Nous partîmes à deux mais par un prompt renfort, nous nous vîmes trois mille en arrivant au port…
Ouais, comme a dit l’autre.
Nous, et les deux mille neuf cent quatre-vingt-dix-huit putains de mouettes qui nous volètent autour. Tu les vois pas là-haut ? Eh, Satoshi, bouge ! Tu les entends pas ? Elles nous guettent. Elles nous ont guettés toute la traversée. Faut dire qu’avec nos tronches de rescapés, elles auraient tort de pas se lécher les babines à l’idée de nous bouffer quand on aura clamsé. Et elles auraient eu tort de pas s’imaginer que ça pouvait arriver plus tôt. T’imagines, une barque faite pour la côte, à rames, sans voiles, en pleine mer et remplie de deux mecs aux allures de leucémiques post-complications, l’un le bras en écharpe, l’autre les bonbons toujours un peu douloureux d’avoir voulu arrêter un train de voyageurs avec ? Le tableau que ça doit faire depuis là-haut… Déjà que d’en bas on s’est fait regarder bizarre par les navires qui nous croisaient… Putain d’écumeurs qu’ont pas voulu nous approcher. Je leur en aurais foutu, moi, du bizarre. Eh, Satoshi, bouge !
Ouais, laisse-moi passer à la dame de nage, tu veux. Sinon c’est crac, boum, uh ! sur ces jolis récifs que tu distingues dans le noir, là-bas. Où on est ? Mais j’en sais rien où on est, moi. Une île aussi grise que les autres parce qu’on est de nuit, avec des récifs comme toutes les autres et trop de piafs insomniaques qui attendent le marin disparu comme toutes les autres. Tu crois j’ai la carte des courants marins de toute la Blue incrusté dans la caboche et je peux me repérer les fingers dans le nose après dix jours de dérivation à l’aveugle ? Tu crois c’est facile, la navigation sans instrument ni point de repère ? Tu crois on apprend ça, dans la marine ? Accostons, pis on verra bien où on est.
Hein.
Tiens, tends la patte, tu veux. Mais ouais, la patte avec le pied, pas celle avec la main et dans le plâtre, roh. Mais ouais, à l’extérieur, contre la paroi de roche. Mais ouais… tends la patte et amortis le choc, okay ? Tends putain ! Sinon ça va faire boum et avec ce qu’elle a déjà encaissé on peut pas vraiment être bien sûrs qu’elle tienne le coup cette barque à la mords-toi le zob. Tends ! ………. Je t’avais dit que ça allait faire boum. Je te l’avais dit, hein ? Je te l’avais dit ou pas ? Ouais je veux que je te l’avais dit. PUTAIN. Tu me diras rien de tel qu’un bon vieux bain de quatre heures au pied d’une falaise pour bien conclure un voyage en mer sans flotte potable autre que les deux gouttes de rosée du matin sur le fourreau et pour bien entamer l’ascension de ladite falaise.
Rien de mieux que d’avoir les bottes remplies de flotte pour pas se casser la gueule, hein !?
Moi, rire jaune ? Alors là non mon jeune ami, tu fais fausse route. Ouais. Tiens, d’ailleurs à propos de fausse route, si tu pouvais me lâcher les couilles et commencer à grimper ça m’arrangerait. Ca a beau être du grelot de quarante et j’ai beau être matinal, je sens que j’ai bientôt mal, là. Au passage, si tu peux te casser la gueule une fois monté de trente mètres et te fendre le crâne sur les pierres, ça me soulagera l’envie de te tuer. Bordel, je te l’avais dit de tendre la patte. Allez, allez, on se lance ! Une main, pis un pied, pis une main, pis un pied. Quoi, t’as le vertige ? Tu veux que je passe devant ? Okay, je passe devant. Et si je glisse, je t’accroche et tu me sers de coussin amortisseur, on est bons j’espère. Non t’as pas vraiment ton mot à dire… Ouais, le dis pas, ton mot.
Jusqu’à ce que je sois là-haut le dis pas, ton putain de mot…
Jusqu’à ce que je sois là-haut le dis pas… Gnaerf, raide la côte quand même.
Jusqu’à ce que je sois là-haut… Gromph.
Jusqu’à ce que… Un petit pas pour moi, allez. Encore un petit pas pour moi.
Jusqu’à…
OH YEAH BABY, THAT’S IT ! Shake ton booty ! Allez mon gars, t’y es. Tu vois, j’y suis moi. Ouais ouais, en haut. Et je peux te dire que ça vaut le coup d’œil. Allez, grouille, ça vente sec et y caille, là. A cause de ta connerie, ouais. Ah bah forcément on serait pas transformés en éponges bien fringuées, je cristalliserais pas sur place en mode tout givré avec cet air qui souffle, là. Mais non, môssieur sait pas si c’est la patte du haut ou celle du bas qu’il faut sortir quand je lui dis que. Alors boum et hop. Grimpette sous les tropiques… Ouais, encore un effort. Encore, pense à tout ce pognon qu’on doit se rembourser pour tes bonnes œuvres à Goa. Penses-y. Et quand tu seras en haut de cette putain de falaise avec le bibi, on pourra s’en aller courir dans ces verts champs plein d’insouciance qui s’étalent devant moi à perte de vue, là…
… Réa ? Sans blague. On aurait pas pu mieux tomber, haha. Non je ris pas jaune bordel. Les jaunes sont bridés, j’ai une tête de bridé ? Attention à ce que tu vas répondre, Satoshi Noriyaki. Attention.
Je sais pas pourquoi, mais je suis pas vraiment d'humeur, en cette aube naissante. Je sais pas pourquoi.
Ouais, comme a dit l’autre.
Nous, et les deux mille neuf cent quatre-vingt-dix-huit putains de mouettes qui nous volètent autour. Tu les vois pas là-haut ? Eh, Satoshi, bouge ! Tu les entends pas ? Elles nous guettent. Elles nous ont guettés toute la traversée. Faut dire qu’avec nos tronches de rescapés, elles auraient tort de pas se lécher les babines à l’idée de nous bouffer quand on aura clamsé. Et elles auraient eu tort de pas s’imaginer que ça pouvait arriver plus tôt. T’imagines, une barque faite pour la côte, à rames, sans voiles, en pleine mer et remplie de deux mecs aux allures de leucémiques post-complications, l’un le bras en écharpe, l’autre les bonbons toujours un peu douloureux d’avoir voulu arrêter un train de voyageurs avec ? Le tableau que ça doit faire depuis là-haut… Déjà que d’en bas on s’est fait regarder bizarre par les navires qui nous croisaient… Putain d’écumeurs qu’ont pas voulu nous approcher. Je leur en aurais foutu, moi, du bizarre. Eh, Satoshi, bouge !
Ouais, laisse-moi passer à la dame de nage, tu veux. Sinon c’est crac, boum, uh ! sur ces jolis récifs que tu distingues dans le noir, là-bas. Où on est ? Mais j’en sais rien où on est, moi. Une île aussi grise que les autres parce qu’on est de nuit, avec des récifs comme toutes les autres et trop de piafs insomniaques qui attendent le marin disparu comme toutes les autres. Tu crois j’ai la carte des courants marins de toute la Blue incrusté dans la caboche et je peux me repérer les fingers dans le nose après dix jours de dérivation à l’aveugle ? Tu crois c’est facile, la navigation sans instrument ni point de repère ? Tu crois on apprend ça, dans la marine ? Accostons, pis on verra bien où on est.
Hein.
Tiens, tends la patte, tu veux. Mais ouais, la patte avec le pied, pas celle avec la main et dans le plâtre, roh. Mais ouais, à l’extérieur, contre la paroi de roche. Mais ouais… tends la patte et amortis le choc, okay ? Tends putain ! Sinon ça va faire boum et avec ce qu’elle a déjà encaissé on peut pas vraiment être bien sûrs qu’elle tienne le coup cette barque à la mords-toi le zob. Tends ! ………. Je t’avais dit que ça allait faire boum. Je te l’avais dit, hein ? Je te l’avais dit ou pas ? Ouais je veux que je te l’avais dit. PUTAIN. Tu me diras rien de tel qu’un bon vieux bain de quatre heures au pied d’une falaise pour bien conclure un voyage en mer sans flotte potable autre que les deux gouttes de rosée du matin sur le fourreau et pour bien entamer l’ascension de ladite falaise.
Rien de mieux que d’avoir les bottes remplies de flotte pour pas se casser la gueule, hein !?
Moi, rire jaune ? Alors là non mon jeune ami, tu fais fausse route. Ouais. Tiens, d’ailleurs à propos de fausse route, si tu pouvais me lâcher les couilles et commencer à grimper ça m’arrangerait. Ca a beau être du grelot de quarante et j’ai beau être matinal, je sens que j’ai bientôt mal, là. Au passage, si tu peux te casser la gueule une fois monté de trente mètres et te fendre le crâne sur les pierres, ça me soulagera l’envie de te tuer. Bordel, je te l’avais dit de tendre la patte. Allez, allez, on se lance ! Une main, pis un pied, pis une main, pis un pied. Quoi, t’as le vertige ? Tu veux que je passe devant ? Okay, je passe devant. Et si je glisse, je t’accroche et tu me sers de coussin amortisseur, on est bons j’espère. Non t’as pas vraiment ton mot à dire… Ouais, le dis pas, ton mot.
Jusqu’à ce que je sois là-haut le dis pas, ton putain de mot…
Jusqu’à ce que je sois là-haut le dis pas… Gnaerf, raide la côte quand même.
Jusqu’à ce que je sois là-haut… Gromph.
Jusqu’à ce que… Un petit pas pour moi, allez. Encore un petit pas pour moi.
Jusqu’à…
OH YEAH BABY, THAT’S IT ! Shake ton booty ! Allez mon gars, t’y es. Tu vois, j’y suis moi. Ouais ouais, en haut. Et je peux te dire que ça vaut le coup d’œil. Allez, grouille, ça vente sec et y caille, là. A cause de ta connerie, ouais. Ah bah forcément on serait pas transformés en éponges bien fringuées, je cristalliserais pas sur place en mode tout givré avec cet air qui souffle, là. Mais non, môssieur sait pas si c’est la patte du haut ou celle du bas qu’il faut sortir quand je lui dis que. Alors boum et hop. Grimpette sous les tropiques… Ouais, encore un effort. Encore, pense à tout ce pognon qu’on doit se rembourser pour tes bonnes œuvres à Goa. Penses-y. Et quand tu seras en haut de cette putain de falaise avec le bibi, on pourra s’en aller courir dans ces verts champs plein d’insouciance qui s’étalent devant moi à perte de vue, là…
… Réa ? Sans blague. On aurait pas pu mieux tomber, haha. Non je ris pas jaune bordel. Les jaunes sont bridés, j’ai une tête de bridé ? Attention à ce que tu vas répondre, Satoshi Noriyaki. Attention.
Je sais pas pourquoi, mais je suis pas vraiment d'humeur, en cette aube naissante. Je sais pas pourquoi.
Dernière édition par Tahar Tahgel le Lun 1 Avr 2013 - 1:22, édité 3 fois