foutues. Encore plus « enragé », j’lance les bouteilles sur les arrivants. J’arrive à en toucher deux. J’n’ai pas réussis à viser l’dernier parce que j’suis brusquement perturbé. J’vois mon cap’taine se taper avec comme arme, des cadavres de liqueur. L’espace-temps arrêté, j’cherche Arep’ qui est en train de maintenir le cap. Ses muscles sont vraiment volumineux, il va finir par se transformer en bête humaine ou quoi ? Et c’est sur cet arrêt sur image que j’me dis avec l'accent mafieux : Justino, eh Justino, pourquoi t’as pas un truc spécial toi aussi ?

              Les deux navires vont bientôt prendre un envol de dingue. ‘Faut pas s’voiler la face, on est cuit si on s’décroche pas l’un de l’autre. L’équipage est occupé à défendre le pont tandis qu’le cuistot manœuvre comme il peut, il fait quoi ce putain de navigo’ ?! On a du l’perdre par-dessus bord. Bref, j’ai un rôle à jouer : enlever les grappins au plus rapide. Je saute par-dessus le poste d’observation pour m’rattraper à un trou creusé dans l’plancher. J’m’approche du bord du navire et j’commence à jeter les grappins dans l’courant d’eau quand soudain, j’me fais surprendre par un ennemi.

              Eh tu fais quoi l’nouveau ? Arrrh !

              Je fais en sorte que les grappins adhèrent bien. Arrh !


              En les jetant dans l’eau ? – dit-il en fronçant un sourcil.

              C’est pour que l’on reste sur place et pour faciliter l’abordage.


              T’es un bon toi ! Arrrh !

              Le naïf repart à la bataille, quant à moi, j’retourne à mes occupations. Une par une, je largue les ancres. Arrivé au dernier grappin, un pirate adverse me bloque la route. Bon, j’n’ai pas l’temps de lui demander de se pousser, j’n’ai pas non plus l’envie de Arrrher. D’une traite, j’exécute une foulée vers mon adversaire puis d’un coup de genou, je lui place les intestins au niveau des poumons. Ne résistant pas au choc et à la surprise, il passe par-dessus l’bateau. Enfin, j’lâche la dernière attache. Voilà qu’on est libre. Pile au bon moment. Au moment où l’navire des soiffards prend son vol direction GrandLine.

              BANG


              J’me retourne et j’vois trois drôles de choses. Un cuistot’ en sueur sous l’choc du tir, une sangria qui dégouline le long du navire et l’capitaine qui à l’air de relâcher sa colère. Un cocktail explosif qui fait qu’le poivrot réduit l’effectif ennemi aux « deux-quarts ».

              J’jette un œil sur l’bateau ennemi. A cause des grappins posés dans le fond du courant, il manœuvre dans un mauvais sens et se heurte contre les rochers de Reverse Mountain, la coque part en éclat. Leur croisière est foutue mais voilà maintenant qu’ils s’invitent sur notre paquebot de luxe. En plein dans les airs, la frégate des alcooliques se retrouve à la normale. Aaaah enfin ! C’n’est pas trop tôt ! Il n’reste plus qu’une putain de menace, tous les clandestins à expulser. J’enfile mes gants en latex et place à l’action. Première étape : Je laisse le gros monsieur au capitaine. Deuxième étape : Je m’occupe des plus faibles. Va direct pour le deuxième objectif alors. J’interpelle Cap’tain Jonathan.

              Il y a encore un peu d’alcool dans ta cabine.


              J’appelle Mr. Shebari et lui demande de prêter main forte pour « alléger l’bateau ». Après ça, il est temps de commencer le grand nettoyage. J’commence par jeter par-dessus bord tous ceux qui sont près des balustrades. Quand j’dis tous ceux, il y en a qu’une poignée en fait. Pour l’reste, il y a masterc… mon équipage.
                Le cuistot relâcha un peu la pression qu'il exerçait sur le gouvernail quand il constata que le tireur était deux fois plus boulet qu'Alejandro et qu'il avait tiré sur une sangria au lieu de tirer dans la tête du cuistot. Shebari soupira avant de se rendre compte que le navire commençait à déconner complètement et qu'il allait rapidement perdre pied si il ne resserrait pas sa prise sur le gouvernail. Il recommença à contrôler le navire de toute ses forces (et avec tous ses muscles) pendant que le navire prenait son envol vers Grand Line. Arepkusu ouvrit grand les yeux de peur en imaginant le navire derrière eux les percuter pendant la descente... avant de constater que le navire adverse s'était détaché du leur. Il jeta un regarde en arrière pour voir le bateau des attaquants aller se fracasser sur les parois de Reverse Moutain. Il soupira en pensant que les pirates ennemis s'étaient tous noyés, puis comprit que ces derniers avaient eu largement le temps de rejoindre le navire lorsqu'il vit quasiment les deux tiers des adversaires en train de combattre les soiffards. Il continua un peu à manoeuvrer le navire avant de comprendre que le courant n'était plus aussi fort et les faisaient surtout descendre à une vitesse folle. Il relâcha sa prise sur le gouvernail et tourna les bras pour se dégourdir un peu avec un sourire en coin. Il allait aller combattre.

                Il tenta premièrement de repérer 'Jandro et le capitaine. Le premier était occupé à précipiter les membre de l'équipage ennemi dans les dangereux courants de Reverse Moutain, tandis que le deuxième était occupé à confronter le capitaine ennemi, qui faisait la taille d'un homme booster aux stéroïdes depuis l'âge d'un an. Ce qui laissait une bonne partie des membres de l'équipage ennemi à sa disposition. 'Kusu saisit une bouteille d'alcool à moitié cassé par le goulot et s'élança dans la mêlée avec son arme improvisée en main. Il attendit de trouver un ennemi libre et une fois cela fait, il jeta sa nouvelle arme au visage de son adversaire, action qui eut l'effet de faire éclater la bouteille, ce qui fit que trois ou quatre morceau de verre allèrent se ficher dans le visage du pirate qui hurla de douleur en tombant à genou. Arep' avança dans sa direction et lui donna un coup de pied au visage pour le faire tomber (et enfoncer plus les morceaux de vitres), avant de prendre le pirate à bout de bras et le balancer par-dessus bord. Il sourit avant de sentir un choc au niveau de son dos. Il tenta de faire un bond sur le côté mais ne fut pas assez rapide et se prit un autre coup dans le dos de la part d'un pirate ennemi qui riait en lui assénant de violents coups avec la crosse de son fusil. Au moment où l'ennemi allait donner un troisième coup, le cuistot se pencha, esquivant ainsi le nouveau choc et saisit deux morceaux de verres, un dans chaque main. Puis, il se releva tout en se retournant pour esquiver le nouveau coup. Il fit un bref sourire à son adversaire avant de lui enfoncer brutalement les morceaux de verres dans la gorge. Il saisit ensuite le cadavre par les aisselles et le balança par-dessus bord. Il se craqua finalement les poings et se mit en position de boxeur. Fini les armes meurtrières, c'était le début du vrai combat du boxeur de cuisine contre les salopiauds ennemis.

                Puis vint un colosse. Pas aussi imposant que le capitaine adverse, mais assez impressionnant. Le genre de musculature qu'un lutteur pourrait avoir, le mètre quatre-vingt quinze et le crâne chauve. Il se promenait torse nue avec des pantalons amples de lin. Et il tenait un grand sabre dans sa main droite.

                *Un épéiste hein... Ça met un peu de piquant*

                [Désolé du court post, vraiment. Je sais que c'est pas une bonne compensation pour mon retard mais voila. ]
                  Bon euh… C’était pas vraiment le moment de moisir dans les environs. Je trébuchai juste à temps pour éviter un poing plus gros que mon crâne et titubai hors de portée du colosse. Il fallait absolument que je trouve un moyen de virer ce gros balourd de mon bateau. C’était le mien d’abord ! Mon équipage de fiers buveurs était très occupé à repousser tous ces salauds qui voulaient s’incruster à notre petite beuverie.

                  -Désolé les gars, mais on est un peu juste en binouze alors foutez moi le camp !

                  Le grand et gros gaillard me fonca alors dessus. L’évitant d’un bon, je l‘entendis se fracasser derrière moi. Je me mis à courir. Je croisai Arepkusu et décidai de lui demander de me défendre, mais je remarquais qu’il était déjà occupé à se faire découper en tranche par un sabreur presque aussi terrifiant que celui qui me poursuivait. Celui-ci attaqua mon boxeur en l’assaillant de son sabre qui était à lui tout seul plus grand et plus lourd que moi. Comment il faisait pour soulever un truc pareil ? Et vu le bruit des impacts contre le ponton, il valait mieux ne pas se trouver en dessous. Bonne chance Arepkusu, il a l’air coriace.

                  Je repris donc ma course à la recherche d’un autre pigeon pour se battre à ma place parce que j’avais vraiment trop la tête qui tournait pour me battre. Et puis j’avais la flemme aussi. Je croisai alors la route de l’autre là… Oublié son nom tiens… Le mec en costard et à l’allure de tueur. Je courus vers lui et il me cria alors, couvrant le tumulte ambiant.

                  -Il y a encore un peu d’alcool dans ta cabine.

                  Vrai ? Ni une ni deux, je fis un crochet et fonce vers ma cabine. Ouf, je commençais presque à présenter les premiers signes de déssaoûlage. Le colosse qui me poursuivait n’eut pas le réflexe de me suivre et percuta violemment le mec en costard. Ha oui, Justino, ça me revient !
                    Quel boulot de larbin, lassant, beaucoup trop facile. J’enchaîne les victimes comme un assoiffé qui enchaîne les bouteilles. Une sorte de pluie humaine s’abat sur le courant descendant de Reverse Mountain. J’aperçois la touffe noire d’Arep’ pleine de sueur et la chevelure blonde du capitaine, en direction de la cabine. Ils n’ont toujours pas fini ? Haha. En fait, j’suis trop pui… puiss… Qu’est-ce que ?

                    BONK


                    M’voilà dans les vapes, retenu et aplati contre la cabine du soiffard. Le même impact que lorsqu’un éléphant fonce sur un guépard en pleine méditation. Pour sur, ma poitrine ne me remercie pas et mon dos… me tourne le dos. Courbatures spontanées, j’ai l’air d’avoir pris cinquante ans en cinq secondes. La vue se trouble et la tête migre vers de nouveaux horizons, j’aperçois le taureau en phase d’une deuxième charge. Sans en rajouter, avec la puissance de la retombée du bateau, on fait x=2mc² = 3 ; l’impact sera beaucoup plus fort. La fin du calcul approche et le corps de musclor se rapproche. Fin de l’opération binéaire, me voilà opérationnel. J’évite de justesse la deuxième lancée qui se résume par un magnifique trou dans la cabine du capitaine.

                    Ou comment renverser une situation en sa faveur, j’imagine qu’il va s’en prendre à John’. Même pas, mon corps qui fait guise de mutela lui donne la chance d’effectuer un troisième assaut. En termes de combat au corps à corps, je n’ai aucunes chances. Il m’faut un flingue et encore, je n’crois pas que ça sera suffisant. Disons que, ça pourrait l’retenir un moment. Il est temps d’inspecter le navire, en fait, j’n’ai pas tellement le choix. La tauromachie n’a aucun moment de réflexion. Pur réflexe et…

                    ZOUF


                    Un minimum de souplesse. Je me frotte la caboche, où j’pourrais trouver un pistolet, merde ! En m’caressant le crâne, j’remarque qu’je saigne. La douleur d’après-coup commence à arriver. Pourtant, j’viens de l’éviter. Je n’comprends pas. Je jette un œil à mon adversaire. Il s’est recouvert d’équipements possédant des pics en aciers. Comment il a fait l’enfoiré ? Un mécanisme sans doute. La douleur c’est dans la tête mothafucka’. Attends, attends, Mr. Muscle a des flingues à sa ceinture. Voilà nickel chrome, j’ai ma solution. Alors, où j’pourrais taper ? Il a des épines aux épaules, aux bras, aux jambes, à la tête et… merde alors ! Aux testicules. Bref, suffit de le taper dans l’bide mais j’vais être obligé de subir le poids de son corps. Même situation qu’avant, la puissance de la retombée est dans son camp.

                    Le débouchage d’une bouteille en provenance de la cabine devient le signal de combat. Le taureau s’élance avec une furie intense. J’me prépare au choc ; je place mon genou gauche vers l’avant, les deux avant bras en position de blocage et le corps recroquevillé.

                    BANK


                    J’me retrouve propulsé dans la cabine, voilà un deuxième trou. Mon costard est déchiré et mes avant-bras ensanglantés. Effet anesthésiant oblige, mes bras sont aussi lourds que deux troncs d’arbres. Dommage qu’ils ne soient pas aussi puissants. Kuf, kuf. Non j’n’aboie pas, je recrache juste du sang. La vibration des chocs m’ont fait un mal de chien. Je m’nettoie les lèvres avec le dos de ma main droite puis je jette un coup d’œil au mec baraqué. Sa ceinture s’est détachée sous la pression du coup de genou, elle commence à glisser vers moi. Merci la descente ! La vachette n’est même pas sous l’choc et prépare sa prochaine attaque.

                    J’attrape un pistolet accroché à la ceinture que je braque sur mon ennemi. Enfin, il est où d’ailleurs. Je ne le vois plus. Haha, il a du flipper, la tarlouuuuuu…

                    SCRRRCH


                    Un troisième trou vient d’être percé, l’taureau débarque à pleine vitesse et manque de pot, il se fracasse contre le bureau du capichef. Je sors rapidement de l’endroit, à fond dans l’combat, je n’fais pas gaffe à mes camarades. J’suis maintenant sur le pont du bateau, je vise Mr. Muscle. J’remarque qu’il ne reste plus qu’une balle, merde. J’suis sensé faire quoi avec une seule putain de balle ? J’regarde aux alentours, Arep’ se bat avec acharnement et l’ancre du navire me fait un signe. Oui, oui, elle vient de briller à la lumière.

                    Super plan, j’vais faire passer la vachette par-dessus bord. J’me rapproche du bord de la frégate, j’attrape la corde de l’ancre que je garde d’une main. Sans une ni deux, le colosse arrive à pas fulgurants. Nickel, enfoiré !

                    Je me baisse pour passer entre ses jambes au moment de la charge puis j’enroule son pied gauche avec la corde. Pas l’temps de faire un nœud marin, je glisse comme un fou. Le voilà maintenant attaché, il à l’air obnubilé par ma cravate rouge. Ne s’est-il pas douté de mon coup ? Tant pis. Je tends mon bras droit puis j’vise l’embout en métal qui retient l’ancre de ne pas tomber à l’eau.

                    Bon retour !


                    BANG


                    La corde se délie et l’ancre tombe à pleine vitesse, l’homme est encore debout pour deux secondes. Il entame sa course lorsque le cordage lui dit « Non ». Il se fait emporté et se rattrape à la balustrade avec ses mains. Mon combat est fini, enfin, il y a deux alternatives. Soit il arrache la rambarde et tombe à l’eau, soit John’ le fini. Maintenant, c’n’est plus mon affaire. D’façon, on a clairement gagné. On est arrivé sur GrandLine. C’est qui les winners ? C’est les soiffaaaaaaaards. Bon, au lieu de crier victoire trop vite, j’devrais m’reposer. Bah ouais, j’sens plus mon corps.

                    J’erre entre mes coéquipiers qui ont l’air de nous acclamer, Arep’ et moi. C’est une sorte de test ce merdier, en fait ? Bande de raclures. Je reste de marbre malgré le sang qui repeint le pont du navire. Une goutte est l’égal d’une seconde. Bonjour les côtes de vieux, elles doivent être brisées. Je ne m’assieds pas, je ne m’allonge pas, non, c’est pour les tantouzes. Sur mes deux pieds et le regard vers ce nouvel océan, je médite à un nouveau départ. Après avoir entendu le « Aaaah » provenant des cordes vocales de la brute que je viens d’humilier, j’imagine qu’il est tombé à l’eau.

                    Direction Whiskey Peak les gars!


                    L’aventure commence maintenant ; enfin, plutôt après une bonne guérison et un bon décuvage.