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24 Heures Chrono

Bien longtemps avant que Bruce n'essaie de passer Reverse Mountain avec son ami Drogo. Notre sauvage était un homme qui aimait les situations dangereuses. Cependant ses experiences qui l'amenaient souvent à la limite entre la vie et la mort ; étaient choisies par Bruce. Qu'il se retrouve dans une grande bataille dans un manoir avec un cannibale ou bien sur un bateau avec un faux dragon... Le sauvageon ne s’élançait jamais vers le danger sans avoir réfléchi un minimum. Mais une fois, notre ami se retrouva dans une situation mortelle sans qu'il ne sache pourquoi.

Laissez moi vous conter cette aventure.

Tout se passa sur une île de South Blue, Cecilia de son nom, connu pour ses nombreux malfrats aux pratiques assez brutales. « The Legacy »  y avait fait une escale pour voler un mafieux connu sous le nom de Corleone. Tout était parfait. Bruce avait fait de nombreux repérages pour accomplir son méfait. Pour lui rien ne pouvait entraver ses plans...

Et pourtant !

Le voleur expérimenté décida d'aller chez celui que tous surnommaient le Parrain. Il agit le soir pour que personne ne puisse le distinguer dans la pénombre. Tel un félin, il arriva devant la grande maison du Parrain Corleone et à l’intérieur en sautant. A son atterrissage il vit les différents gardes qui surveillaient la résidence comme prévu mais... Alors qu'il s'approchait d'une fenêtre ouverte ( qui ne l'était pas ! ), Bruce vit une étrange silhouette traversant la cour avec une déconcertante adresse. Perturbé par sa vision, l'antihéros hésita à pénétrer dans la maison... pas très longtemps cela dit. Avec son insouciance habituelle il entra dans les bâtiments.

Tout se passait sans encombre, les hommes du Parrain faisaient leurs rondes. Mais tout ceci était en apparence. Dans son esprit, Carter se sentait surveillé par quelqu'un et sentait une présence. Quand il prenait un couloir sombre, il entendait des bruits de pas derrière lui. Quand il marchait dans les grandes salles, il sentait un regard posé sur lui. Etait-ce de l'instinct ou bien de la paranoïa ? Même aujourd'hui «  The Legacy » ne ignore la réponse à cette question. En essayant de se concentrer sur son objectif, Bruce finit par atteindre les niveaux inférieurs ou se trouvaient une véritable salle au trésor un peu trop accessible.

Devant lui se trouvaient quelques millions de Berrys en œuvres d'arts, pierres précieuses et documents rares. Tout ce qui le séparait lui de cette fortune était un léger couloir de cinq mètres. Comment ferait-il pour passer cet endroit ? Par instinct, Bruce sortit deux de ses lames et les planta au plafond pour passer quelconque système d'alarme sophistiqué... Qui sait quelles nouvelles choses avaient pu être inventer par le génie de Vegapunk ? Après quelques efforts, Bruce arriva devant son trésor et s’apprêta à prendre son butin : Un énorme diamant brut ! Mais au moment de le prendre... le son d'une alarme se fit entendre des qu'il se retournât, Bruce Carter sentit les problèmes arriver. Et ses problèmes portaient le nom de Tao Song .


« Hey ! Mais c'est toi que j'ai vu tou... Bruce se sentait vaciller à la vue du gaz soporifique qui commençait à s'emparer de la pièce.

Du gaz ! »

Il venait de le réaliser mais hélas trop tard. Ce n'est que quelques heures plus tard qu'il fut conscient de son échec quand il vit devant lui un homme armé d'une machette. Attaché tel de la nourriture prête à être découpée, Bruce vivait les derniers moments de sa vie avec à sa gauche une jeune femme dans la même situation mortelle.

Alors que le Parrain s'approchait vers eux... « The Legacy » espérait trouver un moyen de survivre à tout prix ! Ou au moins que cette fille porte-malheur l'aide dans cette entreprise. En lui donnant des coups de pattes, Carter se faisait entendre.


« Hey. Je ne sais qui t'es ma petite mais t'as intérêt à nous tirer de là t'entends ! »

Avez vous déjà vécu avec une épée de Damoclès au-dessus de votre tête ? Bruce et Tao Song oui ! Et croyez moi, quand vous vous trouver avec une telle arme au dessus de vous, vous êtes prêts à tout pour survivre. Comment nos amis réussirent à se tirer de ce mauvais pas ? Bonne question !

    Il y a de cela bien des siècles, à l'aube des temps ...

    Merde, qu'est-ce que j'raconte moi. Oubliez, bref ! Nan, c'pas une histoire que je vais vous raconter, ou alors c'est la mienne. Celle d'une fille appartenant à la lie de ce monde, à travers l'une de ses innombrables conneries la menant à des situations aussi improbables que clairement pathétiques. Manque de réflexion et autre imprudence à la limite de la fureur téméraire, voilà que je me baladais sur une île tristement connue,

    Reconnue.

    Cecilia abrite de nombreux mafieux quelque peu violents, exploitant le petit peuple et se jouant des lois.
    Et moi ? Moi ? Je suis l'héroïne, celle qui, par ses actions, sauve le peuple oppressé et châtie le vil et l'indécent !

    ...

    Mais nan j'déconne ! Hahaha, vous y avez vraiment cru ?! Bande de taches !
    Nan, si j'suis ici, c'parce que Dena' a aucun boulot à me filer, et que moi j'suis en manque cruel de fonds propres ! Alors, comme on m'a dit qu'ici il y avait plein d'opportunités pas très légales (et comme une n'en est pas à une près), et bah voilà, j'étais là. Corleone, c'tait lui ma cible. Enfin, sa maison était ma cible. Après tout, il était l'homme le plus influent de l'île, et donc il devait avoir beaucoup de biens.
    Des biens revendables chers. Alors une avec son inconscience frisant l'indécence, s'introduit dans le jardin, l'air de rien.
    Comme ça, sans aucune préparation préalable. Je crois bien apercevoir une silhouette sibylline, mais c'est le temps de ma course, me plaquant au mur de la bâtisse. Lorsque je regarde à nouveau, je ne vois que la pénombre.

    Est-ce réellement une si bonne idée ?
    Définitivement, ces boucles d'oreille en valent la peine !

    Et là, j'entre à l'intérieur, par la fenêtre entrouverte.
    C'est peut-être ça qui aurait dû me dire : C'est un piège, n'y va pas, fuis aussi loin que tu le peux et surtout ne te retourne pas.
    Mais ces boucles d'oreilles ... En or blanc ... Nan, j'pouvais pas faire une croix dessus.
    Silencieuse comme une ombre, je me faufile le long des innombrables couloirs. Je croise ici et là des vigiles, mais eux ne me voient pas. Une est une pro, et une à l'habitude de se cacher.
    Mais une ne sait strictement pas où aller.

    Alors elle vagabonde dans une maison qui transpire l'hostilité. Mais moi je la trouve plutôt jolie, et décorée avec goût. Alors, finalement, et je ne sais pas comment, j'arrive dans un sous-sol. Et après quelques couloirs, je tombe sur la salle aux trésors.

    Mais aussi sur un bonhomme.
    Et surtout sur des gaz soporifiques.
    Un sommeil sans rêves. Et au réveil, une réalité qui avait trop du rêve.
    Ou plutôt du cauchemar.

    Et là, le bonhomme que j'ai croisé dans le sous-sol, il met des coups de pied discret, avant de me dire de réagir et de nous sortir de là. Moi ? Nous sortir de là ? Déjà si j'arrive moi à m'en sortir ça sera bien, j'allais pas m'embêter pour un inconnu dont l'incompétence lui a valu de se faire capturer, namého !
    Bon, okay, moi aussi je suis dans sa situation, mais c'est pas une raison.
    Et bon, aussi, je suis un peu ligotée sur une chaise, et le pit-bull en face de moi a un très gros couteau à beurre, ce qui rend la situation délicate.
    Sans parler du mafieux se rapprochant de nous, et cherchant certainement à savoir ce qui arrivait.
    Après tout, ce n'est pas un Marine, lui. L'usage de la torture attendrait, vu qu'il voulait la vérité, lui. Et non une simple confession.
    Ce qui me laissait du temps pour trouver un mensonge crédible.
    Quoi que ...

    - J'tiens à dire que c'est lui qui m'a obligé à faire l'appât, me faites pas de mal j'sais pas ce que je fais ici !

    Bon okay, personne y croit. Le Parrain (enfin, je suppose) hausse un sourcil l'air de dire *Arrête de déconner*, mon comparse à coté doit sûrement rager de tout son être. Et moi, bah j'me sens bien ridicule.

    Bon, testons autre chose.

    - Je vous promets que si vous supprimez le mec à coté de moi, j'dirai rien, et même que ça vous coûtera quedalle !

    Bon okay, je m'enfonce.
    A tel point que, dépité, le chef de bande décide d'intervenir.

    - Bon, toi ta gueule la pouf. Toi le p'tit con aux cheveux longs, t'as l'air plus futé que ta comparse alors j'vais m'adresser à toi. Vous êtes rentrés chez moi, sans ma permission, et pour me voler, alors normalement j'devrai vous couper ce qui vous sert d'appareils reproducteurs, avant de vous pendre par vos tripes. Mais j'veux bien faire une exceptions pour vous : Trouvez moi cinq millions de berries pour d'ici une semaine, et je fermerai les yeux sur votre connerie.

    Par contre, si vous essayez de vous échapper, ou que vous réunissez pas la somme ...


    J'avais pas besoin d'un dessin pour comprendre la suite.
    Lançant un regard en biais à mon interlocuteur, je chuchotais.

    - Bon, ça aurait pu être pire, tu peux me remercier j'pense.
      Même si la salle d'abattoir était éclairée par une flamme de lampe vacillante... Bruce cherchait toujours cette lumière que l'on appelle Espoir ; sans succès. Que pouvait-il faire si ce n'est attendre que Tao ne se décide à sauver leurs vies ? Alors que la femme se réveillait, le prisonnier sauvage se mit à retrouver l'espoir... pour quelques fractions de seconde seulement.

      - J'tiens à dire que c'est lui qui m'a obligé à faire l'appât, me faites pas de mal j'sais pas ce que je fais ici !

      Comment faisait cette Tao pour mentir si effrontément en présence de la mort ? Je ne peux le dire. Si elle n'avait pas été aux dépens de Bruce Carter, il en aurait sans doute fait des louanges. Cependant dans la situation actuelle comment pouvait-il louer les talents de menteuse de Tao Song ? En son fort intérieur il maudissait cette voleuse et priait pour que ses mensonges n'atteignent pas le cœur du Parrain. Heureusement pour l'héritier de la violence, cette performance bien qu'extraordinaire ne toucha pas le cœur du Parrain. Bruce était sauvé !

      Vraiment ?


      - Je vous promets que si vous supprimez le mec à coté de moi, j'dirai rien, et même que ça vous coûtera quedalle !


      Quelle audace ! Tant de force mentale et d’aplomb chez une femme. Celle-ci n'était clairement pas de la race des perdants. A cet instant, Bruce se mit à reconnaître la valeur de cette femme tout en la maudissant encore plus. Poussé dans ses retranchements, « The Legacy » s’apprêtait à se lancer dans une crise de nerfs. La seule chose qui l'en empêcha fut l'intervention majestueuse de Don Corleone.

      Avec son charisme, l'homme vint très rapidement calmé le jeu pour augmenter la pression quelques secondes plus tard. Entre les :
      «  Bon, toi ta gueule la pouf. » et les «  Toi le p'tit con aux cheveux longs. » aucune parole ne pouvait etre placée sous peine de passage à tabac. Ainsi donc sans placer la moindre syllabe, Bruce écouta le Parrain parler et finit par retenir : « Trouvez moi cinq millions de berries pour d'ici une semaine, et je fermerai les yeux sur votre connerie. » 

      Et au cas ou ils leur viendraient l'idée de s’échapper ou qu'ils n'arrivaient pas à réunir la somme ... Ils pouvaient déjà dire adieu à leurs organes génitaux. Dans quelle situation « The Legacy »  s'était-il encore retrouvé ? A présent le voilà qu'il était condamné avec une épée de Damoclès au dessus de sa tête. Une semaine pour sauver une vie, sa vie et accessoirement la vie de Tao Song...

      * Il n'aurait jamais pu être dans une pire situation *
      pensait-il avec rage. * Je vais « remercier » cette fille comme il se doit ! *

      - Bon, ça aurait pu être pire, tu peux me remercier j'pense.

      Quelle audace possédait cette Tao Song  !

      Après un léger passage à tabac séparés l'un de l'autre, nos deux héros se retrouvèrent libres dans la rue. Les choses se compliquaient sérieusement. Le problème de Bruce n'était pas réellement de rassembler les cinq millions de Berries. La survie de notre antihéros favori allait dépendre non pas de l'argent rassemblé mais de la confiance qu'il porterait à sa partenaire désignée... Et à ce moment seuls les dieux avaient le pouvoir de souder ces deux personnes qu'étaient Bruce « The Legacy » Carter et Tao « Lucky Girl » Song. Oui... Il ne s'agissait pas d'argent mais de confiance et malheureusement...


      - Je ne te fais pas du tout confiance ! Crois moi que des que cette semaine sera finie... je m'occuperai de toi.
        
      Avec tout son orgueil et son ressentiment, Bruce se sépara de Tao avec la volonté de prendre cinq millions de berries. Errant dans les coins de rue il se familiarisa avec le monde de la nuit, celui de l'Underground. Dans ce monde il remarqua de nombreux jeux de paris qui pourraient lui permettre d'atteindre son objectif. Et parmi eux se trouvaient un jeu de cartes jouant sur des combinaisons : un jeu nommé Poker !

      A peine quatre heures après sa libération, Bruce se mit à jouer au poker de l'Underground. C'était un jeu autant noble que pourri par les joueurs peu scrupuleux. Quoiqu'il fasse et malgré ses bonnes mains, il n'y avait rien à faire... Bruce ne connaissait que la défaite. Très rapidement il comprit une chose : La malchance ne peut habiter un être très longtemps... Il venait d’atterrir dans :


      - Un milieu de requins... Quand est-ce que vous vous êtes décidés à m'arnaquer ? Car c'est bien de ça qu'il s'agit n'est-ce pas ?


      Oui, Carter qui avait l'espoir de sortir des ténèbres ne faisait qu'y plonger encore plus. A présent il était endetté non seulement auprès du parrain mais aussi au niveau des jeu de l'Underground... Ce n'était plus cinq millions de berrys qu'il devait mais... six millions !

      Et il ne restait plus que six jours et demi.


      - J'suis dans la merde.

      Voyant dans quelle situation il était... Bruce comprit qu'à présent son problème n'était pas l'argent mais la confiance ou plutôt l'absence de confiance. Ce manque de confiance qu'il avait démontré envers Tao Song se retournait contre lui et à présent que son espoir s'échappait... Bruce réalisait que si lui et Tao n'unissaient pas leurs forces... Ils mourraient. Il fallut encore un jour pour que Carter retrouve Song... Leurs retrouvailles furent mouvementés mais il me prendrait trop de temps de les décrire.

      Sachez seulement que pendant que Bruce racontait ses aventures sur le Poker et s'excusait avec peine. Tao, elle, excellait par sa repartie. Un échange comique se déroula entre les deux mais cela est une autre histoire que Tao Song conterait bien mieux que moi.

      Finalement Bruce arriva à la conclusion de son plan sur le poker et le gain d'argent.


      - Nous n'aurons qu'une seule partie à jouer au poker de l'Underground ! Une seule ! Et nous pourrons nous faire au moins dix millions de berries... mais il nous faut pour cela rassembler au moins deux millions de berries.

      Et je ne pourrais y arriver sans toi Tao. J'ai vraiment besoin de ton aide.


      Comment son acolyte apporterait son aide ? Qu'avait fait Tao Song pendant ces dernières trente-six heures ? Comment s'en était-elle sortie ? Tant de questions auxquelles Tao, l'autre protagoniste de cette histoire allait dévoiler par la suite...

      Pour qu'au final... dix heures plus tard dans une salle de combat clandestin Bruce commence à douter de son avenir.


      - Euh...Tu es vraiment sure que ça va marcher Tao ?

        - Euh...Tu es vraiment sure que ça va marcher Tao ?

        - Mais oui, mais oui ... Tu crois que je t'embarquerai dans un plan foireux, comme ça, juste pour le plaisir de la tâche ? Ne me fais tu donc pas confiance ?!

        Bon okay, je lui avais déjà prouvé que j'étais un être totalement tordu qui n'en méritait aucune. Mais mon plan n'avait aucune faille ! Vraiment aucune, faut me croire !
        Après tout, un combat illégal et truqué, dans les souterrains d'un quartier malfamé où les pires déchets de la société se réunissait ... Nan, sincérement, qu'est-ce qui pourrait aller mal ?


        Seize heures auparavant.


        - Attendez, 'faut que je résume : Vous me dites que je dois trouver une bonne poire pour qu'elle se fasse tomber au septième round de votre combat organisé ?

        - Oui.

        - Et vous me payez 50 000 berries si je vous ramène ça.

        - Voilà.

        - Ça m'a l'air légitime, ça roule !

        Vous vous demandez dans quoi je me suis embarquée ? Bah, je vais vous le dire : Après que le Parrain nous ait libéré, moi et le dénommé Carter, j'ai essayée de sympathiser avec celui qui serait mon nouveau compagnon : Pour rien, vu qu'il s'est vexé et est parti, fulminant de rage. Sincèrement, je ne me voyais pas pourquoi ... Ça ne pouvait pas être les petites piques que je lui avais fait, à l'intérieur de la bâtisse, alors que notre destin avait tout de l'incertain ? J'en doutais. Mais, quoi qu'il en soit, voilà qu'il m'avait quitté et qu'il me laissait seule dans un environnement qui avait tout de l'hostile voir même du pas très amical.

        Et ce que je fais, pour passer le temps ? Bah, jusqu'à maintenant, pas grand chose. J'ai glandé, discuté avec pas mal de gens, sympathisé si vous voyez ce que je veux dire. Et c'est comme ça que j'étais tombé, par le plus miraculeux des hasards, sur Karl et son acolyte Marx. Il avait commencé par un grand discours sur la révolution, l'exploitation du prolétariat, et avait fini pour me dire qu'un de ses poulains était tombé malade, et qu'il cherchait quelqu'un pour le remplacer. Et moi, comme je suis une fille très serviable, bah je me suis proposée, tout de suite. Parce que j'aime aider mon prochain, surtout si ça peut me rapporter quelque chose.
        Un quelque chose qui m'aiderait à rembourser la somme faramineuse que je devais à la Mafia.
        Bon, je suis pas dupe : Avec 50 000 berries, j'irai pas loin, mais bon ... Mais dans l'univers du combat illégal, tout se jouait dans les paris ...

        Un grand sourire illumina ma face.
        Je n'avais plus qu'à attendre mon cher Bruce. Car, je le savais, il viendrait à moi.
        Il ne pouvait pas se passer de mes charmes !


        Dix heures auparavant.


        Alors que je glandais dans une rue qui se voulait commerçante, voilà que j'entendais une voix peu familière me héler. Et, me retournant, je reconnaissais la personne clé de mon plan. Un petit soupir de soulagement s'exhala (même s'il n'y avait aucune raison : il allait venir à moi, tôt ou tard !), et il s'excusa platement, laissant de coté son orgueil et sa juste colère envers moi. Et moi, moi, comme j'aime bien profiter des solutions de faiblesse ET surtout le montrer, c'est avec un grand sourire que je lui dis, dans la plus grande des simplicités.

        - Tu peux le dire que je t'ai manqué, ça te tuera pas !

        Il me lança un regard de travers, à peine dépité, auquel je me contentais de répliquer.

        - Bon okay, je passe l'éponge, mais tu m'offres une glace à la fraise alors !

        Et c'est installés sur un banc d'un quelconque parc mal entretenu, que Bruce m'exposait son plan et sa conclusion. L'idée d'une partie de poker n'était pas mauvaise, surtout si on prenait bien le temps de la truquer. Pas que j'ai l'expérience pour, mais j'avais beaucoup d'idées se bousculant dans ma tête, donc c'tait pas tellement le problème. C'était plutôt le fait de trouver les deux millions requis ... Mais pour ça, je savais déjà quoi faire.

        - Bon mon petit Bruce, j'ai un plan, un super plan, mais j'ai besoin de ta coopération ...


        Dans un souterrain sordide, dans un ring improvisé.

        Après avoir rassuré un Bruce qui avait plein de raisons justifiées pour s'inquiéter au sujet de son intégrité physique, voilà que je glissais à coté de Karl et de Marx, pour leur glisser, très discrétement.

        - Voilà mon champion. Par contre, vous êtes surs qu'il peut pas résister trois ou quatre rounds plutôt ? Parce que, vu la gueule de son adversaire, v'voyez ...

        - Bah, le public a payé pour du spectacle, il faut pas le décevoir quoi.

        - Quand même ...

        Je lançais un regard en biais au titan que devrait combattre ma victime malgré elle. Le titan devait faire trois têtes de plus, et devait être deux fois plus large que lui. Il avait un regard méchant de pitbull, et d'après les balafres sur son visage, il devait être habitué au combat sale (et de rue). Mais bon, ce n'était pas grave. Bruce avait juste à tenir sept rounds, puis à se coucher de lui-même. C'était ça le deal.
        Mais allais-je le respecter ?

        Je crois que le poison affaiblissant que j'ai glissé dans la gourde de monsieur le loubard valait mille discours.

        Je retourne du coté de Bruce, pour lui donner mes dernières indications.

        - Bon, tu dois tenir sept rounds. Et au septième, tu le tombes, okay ?

        Le poison affaiblissant était à son paroxysme dans les cinq minutes suivant son ingestion. Mais bon, vu le bonhomme, sept minutes étaient plus que probables. Puis, ça tombait dans les délais, la vie est pas belle ?

        Bon, fallait il qu'il tienne jusque là ... Ce qui était tout sauf sur.
        L'annonce du combat, un coup de masse dans une cloche résonna. Les combattants se mettaient en place, alors que je tapotais une dernière fois le dos de mon apprenti boxer, et faisait un signe à Marx pour lui faire comprendre que tout était okay.

        - Médamzémessieurs bonsoir ! Bienvenue à une nouvelle séance de boxe dans les locaux de la Faucille Co ! Ici, pour votre plus grand plaisir, un combat de ouf va se dérouler ! A ma gauche, Marteau Drake, vingt victoires d'affilé ! A ma droite, Teckel des Steppes, challenger, à zéro victoire ! Et maintenant, que le combat commence ! PS : Pas de coups en dessous de la ceinture, pas de prises, restez fair "héhéhéhé" play.

        Bruce me lance un regard de travers. Bon okay, je lui avais trouvé un nom à la con, mais il était poétique. Enfin, dans mon oreille en tout cas. Puis, qu'est-ce qu'on s'en fout ?! Les noms c'est rien, ici sur le ring, c'est les poings qui parlent !

        Alors quand mon n'ami, dans les premières secondes du match, il se prend un crochet, et il tombe au sol presque K.O. pour se relever difficilement, je sens que la suite va être difficile. Vraiment, vraiment, difficile.
        A tel point que je sens un regard ardent de Karl me disant : Il fout quoi ce mec ?
        A la fin du premier round, il est en piteux état. Alors je m'approche de lui avec une éponge, et je lui glisse.

        - Tu veux ma mort c'est ça ?! Tu sais que j'ai une famille à nourrir ?! Quatre enfants, une mère et deux grandes tantes ?!

        Histoire qu'il ait la pression, rien que ça.
        Mais juste un peu !
          C'est étrange comme parfois nos instincts peuvent nous protéger de nombreux dangers. Pour peu que je m'en souvienne jamais les réactions instinctives de Bruce ne se sont montrées infructueuses. Je dirais même plus, à chaque fois que Bruce n'a jamais senti une situation, celle-ci se montrait particulièrement dangereuse au final. Cependant étant donné sa nature bornée, l'homme ne suivait jamais ses instincts et foncait toujours dans le tas. Cette fois il avait décidé de faire autrement... La faute à Tao Song ? Bien entendu !

          Même s'il lui avait décidé de faire confiance à Tao, Carter réfléchissait à un moyen de ne pas être le dindon de la farce. Ca lui prit beaucoup de temps mais finalement il trouva une solution : Les paris de l'Underground ! Mais cela ne serait pas possible sans l'aide de Tao Song et son talent pour mettre Bruce au pied du mur. Cette fois la mission était simple, faire de "The Legacy" une vraie loque en combat ; ce qui n'était pas réellement compliqué face à l'adversaire qu'on lui avait envoyé. Face à ce colosse il serait dur pour le sauvageon d'encaisser les coups pendant près d'une demi-heure sans riposter à son maximum... Sept rounds... Mais pour leur bien commun, le duo devait résister ! Bruce devait résister ! Le "Teckel des Steppes" devait résister !

          - Euh...Tu es vraiment sure que ça va marcher Tao ?

          - Mais oui, mais oui ... Tu crois que je t'embarquerai dans un plan foireux, comme ça, juste pour le plaisir de la tâche ? Ne me fais tu donc pas confiance ?!

          Plein de conviction après les paroles rassurantes de son amie, Bruce se lança dans l’arène au tintement de la cloche. Face à Drake que pouvait-il craindre ? Il avait combattu de sacrés adversaires il fut un temps comme les Shippu ou le Contremaitre ! Qu'était donc Drake face à lui. Tout en se pavanant légèrement sur le ring comme le lion qu'il était, Bruce joua de la provocation verbale. Peut-être en joua-t-il un peu trop...

          - On ( Tao Song pour l'anecdote. ) m'a dit que tes crochets manquaient drôlement de force Drake... Ton marteau manque incroyablement de puissance ! Ahahaha !

          Sans doute atteint dans sa virilité et son honneur, Drake fit une démonstration de puissance bluffante. Avec toute sa rage il balança un crochet magnifique au visage de Bruce. Quand j'y repense maintenant je me dis que... Parler du marteau de Drake ne fut réellement pas une bonne idée. Bruce le pensa aussi quand il voltigea dans les airs et retomba au sol tête en bas et jambes vers les cieux...

          On m'a mal informé... * Tao je vais te buter ! *

          C'est avec peine que Bruce se releva pour continuer dans son combat à sens unique. Il devait garder assez de puissance pour survivre. Lui qui avait l'habitude d’être le chasseur s'était retrouvé dans le rôle de la proie piégée dans une cage. tout ce qu'il pouvait faire était encaisser les coups surpuissants de Marteau de ce Drake. A chaque garde brisée, Carter risquait l'inconscience... Car dans le monde de la boxe, il suffit d'un coup bien pensé et exécuté pour abattre un adversaire. Évitant les coups directs, Bruce sauva son combat à plusieurs reprises. Le problème venait des coups au corps ainsi que des coups bas... Vraiment très bas.

          Voyez vous à l'instant même ou le premier round allait se terminer, soit à quelques secondes... Bruce reçut un coup assassin et perfide. Sans doute agacé par sa garde que notre antihéros clamerait de " parfaite ", Drake descendit son bras et décida de frapper son adversaire à l'entrejambe. Disons que le marteau Drake vint s'abattre sur les cloches du "Teckel des Steppes" Bruce pour marquer la fin de cette première confrontation. D'ailleurs sur le moment aucun spectateur ne put savoir si c'est le son de cloche de l'arbitre ou celui qu'a fait Carter qui se fit le plus entendre. J'imagine que les sons étaient identiques. Ainsi se termina ce round autant mouvementé que douloureux.

          Profitant de la pause pour se ressaisir, Bruce Carter essaya tant bien que mal de faire le vide dans sa tête. Malheureusement pour lui Tao n'était pas du genre silencieuse.


          - Tu veux ma mort c'est ça ?! Tu sais que j'ai une famille à nourrir ?! Quatre enfants, une mère et deux grandes tantes ?!

          - Et moi j'aimerais bien en avoir dans l'avenir ! Et je ne suis plus sur de le pouvoir après avoir pris le marteau de plein fouet... Laisse moi gérer. Je ne suis pas aussi faible que tu ne le crois.

          Tout en souriant malicieusement, Bruce regarda du coté de Karl et Marx et remarqua de nombreux bookmakers. Les paris étaient très structurés dans l'Underground exactement comme le pensait Bruce. Plus il était mauvais plus la cote sur sa victoire devenait grande. Il pouvait le voir sur le tableau des paris... S'il se couchait au septième round, ils ne gagnait mais s'il gagnait contre tout attente au début de son combat... La les gains augmenteraient. Personne ne croyait en sa victoire et c'était tout à fait normal. De toute manière il ne voulait pas gagner. Il voulait perdre comme convenu même si ça ne lui rapportait rien, pourquoi ? Lui seul le savait !

          - Allons-y ! dit-il au tintement de la cloche.

          Le second round débuta de la même manière que le premier. Il avait beau dire qu'il savait ce qu'il faisait, Bruce n'en était pas moins concentré. Son regard était plein de volonté. Il n'y avait qu'une chose qui l’intéressait et c'était Drake. En même temps que son champ de vision diminuait au fur et à mesure des coups reçus, Bruce n'avait à l'esprit que son adversaire. Il survivra au second round. Puis vint le tour du troisième ! Et vint le tour du quatrième... C'est à ce moment que Drake commença à montrer des signes de faiblesses. A partir de ce round, Bruce eut de plus en plus de facilité pour esquiver et il feinta même quelques coups intéressants mais dépourvus de puissance. Conspué par la foule, Carter continua à jouer les minables jusqu'au tintement de la cloche. Il partit s'asseoir près de son entraîneur. C'était à peine s'il parvenait à l'entendre avec les insultes qui lui étaient destinées. Au lieu de l'irriter, elles n'avaient comme effet de le stimuler ces paroles de parieurs fous et bestiaux.

          - Ils me prennent pour une merde hein ? Tant mieux, ils agissent comme je l'ai prévu. Continuez à me détester ! Faites grimper ma cote.


          Les deux autres rounds furent dans la continuité des derniers au point que Bruce ne se demande si... S'il n'était pas un génie du combat souterrain ! A chaque fois qu'il venait s'asseoir avec Tao, il était heureux et s'auto-congratulait. Alors qu'il devait surtout féliciter Tao Song pour son idée de droguer son adversaire.

          - Il devient de plus en plus faible face à ma garde ! Tu vois ? Je suis très fort Tao !

          L'orgueil nous rend aveugle parfois mais pour Bruce... ce sauvage a vécu dans les ténèbres toute sa fichue vie.

          Bref tout se déroula comme prévu pour que l'on en arrive au septième round le round ou Bruce s'écroula sous les coups de Drake. Humilié à jamais, nombreux sont les projectiles qu'il reçut au visage quand il quitta le ring. Accompagné de Tao ils purent enfin voir la paye. Heureux que son sacrifice ait conduit à une issue bénéfique, Carter ne put s’empêcher de jubiler. Au fond de lui-même il savait qu’il obtiendrait des centaines de milliers de Berries... Imaginez quelle surprise il eut quand il constata qu'il s'était fracassé le corps pour :


          - 50 000 Berries ! Nah mais tu te fous de ma gueule !? Je me suis fait casser le cul pour 50 000 Berries !? Non mais tu es complètement tarée dans ta tête. Tao... Espèce de sale petite...

          Alors qu'il tentait vainement de s'acharner physiquement sur sa partenaire, Bruce finit par réaliser qu'il aurait mieux fait de se fier à son instinct. Finalement, à quoi est-ce que ça servirait de s'en prendre à son amie alors qu'ils étaient tous les deux dans la même galère ? Sans même concerter sa partenaire, Bruce prit les liasses de billets et les donna à Karl et Marx !

          - Si je me couche au troisième round pour les deux prochains combats, au lieu de 50 000 Berries j'en veux 100 000 ! On fait comme ça ?

          - Tss ! Si tu es heureux de te faire botter les fesses vas-y !

          En regardant le tableau, "The Legacy" fit un sourire de malin. Il regarda sa cote, tous les parieurs se mirent à parier sur sa défaite. Sa cote était devenue négative au point qu'elle soit de neuf contre un ! C'était un bon début. Tout en laissant son argent il tapa légèrement Tao à l'épaule pour lui dire de le rejoindre sur le ring. Sans son coach il ne pourrait réussir son plan pour gagner... plus d'1 000 000 de berries. Les adversaires qui étaient arrivés étaient bien moins forts que Drake et c'était encore mieux ! Ainsi donc s'il perdait contre des déchets, Bruce pourrait être considéré comme pire qu'un déchet. Telle était sa pensée. Et elle se confirma quand il perdit son combat. Sa cote devint alors de douze contre un. Mais ce n'était pas suffisant pour lui. Il se remit à combattre. A chaque round, les paroles de Tao Song étaient encore plus tranchantes qu'avant. Elle était du genre impitoyable cette femme ! Et étrangement cela plaisait. A la dernière pause de son combat, Bruce écouta une nouvelle fois son amie se demander à quoi il jouait avec sa façon si singulière. En éclatant de rire, Bruce répondit...

          - Ne me fais pas croire qu'une manipulatrice comme toi ne l'a pas deviné. Tao ! Tu sais très bien ce que je suis en train de faire. A combien est la cote défavorable maintenant ?

          La réponse de Tao Song vint très vite. Bruce avec ses performances médiocres avait atteint une cote négative de seize contre un sur sa victoire.

          - Seize contre un ? Ouais ! Maintenant on peut jouer !

          Il retourna sur le ring et perdit son combat encore une fois. Et c'est à ce moment qu'il reçut ses 100 000 berries tant convoités. Il put voir Tao les prendre de son tabouret de boxeur et quand elle revint il lui annonça d'un air déterminé :

          - Tao, dis leur que je suis prêt pour un troisième combat. Et cette fois mise les 100 000 berries sur ma victoire au premier round !

          "The Legacy" n'eut même pas besoin d'expliquer son plan à "Lucky Girl", pour lui elle avait sûrement compris ou il voulait en venir. Miser les 100 000 berries sur une victoire improbable avec une cote défavorable de seize contre un... Tel était le plan imaginé par le sauvageon stratège pendant son combat contre Drake. Avec sa cote, s'il gagnait au premier round... ses gains seraient multipliés par seize.


          - J'ai encore un peu de mal à bouger alors je vais défoncer le futur combattant très vite. Des que tu empocheras les 1 600 000 berries... Ils crieront à l'arnaque. Débrouille toi pour les faire taire, après tout ils ont triché en premier. Si ça se gate laisse moi ici ! Pigé ?

          Il voulait solliciter le talent de la femme pour se tirer des mauvaises situations.
          Mais juste un peu !


            Ma drogue faisait de l'effet, et bien heureusement. Sinon, en plus d'avoir la Mafia aux trousses, on aurait en plus les méchants book-makers du monde underground du combat illégal. Plus et plus, mon cher ami Bruce prenait l'ascendant sur son adversaire, et réussissait à lui rendre certains de ses coups. La pression qui était montée redescendait, et un sourire réussissait même à se dessiner sur mes lèvres rosies.
            Tout allait mieux que prévu. A chaque round qui passait, mon poulain voyait son enthousiasme grandir tout comme son orgueil. Naturellement, je n'allais pas lui dire la vérité, ce serait trop blessant, oui, oui, oui, et même trois fois oui !
            Qu'il se complaise dans ce combat sans goût, après tout, il perdrait anyway.
            C'était là tout le but de notre entreprise, afin de gagner quelques berries qui nous seraient forts utiles !

            Mais ce combat n'était pas encore passé, et Bruce pouvait très bien craquer au moins le plus inopportun.
            Qu'importe, c'pas comme si j'avais besoin de lui, nan ? Si ..?
            Arrêtons de penser à ça namého ! Après tout, cet homme était très fort.
            Il l'avait dit lui même ! Comment ne pas le croire ?!
            ... Je suis dans la merde.

            Mais bon, le septième round était arrivé, et il était tombé comme nous en avions convenu.
            Hué par la foule, le corps meurtri, il avait néanmoins un grand sourire sur les lèvres. Ego masculin, en déduis-je, bien que ce soit peut-être l'argent tant attendu qui l'emplisse d'euphorie.
            Si seulement il savait quelle somme ses grands efforts lui avaient apportée ...
            Et, un peu comme je m'y attendais, en recevant le payement, voilà qu'il pétait un plomb et qu'il voulait me tabasser, moi, jeune fleur délicate à la peau d'albâtre !
            Han, le vil individu ! Remarque, je crois comprendre ses intentions ...
            ... Mais c'était différent !

            - Arrête la bête ! J'ai un plan infaillible maintenant alors retiens tes ...

            Coups ?
            Trop tard ! Voilà qu'il s'était retourné, le peu d'argent gagné entre ses mains, et voilà qu'il discutait avec le Karl au sourire de requin. Je penchais la tête, pleine de confusion, avant qu'il ne passe devant moi en se contentant de dire "On repart sur le ring".
            Mais mais mais ! Ça ne rentrait pas dans mon plan ça ! Qu'est-ce qu'il va faire encore cet idiot ?!

            Lui avait-on promis de l'argent ? Je ne le savais guère.
            Mais il perdait son combat, face à un gringalet. Et je dois dire que j'avais vraiment honte là. La première fois c'était normal quoi ! On nous payait pour ça ! Mais là ? LA ?! Il n'avait aucune raison ! Il me faisait juste passer pour une conne là, je sentais les regards narquois, les rires à moitié dissimulés, les commentaires me concernant !
            C'est pour ça qu'entre chaque round, je lui avais glissé.

            - Ca t'amuse hein ?! Me faire passer pour une conne ?! Alors si tu lui pètes pas la gueule j'te promets que ça ira mal !

            Qui s'est finalement transformé en, à la fin du combat.[/color]

            - Okay, okay ! J'sais trop pas ce que je t'ai fait pour que tu te foutes de ma gueule à ce point, mais j'te promets que t'auras plus jamais de descendance sale pe-

            Et là, contre toute attente, voilà qu'il me dévoilait son plan génial.
            Auquel j'avais pensé, hein, mais 'faut pas le dire. Quoi qu'en fait non, je n'y avais pas pensé. Mais il tenait la route ... Sauf que, les gens d'ici seraient pas contents qu'on les roule dans la farine de pareille façon. Alors, je me retiens de dire quoi que ce soit qui puisse le décourager.
            C'était de l'argent facile, et puis bon ... Ils nous retrouveront jamais ! On sera partis depuis longue lurette avant même qu'ils aient pu le deviner !
            Mais quand même, c'était dangereux. C'était même pas sûr qu'ils nous laissent partir sans les jambes cassées.
            Mais dans le pire des cas, je me débrouille toute seule et laisse Bruce assumer ses choix.

            Le premier combat s'achève sur une défaite, et le public balance des fruits avariés sur ce pauvre hère. Puis, le deuxième s'enchaîne, et se finit sur une nouvelle défaite qui ne laisse indifférent personne. Ils en rient.
            Bah, qu'ils rient, hein.
            Parce qu'avec nos 100 000 berries, on va leur faire comprendre que c'est NOUS QUI RIONS ! ET PLUS FORT QU'EUX !

            Je deviens folle ...
            Soupir que j'exhale, alors qu'il me donne ses dernières instructions. Je roule des yeux avant de marmonner un "oui oui" et de parier sur sa victoire. On me regarde bien de haut, un sourire entendu, avant d'accepter.
            Karl et Marx ? Ils regardent le ring avec attention, un grand sourire aux lèvres.
            Qui ne tarderait pas à faner, dès qu'ils verront le drame.

            Et il arriva, trop vite.
            Un unique uppercut mis à terre l'inconscient, et Bruce était déclaré vainqueur devant une foule de spectateurs ahuris.
            Et moi, j'savais que j'avais intérêt à prendre ma récompense avant que ça se gâte !
            Je venais de récupérer notre argent durement gagné que les plaintes et protestes résonnaient de tout part, plus et plus puissante. Les indignés cherchaient à s'en prendre aux responsables des combats illégaux, et tout était là pour des "riots" de toute beauté.
            Heureusement, nous, on a réussi à s'éclipser avant que ça devienne bouillant !

            Douze heures plus tard.

            - Ne t'inquiète pas, je te promets que c'est un bon plan. Le type qui nous a ouvert cet entrepôt m'a dit que les proprios ne reviendraient pas avant ... Une semaine. A moins que ce soit un mois, qu'importe ?

            Assis à à la terrasse d'un café, un soda à la cerise entre mes mains, voilà que j'exposais mon nouveau plan à un Bruce qui était des plus sceptiques. Et qui ne le serait pas, après le plan foireux dans lequel je l'avais trainé ?
            Bref ! Mon plan ? Bah ! J'avais payé un des surveillants du gros entrepôt se trouvant dans le port pour qu'il nous ouvre les portes, quand on arriverait moi et mon comparse.
            Et dans quel dessein ? Bah revendre sur le marché noir toute sa marchandise bah tiens ! Vous vous attendiez à quoi ?! A jouer à la dînette ! Tssk tssk, jeunes naïfs.

            Et pour bien marquer le coup, voilà que j'ajoutais, l'air de rien.

            - Après tout, on n'a rien à perdre tu sais. C'est pas comme si la Mafia nous tuerait si on lui apportait pas son argent, du tout. Et c'est pas comme si, grâce à ton plan génial, les book-makers des combats illégaux voulaient nous casser les jambes pour l'arnarque tu as orchestré, n'est-ce pas ?

            Je papillonnais des cils, l'air de rien, mon sourire le plus charmant s'affichant sur mes lèvres.
              Dans le triathlon qui avait pour récompense de sauver leurs vies, nos deux amies avaient passés la première étape non pas sans pertes et fracas. L'étape des combats clandestins s'était montré particulièrement rude physiquement et usante mentalement. Nos héros pouvaient remercier les Dieux qui les avaient dotés d'un mental solide... Ce serait m'avancer mais j'ignore si des êtres lambda auraient pu passer par le calvaire de Bruce et de Tao Song.

              Pour avoir le courage de prendre des coups encore et encore, subir des insultes pour ensuite revenir au sommet ; il fallait un extraordinaire mental. D'ailleurs plus que les nerfs nécessaires à la survie, il fallait aussi avoir quelque chose qui n'est pas donné à tous : L’expérience des coups durs de la vie. Et même s'il n'en avait pas l'air, Bruce Carter sentait que Tao Song était d'une nature débrouillarde. Tao était une personne comme lui. Rien qu'à la voir s'en tirer lorsque la révolte éclata chez les bookmakers rassura Bruce. Étant donné l'état dans lequel il était, si la jeune femme porte-malheur n'avait pas été avec lui... Qui sait ce qui lui serait arrivé.

              Au fond de lui-même, Carter rendit hommage à sa partenaire. Il devait sans doute être trop orgueilleux pour la remercier ou pour lui dire qu'elle s'était bien débrouillée. Ils s'étaient bien débrouillés !

              En seulement quelques heures ils étaient passés de 50 000 berries à 1,600,000 de berries. Ils approchaient la somme minimale de 2,000,000 de berries pour participer au grand poker clandestin de l'Underground. Bruce et Tao le savaient, le poker serait la dernière étape de ce triathlon pour leur liberté. Pour pouvoir passer à la troisième étape avec les armes suffisantes, il leur manquait 400,000 berries. Et Tao Song «  la stratège » avait la solution....

              Douze heures plus tard. Le scénario semblait se répéter. Tao gardait son charisme étrange, une sorte de mélange entre l'insouciance et l'assurance. Malgré le fait que Bruce la côtoyait depuis deux jours, il restait toujours décontenancé par son amie. Il y avait une chose qui ne changeait toujours pas, c'était le manque de confiance que le sauvageon portait envers la stratège. Cependant ce manque de confiance avait changé de degré, de nature. Au départ violent, « The Legacy » avait fini par comprendre que Tao attirait les problèmes parfois inconsciemment. Ainsi donc, notre héros avait fini par moins se méfier de son amie et beaucoup plus de l'infortune qui l'accompagnait au quotidien.


              - Tu es sure que ça va marcher ?

              - Ne t'inquiète pas, je te promets que c'est un bon plan. Le type qui nous a ouvert cet entrepôt m'a dit que les proprios ne reviendraient pas avant ... Une semaine. A moins que ce soit un mois, qu'importe ?

              Elle n'inspirait réellement pas confiance. Même si le plan semblait enfantin et réalisable comme le fait de voler sa tétine à un bébé... Il y avait beaucoup trop de paramètres à gérer.

              - Attends il y a des choses que... Il fut interrompu...

              - Après tout, on n'a rien à perdre tu sais. C'est pas comme si la Mafia nous tuerait si on lui apportait pas son argent, du tout. Et c'est pas comme si, grâce à ton plan génial, les book-makers des combats illégaux voulaient nous casser les jambes pour l’arnaque tu as orchestré, n'est-ce pas ?

              * POURQUOI ELLE NE M'ECOUTE JAMAIS ? *


              - Hey ! Si j'ai tenté cette arnaque c'est parce que je sais comment gérer ces paramètres. Alors ne me parle pas de malheurs, tu vas me porter la poisse. J'ai prévu comment les choses pourraient se passer. Mais ton nouveau plan est complètement imprévisible. Tu veux que je te montre ou ça peut foirer !? A cet instant, Bruce fit un geste à une serveuse pour qu'elle s'approche.

              - Vous voulez à boire Monsieur ?

              - Oui donnez nous deux Franky's Cola Cherry s'il vous plaît. Merci. Il resta quelques secondes dans le vague avant de se lancer dans ses explications et surtout dans l'exposé de ses craintes.

              Bruce et Tao étaient de fabuleux voleurs . Ils savaient tous les deux que même le plus préparé de tous les casses pouvait avoir des complications. Et ces complications étaient très nombreuses. La toute première que Bruce exposa fut la sécurité des lieux. Même si les locataires ne s'y trouvaient pas, il devait sûrement y avoir un service de sécurité. La seconde était l'informateur de Tao. Rien ne disait qu'il était du genre fiable car après tout : «  Celui qui a déjà trahi pour toi, peut te trahir pour un autre. ». La troisième était la marchandise, car il serait dur de l’évaluer et de la transporter. Et enfin la toute dernière faille résidait dans la vente, car pour revendre dans le marché noir, il fallait être forts, intelligents et connaître les bonnes personnes.

              En exposant ces quatre grands dangers, Bruce arriva très vite à une conclusion : Jamais ils n'y arriveraient seuls. Alors il proposa un plan à Tao Song. Celui-ci reposait sur son don à créer la discorde. Il lui donna 200 000 berries pour recruter une équipe de mercenaires, de vrais professionnels du vol. Grâce à son talent pour cerner les gens, cela ne devait pas être compliqué pour elle. Tout en dialoguant les deux jeunes amis commencèrent à échafauder un plan parfait ce à quoi Bruce ajouta quelque chose :


              - Attends ce n'est pas fini Tao. Ce n'est que le début...

              Bruce sortit à nouveau 200 000 berries avec un sourire machiavélique sur le visage. Il avait plan audacieux. Faire intervenir une seconde équipe bien plus cruelle dans laquelle Tao serait :

              - Tao, tu seras la pièce maîtresse. Tout le succès dépendra de toi. On va faire intervenir la première équipe de cette façon. Bruce prit un bout de papier et quelque chose pour dessiner dessus. Il dessina l’entrepôt ainsi que les protagonistes qui évolueraient à l’intérieur. Toi tout ce que tu as à faire c'est attendre avec moi ici à l’extérieur. Une fois que tout sera fait... On frappera « ici » et « là. » C'est là que tes talents pour me foutre dans la merde vont nous servir... Si tout ça marche . On aura réussi le coup parfait.

              Quel était donc ce plan que Bruce et Tao avaient concocté ? On ne sut la réponse que huit heures plus tard. Lors du fameux braquage. Bruce se tenait a plusieurs mètres de l’entrepôt en hauteur et n'attendait qu'une chose, que Tao la rejoigne. A l’intérieur de l’entrepôt, la première équipe faisait son travail. Tao les avait bien choisi cela ne faisait aucun doute. Alors qu'ils regardaient, la seconde équipe « dirigée  » par Tao vint le rejoindre. Avait-elle bien réussi sa partie.

              - Bien... Que l'opération commence. Tao... Tu sais quoi faire.

              Ils étaient prêts pour cette seconde étape du triathlon qui s’annonçait dantesque ! Et pleine de surprises :

              - Pas si vite Bruce !

              - Tao, Tao, Tao... Ma confiance en toi finira par me tuer...


              Vraiment dantesque !