Il est petit. Il a pas l’air costaud. Y doit avoir une sacrée cambrure pour être voûté comme ça. Il ou Y, c’est le p’tit gars qu’j’aperçois enfin dans la brume. Et qui tape sur son bout d’gras métallique avec ardeur. À tous les coups l’a senti mon arrivée vu qu’y s’étonne même pas d’l’apparition d’un semi-ours en plein milieu d’la cambrousse.
Fin cambrousse, c’pas vraiment le mot. Plutôt lande. Ouais lande dévastée, morne plaine, un truc plat où y’a pas grand chose et où y fait frisquette. On est pas mal monté en même temps.
« Tu as réussi à monter jusqu’ici ? Vous n’êtes pas les premiers venus à ce que je vois nihihi. »
Nihihi ? J’sais pas si le monsieur a eu un cancer de la gorge mais son rire vaseux me nihihirrite les tympans. Y l’a un long nez pointu, en mode menteur de contes pour gosse et une sorte de bleu d’travail qu’a été étrangement blanc au départ avant de virer au gris ébènasse caractéristique de ceux qui osent mettre les mains dans la merde. Son teint jaunâtre (à lui, pas ses frusques) m’inspire pas confiance, doit manger du riz au petit-déj.
« Tu forges des armes Pépé ? »
J’l’appelle Pépé mais j’serai bien incapable d’jauger son ancienneté dans ce bas monde. Dans le doute...
« Oh, je suis désappointée. Avec -ée vous comprenez ? prendre une Lady de mon rang pour un pauvre grabataire, c’est une insulte nihihi. »
Woaw. C’est une gonzesse ? Bordel j’étais persuadé qu’le noir sur ses lèvres c’était la dernière pelle qu’il avait roulé à son sabre. Dans le fond ça change queue dalle mais j’me rends compte qu’certaines personnes ont un potentiel séduction inné. Et puis y’a les autres. Bon j’ai pas l’temps de bavarder, faut que j’en vienne au fait. Y’a un p’tit vent gelé qui s’lève et j’suis pas d’humeur à trainasser.
« Okay la miss...
- Annick. J’adore ce prénom nihihi. »
J’suis à deux gâchettes de commettre un meurtre. Plutôt sale, sans sentiment, un vrai meurtre quoi.
« Ok Annick, t’as l’air de t’y connaître en métal, tu fais autre chose que les sabres ? J’ai deux p’tits copains qui auraient besoin d’un lifting. »
Et j’pointe du doigt Simon&Garfunkel qui font coucou d’leurs mains imaginaires. Son visage garde toujours l’même rictus Sardonien, ouais ouais ça se dit, et ses épaules s’soulèvent en même temps que son rire continue. Zemmour, c’est toi ?
« En effet ils me paraissent bien encrassés. Je peux les voir ? »
Je lui tends gentiment mes armes chargées avant de m’asseoir un peu plus loin sur un rocher, le temps de crier « pool » et qu’elle me plombe gentiment. Z’y avez cru ? Haha, faut pas pousser. On y touche pas comme ça à mes joujoux. Voilà c’que je lui réponds à la muse semi-flétrie. Et là v’là qui fait preuve d’un semblant de logique imparable. Et que comment que je veux qu’elle les bidouille si elle tâte pas la marchandise avant. Foutue bonne femme, vrai qu’elles servent souvent à rien ces mijaurées. Non. Pardon Marisa, je parlais pas de toi, me fais pas la tête j’y survivrai pas.
Alors j’lui refile Simon, petit homme régulier mais fébrile, dépressif comme tous les Simon qu’on peut connaître, même s’ils tapent dans une balle jaune chaque matin.
« Qu’est-ce que c’est que ce mécanisme ? Tu as mis quelque chose dedans ? Intéressant intéressant. »
Bon heureusement que je l’ai déchargé le brave. Mais ouais y’a des os dedans. Et son pseudo discours sur l’effet placebo de c’procédé me fait ni chaud ni froid. Avec moi ça marche, alors je veux juste la même chose. Mais en mieux. Avec du matos neuf. J’ai remarqué que les balles de Marisa vont plus vite que celles de son ancien poto. Faut amplifier ça, faut qu’elle se spécialise. Ça a toujours été la bûcheronne du groupe ma bien aimée. Voilà c’qu’y faut.
« Voilà c’qu’y faut. »
S’ensuit plusieurs minutes où ses petits doigts crochus triturent ma Durandal, malaxent l’espace solide de ma pensée, cassent la routine d’ma petite existenz. Elle veut aussi toucher ma Risa. C’te simple pensée m’fait monter la gerbe, imaginer des ongles crasseux sur ma bohémienne devrait être qu’un cauchemar d’homme imbibé. Mais je savais qu’j’allais devoir m’y résoudre.
J’respire un grand coup et j’offre la seule bonne partie de mon âme à une hérétique en puissance. Un jour peut être on me pardonnera.
Fin cambrousse, c’pas vraiment le mot. Plutôt lande. Ouais lande dévastée, morne plaine, un truc plat où y’a pas grand chose et où y fait frisquette. On est pas mal monté en même temps.
« Tu as réussi à monter jusqu’ici ? Vous n’êtes pas les premiers venus à ce que je vois nihihi. »
Nihihi ? J’sais pas si le monsieur a eu un cancer de la gorge mais son rire vaseux me nihihirrite les tympans. Y l’a un long nez pointu, en mode menteur de contes pour gosse et une sorte de bleu d’travail qu’a été étrangement blanc au départ avant de virer au gris ébènasse caractéristique de ceux qui osent mettre les mains dans la merde. Son teint jaunâtre (à lui, pas ses frusques) m’inspire pas confiance, doit manger du riz au petit-déj.
« Tu forges des armes Pépé ? »
J’l’appelle Pépé mais j’serai bien incapable d’jauger son ancienneté dans ce bas monde. Dans le doute...
« Oh, je suis désappointée. Avec -ée vous comprenez ? prendre une Lady de mon rang pour un pauvre grabataire, c’est une insulte nihihi. »
Woaw. C’est une gonzesse ? Bordel j’étais persuadé qu’le noir sur ses lèvres c’était la dernière pelle qu’il avait roulé à son sabre. Dans le fond ça change queue dalle mais j’me rends compte qu’certaines personnes ont un potentiel séduction inné. Et puis y’a les autres. Bon j’ai pas l’temps de bavarder, faut que j’en vienne au fait. Y’a un p’tit vent gelé qui s’lève et j’suis pas d’humeur à trainasser.
« Okay la miss...
- Annick. J’adore ce prénom nihihi. »
J’suis à deux gâchettes de commettre un meurtre. Plutôt sale, sans sentiment, un vrai meurtre quoi.
« Ok Annick, t’as l’air de t’y connaître en métal, tu fais autre chose que les sabres ? J’ai deux p’tits copains qui auraient besoin d’un lifting. »
Et j’pointe du doigt Simon&Garfunkel qui font coucou d’leurs mains imaginaires. Son visage garde toujours l’même rictus Sardonien, ouais ouais ça se dit, et ses épaules s’soulèvent en même temps que son rire continue. Zemmour, c’est toi ?
« En effet ils me paraissent bien encrassés. Je peux les voir ? »
Je lui tends gentiment mes armes chargées avant de m’asseoir un peu plus loin sur un rocher, le temps de crier « pool » et qu’elle me plombe gentiment. Z’y avez cru ? Haha, faut pas pousser. On y touche pas comme ça à mes joujoux. Voilà c’que je lui réponds à la muse semi-flétrie. Et là v’là qui fait preuve d’un semblant de logique imparable. Et que comment que je veux qu’elle les bidouille si elle tâte pas la marchandise avant. Foutue bonne femme, vrai qu’elles servent souvent à rien ces mijaurées. Non. Pardon Marisa, je parlais pas de toi, me fais pas la tête j’y survivrai pas.
Alors j’lui refile Simon, petit homme régulier mais fébrile, dépressif comme tous les Simon qu’on peut connaître, même s’ils tapent dans une balle jaune chaque matin.
« Qu’est-ce que c’est que ce mécanisme ? Tu as mis quelque chose dedans ? Intéressant intéressant. »
Bon heureusement que je l’ai déchargé le brave. Mais ouais y’a des os dedans. Et son pseudo discours sur l’effet placebo de c’procédé me fait ni chaud ni froid. Avec moi ça marche, alors je veux juste la même chose. Mais en mieux. Avec du matos neuf. J’ai remarqué que les balles de Marisa vont plus vite que celles de son ancien poto. Faut amplifier ça, faut qu’elle se spécialise. Ça a toujours été la bûcheronne du groupe ma bien aimée. Voilà c’qu’y faut.
« Voilà c’qu’y faut. »
S’ensuit plusieurs minutes où ses petits doigts crochus triturent ma Durandal, malaxent l’espace solide de ma pensée, cassent la routine d’ma petite existenz. Elle veut aussi toucher ma Risa. C’te simple pensée m’fait monter la gerbe, imaginer des ongles crasseux sur ma bohémienne devrait être qu’un cauchemar d’homme imbibé. Mais je savais qu’j’allais devoir m’y résoudre.
J’respire un grand coup et j’offre la seule bonne partie de mon âme à une hérétique en puissance. Un jour peut être on me pardonnera.