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Léviathan(s)

La mer vivifiante l'enserre soudain d'un voile frais et rassurant. La mer. Qu'elle a toujours connu. Sa plus chère et plus ancienne confidente. Alors que l'écume qui la suit encore s'estompe peu à peu comme elle s'enfonce dans cette eau salée. Un magnifique plongeon. Un vrai dauphin. Vêtu de noir et de blanc. De sous vêtements noirs à dentelle blanche, pour être exacte. Souffle retenu, elle nage sous la surface, les quelques bulles d'air encore prisonnières des vallées de sa peau blanche s'échappent vers la lumière du jour. Elle les sent courir fugacement sur sa peau comme, les yeux fermés, elle aussi attaque la remontée vers l'air pur.

Elle émerge. Calmement, elle prend une inspiration profonde par le nez puisque ses dents sont serrées autour de la lame du Lieutenant Red. Son petit couteau qu'elle lui avait emprunté juste après avoir soigneusement plié ses affaires sur le Fenrir. Juste avant de devoir plonger pour dépecer la bête. La pêche a été bonne aurait-elle dit. Et puis les têtes des Matelots surtout. Elle s'autorisa un sourire avant de replonger. Autour du poignet, sa chaine qui la reliait à la faux. Elle avala les quelques mètres qui la séparait de la Murenasse puis accosta sur ce qui semblait une île d'écailles bleues. Tranchantes. Faudra faire gaffe où elle poserait ses fesses, la Rachel.
Elle grimpe, s'étire, essore ses cheveux malheureusement devenus tous raides et entreprend d'essuyer sa faux du mieux qu'elle le put tandis que, dans son dos, l'équipage lève l'ancre.

Pourtant, elle ne s'en rend pas compte. Elle avise les deux plaies béantes dans les flancs du monstre, cadeaux laissés par Lin à la Murenasse et entreprend de commencer son dépeçage par ces deux côtés. Saisissant avec précautions la lame de l'agent Red, elle commence à découper soigneusement la peau, les écailles, les palmures, le cuir, tout ce qui pourrait être de près ou de loin exploitable pour Lin. En beaux carrés bien propres qu'elle entasse lentement à côté d'elle.

-Piou !
-Pas la peine, je ne parle pas le pingouin, moi. Mais c'est gentil d'aider.

Une petite heure passe. Le temps pour Rachel et le pingouin de découper une bonne vingtaine de carrés utilisables et rigoureusement de même dimensions. Le tout maintenu en place par l'une des techniques secrète des Pingouins pour maintenir la viande en place. Il les fait sécher à moitié, comme conservés dans le sel, puis les fiche sur une pointe fixée directement dans la chair du monstre.

Après deux heures de durs labeur, et quatre pointes de ninja pleines, Rachel se tourne finalement vers le Fenrir pour essayer d'aviser au jugé combien de toises de cuir de Roi des Mers il faudrait pour recouvrir l'entièreté du navire. Parce qu'à ce rythme là, il lui faudrait des jours.

L'ennui, c'est que, à défaut de navire, ce sont des vagues qui s'étendent à perte de vue.

-Mais...
-Piou (je t'ai dit qu'ils étaient partis)
-Quoiiiiii ???
-Piou ? (Tu me comprends maintenant?)
-Non j'ai deviné... Partis ???? Mais pourquoi partis ? C'est pour qui que je ramasse des crocs, que je le décarcasse ?
-Piou...
-Rah, toi la ferme !

Et le silence de lui répondre.
Et l'incompréhension de la gagner.
Elle n'avait pas pu dériver comme ça. Ils l'auraient prévenue. Et même si eux étaient partis, ils l'auraient prévenue également... C'était donc intentionnel ? Mais pour quelle raison ? C'était stupide. Si c'était une punition pour l'avoir harponné, c'était même injuste, voire même passablement puérile. N'avaient-ils pas besoin de cette peau ? De ce cuir marin ?

-J'y crois pas...

Ce constat mina sa détermination. Et pendant l'heure qui suivit, elle resta le regard obstinément fixé sur l'horizon tandis que Piou continuait de couper des morceaux de bêtes. Deux en une heure. La volonté des pingouins ninja.
Puis, un cri strident fit lever le regard de Rachel. Dans les airs, loin au-dessus d'elle, un aigle fondait vers elle. Elle réprima un frisson comme il se rapprochait à une vitesse vertigineuse dans un nouveau cri. Suraigu. Et dans un dernier battement d'ailes, il se posa en douceur sur la carcasse du monstre aux relents  stomacaux et de putréfaction de plus en plus forte. Tant et si bien que Ryuuku pinça le nez en servait à Rachel le message de Toji. Comme quoi il serait son guide pour la mener au Fenrir. Comme une punition. Et qu'il avait accosté sur Myriapolis. Qu'elle devait le voir comme le Lapin d'Alice ou les miette de pain dans le petit Poucet.

-Rien à faire de ton fil d'Arianne, tu es là, tu vas m'aider ! S'exclama-t-elle soudain en se jetant sur lui. Lui qui s'envola bien vite comme s'il s'était préparé à cette attaque. Et elle de l'invectiver de tous les noms d'oiseaux et de harpie possible aussi longtemps qu'il fut visible et bien après qu'il ne fusse plus qu'un point noir sur le ciel bleu. Enfin bleu. Gris bleu. Un saleté d'orage. A n'en point douter.

-Piou...
-Fais-moi rire...


Dernière édition par Red le Jeu 17 Juil 2014 - 9:41, édité 4 fois (Raison : Titre)
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Le vent soufflait de plus en plus fort. Les vagues commençaient à tenter de désarçonner Rachel de son promontoire fait de palmures effilées et de chairs encore fraiches. Elle se prenait souvent à frissonner et à grelotter alors que l'après-midi avançait et que le soleil disparaissait derrière l'unique nuage dans le ciel. Un putain de petit nuage noir qui déversait à l'horizon une pluie torrentielle . Comme c'était pas permis. Comme c'était pas possible pour un putain de petit nuage solitaire. Un troupeau de nuage, j'veux bien, mais un vulgaire bébé nuage, non ! J'suis désolé, ça marchait pas comme ça sur les Blues. Et sur les Blues, un minuscule petit nuage, même empli de fierté, ne te suit pas avec pour seul bonheur de pleuvoir sur ta pauvre tête déjà trempée et puant la mort à plein nez.

Car c'était bien le cas de Rachel. Elle puait la mort à plein nez. Elle avait du sang partout sur les doigts, des bouts de chairs en décomposition jusque dans les cheveux et des fluides de monstres imprégnés jusque dans ses sous-vêtements. Oui, car si vous aviez oublié, la pauvre, elle, n'avait pas perdu de vue que sa magnifique veste d'officier, tout comme sa superbe robe noire, étaient restées à bord avec un Toji rancunier et une Lin aussi peste que faire se peut.

Mais elle était une Sea Wolf maintenant, et s'il y avait bien une chose qu'elle avait appris là-bas, c'est que rien ne pouvait venir à bout de la détermination d'une Sea Wolf. Et surtout pas le temps. Et surtout pas une écaille de Murenasse infernale !

-Aoutch ! Je me suis cassé un ongle !

Crunch

Défrisée la Rachel.
Droit devant elle, le nuage noir comme le plus profond des enfers se rapprochait. Mais ce n'était objectivement pas lui qui venait de faire ce bruit à en faire dresser les cheveux sur la tête. Dans le genre Spiderman et son super douzième sens. Alors toute une chevelure...
Lentement, à l'affut du moindre bruit suspect, elle se retourne pour admirer ce que le pingouin fixe depuis cinq secondes déjà. Sans voix.

Là. Juste derrière elle. Planté directement dans la chair mi-blanche mi-rouge du roi des mers. Se dresse comme les pics de Drums. Des dents. Longues et pointues comme deux fois la lame de Black Crow. Une rangée de dents aussi aiguisées que celles d'un requin. Non. Deux rangées... Trois ! De quoi faire frémir à la simple pensée du monstre qui les a laissées ici.

Oui. Laissées. Vous avez bien compris. Il y avait bien une gigantesque mâchoire plantée dans la carcasse bien saignante de la Murenasse, mais de trace de leur propriétaire, nulle. Coup d’œil à droite. Coup d’œil à gauche. On laisse le temps en vent de décoiffer un peu plus la jeune Rachel. Puis.

-Qu'est-ce que...
-Piou. (Je sais pas, mais c'est gros)
-C'est moi ou ces dents sont plus grosses que celles qui ont avalées Toji... ?
-Piou. (Je préfère ne pas me prononcer)

Dans un sursaut dont elle ne se serait pas crue capable devant quelque chose d'effrayant, Rachel réalisa soudain que ce qu'elle prenait pour une vague était étrangement immobile. Et que les deux thons qui apparurent soudain juste au-dessus de la surface agitée de la mer n'étaient autre que les deux yeux immenses d'un bête qui la regardait d'un œil mauvais. Comme si elle venait de renverser son plateau repas.
Un palme de la taille d'une voile du Fenrir surgit de l'eau. Lentement. En accord avec les vagues de plus en plus mouvementées. S'élevant haut dans le ciel, masquant momentanément la lumière encore dispensée par le jour. Une douche pure et simple pour Rachel et le pingouin qui restèrent bouche bée devant cette monstruosité qui leur faisait face. Mais loin de s'intéresser à eux, la nageoire délogea le dentier de la prise des Sea Wolves. Pour en chausser ses dents. Et ayant retrouvé son sourire carnassier, le truc ne se priva pas pour le décocher à la Lieutenant tétanisée.

-Euh... Et pour les présentations... ?

Surgissant à son tour d'entre les vagues, un couteau aux dimensions titanesques prit place entre les palmures du roi des mers affamé. Un fourchette prit place dans l'autre. Et quand une serviette fut nouée autour de son cou, Rachel et Piou échangèrent un regard alarmé.

-Kyaaaaaaaaaaaaaaaaaaa !
-Piouuuuuuuu

Firent-ils en chœur en pagayant soudain avec la faux comme si leur vie en dépendait.
Et pour les présentations ? Plus tard peut-être.
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-Continue à lui lancer tes Shurikens, toi !
-Piou !
-Non, moi je pagaye !
Bräk !
-Mais c'est pas cet espèce de vieux mollusque édenté qui va faire sa loi, si ?
BRRRRÂÂÂÂÂK !
-Kyaaaaaaaaaaaa !

Ne plus faire de remarque sur son dentier, si possible. Il était déjà très peu envisageable qu'il soit heureux que ce qu'il pensait être un buffet à volonté s'enfuie de la sorte. Si l'on mettait aussi dans el sac ces dizaines de moustiques qui venaient l'attaquer depuis quelques temps déjà -comprendre que les shurikens étaient, comme de juste, inefficaces- alors les insultes ne devaient pas arranger les choses.

Et les choses, en l'état actuel, étaient tout sauf bonnes. L'unique nuage au-dessus de leur tête -pour déverser sur Rachel et le pingouin des trombes d'eau aussi impressionnante que si l'Aqua Laguna leur tombait dessus- prenait un malin plaisir à les poursuivre. Sûre qu'il y avait au-dessus un papillon géant qui riait bien de la situation tandis qu'il dirigeait le nuage de battements d'ailes. Elle t'en montrerait, sale insecte, des battements d'ailes, la Rachel. Descends un peu pour voir !
Et avec un Roi des Mers au train, il ne lui avait pas fallu longtemps pour prendre le cap que Ryuuku, loin dans le ciel lui indiquait.

-Ne viens pas nous aider surtout, inutiles reptile !
-Piou ! (C'est pas un reptile!)
-Toi la ferme !

La faux battait l'eau à un rythme si effréné qu'elle disparaissait, se dissimulant à la lumière qui cherchait désespérément à accrocher la lame de la faux rutilante. D'eau. Salée.
Au loin, Ryuuku les guidait vers Myriapolis. D'après ce qu'elle avait pu comprendre. D'un coup d'oeil en arrière, elle apprit que le Pingouin venait de partir à l'assaut de la tête du monstre et essayant de lui crever les yeux avec l'une de ses piques à viandes. Priant pour lui, elle remarqua également que les autres piques, où étaient épinglées les morceaux de cuir déjà dépecés, étaient toujours en place, fichées dans la peau de la Murenasse. Tiens bon, Pingouin, on arrive bientôt.

BRRRRÂÂÂÂÂKKK

Ouais, il paraît que tu te rapproches. Mais ça restait pour l'instant une victoire de Rachel qui ramait plus vite que ne nageait un monstre marin de cette dimension. Sûrement pas pour longtemps, mais pour l'instant, elle pouvait en être fière. Et non, le Pingouin n'y était pour rien ! Elle en était la seule gagnante. Comme quoi la peur donnait des ailes, hein. La peur... La peur ? Bien sûr que non elle n'avait pas peur ! … Bon, ok, c'était aussi grâce au pingouin.

Puis, après un temps qui lui sembla une éternité, la terre fut en vue. Il était rageant de voir que le ciel était bleu, dégagé du côté des côtes et que, juste au-dessus de sa tête deux nouveaux papillons visiblement très goguenards s'étaient rajoutés à la fête. Et qu'avec les cordes qui lui tombaient dessus -au sens propre mais il y a un stade où on ne relève plus toutes les incohérences de Grand Line- elle recevait de temps à autre un petit caillou. Parti en orbite et retombé en météorite. Une nouvelle vengeance de Toji, à tous les coups ! Sûre que même les papillons et le monstre marin étaient une vengeance de l'Amiral Arashibourei !

Toujours était-il que la terre fut en vue, que les cheveux de rachel faisaient trois fois leur poids à cause de l'eau, que cette dernière ne sentait plus ses bras à force de ramer comme une forcenée, qu'elle n'avait plus aucune nouvelles du pingouin, même en se retournant (pourvu qu'il ne s'était pas fait bâfré, Red lui en aurait voulu à mort) et qu'elle avait perdu un bout de la queue de la Murenasse, perdue entre les dents acérées du Roi des Mers à sa poursuite. Se faire avaler tout rond, ok, mais si jamais elle perdait la prise de l'Amiral, cet homme-poisson à l'origine d'absolument tout cet amoncellement de malheurs l'aurait tuée. Même déjà digérée par le monstre édenté.
Pitié, faites que la plage arrive vite...

En guise de plage, c'est un port qui fut en vue. Mieux que rien, me direz-vous, sauf quand, pile dans l'embouchure, un navire pêcheur a eu la même idée que vous et a décidé de ramener sa prise au port. Juste un tout petit détail qui fait toute la différence, ce petit navire pêcheur de rien du tout ne fait pas le tiers de la taille de l'embarcation que Rachel chevauche bien malgré elle. Et son petit navire qui va sur l'eau, s'il a des jambes, n'a pas des ailes, lui. Et encore moins une bouche hérissée de dents suivie de soixante mètres d'écailles. Là est toute la différence. Une différence fort bruyante quand vient l'impact que personne ne peut plus éviter.

Et après la pluie de cordes, de sceaux d'eau, de cailloux spatiaux, c'est le poisson qui tombe à qui mieux mieux. Tout frétillant et heureux de repartir dans les profondeurs. Mais tous n'ont pas cette chance. Prenez par exemple un pauvre marin-pêcheur qui n'a rien demandé à personne, qui ramène son poisson pour le vendre sur le marché, gagner à peine assez de sous pour nourrir sa femme et ses enfants. Dans cette situation là, la rencontre avec Rachel fut décisive pour le pauvre bougre. Incisive, même, puisque la rencontre suivante fut le gouffre au dentier affuté comme un meitou. Heureusement que tout cela se passa dans le dos de Rachel, elle aurait encore culpabilisé. Quoiqu'à n'en pas douter, tout cela restait de la faute de Toji. De ce gros poisson trop susceptible.

Un dernier détail assez important maintenant... les seize heures de nuit sur Myriapolis. Une saleté d'obscurité qui ne semble prendre que dans les environs de l'île. Les tous proches horizons... C'est comme si le soleil s'était couché en quelques toutes petites minutes. Pas très extra-ordinaire en soi. Pourtant, tant qu'à cumuler les potions de malchance de Jinx, autant les cumuler gratuitement... Rachel et son magnifique regard vert... n'a pas su s'adapter à l'obscurité soudaine. C'est ainsi qu'arrivée dans le port, après avoir renversé deux navires de pêche, éventré un bateau de commerce et détruit un promontoire en bois qu'elle n'avait pas vue, Rachel alla s'encastrer le plus simplement du monde, elle et son bolide à la peau dure, directement dans la roche du port. Dans un fracas digne d'une éruption volcanique, le tout accompagné d'un magnifique cri de stupeur en s'apercevant qu'il n'y avait plus de mer dans laquelle pagayer.

Myriapolis... On comprît alors pourquoi les trois reines avaient demandé à ce que les Sea Wolves restent à distance...
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Rachel tira sans succès sur les fils qui la ligotaient. Des fils de soie beaucoup plus résistants que ne le laissait présageait leur finesse.
Ils ne leur avait pas fallu beaucoup de minutes de réflexion avant de la ligoter. La politique de la maison semblait être « tout ce qui peut être une menace doit être endigué ». Et pour être endiguée, Rachel l'était. Totalement ficelée, aucun mouvement ne lui était accordé, si ce n'était celui de son petit doigt gauche.

Assise sur un rocher à l'aspect douteux, elle faisait face à une assistance aussi médusée qu'elle et surement aussi dubitative qu'elle pouvait l'être. Ils étaient une douzaine. Des habitants du port, de la montagne avoisinante et pourquoi pas des espèce de cocons gigantesques qu'elle voyait de part et d'autre du port. Dans son dos, la Murenasse se décomposait bien vite, ce qui alarmait Rachel. Il serait bête que sa peau ne soit plus utilisable... Elle avait bien tenté de leur faire entendre raison, au début, qu'elle n'était pas une assaillante, qu'elle n'était qu'une proie qu'un autre roi des mers cherchait à boulotter, mais elle n'avait récolté qu'un bâillon et le droit de se taire. Totalement impuissante, il fallait le dire.

Le seul point positif, c'était que les nuages noirs l'avaient laissée tranquille et étaient allé voir ailleurs si elle y était. Tant mieux.

En tailleur depuis une petit heure déjà, elle sentait les pics rocheux lui rentrer douloureusement dans les fesses et meurtrir ses os fragiles. Ses cheveux, toujours dégoûtants d'eau, lui tombait devant le visage et elle n'avait de cesse de les dégager d'un mouvement de nuque. Et comme elle attendait un signe, une attitude chez ces gens de la voir s'exprimer, elle les détailla, eux et l'environnement dans lequel elle avait atterri.

Les gens d'ici étaient grands. Ils frôlaient tous les deux mètres ou presque. Même les femmes. Et rien que ce détail leur donnait un avantage certain sur le pauvre lieutenant Blacrow totalement à leur merci. Mais à la limite, s'il n'y avait que la taille. A plusieurs reprises, il lui avait été donné à voir des araignées de la taille d'un cheval monté par un cavalier, droit et fier, qui la toisait depuis ses hauteurs. Les enfants dans le coin, jouaient à la corde à sauter dans une version bien curieuse. Tandis qu'une fille tenait en équilibre sur un fil semblable à celui qui l'enserrait, tendu entre deux autres enfants, ces derniers faisaient tout pour la faire tomber en comptant gaiement. Un funambule étrange. Et c'était à celui qui tiendrait le plus longtemps.
De part et d'autre du port qu'elle pouvait admirer depuis son trône improvisé, elle voyait se dresser vers le ciel sombre ce qui, comme dit plus haut, ressemblait à s'y méprendre à des cocons de soie. Toujours la même soie. Elle avait vue un adulte monter sur cette boule à la verticale, sans se soucier de la gravité, pour finalement y entrer par le dessus. Curieuse habitation. Seul le port en lui-même, où de nombreuses barques de pêches ainsi que quelques rares navires marchands voguaient tranquillement, faisait fi de la pagaille que notre faucheuse avait mise dans la baie, se trouvait constitué de bois. Bien qu'elle eut été impressionné par l'un des filet, tout tissé de soie, comme le reste, remontant une tonne de poissons au bas-mot. Résistant était un euphémisme. Il n'y avait guère de chance qu'elle se débarrasse de ces liens.

-Je te parle ! Ton froid, hautain. Presque identifiable.

Rachel tourna soudain la tête vers la femme qui lui faisait face. Grande mais ne dépassant tout de même pas les deux mètres comme la plupart des gens du coin, elle avait les cheveux noirs et de terribles yeux perçants aussi noirs que la nuit et laissant présager au moins autant de cauchemar. Le lieutenant Blacrow remarqua que même ses vêtements étaient aussi légers et fins que la soie, matière première du coin. Sa chevelure était également noire et ses longs cheveux noirs raides au possible... de laquelle s'extirpait à un rythme régulier quelques araignées. Effrayante au possible. Oui, aux yeux de Rachel, elle était magnifique.

-Réponds !

Rachel leva les yeux vers elle pour croiser son regard noir. Sans ciller, elles se dévisagèrent. Se jaugèrent. Puis soudain, quelqu'un parla derrière elle.

-Euh... Arachnée... elle est bâillonnée...
-Ah ! C'est vrai que je suis bête !

Et comme elle se jette sur Rachel pour défaire le bâillon de soie, toute l'assemblée affiche sa consternation avec une goutte de sueur appropriée de la taille de leur poing.

Mais une fois ce passage comique passé, il fallait tout de même préciser que d'un simple coup de dent, sans le moindre effort, elle coupa la soie qui avait pourtant résisté à une traction d'une tonne. Impressionnant.
Ainsi c'était elle Arachnée ? La reine des araignées. Elle incarnait bien son personnage. Magnifique dans sa toile, de petites araignées au creux des paumes de ses mains. Rachel était sous le charme.

-Réponds-moi maintenant !
-Euh... Arachnée... vous n'avez posée aucune question...
-Ah c'est vrai ! Que je suis bête. Et l'assistance d'être terrassée par le poids d'une deuxième goutte de circonstance.

Je suis ravie de vous rencontrer, reine Arachnée, clama Rachel profitant de la seconde de silence qui avait suivi.
-Garde donc tes formules de politesse pour quand tu te seras présentée, petite impudente.

Hum. Visiblement détruire une partie de son port était une raison suffisante pour détester une personne avant même de lui avoir parlé. Rachel eut une petite pensée pour les Allods et la comparaison lui arracha un sourire en coin.
Mais avant que la reine des araignées ne prenne ce sourire pour un affront, elle enchaîna.

-Je suis le Lieutenant Blacrow, ma reine. Et la faux que vos collègues tiennent entre leurs pattes, c'est Black Crow. Et je vous assure qu'elle est aussi lourde qu'opiniâtre.
-Tu as le même nom que ton arme ?

Un sourire amusé fut sa seule réponse. Qui eut pour réaction d'agacer visiblement Arachnée qui soupira bruyamment. Aussi Rachel effaça ce sourire et attendit la prochaine question qui n'allait certainement pas tarder.

-Pourquoi est-tu ici ?
-Je suis contente que vous posiez la question. Je suis allé pêcher. Le monstre à moitié éventré que vous voyez derrière, c'est ma prise. Je devais le dépecer pour en ramener la peau à mon capitaine. Une sorte de tribut si vous voulez. Le souci, c'est que j'ai été prise pour cible, moi et ma proie, par un carnivore juste un peu plus gros. Qui m'a poussé par ici. Dans votre port où j'ai dû accoster en urgence. Sans aucune animosité à votre égard si c'est ce qui vous inquiète.
-Votre capitaine ? Fit-elle soudain suspicieuse après un silence étrange.
-Le Contre-amiral Arashibourei. Capitaine des Sea Wolves.

Un brouhaha s'éleva soudain des rangs qui les cernaient. Bon. Si elle aurait su, elle aurait pas v'nu. Et se serait tue surtout. Visiblement, et c'est un détail qu'elle avait oubliée, les Sea Wolves n'étaient pas les bienvenus ici. Leur réputation de destructeurs d'îles les précédaient, sur ces mers-ci.
Rachel jeta un regard circonspect alentours pour mirer les mines abasourdies voire craintives des araignées autour d'elle. Elle remarqua avec intérêt que certains habitants avaient quatre bras et d'autres plusieurs paires d'yeux. Drôle d'évolution. On aurait pu les associer à des hommes-poissons dans une certaine dimension.

Puis la reine interrompit le cours de ses pensées.

-Vous n'êtes pas la bienvenue ici. Ni vous ni personne ! J'ai déjà rencontré votre collègue l'autre jour alors que nous vous avions bien précisé de ne pas accoster chez nous !
-Je vois ça. C'est pourtant dommage, je vous trouve très belle, vous savez.
-je je je... quoi ?
-La laissez pas embobiner votre soie ! Elle vous tend un piège ! Elle veut juste vous séduire puis vous capturer pour faire chanter les autres reines ! Ne vous laissez pas avoir !
-Vous ne seriez pas légèrement paranoïaques, tous ?

Et un grand coup sur le crâne de la faire taire.
Et après on cherche à lui enseigner la politesse...


Dernière édition par Blacrow L. Rachel le Mar 23 Oct 2012 - 1:15, édité 1 fois
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Première secousse.

-Je propose l'écartèlement.
-Et pourquoi pas la pendaison tant que tu y es ? Non, on l'égorge et on la pend par les pieds à l'entrée du port.
-Ah ouais, ah ouais, et comme ça, après, pfiout, le monstre !
-Ah ça c'est sûr, le sang va l'attirer. D'ordinaire le sang l'attire toujours, alors c'est sûr le sang devrait l'attirer, ah ça c'est sûr.
-Sinon on la mange ce soir.
-Pas bête...
-Et pour le monstre du coup ?
-Ah ouais... pas bête.

Deuxième secousse.

-Ou alors la crémation...
-Ou le supplice du bambou.
-Ou le syndrome de Stockholm !
-Ou le dossier d'expulsion de Trovahechnik !!
-...Je ne te savais pas si sadique Hikaru.
-Mais c'est moi Hikaru. Lui c'est georges !
-Vous avez la même couleur aussi. Comment je suis censée vous différencier ?
-Tu préfères comme ça ?
-Ah non, l'vert c'moche ! è.é
-Et comme ça ?
-Owiiii !!! *-*

Troisième secousse.

Rachel éternua. Saleté de poussière. Elle tenta de se frotter le nez, mais devant l'insuccès de son entreprise, elle ouvrit les yeux.
Au-dessus d'elle sa propre faux. Attachée par un unique fil de soie horriblement charrié par le vent frais du matin. Et la lame terriblement tranchante scintillait en tremblotant au-dessus de son cou gracile. Jamais elle ne s'était sentie si fragile...
Non loin, elle entendit la Reine soupirer aux dialogues dans le dos de la Lieutenante. Et tout en se déhanchant pour se soustraire à l'épée de Damoclès :

-Devons-nous vraiment en arriver à ces extrémités-là, Arachnée ?

Quatrième secousse.

Ladite reine lui coula un regard de travers, sourcil relevé à la vue des yeux verts grands ouverts. Assise sur une chaise à trois pieds et à l'équilibre plus que précaire, elle la toisa un instant d'un air supérieur, le menton dans la main. Puis lui décocha un sourire ironique.

-Et encore, je trouve que vous vous en tirez bien. Mes sujets ne rivalisent-ils pas d'ingéniosité pour tous les domaines de la peine de mort ?
-J'en rirais volontiers une fois à Impel Down et lorsque nos rôles seront inversés. Elle se glissa de quelques centimètres de plus et se sentait déjà plus en sécurité.
-Ce sont des menaces ? Tonna-t-elle soudain d'une voix sourde, en se redressant de toute sa stature royale.
-Non non, ma reine, s'empressa-t-elle d'ajouter en avisant la faux toujours suspendue au bon vouloir de Arachnée. Je trouve juste qu'il m'est difficile de me réjouir de leur inventivité lorsque je suis la cobaye à leur totale merci.
-J'aime cette invention-ci. Enchaîna-t-elle soudain comme si de rien n'était. N'est-elle pas originale ? Tellement loin de votre manière de donner la mort. Deux personnes pour trancher une tête... Un manque de coordination et le travail est bâclé. Alors qu'avec cette lame, je suis sûre qu'il serait propre. C'est la raison de ta présence en-dessous. Nous essayons tous d'imaginer quelle pourrait être la fatale conclusion à cette capitale sanction.
-Je vous recommanderais avec plaisir Walters Scott, un très bon pirate, dans le rôle de Bêta testeur... Maintenant, me permettriez-vous de me dégourdir les jambes et de manger un fruit ou deux en votre compagnie ? Non pas que le cocon qui m'immobilise ou que le matelas de bois sur lequel je repose me soient inconfortables, mais...

Dans un petit rire, Arachnée se leva et s'avança vers Rachel, accompagné par le bruit mat de la chaise qui tomba. Et Rachel lui rendit avec plaisir un sourire de reconnaissance lorsqu'elle la releva et lui dénoua les jambes d'un coup de dent.

Cinquième secousse. Et enfin Rachel daigna s'en inquiéter. Le soleil s'était levé et réchauffait déjà la peau blanche de notre jeune fille qui s'aperçut qu'elle était transie. Puis vint la sixième secousse. Et alors qu'elle suivait Arachnée qui la menait depuis quelques minutes déjà, silencieuse comme une ombre, vers ce qu'elle espérait grandement être une table de repas, elle se glissa à sa hauteur et lui demanda si ces secousses étaient des tremblements de terre et si ils étaient réguliers sur cette île.

-C'est de ta faute. Le Roi des Mers que tu as guidée -intentionnellement ou non- jusqu'à notre port, est aussi vieux que le monde et si sourd, si aveugle, qu'il ne sait pas dans quelles direction nager, se repérant d'ordinaire aux odeurs de sang d'autres grands monstres. Avec la cargaison de poisson que tu as déversé dans nos eaux, il s'est empiffré. Et maintenant, il cherche à s'en aller.
-Et pourquoi ne le fait-il pas ? S'enquerra le Lieutenant Blacrow en prenant soin de ne pas trébucher sur le sol poussiéreux et sec qu'elle foulait de ses pieds nus.
-Il pense le faire. Je te l'ai dit : Il est aveugle. Seulement il s'est trompé de direction et nage droit sur nos côtes. Et comme en plus il est stupide, après avoir rebondi dans un vacarme semblable, à s'y méprendre, aux éboulements des souterrains des fourmis, eh bien il recommence.

Septième secousse. Rachel resta interdite et ne put s'empêcher de demander à la reine si cette histoire était vraie. Et devant la mine sérieuse de cette dernière, elle éclata de rire en maudissant l'existence de tels êtres stupides dans ces mers.
La gifle, par contre, elle ne la vit pas venir.
Elle roula-boula en travers d'une espèce de place où trônait une magnifique statue de soie avant de détruire une habitation qui se trouvait sur son chemin. Il lui fallut alors une bonne minutes pour se remettre de ses émotions. Mais une fois fait, elle alla retrouver Arachnée incrédule. Devant elle, la reine affichait un masque d'impassibilité mais dans son regard brûlait une une flamme de colère sourde et pure. Ainsi qu'une violence à peine réprimée.

-Respecte un peu les anciens, gamine !

Dans ce cas, on baisse la tête et on dit oui madame. Silencieusement, d'un signe de tête, respectueusement, à voix haute et même en prière. Surtout quand on a les bras attachés et une horde de villageois aussi inventifs que cruels en matière de mise à mort.

Huitième secousse. Alors que la reine la faisait traverser ce qui semblait une ville complète, sans gardes, ni escorte, Rachel, elle, se contentait de suivre en silence et d'observer avec un air tour à tour admiratif, curieux ou tout simplement béa. Les constructions étaient toutes faites de cocon de soie et on y rentrait invariablement par le dessus. Certaines maisons, les plus richement décorées, y avaient incorporé avec goût des fenêtres, qu'on ne trouvait pas dans toutes, des balcons et des fleurs. Les arbres ressemblaient à des barbes-à-papa géantes et lorsqu'elles passèrent devant un parc, les jeux d'enfants, les statues, les bassins, étaient faits de cette même soie. Et le principal animal de compagnie qu'elle eut l'occasion de voir fut de gigantesques araignées montées ou non par des hommes et/ou des femmes avec plusieurs paires de bras ou d'yeux. Quel étrange pays... Qu'elle aimerait vivre dans cette endroit de soie, de dentelles et de couleurs sombres !

Neuvième Secousse.

-Eh bien. Cela ne cessera-t-il donc jamais ?
-Ça, c'était un tremblement de terre.
-...Ah.


Dernière édition par Blacrow L. Rachel le Ven 8 Fév 2013 - 17:38, édité 1 fois
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-Mais sinon, vous comptez me délier les mains pour manger ou dois-je continuer à me déshonorer devant vous en gesticulant pour attraper les fruits ?

Arachnée sourit comme elle l'aurait fait à une mouche. En lui disant qu'elle venait la libérer de la toile qu'elle-même avait tissé dans le but de la piéger.

-Tu m'amuses comme ça. Tu ressembles à une poule à qui on aurait coupé la tête...

Il n'en fallut pas plus à Rachel pour s'asseoir sur sa faim dévorante et s'éloigner de cet arbre étrange. De longues branches tombantes, comme celles d'un saule, mais muni d'articulations comme de gigantesques pattes d'araignées. Cette variété là d'arbre donnait des fruits noirs semblable à des espèces de causses moelleuses. Le fait d'être un arbre fruitie justifier en soi l'absence de soie tissée tout-autour des branches comme les autres déjà croisés. Rachel avait été saisie par le contraste de couleur entre les fruits sombres et les feuilles d'un rouge sang.
Un arbre qui avait tout pour lui plaire en somme.
Elle alla rejoindre la Reine, de nouveau assise sur sa chaise à trois pieds. Une fois à ses côtés, elle se laissa choir assise, ainsi. Arachnée ne lui jeta pas un regard. Puis toujours sans la regarder et surmontant la rumeur des gens qui l'accompagnaient, où qu'elle aille :

-J'espère que tu apprécies la faveur. C'était la seule que je te ferai.

Rachel ravala la réplique acide qui lui brûlait les lèvres. C'était la reine après tout. En parlant d'acidité, elle ne mangerait pas un second de ces fruits... La seule bouchée qu'elle avait réussie à prendre lui laissait un goût âpre et rugueux sur la langue. En plus de l'absence de goût et l'impression de manger un citron cru. Avec la peau. Y'a pas à dire, quelle faveur !

-J'aurais gracieusement apprécié que la seule fusse celle de me libérer de ce cocon que vous avez gracieusement tissé autour de moi... Au moins pour ne pas avoir l'impression d'être votre esclave.
-C'est précisément le rôle hiérarchique que tu occupes, ou pas bien plus, répondit-elle d'un ton atrocement dur. Elle ne portait visiblement pas les marins dans son cœur. À moins que ce ne soient uniquement les Sea Wolves... ? Mais ne t'en fais pas, continua-t-elle en daignant enfin poser le regard sur la Bosco. Je vais bientôt t'enlever notre collet.
-J'avais un autre mot pour ces chaînes de soie...
-Ne sois pas impudente !
-Si encore elles étaient méritées... Pourriez-vous me dire pourquoi, Dame, ais-je hérité de ces fers-ci ? Demanda-t-elle, réfrénant l'agacement qui remontait dans sa poitrine.
-C'est à moi de décider si ces entraves sont nécessaires ou non !
-T'es une saleté de Sea Wolf ! Tu es dangereuse pour nous tous ! On n'allait tout de même pas te laisser les mains libres sur notre île ! Clama tout à coup les suivants de la reine avec dédain. Rachel leur coula à tous un regard malveillant. Ils reculèrent alors d'un pas sous la brûlure de son regard de Jade.
-Que je sache, il me semble me souvenir que c'est à la reine de prendre des décisions ! Lâcha-t-elle avec tout le mépris que le put notre faucheuse.

Cette fois, elle vit partir la gifle. Elle eut le temps d'admirer les ongles tranchants de Arachnée avant qu'elles ne lui entaillent la joue. Il aurait été de très mauvais genre de répliquer à cette attaque. Alors se contenta-t-elle d'en subir la douloureuse caresse en prenant soin toutefois de se camper dans le sol du mieux qu'elle le put pour ne pas subir deux fois la lourde humiliation de détruire des maisons supplémentaires. Une fois suffisait.

Le choc résonna une dernière fois sur les branches noires de l'arbre, puis le Lieutenant posa de nouveau son regard sur Arachnée, se redressant par la même pour lui faire face. Elles se toisèrent un instant, regards flamboyants. Aux pieds de la faucheuse, un sillon de terre sèche et un nuage poussiéreux, témoins de la puissance du coup porté par la reine. Laquelle esquissa finalement un sourire en coin. Ironique.

-Pas de troisième avertissement. Je décide. C'est un fait. Tout comme je décide que tu vas maintenant aller chasser le monstre marin qui ébranle nos terres depuis hier soir. Seule et tout de suite !

Ce n'étaient que des avertissements ? C'était ce qu'elle venait de dire ? Les goutes de sang perlant des griffures sur son visage hurlaient pourtant le contraire. Des coutumes étranges dans ce pays. Enfin, venant de la part d'une fille qui ne vivait que dans la vénération de la Mort.
Rachel regarda sérieusement Arachnée qui faisait de même. La tension entre les deux femmes était palpable, mais l'animosité n'était pas la seule émotion qui gravitait de l'une à l'autre. Le respect ? Peut-être bien. Que Rachel respecte une reine, il n'y avait en soi rien d'étrange. Mais que le contraire soit vrai... Non. Elle devait se faire des idées. Elle fit alors un pas vers Arachnée, laquelle se leva, laissant une fois de plus choir son tabouret à trois pieds qu'un homme à quatre bras s'empressa de ramasser.

-Pourquoi ne pas m'avoir ordonné de la chasser plus tôt ?

La reine des araignées la fixa sans ciller pendant une longue minute.

-A l'heure actuelle, la peau de ton monstre marin doit avoir déjà commencé à pourrir et son cuir ne pourra plus être retiré. Nous t'aiderons à dépecer la nouvelle bête. Un temps. Mais s'il n'y avait pas eu cette condition, je craignais que tu ne partes trop vite... Nous n'aurions pas été en mesure de te retenir. Du moins il me semble. Tout comme repousser le monstre marin nous couterait à n'en point douter de nombreux hommes. Et même si tu es la cause de tout ça, grâce à toi, cette peine ne nous sera pas infligée.

Sur ces mots, elle tourna les talons et s'en fut, laissant sur place une Rachel abasourdie. Une telle conclusion était... déroutante. Quelle déclaration stupéfiante même. C'est ainsi que, après que la suite de la reine se soit mise en route, Rachel leur emboita le pas, sans pouvoir masquer le demi sourire fleurissant qu'elle affichait dorénavant.
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-Un pingouin... Je veux dire... comme un pingouin, quoi. L'animal à costume. Non ? Personne ?

Sur le port, seule Rachel et la reine avaient été habilitées à passer le fil de sécurité tendu par précaution. Le roi des mers aurait pu faire d'autres victimes. Et si la première restait juste devant en questionnant les habitants sur un pingouin porté disparu depuis la veille, la première, elle, marchait lentement et délibérément vers les eaux mouvementées d'où surgissait régulièrement une croupe, une queue ou un dentier. Comme un gigantesque monstre du Loch Ness. Visible et qu'il faudrait affronter.

En essuyant le vingtième « non », Rachel abdiqua en soupirant et se retourna vers la reine qui se tenait sur un ponton. Le regard rivé vers les ondulations à la surface de l'eau et sur les écailles du monstre qui surgissaient d'entre les profondeurs, donnant à la baie une impression de tempête.

-On est loin du gentil Poisson Chat géant au centre de la terre...

Un peu plus loin, la reine semblait chuchoter des mots d'encouragements à ses fidèles araignées nichées dans ses cheveux raides. Elles n'étaient pas sorties depuis la première fois que Rachel les avait vues, mais maintenant, le cocon familial semblait en ébullition et il en sortait de partout, grouillant sur Arachnée. Un tour de passe-passe dont elle pourrait s'inspirer une fois Impératrice d'Impel Down. Et lorsque Rachel se rapprocha de la reine, cette dernière laissa s'en aller ses petites protégées qui fuirent ventre à terre. Si Rachel eut un doute sur la suite des évènements, elle n'en dit mot.

-Si je dois me débarrasser de ce roi, il va au moins falloir me détacher. Ne vous en faîtes pas, vous l'avez dit vous même, je n'ai aucun intérêt à m'enfuir.

Il n'en fallait pas beaucoup plus à al reine pour qu'en silence elle délie la lieutenante de son collet de soie. D'un coup de dent qui une fois de plus étonna notre poupée de porcelaine. Qui resta soudain pratiquement nue devant une assistance médusée. Ils ne s'y étaient pas attendus, à ce qu'elle porte des sous-vêtements en dentelles noires, rehaussant la pâleur de sa peau et jurant avec le noir de ses cheveux -passablement décoiffés. Les deux femmes laissèrent glisser sur les hommes choqués des regards blasés. Et finalement, l'une de s'adresser à l'autre :

-Ce serait pas mal que je récupère ma faux. Je me sens un peu nue sans elle...
-Tu es nue.
-...C'est vrai, vous avez raison !
-Elle va pas s'y mettre elle-aussi !

A ceux qui n'avaient pas détourné le regard devant Rachel ni n'étaient tombés à la renverse devant ce court échange, la Reine fit un signe de la main. Un couple transportant la faux franchit la barrière, magnifiquement accompagnés d'un tremblement de terre, pour l'apporter à notre faucheuse. À peine en avait-elle prise possession que le couple repartait au galop, trop heureux d'être débarrassés de ce poids.
En se retournant, elle s'aperçut que, dans son dos, Arachnée tissait à une vitesse effarante une magnifique robe noire à dentelles blanches. Pure soie de Myriapolis, offerte par la reine elle-même. En tant que deuxième « seule faveur ». Rachel laissa reposer sa lourde faux au creux de son coude pour en savourer la douceur, l'élasticité et la résistance.

-Elle est magnifique...
-Je ne suis pas arrivée ici en tricotant, que veux-tu !
-On ne dirait pas ! Crut l'assistance bon de hurler à son intention.

Rachel s'inclina dignement devant la reine avant de revêtir la robe aussi légère qu'aurait pu l'être l'eau. Elle lui allait parfaitement. Sur mesure. Quand donc les avait-elle prises ?

-Hihi. Je me croirais presque l'heureuse possesseur d'une cape d'invisibilité.
-Pardon ?
-Oh rien, je disais qu'elle était très parfaite ! Et que je vous remerciais infiniment !
-Maismaismais... non... je...

Laissant là la reine et son embarras, Rachel, tous sourires, s'avança à son tour. Les vagues crées par le roi des mers s'abattaient contre les pontons de bois et inondaient le port. Des paquets de mers, en somme. Il devait commencer à s'énerver, le pauvre. Bloqué par sa stupidité. Rachel contint son rire. Ne manquons pas une seconde fois de respect aux ancêtres.
Au bout du ponton, elle s'immobilisa et se pencha sur l'eau agitée.

Rien.

Pas un mouvement. A croire que le roi des mers s'était rendu compte qu'on l'attendait et que pour cette raison, il se terrait au fond du loch. Le Lieutenant resta ainsi pendant près de cinq minutes, à scruter les vagues qui se calmaient, à inspecter le fond à travers la surface, mais toujours rien. Jusqu'à ce que la reine revienne. Le temps pour elle de se remettre du compliment sûrement. Quoique vu la jarre qu'elle transportait sur son épaule, la raison était erronée.

-Il ne se montrera pas ainsi.

En un seul mouvement, Arachnée se déchaussa et continua sa marche jusqu'au bout du ponton, sous l'oeil curieux et attentif de Rachel. L'arachnide prit alors une profonde inspiration, qu'elle bloqua, puis elle s'élança sans crier gare sur la surface de l'eau comme un patineur l'aurait fait sur les glaciers de Drum. Contre toute attente, et devant les yeux médusés de Rachel, la reine glissait sur l'eau, patinant. On aurait cru la surface solide. Elle faisait des cercles concentriques de plus en plus petits et finit par verser sans plus de cérémonie le contenu de sa grande jarre dans l'eau. Une trentaine de litres de sang colora la surface de l'eau d'une teinte cramoisie. Rachel restait stupéfaite par ce spectacle.

La reine effectua un demi-tour impressionnant et revint à toute vitesse vers le ponton, comme si elle avait le feu aux trousses. Ou les démons. Et en effet, moins d'une seconde plus tard, le Roi des Mers jaillit des profondeurs, comme avait pu le faire la Murenasse la veille.

Un Léviathor sauvage apparaît.

-Quoi ?
-Mais tu vas te bouger, gamine ? Il va repartir ! Hurla la reine hors d'elle.

Rachel sentit alors une traction au niveau de son plexus. Baissant le regard, elle se rendit compte qu'un fil de soie y était attaché. Directement relié à la reine qui tirait dessus sans ménagement alors qu'autour d'elle les flots se soulevaient et menaçaient de l'engloutir.
Le Lieutenant Blacrow s'envola soumise à ces nouvelles forces gravitationnelles. À une vitesse folle, étrangement semblable à ses vols planés quand la reine la giflait. Elle était décidément bien plus forte qu'elle ne le semblait. Ça leur faisait un point en commun. En plus des vêtements noirs.

Mais elle y penserait plus tard. Car maintenant, un Léviathor fondait sur elle à une vitesse folle. A moins que ce ne fusse le contraire... Un sourire étira les lèvres de la faucheuse comme elle se mettait en position de frappe. Une formidable occasion pour mettre en pratique une simple pensée. La graine d'une nouvelle attaque qui allait devoir germer en un instant.

Le roi des mers se rapprochait de plus en plus, grossissait à vue d'oeil, semblait plus imposant que jamais. Et au denier moment, notre faucheuse fendit l'air quatre fois en un instant, créant une étoile à huit branches dont l'épicentre se tordit sous les forces de l'air et la vitesse de Rachel. Tout autour d'elle, l'air hurlait et brûlait sa peau nue comme il luttait sous sa propre distorsion. C'est alors, qu'une seconde avant l'impact, telle un flèche d'air brûlante, Rachel porta un dernier coup dans ce point d'intersection malmené de toutes parts. Elle serra les dents et enfin ce fut l'impact.

Telle une lance, elle perfora le cuir de la bête, comme avait pu le faire le harpon contre la Murenasse. La sensation, si elle ne dura qu'une seconde, fut infiniment désagréable et Rachel eut le temps de plaindre Toji qui avait dû supporter pendant près d'une minute de survivre dans ses intestins. Puis à nouveau l'air frais comme elle traversait le monstre de part en part. Un cri déchirant lui parvint, suivi par une exclamation et une clameur, puis ce fut l'impact avec la mer. Rassurante. Et pourtant si violent ; elle avait l'impression d'avoir heurté un mur. Il faudrait penser à ne jamais faire ça sur la terre ferme ou la réception risquerait de faire du dégât.

Une nouvelle fois la traction. Pas même le temps de profiter du calme que procure la mer. Rachel assure sa prise sur sa faux et toutes deux sont ferrées hors de l'eau comme un vulgaire poisson. Dehors, Un monstre gigantesque, sans dents et aveugle poursuit à l'aveugle la reine qui court sur la surface comme une araignée d'eau. Et à ses trousses, des torrents d'écume jaillissant de la gueule agonisante du roi des mers.

Léviathor sauvage attaque Hydrocanon.

-N'est-ce pas à vos sujets de se salir les mains plutôt que vous ? S'exclama Rachel avant de rouler-bouler sur un ponton de bois.
-Encore un mot sur les rôles de mes sujets ou des miens et je te jure que je te décroche la tête des épaules ! Eclata-t-elle en évitant une pluie d'écume qui provoqua un raz-de-marée miniature sur les spectateurs restés en arrière sur le port.
-Cette bête est-elle censée mourir ou... ?
-Elle devrait s'épuiser, mais tant que sa tête tient encore, elle déversera sa colère sur nous par des flots d'écume.
-Vous y avez déjà eu affaire ?
-Le Léviathor était là bien avant ma naissance. Nous le connaissons. Dit-elle en bondissant en arrière pour éviter un coup de queue d'une violence impressionnante. Mais jamais nous n'avions réussi à le blesser aussi profondément.
-Jusqu'à aujourd'hui. Ajouta Rachel avec une satisfaction évidente.
-Ne te monte pas à la tête ! Sans moi tu serais déjà noyée ! Elle dérapa juste devant le lieutenant sans lâcher le roi des mers des yeux.
-A ce sujet, ne devais-je pas l'affronter seule ?

Le regard qui la foudroya alors, d'un noir si profond, d'une colère à peine contenue la dérida un instant. Et toutes deux détournèrent le regard.

Léviathor sauvage lance Draco-rage.

Et comme pour marquer sa frustration, sa douleur et sa fureur, un puissant grondement ébranla l'air, faisant tanguer les rares navires de pêche encore présents, claquer les rares pièces de tissus étendus aux balcons des maisons en soie et nouer chaque estomac en présence.

-C'était pas censé être une attaque violente, ça ?
-Je crois qu'on l'a agacé.
-Vous croyez simplement ? J'aimerais pas avoir un trou pareil dans la gorge.
-Garde tes commentaires déplacés pour toi, il arrive.
-Je suis prête !
-C'est ce qu'on dit...
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Léviathor sauvage attaque Ultralaser

-Quel intérêt de nous prévenir ? Demanda Rachel en se préparant à la fameuse Ultralaser.
-C'est qu'on est pas censé pouvoir l'éviter, cette attaque... ! Précisa la reine en se mettant en branle.

Le monstre prit de l'élan, prêt pour une nouvelle attaque, visiblement destructrice. La reine, elle, connaissant le monstre par chœur, ordonna à Rachel de dégager de l'axe tout en lui offrant une barque comme moyen de fuir. Et Tandis que notre faucheuse sautait à bord d'une embarcation qui la mena jusque dans le dos du monstre, la reine, elle, tissait à une vitesse fulgurante une espèce de voile géante qu'elle brandit comme un parachute en s'élançant au devant du Léviathor. L'instant d'après, le géant des mers cracha quelques étincelles étranges avant que surgisse d'entre son dentier garni de crocs un laser de nature non identifié. Mais qui fit du dégât. Sur la rive, les spectateurs s'enfuirent sans demander leur reste, tantôt à dos d'araignées géantes, tantôt à l'abri dans des habitations qui ne tinrent le choc, tantôt ventre à terre.
Pourtant, Arachnée s'était préparée à ça, et sa voile de soie s'interposa finalement avec le laser, le dévia un instant avant de le renvoyer purement et simplement à l'envoyeur. Non sans y laisser des plumes, évidemment. Emportée par la puissance de la déflagration et le poids de sa toile gigantesque, elle s'envola dans les airs et tomba à la mer à grands renforts de cris de peur provenant du rivage.

Mais durant ces quelques secondes de répit, Rachel n'était pas restée inactive. Tandis que la barque qui l'accueillait fusait silencieusement dans la direction opposée sans attirer l'attention du monstre aveugle, elle se remettait en position. Et lorsque le laser revint en pleine figure du Léviathor, lui faisant voir des étoiles et basculer en arrière, Rachel se trouvait en dessous. Et comme elle le disait à la reine : prête ! Aussi bien elle que la faux qui tourbillonnait déjà entre ses mains expertes. Il fallait séparer la tête du reste du corps ? Eh bien dans quelques petites secondes, ce serait chose faite.

°Le Corbeau fantomatique°

Dans un dernier mouvement ample, la brusque distorsion de l'air créa une onde de tranchante qui fila telle une apparition blanchâtre revêtant les traits d'un corbeau irréel vers le cou déjà passablement amoché du roi des mers. Cette attaque avait déjà pu trancher l'acier. Mais de là à dire qu'elle pouvait percer la carapace d'un Roi des Mers... Un Léviathor, même ! Mais notre faucheuse ne se fit pas de soucis, surtout au vu de l'état de faiblesse avancée de sa défense écailleuse. Et en effet, l'onde tranchant fit taire le monstre ; et le cri qu'il tenta de pousser en trépassant mourut dans ce qui lui servait de gorge.
La silhouette s'affaissa alors comme lorsque Lin avait tué la Murenasse. Au ralenti, lentement, jusqu'à s'écrouler dans la baie dans des vagues d'écumes et sous les vivats de la foule.

-Hourra !
-Faisons un banquet pour célébrer ça !
-Et si on le faisait cuire à la broche ?
-Non, à l'étouffée !
-A la vapeur !
-Au dossier d'expulsion de Trovahechnik !
-Beurk !
-A part.C'est donc ainsi que se manifeste le respect des anciens...

De la surface, Arachnée jaillit alors et portant un regard soudain doux et chaleureux dont elle couva ses petites gens. S'éloignant de Rachel sans un regard pour elle, la reine alla les rejoindre pour se mêler aux festivités. Dans un petit soupir et un demi-sourire, le lieutenant Blacrow fit de même, non sans tracter le mastodonte jusqu'au port.


Le reste de l'après-midi, ce fut atelier dépeçage pour tout le monde. Joie d'être débarrassés de l'une des catastrophes naturelles du coin, impatience de finir ce travail pour s'attaquer au repas qui s'en suivrait, rumeurs de raconter comment chacun avait vu ce qui s'était passé, y allant de sa version des faits et pour beaucoup à quel point ils avaient été indispensables durant le combat, Rachel put ainsi goutter à une journée normale au sein de cette grande communauté de l'île, celle sans qui les autres groupes ethniques mourraient de faim. À eux tous, dépecer le Roi des mers ne leur prit qu'une heure ou deux. La préparation du repas, lui, prit une heure de plus. Et là, toutes les cuissons étaient au menu. Au feu de bois, avec une délicieuse odeur qui lui en aurait presque mis l'eau à la bouche si les fruits ne l'emplissaient pas déjà. À la vapeur dont les effluves faisaient transpirer rien qu'à en regarder la fumée qui s'en dégageait ; ainsi que les morceaux de viandes fumés aux même propriétés sauniques. Lorsque la viande crue arriva devant elle, elle réprima un haut le cœur et refusa simplement d'une grimace le morceau qu'on lui proposait et lorsqu'on lui apporta la cuisson Trovahechnik, elle sut pourquoi elle était végétarienne. Le tout copieusement arrosé avec des nectars aussi doux et sucrés que des jus de fruits. Jusqu'à ce qu'on lui révélât qu'il s'agissait des fruits noirs fermentés... De l'alcool en somme, et elle en fut si agréablement surprise qu'elle en reprit un verre. Elle qui d'ordinaire n'en buvait jamais...

Puis vint l'heure de rentrer. Une nuit avait été autorisée pour elle et c'était déjà une exception. Bien qu'elle l'eut passé plus évanouie qu'épanouie, une nuit restait une nuit et deux ne seraient pas tolérées. Du moins c'est ce qu'on lui dit. Aussi lui fournit-on une barque pour transporter le cuir dépecé, de l'eau douce et une panière de fruits complète pour le voyage. « En espérant pouvoir repérer Ryuuku dans la nuit » priait-elle silencieusement. Mais avant de partir, une dernière formalité s'imposait, pour ne pas laisser un trop mauvais souvenir dans ces esprits, visiblement en mauvais termes avec les Sea Wolves. Mais ça, c'était avant.

-Ma Reine... s'inclina-t-elle.
-Ne te perds pas en fioriture et fiche simplement le camp d'ici. Nous te sommes certes reconnaissants, mais n'abuse pas de notre hospitalité ! Notre politique envers vous ne change pas, votre capitaine et toi resterez à l'écart de nos côtes jusqu'à ce que votre Log soit rechargé !
-Je voulais simplement dire que j'étais heureuse d'avoir fait votre connaissance.
-Tu m'en diras tant. Laissa-t-elle tomber sans la moindre chaleur dans la voix.
-Et que j'espérais vous ressembler une fois à la tête d'Impel Down.
-Moi ? Mais je ne... non, je... bégaya-t-elle alors que ses araignées rougissaient à sa place.
-Vous laissez pas avoir, Arachnée ! Elle va vous kidnapper maintenant que vous êtes la plus faible !
-Vous êtes de pire en pire...

Et notre faucheuse de s'enfuir ventre à terre sur un vulgaire canot de sauvetage dans le soleil couchant et sous les pierres agacées des araignées. Direction le Fenrir. Peut-être.
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-Et c'est maintenant que tu réapparais toi ?
-Piou !
-Y'a pas de piou qui tienne ! Où tu étais ?
-Piou !
-Comment ça ?
-Piou piou piou, piou piou.
-Sérieusement, espèce d'emplumé. Tu restes planqué après avoir disparu, tu te pointes au banquet, tu fais la fête et tu embarques comme si de rien n'était ?
-Piou...
-Tu as intérêt à t'être régalé et à au moins avoir mangé ce Léviathor pour toi et moi, parce que la viande de monstre marin, très peu pour moi.
-...piou... ?
-Non, ça n'a aucun rapport ! Mais je t'en pose des questions moi ? Pourquoi t'avais disparu, hein ?
-Piou !
-Oui, effectivement, je te pose des questions. Mais n'y réponds pas surtout !
-Piou.
-Oui, tu as encore raison, je ne comprendrais rien à tes réponse. Économise ta salive.

-...
-...

-Bon et sinon, c'est par où le Fenrir ?
-Piou.

-Eh ben je suis pas rentrée moi...
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