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Quatrième Chapitre ; Acte Final ; Pour tous ceux qui sont morts au combat...


"Commandant Double Face! Monsieur le commandant Double Face!"
-Eh ça va la ferme Dark. C'qu'un grade reviens en.
"Ouais mais c'est le putain de grade cool!"
-…J'dois avouer qu'ça m'fait bien.
"Ah ouais, la classe!"

Je reposai mon nouveau manteau ainsi que les nouveaux galons que l'on y avait accroché pour me retourner une nouvelle fois vers la glace appuyée sur un mur de mon bureau. Le reflet que m'offrait le miroir renvoyait un homme fatigué, qui semblait beaucoup plus vieux que c'qu'il ne paraissait. Un homme enrubanné dans des bandages et des plâtres. Bicolore comme à mon habitude, mais blessé comme jamais. Trois jours étaient passés depuis la bataille de Little Garden, trois jours que j'avais écoulé en convalescence dans les infirmeries du Léviathan carbonisé. Déjà après les combats, on avait chargé les matelots en état de travailler de commencer l'entretient du navire géant pour s'assurer de pouvoir planifier un départ imminent. Quant à moi, j'eu la chance de me réveiller et de me voir promus au rang de commandant, un grade d'élite au sein de la hiérarchie du Léviathan.

Ça faisait un peu moins de deux heures que l'on m'avait laissé sortir de l'infirmerie pour immédiatement m'annoncer que j'étais convié au repos des combattants au coucher du soleil. Depuis, je n'avais fait que me reposer, réfléchir et remettre de l'ordre dans mon bureau dont une cloison était absente. Je caressai distraitement une longue estafilade qui barrait ma joue tout en repensant à Morvak. Jamais je ne m'étais cru si près de la mort que lors de mon combat contre ce fou. Je n'étais toujours pas au courant de sa capture, s'il était vivant ou mort. Mais peu importait, tout était fini, chacun des Rhinos pourrait recevoir un repos bien mérité.

Je soupirai, me rassis sur mon lit puis enfilai une chemise pour la recouvrir du lourd manteau nouvellement médaillé. Laissant les manches du blanc revêtement pendre mollement le long de mon corps.

Toc Toc Toc

Je relevai la tête, tiré de ma contemplation et de mes pensées. Grognant tout en me levant sous la douleur de mes blessures récemment cicatrisées , je vins ouvrir la porte de mon bureau à un jeune matelot.
Le jeune homme portait un de ses bras en atèle, un bandage relié à sa nuque maintenant le bras solidement dans les airs en attendant qu'une probable fracture se guérisse. Un œil boursouflé et quelque marques de blessures et des égratignures un peu partout m'indiquaient que le jeune marine devait être un survivant de la grande bataille que j'avais mené. Chose surprenante, le garçon affichait un sourire, fier, radieux, confiant. En fait, ce fut la chose qui me frappa le plus chez le gamin, ce drôle de sentiment que cet homme m'était reconnaissant, le sentiment que pour une fois, je devais compter pour quelqu'un.

-Il est temps, commandant….Double Face.

Un sourire vint fendre mon visage. Pas le genre de sourire carnassier que j'affichais avant un combat, non. Un franc sourire, un sourire épanoui, un sourire vainqueur. Tous ces efforts que j'avais longtemps effectué depuis ma sortie de l'asile. Toutes ces années à être le boulet de service, le dindon de la farce, la cible de tous les quolibets. Désormais, j'étais reconnu, apprécié, j'étais un Rhino Storm.

Un éclat orangé venait faire miroiter les eaux tumultueuses du bord de mer où était accosté le navire. Devant le bord de l'eau, de nombreuses plateformes de bois, recouvertes d'huile flottaient, amarrées au bord et surveillées de près par des matelots. Tous en costumes d'apparats, ou plutôt en uniformes officiels. Je posai un pied sur l'herbe humide, laissant calmement mes jambes endolories apprivoiser le sol mou et confortable. Je passai devant les rangs de marines, tous au garde à vue. Plusieurs me firent des clin d'oeil et des sourires alors que je paradais le long des rangées pour m'avancer vers le bord de l'eau ou le capitaine Alheïri S. Fenyang attendait patiemment, flanqué de ses lieutenants.

Aujourd'hui, chacun des hommes qui avait péris au combat sur cette île damnée qu'était Little Garden se verrait honoré par l'équipage en entier, chacun des membres couchés sur les plateformes flottantes voguerait jusqu'à sa destinée. Aujourd'hui, un dernier hommage était rendu à ceux qui avaient offert leurs vies à la cause du gouvernement. Aujourd'hui, les hommes qui avaient cru bon de me suivre au combat et qui en étaient morts se voyaient canonisés à jamais dans les cœurs et les esprits des membres des Rhinos Storms. Aujourd'hui, les simples matelots et marines du Léviathan n'appartenaient plus à la Marine. Mais bien aux Rhinos Storms, désormais, nous n'étions qu'une grande famille, unie à jamais par cette aventure inoubliable sur Little Garden…
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Trois jours plus tôt.

Le voilà enfin. Le prince des océans, le Léviathan. Frère de lait du Béhémoth. L'assassin glissa sa main d'acier sur le promontoire du navire, gravissant pas à pas la palanque qui leur servait de pont. Le navire fumait encore, mais il n'avait rien perdu de sa majesté. Le crissement de ses griffes le ramena à la réalité : il empêchait le convoi d'avancer. Il raffermit la prise qu'il avait sur le bras du Colonel et le ramena sur son épaule. Il était inconscient et nécessitait des soins urgents. Là-bas, il avait été le premier à le secourir lorsqu'il avait commencé à vaciller. Sortant de nulle part, les Marine avaient cru à un énième pirate, mais ils le reconnurent à temps, non sans exprimer leurs doutes. Qui était-il ? D'où venait-il ? Et à cela, l'assassin répondrait en temps voulu. Pour l'heure, ils l'avaient applaudi, félicité même d'avoir œuvré à aider le Fenyang. Ils passèrent sur le pont du Léviathan, faisant fi des hommes occupés à réparer et nettoyer l'imposant édifice. Rafael laissa ses yeux courir partout, notant ça et là quelques changements par rapport au plan d'origine. Commençant de nouveau à perdre le fil de ses pensées, il secoua la tête et s'engouffra à la suite des Marines dans les appartements de leur leader. Sobre, militaire. Tout cela tira un sourire à l'assassin, qui l'abandonna là. Puis on en vint à quérir un médecin. Quelqu'un apte à soigner Alheïri. Une nouvelle étape de la machination de Rafael se lançait à présent, les pirates lui avaient manifestement mâché le travail. Fort de sa connaissance de l'anatomie humaine et de ses humeurs, il possédait des notions rudimentaires de médecine, alliées à une capacité favorisée par l'entraînement à connaître chaque faiblesse physique. De même, nombre poisons, et leurs antidotes, n'avaient plus aucun secrets pour lui. Sans compter les quelques notions glanées ci et là, lorsqu'il subissait lui même des interventions au sein des divers groupuscules révolutionnaires. Les notions d'asepsie, d'antiseptique ou encore l'importance de ne pas laisser l'infection s'installer. Anémie et autres troubles découlant d'une mauvaise hygiène des blessures. Il ne pouvait prétendre à une science aussi noble, mais il en savait assez pour se rendre utile. Ainsi, commanda-t-il linges et bandages, avant de se retrousser les manches. D'un geste, il remonta un peu plus l'écharpe qui lui bandait le visage. Le Marine était grièvement blessé, ses jours ne semblaient pas en danger tant qu'on s'occupait assez bien de lui. Il faudrait le recoudre, et surtout veiller à ce qu'il ne bouge pas trop. Ses plaies étaient peu profondes mais nombreuses, mieux valait ne pas risquer une anémie, doublée d'une fièvre.

Un jour plus tôt.

* ... ne le réveillez pas ... endormi sur sa tâche ...*


Émergeant d'une rêve à moitié flou, Rafael se redressa, se rendant soudain compte qu'il était à terre. Il s'appuya sur ses mains. Il était au milieu de l'infirmerie, complètement avachi sur le lit d'un soldat qui dormait paisiblement. L'assassin secoua la tête. Encore une fois il avait trop présumé de ses limites et pêché par excès de zèle. Non pas qu'il prenait plaisir à soigner cette engeance mais plus il ferait d'efforts dans ce sens, plus sa couverture serait crédible. Mais il avait fait montre de négligence. Un des soldats vint l'aider à se réveiller, puis l'aida à s'adosser contre le mur, lui fournissant un plateau repas. L'assassin releva le bas de son écharpe, de façon à ne révéler que sa bouche. Il mordit à pleines dents dans une miche de pain et s'envoya une rasade de vin rouge aux tanins râpeux. Il s'essuya du revers de la main droite, puis il avisa que les deux hommes lorgnaient sur son gantelet d'acier. Il posa alors le plateau à terre, bruyamment, et voulut se relever. Il était perclus de courbatures et si aucune blessure ne couvrait sa peau, il sentait en lui leurs tiraillements. Le logia ne le privait pas du harassement infligé par de tels affres, il lui permettait simplement de réarranger son corps pour ne plus avoir à en souffrir. Sauf en certaines circonstances particulières. Il resta appuyé contre le mur, la tête lui tournant avec douleur entre ses mains. Ses forces n'étaient pas illimitées.

"Je pense que vous avez besoin de repos, Gabriel." marmonna le premier des deux hommes.

Rafael opina du chef et secoua la tête pour chasser ces maudits maux de tempe. Il en avait assez fait, oui. Il regarda en clignant des yeux les rangées de lits sur lesquels reposaient des soldats inconscients. Un médecin fatigué faisait des erreurs, après tout. Son zèle resterait dans leur esprit. De plus, c'était étrangement plaisant de voir que ses mains pouvaient faire autre chose qu'ôter la vie, de voir qu'elles savaient aussi la préserver en un sens. Et bon. Sans parler de ce qu'elles faisaient aux femmes. Cette pensée lui tira un léger sourire. Les Marines lui indiquèrent une cabine inoccupée depuis peu, faisant de lui leur invité d'honneur. Celle qui lui était voisine était autrefois celle d'un homme dénommé Rain, mort au combat. Cette pensée ne lui faisait ni chaud ni froid, mais les hommages aux morts seraient donnés le lendemain et il se devrait alors de faire bonne figure. Verrouillant sa porte, il plaça une chaise contre la poignée, le prévenant de toute intrusion, et tira de son gilet un mini escargot blanc. L'heure était venue de faire le rapport. Juste à côté, il posa un autre escargot d'allure similaire, mais tout en noir, avec une coupe afro démesurée. S'il pouvait intercepter au passage les communications du Léviathan, ça n'en serait que mieux. Ce ne fut que quelques dizaines de minutes plus tard qu'il s'accorda le luxe de se reposer. Et bien que ce fût la fin d'après-midi, le médecin improvisé s’endormit sans demander son reste, pour n'émerger qu'au petit matin, bercé par le tangage du navire.

Ce même jour.


À l'heure du loup, l'assassin n'attendit pas la trompette pour s'engouffrer hors de la couchette qui lui avait été attribuée, dans une minuscule cabine. Il gagna rapidement le haut du bastingage et resta là plusieurs heures, au beau milieu des vents à méditer. C'était devenu une habitude pour lui, apprendre à maîtriser ses émotions, rester à l'abri de tout regard pour juguler la propension de ses pouvoirs à s'exprimer. Il était malheureusement tributaire de ses émotions débordantes et tout passait par la maîtrise de celle-ci. Voilà plusieurs mois qu'il cherchait à entraîner son esprit en vue de dompter son corps. Et par là même, il développait ses capacités d'écoute et de concentration. Il repassait sans cesse ses combats en tête, ses erreurs et apprenait à agir différemment, penser avant de frapper. Et il se construisait mentalement une vie et un rôle, celui de Gabriel Belmont. Sa couverture devait être irréprochable, il ne cherchait pas à duper du menu fretin. Là, il y avait plus que sa simple quête en jeu : la moindre erreur pouvait lui coûter la vie. Comme toujours, à vrai dire. Ce qui en rendait le jeu d'autant plus excitant. Pourtant en cette matinée qui se présageait ensoleillée, le brouhaha habituel s'était tu, chose qui marqua en premier Rafael. Il se souvint alors de la veillée funèbre qui devait se passer le soir même, à laquelle il avait eu l'honneur d'être convié. Ainsi donc, cette journée serait dédiée à s'occuper des morts. Il se laissa choir de son perchoir, glissant entre les entrelacs de cordes et atterrissant lourdement à terre. La journée serait longue. Ils commencèrent par préparer de quoi les hisser sur des palanques ou autres planches afin de les laisser rejoindre le large. Pour ceux dont le corps avait disparu, des couronnes de fleurs et leurs effets personnels les suivraient au fond des océans. C'était une belle mort qu'on leur offrait. Le droit de rejoindre la quiétude des fonds marins. Pourrait-il lui aussi prétendre à pareil pardon ? Non, son âme était damnée et il le savait bien ... le sacrifice nécessaire. Toujours était-il que le travail les mena rapidement au crépuscule, où l'assassin se retrouva perclus de douleurs, à nouveau. Il s'était comporté en simple mousse et avait prêté main forte aux différents ouvrages. Leur rendre hommage l'indifférait, mais il était de ceux qui respectait la faucheuse et son ouvrage. Très chère consœur. Puis, bien vite, on allât chercher ceux qui restaient dans leurs cabines, comme le Commandant bigarré, dont il s'était aussi occupé à la suite du Colonel Fenyang. Grièvement blessé, en revanche. Et quand les derniers hommes arrivèrent, Rafael était déjà là, adossé contre un arbre à une dizaine de mètres, les regardant de loin. Ce n'était pas sa cérémonie, il n'était que spectateur et s'y inviter aurait été déplacé, à moins d'un geste de la part du Colonel.

Le Soleil se reflétait à merveille sur l'océan, d'une lueur si diffuse qu'on l'aurait cru vert. Et d'aucuns prétendaient que lorsque le crépuscule s'annonçait ainsi, une âme s'apprêtait à passer dans l'autre monde, guidée par les dieux des océans. Y croyait-il ? Cela importait peu, il vivait pour l'instant présent et le prochain, non pas pour ce qui venait après. Ainsi était la condition d'assassin, il fallait s'attendre à perdre la vie à n'importe quel instant. Autant la chérir du mieux que l'on pouvait, tant que l'on en était capable. Si l'humeur était morose, on pouvait dénoter dans ces hommes un espoir sans limite. Ils révéraient les hommes qui les menaient, et Rafael avait du mal à croire qu'on pouvait ainsi se comporter envers gens du Gouvernement. Certains s'étaient trompés de camp, auraient mieux servi le monde en œuvrant pour lui, au lieu de cette pathétique coquille vide créée par et pour des profiteurs malavisés. L'assassin repoussa son étole sur son arête nasale, et soupira longuement. Bientôt ils reprendraient la mer, se rapprochant un peu plus de Marie-Joie. Pourrait-il devenir alors assez puissant pour accomplir son objectif ? Alheiri était un monstre, un phénomène de puissance et de résistance. Vivre aux côtés d'un type pareil forçait le respect et ne poussait qu'à se donner encore plus. Tout ceci serait formateur, il en était sûr. S'en remettre à un homme du camp adverse pour parachever son œuvre. Sois proche de ton ami et encore plus de tes ennemis disait l'adage. On ne pouvait dire plus vrai ...
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    - Capitaine… Non… Vous ne devez pas vous lever. La cérémonie n’est pas pour tout de suite…

    - Ça ira… Lâche-moi maintenant.

    Le ton avait été direct, ferme, presque implacable même. L’infirmière qui voulait me cloitrer au lit prit soudainement peur. C’était bien la première fois qu’elle me voyait aussi déplaisant, aussi sec. Elle lâcha mon bras et eut un mouvement de recul. Mieux valait ne pas trop discuter, qu’elle s’était dit sur le coup. Assis sur mon lit, j’enfilais laborieusement ma chemise noire, par-dessus laquelle j’allais certainement poser mon manteau. Il n’était plus question de repos, alors que mes hommes travaillaient sans relâche à la reconstruction du Léviathan. Depuis ma cabine, j’avais eu le loisir d’entendre cris et coups de marteau. Plus qu’un bon jour et le Léviathan allait être de nouveau opérationnel. De ce fait, il me fallait continuer à avancer, jusqu’à atteindre notre but final qu’était Marijoa ; mais bien avant notre départ, il me fallait également honorer la mémoire des nôtres qui étaient tombés lors de la bataille de Little Garden. Une tâche lourde et ingrate, mais que je devais impérativement remplir. C’est donc avec beaucoup de peine que je m’étais levé de mon lit, non sans passer ma main droite sur l’une des joues de l’infirmière que j’avais effrayé. Celle-ci se remit à me sourire et m’aida à vêtir rapidement. Une fois cela fait, je pris le chemin de la sortie, direction le pont. Et c’est arrivé sur ledit pont que je pus enfin voir le beau boulot des charpentiers. Oswald et son équipe faisaient décidemment des merveilles. Le Léviathan était presque flambant neuf, comme s’il avait à peine quitté les berges de Shell Town. Je me rappelais encore de ce jour comme si c’était hier. Jour mémorable où j’avais même fini par pleurer comme un gamin…

    - Tu es sûr que ça va mieux ?

    Une voix se fit entendre derrière moi. Elle me surprit légèrement, mais j’eus un sourire par la suite, avant de me retourner. Il s’agissait de ma cousine Ketsuno, accoudée à un mur derrière elle. La lieutenante arborait plutôt une sale mine. Elle avait dû travailler d’arrache-pied ces derniers jours lui aussi. Une chic femme. Sans rien dire, je finis par tourner mon visage vers le ciel, avant de le contempler. Il faisait beau aujourd’hui sur Little Garden. Un temps que je n’aurais pas espéré revoir, lors de mon combat contre Morvak. Ce dernier m’aura véritablement donné des sueurs froides. Des sueurs froides et du fil à retordre. « J’adore vraiment ce temps… Pas de soleil éclatant, pas de nuages menaçants… Il est beau… Beau et bon. La magie du crépuscule quoi… » A l’ouïe de ma phrase, Ketsuno parut un moment stupéfaite, mais finit par arborer un sourire, avant de regarder elle aussi le beau ciel au-dessus de nous. La légère brise maritime qui s’en suivit, rendait la scène encore plus vivante et belle ; même si elle ne manqua pas de m’ébouriffer plus que j’ne l’étais déjà. Je grattai ma tête, avant de reprendre ma route comme si de rien était. La lieutenant voulut m’arrêter en posant sa main sur l’une de mes fortes épaules, mais retint son geste au dernier moment. En fin de compte, elle ne voyait pas tant l’utilité de me retenir. Il fallait accélérer les choses, et Ketsuno savait au fond d’elle même que son capitaine n’avait plus le droit au repos. Salem avait une mission double à accomplir. Une tâche plutôt difficile quand on y pense. Et finalement, la jeune femme ne put réprimer le sourire qu’elle avait aux lèvres lorsqu’elle observait cet homme fort se rendre là où il devrait être…

    Je traversai le bateau sans rencontrer trop de monde, sur le moment. La plupart des soldats devaient être en train de se préparer pour la cérémonie d’adieu, très certainement. Après avoir plus ou moins inspecté le Léviathan pendant une bonne vingtaine de minutes, je me rendis à l’extérieur du bateau, avant d’emprunter un sentier qui avait sans doute été spécialement tracé par mes hommes. La marche fut courte heureusement. Elle dura quelques secondes, avant que je ne débouche sur une parcelle de terrain fraichement défrichée, et qui débouchait sur la petite rivière qui traversait l’île géante. Si mes pensées s’éparpillèrent, ce ne fut que pour un court moment ; car après avoir observé distraitement les environs, mes yeux tombèrent inévitablement sur les cercueils qui se profilaient devant moi… Une multitude de cercueils flottants… Carrément une trentaine même ! A ce point-là… ? Soupir. La déception m’envahit tout d’un coup. La mélancolie avec. Je ne m’imaginais pas avoir perdu tant d’éléments… C’est dire que cette bataille aura été très meurtrière puisqu’il n’y avait pas eu de survivants du côté de l’équipage des conquérants. Repérant très vite les bières des plus jeunes (Taiten et Rain) je posai mes fesses à même le sol, tout juste devant leur dernière demeure, à la grande stupéfaction des quelques mousses qui s’attelaient à retenir les cercueils vers la rive. Et le temps passa… Passa… Jusqu’à ce que mes lieutenants firent leur apparition, avec derrière eux tout l’équipage entier. J’avais aperçu d’un coup d’œil mon bienfaiteur Gabriel, mais je préférais qu’il reste à l’écart de cette cérémonie. Après tout, il s’agissait d’une affaire entre marines, membres d’un même équipage. Puis je levai ma main, ce qui eut pour effet de faire taire les derniers chuchotements dans les rangs…

    - Les mots me manquent aujourd’hui… Moi qui d’habitude suis assez volubile… Faut croire que les moments d’adieux ne me réussissent jamais…

    Qu’avais-je déclaré en finissant par me redresser. « Vous qui êtes tombés au front… J’aurai voulu encore partager des moments avec vous, me battre encore à vos côtés et vous voir vous épanouir au sein de cet équipage… Mais il semblerait que les dieux l’aient décidé autrement. Je ne vous ferai pas l’affront de vous dire que j’aurais dû vous protéger et vous épargner cette folle bataille, ce serait salir votre dignité, mais sachez que j’ai été, je suis, et je resterais toujours fier de vous. Où que vous soyez, vous resterez toujours dans mon cœur, que dis-je, dans NOS cœurs. » Lorsque je marquai une pause et me retournai, je vis plusieurs personnes acquiescer en silence. Ces simples gestes me rassurèrent un peu, et je continuai : « Je vous jure, mes amis, que nous honorerons vos noms et continuerons cette mission qui nous a été donné depuis Shell-Town. Pour la gloire de cette faction que vous avez servis toute votre vie et pour la paix dans le monde, nous ramènerons le Léviathan à bon port ! » Des larmes commencèrent à couler chez certains officiers, tandis que d’autres, comme moi, avaient le visage grave et marqué par cette nouvelle détermination que de vraiment faire honneur à ces gens qui s'étaient battus, jusqu’à leur dernier souffle. « Pour la toute dernière fois, messieurs, je vous dis merci, et j’espère que vous veillerez sur nous de là-haut. Partez en paix, maintenant… » Je résistai vaillamment à l’envie de fondre en larmes, et n’ayant plus rien d’autre à ajouter, je fis un ultime geste de la main. Les musiciens de l’équipage entonnèrent immédiatement un requiem profond, et les mousses détachèrent les bières toutes recouvertes d’un drapeau de la marine… Ces dernières se mirent à dériver doucement au gré du courant de la rivière qui les emportait loin…

    Loin de nous… Loin du Léviathan… Loin de l’île… Loin dans un autre monde.
    Faible ! Voilà le mot qui me qualifierait le mieux. Tous avaient combattu lors de la bataille finale contre Morvak et ses hommes, où me trouvais-je quand mes camarades combattaient les parias de notre société ? J'étais « sur le banc de touche » incapable de prendre les armes, mon combat dans la jungle avait présumé de mes forces. Je n'avais plus de bras gauche, ce dernier se trouvait dans les laboratoires de la brigade scientifique du vaisseau pour être réparé, mon visage était boursouflé à certains endroits, sur mon flanc droit un énorme hématome violacée était apparu, m'empêchant de respirer convenablement. Lorsque je me regardais dans la glace de ma chambre, je ne voyais pas un homme, ni une machine, mais tout simplement une chose dépourvue d'âme. Je n'avais même pas le courage de m'apitoyer sur mon sort, car je l'ai fait de trop nombreuses fois. Aujourd'hui, j'ai la chance de pouvoir continuer à fouler ce monde, alors que d'autres ne pourront plus jamais ressentir la brise matinale sur leurs joues ou encore connaître l'amour. Les deux camarades avec qui j'aie pu faire équipe sont morts, ils étaient bien trop jeunes pour connaître une si funeste fin. Je revoyais leurs sourires, je réentendais leurs voix lorsqu'ils se faisaient des plaisanteries l'un sur l'autre. Ils étaient des frères d'armes et ils sont tombés ensemble comme des hommes. Puisse le Seigneur veillé sur les âmes et leurs offrir le repos éternel.

    Il était l'heure au reste de l'équipage de rendre un hommage solennel à ceux qui ont péri. Cette cérémonie sera conduite par le Capitaine du navire, je n'avais pas envie d'être à sa place, car cela ne devait pas être facile d'enterrer ses hommes et de continuer à avancer avec les autres. Pour faire un bon capitaine, il ne suffit pas d'être fort physiquement, il faut aussi être capable de conduire ce genre de cérémonies, car vos hommes vous regarde et si vous montrez la moindre faille devant eux, sans est fini de l'équipage. Un capitaine n'a pas le droit d'être à fleur de peau, il doit se montrer à l'extérieur insensible. Je rejoignais le gros de l'équipage qui traversait le pont du bateau pour rejoindre les passerelles qui nous permettaient d'accoster sur cette île de malheur. Un sentier avait été spécialement aménagé pour nous conduire au lieu de la cérémonie. Tous les marins étaient silencieux, et affichaient une mine abattue. Nous arrivâmes sur un terrain défriché donnant sur la rivière, les cercueils de nos amis étaient retenus par les mousses du Léviathan. Tout le monde écouta attentivement le Capitaine Fenyang. Les mots qu'il prononça furent les bons, il rendait un très bel hommage aux disparus, l'émotion gagnait de nombreux marins. Ne voulant pas que mes yeux me trahissent, j'appuyais sur le bouton de mes lunettes de soleil qui se trouvait sur ma tempe droite.

    Les bières furent détachées pendant que les musiciens cantonnaient un requiem qui rendait l’atmosphère triste. Je ne pus contenir mes larmes, ces dernières dégoulinaient sur mes joues. Je ne les essuyais pas, je les laissais ruisseler sur mon visage marqué par les combats. Je regardais mes frères d’armes partirent au loin pendant que nous, nous continuerons la mission, celle de protéger les citoyens des infâmes pirates qui prennent chaque jour la vie de valeureux hommes et femmes.
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    Qu’est-ce que pouvais représenter la vie d’autrui pour moi? Qu’est-ce que chez un homme profondément détruit comme moi, devait représenter la simple existence de n’importe quel compagnon de voyage sur cette terre? Chez un homme tourmenté comme moi, un homme dont l’esprit n’est plus aujourd’hui qu’un amalgame violent et trouble d’idées et de pensées contradictoires entre moi et Dark. Jamais je n’aurais cru l’apprendre si durement, après tant de soldats décédés, mais fallait-il néanmoins croire que je ressortais grandis de chacune de ces expériences, même à mon âge. Grand Line, au final, me paraissait comme une route de la vie, me permettant de franchir chaque jour de nouvelles étapes de mon existence et devenir ultimement, un homme respecté et aimé. Du moins, j’y croyais bien. J’y croyais moi, qu’un jour Double Face pourrait s’afficher avec honneur au monde entier sans qu’une seule fois quelqu’un ne puisse le dénigrer ou se moquer de lui, voilà en quoi serait mon ultime but au sein de la Marine. Voilà ce pourquoi je vivrai désormais.

    Je vivrai de tous ces matelots, morts comme vivants. Je vivrai de ces hommes qui chacun offrent un meilleur avenir à leurs confrères, de ces hommes qui se battent pour stopper la tyrannie qui détruit sans cesse leurs vies comme celles de pauvres innocents. Au diable ce côté sombre qui semblait dévorer ma vie chaque jour, désormais, il me fallait vivre pour ces Taiten, ces Rain et tous ces autres membres des Rhinos Storms qui étaient tombés. Aujourd’hui, à nouveau, Double Face évoluait sur le chemin de la perfection, sur l’échelle pour devenir l’ultime parangon psychologique. Aujourd’hui, je décidai d’exploiter ce côté ténébreux et malsain qui me possédait depuis tant d’années pour faire de Double Face un héros de la marine, un homme prometteur qui aurait sa place au panthéon des grands. Un homme immortalisé dans les esprits de tous par sa grandeur d’âme, sa sérénité et sa droiture. Et non un Double Face reconnu pour son physique outrageux et atypique, au contraire, je me devais de promouvoir ce corps bigarré pour m’en faire une réputation mondiale.

    « Héhé, j’pourrai bien aider un rêveur dans ton genre. Sacré Oswald de mes deux, tiens. »
    -Merci Dark, que Grand Line se tienne bien, un nouvel avenir se profile pour nous deux…

    Dis-je la larme à l’œil, la voix chevrotante, alors que les bières se voyaient emportées par le courant de la rivière. L’entièreté de l’équipage semblait émotionnellement frappée par le sérieux de la cérémonie et de l’amont de tristesse que celle-ci représentait. Un homme inconnu au bataillon, quant à lui, se tenait en retrait, peu probable que ce dernier soit un pirate, malgré tout. Il portait un étrange foulard qui cachait la majorité des traits de son visage et arborait un imposant gant, qui pouvait-il être?

    « Moi j’l’aime pas, on dirait un autr’ des pirates de Morvak, si ça se trouve, c’est qu’un paquet de problèmes ce type. »

    Je me focalisai à nouveau sur la cérémonie. La fanfare avait prit le dessus sur le silence poignant de l’équipage, laissant chacun des tristes marines à eux même. Salem, quant à lui, se tenait toujours droit, le regard triste, morne, mais toutefois gardait ses larmes pour lui. Jamais le capitaine ne pourrait se permettre de pleurer ici, devant ses hommes. Une certaine fierté vint embaumer mon cœur devant la droiture de mon capitaine, jamais je ne pourrais m’afficher si brillamment devant un équipage. Une larme furtive vint couler sur le côté blanc de mon visage, laissant une trace humide partant d’un regard perdu dans les reflets tumultueux de la rivière. J’avais beaucoup apprit sur cette île, tant et si bien que je croyais désormais que cette jungle pourrait me manquer. J’y avais longuement survécu, y avais développé de nouveaux pouvoirs extraordinaires et m’y étais forgé le respect et l’amitié d’un équipage en entier. Peut-être un jour aurais-je la chance d’y revenir, de pouvoir à nouveau croiser de terribles créatures et à nouveau en apprendre sur les sens de mon existence. Peut-être un jour, un jour…

    Une lourde note en basse de la part de l’orchestre vint cueillir la disparition de la dernière bière à l’extrémité visible du cours d’eau, terminant gracieusement l’hymne aux combattants qui laissa la tristesse mais aussi la fierté de l’équipage à son apogée. Suivant le protocole, je scandai, d’une voix forte, directe, une voix de dirigeant.

    -Au garde à vue! Pour tous ceux qui ont péris! Au garde à vue! Pour tous les héros qui ont aujourd’hui gravé leurs noms à jamais dans la mémoire du Léviathan!

    Un mouvement rapide, sec, un mouvement de masse orchestré par l’ensemble des marins dans une même cohésion mémorable. Tous, envoyant leur main droite au niveau de leur front. Tous, devenant droits comme des statues. Tous, posant un regard nostalgique vers le capitaine Fenyang, devant clore la cérémonie qui devait depuis, s’étendre sur une longue demi-heure. Car tous, ici, ne jurait désormais que par ce même mot. Car plus jamais l’équipage du Léviathan ne serait qu’un équipage de marine normal. Non. Aujourd’hui, Rhinos Storms posséderait une intense signification pour quiconque présent en ces lieux. Car aujourd’hui, les hommes du capitaine Fenyang n’étaient plus que de simples marins, ils étaient des Storms. Des Rhinos Storms, les héros de la première voie de Grand Line. Mais surtout, des frères d’armes jusqu’à la mort.
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      - Rompez !

      J’avais attendu plus ou moins cinq minutes après l’ordre d’Oswald. Cinq minutes pendant lesquelles j’avais observé l’horizon en tentant tant bien que mal de ne pas pleurer comme mes nombreux camarades derrière moi. Il n’y avait qu’à entendre certains gémissements pour comprendre… C’était dur… Hyper dur. Après mon ordre, les soldats commencèrent à se disperser doucement. Certains avaient couru s’évader dans le travail. En quelques minutes à peine, l’on pouvait entendre le bruit des marteaux et des voix intimant des ordres. D’autres au contraire, s’éloignaient un peu du Léviathan pour méditer ou pleurer tranquillement. Dans tous les cas, chacun était à peu près libre de ses mouvements. Un quartier libre en quelque sorte. Pour ma part, je contemplais toujours l’horizon en silence, seul dans mon coin. Mes lieutenants m’entouraient toujours, partageant mon lot de souffrances. Marone pour apaiser et atténuer cette lourde atmosphère, se mit à entonner un autre requiem. Celui-ci était moins mélancolique, même si toujours aussi profond. Cette fois-là, il m’ébranla au plus profond de mon être, tant et si bien que je ne pus ravaler une larme. Seul moment de faiblesse que je m’étais autorisé devant mes hommes, puisque je m’étais aussitôt retourné sans piper mot, la mine grave, sombre. Mes pauvres subordonnés s’étaient écartés de mon chemin, à la fois inquiets et effrayés. Leur capitaine allait certainement craquer… Ce que je fis. J’avais craqué. Mais j’avais tellement vite couru qu’on aurait dit une bourrasque. Personne n’avait pu me voir. Et une fois à l’intérieur, j’avais commencé à pleurer, pleurer, pleurer… Pendant des heures… Presque comme un gamin… Si bien que j’avais alerté certains de mes hommes qui se tenaient devant ma cabine, complètement abattus. Et cela dura des heures et des heures… Jusqu’à ce que je finisse par m’endormir au chevet de mon lit, complètement épuisé par toutes ces précédentes aventures qui nous avaient meurtris au plus profond de notre cœur. Mais malgré toutes ces difficultés, l’avenir appartenait aux Rhino Storms…

      Tout n’était plus qu’une question de temps…

        Les cieux sont en colère... L'orage et la foudre s'abattent avec violence sur Little Garden. Sur la plage trempée ou viennent se briser de gigantesques vagues le rideau de pluie est si dense qu'on n'aperçoit même plus les montagnes de l'ile. Et sur toute la longueur du rivage la foudre frappe avec violence, brisant les arbres et les arrachant comme des fétus de pailles ou les pulvérisant de l'intérieur en les transformant d'un seul coup en copeaux.
        En mer c'est encore pire. Un rideau ininterrompu d'éclairs zèbre l'horizon noir de nuages qui semble se confondre avec la couleur sombre de la mer en furie. Et le bruit de l'orage est tel qu'a chaque instant on a l'impression qu'une batterie de canons titanesques vient de détoner juste au dessus des têtes.

        Sur un monticule face à la mer se trouve une série de tombes miraculeusement épargnées par les intempéries. Et face aux tombes, trempé, mais pourtant parfaitement indifférent à la colère céleste, se trouvent l'amiral Fuuryuko et ses hommes, impassible et au garde a vous dans leurs tenues de vacances. Écoutant solennellement les paroles du lieutenant colonel qui égrène l'un après l'autre les noms sur les tombes et les paroles traditionnelles de l'adieu aux morts de la marine.

        Ils ne vieilliront pas comme nous, qui leur avons survécu.
        Ils ne connaîtront jamais l’outrage ni le poids des années.
        Et quand viendra l’heure du crépuscule et celle de l’aurore,
        Nous nous souviendrons d’eux...

        Nous nous souviendrons d’eux...


        -PRÉSENTEZ ARMES !

        Dans une impeccable coordination l'escouade présente les armes, les descendants de l'épaule pour les pointer vers le ciel...

        -FEU !

        A cinq reprises les tirs de fusil tentent sans succès de surmonter le bruit du tonnerre, puis sur un signe de l'amiral les armes reprennent place sur les épaules, puis au coté.

        -SALUEZ ! Et rompez soldats !

        Suivant les ordres, les soldats se dispersent, gagnant pour la plupart l'abri des arbres ou sont rangés les deux pédalos qui les ont amenés la et laissant sur place l'amiral et son aide de camp.

        -Je regrette que nous ne soyons pas arrivé plus tôt. Ces hommes étaient des braves...
        Nous n'aurions rien pu faire Amiral, vous savez bien... Vous êtes en vacances...
        -Satanés vacances... Enfin... Pour combien de temps ici ?
        Et bien, difficile à dire monsieur. Impossible de savoir quand le... euh... bateau qui prend ses vacances au même endroit que vous partira. Mais.. Dans tous les cas il ne peut quitter l'ile que par l'affluent juste au bout de cette plage, nous ne pouvons pas le louper Monsieur...
        -Hum...
        Peut être qu'un peu de détente ? Les hommes ont construit un abri...
        -Vous avez raison ! Après tout, les vacances sont rares il faut en profiter hein ? Et puis, le temps est idéal pour faire du surf non ?
        Du surf amiral ? En ce moment ? Vous êtes sur que...
        -Évidemment, allez, sortez moi ma planche !

        Et pendant que son aide de camp continue de tenter de le raisonner, l'amiral rejoint a grand pas le pédalo et en extrait une superbe planche de surf barrée d'un éclair. Et balançant ses tatanes et exhibant un torse d’athlète au mieux de sa forme il la prend sous le bras et part en petit footing droit vers les murailles d'eau qui assaillent la plage...

        -Mais enfin Amiral ! C'est dangereux !
        -Parlez plus fort, je n'entends rien !
        -IL Y A DES MONSTRES !

        Et comme s'il n'attendait que ça, un poisson titanesque apparait devant la planche de l'amiral. Un poisson si énorme qu'il pourrait manger un cuirassé d'une bouchée et que les vagues le contournent.
        Un poisson que l'amiral ne voit pas, visage tourné vers la plage à l'écoute des derniers mots de son subordonné...

        Le poisson ouvre la bouche, l'officier pâlit, la planche de l'amiral s'engouffre dans la bouche du poisson, l'amiral tourne la tête... Et un éclair colossal s'abat soudain sur la bête. Si violent que pendant une seconde tout les spectateurs ne voient plus qu'un grand blanc lumineux et douloureux...

        Puis la lumière disparait et en mer ne reste que l'amiral, sa planche, les vagues et les vacances...


      Pas de violence, c'est les vacances !
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